Hors série - Business Writers
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38 SECTEURS WALLONS ||<br />
Philippe Marcuz, Président de la FEGE-Wallonie<br />
Une stratégie commune entre privé et public !<br />
La Fédération des Entreprises actives dans la Gestion de l'Environnement<br />
(FEGE), regroupe environ 160 entreprises actives dans le domaine de la gestion<br />
des déchets, ce qui représente environ 90 % des entreprises du secteur des<br />
déchets. Philippe Marcuz, Administrateur Délégué du groupe Shanks Belgique<br />
et Président de la FEGE Wallonie, évoque les défis du secteur.<br />
Dynamisme Wallon <strong>Hors</strong> <strong>série</strong> 2005 Par Vinciane PINTE<br />
Chiffres clés de la gestion des déchets en Wallonie<br />
Emploi 1.600 + 350 intérimaires (en 2003)<br />
Nombre d’entreprises FEGE 160 (soit 90% des entreprises actives dans la<br />
gestion des déchets)<br />
CA moyen par entreprise (milliers d’euros) 15.000.000<br />
En Wallonie, la quantité de<br />
déchets industriels n'a pas augmenté<br />
en 8 ans alors que la collecte des<br />
déchets ménagers s'est accrue de<br />
17 %. Depuis 1990, les émissions de<br />
gaz à effet de serre de l'industrie ont<br />
diminué alors que celles du secteur<br />
résidentiel ont augmenté.<br />
Plus d'une centaine d'entreprises wallonnes<br />
se sont engagées volontairement,<br />
avec le gouvernement wallon,<br />
à diminuer proportionnellement leurs<br />
rejets de gaz à effet de serre. Elles ont<br />
en effet compris depuis longtemps que<br />
bien gérer l'environnement, diminuer<br />
ses émissions, trier ses déchets, baisser<br />
ses consommations (énergie et eau<br />
notamment), entraîne des améliorations<br />
en matière de qualité et de sécurité.<br />
Qu'on se le dise : l'environnement est<br />
une opportunité que les chefs d'entreprises<br />
ne laissent pas passer.<br />
Que vous inspirent les chiffres du<br />
rapport sur la situation économique<br />
de votre secteur, et plus particulièrement<br />
la monographie sectorielle<br />
rédigée par la FEGE ?<br />
Philippe Marcuz : Cette monographie<br />
permet d’avoir une première vision du<br />
secteur des déchets. Elle démontre<br />
son importance sur le plan économique<br />
et social. Sur le plan financier, le secteur<br />
est sain d’une manière générale.<br />
Sur le plan humain, on peut souligner<br />
que près de 1600 personnes sont<br />
employées en Wallonie, auxquelles<br />
s’ajoutent environ 350 intérimaires. Et<br />
ces chiffres sont en progression.<br />
Cette évolution positive (tant du<br />
chiffre d’affaires que du volume de<br />
l’emploi) est loin cependant de rendre<br />
le secteur euphorique – l’analyse<br />
montre notamment certaines évolutions<br />
de ratios financiers. Certaines<br />
inquiétudes et difficultés pèsent en<br />
effet aujourd’hui fortement sur le secteur.<br />
D’une manière générale, le<br />
contexte économique reste très difficile<br />
et les entreprises sont soucieuses<br />
de réduire leurs frais dans la gestion<br />
des déchets. Au niveau des nouveaux<br />
investissements, l’incertitude de la<br />
future politique des déchets en Région<br />
wallonne, le ralentissement du financement<br />
de l’assainissement des sols<br />
et l’attitude de certaines intercommunales<br />
sont autant d’éléments susceptibles<br />
de menacer la santé globale de<br />
notre secteur.<br />
Les acteurs publics wallons en général<br />
doivent prendre conscience de cette<br />
réalité et favoriser un véritable dialogue,<br />
un réel partenariat entre les<br />
acteurs publics et les acteurs privés<br />
du déchet valorisant les spécificités et<br />
les qualités respectives de chacun et<br />
permettant ainsi au secteur privé d’investir<br />
durablement. Il y a un travail<br />
important de sensibilisation à mener,<br />
d’où toute l’importance de la FEGE.<br />
Philippe Marcuz, 52 ans, est originaire du Nord<br />
de la France. Ingénieur chimiste de formation,<br />
il devient administrateur délégué du Groupe<br />
Shanks Belgium en 1999 (CA : 150 millions<br />
d’euros –1.000 employés). Depuis 2001, il préside<br />
la FEGE Wallonie (Fédération des Entreprises<br />
actives dans la Gestion de l’Environnement).<br />
Quels sont les défis et contraintes que<br />
votre secteur doit affronter ?<br />
Les contraintes sont notamment la<br />
concurrence européenne accrue pour<br />
les filières de traitement et une fiscalité<br />
de plus en plus galopante sur nos<br />
activités. Malgré cela, le secteur continue<br />
à vouloir investir afin d’établir des<br />
filières alternatives à la mise en<br />
décharge. Les défis sont en particulier<br />
de faire reconnaître l’importance du<br />
secteur privé des déchets car pour<br />
l’instant le débat est trop focalisé sur<br />
les acteurs publics.<br />
Les associations de communes ont<br />
sans conteste apporté une valeur ajoutée<br />
dans la gestion des déchets ménagers<br />
mais nous souhaitons participer<br />
aux débats pour la gestion optimale<br />
des déchets industriels qui est l’enjeu<br />
actuel, même s’il est déguisé par<br />
certains. Il n’est pas logique que la<br />
Région wallonne fasse aujourd’hui le<br />
plan d’investissements des intercommunales,<br />
examine leurs besoins financiers<br />
et envoie ensuite la facture à la<br />
communauté via une nouvelle politique<br />
de taxation. Nous tendons la<br />
main pour que secteur public et le secteur<br />
privé puissent élaborer une stratégie<br />
commune d’investissements.<br />
Quels sont les points positifs de<br />
l'année 2004 ?<br />
L’année 2004 a été une année de tran-