Chapitre 13 : Biodiversité marine et littorale - Rio Tinto Simandou
Chapitre 13 : Biodiversité marine et littorale - Rio Tinto Simandou
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<strong>13</strong> <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>.1 Introduction<br />
Ce chapitre présente une description de l’état initial de la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>, ainsi qu’une étude<br />
des impacts du Port de <strong>Simandou</strong> sur la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>. Il a été réalisé en fonction des<br />
spécificités du port <strong>et</strong> de ses installations présentées au <strong>Chapitre</strong> 2 : Description du Proj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> décrit les<br />
habitats <strong>et</strong> les taxons importants <strong>et</strong> représentatifs de la faune <strong>et</strong> de la flore. Le chapitre évalue alors les<br />
impacts potentiels liés au port sur les habitats marins <strong>et</strong> littoraux, ainsi que la faune, les espèces présentant<br />
un intérêt de conservation au niveau national <strong>et</strong> mondial (c'est-à-dire les espèces indiquées sur la Liste<br />
rouge des espèces menacées de l'UICN. Les impacts sont examinés au sein de la zone d’étude de la<br />
biodiversité du port, qui est définie <strong>et</strong> illustrée à la Section <strong>13</strong>.2.2 ; cela exclut les habitats terrestres <strong>et</strong> les<br />
habitats dulçaquicoles, <strong>et</strong> les taxons associés de la flore <strong>et</strong> de la faune qui sont étudiés dans le <strong>Chapitre</strong> 12 :<br />
<strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
Les éléments suivants ont permis d’apprécier les impacts sur la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> présentés<br />
dans ce chapitre :<br />
perte d’habitat dû à un changement d’occupation des sols dans le cadre de la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation du port, de ses installations <strong>et</strong> du dragage ;<br />
mortalité <strong>et</strong> blessure des animaux résultant des collisions des navires ;<br />
bruit ;<br />
qualité altérée de l'eau <strong>et</strong> des sédiments ;<br />
lumière artificielle ;<br />
nouvelle perte d'habitat due aux changements du régime sédimentaire ;<br />
espèces exogènes invasives ;<br />
pressions sur les ressources naturelles résultant de l’accès induit ;<br />
déch<strong>et</strong>s ; <strong>et</strong><br />
évènements exceptionnels (par exemple, déversements d’hydrocarbures).<br />
Ce chapitre est directement lié à plusieurs autres chapitres thématiques de c<strong>et</strong>te EISE, à la fois pour m<strong>et</strong>tre<br />
en relation les éléments relatifs à la biodiversité avec les contextes physique <strong>et</strong> socio-économique <strong>et</strong> pour<br />
comprendre comment ont été définies les mesures d’atténuation des impacts sur la biodiversité. Les<br />
chapitres les plus importants à ce suj<strong>et</strong> sont les suivants : <strong>Chapitre</strong> 6 : Environnement aquatique ;<br />
<strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral <strong>et</strong> <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre. Ce chapitre<br />
examine les impacts sur la valeur de la biodiversité des espèces. Les pêches sont abordées de manière<br />
plus détaillée au <strong>Chapitre</strong> 16 : État initial socio-économique <strong>et</strong> communautaire, <strong>Chapitre</strong> 17 : Économie<br />
nationale, <strong>Chapitre</strong> 18 : Emploi <strong>et</strong> développement économique, <strong>Chapitre</strong> 19 : Migration interne, <strong>et</strong> <strong>Chapitre</strong><br />
20 : Utilisation des terres <strong>et</strong> moyens de subsistance. La contribution de la biodiversité vis-à-vis des services<br />
rendus par les écosystèmes est décrite au <strong>Chapitre</strong> 24 : Services rendus par les écosystèmes.<br />
Ce chapitre est structuré de la manière suivante :<br />
La Section <strong>13</strong>.2 décrit le contexte politique en termes de biodiversité dans le cadre de c<strong>et</strong>te EISE, ainsi<br />
que la méthodologie d’évaluation utilisée ;<br />
La Section <strong>13</strong>.3 décrit les habitats marins <strong>et</strong> littoraux de la zone environnant le Port de <strong>Simandou</strong> <strong>et</strong> les<br />
taxons de la faune <strong>et</strong> de la flore qu’ils abritent, en vue de caractériser la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> ;<br />
Les espaces définis comme zones protégées <strong>et</strong> les autres zones présentant un intérêt reconnu de<br />
conservation sont également identifiés ;<br />
La Section <strong>13</strong>.4 contient l’évaluation initiale des impacts sur la biodiversité avant l'atténuation ;<br />
La Section <strong>13</strong>.5 décrit la démarche pour l’atténuation des impacts, ainsi que les impacts résiduels après<br />
la mise en œuvre des mesures d’atténuation ;<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-1
La Section <strong>13</strong>.6 décrit la stratégie des compensations pour le Proj<strong>et</strong> ; <strong>et</strong><br />
Le <strong>Chapitre</strong> s’achève sur un court résumé des résultats à la Section <strong>13</strong>.7.<br />
Des informations complémentaires étayant le contenu principal de ce chapitre sont présentées en Annexes :<br />
Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port ; <strong>et</strong><br />
Annexe <strong>13</strong>B : Rapport de cadrage sur le bruit sous--marin dans la zone d’étude du port.<br />
<strong>13</strong>.2 Démarche<br />
<strong>13</strong>.2.1 Exigences légales <strong>et</strong> autres<br />
L’évaluation a été menée en référence à la législation présentée ci-dessous, qui concerne spécifiquement<br />
les conditions relatives à la biodiversité au niveau de la zone d’étude du port (1) .<br />
Le Code de protection <strong>et</strong> de mise en valeur de l’environnement, les ordonnances 045/PRG/87 <strong>et</strong><br />
022/PRG/89 (également connue sous le terme Code de l’environnement) établissent le cadre<br />
administratif <strong>et</strong> juridique de la Guinée vis-à-vis de l’environnement, ainsi que les principes juridiques<br />
fondamentaux pour veiller à la protection des ressources environnementales <strong>et</strong> de l’environnement<br />
humain.<br />
Le Décr<strong>et</strong> présidentiel 199/PRG/SGG/89, pris conformément à l’article 82 du Code de l’environnement,<br />
définit les proj<strong>et</strong>s qui exigent une étude d’impact environnemental (EIE). L’ordonnance<br />
990/NRNE/SGG/90, prise conformément à l’article 7 du décr<strong>et</strong> 199/PRG/SGG/89, établit le contenu, la<br />
méthodologie <strong>et</strong> les procédures à suivre lors de la réalisation d’une étude d’impact environnemental :<br />
Elle stipule que l’état initial doit comprendre une description des ressources naturelles <strong>et</strong> que les<br />
impacts du Proj<strong>et</strong> sur la faune <strong>et</strong> la flore, l’environnement naturel <strong>et</strong> les interactions biologiques doivent<br />
être abordés.<br />
Le Code de protection de la vie sauvage <strong>et</strong> de réglementation de la chasse (L/99/038/AN) établit le<br />
cadre juridique de protection, conservation, <strong>et</strong> gestion de la vie sauvage <strong>et</strong> de ses habitats ; il prévoit la<br />
reconnaissance du droit de chasse. Ce texte énonce également certaines réglementations concernant<br />
la chasse, visant à promouvoir l’utilisation durable des espèces animales <strong>et</strong> à garantir leur durabilité afin<br />
de satisfaire les besoins de l’homme.<br />
Le décr<strong>et</strong> 201/PRG/SGG/89, promulgué en vertu des articles 32 à 39 du Code de l’environnement,<br />
définit le cadre juridique du contrôle de la pollution du milieu marin, s'appliquant à tous les navires dans<br />
les eaux territoriales guinéennes. L’article 30 interdit tout rej<strong>et</strong> d’hydrocarbure ou mélange de rej<strong>et</strong><br />
susceptible de nuire à la faune ou à la flore <strong>marine</strong>s.<br />
Outre ses lois nationales, la Guinée est signataire de plusieurs des conventions internationales, accords de<br />
coopération <strong>et</strong> obligations légales relatives aux problématiques environnementales concernant la<br />
biodiversité <strong>marine</strong>.<br />
La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage vise à<br />
garantir la conservation des espèces migratrices <strong>et</strong> leurs habitats naturels par la coopération<br />
intergouvernementale. C<strong>et</strong>te Convention a été transposée dans la législation guinéenne via le Code<br />
guinéen de protection de la vie sauvage <strong>et</strong> des réglementations de la chasse.<br />
La Convention sur la Diversité biologique a pour objectif de développer des stratégies nationales de<br />
conservation <strong>et</strong> d’utilisation durable de la diversité biologique. Elle est souvent considérée comme le<br />
(1) Les exigences règlementaires <strong>et</strong> juridiques guinéennes qui ne concernent pas le développement du port à minerai de <strong>Simandou</strong> ne<br />
sont pas incluses ici : par exemple, du fait qu’il n’existe aucune Forêt classée ou autre zone protégée au sein de la zone d’étude du<br />
port, la législation relative à ces zones n’est pas décrite.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-2
document clé concernant le développement durable. C<strong>et</strong>te Convention a été transposée dans la<br />
législation nationale guinéenne au moyen du Code de protection de la vie sauvage <strong>et</strong> de réglementation<br />
de la chasse.<br />
La Convention sur les zones humides d’importance internationale, dite Convention de Ramsar, est un<br />
traité intergouvernemental qui dresse le cadre de l’action nationale <strong>et</strong> de la coopération internationale<br />
pour la conservation <strong>et</strong> l’utilisation raisonnable des zones humides <strong>et</strong> de leurs ressources. Elle inclut les<br />
estuaires, les deltas <strong>et</strong> les replats de marée, les zones maritimes <strong>et</strong> les mangroves près des côtes. La<br />
Guinée a signé <strong>et</strong> ratifié c<strong>et</strong>te Convention, qui est entrée en vigueur en mars 1993. C<strong>et</strong>te Convention a<br />
été transposée dans la législation nationale guinéenne au moyen du Code de protection de la vie<br />
sauvage <strong>et</strong> de réglementation de la chasse.<br />
La Convention pour la coopération en matière de protection <strong>et</strong> de développement du milieu marin <strong>et</strong><br />
côtier de la région de l’Afrique de l’Ouest <strong>et</strong> du Centre (également connue sous le nom de Convention<br />
d’Abidjan) s’applique au milieu marin, aux zones côtières <strong>et</strong> aux eaux continentales connexes relevant<br />
de la juridiction des États de la région de l’Afrique de l’Ouest <strong>et</strong> du Centre, de la Mauritanie à la Namibie<br />
incluses. Il s'agit d'un accord-cadre global pour la protection <strong>et</strong> la gestion des zones maritimes <strong>et</strong><br />
côtières. Bien que la Guinée soit partie à c<strong>et</strong>te convention, il n'a pas été possible de confirmer, sur la<br />
base des informations disponibles publiquement, si ses exigences ont été transposées dans la<br />
législation guinéenne.<br />
La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), est l’accord international qui définit<br />
les droits <strong>et</strong> les responsabilités des nations dans leur utilisation des océans dans le monde, en<br />
établissant des lignes directrices pour la gestion des ressources <strong>marine</strong>s naturelles. La Partie XII offre<br />
des indications sur la protection de l'environnement marin. Bien que la Guinée soit partie à c<strong>et</strong>te<br />
convention, il n'a pas été possible de confirmer, sur la base des informations disponibles publiquement,<br />
si ses exigences ont été transposées dans la législation guinéenne.<br />
L’EISE suit aussi les bonnes pratiques internationales énoncées dans le Critère de performance CP6 de la<br />
SFI : Conservation de la biodiversité <strong>et</strong> gestion durable des ressources naturelles. Les objectifs de ce<br />
Critère de performance sont les suivants :<br />
protéger <strong>et</strong> conserver la biodiversité ;<br />
conserver les impacts positifs fournis par les services rendus par les écosystèmes ; <strong>et</strong><br />
promouvoir la gestion durable des ressources naturelles vivantes grâce à l’adoption de pratiques qui<br />
prennent en compte les besoins de conservation <strong>et</strong> les priorités de développement.<br />
Les politiques de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong> relatives à la biodiversité sont décrites à la Section <strong>13</strong>.2.4.<br />
<strong>13</strong>.2.2 Zone d’étude<br />
Le paysage terrestre ou marin potentiellement affecté (1) a été déterminé par le biais d’un examen des<br />
impacts sur les composante de l’environnement biologique marin <strong>et</strong> littoral. C<strong>et</strong> examen a à la fois pris en<br />
compte l'acquisition des terres pour le port (y compris les zones de dragage <strong>et</strong> dans les rivières) <strong>et</strong> les<br />
composantes associées du proj<strong>et</strong> décrites dans la Section <strong>13</strong>.2.3, <strong>et</strong> les impacts potentiels à une plus<br />
grande échelle (tels que ceux résultant de la pollution des eaux <strong>marine</strong>s, ou les impacts indirects sur les<br />
habitats dus aux changements du régime hydrodynamique). La plupart des impacts directs immédiats<br />
(1) Le terme « paysage ou paysage marin potentiellement affecté » est utilisé dans le Critère de performance 6 de la SFI. La<br />
recommandation 17 explique qu’il est impératif d’identifier l’étendue des impacts liés au proj<strong>et</strong>, y compris en dehors de l’empreinte de la<br />
zone du proj<strong>et</strong>. C<strong>et</strong>te exigence vise à identifier les impacts liés au proj<strong>et</strong> situés en dehors des frontières du proj<strong>et</strong>, notamment ceux<br />
affectant la connectivité des habitats <strong>et</strong>/ou les bassins en aval. Pour la SFI, c<strong>et</strong>te analyse est une étape fondamentale dans la<br />
détermination des options d’atténuation les plus appropriées du point de vue écologique, qui doit contribuer au processus décisionnel<br />
visant à déterminer si les impacts doivent être évités, ou peuvent être atténués, la sélection <strong>et</strong> la conception d’une stratégie<br />
d’atténuation, y compris les compensations, de manière à contribuer aux objectifs de conservation régionaux, au lieu de se contenter de<br />
gérer les impacts sur le site.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-3
devraient se produire dans les zones <strong>et</strong> les environs occupés ou utilisés pour le port <strong>et</strong> les autres<br />
composantes du proj<strong>et</strong> ; ainsi, l'emprise du port <strong>et</strong> les installations associées ont été utilisées pour prendre<br />
en compte ces impacts. Afin de s'assurer de la prise en compte des impacts à plus grande échelle, une<br />
démarche prudente a été adoptée pour définir une zone d'étude <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> élargie. La zone d'étude<br />
englobe donc les littoraux de Maférinyah, de l'Île Kakossa <strong>et</strong> de l'Île Kabak ainsi que toute l'étendue du<br />
chenal d'accès <strong>et</strong> du site d'élimination des sédiments de dragage. La zone d'étude du port pour la<br />
biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> est illustrée par l'étendue indiquée dans la Figure <strong>13</strong>.1.<br />
Pour les raisons décrites ci-dessous, la zone d’étude du Port dans le cadre de l’EISE exclut les zones<br />
potentiellement affectées par les éléments suivants qui ne figurent pas dans l’EISE du Port :<br />
l'Installation de déchargement maritime (MOF) ;<br />
les camps de travail temporaires requis pour la construction ;<br />
les carrières pour les matériaux de construction ; <strong>et</strong><br />
les travaux routiers qui peuvent être nécessaires pour accéder aux camps <strong>et</strong> aux zones de travail le<br />
long du tracé ferroviaire (lorsqu'ils se trouvent dans la zone d'étude du port) ou dans les carrières.<br />
Une EISE pour la MOF a été soumise au Gouvernement guinéen en novembre 2011. Elle couvrait la<br />
construction <strong>et</strong> les premières années d'exploitation de la MOF comme soutien à la construction des<br />
éléments principal du Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> (port, mine <strong>et</strong> voie ferrée). <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong> a convenu avec le<br />
Gouvernement <strong>et</strong> la SFI que les catégories de travaux auxiliaires indiquées ci-dessus seraient évaluées de<br />
manière sectorielle dans les trois EISE de classe séparées. L’EISE de classe du Programme de camps de<br />
<strong>Simandou</strong> a été soumise au gouvernement en novembre 2011 <strong>et</strong> celles concernant les Programmes des<br />
routes <strong>et</strong> des carrières ont été remises en janvier 2012. Les impacts détaillés de chaque site de travaux<br />
couvert par les EISE de Classe seront évalués au moyen de « Dossiers du site » élaborés dans le cadre des<br />
EISE de Classe, <strong>et</strong> dont les résultats seront rassemblés dans l’EISE de l’ensemble du Proj<strong>et</strong> qui sera<br />
préparée plus tard en 2012.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-4
9°30'0"N<br />
1050000<br />
-22<br />
-16<br />
Légende:<br />
-4<br />
!H<br />
-26<br />
-32<br />
-28<br />
-30<br />
-24<br />
-20<br />
Infrastructures portuaires / Port Infrastructure<br />
Canal de dragage / Dredging Channel<br />
-26<br />
-18<br />
-20<br />
-20<br />
-22<br />
-26 -28<br />
Site de rej<strong>et</strong> des boues de dragage / Dredge Disposal Site<br />
Classification des terres / Land Classification<br />
Mangrove / Mangrove<br />
Rizières / Rice Fields<br />
Zone intertidale (vasières,<br />
bancs de sable , plages de sable) /<br />
Tidal Area (Mudflats, Sand Banks,<br />
Sandy Beaches)<br />
Bathymétrie / Bathym<strong>et</strong>ry<br />
-22<br />
-28<br />
-14<br />
Bathymétrie / Bathym<strong>et</strong>ry<br />
Au Large des Côtes /<br />
Offshore<br />
Côtière <strong>et</strong> Estuarienne /<br />
Coastal and Estuarine<br />
-12<br />
0<br />
0<br />
MATOTO<br />
-10<br />
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<strong>13</strong>°30'0"W<br />
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Projection: WGS 1984 UTM Zone 29N<br />
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G u iin n e a --B B iis s s a u<br />
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Figure <strong>13</strong>.1<br />
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MAFÉRINYA<br />
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1050000<br />
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Aperçu de la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> /<br />
Marine and Littoral Biodiversity Overview<br />
Date: 11/09/2012<br />
Dessiné par: WB<br />
G u i n e a<br />
S ii e r r a<br />
L e o n e<br />
Vérifié par: CJ<br />
L iib b e r ii a<br />
Approuvé par: KR<br />
Morebaya<br />
M a llii C o tte e<br />
d ''IIv v o iirre e<br />
Proj<strong>et</strong>: 0<strong>13</strong>1299<br />
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9°30'0"N<br />
Echelle: Comme barre d'échelle<br />
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File: 0<strong>13</strong>1299<strong>Simandou</strong>GIS_IG_CK\Maps\ERM\Biodiversity\Port\Marine_Biodiversity\Option_A\po_A_Marine_Biodiversity_Overview.mxd<br />
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<strong>13</strong>.2.3 Base de conception de l'évaluation des impacts du Port de <strong>Simandou</strong><br />
Les principales caractéristiques de conception du Port de <strong>Simandou</strong> ont été présentées au <strong>Chapitre</strong> 2 :<br />
Description du Proj<strong>et</strong> ; elles servent de base à l’évaluation des impacts du port sur la biodiversité. La<br />
conception <strong>et</strong> l’emplacement du port dans leur configuration actuelle ont été ajustés à plusieurs reprises,<br />
comme le décrivent le <strong>Chapitre</strong> 2 : Description du Proj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> le <strong>Chapitre</strong> 3 : Alternatives ; durant ce travail<br />
d’optimisation, la biodiversité <strong>et</strong> les autres critères physiques <strong>et</strong> socioéconomiques ont été pris en compte en<br />
même temps que les facteurs techniques <strong>et</strong> financiers.<br />
Étant donné qu'aucune autre mesure d'évitement n'a été incorporée dans la conception du port dans l'intérêt<br />
spécifique de la biodiversité, la configuration résultante est utilisée comme base d'évaluation des impacts du<br />
port sur la biodiversité. L'absence de nouvelles mesures d'évitement est en partie due aux possibilités<br />
limitées de modifier les emplacements de l'infrastructure associée au port, mais également en raison de<br />
l'emprise du développement du port se trouvant dans une zone qui a été considérablement transformée par<br />
les activités anthropiques <strong>et</strong> qui est de faible ou moyenne valeur du point de vue de la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong><br />
<strong>littorale</strong>.<br />
La perte directe de l'habitat devrait se produire dans l'emprise de l'infrastructure du port <strong>et</strong> de la zone de<br />
dragage <strong>et</strong> dans une zone environnante jusqu'à 200 m sur terre qui sera défrichée pour les besoins de la<br />
construction. De nouvelles perturbations physiques peuvent se produire en raison de pertes indirectes de<br />
l'habitat <strong>et</strong> de la dégradation de l'habitat due, par exemple, au bruit sous-marin qui peut se propager sur<br />
plusieurs kilomètres depuis la source. Les composantes prises en compte dans l’évaluation des impacts du<br />
port sur la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> sont les suivantes :<br />
zone de dragage (bassin d'évitage, postes de mouillage <strong>et</strong> chenal d'approche) ;<br />
site d'élimination des matériaux dragués ;<br />
emprise permanente des terres pour la MOF (rampe de débarquement de barges, poste de mouillage <strong>et</strong><br />
quai pour deux navires transporteurs de charges lourdes avec possibilités de chargement <strong>et</strong> de<br />
déchargement, port de bateaux pilotes / remorqueurs, deux postes rouliers avec rampe <strong>et</strong> un poste de<br />
ravitaillement en carburant) ;<br />
quai d'exportation ;<br />
plateforme de transport ; <strong>et</strong><br />
j<strong>et</strong>ée d'approche.<br />
Les autres infrastructures dans la zone d'étude terrestre <strong>et</strong> d'eau douce sont évaluées dans le <strong>Chapitre</strong> 12 :<br />
<strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
<strong>13</strong>.2.4 Contexte des politiques<br />
<strong>13</strong>.2.4.1 Stratégie pour la biodiversité <strong>et</strong> politique d’impact positif n<strong>et</strong> de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong><br />
<strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong> reconnaît que la conservation <strong>et</strong> la gestion responsable de la biodiversité sont des questions<br />
importantes pour les entreprises <strong>et</strong> la société, <strong>et</strong> s’est donc fixée l’objectif d’avoir un « impact positif n<strong>et</strong> »<br />
(IPN) sur la biodiversité. Une façon d’atteindre c<strong>et</strong> objectif serait de minimiser les impacts des opérations<br />
(comme le Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong>) <strong>et</strong> de contribuer à la conservation de la biodiversité de manière à s’assurer<br />
qu’au final une région profite de la présence de l’entreprise. C<strong>et</strong>te politique est décrite plus en détail dans le<br />
<strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
<strong>13</strong>.2.4.2 La hiérarchie des mesures d’atténuation<br />
L’évaluation des impacts du Port de <strong>Simandou</strong> sur la biodiversité a été préparée en vue de perm<strong>et</strong>tre<br />
l’application de la hiérarchie des mesures d’atténuation, décrite dans la méthodologie globale de l’EISE au<br />
<strong>Chapitre</strong> 1 : Introduction. La hiérarchie des mesures d’atténuation spécifie que, lorsqu’un impact négatif<br />
significatif est identifié, la hiérarchie des options d’atténuation doit être respectée pour identifier la démarche<br />
la mieux adaptée. La hiérarchie suit la structure des mesures destinées à éviter, minimiser / réduire,<br />
réhabiliter / restaurer <strong>et</strong> compenser. Les détails de la hiérarchie des mesures d’atténuation se trouvent au<br />
<strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-6
<strong>13</strong>.2.4.3 Les organisations partenaires de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong> pour la biodiversité du Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong><br />
<strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong> s’est associé à plusieurs partenaires pour la biodiversité depuis l'élaboration de la stratégie de<br />
l'entreprise pour la biodiversité. Une description des partenaires pour la biodiversité recrutés depuis c<strong>et</strong>te<br />
date, <strong>et</strong> pour le Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong>, est fournie dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
<strong>13</strong>.2.5 Méthodologie<br />
<strong>13</strong>.2.5.1 Données de l’état initial<br />
