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Hors série - Business Writers

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32 SECTEURS WALLONS ||<br />

Philippe Greuse, Président de Fedichem Wallonie<br />

La pharmacie, locomotive de la chimie<br />

La chimie est le premier secteur industriel exportateur en Région wallonne, un<br />

secteur tiré par l’industrie pharmaceutique. Philippe Greuse, Président de<br />

Fedichem Wallonie et Directeur du site de recherche et de production d’UCB à<br />

Braine-l’Alleud, nuance les beaux résultats du secteur.<br />

Dynamisme Wallon <strong>Hors</strong> <strong>série</strong> 2005 Par <strong>Business</strong> <strong>Writers</strong><br />

Chiffres clés de la chimie en Wallonie<br />

Chiffre d’affaires (en millions d’euros) 10.500<br />

Nombre d’entreprises 200<br />

Exportations (en millions d’euros) 8.500<br />

Part des exportations de la Région wallonne 30%<br />

Investissements (en millions d’euros) 280<br />

Dépenses de R & D (en millions d’euros) 550<br />

Emploi (unités) 24.300<br />

Le chiffre d’affaires de l’industrie<br />

chimique wallonne a augmenté de<br />

7% en 2004. Comment jugez-vous<br />

cette performance ?<br />

Philippe Greuse : J’observe ce chiffre<br />

avec circonspection. Le secteur chimique<br />

wallon est tiré principalement<br />

par deux ou trois entreprises du secteur<br />

pharmaceutique. Celles-ci ont,<br />

tant sur les plans du chiffre d’affaires<br />

et des exportations que de la croissance,<br />

un impact important sur l’ensemble<br />

du secteur. Cela dit, par rapport<br />

à l’année précédente, au cours de<br />

laquelle la croissance n’avait été que<br />

de 0,5%, il est vrai que les chiffres<br />

sont nettement meilleurs. En 2003,<br />

plusieurs sous-secteurs dont la chimie<br />

de base avaient vu une baisse de leur<br />

chiffre d’affaires. La transformation<br />

des plastiques et caoutchoucs a repris<br />

du poil de la bête en 2004, mais reste<br />

soumise à une vive concurrence internationale.<br />

Ces activités ont des difficultés<br />

à répercuter la hausse des prix<br />

des matières premières et du pétrole.<br />

Quel est le cercle vertueux de la<br />

croissance ?<br />

Les sociétés chimiques, en Belgique,<br />

s’appliquent à faire des spécialités<br />

basées sur un savoir-faire plus difficile<br />

à acquérir ailleurs. L’avenir appartient<br />

à de petites unités spécialisées. Les<br />

productions de grande masse ont<br />

tendance à s’éparpiller dans le monde,<br />

là où les obstacles sont moins nombreux.<br />

Quels obstacles ?<br />

Les pays européens perçoivent la chimie<br />

comme une industrie à connotation dangereuse,<br />

notamment pour l’environnement.<br />

Les contraintes dans ce domaine<br />

ne font que s’alourdir. Le citoyen que je<br />

suis peut accepter ces exigences. Pour<br />

l’industriel, elles représentent des coûts<br />

sans cesse plus élevés (inspections,<br />

investissements, administration…). Pour<br />

que notre secteur croisse et maintienne<br />

sa compétitivité, il faut fertiliser son terrain,<br />

entre autres par l’enseignement la<br />

formation, la simplification administrative…<br />

et diminuer ses handicaps structurels<br />

(coûts salariaux, prix de l’énergie,<br />

pression fiscale…). C’est à ces niveaux<br />

que nos dirigeants doivent agir.<br />

Qu’est-ce qui favorise la croissance<br />

du sous-secteur pharmaceutique ?<br />

Le succès de sociétés comme<br />

GlaxoSmithKline ou UCB provient du<br />

fait que ces entreprises se sont focalisées<br />

sur des produits et des domaines<br />

bien spécifiques que l’on peut, en tout<br />

cas pour UCB, qualifier de niches.<br />

Nous n’essayons pas de faire tout<br />

comme les grands. GSK est ainsi<br />

devenue leader mondial des vaccins<br />

et UCB celui de l’allergie et de l’épilepsie.<br />

Il existe un know how en<br />

Belgique, même si la recherche s’internationalise<br />

de plus en plus. Des unités<br />

intégrées où, sur un même site, se<br />

conjuguent la recherche, le développement<br />

et la production sont aussi<br />

sources de succès : une telle organisa-<br />

Philippe Greuse, 56 ans, dirige le site UCB de<br />

Braine-l’Alleud et est Vice-Président des achats<br />

pour le groupe. Ce sociologue a effectué la<br />

majeure partie de sa carrière dans l’industrie<br />

pharmaceutique, chez Beecham et Baxter notamment,<br />

en tant que responsable des ressources<br />

humaines. Il a aussi été en charge du personnel<br />

chez Philip Morris et Viangros, entreprise qu’il a<br />

quittée en 2002 pour rejoindre UCB.<br />

tion peut raccourcir de deux ans le<br />

délai de mise sur le marché d’un<br />

produit.<br />

Les investissements dans le secteur<br />

chimique ont crû de plus de 45% en<br />

2004, mais cela ne profite pas à<br />

l’emploi qui n’augmente que de<br />

1,3%...<br />

Le secteur est traditionnellement lourd<br />

en investissement, mais peu porteur<br />

d’emplois. Nos installations sont de<br />

plus en plus automatisées. En 2003<br />

et 2004, l’emploi au niveau belge a<br />

même diminué, respectivement, de<br />

1,9% et 0,3%. La Wallonie tire finalement<br />

bien son épingle du jeu grâce à<br />

la pharmacie. Cela dit, l’emploi en<br />

recherche et développement s’internationalise<br />

de manière exponentielle.<br />

Pourquoi ?<br />

D’abord parce que nous rencontrons des<br />

difficultés de recrutement dans certains<br />

domaines très pointus. Ensuite, le<br />

monde pharmaceutique belge est très<br />

petit. Si nous ne voulons pas créer une<br />

spirale inflationniste, il faut élargir le<br />

champ du recrutement.

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