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se réunissaient pour étudier <strong>des</strong> tactiques nouvelles et inventer<br />
<strong>des</strong> techniques de passe capables de déconcerter l’adversaire.<br />
On allongea le temps <strong>des</strong> parties. Six heures pour un match<br />
permettaient de mieux développer combinaisons complexes et<br />
offensives séduisantes. Parallèlement, les joueurs durent<br />
accroître leur masse musculaire ; leur alimentation était<br />
calculée à une calorie près, leur entraînement digne <strong>des</strong><br />
meilleurs athlètes.<br />
Après l’extension du terrain et l’augmentation du nombre<br />
<strong>des</strong> joueurs, on imagina d’inclure <strong>des</strong> femmes dans les équipes,<br />
histoire d’ajouter une « note de fraîcheur » aux parties. En fait,<br />
il s’agissait surtout d’améliorer la diversité <strong>des</strong> images<br />
télévisées. Ces femmes étaient <strong>des</strong> reines du bodybuilding.<br />
Certaines, comme Killing Lily, se révélèrent de fabuleuses<br />
dribbleuses, bien supérieures à la plupart <strong>des</strong> hommes. Killing<br />
Lily parvenait, grâce à ses réacteurs dorsaux, à exécuter<br />
d’incroyables sauts périlleux tout en fusillant les cages de la<br />
fameuse Fortress Josepha, une gardienne de but bulgare, exchampionne<br />
de patinage (mais ça n’a rien à voir), qui, la<br />
première, eut l’idée d’utiliser un radar pour voir venir le ballon<br />
lorsqu’il était caché par <strong>des</strong> troupes d’avants-centres trop bien<br />
camouflées.<br />
Tout allait donc pour le mieux et le public était ravi.<br />
Au fil dis temps, le football se développa de manière<br />
exponentielle… jusqu’à ce fameux matin de mars 2030, date de<br />
la finale mondiale opposant deux pays inattendus : la Nouvelle-<br />
Zélande et la Thaïlande.<br />
Ce jour-là, la sophistication de ce sport était parvenue à son<br />
apogée. Les deux équipes disposaient désormais d’une île<br />
volcanique de cinquante kilomètres carrés. Le nombre <strong>des</strong><br />
joueurs atteignait trois cent vingt et un, hommes et femmes.<br />
Quant à la durée d’un match, elle était carrément : passée à une<br />
journée pleine, la partie commençant à huit heures du matin et<br />
finissant à huit heures du soir.<br />
Tous les coups étaient permis. Même les plus tordus. Ainsi<br />
la position <strong>des</strong> buts fut-elle laissée à la discrétion <strong>des</strong> équipes.<br />
Côté thaïlandais, on choisit un espace enfoui au fond d’un puits,<br />
dont le seul accès se situait au cœur d’un château perché à cent<br />
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