C<strong>et</strong>te évaluation utilise des données provenant des études sur le terrain menées spécifiquement dans le<br />
cadre du Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong>, de la synthèse des documents existants sur la biodiversité de la région <strong>et</strong> des<br />
consultations avec les experts guinéens <strong>et</strong> internationaux, tel que décrit ci-dessous. Les données provenant<br />
de ces sources constituent la base de l'état initial de la biodiversité présenté dans la Section <strong>13</strong>.3.<br />
Des travaux d'étude <strong>et</strong> de reconnaissance ont été réalisés dans la Région côtière guinéenne, pour évaluer<br />
les zones envisagées comme emplacements pour le développement du port depuis 2008, notamment les<br />
études de la biodiversité dans l'ensemble de la Région côtière guinéenne, <strong>et</strong> dans la zone spécifique<br />
sélectionnée plus récemment pour le développement du port (voir Tableau <strong>13</strong>.1). Les données provenant<br />
de l'ensemble de la Région côtière guinéenne, <strong>et</strong> de la zone portuaire identifiée, ont été présentées de<br />
manière à apporter un contexte régional <strong>et</strong> des informations locales spécifiques. Un programme continu de<br />
collecte de données perm<strong>et</strong>tra de fournir des informations appuyant la mise en œuvre efficace des mesures<br />
d'atténuation. En outre, certaines données d'étude de l'ensemble de la région (par exemple, les études des<br />
poissons <strong>et</strong> invertébrés) peuvent être extrapolées raisonnablement au site actuel du proj<strong>et</strong>, compte tenu de<br />
la distribution connue ou probable de l'habitat.<br />
La numérisation de la couverture végétale dans la zone du port a été effectuée manuellement en utilisant<br />
des images haute résolution (résolution de 0,5 m) depuis 2010/2011. Le processus nécessitait la<br />
désignation des classifications des couvertures végétales à l'aide des connaissances sur la couverture<br />
végétale existante dans la zone, <strong>et</strong> de la contribution des individus qui ont visité le site <strong>et</strong> a fait l'obj<strong>et</strong> de<br />
vérifications additionnelles par comparaison des images aériennes aux photographies prises à divers<br />
emplacements. La numérisation a été effectuée à une échelle d'environ 1:1000 pour perm<strong>et</strong>tre la capture<br />
des données à un niveau de détail approprié pour l'évaluation.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-7
Tableau <strong>13</strong>.1 Résumé des études de l'état initial de la biodiversité réalisées dans la Région côtière guinéenne <strong>et</strong> dans la zone d'étude du Port<br />
Suj<strong>et</strong><br />
Forêt de<br />
mangrove<br />
Période <strong>et</strong> cadre<br />
temporel<br />
Du 15 mars au 5 avril<br />
2008 (saison sèche<br />
uniquement)<br />
Du 15 mars au 5 avril<br />
2008 (saison sèche<br />
uniquement)<br />
Niveau d’effort dans la Zone d’étude<br />
56 stations dans six classes différentes de<br />
mangroves<br />
Végétation :<br />
Identification des espèces<br />
Dominance relative <strong>et</strong> densité relative des<br />
espèces<br />
Mesures des tiges (diamètre à hauteur<br />
d'homme - dhh)<br />
Mesures de la canopée<br />
Indice de surface foliaire (ISF)<br />
Microfaune de la mangrove :<br />
Identification des espèces<br />
Densité de la microfaune dans la mangrove<br />
Novembre 2010 7 526 ha de forêts de mangrove ont été<br />
recensés sur la base des données optiques de<br />
2010.<br />
Tortues de mer Du 6 au 9 février 2008<br />
30 septembre 2008<br />
Invertébrés<br />
benthiques<br />
17 jours en octobre<br />
2011<br />
26 jours en novembre<br />
/ décembre 2011<br />
18 jours en janvier /<br />
février 2012<br />
Du <strong>13</strong> mars au <strong>13</strong> avril<br />
puis du 17 mai au 12<br />
juin 2008 (saison<br />
sèche)<br />
Réunion avec le responsable du port <strong>et</strong> des<br />
pêcheurs dans les villages de Sourinéné,<br />
Sibicobi, Ounié <strong>et</strong> de Salatougou pour intégrer<br />
les connaissances traditionnelles.<br />
Enquêtes auprès des villageois / pêcheurs<br />
dans 9 villages.<br />
12 enquêtes nocturnes <strong>et</strong> 38 enquêtes diurnes<br />
(parmi les plages sélectionnées sur 5 mois) ;<br />
19 plages caractérisées ; 8 pièges<br />
photographiques déployés sur les plages de<br />
Matakang.<br />
Fil<strong>et</strong>s déployés pendant 4 jours à Matakang <strong>et</strong><br />
5 jours à Morebaya.<br />
120 stations : 65 en zones <strong>marine</strong>s <strong>et</strong> 55 en<br />
zones estuariennes (saison sèche)<br />
75 stations : 43 en zones <strong>marine</strong>s <strong>et</strong> 32 en<br />
zones estuariennes (saison humide)<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-8<br />
Lieux de<br />
prélèvement<br />
Île de Yélitono (sud<br />
du fleuve Forécariah)<br />
Méthodologie d’étude Équipe de terrain<br />
Trois tailles de parcelles à<br />
rayon fixe<br />
Mesures des paramètres<br />
biophysiques (DHP, ISF, <strong>et</strong>c.)<br />
Traitement d'images satellite<br />
de l’Île de Yélitono<br />
Île de Yélitono Échantillon de terrain<br />
(parcelles)<br />
Kabak Interprétation des images<br />
satellite<br />
Sans obj<strong>et</strong> Entr<strong>et</strong>iens avec le<br />
responsable du port <strong>et</strong> les<br />
pêcheurs<br />
Estuaires de<br />
Forécariah <strong>et</strong><br />
Morebaya ; plages<br />
de Kabak <strong>et</strong> de la<br />
péninsule de<br />
Kakossa<br />
Îles de Yélitono-<br />
Mabala<br />
Réunions dans les villages<br />
afin d’examiner la capture<br />
accessoire <strong>et</strong> la nidification<br />
des tortues<br />
Caractérisation de l’habitat de<br />
plage<br />
Enquêtes sur la nidification<br />
sur les plages<br />
Enquêtes sur les fil<strong>et</strong>s<br />
maillants<br />
Pièges photographiques<br />
Échantillonnage d'ADN<br />
Échantillonnage instantané<br />
Analyse en laboratoire<br />
Environnement Illimité en<br />
collaboration avec le<br />
spécialiste des mangroves<br />
John M. Kovacs (Université<br />
de Nipissing)<br />
Environnement Illimité<br />
Environnement Illimité<br />
SNC-Lavalin Environment<br />
Environnement Illimité<br />
SNC-Lavalin Environment<br />
Environnement Illimité<br />
Spécialiste guinéen du<br />
Centre National des<br />
Sciences Halieutiques de<br />
Boussoura (CNSHB)<br />
Environnement Illimité<br />
Identification des invertébrés<br />
benthiques : Institut des<br />
Sciences de la Mer (ISMER)
Suj<strong>et</strong><br />
Période <strong>et</strong> cadre<br />
temporel<br />
Du 25 septembre au<br />
16 octobre 2008<br />
(saison humide)<br />
Du 22 septembre au<br />
18 octobre 2011<br />
Du 27 mars au 4 avril<br />
2012 (saison sèche)<br />
Poissons Du 15 mars au 5 avril<br />
puis du 15 mai au 12<br />
juin 2008 (saison<br />
sèche)<br />
Du 25 septembre au<br />
16 octobre 2008<br />
(saison humide)<br />
Du 12 juin au 21 juin<br />
2011 (saison sèche)<br />
Du 19 avril au 3 mai<br />
2012<br />
Niveau d’effort dans la Zone d’étude<br />
19 stations (saison sèche)<br />
19 stations (saison humide)<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-9<br />
Lieux de<br />
prélèvement<br />
40 stations Au large de l’Île de<br />
Kabak<br />
10 stations le long du chenal de dragage<br />
proposé dans la rivière Morebaya <strong>et</strong> l'estuaire<br />
9 stations au site d'élimination au large de<br />
Kabak<br />
45 stations de pêche : 26 dans les zones<br />
estuariennes <strong>et</strong> 19 dans les zones <strong>marine</strong>s<br />
(saison sèche)<br />
42 stations de pêche : 23 dans les zones<br />
estuariennes <strong>et</strong> 19 dans les zones <strong>marine</strong>s<br />
(saison humide)<br />
11 stations de pêche dans les zones <strong>marine</strong>s<br />
<strong>et</strong> 2 stations dans le chenal des mangroves<br />
Enquêtes aux deux ports de pêche :<br />
Touguiyiré <strong>et</strong> Dabonkhoré<br />
Études générales le long des rivières<br />
Morebaya <strong>et</strong> Touguiyiré<br />
Rivière Morebaya <strong>et</strong><br />
estuaire<br />
Au large de Kabak<br />
Estuaires <strong>et</strong> au large<br />
des Îles Yélitono-<br />
Mabala<br />
Au large de Kabak <strong>et</strong><br />
dans les canaux de<br />
mangroves de<br />
Kabak<br />
Colonne selon le<br />
niveau d'effort<br />
Méthodologie d’étude Équipe de terrain<br />
Échantillonnage au chalut<br />
Analyse en laboratoire<br />
Échantillonnage instantané<br />
Échantillonnage instantané<br />
Stations de pêche aux fil<strong>et</strong>s<br />
maillants, nasses <strong>et</strong> à la<br />
senne dans les zones<br />
fluviales <strong>et</strong> estuariennes.<br />
Stations de pêche à l’aide de<br />
longs fil<strong>et</strong>s maillants<br />
expérimentaux <strong>et</strong> au chalut<br />
en milieu marin.<br />
– Laboratoire de Philippe<br />
Archambault<br />
Spécialiste guinéen du<br />
Centre National des<br />
Sciences Halieutiques de<br />
Boussoura (CNSHB)<br />
Environnement Illimité<br />
Spécialiste guinéen du<br />
Centre National des<br />
Sciences Halieutiques de<br />
Boussoura (CNSHB)<br />
Pêche à la senne pratiquée<br />
localement par les pêcheurs<br />
guinéens dans la zone<br />
<strong>marine</strong><br />
Fil<strong>et</strong>s maillants <strong>et</strong> nasses<br />
dans les chenaux de<br />
mangroves<br />
Enquête Environnement Illimité<br />
SNC-Lavalin Environment
Suj<strong>et</strong><br />
Mammifères<br />
marins<br />
Écotoxicologie<br />
des poissons <strong>et</strong><br />
huîtres<br />
Période <strong>et</strong> cadre<br />
temporel<br />
Du 6 au 9 février 2008<br />
30 septembre 2008<br />
Observations Ad hoc<br />
de juin 2011 à janvier<br />
2012<br />
Observations de<br />
lamantins à des points<br />
fixes entre le 22<br />
septembre <strong>et</strong> le 8<br />
octobre 2011.<br />
Du 15 mars au 5 avril<br />
2008 puis du 15 mai<br />
au 12 juin 2008<br />
(saison sèche<br />
uniquement)<br />
Niveau d’effort dans la Zone d’étude<br />
Connaissances traditionnelles :<br />
Réunion avec le responsable du port <strong>et</strong> des<br />
pêcheurs dans les villages de Sourinéné,<br />
Sibicobi, Ounié <strong>et</strong> de Salatougou pour intégrer<br />
les connaissances traditionnelles.<br />
Analyse documentaire.<br />
Transects durant le transport de l’équipe<br />
depuis Conakry jusqu’au site du port<br />
8 stations ont fait l’obj<strong>et</strong> d’un suivi afin<br />
d’observer les lamantins dans la zone d’étude.<br />
9 échantillons composites d’huîtres<br />
(Crassostrea gasar)<br />
9 échantillons composites de poissons<br />
(Pseudotolithus elongatus)<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-10<br />
Lieux de<br />
prélèvement<br />
Méthodologie d’étude Équipe de terrain<br />
Sans obj<strong>et</strong> Entr<strong>et</strong>iens avec le<br />
responsable du port <strong>et</strong> les<br />
pêcheurs<br />
Analyse documentaire :<br />
Rapport préparé par l’UICN /<br />
W<strong>et</strong>lands Int. sur les<br />
lamantins en Sierra Leone<br />
Rapport préparé par le PNUD<br />
sur la stratégie préliminaire<br />
de conservation du lamantin<br />
ouest africain<br />
Thèse sur la valeur socioécologique<br />
du lamantin en<br />
Guinée<br />
Rapport préparé par la<br />
République de Guinée /<br />
W<strong>et</strong>land Int. sur l’enquête de<br />
2002 des lamantins en<br />
Guinée<br />
Au large de l’Île de<br />
Kabak<br />
Dans les rivières<br />
Forécariah <strong>et</strong><br />
Morebaya <strong>et</strong> dans<br />
les canaux de<br />
mangroves de l’Île<br />
de<br />
Observations Ad hoc durant<br />
le transport entre Conakry <strong>et</strong><br />
Kabak<br />
Observations sur le terrain<br />
par points fixes <strong>et</strong><br />
observations des lamantins<br />
en zodiac<br />
Sans obj<strong>et</strong> Échantillonnage de tissus de<br />
poissons <strong>et</strong> d’huitres afin<br />
d’évaluer le niveau de<br />
contamination<br />
Analyse en laboratoire<br />
Environnement Illimité<br />
SNC-Lavalin Environment<br />
Environnement Illimité<br />
Environnement Illimité<br />
Analyse en laboratoire ‒<br />
Maxxam Analytics
<strong>13</strong>.2.5.2 Évaluation des valeurs : Identification des habitats <strong>et</strong> des espèces de valeur pour la biodiversité<br />
En se basant sur les informations recueillies lors des recherches bibliographiques, des études <strong>et</strong> des<br />
consultations d’experts, telles que décrites ci-dessus, une valeur a été attribuée aux composantes de la<br />
biodiversité de la zone d'étude du port, dans le cadre de l’EISE. La procédure d’évaluation des valeurs est<br />
décrite dans l’encadré ci-dessous. Elle a été employée en conjonction avec la réalisation des plans d’action<br />
élargis pour la biodiversité du Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong>. Ces valeurs servent de critère dans l’évaluation des impacts<br />
(voir encadré à la section <strong>13</strong>.2.5.6 <strong>et</strong> les tableaux <strong>13</strong>.2 <strong>et</strong> <strong>13</strong>.3). La liste des espèces fournie à<br />
l’Annexe <strong>13</strong>A (1) : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port, indique les valeurs<br />
attribuées en fonction de c<strong>et</strong>te méthodologie.<br />
<strong>13</strong>.2.5.3 Classement par ordre de priorité des habitats <strong>et</strong> des espèces de valeur pour la biodiversité<br />
Dans les cas où un grand nombre de taxons de valeur moyenne ou élevée sont identifiés comme présents<br />
ou potentiellement présents dans une zone d’étude, la méthodologie d’évaluation des valeurs est suivie par<br />
une démarche de classement par priorité plus approfondie, telle que décrite dans l’encadré à la<br />
section <strong>13</strong>.2.5.6. C<strong>et</strong>te démarche n'a pas été utilisée pour la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> dans l'EISE du<br />
Port de <strong>Simandou</strong> en raison du nombre relativement faible d'espèces de taxons de valeur moyenne ou<br />
élevée connues ou considérées comme étant probablement présentes.<br />
L’évaluation <strong>et</strong> le classement par priorité des valeurs des composantes de la biodiversité utilisés dans l’EISE<br />
seront également essentiels aux activités de planification des plans d’action pour la biodiversité (PAB), après<br />
un perfectionnement, tel que requis pour les besoins du PAB.<br />
<strong>13</strong>.2.5.4 Évaluation de l’importance des impacts<br />
Les impacts du Port de <strong>Simandou</strong> sur la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong> ont été évalués à l’aide de la<br />
méthodologie générale d'évaluation des impacts de l’EISE décrite dans la section 1.4, laquelle a été adaptée<br />
pour perm<strong>et</strong>tre d’établir la matrice d’évaluation des impacts sur la biodiversité présentée dans le<br />
tableau <strong>13</strong>.2 <strong>et</strong> le tableau <strong>13</strong>.3. Les impacts ont été évalués pour chaque phase du Proj<strong>et</strong> (construction <strong>et</strong> /<br />
ou exploitation). Le port sera la propriété commune du Proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> du Gouvernement guinéen, sous la forme<br />
d'une société d'infrastructure spécialisée, <strong>et</strong> le titre de pleine propriété sera transféré au Gouvernement,<br />
quarante à cinquante ans après l'ouverture lorsque le coût du port aura été complètement amorti. Il n'existe<br />
aucun plan de suppression des infrastructures portuaires au terme du Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong>, <strong>et</strong> par conséquent,<br />
les phases <strong>et</strong> activités de ferm<strong>et</strong>ure <strong>et</strong> de déclassement ne sont pas incluses dans c<strong>et</strong>te EISE.<br />
Les EISE complémentaires de la mine <strong>et</strong> de la voie ferrée ont suivi un processus de classement par priorité<br />
pour les habitats <strong>et</strong> les espèces de valeur de la biodiversité. Toutefois, en raison du nombre plus faible<br />
d'habitats marins <strong>et</strong> littoraux <strong>et</strong> des espèces associées dans la zone d'étude du port, c<strong>et</strong>te évaluation des<br />
impacts prend en compte tous les habitats <strong>et</strong> taxons recensés, ou considérés comme étant très<br />
probablement présents, sur la base de leur habitat de prédilection connu.<br />
La magnitude des impacts potentiels est définie au Tableau <strong>13</strong>.2 pour les habitats <strong>et</strong> au Tableau <strong>13</strong>.3 pour<br />
les taxons ; ces tableaux illustrent la façon dont l’importance d’un impact est évaluée, en recoupant la valeur<br />
d’un attribut de la biodiversité avec la magnitude prévue de l’impact. Les impacts sont classés selon le<br />
barème suivant : non significatif, mineur, modéré, majeur ou critique.<br />
<strong>13</strong>.2.5.5 Atténuation<br />
Les mesures d’atténuation sont décrites à la Section <strong>13</strong>.5 selon la séquence de la hiérarchie des mesures<br />
d’atténuation (voir Section 1.4.3.4 <strong>et</strong> Section <strong>13</strong>.2.4.2). Les mesures énoncées reposent sur les meilleures<br />
pratiques industrielles <strong>et</strong> les politiques <strong>et</strong> normes de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong>. Dans de nombreux cas, une mesure<br />
spécifique est énoncée <strong>et</strong> figurera dans le PGSE en tant qu’engagement du proj<strong>et</strong> ; dans d'autres cas, de<br />
(1) Il s’agit d’une version préliminaire de la liste des espèces qui sera finalisée grâce au travail en cours en vue de développer une<br />
stratégie de compensation globale dans le cadre du Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong>.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-11
plus amples travaux seront requis pour pouvoir envisager diverses options d'atténuation avant la sélection <strong>et</strong><br />
la mise en œuvre de l'option la plus réalisable de manière raisonnable.<br />
<strong>13</strong>.2.5.6 Impacts résiduels<br />
Les impacts résiduels sont présentés en partant de l’hypothèse que les mesures d’atténuation ont été mises<br />
en œuvre conformément aux engagements pris par le proj<strong>et</strong> (voir Section <strong>13</strong>.5). Les impacts sont étudiés<br />
quantitativement dans la mesure du possible ; lorsque ce n'est pas possible, les impacts sont décrits<br />
qualitativement.<br />
Évaluation de la valeur des habitats <strong>et</strong> des espèces pour le port de <strong>Simandou</strong><br />
Les habitats <strong>et</strong> les espèces se sont vu attribuer des catégories générales de « valeur », basées sur les principes<br />
standard de vulnérabilité <strong>et</strong> d’« irremplaçabilité » définissant ainsi leur priorité de conservation. La méthodologie<br />
repose sur une évaluation préliminaire des valeurs effectuée par BirdLife International en 2008 <strong>et</strong> examinée par les<br />
partenaires de <strong>Simandou</strong> sur la biodiversité.<br />
Habitats<br />
Il n’existe pas d’évaluation systématique de l’état des menaces pesant sur les habitats au niveau international ou au<br />
niveau de la Guinée ; l’évaluation des valeurs d’habitat s’est donc fondée sur une consultation d’experts <strong>et</strong> une étude<br />
des documents évalués par leurs pairs. L’évaluation a pris en compte le caractère irremplaçable (mesuré par la<br />
surface totale couverte globalement par un type de végétation particulier) <strong>et</strong> la vulnérabilité (mesurée inter alia par la<br />
proportion de la distribution totale d’un type d’habitat particulier inclus dans les zones protégées). La logique de ce<br />
processus est que les types d’habitat qui se trouvent en grande partie en dehors des zones protégées sont plus<br />
vulnérables que ceux qui sont bien représentés dans les zones protégées (même les « parcs de papier » semblent<br />
présenter des avantages pour la conservation (1) ). Du fait que les informations nécessaires à l’application du critère de<br />
vulnérabilité n’étaient pas disponibles pour les communautés végétales au moment de l’évaluation, une évaluation<br />
provisoire de la valeur de conservation (selon une échelle ascendante « faible, modérée, élevée ») a été réalisée pour<br />
chaque type d’habitat, en se fondant sur l’avis des experts (y compris la consultation des partenaires pour la<br />
biodiversité de <strong>Simandou</strong>) <strong>et</strong> sur les principes de vulnérabilité <strong>et</strong> de caractère irremplaçable, avec des justifications<br />
pour chaque cas. Conformément aux pratiques standard de l’EISE, une catégorie « négligeable » a été rajoutée à la<br />
matrice d'évaluation des impacts, présentée dans le Tableau <strong>13</strong>.2.<br />
Faune <strong>et</strong> Flore<br />
Les espèces ont été évaluées en se fondant sur leur vulnérabilité (par exemple, le niveau de risque d’extinction) <strong>et</strong> le<br />
caractère irremplaçable (par exemple, l’espèce a-t-elle un habitat limité ?). Le risque d’extinction a été défini en<br />
fonction de la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (UICN 2011). La Monographie nationale sur la diversité<br />
biologique de la Guinée (Ministère des Travaux Publics <strong>et</strong> de l’Environnement, 1997) a également été consultée. Le<br />
terme « habitat limité » a été défini comme suit : toutes les espèces de faune terrestres <strong>et</strong> d’eau douce dont les habitats<br />
de prédilection s’étendent sur moins de 50 000 km 2 ; toute la faune <strong>marine</strong> dont les habitats de prédilection s’étendent<br />
sur moins de 100 000 km 2 (2) ; toutes les espèces végétales présentes généralement sur moins de 10 sites (3) . Les<br />
catégories de valeur ont été définies comme suit :<br />
« Valeur élevée » - les espèces évaluées par l’UICN comme En danger critique ou En danger, ou les espèces à<br />
habitat limité en s’appuyant sur les critères définis ci-dessus (4) ;<br />
« Valeur moyenne » - les espèces qui ne répondent pas aux critères de valeur « élevée », <strong>et</strong> évaluées par l’UICN<br />
comme étant Vulnérables, Quasi-menacées ou considérées Données insuffisantes ; <strong>et</strong><br />
(1) Bruner, A. G., Gullison, R. E., Rice, R. E. & da Fonseca, G. A. B. (2001) ; Effectiveness of parks in protecting tropical biodiversity<br />
Science 291 : 125-128.<br />
(2) C<strong>et</strong>te définition de l’habitat limité pour la faune terrestre, d’eau douce <strong>et</strong> <strong>marine</strong> est en ligne avec les recommandations du critère de<br />
performance 6 de la SFI.<br />
(3) C<strong>et</strong>te définition de l’habitat limité pour les plantes a été recommandée par Royal Botanic Gardens, Kew.<br />
(4) C<strong>et</strong>te définition de « valeur élevée » s’aligne sur le critère CP6 de la SFI portant sur les habitats critiques qui est particulièrement<br />
axé sur les espèces En danger critique d’extinction, les espèces En danger, ainsi que sur les espèces à aire de répartition restreinte.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-12
« Valeur faible » - les espèces qui ne répondent pas aux critères de valeur « moyenne » ou de valeur « élevée ».<br />
Conformément aux pratiques standards de l’EISE, une catégorie « négligeable » a été rajoutée à la matrice<br />
d'évaluation des impacts.<br />
Ordre de priorité des composantes de la biodiversité<br />
Du fait que l’évaluation des valeurs a identifié seulement un faible nombre de taxons de valeur moyenne ou élevée<br />
présents ou potentiellement présents dans la zone d’étude de la biodiversité du port, l'étape supplémentaire de<br />
classement par priorité mise en œuvre pour la Mine <strong>et</strong> la Voie ferrée à minerai de <strong>Simandou</strong> n'était pas requise pour le<br />
Port de <strong>Simandou</strong>. S'il avait été jugé nécessaire, les taxons de valeur moyenne ou élevée définis comme étant En<br />
danger critique, En danger, Vulnérables <strong>et</strong> à habitat limité, pour lesquels la zone d’étude abrite potentiellement une<br />
proportion notable de la population mondiale, auraient été classés comme prioritaires. Pour la plupart d’entre eux, la<br />
définition de proportion notable a été basée sur l’analyse spatiale (c’est-à-dire les taxons dont plus de 1 % de leur<br />
distribution mondiale se trouve au sein de la zone d’étude sont exclus). Une attention particulière a été accordée aux<br />
taxons En danger critique <strong>et</strong> En danger, notamment ceux qui ont un habitat vaste <strong>et</strong>/ou dont la distribution de la<br />
population n’est pas bien connue ; l'avis d'un expert a été utilisé pour affiner l’analyse spatiale initiale dans certains cas.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-<strong>13</strong>
Tableau <strong>13</strong>.2 Critères de l’étude d’impacts sur l’habitat<br />
Valeur de l’habitat<br />
Négligeable<br />
Faible<br />
Moyenne<br />
Élevée<br />
Habitats qui ne sont pas protégés ou répertoriés au<br />
niveau mondial, régional ou national. Habitats qui<br />
ne présentent qu’un intérêt négligeable pour la<br />
biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>.<br />
Habitats qui ne sont pas protégés ou répertoriés au<br />
niveau mondial, régional ou national. Habitats très<br />
communs, <strong>et</strong> répandus dans la région côtière<br />
d'Afrique de l'Ouest, ou habitats généralement<br />
modifiés ou détériorés par des activités<br />
anthropiques, ou de faible importance pour la<br />
conservation selon les experts.<br />
Habitats rares, restreints ou dispersés au niveau<br />
local ; habitats qui abritent des ensembles<br />
d’espèces inhabituelles en Guinée ; habitats<br />
accueillant des espèces qui sont spécifiquement<br />
adaptées à ce type d’habitat ; <strong>et</strong> habitats dotés<br />
