Hors série - Business Writers
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46 SECTEURS WALLONS ||<br />
Pierre Mottet, Président d’Agoria Wallonie<br />
Notre premier challenge, c’est l’innovation !<br />
Pierre Mottet, Président d’Agoria Wallonie (fédération multisectorielle de<br />
l’industrie technologique) et Administrateur Délégué d’Ion Beam Applications<br />
(IBA), nous livre ses impressions sur la situation économique de ce secteur en<br />
2004.<br />
Dynamisme Wallon <strong>Hors</strong> <strong>série</strong> 2005 Par Vinciane PINTE<br />
Chiffres clés de l’industrie technologique en Wallonie<br />
PRODUCTION<br />
Nombre d’employeurs (onss) 832<br />
Nombre d’entreprises (>10 personnes) 783<br />
Emploi (Unités) 48.736<br />
Livraisons (millions d’euros) 7.756<br />
Taux d’exportation (% de livraisons) 73%<br />
Taux d’investissements (% des ventes et prestations) 3,2%<br />
SERVICES TIC<br />
Nombres d’employeurs (onss) 144<br />
Emploi (Unités) 2.446<br />
Livraisons (millions d’euros) 6.207<br />
Que vous inspirent les chiffres 2004<br />
du secteur de l’industrie technologique<br />
?<br />
Pierre Mottet : Avec ses 73 % d’exportation<br />
en 2004, Agoria est l’un des<br />
moteurs principaux de l’exportation au<br />
niveau régional et national : plus de<br />
7 milliards d’euros à l’exportation en<br />
2004 !<br />
C’est également un employeur important<br />
(48.736 emplois en 2004), garant<br />
de création de valeur ajoutée, de création<br />
de richesse pour la région.<br />
Par ses particularités, le secteur est<br />
particulièrement influencé et malheureusement<br />
éprouvé par les données macroéconomiques<br />
au niveau mondial : évolution<br />
du dollar, des matières premières,<br />
environnement concurrentiel dont<br />
celui de la main-d’œuvre des pays<br />
proches, etc.<br />
Etant l’un des principaux secteurs<br />
industriels de la région, le secteur<br />
technologique est soumis, probablement<br />
plus que d’autres, à la concurrence<br />
mondiale. Dans une Europe en<br />
croissance faible qui se rend compte<br />
qu’il faut réduire la croissance salariale,<br />
la Belgique ne peut pas continuer<br />
à garder la tête dans le sable et faire<br />
comme si tout allait bien. Dans le<br />
cadre de la moyenne exportation, on a<br />
en effet un secteur qui est sensible à<br />
des variations de coûts salariaux. Et<br />
au-delà des variations salariales, il<br />
s’agit de se demander si la Belgique<br />
n’est pas en train de vivre au-dessus<br />
de ses moyens sans que les bases<br />
salariales n’aient l’air de s’en rendre<br />
compte !?<br />
Quels sont les challenges à relever<br />
pour le secteur de l’industrie technologique<br />
?<br />
Notre premier challenge, c’est l’innovation,<br />
c’est de développer des produits<br />
qui font suffisamment la différence<br />
pour pouvoir justifier un<br />
avantage concurrentiel important et<br />
qui permettent aux entreprises d’être<br />
compétitives par rapport aux sociétés<br />
tant américaines que chinoises qui<br />
sont les deux spectres les plus fréquemment<br />
évoqués.<br />
Amener de plus en plus d’entreprises<br />
à travailler toutes les facettes de l’innovation<br />
est un travail à mener en<br />
interne et une conviction à défendre<br />
en public. Non seulement en<br />
Recherche et Développement mais<br />
aussi dans tout ce qui peut faire une<br />
rupture de pensée et créer un avan-<br />
Pierre Mottet, 43 ans, est Ingénieur commercial<br />
de formation (UCL, 1984). Après une première<br />
expérience comme cadre technico-commercial<br />
chez IBM (1984-1987), il intègre IBA dont il est<br />
l’actuel Administrateur Délégué. Elu «Manager<br />
de l’année» en 1997, Pierre Mottet est par<br />
ailleurs Président d’Agoria Wallonie, membre du<br />
Comité de Direction de la FEB et Administrateur<br />
de l’UWE.<br />
tage concurrentiel dans l’entreprise,<br />
que ce soit au niveau technologique,<br />
logistique ou dans le mode d’approche<br />
du marché.<br />
Par rapport aux objectifs de Lisbonne,<br />
on est actuellement à 2/3 privé 1/3<br />
public, ce qui est conforme à l’objectif.<br />
Ceci dit, on n’a pas encore atteint les<br />
3% exigés, donc il y a encore du travail<br />
à faire tant par le privé que par le<br />
public.<br />
Ce challenge pour la région pourrait<br />
encore bénéficier de liens plus étroits<br />
entre entreprises et universités, afin<br />
que la recherche soit davantage orientée<br />
vers les applications ; autrement<br />
dit, il est primordial que les entreprises<br />
qui ont des projets aient plus<br />
facilement accès aux recherches<br />
universitaires et soient à la base des<br />
travaux universitaires financés dans le<br />
cadre de la recherche appliquée.<br />
Le deuxième challenge, c’est la formation<br />
et l’éducation, une meilleure<br />
main-d’œuvre, mieux formée, plus<br />
ouverte sur le monde, plus mobile.<br />
Enfin, la Belgique étant un des rares (si<br />
pas le seul) pays où l’indexation est<br />
automatique, où le chômage peut être<br />
perpétuel, ce n’est pas un contexte qui<br />
incite les gens à se prendre en main !