d’une richesse significative en biodiversité.<br />
Comprend des habitats de valeur faible utilisés par<br />
des espèces de valeur moyenne en tant que zones<br />
significatives de reproduction <strong>et</strong> d’alimentation ou<br />
bien des voies de migration.<br />
Habitats accueillant un ensemble d’espèces<br />
uniques ou importantes ; habitats déjà menacés<br />
dans la région côtière ; habitats ayant une étendue<br />
limitée au niveau mondial. Inclut également les<br />
habitats utilisés par des espèces de valeur élevée<br />
en tant qu’aires importantes pour la reproduction <strong>et</strong><br />
l’alimentation ou des routes de migration<br />
potentielles.<br />
Magnitude de l’impact<br />
Négligeable Faible Moyenne Élevée<br />
L’impact se situe dans<br />
la plage quotidienne<br />
normale de variation.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-14<br />
Affecte une zone<br />
restreinte de l’habitat,<br />
mais sans perte de<br />
viabilité / fonctionnalité<br />
de l’habitat.<br />
Affecte une proportion suffisante<br />
de l’habitat <strong>et</strong> la viabilité /<br />
fonctionnalité d’une partie de<br />
l’habitat ou de l’habitat entier est<br />
réduite, sans que cela ne<br />
menace la viabilité à long-terme<br />
de l’habitat, ni des espèces qui<br />
en dépendent.<br />
Affecte l’habitat entier ou une<br />
partie suffisante de l’habitat, où<br />
la viabilité / fonctionnalité de<br />
l’habitat entier est réduite <strong>et</strong> la<br />
viabilité à long-terme de l’habitat<br />
<strong>et</strong> les espèces qui en sont<br />
tributaires sont menacées.<br />
Non significatif Non significatif Non significatif Non significatif<br />
Non significatif Non significatif Mineur Modéré<br />
Non significatif Mineur Modéré Majeur<br />
Non significatif Modéré Majeur Critique
Tableau <strong>13</strong>.3 Critères de l’étude d’impacts sur les espèces<br />
Valeur de l’espèce<br />
Négligeable<br />
Faible<br />
Moyenne<br />
Élevée<br />
Aucune valeur ou importance spécifique attachée à<br />
l’espèce<br />
Espèces non protégées, répertoriées comme<br />
répandues ou abondantes, <strong>et</strong> ne répondant pas<br />
aux critères pour les espèces de valeur élevée ou<br />
moyenne.<br />
Les espèces figurant sur la liste rouge des espèces<br />
menacées de l’UICN dans les catégories<br />
Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT) ou Données<br />
insuffisantes (DD) (UICN 2011). Non incluses dans<br />
les critères pour les espèces de valeur élevée.<br />
Les espèces figurant sur la liste rouge de l'UICN<br />
des espèces menacées comme étant des espèces<br />
En danger critique (CR) ou En danger (EN) (UICN<br />
2011), les espèces ayant un habitat<br />
particulièrement limité (c'est-à-dire les espèces<br />
<strong>marine</strong>s ayant une aire de distribution inférieure à<br />
100 000 km 2 ).<br />
Magnitude de l’impact<br />
Négligeable Faible Moyenne Élevée<br />
L’impact se situe dans<br />
la plage quotidienne<br />
normale de variation.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-15<br />
Affecte une p<strong>et</strong>ite<br />
proportion d’une<br />
population, mais n’a<br />
pas d’impact<br />
substantiel sur les<br />
autres espèces<br />
dépendantes de c<strong>et</strong><br />
élément, ni sur la<br />
population de l’espèce<br />
dans son ensemble.<br />
Affecte une proportion suffisante<br />
de la population d’une espèce<br />
pour pouvoir entraîner un<br />
changement considérable dans<br />
l’abondance <strong>et</strong>/ou la réduction<br />
de la distribution sur une ou<br />
plusieurs générations, mais ne<br />
menace pas la viabilité à long<br />
terme de c<strong>et</strong>te population ou<br />
d’une autre population en<br />
dépendant. La taille <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong><br />
cumulatif sont également<br />
importants, car un impact de<br />
magnitude moyenne multiplié<br />
sur une zone étendue serait<br />
considéré comme un impact de<br />
magnitude élevée.<br />
Affecte une population ou une<br />
espèce entière sur une échelle<br />
suffisante pour causer un déclin<br />
considérable de l’abondance <strong>et</strong> /<br />
ou changer la distribution au-delà<br />
de laquelle le recrutement<br />
naturel (reproduction,<br />
immigration depuis des zones<br />
non affectées) ne peut rétablir la<br />
population de l’espèce, ou les<br />
populations ou espèces en<br />
dépendant, à son niveau initial<br />
sur quelques générations, voire<br />
jamais.<br />
Non significatif Non significatif Non significatif Non significatif<br />
Non significatif Non significatif Mineur Modéré<br />
Non significatif Mineur Modéré Majeur<br />
Non significatif Modéré Majeur Critique
<strong>13</strong>.3 Caractérisation de la biodiversité à l’état initial<br />
<strong>13</strong>.3.1 Introduction<br />
La Guinée est essentielle à la conservation mondiale <strong>et</strong> régionale de la biodiversité. Non seulement le pays<br />
se trouve partiellement sur un haut lieu de la biodiversité régional, connu sous le nom de « Forêts<br />
guinéennes d'Afrique de l'Ouest » (1) mais il abrite également les populations restantes les plus importantes<br />
au monde de chimpanzés d'Afrique de l'Ouest (Pan troglodytes verus) (2) . La Guinée abrite les cours<br />
supérieurs de plusieurs fleuves majeurs d'Afrique de l'Ouest, <strong>et</strong> les plus grandes forêts de mangrove<br />
restante de la région. La biodiversité de la Guinée est suj<strong>et</strong>te à de nombreuses menaces, dont la plus<br />
grande est la perte d’habitat naturel causée par l’expansion de l’agriculture itinérante. Les autres menaces<br />
majeures pour les habitats incluent la chasse, l'exploitation forestière <strong>et</strong> l'exploitation minière.<br />
Le port de <strong>Simandou</strong> sera situé sur la rive est de la rivière Morebaya, à environ 5 km en amont de<br />
l'embouchure de la rivière dans la sous-préfecture de Maférinyah de la préfecture de Forécariah dans la<br />
région de Kindia. Le port se trouve dans une plaine côtière basse <strong>et</strong> étroite, délimitée par la rivière<br />
Morebaya à l'ouest <strong>et</strong> au nord <strong>et</strong> par un affluent de c<strong>et</strong>te rivière (le Sangbon) au sud. La zone d’étude de la<br />
biodiversité, définie comme étant la base de l'évaluation des impacts du port sur la biodiversité, décrite dans<br />
la Section <strong>13</strong>.2.2 <strong>et</strong> indiquée dans la Figure <strong>13</strong>.1, englobe les littoraux de Maférinyah, l'Île Kakossa <strong>et</strong> l'Île<br />
Kabak ainsi que l'ensemble du chenal d'accès <strong>et</strong> du site d'élimination des sédiments de dragage. C<strong>et</strong>te<br />
section aborde la caractérisation des habitats marins <strong>et</strong> littoraux au sein de la zone d’étude de la<br />
biodiversité, ainsi que de la flore <strong>et</strong> faune qu’ils abritent.<br />
Les informations utilisées pour élaborer c<strong>et</strong>te caractérisation ont été obtenues à partir des sources<br />
suivantes :<br />
synthèses de documents <strong>et</strong> études documentaires d’articles publiés, autres informations disponibles au<br />
public, y compris des cartes d'habitat <strong>et</strong> d'autres informations spécifiques aux espèces figurant dans la<br />
liste rouge des espèces menacées de l’UICN (3) , ainsi que quelques informations non publiées ; <strong>et</strong><br />
résultats du vaste programme d’étude mené par le Proj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> récapitulés à la Section <strong>13</strong>.2.5.<br />
Dans c<strong>et</strong>te section, des photographies servent à décrire plus précisément les habitats <strong>et</strong> les espèces.<br />
La section s’articule comme suit :<br />
La Section <strong>13</strong>.3.2 donne une vue d’ensemble de l’écologie du littoral, de la zone côtière <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
environnant le port, apportant des éléments de contexte à la caractérisation plus détaillée qui suit ;<br />
les zones présentant un intérêt de conservation (c’est-à-dire tous les sites juridiquement protégés par la<br />
législation guinéenne, les autres sites reconnus par des organismes internationaux, les sites protégés<br />
proposés / désignés <strong>et</strong> les autres zones qui ont été identifiées grâce à des études <strong>et</strong> des<br />
reconnaissances entreprises dans le cadre du Proj<strong>et</strong> comme ayant une importance pour la biodiversité)<br />
sont décrites à la Section <strong>13</strong>.3.3 ; <strong>et</strong><br />
les habitats sont caractérisés <strong>et</strong> les informations sur la flore <strong>et</strong> la faune fournies aux sections <strong>13</strong>.3.4 à<br />
<strong>13</strong>.3.6. Les espèces de valeur élevée <strong>et</strong> de valeur moyenne, qui, de l’avis des experts, sont<br />
(1) Les zones prioritaires pour la biodiversité sont reconnues comme les réservoirs les plus riches <strong>et</strong> les plus menacés de la vie sur<br />
terre : disponible sur http://www.biodiversityhotspots.org/xp/hotspots/west_africa/Pages/default.aspx<br />
(2) Kormos R & Boesch C (2003); Regional Action Plan for the Conservation of Chimpanzees in West Africa. UICN/SSC Primate<br />
Specialist Group and Conservation International, Washington DC.<br />
(3) Tout au long de c<strong>et</strong>te section, toute information dérivée des études ou enquêtes menées dans le cadre du Proj<strong>et</strong> y fait référence <strong>et</strong><br />
est identifiée aussi, le cas échéant, par l’année de réalisation du travail. Les informations spécifiques de sources publiées <strong>et</strong><br />
accessibles au public sont accompagnées d’une référence dans une note de bas de page. Les informations obtenues à partir de la<br />
Liste rouge des espèces menacées de l’UICN sont dénotées dans le texte comme Liste rouge des espèces menacées de l’UICN v<br />
2011.2. La citation intégrale applicable dans tous les cas où c<strong>et</strong>te source est mentionnée est la suivante : UICN (2011) Liste rouge des<br />
espèces menacées de l’UICN, Version 2011.2, dernière consultation entre février <strong>et</strong> mars 2012.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-16
considérées comme suscitant une préoccupation élevée en termes de conservation du fait de menaces<br />
spécifiques aux espèces de c<strong>et</strong>te région, sont décrites individuellement à la Section <strong>13</strong>.3.6. Une liste<br />
préliminaire de l’ensemble des espèces (de valeur élevée, moyenne, faible ou négligeable) dont la<br />
présence est avérée ou potentielle dans la zone d’étude de la biodiversité est présentée à l’Annexe<br />
<strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port. C<strong>et</strong>te annexe comprend un<br />
résumé perm<strong>et</strong>tant de déterminer si la zone d'étude de la biodiversité, pour le Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> dans<br />
son ensemble, est considérée comme susceptible ou non d’abriter plus d’1 % de la population mondiale<br />
de chaque espèce.<br />
<strong>13</strong>.3.2 Vue d’ensemble de la Zone d’étude de la biodiversité du Port<br />
La zone d’étude de la biodiversité du port comprend plusieurs types d'habitats, qui sont interconnectés en<br />
termes de processus biologiques <strong>et</strong> physiques. Par conséquent, il est difficile de délimiter les zones côtières<br />
<strong>et</strong> hauturières. Toutefois, pour les besoins de c<strong>et</strong>te évaluation, la zone hauturière est considérée comme<br />
étant en eaux relativement profondes (>20 m), où le mouvement sédimentaire induit par les vagues est<br />
limité. La zone côtière est considérée comme étant en eaux profondes généralement de moins de 20 m,<br />
bien que de p<strong>et</strong>ites zones plus profondes <strong>et</strong> isolées soient présentes dans c<strong>et</strong>te zone. Il convient de noter,<br />
toutefois, que de nombreuses espèces se déplaceront librement entre les habitats côtiers <strong>et</strong> hauturiers.<br />
Pour les besoins de c<strong>et</strong>te évaluation, la zone d’étude de la biodiversité du Port a été séparée en sept<br />
principaux types d'habitats, <strong>et</strong> ceux-ci sont considérés en termes d'habitats subtidaux marins <strong>et</strong> estuariens <strong>et</strong><br />
les habitats littoraux intertidaux. Les types d'habitats considérés sont les suivants : pélagiques hauturiers,<br />
côtiers <strong>et</strong> estuariens, vasières intertidales <strong>et</strong> bancs de sable, rivage rocheux, plage sableuse <strong>et</strong> mangroves.<br />
La Figure <strong>13</strong>.1 illustre les zones d'étude de la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>.<br />
L'habitat pélagique hauturier est répandu <strong>et</strong> assez homogène. Les parties hauturières de la zone d’étude<br />
peuvent être parfois utilisées par les espèces migratrices importantes pour la conservation, telles que les<br />
baleines <strong>et</strong> tortues de mer, mais en général, les environnements hauturiers sont moins productifs <strong>et</strong> moins<br />
diversifiés que les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens dans la région. L'habitat benthique hauturier est également<br />
répandu <strong>et</strong> abrite généralement une diversité moindre d'espèces de poissons que les habitats benthiques<br />
plus près de la côte. Certaines espèces de valeur élevée sont présentes dans ces habitats hauturiers mais<br />
ne sont pas généralement limitées à ces derniers.<br />
Les eaux côtières <strong>et</strong> estuariennes peu profondes, telles que celles présentes dans la zone portuaire <strong>et</strong> dans<br />
les environs, présentent typiquement une haute productivité, en raison de l'apport en nutriments provenant<br />
des rivières, des fleuves <strong>et</strong> des terres, <strong>et</strong> par conséquent ces zones abritent généralement une biomasse<br />
élevée de poissons. C<strong>et</strong>te communauté de poissons près de la côte contient la plupart des espèces qui sont<br />
ciblées par les pêches dans la zone, bien que les eaux hauturières présentent une certaine importance<br />
commerciale en raison de la présence saisonnière des espèces de poissons pélagiques cibles. La présence<br />
de plusieurs espèces de poissons menacées est attestée dans ces eaux (voir Section <strong>13</strong>.3.6.5). La zone<br />
côtière <strong>et</strong> estuarienne offre également des zones importantes de frai <strong>et</strong> de croissance pour les alevins <strong>et</strong><br />
invertébrés, <strong>et</strong> des zones d'alimentation pour les poissons, les oiseaux, les mammifères marins <strong>et</strong> les tortues<br />
de mer. Les espèces les plus menacées dans l'environnement marin <strong>et</strong> estuarien sont des espèces des<br />
grandes profondeurs de la famille des requins <strong>et</strong> des raies, qui vivent essentiellement dans l'habitat<br />
benthique des eaux côtières.<br />
Les mangroves représentent un habitat littoral clé qui est assez répandu dans la zone d’étude du port. Ces<br />
habitats très diversifiés <strong>et</strong> complexes sont utilisés comme zones d'alimentation, de repos, de croissance <strong>et</strong><br />
de refuge par les invertébrés, les alevins, une grande diversité d'oiseaux migrateurs <strong>et</strong> endémiques <strong>et</strong><br />
certains plus grands animaux tels que le lamantin ouest africain (Trichechus senegalensis). Les mangroves<br />
ne perm<strong>et</strong>tent pas seulement de soutenir les pêcheries de la Guinée mais constituent une source majeure<br />
de nutriments pour les habitats côtiers.<br />
Les autres habitats littoraux dans la zone incluent les vasières intertidales, les bancs de sable <strong>et</strong> les plages<br />
de sable. Ces habitats sont des systèmes mobiles <strong>et</strong> dynamiques qui sont sensibles aux changements de<br />
régimes locaux de sédiments, de courant <strong>et</strong> de marée. Les trois types d'habitat offrent des zones de repos<br />
<strong>et</strong> d'alimentation pour les oiseaux migrateurs, <strong>et</strong> les plages de sable pourraient abriter des nids de tortues.<br />
Toutefois, seul un faible nombre de tortues a été signalé à partir des études réalisées entre novembre <strong>et</strong><br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-17
janvier, ce qui indique que les plages ne sont pas globalement des zones de nidation significatives à ce<br />
moment-là. Les résultats de nouvelles études renseigneront les plans de gestion au besoin.<br />
<strong>13</strong>.3.3 Zones remarquables du point de vue de la conservation<br />
Il n'existe aucune zone de conservation protégée aux échelles nationale <strong>et</strong> internationale dans la zone<br />
d’étude du port.<br />
La zone protégée la plus proche est l'Île Blanche, qui se trouve à 40 km au nord-ouest du port proposé. L'Île<br />
Blanche est une île rocheuse ne présentant quasiment aucune végétation, qui est classée comme site<br />
Ramsar <strong>et</strong> reconnue comme une zone importante pour la conservation des oiseaux, en raison de son<br />
utilisation régulière par au moins 1 % de la population biogéographique de sternes royales (Sterna maxima).<br />
C<strong>et</strong>te espèce d’oiseau (1) tend à se rassembler en nombres importants sur un seul lieu, durant au moins une<br />
phase de son cycle de vie. L'Île Blanche est également connue pour abriter les tortues olivâtres<br />
(Lepidochelys olivacea) (2) , <strong>et</strong> peut-être d'autres espèces de tortues de mer qui peuvent nicher sur ses<br />
plages sableuses.<br />
En outre, l'estuaire Mélacorée, situé à environ 35 km au sud de la rivière Morebaya <strong>et</strong> à l'extérieur de la zone<br />
d’étude du port, a été proposé comme Zone de protection <strong>marine</strong> (ZPM). L'état actuel de la ZPM est<br />
inconnu. L'Estuaire Mélacorée sert de site de frai <strong>et</strong> d'alimentation des poissons, de dépôts continentaux, <strong>et</strong><br />
de zone de migration des oiseaux. Les principaux habitats sur ce site sont la mangrove primaire, les bancs<br />
de sable <strong>et</strong> les plages, les restes de forêts côtières <strong>et</strong> les vasières.<br />
Étant donné que l'Île Blanche <strong>et</strong> l'Estuaire Mélacorée se trouvent à l'extérieur de la zone d’étude du port, les<br />
impacts sur les zones protégées n'ont pas été étudiés de manière plus approfondie.<br />
<strong>13</strong>.3.4 Caractérisation d’habitat<br />
Les sections suivantes présentent une caractérisation des habitats hauturiers, côtiers <strong>et</strong> littoraux situés au<br />
sein de la zone d’étude de la biodiversité. Les habitats terrestres <strong>et</strong> dulçaquicoles, <strong>et</strong> les taxons associés de<br />
la flore <strong>et</strong> de la faune, sont étudiés dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre. Pour chaque habitat, les<br />
informations suivantes sont présentées :<br />
une description de l’habitat <strong>et</strong> de l’écologie, y compris les espèces présentant un intérêt pour la<br />
conservation ;<br />
la distribution de l’habitat au sein de la zone d’étude de la biodiversité ;<br />
la pertinence internationale <strong>et</strong> / ou régionale de l’habitat ;<br />
les menaces auxquelles est confronté l’habitat <strong>et</strong> l’étendue de la dégradation dans le contexte guinéen ;<br />
<strong>et</strong><br />
la présence d’espèces invasives.<br />
Chaque habitat reçoit ensuite une valeur fondée sur les critères définis au Tableau <strong>13</strong>.4. C<strong>et</strong>te<br />
caractérisation est apportée pour tous les habitats supposés se trouver au sein de la zone d’étude de la<br />
biodiversité.<br />
(1) P<strong>et</strong>er Robertson. Important Bird Areas in Africa and associated islands – Guinea.<br />
(2) La liste de Ramsar annotée : Guinée 16/10/2007. http://www.ramsar.org [accès le 15 août 2011]<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-18
Tableau <strong>13</strong>.4 Critères de valeur des habitats<br />
Négligeable<br />
Faible<br />
Moyenne<br />
Élevée<br />
Habitats qui ne sont pas protégés ou répertoriés au niveau mondial, régional ou national. Habitats qui<br />
ne présentent qu’un intérêt négligeable pour la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>.<br />
Habitats qui ne sont pas protégés ou répertoriés au niveau mondial, régional ou national. Habitats très<br />
communs <strong>et</strong> répandus dans la région côtière d'Afrique de l'Ouest ou habitats généralement modifiés ou<br />
détériorés par des activités anthropiques, ou de faible importance pour la conservation selon les<br />
experts.<br />
Habitats rares, restreints ou dispersés au niveau local ; habitats abritant des ensembles d’espèces<br />
inhabituelles en Guinée ; habitats abritant des espèces qui sont spécifiquement adaptées à ce type<br />
d’habitat ; <strong>et</strong> habitats dotés d’une richesse significative en biodiversité. Comprend des habitats de<br />
valeur faible utilisés par des espèces de valeur moyenne en tant que zones significatives de<br />
reproduction <strong>et</strong> d’alimentation ou bien des voies de migration.<br />
Habitats abritant un ensemble d’espèces uniques ou importantes ; habitats déjà menacés dans la région<br />
côtière ; habitats ayant une étendue limitée au niveau mondial. Inclut également les habitats utilisés par<br />
des espèces de valeur élevée en tant qu’aires importantes pour la reproduction <strong>et</strong> l’alimentation ou des<br />
routes de migration potentielles.<br />
<strong>13</strong>.3.4.1 Pélagique hauturier<br />
Description <strong>et</strong> écologie de l’habitat<br />
L'habitat pélagique hauturier désigne la colonne d'eau dans les zones présentant des profondeurs d'eau<br />
supérieures à 20 m. Comme décrit au <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral, le courant<br />
guinéen s'étend le long de la côte atlantique africaine de la Guinée-Bissau à l'Angola (1) , <strong>et</strong> est caractérisé<br />
par une remontée des eaux entre juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> septembre <strong>et</strong> de nouveau mais dans une moindre mesure entre<br />
décembre <strong>et</strong> janvier. Les remontées d'eau majeure <strong>et</strong> mineure entraînent d'importantes espèces pélagiques<br />
dans les couches supérieures de la colonne d'eau. Les zones de remontée des eaux se trouvent<br />
essentiellement au nord ou au sud de la Guinée (2) , bien que les remontées locales près de la Guinée<br />
puissent avoir lieu également. Étant donné que le plateau continental de la Guinée est important <strong>et</strong> peu<br />
profond, <strong>et</strong> s'étend jusqu'à <strong>13</strong>0 km depuis la côte, la remontée des eaux se produisant en bordure du plateau<br />
a peu d'influence sur les eaux côtières. La zone est presque complètement dépendante des apports<br />
terrestres de nutriments entraînant une baisse de la productivité <strong>et</strong> éloignant la richesse de la côte (3) . Les<br />
espèces pélagiques hauturières s'associent généralement aux eaux plus froides présentes plus au large <strong>et</strong><br />
au nord du pays, les zones qui sont distantes de la zone d'étude (4) .<br />
Les températures des eaux de surface sont chaudes pendant toute l'année, comprises entre 26 <strong>et</strong> 30 °C,<br />
bien que les eaux plus au large soient plus froides entre décembre <strong>et</strong> mai (5) . Les fluctuations de la salinité<br />
sont associées aux précipitations saisonnières près de la côte.<br />
Pertinence mondiale <strong>et</strong> / ou régionale<br />
L'environnement pélagique au large de la Guinée n'est pas distinct des eaux au large ailleurs dans la région<br />
<strong>et</strong> ces habitats peuvent être considérés comme étant répandus. Les eaux hauturières sont utilisées pour la<br />
pêche commerciale, les navires provenant essentiellement de flottes industrialisées internationales.<br />
(1) US Aid (2007) Guinea Biodiversity and Tropical Forests 118/119 Assessment. Préparé par l’équipe d’étude de la biodiversité <strong>et</strong><br />
d’assistance technique<br />
(2) UNEP (2004) Abe, J., Wellens-Mensah, J., Diallo, O.S. <strong>et</strong> C. Mbuyil Wa Mpoyi. Guinea Current, GIWA Regional assessment 42.<br />
Université de Kalmar, Kalmar, Suède. http://www.unep.org/dewa/giwa/areas/reports/r42/giwa_regional_assessment_42.pdf<br />
(3) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime<br />
(4) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes<br />
(5) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-19
Menaces <strong>et</strong> étendue de la dégradation dans le contexte de la Guinée<br />
La menace la plus grave pour ces habitats est la surpêche, essentiellement par les flottes industrialisées<br />
internationales. La pêche industrielle est concentrée dans les eaux plus productives au large dans le nordouest<br />
de la Zone Économique Exclusive de la Guinée ; les habitats dans la zone d'étude sont moins<br />
lourdement exploités.<br />
Présence d’espèces invasives<br />
La présence d'espèces invasives <strong>et</strong> exogènes n'est pas attestée dans la zone d’étude.<br />
Espèces fauniques clés associées à l'habitat<br />
Plusieurs espèces de valeur élevée ou moyenne pour la biodiversité sont susceptibles d'être présentes dans<br />
l'habitat pélagique au large dans la zone du proj<strong>et</strong>, notamment jusqu'à 20 espèces de cétacés, cinq espèces<br />
de tortues de mer <strong>et</strong> divers poissons <strong>et</strong> requins. En outre, plusieurs espèces de poissons / requins <strong>et</strong><br />
d'oiseaux de plus valeur faible de la biodiversité peuvent être également présentes <strong>et</strong> de nombreuses<br />
espèces <strong>marine</strong>s de poissons / requins ont été évaluées par l'UICN <strong>et</strong> leur statut de conservation est<br />
actuellement inconnu. La Section <strong>13</strong>.3.6 offre des informations sur les espèces dans la zone d’étude du<br />
port ; une liste préliminaire d'espèces dont la présence est attestée ou probable figure à l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste<br />
préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
Environnement pélagique au large – Valeur faible<br />
C<strong>et</strong> habitat est considéré comme étant de valeur faible car il n'est pas protégé <strong>et</strong> est répandu<br />
géographiquement dans la région côtière d'Afrique de l'Ouest. Il n'est pas considéré comme ayant une<br />
importance spéciale pour les espèces de valeur élevée ou moyenne qui peuvent utiliser c<strong>et</strong> habitat. Les<br />
critères pour les espèces de valeur élevée, moyenne ou faible sont définis dans le Tableau <strong>13</strong>.3 <strong>et</strong> les<br />
espèces sont étudiées de manière plus approfondie dans la Section <strong>13</strong>.3.6.<br />
<strong>13</strong>.3.4.2 Benthique hauturière<br />
Description <strong>et</strong> écologie de l’habitat<br />
L'habitat benthique hauturier désigne l'habitat du fond marin, dans les zones où les profondeurs d'eau sont<br />
supérieures à 20 m. La majeure partie du plateau continental guinéen s'étend à une certaine distance de la<br />
côte à des profondeurs comprises entre 20 m <strong>et</strong> 60 m. Le substrat du fond marin est essentiellement<br />
sableux, mais il est entrecoupé de canyons sous-marins qui accumulent des sédiments boueux. Le<br />
sédiment devient de plus en plus fin en direction du large, en suivant les chenaux fluviaux. Dans les<br />
profondeurs d'eau au-delà de 60 m, le fond marin du plateau est dominé par des boues sableuses. Le bord<br />
de la plateforme continentale se trouve à des profondeurs d'eau d'environ 100 m (1) .<br />
Pertinence mondiale <strong>et</strong> / ou régionale<br />
L'environnement benthique au large de la Guinée est constitué d'habitats qui peuvent être considérés<br />
comme étant répandus. Les habitats benthiques abritent diverses espèces qui sont des sources<br />
alimentaires importantes pour les poissons / requins <strong>et</strong> les mammifères marins ; toutefois, de nombreux<br />
poissons / requins <strong>et</strong> mammifères marins ont une aire de distribution étendue <strong>et</strong> par conséquent transitent<br />
par les zones pélagiques au lieu d'être résidentes à un endroit pendant de longues périodes.<br />
(1) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-20
Menaces <strong>et</strong> étendue de la dégradation dans le contexte de la Guinée<br />
La seule menace sérieuse pour ces habitats au large est due à la surexploitation par la pêche d'espèces<br />
démersales cibles, essentiellement par les flottes industrialisées internationales. Les habitats benthiques<br />
hauturiers dans la zone d’étude menacée dans le contexte de la Guinée.<br />
Présence d’espèces invasives<br />
Des espèces invasives <strong>et</strong> exogènes pourraient être présentes dans ce type d'habitat, mais leur présence n'a<br />
pas été identifiée dans la zone d’étude.<br />
Espèces fauniques clés associées à l'habitat<br />
Aucune faune benthique de la biodiversité de valeur élevée ou moyenne n'a été identifiée. Toutefois,<br />
plusieurs espèces de poissons de valeur élevée ou moyenne de la biodiversité peuvent être présentes,<br />
notamment plusieurs élasmobranches menacés (requins <strong>et</strong> raies). D’autres espèces de moindre<br />
préoccupation pour la conservation peuvent être également présentes, notamment des espèces de crabes<br />
<strong>et</strong> de crev<strong>et</strong>tes de haute mer commercialement importantes (1) ainsi que des espèces de poissons <strong>et</strong><br />
d'invertébrés présentant peu voire aucune valeur commerciale. En outre, de nombreuses espèces <strong>marine</strong>s<br />
de poissons <strong>et</strong> d'invertébrés n'ont pas été évaluées par l'UICN <strong>et</strong> leur statut de conservation est<br />
actuellement inconnu. La Section <strong>13</strong>.3.6 offre des informations sur les espèces dans la zone d’étude du<br />
port ; une liste préliminaire d'espèces dont la présence est attestée ou probable figure à l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste<br />
préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
Environnement benthique hauturier – Valeur faible<br />
C<strong>et</strong> habitat est considéré comme étant de valeur faible car il n'est pas protégé <strong>et</strong> est répandu<br />
géographiquement dans la région côtière d'Afrique de l'Ouest. Il n'est pas considéré comme ayant une<br />
importance spéciale pour les espèces de valeur élevée ou moyenne pouvant utiliser c<strong>et</strong> habitat. Les<br />
critères pour les espèces de valeur élevée, moyenne ou faible sont définis dans le Tableau <strong>13</strong>.3 <strong>et</strong> les<br />
espèces sont étudiées de manière plus approfondie dans la Section <strong>13</strong>.3.6.<br />
<strong>13</strong>.3.4.3 Côtier <strong>et</strong> estuarien<br />
Description <strong>et</strong> écologie de l’habitat<br />
L'habitat côtier <strong>et</strong> estuarien désigne la colonne d'eau <strong>et</strong> le fond marin, dans les zones ayant des profondeurs<br />
d'eau de moins de 20 m. Pour les besoins de c<strong>et</strong>te évaluation, les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens sont<br />
considérés ensemble, compte tenu de la plage étendue des salinités caractérisant les zones côtières <strong>et</strong><br />
estuariennes <strong>et</strong> l'aire de distribution des espèces susceptibles d'habiter dans les deux habitats. Les habitats<br />
littoraux tels que les bancs de sable, les plages, les vasières <strong>et</strong> les mangroves sont étudiés séparément<br />
dans les Sections <strong>13</strong>.3.4.4 à <strong>13</strong>.3.4.7.<br />
Les principaux apports en nutriments dans les eaux guinéennes proviennent des estuaires <strong>et</strong> de la<br />
végétation côtière sous la forme de sédiments <strong>et</strong> de matières organiques (2) . De nombreuses rivières<br />
guinéennes déchargent continuellement des nutriments, entraînant une très haute productivité concentrée<br />
près de la côte (3) . Les grands apports d'eau douce <strong>et</strong> de sédiments dans c<strong>et</strong>te région donnent lieu à des<br />
eaux en permanence troubles <strong>et</strong> saumâtres, qui étendent les conditions typiquement estuariennes à la zone<br />
côtière (4) .<br />
(1) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2011)<br />
(2) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime<br />
(3)Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2011)<br />
(4) Baran E. (2000), Biodiversity of Estuarine Fish Faunas in West Africa. Naga, The ICLARM Quarterly Vol. 23, No. 4, p. 4-9.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-21
Les sédiments subtidaux dans la zone d’étude sont très riches <strong>et</strong> très mobiles, suj<strong>et</strong>s à se disperser<br />
constamment au large <strong>et</strong> à se recharger depuis la côte (1) . Ces sédiments sont constitués essentiellement<br />
de sable fin à très fin, avec des zones de sable plus grossier <strong>et</strong> de gravier très fin dans les estuaires où le<br />
mouvement de l'eau est le plus important (2) . L'action des vagues dans les eaux peu profondes entraîne<br />
également une très forte turbidité, notamment durant la saison humide. C'est pourquoi les eaux côtières de<br />
la Guinée sont connues pour être les plus troubles de c<strong>et</strong>te région (3) . Le panache de sédiments rej<strong>et</strong>és par<br />
le fleuve Forécariah est poussé vers le nord <strong>et</strong> contribue à la turbidité dans la zone côtière du Proj<strong>et</strong>, alors<br />
qu'une baisse de la turbidité a été constatée dans l'embouchure de la rivière Morebaya (4) .<br />
L'érosion continue <strong>et</strong> le transport de sédiments dans l'environnement côtier dynamique entraîne une texture<br />
de lit hétérogène (5) . Une hausse des précipitations <strong>et</strong> du débit fluvial durant la saison humide entraîne une<br />
baisse de la salinité proche de la côte.<br />
Pertinence mondiale <strong>et</strong> / ou régionale<br />
Les eaux côtières guinéennes sont très productives <strong>et</strong> diversifiées, <strong>et</strong> ces habitats ont une énorme<br />
importance en termes de pêches locales <strong>et</strong> régionales. La présence de ces habitats est constatée dans<br />
l'ensemble de la région, s'étendant sur des kilomètres de plancher océanique le long de la côte d'Afrique de<br />
l'Ouest.<br />
Menaces <strong>et</strong> étendue de la dégradation dans le contexte de la Guinée<br />
Les menaces pour ces habitats incluent la surexploitation par la pêche ciblée, essentiellement par les<br />
pêches locales <strong>et</strong> artisanales. La pêche dans ces eaux est intensive. La dégradation de ces habitats<br />
résultant du développement du littoral, due à la modification des régimes sédimentaire <strong>et</strong> hydrologique <strong>et</strong><br />
aux changements de la qualité de l'eau constitue également une menace existante.<br />
Présence d'espèces invasives<br />
Des espèces invasives <strong>et</strong> exogènes pourraient être présentes dans ce type d'habitat, mais leur présence n'a<br />
pas été identifiée dans la zone d’étude.<br />
Espèces fauniques clés associées à l'habitat<br />
Les mammifères marins de valeur élevée ou moyenne de la biodiversité (cétacés <strong>et</strong> lamantins), les tortues<br />
de mer <strong>et</strong> les poissons / requins peuvent être également présents dans les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens.<br />
D'autres mammifères marins, poissons, oiseaux <strong>et</strong> espèces benthiques de moindre préoccupation pour la<br />
conservation seront également présents. En outre, de nombreuses espèces <strong>marine</strong>s de poissons <strong>et</strong><br />
d'invertébrés n'ont pas été évaluées par l'UICN <strong>et</strong> leur statut de conservation est actuellement inconnu. Des<br />
travaux continus sur l'évaluation de l'ensemble des poissons du littoral d'Afrique de l'Ouest sur la Liste<br />
Rouge au cours des deux prochaines années perm<strong>et</strong>tront de renseigner les futures activités d'atténuation <strong>et</strong><br />
de suivi du Proj<strong>et</strong>. La Section <strong>13</strong>.3.6 offre des informations sur les espèces dans la zone d’étude du port ;<br />
une liste préliminaire d'espèces dont la présence est attestée ou probable dans la zone figure à<br />
l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
(1) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime.<br />
(2) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012).<br />
(3) Capo S., Brenon I., Sottolichio A., Castaing P. & Le Goulven P. (2009). Tidal sediment transport versus freshwater flood events in<br />
the Konkouré Estuary, République de Guinée. Journal of African Earth Sciences 55: 52–57.<br />
(4) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012).<br />
(5) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-22
Côtier <strong>et</strong> estuarien – Valeur moyenne<br />
C<strong>et</strong> habitat est considéré comme étant de valeur moyenne car bien que c<strong>et</strong> habitat soit répandu<br />
géographiquement, il abrite des espèces qui présentent des adaptations particulières à l'habitat <strong>et</strong> est<br />
utilisé par diverses espèces de valeur élevée ou moyenne. Les critères pour les espèces de valeur<br />
élevée, moyenne <strong>et</strong> faible sont définis dans le Tableau <strong>13</strong>.3, <strong>et</strong> les espèces sont étudiées de manière plus<br />
approfondie dans la Section <strong>13</strong>.3.6 ci-dessous.<br />
<strong>13</strong>.3.4.4 Vasières intertidales <strong>et</strong> bancs de sable<br />
Description <strong>et</strong> écologie de l’habitat<br />
La côte guinéenne est caractérisée par une grande amplitude de marée, créant divers habitats intertidaux (1) .<br />
Ces habitats fragiles sont sensibles aux conditions climatiques <strong>et</strong> hydrologiques étant donné que la<br />
dynamique de transport sédimentaire entre les vasières, les bancs de sable <strong>et</strong> les embouchures d'estuaires<br />
varie continuellement en réponse aux changements cycliques des vents dominants <strong>et</strong> des précipitations (2) .<br />
Les bancs de sable, constitués de sables grossiers, sont présents le long de la côte dans des zones de<br />
sédimentation de forte énergie <strong>et</strong> sont très mobiles (3) . Ceux à l'extérieur de la rivière Morebaya connaissent<br />
une migration active due aux processus saisonniers <strong>et</strong> / ou au changement côtier. La Figure <strong>13</strong>.2 montre<br />
des exemples d'habitat intertidal dans la zone d’étude du port.<br />
Figure <strong>13</strong>.2 Exemples d'habitat intertidal – Banc de sable (à gauche) <strong>et</strong> plage de sable (à droite)<br />
Pertinence mondiale <strong>et</strong> / ou régionale<br />
Les vasières intertidales <strong>et</strong> les bancs de sable sont répandus dans la région mais sont moins courants<br />
localement.<br />
Menaces <strong>et</strong> étendue de la dégradation dans le contexte de la Guinée<br />
La dégradation de ces habitats résulte du développement de la région, <strong>et</strong> notamment de la perte de la<br />
mangrove, transformée en terres agricoles, qui ont modifié les régimes sédimentaires <strong>et</strong> hydrologiques<br />
locaux, entraînant des changements de l'étendue, de la distribution <strong>et</strong> de la qualité des habitats des vasières<br />
<strong>et</strong> des bancs de sable.<br />
(1) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc.242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(2) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime.<br />
(3) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-23
Présence d’espèces invasives<br />
Des espèces invasives <strong>et</strong> exogènes pourraient être présentes dans ce type d'habitat, mais leur présence n'a<br />
pas été identifiée dans la zone d’étude.<br />
Espèces fauniques clés associées à l'habitat<br />
Les espèces de poissons de valeur élevée de la biodiversité, notamment les requins, peuvent être associées<br />
aux habitats intertidaux dans la zone d’étude. D'autres espèces de moindre préoccupation pour la<br />
conservation peuvent être également présentes. Par exemple, les vasières intertidales dans la zone d’étude<br />
sont utilisées par divers oiseaux natifs <strong>et</strong> migrateurs, notamment le Courlis cendré (Numenius arquata) qui<br />
est une espèce de valeur moyenne. La communauté abondante d'invertébrés de la zone intertidale offre<br />
une source importante de nourriture pour les oiseaux <strong>et</strong> les poissons, <strong>et</strong> peut en abriter de grands nombres.<br />
La Section <strong>13</strong>.3.6 offre des informations sur les espèces dans la zone d’étude du port ; une liste préliminaire<br />
d'espèces dont la présence est attestée ou probable figure à l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces<br />
<strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
Vasières intertidales <strong>et</strong> bancs de sable – Valeur moyenne<br />
Les vasières intertidales <strong>et</strong> les bancs de sable sont considérés comme étant de valeur moyenne car ils<br />
sont rares localement (bien que des alternatives existent dans l'ensemble de la région géographique), <strong>et</strong><br />
ils abritent certaines espèces présentant des adaptations spécifiques au type d'habitat, notamment<br />
certaines présentant un intérêt de conservation. Les critères pour les espèces de valeur élevée, moyenne<br />
ou faible sont définis dans le Tableau <strong>13</strong>.3 <strong>et</strong> les espèces sont étudiées de manière plus approfondie dans<br />
la Section <strong>13</strong>.3.6 ci-dessous.<br />
<strong>13</strong>.3.4.5 Littoral rocheux<br />
Les substrats rocheux, dans les zones intertidales, constituent des habitats stables pour la colonisation par<br />
un grand nombre d'invertébrés <strong>et</strong> de plantes <strong>marine</strong>s, ce qui offre un abri <strong>et</strong> de la nourriture pour diverses<br />
espèces de poissons. Toutefois, l'habitat rocheux du littoral est rare dans la zone d’étude du port <strong>et</strong> c<strong>et</strong><br />
habitat n'est pas pris en compte dans l'évaluation des impacts.<br />
<strong>13</strong>.3.4.6 Plages de sable<br />
Description <strong>et</strong> écologie de l’habitat<br />
Des plages de sable se forment le long du littoral guinéen dans les zones de sédimentation à forte énergie.<br />
Il existe plusieurs plages de sable situées à l'embouchure de la rivière Morebaya (voir Figure <strong>13</strong>.1). Un<br />
exemple de plage sableuse dans la zone d'étude du port est illustré dans la Figure <strong>13</strong>.3. Les plages<br />
sableuses peuvent constituer des habitats de nidification pour les tortues de mer, bien que seul un très faible<br />
nombre de tortues nicheuses ait été signalé durant les études récentes réalisées dans la zone d'étude. Les<br />
plages de sable dans la zone d’étude du port ne sont pas considérées comme étant des plages de<br />
nidification importantes dans l'ensemble, elles n'offrent pas un habitat de nidification de haute qualité <strong>et</strong> sont<br />
perturbées par les communautés locales. Toutefois, le Proj<strong>et</strong> réalisera d'autres études durant la saison de<br />
nidification d'août-septembre pour des espèces de tortues clés. Les plages sableuses peuvent également<br />
fournir un habitat de nidification, de repos <strong>et</strong> de nourriture pour les espèces d'oiseaux migrateurs <strong>et</strong> locaux.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-24
Figure <strong>13</strong>.3 Plage de sable au sud de Sangbon (Île Kabak)<br />
Pertinence mondiale <strong>et</strong> / ou régionale<br />
Les plages de sable sont relativement répandues dans la région. Les habitats sableux abritant des espèces<br />
similaires devraient être présents dans de nombreux emplacements le long de la côte d'Afrique de l'Ouest.<br />
Menaces <strong>et</strong> étendue de la dégradation dans le contexte de la Guinée<br />
La dégradation des plages sableuses a résulté du développement de la région, <strong>et</strong> notamment de la perte de<br />
l'habitat de la mangrove, transformée en terres agricoles qui ont modifié les régimes sédimentaires <strong>et</strong><br />
hydrologiques locaux, <strong>et</strong> changé l'étendue, la distribution <strong>et</strong> la qualité des habitats associés. L'érosion<br />
causée par une perte de la végétation côtière peut modifier les côtes <strong>et</strong> la morphologie des plages dans la<br />
zone. Les changements de la côte peuvent être observés le long du littoral occidental de Kabak (1) . Dans la<br />
zone d’étude, les villages côtiers le long de la plupart des plages constituent des menaces pour les habitats<br />
de la plage de sable par l'occupation, les pressions exercées par la perturbation <strong>et</strong> le braconnage (2) .<br />
Présence d’espèces invasives<br />
Des espèces invasives <strong>et</strong> exogènes pourraient être présentes dans ce type d'habitat, mais leur présence n'a<br />
pas été identifiée dans la zone d’étude.<br />
Espèces fauniques clés associées à l'habitat<br />
Les seules espèces de valeur élevée ou moyenne de la biodiversité qui sont susceptibles d'être associées<br />
aux habitats de plages de sable dans la zone d'étude du port sont les cinq espèces de tortues de mer qui<br />
nichent sur les plages de sable.<br />
Des espèces d'oiseaux migrateurs <strong>et</strong> natifs de moindre intérêt pour la conservation peuvent être également<br />
présentes à certains moments de l'année. La Section <strong>13</strong>.3.6 offre des informations sur les espèces<br />
présentes dans la zone d’étude du port ; une liste préliminaire d'espèces dont la présence est attestée ou<br />
probable figure à l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
(1) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012).<br />
(2) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-25
Plage de sable – Valeur moyenne<br />
Les habitats sont considérés comme étant de valeur moyenne car, bien qu'ils soient répandus<br />
régionalement, ils sont rares localement <strong>et</strong> peuvent abriter des espèces de valeur élevée ou moyenne, en<br />
tant qu’aires de nidation ou d'alimentation. Les critères pour les espèces de valeur élevée, moyenne <strong>et</strong><br />
faible sont définis dans le Tableau <strong>13</strong>.3 <strong>et</strong> les espèces sont étudiées de manière plus approfondie dans la<br />
Section <strong>13</strong>.3.6 ci-dessous.<br />
<strong>13</strong>.3.4.7 Mangroves<br />
Description <strong>et</strong> écologie de l’habitat<br />
L'habitat de mangrove est présent le long d'une grande partie du littoral dans la zone d’étude du port <strong>et</strong> peut<br />
se trouver à des dizaines de kilomètres en amont le long des rivières <strong>et</strong> des fleuves, en raison de la<br />
pénétration des eaux salines des marées. Le caractère non uniforme des littoraux dominés par les<br />
mangroves crée un habitat primordial pour les oiseaux migrateurs <strong>et</strong> les autres espèces, telles que le<br />
lamantin ouest africain (1) . Les mangroves abritent les espèces spécifiquement adaptées au type d'habitat <strong>et</strong><br />
aux communautés qui sont très spécialisées (2) <strong>et</strong> présentent une biodiversité riche. Les mangroves<br />
fournissent également des zones critiques de frai <strong>et</strong> de croissance pour diverses espèces côtières <strong>et</strong><br />
hauturières, <strong>et</strong> contribuent à stabiliser les sédiments des fonds marins <strong>et</strong> protègent le littoral contre<br />
l’érosion (3) .<br />
Les mangroves <strong>et</strong> les chenaux qui les drainent sont relativement stables à moyen terme, ce qui indique<br />
l'existence d'un équilibre entre l'accrétion sédimentaire <strong>et</strong> les forces hydrologiques (4) . Des exemples<br />
d'habitats de mangroves dans le voisinage de la zone d'étude du port sont illustrés dans la Figure <strong>13</strong>.4.<br />
Figure <strong>13</strong>.4 Mangroves<br />
Pertinence mondiale <strong>et</strong> / ou régionale<br />
La population des mangroves de Guinée comprend un quart de la totalité des zones humides de mangroves<br />
d’Afrique de l'Ouest, soit la troisième plus grande étendue de mangroves dans la région, après le Nigeria <strong>et</strong><br />
la Guinée-Bissau. Selon les estimations, elle représente sept pour cent de l'étendue totale des mangroves<br />
(1) US Aid (2007). Guinea Biodiversity and Tropical Forests 118/119 Assessment. Préparée par l’équipe d’étude de la biodiversité <strong>et</strong><br />
d’assistance technique.<br />
(2) Project <strong>Simandou</strong> - Étude de caractérisation sociale <strong>et</strong> environnementale de base pour le port – Rapport provisoire. Dossier N° :<br />
604917. SNC Lavalin Environnement, Décembre 2008.<br />
(3) Mangrove.org (n.d.) Ecological Importance of Mangrove Habitat. Disponible sur : http://mangrove.org/video/Mangroves.pdf<br />
(4) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-26
en Afrique. Les mangroves sont donc une importante ressource régionale (1) . Sept des huit espèces de<br />
mangrove découvertes en Afrique de l'Ouest sont connues pour être présentes en Guinée, <strong>et</strong> quatre de ces<br />
espèces ont été identifiées dans la zone d'étude du port. Les mangroves sont présentes le long de la côte<br />
guinéenne. La plupart des habitats de mangrove dans l'Île Kabak sont considérés comme étant de moindre<br />
qualité par comparaison avec les zones moins dégradées dans d'autres régions du pays.<br />
Menaces <strong>et</strong> étendue de la dégradation dans le contexte de la Guinée<br />
La plupart des habitats des mangroves dans la zone d’étude ont été caractérisés comme étant dégradés en<br />
raison de hauts niveaux d'impact humain. L'exploitation incontrôlée due à la croissance rapide de la<br />
population humaine, <strong>et</strong> la transformation répandue en rizières constituent les plus sérieuses menaces pour<br />
les mangroves (2) . D'autres activités menaçant les mangroves en Guinée sont l'extraction saisonnière de sel,<br />
l'exploitation des arbres pour le bois de chauffe, le charbon de bois <strong>et</strong> les matériaux de construction,<br />
l'élevage de crev<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> l'exploitation de crabes <strong>et</strong> d’huîtres (3) . Ces activités peuvent engendrer une perte<br />
directe des habitats <strong>et</strong> des eff<strong>et</strong>s indirects, en modifiant le régime sédimentaire local <strong>et</strong> la dynamique des<br />
écosystèmes (4) . La transformation de mangroves en rizières entraîne une perte de drainage des eaux de<br />
marée, suivie d'une hypersalinisation <strong>et</strong> d'une acidification du sol (5) . Le site portuaire proposé a déjà été<br />
transformé par des activités anthropiques car une bonne partie de la mangrove côtière a été transformée en<br />
rizières, <strong>et</strong> de grandes parties de l'Île Kabak sont très cultivées.<br />
Présence d'espèces invasives ou exogènes<br />
Au cours d’études en 2008, 40 spécimens d'un poisson exogène, le dormeur de boue (Butis koilomatodon),<br />
ont été prélevés dans les chenaux de mangroves au sud de la zone d’étude du port. C<strong>et</strong>te espèce est<br />
originaire de Chine, d'Australasie, du Mozambique <strong>et</strong> de Madagascar. Elle a été d'abord signalée au Nigeria<br />
au début des années 80, <strong>et</strong> plus récemment dans les mangroves en Guinée, <strong>et</strong> on pense qu'elle a été<br />
introduite en Afrique de l'Ouest par les eaux de ballast. Dans les études réalisées en 2011, toutefois, un<br />
seul individu a été observé. À présent, on pense qu'aucun impact écologique n'est associé à l'introduction<br />
de c<strong>et</strong>te espèce.<br />
Espèces clés associées à l'habitat :<br />
Aucune espèce de mangrove de valeur élevée ou moyenne de la biodiversité n'est connue dans la zone de<br />
l’étude du port, bien que l'arbre associé à la mangrove de valeur élevée, Terminalia scutifera, soit présent<br />
mais il est étudié dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre. Le lamantin ouest-africain (Trichechus<br />
senegalensis) est connu pour utiliser l'habitat des mangroves en Guinée, <strong>et</strong> a été aperçu dans la zone<br />
d’étude du port. C<strong>et</strong>te espèce est considérée comme étant une espèce de valeur moyenne de la<br />
biodiversité, dans le contexte de c<strong>et</strong>te EISE. En outre, des espèces moins préoccupantes pour la<br />
conservation sont également susceptibles d'être présentes dans les habitats des mangroves de la zone<br />
d'étude du port, telles que les poissons notamment des requins, des oiseaux <strong>et</strong> des invertébrés, bien que de<br />
nombreuses espèces <strong>marine</strong>s de poissons <strong>et</strong> d'invertébrés n'aient pas été évaluées par l'UICN, <strong>et</strong> leur statut<br />
de conservation n'est actuellement pas connu. La Section <strong>13</strong>.3.6 offre des informations sur les espèces<br />
dans la zone d’étude du port ; une liste préliminaire d'espèces dont la présence est attestée ou probable<br />
figure à l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
(1) UNEP (2007) Mangroves of Western and Central Africa. UNEP-Regional Seas Programme / UNEP-WCMC. Disponible en ligne à<br />
http://www.unep-wcmc.org/resources/publications/UNEP_WCMC_bio_series/26.htm<br />
(2) Kovacs J.M., de Santiago F.F., Bastien J. & Lafrance P. (2010). An Assessment of Mangroves in Guinea, West Africa, Using a<br />
Field and Remote Sensing Based Approach. W<strong>et</strong>lands 30:773–782.<br />
(3) UNEP (2007) Mangroves of Western and Central Africa. UNEP-Regional Seas Programme / UNEP-WCMC. Disponible en ligne à<br />
http://www.unep-wcmc.org/resources/publications/UNEP_WCMC_bio_series/26.htm<br />
(4) FAO (2007). Les mangroves d’Afrique 1980-2005 : Rapports Nationaux ; Guinée. Forest Resources Assessment Programme,<br />
Working Paper <strong>13</strong>6, Rome, 2007.<br />
(5) Wolanski E. & Cassagne B. (2000). Salinity intrusion and rice farming in the mangrove-fringed Konkoure River delta, Guinea.<br />
W<strong>et</strong>lands Ecology and Management 8: 29–36.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-27
La présence d'autres espèces de faune a été signalée dans les mangroves de la zone d’étude du port,<br />
notamment des singes, des agoutis, des écureuils terrestres <strong>et</strong> des varans (1) ; toutefois, ces espèces sont<br />
considérées comme étant des espèces terrestres <strong>et</strong> sont évaluées dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong><br />
terrestre.<br />
Mangroves – Valeur moyenne<br />
Les mangroves sont considérées comme étant des habitats de valeur moyenne du fait que les espèces<br />
qu'elles abritent ont des adaptations spécifiques à l'habitat (2) <strong>et</strong> qu'elles abritent une biodiversité de niveau<br />
élevé. Les critères pour les espèces de valeur élevée, moyenne ou faible sont définis dans le Tableau<br />
<strong>13</strong>.3 <strong>et</strong> les espèces sont étudiées de manière plus approfondie dans la Section <strong>13</strong>.3.6 ci-dessous.<br />
<strong>13</strong>.3.5 Résumé des habitats<br />
Le Tableau <strong>13</strong>.5 présente un résumé des types d’habitats marins <strong>et</strong> littoraux présents dans la zone d’étude<br />
du port, leur indice de valeur <strong>et</strong> les raisons justifiant la valeur attribuée, comme décrits dans la<br />
Section <strong>13</strong>.3.4.<br />
Tableau <strong>13</strong>.5 Résumé des valeurs d’habitat <strong>et</strong> raisons d'attribution de c<strong>et</strong>te valeur<br />
Types d’habitat Valeur Raisons<br />
Pélagique hauturier Faible Non protégé. Répandu géographiquement dans la région côtière d'Afrique<br />
de l'Ouest. Pas considéré comme ayant une importance particulière pour<br />
les espèces de valeur élevée ou moyenne qui peuvent utiliser c<strong>et</strong> habitat.<br />
Benthique hauturière Faible Non protégé. Répandu géographiquement dans la région côtière d'Afrique<br />
de l'Ouest. Pas considéré comme ayant une importance particulière pour<br />
les espèces de valeur élevée ou moyenne qui peuvent utiliser c<strong>et</strong> habitat.<br />
Côtier <strong>et</strong> estuarien Moyenne Bien que c<strong>et</strong> habitat soit répandu géographiquement, il abrite des espèces<br />
qui présentent des adaptations spécifiques à l'habitat <strong>et</strong> est utilisé par<br />
diverses espèces de valeur élevée ou moyenne.<br />
Vasières intertidales<br />
<strong>et</strong> bancs de sable<br />
Moyenne Rares localement (bien que des alternatives existent dans l'ensemble de la<br />
région géographique), <strong>et</strong> ils abritent certaines espèces présentant des<br />
adaptations spécifiques au type d'habitat, notamment certaines présentant<br />
un intérêt de conservation.<br />
Littoral rocheux Pas évalué C<strong>et</strong> habitat est peu présent dans la zone d’étude, <strong>et</strong> il n'est pas considéré<br />
comme étant important pour les espèces présentant un intérêt de<br />
conservation ; il n'est donc pas pris en compte dans l'évaluation des<br />
impacts.<br />
Plages de sable Moyenne Bien que c<strong>et</strong> habitat soit répandu régionalement, il est rare localement <strong>et</strong><br />
peut soutenir des espèces de valeur élevée ou moyenne comme zones de<br />
nidification ou d'alimentation.<br />
Mangroves Moyenne Certaines espèces abritées par les mangroves ont des adaptations<br />
spécifiques à l'habitat <strong>et</strong> celles-ci abritent une biodiversité de niveau élevé,<br />
notamment des espèces de valeur moyenne ou élevée.<br />
<strong>13</strong>.3.6 Descriptions de la faune<br />
<strong>13</strong>.3.6.1 Introduction<br />
C<strong>et</strong>te section fournit des informations sur l’état initial des espèces sélectionnées dans les groupes<br />
taxonomiques suivants qui sont présents ou potentiellement présents dans la zone d’étude de la<br />
(1) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012).<br />
(2) Project <strong>Simandou</strong> - Étude de caractérisation sociale <strong>et</strong> environnementale de base pour le port – Rapport provisoire. Dossier N°<br />
604917. SNC Lavalin Environnement, décembre 2008.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-28
iodiversité : mammifères, oiseaux, poissons <strong>et</strong> reptiles. Chaque espèce s’est vue attribuer une valeur en<br />
fonction des critères définis dans la Section <strong>13</strong>.2.5 <strong>et</strong> répétée au Tableau <strong>13</strong>.6. Par conséquent, ces<br />
espèces sont regroupées <strong>et</strong> étudiées ensemble par valeur de la biodiversité, bien que des espèces<br />
particulières aient été mises en évidence le cas échéant. Les informations suivantes sur les groupes de<br />
mammifères, oiseaux, poissons <strong>et</strong> reptiles sont présentées :<br />
statut de conservation ;<br />
habitat mondial <strong>et</strong> régional <strong>et</strong> distribution ;<br />
habitat de prédilection ;<br />
sites connus ou suspectés au sein de la zone d’étude de la biodiversité ; <strong>et</strong><br />
menaces.<br />
Une liste préliminaire de toutes les espèces (valeur élevée, moyenne, faible <strong>et</strong> négligeable), dont la<br />
présence est avérée ou probable dans la zone d’étude de la biodiversité, est présentée à l’Annexe <strong>13</strong>A :<br />
Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
Tableau <strong>13</strong>.6 Critères de valeur des espèces<br />
Négligeable Aucune valeur ou importance spécifique attachée à l’espèce<br />
Faible<br />
Moyenne<br />
Élevée<br />
Espèce non protégée ou répertoriée ; est répandue ou abondante ; <strong>et</strong> n’est pas incluse dans les<br />
critères correspondant à une valeur élevée ou moyenne.<br />
Les espèces figurant sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN dans les catégories<br />
Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT) ou Données insuffisantes (DD) (UICN 2011). Espèce pour<br />
laquelle les critères correspondant aux espèces de valeur élevée ne sont pas attribuables.<br />
Espèce figurant sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées en tant qu’espèce En danger<br />
critique (CR) ou En danger (EN) (UICN 2011). Les espèces <strong>et</strong> taxons qui ont un habitat limité, définis<br />
en tant que plantes endémiques à un site ou présentes au niveau mondial sur moins d’une dizaine de<br />
sites <strong>et</strong> en tant qu’espèces fauniques avec une aire de distribution (ou une aire mondiale de<br />
reproduction pour les espèces d’oiseaux) inférieure à 50 000 km 2 .<br />
<strong>13</strong>.3.6.2 Mammifères marins<br />
Cétacés (baleines <strong>et</strong> dauphins)<br />
En tout, 30 espèces de baleines <strong>et</strong> dauphins peuvent être présents au large de la Guinée, <strong>et</strong> la présence de<br />
12 d'entre elles a été confirmée dans les eaux guinéennes d'après les observations documentées, les<br />
échouages ou les captures. Il existe 19 espèces qui n'ont pas encore été recensées, mais devraient être<br />
présentes, d'après leur aire de distribution connue dans les eaux tropicales <strong>et</strong> / ou les observations dans les<br />
pays adjacents. Compte tenu des vastes aires de répartition de nombreuses espèces de cétacés, aucune<br />
espèce ne devrait être tributaire entièrement des habitats marins en Guinée. En outre, toutes les espèces<br />
ne devraient être rencontrées que rarement, en raison de leur faible présence recensée. Par conséquent,<br />
les espèces sont regroupées, <strong>et</strong> examinées ensemble par valeur de la biodiversité. Une liste préliminaire<br />
d'espèces susceptibles d'être présentes dans la zone d’étude du port avec leur valeur de la biodiversité<br />
figure à l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
Le Rorqual boréal (Balaenoptera borealis) ; la Baleine bleue (Balaenoptera musculus) ; <strong>et</strong> le Rorqual<br />
commun (Balaenoptera physalus) sont considérés comme étant des espèces de cétacés de valeur élevée<br />
de la biodiversité susceptibles de se produire dans la zone d’étude.<br />
La plupart des baleines <strong>et</strong> dauphins qui peuvent être présents dans la zone d'étude sont de valeur moyenne<br />
de la biodiversité <strong>et</strong> comprennent celles figurant dans le Tableau <strong>13</strong>.7.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-29
Tableau <strong>13</strong>.7 Espèces de baleines <strong>et</strong> de dauphins<br />
Nom latin Noms communs Statut de l’UICN<br />
Balaenoptera edeni Rorqual de Bryde Données insuffisantes<br />
Globicephala macrorhynchus Globicéphale tropical Données insuffisantes<br />
G. melas Globicéphale noir Données insuffisantes<br />
Kogia breviceps Cachalot Pygmée Données insuffisantes<br />
K. sima Cachalot nain Données insuffisantes<br />
Mesoplodon densirostris Mésoplodon de Blainville Données insuffisantes<br />
M. europaeus Mésoplodon de Gervais Données insuffisantes<br />
Orcinus orca Épaulard Données insuffisantes<br />
Phys<strong>et</strong>er macrocephalus Grand cachalot Vulnérable<br />
Pseudorca crassidens Fausse-orque Données insuffisantes<br />
Feresa attenuata Orque pygmée Données insuffisantes<br />
Delphinus capensis Commune dauphin à long bec Données insuffisantes<br />
Sousa teuszii Dauphin à bosse de l’Atlantique Vulnérable<br />
Stenella clymene Dauphin de Clymène Données insuffisantes<br />
S. frontalis Dauphin tach<strong>et</strong>é de l'Atlantique Données insuffisantes<br />
S. longirostris Dauphin longirostre Données insuffisantes<br />
Plusieurs autres espèces de baleines <strong>et</strong> de dauphins considérées comme étant de valeur faible de la<br />
biodiversité peuvent être également présentes dans la zone d'étude du port. Le Grand dauphin (Tursiops<br />
truncatus) était le seul mammifère marin dans la catégorie « Préoccupation mineure » à être recensé d'après<br />
les études, mis à part le lamantin.<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : les Rorquals boréaux, les Baleines bleues <strong>et</strong> les Rorquals communs<br />
figurent parmi les espèces en danger citées par l'UICN ; les Grands cachalots <strong>et</strong> les Dauphins à bosse de<br />
l’Atlantique figurent parmi les espèces Vulnérables <strong>et</strong> les autres espèces de valeur moyenne de la<br />
biodiversité sont classées Données insuffisantes. Les Rorquals boréaux, les Baleines bleues, les Rorquals<br />
communs <strong>et</strong> les Grands cachalots sont répandus <strong>et</strong> leur aire de distribution est généralement mondiale.<br />
Habitat de prédilection : les espèces de cétacés qui peuvent être présentes dans la zone d'étude sont les<br />
baleines <strong>et</strong> les dauphins que l'on rencontre essentiellement dans les eaux plus profondes au large, bien que<br />
les plus p<strong>et</strong>ites espèces soient capables de se déplacer dans les eaux côtières moins profondes pour<br />
s'alimenter.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : les espèces de cétacés mentionnées ci-dessus sont<br />
généralement de grands cétacés qui vivent sur de vastes aires de répartitions <strong>et</strong> qui peuvent parfois migrer<br />
par les zones au large de la zone d’étude du port. Aucune des espèces n'est considérée comme étant<br />
endémique à la région, <strong>et</strong> la plupart ne devraient pas être présentes fréquemment dans les eaux près de la<br />
côte. La Figure <strong>13</strong>.5 présente des observations de dauphins provenant des études spécialisées menées<br />
pour le Proj<strong>et</strong> ; des études selon les méthodes des transects <strong>et</strong> points fixes ont été réalisées entre juin 2011<br />
<strong>et</strong> février 2012, ainsi que des observations opportunistes ont été également recensées. Neuf observations<br />
de dauphins durant la période d'étude ont été comptabilisées, surtout des individus solitaires <strong>et</strong> des p<strong>et</strong>its<br />
groupes. Les observations de dauphins étaient réparties entre juin 2011 <strong>et</strong> février 2012. Huit observations<br />
de dauphins en tout étaient opportunistes durant la traversée en bateau, <strong>et</strong> une autre a été faite durant les<br />
études spécialisées menées sur transects. La plupart des dauphins observés se trouvaient entre 100 <strong>et</strong><br />
300 m du bateau, mais les dauphins se sont parfois approchés du bateau (en pratiquant le « bow-riding »,<br />
c'est-à-dire la nage devant la lame d'étrave du bateau) en décembre 2011 <strong>et</strong> de nouveau en février 2012.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-30
Figure <strong>13</strong>.5 Observations de dauphins (juin 2011 – février 2012)<br />
Menaces : la plupart des espèces de cétacés sont actuellement considérées comme étant à faible risque<br />
d'impact humain en raison de leur distribution au large, mais peuvent être sensibles aux heurts des navires<br />
<strong>et</strong> être perturbées par leur bruit <strong>et</strong> leur présence. L'enchevêtrement dans les engins de pêche constitue<br />
également une menace.<br />
Cétacés – Valeur élevée (En danger critique, En danger ou à habitat limité), Valeur moyenne<br />
(Vulnérable, Quasi menacé ou Données insuffisantes), Valeur faible (Préoccupation mineure)<br />
La valeur des cétacés susceptibles d'être présents dans la zone d'étude du port varie en fonction de leur<br />
statut de l'UICN. Toutes les espèces sont répandues <strong>et</strong> sont généralement présentes au large en faible<br />
abondance. Elles ne devraient pas être présentes fréquemment dans les eaux côtières.<br />
Aucune mention particulière d'une espèce de dauphin n'est justifiée, étant donné que son habitat de<br />
prédilection se trouve dans les eaux près des côtes d'Afrique de l'Ouest.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-31
Dauphin à bosse de l’Atlantique (Sousa teuszii)<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : les Dauphins à bosse de l’Atlantique figurent parmi les espèces<br />
Vulnérables par l'UICN, <strong>et</strong> sont endémiques aux eaux de l'Atlantique subtropicales mais pas aux eaux<br />
guinéennes.<br />
Habitat de prédilection : les Dauphins à bosse de l’Atlantique se trouvent dans les eaux côtières peu<br />
profondes, troubles <strong>et</strong> près de la côte, présentant des fonds sédimentaires mous, près des bancs de sable <strong>et</strong><br />
des estuaires garnis de mangroves.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : les Dauphins à bosse de l’Atlantique pourraient être présents<br />
dans la rivière Morebaya <strong>et</strong> la zone côtière, mais les observations ont été essentiellement faites loin de la<br />
côte (1) .<br />
Menaces : les Dauphins à bosse de l’Atlantique sont menacés par divers impacts, notamment les captures<br />
accessoires, le braconnage, la disparition de l'habitat <strong>et</strong> des espèces de proie, la contamination<br />
environnementale <strong>et</strong> les heurts des navires.<br />
Dauphin à bosse de l’Atlantique – Valeur moyenne<br />
Le Dauphin à bosse de l’Atlantique est une espèce de valeur moyenne étant donné qu'elle figure parmi<br />
les espèces Vulnérables <strong>et</strong> qu'elle est endémique à l'Atlantique subtropicale.<br />
Lamantin ouest-africain (Trichechus senegalensis)<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : le Lamantin ouest-africain est présent le long de la côte d'Afrique de<br />
l'Ouest, notamment la Guinée, <strong>et</strong> figure parmi les espèces Vulnérables citées par l'UICN.<br />
Habitat de prédilection : le Lamantin ouest-africain est présent dans les eaux <strong>marine</strong>s côtières, les estuaires<br />
saumâtres, ainsi que dans les rivières <strong>et</strong> fleuves adjacents. Les lamantins ont une préférence pour les<br />
zones peu perturbées <strong>et</strong> les eaux peu profondes <strong>et</strong> calmes, avec un accès à l'eau douce. Ces lamantins se<br />
nourrissent directement des feuilles de mangrove <strong>et</strong> ils peuvent être sensibles aux changements de la<br />
salinité <strong>et</strong> du débit d'eau. Ils se reposent durant le jour dans une eau peu profonde, souvent dans les<br />
chenaux ou se cachent dans les mangroves, s'alimentant principalement la nuit <strong>et</strong> circulent en fin d'aprèsmidi<br />
<strong>et</strong> la nuit.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : d'après les informations anecdotiques des villageois locaux, les<br />
Lamantins ouest-africains sont observés fréquemment dans les habitats de mangrove environnant les<br />
rivières <strong>et</strong> les fleuves, plus au sud de la zone d’étude du port (2) <strong>et</strong> se nourrissant dans les chenaux de<br />
mangrove, notamment durant la saison humide (3) . Leur présence a été également signalée dans le chenal<br />
principal de la rivière Morebaya, bien que plus en amont du site portuaire. Les études réalisées par le Proj<strong>et</strong><br />
indiquent que les lamantins se déplacent dans les environs des réseaux de mangroves en fonction de la<br />
saison. Durant août <strong>et</strong> septembre (à la fin de la saison humide), les lamantins sont présents dans la rivière<br />
inférieure <strong>et</strong> les zones environnantes, alors que durant la saison sèche, les lamantins vont plus en amont.<br />
Trois observations de lamantin ont été confirmées dans la zone d'étude du port, comme le montre la<br />
Figure <strong>13</strong>.6. Deux observations confirmées étaient opportunistes (entre novembre 2011 <strong>et</strong> février 2012) <strong>et</strong><br />
une observation a été faite durant une étude sur points fixes (octobre 2011). En outre, deux autres<br />
observations possibles ont été faites durant les études sur points fixes en février 2012. Il est donc probable<br />
(1) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État initial du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(2) SNCL, 2008.<br />
(3) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État initial du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-32
que les lamantins soient présents de manière saisonnière mais leur présence ne semble pas permanente<br />
sur le site portuaire immédiat.<br />
Menaces : Les lamantins sont menacés par la perte d'habitat de mangrove, en raison de la modification <strong>et</strong><br />
de la dégradation de l'habitat <strong>et</strong> sont également vulnérables face à l'exploitation des ressources de pêche,<br />
notamment par risque d’enchevêtrement dans les engins de pêche <strong>et</strong> de collision avec les navires à<br />
moteurs.<br />
Lamantin ouest-africain – Valeur moyenne<br />
Le Lamantin ouest-africain est une espèce de valeur moyenne car elle figure parmi les espèces<br />
Vulnérables sur la Liste rouge de l'UICN <strong>et</strong> présente une aire de distribution relativement limitée sur la<br />
côte d'Afrique de l'Ouest.<br />
Figure <strong>13</strong>.6 Observations confirmées <strong>et</strong> possibles de lamantins<br />
<strong>13</strong>.3.6.3 Oiseaux<br />
Les études réalisées en 2008 <strong>et</strong> en 2011 dans la zone d’étude du port <strong>et</strong> les autres zones côtières à<br />
proximité ont recensé 150 espèces d'oiseaux (1) . Durant les études, 47 espèces d'oiseaux migrateurs ont<br />
été recensées. De manière saisonnière, on estime que la côte de Guinée abrite un demi-million d'oiseaux,<br />
la plupart d'entre eux étant des limicoles paléarctiques migrants. L'effectif des espèces observées n'était<br />
(1) Etudes d’état initial sociales <strong>et</strong> environnementales (2012)<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-33
pas supérieur à 1 % de la population mondiale totale. Les oiseaux susceptibles d'être présents dans les<br />
habitats mentionnés ci- dessus comprennent des espèces de sternes, cormorans, pélicans, mou<strong>et</strong>tes,<br />
labres, hérons, ibis, limicoles, bécasseaux <strong>et</strong> pluviers. Les espèces d'oiseaux terrestres sont considérées<br />
plus en détail dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre. Les espèces d'oiseaux identifiées, ou susceptibles<br />
d'être présentes dans la zone d'étude du port, figurent dans l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces<br />
<strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port.<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : la plupart des espèces identifiées dans la zone d'étude du port sont<br />
courantes <strong>et</strong> répandues ; toutefois, le Courlis cendré (Numenius arquata), qui est Quasi menacé, a été<br />
observé à deux emplacements sur les vasières au sud du port. Le Courlis cendré est migrateur, de<br />
nombreux oiseaux de c<strong>et</strong>te espèce se reproduisent en Europe du Nord <strong>et</strong> passent l'hiver au sud jusqu'en<br />
Afrique de l'Ouest. D'autres espèces migratrices moins préoccupantes pour la conservation devraient être<br />
également présentes. Le Perroqu<strong>et</strong> jaco (Psittacus timneh) <strong>et</strong> le calao à casque jaune (Ceratogymna elata),<br />
qui sont des espèces Quasi menacées, peuvent être également présents dans l'habitat des mangroves dans<br />
la zone d'étude du port, bien qu'elles soient considérées comme étant des espèces d'oiseaux terrestres <strong>et</strong><br />
considérées plus en détail au <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre. Aucune espèce d'oiseau <strong>marine</strong> de haute<br />
valeur n'a été identifiée dans la zone d'étude du port ou ne devrait être présente.<br />
Figure <strong>13</strong>.7 Courlis cendré<br />
Source : opencage.info<br />
Courlis cendré (Numenius arquata)<br />
Habitat de prédilection : les oiseaux utilisant l'aire la plus étendue des habitats se trouvant dans la zone<br />
d'étude comprennent les espèces de hérons, cigognes, ibis, limicoles, bécasseaux, pluviers <strong>et</strong> le Courlis<br />
cendré. Ces oiseaux se nourrissent dans les zones intertidales, <strong>et</strong> peuvent être également rencontrés dans<br />
les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens, <strong>et</strong> dans les mangroves. Les eaux côtières sont utilisées par les mou<strong>et</strong>tes,<br />
sternes <strong>et</strong> les martins-pêcheurs pour se nourrir, alors que les mou<strong>et</strong>tes, sternes, labres, cormorans,<br />
balbuzards <strong>et</strong> les pélicans se nourrissent généralement plus au large. Les mangroves sont utilisées par la<br />
plupart des espèces mentionnées ci-dessus comme des zones de nourriture, de nidification ou de repos. La<br />
distribution des limicoles est influencée par la qualité des sédiments : les différentes espèces affichant leurs<br />
préférences pour des zones présentant différentes tailles des grains, qui abritent leurs espèces de proie<br />
ciblées (1) .<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : des mou<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> des labres ont été observés dans la zone<br />
d'étude durant les études. Les vasières intertidales <strong>et</strong> bancs de sable ont été perçus comme abritant<br />
d'importantes populations de limicoles migrateurs. Le Courlis cendré est susceptible d'être présent sur les<br />
vasières.<br />
(1) Trolll<strong>et</strong> B. & Fouqu<strong>et</strong> M. (2004). Wintering waders in coastal Guinea. Wader Study Group Bull<strong>et</strong>in 103: 6-62.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-34
Menaces : la menace la plus sérieuse pour les oiseaux est l'impact de la perte <strong>et</strong> de la dégradation des<br />
habitats intertidaux <strong>et</strong> des mangroves importants pour ces espèces. Les habitats peuvent être dégradés par<br />
le développement <strong>et</strong> le changement de l’utilisation des terres ; les régimes hydrologique <strong>et</strong> sédimentaire<br />
modifiés ; la contamination par les pesticides <strong>et</strong> autres produits chimiques ; <strong>et</strong> l'exploitation de ces habitats,<br />
tels que l'exploitation du bois des mangroves. Les autres menaces clés incluent : la perturbation humaine,<br />
due à la circulation piétonnière <strong>et</strong> aux véhicules ; mortalité directe due à la chasse ; contamination des proies<br />
<strong>et</strong> accumulation de toxines chez les individus ; réductions de la disponibilité de la nourriture due à la<br />
surpêche <strong>et</strong> aux impacts des habitats de nourriture ; <strong>et</strong> les maladies telles que la grippe aviaire <strong>et</strong> le<br />
botulisme aviaire (1) .<br />
Courlis cendré – Valeur moyenne. Autres oiseaux – Valeur faible<br />
Le Courlis cendré est une espèce de valeur moyenne car elle figure parmi les espèces Quasi menacées<br />
sur la Liste rouge de l'UICN. D'autres espèces <strong>marine</strong>s susceptibles d'être présentes dans la zone<br />
d’étude du port sont de valeur faible car elles ne sont ni protégées ni indiquées sur la Liste rouge <strong>et</strong> sont<br />
répandues <strong>et</strong> / ou abondantes.<br />
<strong>13</strong>.3.6.4 Reptiles<br />
Tortues de mer<br />
Cinq espèces de tortues de mer pourraient être présentes dans la zone d’étude du port : la Tortue à écailles<br />
(Er<strong>et</strong>mochelys imbricata) ; Tortue luth (Dermochelys coriacea) ; Tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) ;<br />
Tortue caouanne (Car<strong>et</strong>ta car<strong>et</strong>ta) ; <strong>et</strong> la Tortue verte (Chelonia mydas). La tortue à écailles <strong>et</strong> la tortue<br />
olivâtre apparaissent dans la Figure <strong>13</strong>.8.<br />
Figure <strong>13</strong>.8 Tortue à écailles <strong>et</strong> tortue olivâtre<br />
Tortue à écailles Tortue olivâtre<br />
Source : Suzanne R Livingstone, The Biodiversity Consultancy<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : la tortue à écailles <strong>et</strong> la tortue luth sont toutes les deux En danger<br />
critique ; la tortue caouanne <strong>et</strong> la tortue verte sont En danger ; <strong>et</strong> la tortue olivâtres sont Vulnérables selon<br />
l'UICN. Toutes ces espèces présentent des aires de distribution mondiales, surtout dans les eaux tropicales,<br />
<strong>et</strong> sont très mobiles <strong>et</strong> migratrices. La côte Atlantique d'Afrique est considérée comme étant importante pour<br />
les tortues de mer. Toutefois, par comparaison avec ses pays voisins en Afrique de l'Ouest, la Guinée a une<br />
faible présence confirmée d'espèces de tortues nicheuses (2) .<br />
Habitat de prédilection : avec certaines variations en fonction des espèces, les cycles de vie des tortues de<br />
mer impliquent souvent une première phase pélagique, suivie du recrutement en tant qu'alevins dans les<br />
eaux côtières peu profondes où elles recherchent leur nourriture. Les adultes sont pélagiques mais se<br />
nourrissent <strong>et</strong> se reproduisent généralement dans les eaux peu profondes près de la côte, <strong>et</strong> la nidification a<br />
(1) Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Disponible en ligne sur : http://www.iucnredlist.org/<br />
(2) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2012)<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-35
lieu sur les plages sableuses, surtout dans les tropiques. D'après les informations anecdotiques fournies par<br />
les pêcheurs dans l'ensemble de la région, les tortues de mer venant du large lointain arrivent dans la zone<br />
côtière au début de la saison humide (1) . Toutefois, les études menées pour le Proj<strong>et</strong> n'ont signalé qu'un<br />
faible nombre de tortues de mer apparaissant rarement dans la zone d’étude du port.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : les plages sableuses dans la zone d’étude pourraient être<br />
utilisées comme zones de nidification par les cinq espèces en fonction de leur aire de<br />
distribution (2 (3) ; toutefois, les plages dans la zone d'étude du port ne sont pas généralement le type de<br />
plage de prédilection pour les tortues de mer qui nichent. D'après les rapports locaux, les tortues olivâtres,<br />
les tortues à écailles <strong>et</strong> les tortues vertes recherchent leur nourriture dans les eaux côtières <strong>et</strong> nichent sur les<br />
plages dans la zone d'étude ; toutefois, les études menées pour le Proj<strong>et</strong> semblent indiquer que les tortues<br />
ne sont que peu fréquentes <strong>et</strong> en très faible nombre. Les mêmes études ont permis d'identifier des tortues à<br />
écailles <strong>et</strong> des tortues vertes nageant dans les eaux côtières, <strong>et</strong> on pense que trois autres espèces de<br />
tortues sont également présentes à intervalle. On pense que les tortues luth <strong>et</strong> caouannes nichent très<br />
rarement, mais peuvent être présentes dans les eaux côtières lorsqu'elles se déplacent le long de la côte.<br />
Toutefois, un seul nid (appartenant peut-être à une tortue à écailles) a été recensé durant les études <strong>et</strong><br />
aucune tortue n'a été observée durant les études sous-<strong>marine</strong>s. Dans l'ensemble, les données confirmant<br />
l'existence de tortues dans la zone sont limitées, <strong>et</strong> leur présence est improbable au-delà de quelques<br />
individus. La Figure <strong>13</strong>.9 présente des plages potentielles pour les tortues, identifiées par les participants<br />
dans les réunions locales. Toutefois, il n'y a aucun signe d'activité de nidification importante des espèces<br />
sur les plages dans la zone d’étude du port.<br />
Figure <strong>13</strong>.9 Plages potentielles de tortues<br />
Menaces : l'exploitation ciblée <strong>et</strong> les captures accessoires par l'enchevêtrement dans les engins de pêche<br />
constituent les principales menaces pour ces espèces, mais sont surtout limitées aux tortues dans les eaux<br />
côtières <strong>et</strong> sur les plages. On pense qu'un grand nombre de tortues vertes, à écailles <strong>et</strong> olivâtres, présentes<br />
dans la zone d'étude sont capturées par les autochtones qui braconnent les œufs pondus sur les plages<br />
locales. La disparition de l'habitat, la perturbation humaine <strong>et</strong> la pollution <strong>marine</strong> représentent également<br />
(1) Le Fur J., Guilavogui A. & Teitelbaum A. (2011). Contribution des pêcheurs locaux pour améliorer les connaissances de<br />
l’écosystème marin <strong>et</strong> les ressources en République de Guinée, en Afrique de l’Ouest. Can. J. Poissons. Aquat. Sci. 68: 1454–1469.<br />
(2) Formia A., Tiwari M., Fr<strong>et</strong>ey J. & Billes A. (2003). Sea Turtle Conservation along the Atlantic Coast of Africa. Marine Turtle<br />
Newsl<strong>et</strong>ter 100:33-37. En ligne à http://www.seaturtle.org/mtn/archives/mtn100/mtn100p33.shtml<br />
(3) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2011).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-36
des menaces pour ces animaux. L'enchevêtrement dans les engins de pêche <strong>et</strong> les heurts des navires<br />
constituent les seules menaces sérieuses pour ce groupe dans les environnements au large.<br />
Tortues de mer – Valeur élevée, à l'exception de la tortue olivâtre qui est de valeur moyenne<br />
Les cinq espèces de tortues de mer figurent parmi les espèces menacées (c'est-à-dire les espèces<br />
Vulnérables, En danger ou En danger critique), <strong>et</strong> sont sensibles à l'exploitation <strong>et</strong> à la dégradation de<br />
l'habitat. La zone d'étude peut être parfois utilisée pour la nidification ; toutefois, du fait que seul un faible<br />
nombre de tortues ont été signalées, les plages à proximité de l'emplacement du port ne sont pas<br />
considérées comme étant des sites de nidification importants à l'échelle mondiale ou régionale pour les<br />
espèces de tortues.<br />
Crocodiles<br />
La présence de deux espèces de crocodiles a été confirmée dans les affluents de la rivière Morebaya durant<br />
les études réalisées pour le Proj<strong>et</strong> : le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus); <strong>et</strong> le crocodile nain<br />
(Osteolaemus t<strong>et</strong>raspis). En outre, un troisième crocodile peut être présent (crocodile à museau allongé,<br />
Mecistops cataphractus) ; toutefois, il n'a pas été confirmé dans le voisinage du port, <strong>et</strong> compte tenu de sa<br />
rar<strong>et</strong>é en Afrique de l'Ouest <strong>et</strong> son type d'habitat de prédilection, sa présence est improbable. Les<br />
crocodiles sont considérés comme des animaux terrestres <strong>et</strong> sont donc étudiés dans le <strong>Chapitre</strong> 12 :<br />
<strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
<strong>13</strong>.3.6.5 Poissons<br />
Poissons pélagiques<br />
La présence d'environ 570 espèces de poissons marins est attestée en Guinée. On estime que les espèces<br />
de poissons se trouvant dans l'environnement pélagique au large ont une valeur élevée, moyenne ou faible,<br />
en fonction de leur statut de conservation ; toutefois, les élasmobranches (requins <strong>et</strong> raies) représentent le<br />
principal groupe de « poissons » qui a fait l'obj<strong>et</strong> d'une évaluation en vue de leur classement selon le critère<br />
de la Liste rouge de l'UICN <strong>et</strong>, par conséquent, la plupart des espèces identifiées comme ayant une valeur<br />
moyenne ou élevée sont des élasmobranches. D'autres espèces qui pourraient être classées comme ayant<br />
une valeur élevée ou moyenne pourrait être présentes mais n'ont pas encore été évaluées, <strong>et</strong> par<br />
conséquent leur statut de menace au niveau mondial est inconnu. Les espèces qui figurent sur la Liste<br />
rouge de l'UICN, <strong>et</strong> qui sont classées comme des espèces de valeur élevée ou moyenne, sont présentées<br />
ci-dessous dans le Tableau <strong>13</strong>.8.<br />
Tableau <strong>13</strong>.8 Espèces de poissons pélagiques hauturières de valeur élevée ou moyenne<br />
Valeur Nom latin Noms communs Statut de l’UICN<br />
Valeur élevée<br />
Valeur moyenne<br />
Sphyrna lewini Requin-marteau halicorne En danger<br />
Sphyrna mokarran Grand requin-marteau En danger<br />
Alopias vulpinus Requin renard Vulnérable<br />
Carcharhinus longimanus Requin longimane Vulnérable<br />
Carcharhinus falciformis Requin soyeux Quasi menacé<br />
Carcharhinus signatus Requin de nuit Vulnérable<br />
Prionace glauca Requin bleu Quasi menacé<br />
Heptranchias perlo Requin perlon Quasi menacé<br />
Isurus oxyrinchus Requin mako Vulnérable<br />
Isurus paucus Requin p<strong>et</strong>ite taupe Vulnérable<br />
Manta birostris Raie manta Quasi menacé<br />
Pseudocarcharias kamoharai Requin-crocodile Quasi menacé<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-37
Valeur Nom latin Noms communs Statut de l’UICN<br />
Rhincodon typus Requin baleine Vulnérable<br />
Thunnus obesus Thon aux grands yeux Vulnérable<br />
Les espèces de poissons pélagiques d'importance commerciale incluent les espèces de thon (1) , de sardines<br />
<strong>et</strong> de maquereaux, telles que l'Albacore (Thunnus alalunga), la sardinelle (Sardinella aurita), <strong>et</strong> le thazard<br />
blanc (Scomberomorus tritor). Ces espèces sont de moindre intérêt pour la conservation. L'Annexe <strong>13</strong>A :<br />
Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port, présente une liste préliminaire d'espèces<br />
de poissons susceptibles d'être présentes dans la zone d’étude du port.<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : les deux espèces de requins marteaux sont en danger, <strong>et</strong> les autres<br />
espèces de requins <strong>et</strong> de raies ainsi que le thon aux grands yeux sont des espèces Vulnérables ou Quasi<br />
menacées. Toutes les espèces de valeur élevée ou moyenne figurant sur la Liste rouge sont répandues <strong>et</strong><br />
présentent de vastes habitats.<br />
Habitat de prédilection : bien que ces espèces soient toutes pélagiques, elles se trouvent également plus<br />
près de la côte <strong>et</strong> à diverses profondeurs, de la surface à plusieurs centaines de mètres. Les eaux peu<br />
profondes près de la côte servent de zones de croissance pour les Requins-marteaux halicornes, <strong>et</strong> peuvent<br />
être tout aussi importantes pour les autres espèces de requins. Les espèces de thon, de sardines <strong>et</strong> de<br />
maquereaux peuvent être toutes présentes de manière saisonnière dans les eaux du large durant les<br />
migrations.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : toutes ces espèces pourraient être présentes dans les eaux au<br />
large de la Guinée, mais ne devraient pas se trouver plus près de la côte en grande abondance. Elles<br />
s'associent généralement aux eaux plus froides présentes plus au large <strong>et</strong> au nord du pays, loin de la zone<br />
d'étude (2) . Les eaux près de la côte peuvent servir de zones de croissance pour les alevins de diverses<br />
espèces. D'après les rapports récents, il se peut que les Grands requins-marteaux soient désormais<br />
absents de l'ensemble de la région mais ils ont été observés en faible nombre dans les chaluts de la zone de<br />
Conakry. Aucune des espèces présentant un intérêt de conservation n'a été recensé durant les analyses<br />
dans la zone d’étude.<br />
Menaces : les pêcheries de la Guinée se sont développées rapidement au cours des quelques dernières<br />
décennies, <strong>et</strong> constituent désormais une menace majeure pour les populations de poissons. L'exploitation<br />
par les pêches artisanales est concentrée dans les eaux peu profondes, à proximité de la côte (3) , mais la<br />
pêche est également pratiquée plus au large. La pêche pélagique est généralement très mobile, peu<br />
présente dans la zone économique de la Guinée, du fait que les eaux ne sont pas très abondantes en<br />
espèces-cibles (maquereaux, sardines <strong>et</strong> sardinelles) (4) . Toutefois, les grands élasmobranches, tels que les<br />
espèces de requins mentionnées ci-dessus, sont généralement vulnérables face aux impacts entraînant une<br />
baisse des populations (par exemple, une exploitation accrue) en raison de la lenteur de leur croissance <strong>et</strong><br />
de leur maturation tardive. Les espèces de requins sont menacées par les pêches ciblées <strong>et</strong> les pressions<br />
exercées par les captures accessoires. La pêche de thon aux grands yeux est considérée comme étant mal<br />
réglementée <strong>et</strong> on craint que la surcapacité dans le Golf de la région de la Guinée entraîne une surpêche.<br />
(1) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime.<br />
(2) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(3) Lobry J., Gascuel D. & Domain F. (2003). La biodiversité spécifique des ressources démersales du plateau continental guinéen :<br />
utilisation d’indices classiques pour un diagnostic sur l’évolution de l’écosystème. Aquatic Living Resources 16: 59–68.<br />
(4) Lesnoff M., Morize É. & Traore S. (1995). La pêcherie industrielle en Guinée : état <strong>et</strong> bilan des données disponibles. In « La<br />
pêche Côtière en Guinée : Ressources <strong>et</strong> exploitation ». CNSHB/IRD, p. 175-198.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-38
Poissons pélagiques – Valeur élevée (En danger critique, En danger ou à habitat limité) ; Valeur<br />
moyenne (Vulnérable, Quasi menacée ou classée Données insuffisantes) ; <strong>et</strong> Valeur faible<br />
(Préoccupation mineure)<br />
La valeur des poissons pélagiques susceptibles d'être présents dans la zone d'étude du port varie en<br />
fonction du statut de l'UICN. Toutes les espèces sont répandues <strong>et</strong> très mobiles.<br />
Espèces côtières de requins <strong>et</strong> de raies<br />
Les espèces côtières de requins <strong>et</strong> de raies susceptibles d'être présentes dans l'estuaire, les eaux côtières<br />
<strong>et</strong> / ou du large, classées comme ayant une valeur élevée ou moyenne, en raison de leur statut de<br />
conservation, figurent ci-dessous dans le Tableau <strong>13</strong>.9. Les espèces de valeur faible peuvent être<br />
également présentes. L'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port,<br />
présente une liste préliminaire d'espèces de poissons susceptibles d'être présentes dans la zone d’étude du<br />
port.<br />
Tableau <strong>13</strong>.9 Espèces de requins <strong>et</strong> de raies de valeur élevée ou moyenne<br />
Valeur Nom latin Noms communs Statut de l’UICN<br />
Valeur élevée<br />
Valeur moyenne<br />
Squatina aculeata Ange de mer épineux En danger critique<br />
Squatina oculata Ange de mer ocellé En danger critique<br />
Rostroraja alba Raie blanche En danger<br />
Pristis perott<strong>et</strong>i Requin-scie En danger critique<br />
Pristis pristis Poisson-scie commun En danger critique<br />
Pristis pectinata Poisson-scie tident En danger critique<br />
Dasyatis margarita Pastenague Marguerite En danger<br />
Rhinobatos cemiculus Guitare de mer fouisseuse En danger<br />
Rhinobatos rhinobatos Guitare de mer commune En danger<br />
Rhynchobatus luebberti Poisson-paille africain En danger<br />
Rhinobatos albomaculatus Poisson-guitare à lunaires Vulnérable<br />
Rhinobatos irvinei Raie-guitare d'Irvine Vulnérable<br />
Urogymnus asperrimus Pastenague sans dard Vulnérable<br />
Gymnura altavela Raie-papillon épineuse Vulnérable<br />
Rhinoptera bonasus Mourine américaine Quasi menacé<br />
A<strong>et</strong>obatus narinari Aigle de mer tach<strong>et</strong>é Quasi menacé<br />
Raja clavata Raie bouclée Quasi menacé<br />
Mustelus mustelus Emissole commune Vulnérable<br />
Carcharhinus leucas Requin bouledogue Quasi menacé<br />
Galeocerdo cuvier Requin tigre commun Quasi menacé<br />
Negaprion brevirostris Requin citron Quasi menacé<br />
Leptocharias smithii Emissole barbue Quasi menacé<br />
Carcharias taurus Requin taureau Vulnérable<br />
Sphyrna zygaena Requin-marteau commun Vulnérable<br />
Oxynotus centrina Centrine commune Vulnérable<br />
Rhinoptera marginata Mourine échancrée Quasi menacé<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : toutes les espèces d'ange de mer <strong>et</strong> de poissons-scies sont En<br />
danger critique, <strong>et</strong> les espèces de poissons guitares, le Pastenague Marguerite <strong>et</strong> la Raie blanche sont En<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-39
danger selon l'UICN <strong>et</strong> sont donc considérées comme présentant un intérêt élevé de conservation. Toutes<br />
les espèces de valeur moyenne mentionnées ci-dessus sont Vulnérables ou Quasi menacées. La plupart<br />
des espèces sont réparties dans l'ensemble du plateau continental de l'Atlantique de l'Est <strong>et</strong> sont originaires<br />
de Guinée, bien que la plupart des espèces de requins présentent une aire de distribution plus répandue ou<br />
même mondiale. Certaines espèces autrefois répandues (Poisson-scie tident <strong>et</strong> Raie-papillon épineuse)<br />
présentent des aires de distribution plus irrégulières (1) . La population des poissons-scies communs est<br />
gravement épuisée en Afrique <strong>et</strong> il se peut que le requin-scie soit déjà éteint en Guinée (2) .<br />
Habitat de prédilection : la plupart de ces espèces sont essentiellement associées au fond marin, avec<br />
diverses préférences quant au substrat <strong>et</strong> la profondeur. De nombreuses espèces tolèrent une plage<br />
étendue de salinités <strong>et</strong> se trouvent dans les environnements marins, estuariens <strong>et</strong> parfois dans les milieux<br />
d’eau douce où ils sont surtout prédateurs d'organismes benthiques <strong>et</strong> de p<strong>et</strong>its poissons. Les alevins se<br />
trouvent souvent dans les eaux peu profondes, <strong>et</strong> certaines zones peuvent constituer des habitats de<br />
croissance pour les espèces particulières, par exemple, les substrats sableux peu profonds pour le requinmarteau<br />
commun. Certaines espèces, telles que la Centrine commune, peuvent habiter dans les zones de<br />
fonds marins plus profonds, à 60 m <strong>et</strong> plus. On sait que les espèces de poissons-guitares s'enterrent parfois<br />
dans des sédiments de fond. Les Guitares de mer fouisseuses peuvent se rassembler durant septembre <strong>et</strong><br />
octobre près des zones sableuses <strong>et</strong> des mangroves pour se reproduire.<br />
Les espèces de requins mentionnées ci-dessus sont moins fortement associées au fond marin, <strong>et</strong> devraient<br />
être présentes dans la colonne d'eau. La plupart de ces espèces sont assez mobiles dans les eaux côtières<br />
peu profondes. Le Requin bouledogue <strong>et</strong> le Requin citron sont courants dans les embouchures des fleuves<br />
<strong>et</strong> peuvent entrer dans les estuaires pour se reproduire.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : toutes les espèces mentionnées ci-dessus peuvent être<br />
présentes dans la zone d’étude. On pense que l'Ange de mer ocellé se rassemble près de la côte d'Afrique<br />
de l'Ouest en décembre. Toutefois, seules quatre espèces présentant un intérêt de conservation ont été<br />
identifiées durant les études à l'appui du proj<strong>et</strong> : Guitare de mer fouisseuse, Pastenague Marguerite,<br />
Mourine échancrée ; <strong>et</strong> un alevin de requin bouledogue. La Guitare de mer fouisseuse <strong>et</strong> la Pastenague<br />
Marguerite ont été prises en 2008 <strong>et</strong> en 2012 n'ont pas été rencontrées durant les études en 2011 (3) . Seuls<br />
la Mourine échancrée <strong>et</strong> un alevin de requin bouledogue ont été recensés durant l'étude de 2012.<br />
Durant l'étude de 2012, la Guitare de mer fouisseuse a été identifiée dans les zones de pêche 7, 9, 11 <strong>et</strong> 16,<br />
tandis que la Pastenague Marguerite a été identifiée dans les zones de pêche 1, 4, 7, 9, 10, <strong>13</strong> <strong>et</strong> 16. La<br />
Mourine échancrée a été identifiée uniquement dans la zone de pêche 16 <strong>et</strong> un alevin de requin bouledogue<br />
a été identifié dans la zone de pêche 6. Le nombre d'espèces le plus élevé (y compris celles qui ne sont pas<br />
préoccupantes pour la conservation) a été recensé dans les zones de pêche 7, 9 <strong>et</strong> <strong>13</strong>. La Figure <strong>13</strong>.10<br />
présente les emplacements des zones de pêche définis par l'étude de 2012.<br />
(1) UICN (2011) Liste rouge de l’UICN des espèces menacées. Version 2011.2. . Téléchargé le 8 juin 2012.<br />
(2) UICN (2011) Liste rouge de l’UICN des espèces menacées. Version 2011.2. . Téléchargé le 8 juin 2012.<br />
(3) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2011).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-40
Figure <strong>13</strong>.10 Zones de pêche <strong>et</strong> sites de fil<strong>et</strong>s-pièges en 2012<br />
Menaces : les pêches de la Guinée se sont développées rapidement au cours des dernières décennies, <strong>et</strong><br />
constituent désormais une menace majeure pour les populations de poissons. L'exploitation des espèces de<br />
poissons démersales dans les zones côtières, qui incluent de nombreuses espèces de raies mentionnées cidessus,<br />
est particulièrement intense (1) (2) . La pêche industrialisée est en particulier dominée par les chaluts<br />
ciblant les espèces de poissons démersales (3) . Toutes les espèces mentionnées ci-dessus sont vulnérables<br />
face aux impacts humains, ce qui entraîne une baisse des populations (par exemple, par une exploitation<br />
accrue) en raison des caractéristiques du lent cycle biologique des grands élasmobranches. Elles<br />
connaissent de sérieuses menaces représentées par les pêches ciblées, <strong>et</strong> ces espèces qui ne sont pas<br />
pêchées commercialement sont souvent considérées comme des captures accessoires. Nombre de ces<br />
espèces sont particulièrement sensibles aux captures accessoires dans les chaluts, en raison de leur étroite<br />
association au fond marin. Certaines espèces, telles que les Requins-scies <strong>et</strong> les Poissons-scies tidents, les<br />
Pastenagues sans dard <strong>et</strong> les poissons-guitares peuvent être également menacées par la dégradation de<br />
l'habitat, telle que la disparition des mangroves.<br />
(1) Lobry J., Gascuel D. & Domain F. (2003). La biodiversité spécifique des ressources démersales du plateau continental guinéen :<br />
utilisation d’indices classiques pour un diagnostic sur l’évolution de l’écosystème. Aquatic Living Resources 16: 59–68.<br />
(2) Guinea Biodiversity and Tropical Forests 118/119 Assessment – États-Unis - Agence pour le Développement International,<br />
décembre 2007.<br />
(3) Lesnoff M., Morize É. & Traore S. (1995). La pêcherie industrielle en Guinée : état <strong>et</strong> bilan des données disponibles. In « La pêche<br />
Côtière en Guinée : Ressources <strong>et</strong> exploitation ». CNSHB/IRD, p. 175-198.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-41
Raies <strong>et</strong> requins côtiers – Valeur élevée (En danger critique, En danger ou à habitat limité) ; Valeur<br />
moyenne (Vulnérable, Quasi menacée ou classée Données insuffisantes) ; <strong>et</strong> Valeur faible<br />
(Préoccupation mineure)<br />
La valeur des raies <strong>et</strong> requins côtiers susceptibles d'être présents dans la zone d'étude du port varie en<br />
fonction du statut de l'UICN. La plupart des espèces ont des habitats assez vastes dans l'Atlantique Est,<br />
bien que plusieurs espèces présentent des aires de distribution irrégulières.<br />
Autres espèces côtières <strong>et</strong> estuariennes<br />
Une communauté de poissons variés est associée aux eaux côtières de Guinée, avec des espèces<br />
provenant essentiellement de trois groupes. La communauté de poissons sciénidés commercialement<br />
importante (corbines <strong>et</strong> ombrines) constitue la majorité de la biomasse, avec des clupéidés (poissons<br />
ressemblant aux harengs) également très abondants (1) , alors que la communauté de sparidés (dorades) est<br />
moins prisée commercialement <strong>et</strong> moins abondante. La plupart des espèces abondantes identifiées durant<br />
les études en 2011 (prise supérieure à 100 individus) incluent : le Bobo (Pseudotolithus elongates) ; l’Alose<br />
rasoir (Ilisha Africana) ; le Capitaine royal (Pentanemus quinquarius) ; l’Ethmalose d’Afrique (Ethmalosa<br />
fimbriata) ; le Lippu pelon (Brachydeuterus auritus) ; <strong>et</strong> le Tétrodon à points blancs (Ephippion guttifer).<br />
Ces espèces de poissons <strong>et</strong> les espèces similaires sont pour la majeure partie ciblée par les pêches<br />
artisanales locales, ainsi que d'autres groupes tels que la sole (Cynoglossidae spp.) <strong>et</strong> mâchoires<br />
(Siluriformes). L'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone d’étude du port, présente<br />
une liste préliminaire d'espèces de poissons susceptibles d'être présentes dans la zone d’étude du port.<br />
Les espèces de poissons qui peuvent être présentes dans la zone d’étude ont reçu une valeur élevée,<br />
moyenne ou faible, en raison de leur statut UICN. Les espèces de valeur élevée ou moyenne incluent : le<br />
Mérou géant (Epinephelus itajara) <strong>et</strong> le Mérou noir (Epinephelus marginatus) ; <strong>et</strong> le Tétrodon à tête carrée<br />
(Sphoeroides pachygaster).<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : le Mérou géant est en en danger critique, le mérou noir est en danger<br />
<strong>et</strong> le Tétrodon à tête carrée est Vulnérable. Aucune autre espèce présentant un intérêt de conservation, ni<br />
aucune espèce à habitat limité, ne devrait être présente dans la zone d’étude. Une grande partie des<br />
communautés de poissons dans les eaux côtières <strong>et</strong> les estuaires d'Afrique de l'Ouest consiste en un groupe<br />
ubiquiste d'espèces rencontrées dans toute c<strong>et</strong>te région (2) .<br />
Habitat de prédilection : soixante-dix pour cent de la biomasse des poissons de la zone se trouvent dans des<br />
eaux à moins de 20 m de profondeur, <strong>et</strong> notamment dans le voisinage des principaux estuaires (3) . La<br />
communauté de poissons sciénidés est associée aux fonds riches boueux <strong>et</strong> boueux-sableux dans des eaux<br />
chaudes, peu profondes, hyposalines (4) <strong>et</strong> aux zones formées par des cordons de mangroves (5) . Les<br />
espèces de la communauté de sciénidés <strong>et</strong> les clupéidés vivant en surface migrent entre les vasières<br />
subtidales <strong>et</strong> les estuaires, avec l'étalement <strong>et</strong> le r<strong>et</strong>rait des eaux estuariennes riches en nutriments. La<br />
communauté de sparidés moins prisée est largement dispersée <strong>et</strong> moins mobile, préférant les eaux plus<br />
froides <strong>et</strong> plus salines près du fond (6) . La communauté présente peu de variations saisonnières <strong>et</strong><br />
géographiques, comprenant surtout des espèces tolérant diverses conditions environnementales. Plus de<br />
60 % des espèces ont été observés dans la zone durant les deux saisons, avec un nombre d'espèces à peu<br />
près égal, observées uniquement durant la saison humide ou la saison sèche. Les espèces légèrement plus<br />
(1) Baran E. (2000). Biodiversity of Estuarine Fish Faunas in West Africa. Naga, The ICLARM Quarterly Vol. 23, No. 4, p. 4-9.<br />
(2) Baran E. (2000). Biodiversity of Estuarine Fish Faunas in West Africa. Naga, The ICLARM Quarterly Vol. 23, No. 4, p. 4-9.<br />
(3) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime,<br />
(4) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2011),<br />
(5) Project <strong>Simandou</strong> - Étude de caractérisation sociale <strong>et</strong> environnementale de base pour le port – Rapport provisoire.<br />
Dossier N°: 604917. SNC Lavalin Environnement, Décembre 2008.<br />
(6) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime,<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-42
estuariennes avec des affinités dulçaquicoles ont été observées durant la saison sèche (1) . D'après les<br />
informations anecdotiques fournies par les pêcheurs dans l'ensemble de la région, les poissons migrent<br />
généralement plus loin en mer durant mars <strong>et</strong> avril, conjointement aux températures d'eaux plus chaudes. Il<br />
a été également laissé entendre qu'au début de la saison humide, des poissons pélagiques arrivent dans la<br />
zone côtière, en formant des bancs, <strong>et</strong> de décembre jusqu'en février, de nombreuses espèces de poissons<br />
se rapprochent du fond (2) .<br />
Les deux espèces de mérous habitent des récifs, mais le mérou géant est également présent dans les<br />
habitats estuariens <strong>et</strong> les mangroves. Les alevins de mérous géants sont fortement associés aux habitats<br />
des mangroves. Le tétrodon à tête carré habite les fonds sableux, boueux <strong>et</strong> rocheux.<br />
En général, les espèces pélagiques sont relativement moins abondantes que les espèces démersales dans<br />
les zones côtières <strong>et</strong> estuariennes. Les espèces de poissons qui sont purement estuariennes, ou ont des<br />
affinités dulçaquicoles sont généralement associées aux mangroves, qui ont une communauté plus<br />
clairement définie. La communauté en bordure du plateau est surtout associée aux substrats boueux sur le<br />
fond marin plus profond près du bord du plateau continental. D'autres communautés sont associées à<br />
d'autres habitats benthiques plus spécifiques, tels que les substrats rocheux <strong>et</strong> la pente continentale (3) .<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : aucune des espèces préoccupantes pour la conservation<br />
mentionnées ci-dessus n'a été recensée dans la zone d'étude ; toutefois, pendant toute la durée de vie du<br />
Proj<strong>et</strong>, elles peuvent être présentes, <strong>et</strong> en outre, de nombreuses espèces de valeur faible sont présentes.<br />
La communauté de poissons côtière <strong>et</strong> estuarienne est dominée par des espèces ayant de fortes affinités<br />
<strong>marine</strong>s (4) alors que les espèces ayant des affinités dulçaquicoles sont absentes en grande partie (5) (6) . C<strong>et</strong><br />
assemblage est typique d'un estuaire inverse qui connaît une faible influence dulçaquicole, <strong>et</strong> ne constitue<br />
donc aucune barrière à l'entrée des espèces <strong>marine</strong>s (7) . Les poissons caractéristiques de c<strong>et</strong>te<br />
communauté incluent l'alose rasoir <strong>et</strong> certaines espèces de capitaines. Les communautés de poissons<br />
séparées sont associées aux chenaux des mangroves (davantage d'espèces estuariennes <strong>et</strong> celles ayant<br />
des affinités dulçaquicoles) <strong>et</strong> la bordure du plateau (espèces <strong>marine</strong>s, démersales). Les espèces<br />
associées aux chenaux des mangroves incluent le Mâchoiron (Chrysichthys nigrodigitatus) <strong>et</strong> le Porogobius<br />
schlegelii (8) . La communauté en bordure du plateau constitue une biomasse significative mais n'est pas très<br />
riche en espèces, <strong>et</strong> généralement peu importante commercialement parlant (9) . Le bobo abondant <strong>et</strong> l'alose<br />
rasoir se sont avérés être les poissons les plus répandus durant les études de poissons au sud du site<br />
portuaire (10) .<br />
Menaces : les eaux de la Guinée ont fait l'obj<strong>et</strong> d'une forte exploitation au cours des trois dernières<br />
décennies, par les pêcheries industrialisées <strong>et</strong> artisanales. Avant le début des années 80, les deux secteurs<br />
de pêche n'étaient pas très actifs mais ils ont connu une croissance rapide (11) . Il a été estimé que la<br />
population de poissons a diminué de moitié entre 1986 <strong>et</strong> 1992 <strong>et</strong> d'après un rapport plus récent, la<br />
population actuelle représente un cinquième de sa taille avant l'exploitation. Les initiatives de pêche des<br />
(1) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(2) Le Fur J., Guilavogui A. & Teitelbaum A. (2011). Contribution des pêcheurs locaux pour améliorer les connaissances de<br />
l’écosystème marin <strong>et</strong> les ressources en République de Guinée, en Afrique de l’Ouest. Can. J. Poissons. Aquat. Sci. 68: 1454–<br />
1469.<br />
(3) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(4) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2011).<br />
(5) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2011).<br />
(6) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(7) Baran E. (2000). Biodiversity of Estuarine Fish Faunas in West Africa. Naga, The ICLARM Quarterly Vol. 23, N°. 4, p. 4-9.<br />
(8) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(9) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2011).<br />
(10) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(11) Chavance P., Damiano A. & Diallo A. (1995) La pêche artisanale : histoire, structure, fonctionnement <strong>et</strong> dynamique :<br />
Caractéristiques des lieux de débarquements <strong>et</strong> physionomie de la pêche. In « La pêche Côtière en Guinée : Ressources <strong>et</strong><br />
exploitation ». CNSHB/IRD, p. 3<strong>13</strong>-326.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-43
pêcheries artisanales <strong>et</strong> industrielles se sont portées sur les eaux côtières peu profondes, <strong>et</strong> les espèces de<br />
poissons démersales ont été particulièrement affectées (1) (2) . Dans sa forme la plus courante, la pêche<br />
artisanale de la région utilise des bateaux <strong>et</strong> des fil<strong>et</strong>s maillants, <strong>et</strong> cible diverses espèces, notamment les<br />
espèces de poissons démersales <strong>et</strong> pélagiques. La pêche démersale depuis les navires plus près de la côte<br />
cible surtout les sciénidés, tels que les ombrines <strong>et</strong> les grondeurs, ainsi que les mâchoires, les raies <strong>et</strong> les<br />
requins. La pêche pélagique utilisant des fil<strong>et</strong>s maillants est également pratiquée, ciblant surtout l'<strong>et</strong>hmalose<br />
d’Afrique (3) . Ce chapitre examine les impacts sur la valeur de la biodiversité des espèces de poissons. Les<br />
pêches sont étudiées plus en détail dans les chapitres socio-économiques (4) . En outre, la disparition des<br />
mangroves contribue à une baisse des stocks de poissons, car ces zones sont importantes pour la<br />
reproduction <strong>et</strong> les alevins (5) .<br />
Raies <strong>et</strong> requins côtiers – Valeur élevée (En danger critique, En danger ou à habitat limité) ; Valeur<br />
moyenne (Vulnérable, Quasi menacée ou classée Données insuffisantes) ; <strong>et</strong> Valeur faible<br />
(Préoccupation mineure)<br />
La valeur des poissons côtiers <strong>et</strong> estuariens susceptibles d'être présents dans la zone d'étude du port<br />
varie en fonction du statut de l'UICN. La plupart des espèces sont relativement répandues, <strong>et</strong> tolèrent<br />
diverses conditions environnementales.<br />
<strong>13</strong>.3.6.6 Invertébrés<br />
La région côtière (c'est-à-dire les zones de moins de 20 m de profondeur d'eau) abrite une communauté<br />
variée d'invertébrés benthiques, dominée par les annélides, les mollusques <strong>et</strong> les crustacés (6) . Les études<br />
menées pour le Proj<strong>et</strong> ont identifié plus de 600 espèces d'invertébrés. Les groupes les plus abondants <strong>et</strong><br />
couramment rencontrés incluent certaines espèces d'échinodermes <strong>et</strong> de mollusques, <strong>et</strong> de vers némertes<br />
<strong>et</strong> polychètes. Les espèces notables incluent le crabe violoniste qui est abondant <strong>et</strong> important sur le plan<br />
écologique (Uca tangeri), <strong>et</strong> certaines espèces importantes commercialement de crev<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> de crabes,<br />
telles que la crev<strong>et</strong>te rodché du Sud (Farfantepenaeus notialis).<br />
Une espèce madréporaire solitaire (c'est-à-dire ne se formant pas sur les récifs), Caryophyllia sp. a été<br />
recensée durant l'étude benthique au sud de l'emplacement du port. Ce corail n'est pas protégé.<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : aucune espèce de valeur élevée ou moyenne n'a été identifiée durant<br />
les études dans la zone ; toutefois, certaines espèces figurant sur la Liste rouge comme espèces en danger<br />
étaient présentes dans les échantillons de 2008. Celles-ci incluent la crev<strong>et</strong>te rodché du Sud, la crev<strong>et</strong>te<br />
guinéenne (Holthuispenaeopsis atlantica) ; Étrille lisse (Portunus validus) ; <strong>et</strong> certaines espèces de seiches.<br />
Aucune de ces espèces n'a été prise durant la période d'échantillonnage de 2011. Aucune espèce<br />
endémique ou à habitat limité n'a été identifiée (7) .<br />
Habitat de prédilection : la richesse, la diversité <strong>et</strong> l'abondance des espèces invertébrés benthiques <strong>et</strong><br />
épibenthiques est plus grandes dans la zone côtière en comparaison aux eaux estuariennes <strong>et</strong> aux<br />
(1) Lobry J., Gascuel D. & Domain F. (2003). La biodiversité spécifique des ressources démersales du plateau continental guinéen :<br />
utilisation d’indices classiques pour un diagnostic sur l’évolution de l’écosystème. Aquatic Living Resources 16: 59–68.<br />
(2) Guinea Biodiversity and Tropical Forests 118/119 Assessment – États-Unis - Agence pour le Développement International,<br />
décembre 2007.<br />
(3) Chavance P., Damiano A. & Diallo A. (1995) La pêche artisanale : histoire, structure, fonctionnement <strong>et</strong> dynamique :<br />
Caractéristiques des lieux de débarquements <strong>et</strong> physionomie de la pêche. In « La pêche Côtière en Guinée : Ressources <strong>et</strong><br />
exploitation ». CNSHB/IRD, p. 3<strong>13</strong>-326.<br />
(4) Voir <strong>Chapitre</strong> 16 : État initial socio-économique <strong>et</strong> communautaire, <strong>Chapitre</strong> 17 : Impacts sur l’économie, <strong>Chapitre</strong> 18 : Impacts sur<br />
l’emploi <strong>et</strong> le développement économique, <strong>Chapitre</strong> 19 : Migration interne, <strong>et</strong> <strong>Chapitre</strong> 20 : Utilisation des terres <strong>et</strong> moyens de<br />
subsistance. La contribution des attributs de la biodiversité aux services rendus par les écosystèmes est décrite au <strong>Chapitre</strong> 24 :<br />
Services rendus par les écosystèmes.<br />
(5) Guinea Biodiversity and Tropical Forests 118/119 Assessment – États-Unis - Agence pour le Développement International,<br />
décembre 2007.<br />
(6) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2012).<br />
(7) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2012).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-44
mangroves (1) . Le crabe violoniste est très abondant dans les zones intertidales <strong>et</strong> les mangroves, <strong>et</strong> est une<br />
source alimentaire importante pour de nombreux oiseaux. Les crabes violonistes <strong>et</strong> l'huître de palétuvier<br />
(Crassostrea gasar) sont fortement associés aux mangroves rouges fluviales en bordure des chenaux, qui<br />
se trouvent le plus sous l'action des marées. Les espèces de crabes <strong>et</strong> de crev<strong>et</strong>tes importantes<br />
commercialement sont présentes dans les zones pélagiques <strong>et</strong> benthiques au large. Les espèces de coraux<br />
se trouvent fixées aux substrats rocheux.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : la densité <strong>et</strong> la diversité des organismes benthiques en général<br />
ont augmenté depuis l'estuaire jusque dans les zones côtières <strong>et</strong> <strong>marine</strong>s. Les plus fortes densités<br />
d'invertébrés, <strong>et</strong> notamment de mollusques, ont été associés aux sédiments plus fins au sud de<br />
l'emplacement du port. Les variations spatiales des communautés benthiques étaient manifestes du fait que<br />
cinq assemblages benthiques distincts ont été identifiés. Les assemblages étaient surtout influencés par la<br />
profondeur d'eau <strong>et</strong> également le substrat. Les distributions de ces assemblages étaient également<br />
étroitement liées aux différences d'habitat <strong>et</strong> sont caractérisées de la manière suivante (2) :<br />
l'assemblage benthique le plus important se trouve surtout au large du piedmont de Forécariah, une<br />
zone caractérisée par des substrats plus fins (sable-boue), <strong>et</strong> dans les eaux plus profondes ;<br />
le deuxième assemblage se trouve surtout au large de l'embouchure des rivières Mélacorée <strong>et</strong> Tana<br />
dans le chenal profond caractérisé par des substrats de sable grossier ;<br />
le troisième assemblage se trouve sur les vasières où les organismes peuvent être affectés par le flux <strong>et</strong><br />
le reflux de la mer, <strong>et</strong> les fluctuations de la salinité ;<br />
le quatrième assemblage se trouve à l'embouchure des rivières Forécariah <strong>et</strong> Morebaya où les dépôts<br />
sédimentaires apportés par les rivières sont dominants ; <strong>et</strong><br />
le dernier assemblage se trouve surtout au large de Kabak dans les eaux plus profondes.<br />
Menaces : les invertébrés sont sensibles à la perte ou aux changements de leur habitat (par exemple, le<br />
type de sédiment <strong>et</strong> la qualité de l'eau), <strong>et</strong> à l'étouffement. Les populations d'invertébrés peuvent connaître<br />
une baisse lorsque l'espèce en question a déjà une aire de distribution limitée, ou est tributaire d'un habitat<br />
clairsemé (3) . Certains groupes d'invertébrés subissent une exploitation en tant qu'espèce ciblée, ou par<br />
prise. Les espèces de crev<strong>et</strong>tes estuariennes sont ciblées par les navires motorisés utilisant des fil<strong>et</strong>s<br />
maillants, <strong>et</strong> par la pêche au fil<strong>et</strong> manuel sur la côte, dans les mangroves <strong>et</strong> dans les rizières (4) . Les seiches<br />
sont ciblées par la pêche industrielle (5) . Les espèces de coraux décrits ci-dessus serait plutôt résilientes aux<br />
variations de concentration de sédiments en suspension, mais sensibles à l'étouffement dû aux dépôts de<br />
sédiments.<br />
Invertébrés – Valeur faible<br />
Aucune espèce de valeur élevée ou moyenne ni aucune espèce dont l'aire de distribution est limitée n'a<br />
été identifiée.<br />
(1) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
(2) Etudes d’état initial environnementales <strong>et</strong> sociales (2012).<br />
(3) Roberts C.M. & Hawkins J.P. (1999). Extinction risk in the sea. Trends in Ecology and Evolution 14(6): 241–246.<br />
(4) Chavance P., Damiano A. & Diallo A. (1995) La pêche artisanale : histoire, structure, fonctionnement <strong>et</strong> dynamique :<br />
Caractéristiques des lieux de débarquements <strong>et</strong> physionomie de la pêche. In « La pêche Côtière en Guinée : Ressources <strong>et</strong><br />
exploitation ». CNSHB/IRD, p. 3<strong>13</strong>-326.<br />
(5) Lesnoff M., Morize É. & Traore S. (1995). La pêcherie industrielle en Guinée : état <strong>et</strong> bilan des données disponibles. In « La pêche<br />
Côtière en Guinée : Ressources <strong>et</strong> exploitation ». CNSHB/IRD, p. 175-198.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-45
<strong>13</strong>.3.6.7 Flore<br />
Mangrove<br />
Les mangroves sont des plantes qui peuvent s'adapter à de fortes concentrations de sel <strong>et</strong> à des inondations<br />
régulières de leur système radiculaire par les marées montantes (1) . La distribution des espèces des<br />
mangroves <strong>et</strong> des communautés est déterminée par la fréquence <strong>et</strong> l'étendue de la submersion, de la<br />
salinité <strong>et</strong> du régime sédimentaire (2) . La présence de sept espèces de mangroves <strong>et</strong> associées aux<br />
mangroves est attestée en Guinée ; toutefois, seules quatre espèces de mangroves sont considérées pour<br />
la région Kabak. Ces espèces peuvent être divisées en six classes initiales (illustrées dans la<br />
Figure <strong>13</strong>.11) ; toutefois, seules quatre classes ont été identifiées dans la zone d’étude du port : Mangroves<br />
rouges de grande taille, mangroves rouges de taille moyenne, mangroves naines rouges <strong>et</strong> noires. Les<br />
mangroves rouges de grande taille <strong>et</strong> de taille moyenne sont considérés comme étant des mangroves<br />
fluviales ; elles sont r<strong>et</strong>rouvées en bordure des chenaux de marée <strong>et</strong> le long des principaux estuaires,<br />
lorsque les conditions idéales de faible salinité de l’eau <strong>et</strong> de flux de marée quotidien sont présentes. Par<br />
contre, la mangrove rouge naine <strong>et</strong> la mangrove noire sont considérées comme étant des mangroves de<br />
bassin ou des mangroves riveraines. Pour la région de Kabak, les mangroves rouges naines forment une<br />
zone de transition entre les mangroves rouges de taille moyenne <strong>et</strong> les mangroves noires, plus en altitude <strong>et</strong><br />
à l’intérieur des terres. Les mangroves noires sont parfaitement adaptées à des conditions plus sèches <strong>et</strong> à<br />
des degrés de salinité plus élevés, <strong>et</strong> par conséquent forment la zone de transition entre la mangrove rouge<br />
naine <strong>et</strong> les marais salants ou la végétation terrestre. Les mangroves dans la zone d’étude du port<br />
obéissent à ce schéma de zonation, qui est typique d'Afrique de l'Ouest, en formant surtout des bosqu<strong>et</strong>s<br />
homogènes. Chacune des quatre classes est généralement dominée par une seule espèce de mangrove,<br />
d'où les classes tirent leur nom, mais d'autres espèces peuvent être présentes :<br />
mangrove noire (Avicennia germinans) ;<br />
mangrove rouge de grande taille (Rhizophora racemosa) ;<br />
mangrove rouge de moyenne taille (Rhizophora racemosa) ; <strong>et</strong><br />
mangrove rouge naine (Rhizophora mangle <strong>et</strong> Rhizophora harisonii).<br />
De plus, la fougère dorée (Acrostichum aureum), une espèce d'arbre associée aux mangroves (Terminalia<br />
scutifera), a été également identifiée dans la zone d’étude du port. Toutefois, Terminalia scutifera est décrite<br />
dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
(1) UNEP (2007) Mangroves of Western and Central Africa. UNEP-Regional Seas Programme / UNEP-WCMC.<br />
(2) Atlas Infogéographique de la Guinée Maritime<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-46
Figure <strong>13</strong>.11 Groupement de mangroves fluviales<br />
Source : SNCL, 2008.<br />
Statut de conservation <strong>et</strong> distribution : dans le cas où le statut de l'UICN a été attribué à ces espèces de<br />
mangroves, elles sont considérées comme étant de moindre préoccupation, <strong>et</strong> les tendances de leur<br />
population sont listées comme étant en baisse. Aucun statut n'a été attribué pour Rhizophora harrisonii.<br />
Toutes les espèces de mangroves sont répandues dans les néotropiques <strong>et</strong> en Afrique de l'Ouest. La<br />
fougère dorée <strong>et</strong> la mangrove rouge sont considérées comme étant courantes sur certaines parties de leur<br />
habitat, alors que Rhizophora racemosa présente une distribution plus irrégulière.<br />
Habitat de prédilection : la distribution de l'habitat <strong>et</strong> la préférence pour les espèces de mangroves ci-dessus<br />
sont décrites dans la Section <strong>13</strong>.3.4. En résumé, la mangrove rouge de grande taille <strong>et</strong> de taille moyenne se<br />
trouve généralement en bordure des chenaux de marée, <strong>et</strong> le long des principaux estuaires lorsque la<br />
salinité de l’eau est faible, <strong>et</strong> les flux de marée sont quotidiens. La mangrove rouge naine forme une zone<br />
de transition entre la mangrove rouge de taille moyenne <strong>et</strong> la mangrove noire, plus en altitude <strong>et</strong> plus à<br />
l’intérieur des terres, qui est adaptée à des conditions plus sèches <strong>et</strong> à des degrés de salinité plus élevés.<br />
Emplacements au sein de la zone d’étude : sur l'Île Kabak, la mangrove est concentrée le long des<br />
estuaires, les chenaux de rivière <strong>et</strong> les chenaux de marée (1) . Sur les quatre classes de mangroves<br />
cartographiées, la mangrove noire domine, suivie de la mangrove rouge naine puis de la mangrove rouge de<br />
grande taille <strong>et</strong> de taille moyenne.<br />
Menaces : les menaces pesants sur les mangroves sont décrites dans la section Mangroves en tant<br />
qu'habitats. Elles incluent le changement de l’utilisation des terres <strong>et</strong> la destruction pour le bois.<br />
(1) Proj<strong>et</strong> <strong>Simandou</strong> — État de référence du milieu aquatique – Site des installations portuaires. Rapport présenté à SNC-Lavalin -<br />
Environnement par Environnement Illimité inc. 242 pages <strong>et</strong> 10 annexes.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-47
Arbres de mangrove – Valeur moyenne<br />
Aucune espèce de haute valeur identifiée. La plupart des espèces sont relativement répandues, bien<br />
qu'elles soient actuellement en baisse en raison des pressions du développement telles que l'exploitation<br />
agricole, <strong>et</strong> les mangroves créent d'importants habitats pour diverses espèces <strong>marine</strong>s <strong>et</strong> terrestres.<br />
Autres plantes <strong>marine</strong>s<br />
Les études d’état initial n'ont identifié aucune herbe <strong>marine</strong> ni aucune macroalgue dans la zone d’étude du<br />
port. L'absence de plantes <strong>marine</strong>s reflète probablement le caractère très turbide <strong>et</strong> à énergie modérée des<br />
eaux près de la côte. Les plantes <strong>marine</strong>s benthiques ont besoin d'une eau suffisamment claire pour<br />
perm<strong>et</strong>tre la photosynthèse. Les herbes <strong>marine</strong>s croissent dans des eaux peu profondes <strong>et</strong> relativement<br />
claires dans des environnements de faible énergie <strong>et</strong> les macroalgues prospèrent généralement sur des<br />
substrats durs dans des environnements de faible turbidité.<br />
<strong>13</strong>.3.6.8 Résumé des informations sur la faune<br />
L'étude des impacts ci-dessous désigne les groupes d'espèces basés sur leur valeur, bien que des espèces<br />
spécifiques aient été mises en évidence le cas échéant (selon la description fournie dans la Section <strong>13</strong>.3.6).<br />
Le Tableau <strong>13</strong>.10 présente un résumé des principales espèces faunistiques de valeur élevée ou moyenne<br />
décrites ci-dessus, dont la présence est attestée ou probable dans les habitats marins <strong>et</strong> littoraux situés<br />
dans la zone d’étude du port, <strong>et</strong> qui peuvent être affectées par le Proj<strong>et</strong>. Les espèces présentées dans le<br />
Tableau <strong>13</strong>.10 ont été sélectionnées dans l'Annexe <strong>13</strong>A : Liste préliminaire des espèces <strong>marine</strong>s de la zone<br />
d’étude du port, en fonction de leur préférence d'habitat (marin) <strong>et</strong> de leur catégorie de l'UICN (En danger<br />
critique, En danger, Vulnérable <strong>et</strong> Quasi menacée).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-48
Tableau <strong>13</strong>.10 Résumé de la valeur, des raisons justifiant la valeur attribuée <strong>et</strong> de l’habitat abritant l’espèce<br />
Nom scientifique Nom commun<br />
Mammifères marins<br />
Balaenoptera<br />
borealis<br />
Balaenoptera<br />
musculus<br />
Balaenoptera<br />
physalus<br />
Phys<strong>et</strong>er<br />
macrocephalus<br />
Sousa teuszii Dauphin à bosse de<br />
l’Atlantique<br />
Trichechus<br />
senegalensis<br />
Oiseaux<br />
Raisons<br />
justificatives<br />
Statut<br />
de<br />
l’UICN<br />
À<br />
habitat<br />
limité<br />
Évaluation de la valeur de l’EISE Observée / présence probable Habitats dans lequel vit l’espèce<br />
Rorqual boréal EN Non Élevée Présence probable Surtout présent dans l'habitat pélagique<br />
hauturier mais rarement présent dans la<br />
région côtière.<br />
Baleine bleue EN Non Élevée Présence probable Surtout présent dans l'habitat pélagique<br />
hauturier mais rarement présent dans la<br />
région côtière.<br />
Rorqual commun EN Non Élevée Présence probable Surtout présent dans l'habitat pélagique<br />
hauturier mais rarement présent dans la<br />
région côtière.<br />
Grand cachalot VU Non Moyenne Présence probable Surtout présent dans l'habitat pélagique<br />
hauturier mais rarement présent dans la<br />
région côtière.<br />
Lamantin ouestafricain<br />
VU Non Moyenne Présence probable Surtout présent dans l'habitat pélagique<br />
hauturier mais rarement présent dans la<br />
région côtière <strong>et</strong> dans les estuaires.<br />
VU Non Moyenne Présence probable Surtout présent dans les habitats<br />
estuariens <strong>et</strong> les mangroves<br />
Numenius arquata Courlis cendré NT Non Moyenne Observée Surtout présent dans les habitats<br />
intertidaux (par exemple, les vasières)<br />
mais peut être également rencontré<br />
dans les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens <strong>et</strong><br />
dans les mangroves.<br />
Reptiles marins <strong>et</strong> littoraux<br />
Car<strong>et</strong>ta car<strong>et</strong>ta Tortue caouanne EN Non Élevée Présence probable Surtout présente dans l'habitat<br />
pélagique hauturier mais parfois<br />
rencontrée dans la région côtière ou sur<br />
les plages sableuses.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-49
Nom scientifique Nom commun<br />
Raisons<br />
justificatives<br />
Statut<br />
de<br />
l’UICN<br />
À<br />
habitat<br />
limité<br />
Évaluation de la valeur de l’EISE Observée / présence probable Habitats dans lequel vit l’espèce<br />
Chelonia mydas Tortue verte EN Non Élevée Observée Surtout présente dans l'habitat<br />
pélagique hauturier mais parfois<br />
rencontrée dans la région côtière ou sur<br />
les plages sableuses.<br />
Er<strong>et</strong>mochelys<br />
imbricata<br />
Lepidochelys<br />
olivacea<br />
Dermochelys<br />
coriacea<br />
Poissons<br />
Dasyatis margarita Pastenague<br />
Marguerite<br />
Tortue à écailles CR Non Élevée Observée Surtout présente dans l'habitat<br />
pélagique hauturier mais parfois<br />
rencontrée dans la région côtière ou sur<br />
les plages sableuses.<br />
Tortue olivâtre VU Non Moyenne Observée Surtout présente dans l'habitat<br />
pélagique hauturier mais parfois<br />
rencontrée dans la région côtière ou sur<br />
les plages sableuses.<br />
Tortue luth CR Non Élevée Présence probable Surtout présente dans l'habitat<br />
pélagique hauturier mais parfois<br />
rencontrée dans la région côtière ou sur<br />
les plages sableuses.<br />
EN Non Élevée Observée Peut être présente dans les habitats<br />
marins <strong>et</strong> estuariens.<br />
Epinephelus aeneus Mérou blanc NT Non Moyenne Observée Peut être présente dans les eaux<br />
estuariennes, côtières <strong>et</strong>/ou hauturières.<br />
Pristis pectinata Poisson-scie CR Non Élevée Présence probable Peut être présente dans les eaux<br />
estuariennes, côtières <strong>et</strong>/ou hauturières.<br />
Pristis perrott<strong>et</strong>i Requin-scie CR Non Élevée Présence probable Peut être présente dans les eaux<br />
estuariennes, côtières <strong>et</strong>/ou hauturières.<br />
Rhinobatos<br />
albomaculatus<br />
Rhinobatos<br />
cemiculus<br />
Poisson-guitare à<br />
lunaires<br />
Guitare de mer<br />
fouisseuse<br />
VU Non Élevée Présence probable Peut être présente dans les eaux<br />
côtières <strong>et</strong> près de la côte.<br />
EN Non Élevée Observée Peut être présente dans les eaux<br />
côtières <strong>et</strong> près de la côte.<br />
Rhinobatos irvinei Raie-guitare d'Irvine VU Non Moyenne Présence probable Peut être présente près de la côte.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-50
Nom scientifique Nom commun<br />
Rhinobatos<br />
rhinobatos<br />
Guitare de mer<br />
commune<br />
Raisons<br />
justificatives<br />
Statut<br />
de<br />
l’UICN<br />
À<br />
habitat<br />
limité<br />
Évaluation de la valeur de l’EISE Observée / présence probable Habitats dans lequel vit l’espèce<br />
EN Non Élevée Présence probable Peut être présente dans les eaux<br />
côtières <strong>et</strong>/ou hauturières.<br />
Rhinoptera bonasus Mourine américaine NT Non Moyenne Observée Peut être présente dans les eaux<br />
côtières <strong>et</strong> estuariennes.<br />
Rhynchobatus<br />
luebberti<br />
Poisson-paille<br />
africain<br />
EN Non Élevée Présence probable Peut être présente dans les habitats<br />
côtiers <strong>et</strong> près de la côte.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-51
<strong>13</strong>.4 Étude d’impacts<br />
<strong>13</strong>.4.1 Introduction<br />
C<strong>et</strong>te section présente les résultats de l’étude d’impacts du Port de <strong>Simandou</strong> sur la biodiversité <strong>marine</strong>, tel<br />
que décrit à la Section <strong>13</strong>.3. Les impacts sont jugés directs ou indirects, comme montré ci-dessous <strong>et</strong> décrit<br />
dans les Tableaux <strong>13</strong>.11 <strong>et</strong> <strong>13</strong>.12, <strong>et</strong> évalués par rapport aux critères de valeur <strong>et</strong> de magnitude indiqués au<br />
Tableau <strong>13</strong>.2 (pour les habitats) <strong>et</strong> au Tableau <strong>13</strong>.3 (pour la faune <strong>et</strong> la flore).<br />
Les impacts directs sont classés comme suit :<br />
perte d’habitat du fait de l’occupation des terres pour la construction du port (y compris la MOF, le<br />
dragage de chenaux de navigation <strong>et</strong> les zones de rej<strong>et</strong> des matériaux de dragage) ;<br />
blessures ou mortalité directes des espèces résultant de collisions avec les navires <strong>et</strong> de l’équipement ;<br />
bruits <strong>et</strong> vibrations (sous-marins <strong>et</strong> atmosphériques) ;<br />
altération de la qualité de l’eau ;<br />
altération de la qualité des sédiments ; <strong>et</strong><br />
perturbation due à l’éclairage.<br />
Les impacts indirects comprennent les impacts secondaires résultant de problèmes tels que :<br />
perte d’habitat en dehors du port, de la MOF <strong>et</strong> de l’emprise des chenaux de navigation ;<br />
introduction d’espèces exogènes invasives ;<br />
accès induit (pressions accrues sur les ressources naturelles) ; <strong>et</strong><br />
événements exceptionnels, tels que des déversements accidentels.<br />
L’évaluation de l’importance de l’impact est menée en considérant la valeur attribuée <strong>et</strong> la magnitude prédite<br />
de chaque type d’impact direct <strong>et</strong> indirect. Bien des impacts interviendront dès la phase de construction du<br />
port <strong>et</strong> se poursuivront tout au long de la phase d’exploitation. Si des impacts différents sont anticipés aux<br />
phases de construction <strong>et</strong> d’exploitation du proj<strong>et</strong>, leur importance est considérée séparément ; sinon, les<br />
impacts de la construction <strong>et</strong> de l’exploitation sont évalués conjointement. Le cas échéant, les impacts<br />
directs <strong>et</strong> indirects énumérés ci-dessus sont évalués pour chaque type d’habitat, puis pour les groupes de<br />
taxons susceptibles d’être impactés. Dans le cadre de c<strong>et</strong>te étude, la mangrove est considérée comme un<br />
habitat.<br />
Tableau <strong>13</strong>.11 Résumé des impacts directs évalués<br />
Perte d’habitat Occupation <strong>et</strong> enlèvement du fond marin <strong>et</strong> des habitats du littoral pour le port, le chenal<br />
d’accès <strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> des matériaux de dragage entraînant : la perte d’habitats du fond marin dont<br />
dépendent les espèces de poissons <strong>et</strong> d’invertébrés ; <strong>et</strong> la perte d’habitats du littoral, y compris<br />
les vasières intertidales, les bancs de sable <strong>et</strong> les mangroves, qui ont de l’importance pour un<br />
large éventail d’espèces en tant qu’aires d’alimentation, de repos, de reproduction <strong>et</strong><br />
d’alevinage.<br />
Mortalité <strong>et</strong><br />
blessures des<br />
animaux sauvages<br />
Perturbation de la faune aux environs du port <strong>et</strong> du chenal d’accès. Mortalité <strong>et</strong> blessures<br />
directes affectant les spécimens qui entrent en collision avec les navires ou sont entraînés<br />
dans leur sillage, y compris les dragues.<br />
Bruit Réactions comportementales <strong>et</strong> physiques de la faune au bruit associé aux activités portuaires.<br />
Altération de la<br />
qualité de l’eau<br />
Altération de la<br />
qualité des<br />
sédiments<br />
Réaction des espèces <strong>marine</strong>s à l’altération de la qualité de l’eau résultant des activités de<br />
dragage <strong>et</strong> portuaires<br />
Réaction des espèces <strong>marine</strong>s à l’altération de la qualité des sédiments résultant des activités<br />
de dragage <strong>et</strong> portuaires<br />
Éclairage artificiel Réactions comportementales de la faune à l’éclairage associé au Proj<strong>et</strong><br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-52
Tableau <strong>13</strong>.12 Résumé des impacts indirects évalués<br />
Perte indirecte<br />
d’habitat<br />
Espèces exogènes<br />
invasives<br />
Accès induit<br />
(pressions accrues<br />
sur les ressources<br />
naturelles)<br />
La modification du régime hydrodynamique <strong>et</strong> sédimentaire pourrait entraîner la perte directe<br />
d’habitats du fait de l’érosion ou de la sédimentation. La perte de connectivité hydraulique<br />
dans les systèmes de mangroves pourrait entraîner la disparition d’autres zones de mangrove.<br />
Les impacts sur les habitats pourraient entraîner des changements en termes d’abondance <strong>et</strong><br />
de distribution des espèces qu’ils abritent.<br />
Introduction d’espèces exogènes invasives qui concurrencent <strong>et</strong> prennent le dessus sur les<br />
espèces natives, entraînant des changements au niveau de la composition des espèces <strong>et</strong> la<br />
dégradation de l’habitat, ainsi qu’un changement potentiel dans la composition des populations.<br />
Un accès accru des populations humaines peut entraîner une perte supplémentaire d’habitat<br />
de mangrove du fait de la conversion des terres pour les cultures. La présence humaine<br />
accrue augmentera également les pressions exercées sur les zones de pêche existantes.<br />
Déch<strong>et</strong>s Les détritus ou les déch<strong>et</strong>s introduits dans l’environnement marin, estuarien <strong>et</strong> littoral peuvent<br />
potentiellement causer un préjudice à la faune <strong>marine</strong> <strong>et</strong> à l’avifaune qui les ingèrent, se<br />
r<strong>et</strong>rouvent piégées ou enchevêtrées dedans. Les déch<strong>et</strong>s alimentaires rej<strong>et</strong>és attireront<br />
également la vermine <strong>et</strong> les oiseaux grégaires dans la localité, entraînant potentiellement le<br />
déplacement des espèces locales.<br />
Évènements<br />
exceptionnels –<br />
Déversements<br />
Lors de déversements accidentels liés aux navires <strong>et</strong> de fuites intervenant dans les installations<br />
portuaires lors du transfert de carburant, des matières polluantes risquent d’être libérées dans<br />
l’environnement marin <strong>et</strong> littoral ; ceci pourrait avoir un impact sur la qualité de l’eau <strong>et</strong> les<br />
habitats du littoral, <strong>et</strong> affecter les écosystèmes de l'environnement marin, de l’estuaire <strong>et</strong> du<br />
littoral.<br />
<strong>13</strong>.4.2 Impacts directs : Perte d’habitat<br />
<strong>13</strong>.4.2.1 Vue d’ensemble<br />
La perte d’habitat interviendra du fait du dragage du lit de la rivière <strong>et</strong> du fond marin, aux endroits où les<br />
sédiments seront rej<strong>et</strong>és au large <strong>et</strong> dans les lieux requis pour l’accès à l’interface entre mer/rivière <strong>et</strong> terres.<br />
Les impacts de la perte directe d’habitat sont évalués conjointement pour les phases de construction <strong>et</strong><br />
d’exploitation, dans la mesure où le dragage, y compris le dragage d’entr<strong>et</strong>ien, <strong>et</strong> les rej<strong>et</strong>s associés de<br />
matériaux de dragage, interviendront régulièrement tout au long du cycle de vie du proj<strong>et</strong>. Le dragage<br />
d’entr<strong>et</strong>ien a généralement moins d’impacts directs pour les populations benthiques, étant donné que des<br />
activités de dragage sont déjà intervenues dans son emprise ; de plus, en fonction de la fréquence du<br />
dragage, les populations <strong>marine</strong>s dans c<strong>et</strong>te emprise ne seront pas aussi bien établies, ni représentatives<br />
des populations « naturelles » se trouvant dans les zones proches non draguées. Les estimations actuelles<br />
pour le proj<strong>et</strong> du port indiquent la nécessité d’un dragage annuel des chenaux d’accès pour la navigation, ce<br />
qui empêchera les populations benthiques de s’établir à long terme dans l’emprise de ces zones entre deux<br />
cycles de dragage.<br />
C<strong>et</strong>te étude examine également les zones <strong>marine</strong>s <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>s occupées en permanence par la MOF, afin<br />
d’évaluer le cumul des impacts résultant du proj<strong>et</strong> du port <strong>et</strong> de l’exploitation continue de la MOF.<br />
On estime à 19 km 2 la superficie totale de la zone draguée pour le chenal d’approche <strong>et</strong> le port, ce qui<br />
équivaut à 160 Mm 3 de matériaux de dragage pendant la construction ; sur ce volume, on estime que<br />
14 Mm 3 auront déjà été dragués pendant la construction de la MOF. On estime pour l’instant que le dragage<br />
d’entr<strong>et</strong>ien représente 20-50 Mm 3 en plus par an. La conception de la zone de dragage vise en partie à<br />
minimiser les opérations de dragage (en volume <strong>et</strong> en superficie).<br />
La zone de rej<strong>et</strong> des matériaux de dragage (indiquée à la Figure <strong>13</strong>.1) fait approximativement 15 km 2 ; elle<br />
est destinée au rej<strong>et</strong> des sédiments de dragage provenant à la fois des phases de construction <strong>et</strong><br />
d’exploitation du port. D’autres sites de rej<strong>et</strong> seront identifiés, le cas échéant, pendant la phase<br />
d’exploitation. Le rej<strong>et</strong> des matériaux de dragage interviendra en continu tout au long de la phase de<br />
construction, mais par intermittence pendant la phase d’exploitation ; à chaque programme de dragage, les<br />
dragues rej<strong>et</strong>teront leur chargement à des emplacements variables au sein de la zone de rej<strong>et</strong>. Une fois<br />
rej<strong>et</strong>és, les sédiments se déposent sur le fond marin <strong>et</strong> l’étouffent. Le panache descendant se répandra<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-53
latéralement. On estime que le dragage pendant la construction s’étalera sur une période de 36 mois, <strong>et</strong><br />
utilisera jusqu’à sept dragues simultanément.<br />
Au total, 8 ha de mangroves seront mis à nu dans l’emprise de la MOF. La construction du quai pour<br />
l’exportation ne nécessitera pas la mise à nu d’autres zones de mangroves le long du quai.<br />
<strong>13</strong>.4.2.2 Perte d’habitat<br />
Habitat benthique au large<br />
Le dragage des zones au large du chenal d’accès <strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> des matériaux de dragage se traduiront par une<br />
perte directe d’habitat benthique au large, pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation. Du fait du dragage <strong>et</strong> du<br />
rej<strong>et</strong> des matériaux, la perte d’habitat de fond marin sera totale dans c<strong>et</strong>te emprise, puisque, dans la zone<br />
de dragage, le fond marin sera complètement enlevé tandis que, dans la zone identifiée pour le rej<strong>et</strong>, il sera<br />
étouffé sous les matériaux de dragage déversés. Le dragage d’entr<strong>et</strong>ien interviendra à intervalles réguliers<br />
sur tout le cycle de vie du proj<strong>et</strong>, ce qui empêchera l’habitat benthique de se rétablir complètement ; la perte<br />
directe d’habitat benthique au large sera donc à long terme. Entre deux événements de dragage, les<br />
espèces benthiques opportunistes commenceront à recoloniser le fond marin (1) ; toutefois, le rétablissement<br />
de la diversité des espèces prendra plus longtemps. L’habitat benthique au large est très étendu dans la<br />
région ouest africaine <strong>et</strong> au sein de la zone d’étude.<br />
L’habitat benthique du large est très commun <strong>et</strong> répandu en Afrique de l’Ouest. La magnitude de la perte<br />
directe d’habitat benthique au large est jugée moyenne, car un faible pourcentage d’habitat benthique<br />
disparaîtra sous l’emprise du dragage <strong>et</strong> de la zone de rej<strong>et</strong> des matériaux de dragage, affectant la<br />
fonctionnalité de toute la zone ; cependant, la viabilité à long terme de l’habitat <strong>et</strong> des espèces qu’il abrite<br />
n’est pas menacée.<br />
Les habitats de fonds marins au large sont de valeur faible. La magnitude de l’impact d’une perte directe<br />
d’habitat des fonds marins sur les habitats benthiques au large est jugée moyenne. L’impact sera donc<br />
d’importance mineure avant atténuation.<br />
Habitats côtier <strong>et</strong> estuarien<br />
Le dragage pour le chenal d’accès de la partie côtière <strong>et</strong> de l’estuaire, pour le bassin de r<strong>et</strong>ournement <strong>et</strong> les<br />
mouillages résultera en une perte directe d’habitat côtier <strong>et</strong> estuarien pendant la phase de construction <strong>et</strong><br />
d’exploitation. Les impacts directs de la perte d’habitat côtier <strong>et</strong> estuarien (sans compter les habitats du<br />
littoral qui sont examinés ci-dessous) feront intervenir les mêmes mécanismes que pour l’environnement<br />
benthique au large. Comme c’est le cas pour l’environnement au large, on anticipe que le rétablissement de<br />
l’habitat benthique côtier n’interviendra pas complètement sous l’emprise du dragage, car le dragage<br />
d'entr<strong>et</strong>ien sera réalisé à intervalles réguliers tout au long du cycle de vie du proj<strong>et</strong>. Un certain nombre<br />
d’espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> élevée sont présentes dans l’habitat côtier <strong>et</strong> estuarien, qui renferme une<br />
biodiversité relativement riche. Un pourcentage d’habitat côtier <strong>et</strong> estuarien, au sein de la zone d’étude du<br />
port, disparaîtra définitivement, surtout l’habitat benthique dans l’estuaire (voir la Figure <strong>13</strong>.1) ; une<br />
modification de l’abondance <strong>et</strong> de la diversité locales des espèces pourrait en résulter, surtout sur les<br />
populations locales qui se sont adaptées à l’estuaire de la Morebaya. Toutefois, comme les habitats côtiers<br />
<strong>et</strong> estuariens sont largement répandus en Afrique de l’Ouest, certaines espèces mobiles qui ne sont pas<br />
limitées à l’estuaire de la Morebaya pourraient trouver un autre habitat comparable à proximité.<br />
L’habitat côtier <strong>et</strong> estuarien abrite toute une variété d’espèces de valeur élevée <strong>et</strong> moyenne. La magnitude<br />
de la perte directe d’habitat côtier <strong>et</strong> estuarien est jugée moyenne, puisqu’un pourcentage significatif<br />
d’habitat benthique local disparaîtra sous l’emprise de la zone de dragage, affectant de façon permanente la<br />
(1) Newell, R.C., Seiderer, L.J. <strong>et</strong> Hitchcock, D.R. (1998). The impact of dredging works in coastal waters: A review of the sensitivity to<br />
disturbance and subsequent recovery of biological resources on the sea bed. Oceanography and Marine Biology: an Annual Review<br />
1998, 36,127-178.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-54
fonctionnalité de toute c<strong>et</strong>te zone ; cependant, la viabilité à long terme de l’habitat <strong>et</strong> des espèces qui en<br />
dépendent n’est pas menacée.<br />
Les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens sont de moyenne valeur. La magnitude de l’impact sur les habitats<br />
côtiers <strong>et</strong> estuariens sera moyenne. L’impact anticipé est donc d’importance modérée avant atténuation.<br />
Vasières intertidales <strong>et</strong> bancs de sable<br />
Un certain nombre de bancs de sable <strong>et</strong> un pourcentage de vasières disparaîtront directement sous<br />
l’emprise du dragage du chenal d’accès. La perte de c<strong>et</strong> habitat sera définitive, puisque le chenal sera<br />
entr<strong>et</strong>enu en profondeur tout au long du cycle de vie du proj<strong>et</strong>. D’autres pertes indirectes pourraient<br />
également intervenir (voir la Section <strong>13</strong>.4.8). La perte concernera seulement un p<strong>et</strong>it pourcentage de<br />
vasières <strong>et</strong> de bancs de sable, qui sont courants au sein de la zone d’étude du port <strong>et</strong> dans l’ensemble de la<br />
région,<br />
Les vasières <strong>et</strong> bancs de sable abritent des espèces qui sont adaptées à ce type d’habitat spécifique (par<br />
exemple, échassiers, poissons <strong>et</strong> invertébrés). La magnitude de la perte directe des vasières <strong>et</strong> bancs de<br />
sable est jugée faible car, même si la superficie disponible diminuera localement, la viabilité à long terme de<br />
l’habitat dans l’ensemble <strong>et</strong> des espèces qui en dépendent n’est pas menacée.<br />
Les vasières intertidales <strong>et</strong> bancs de sable sont jugés de valeur moyenne. La magnitude de l’impact de la<br />
perte directe des habitats intertidaux est jugée faible. L’impact anticipé est donc d’importance mineure<br />
avant atténuation.<br />
Habitats des plages sableuses<br />
Aucune perte directe des plages sableuses ne sera engendrée par les activités portuaires ; par conséquent,<br />
aucun impact dû à une perte directe de l'habitat n'est prévu. Les impacts dus à une perte indirecte des<br />
plages sableuses sont étudiés dans la Section <strong>13</strong>.4.8.<br />
Habitats de mangrove<br />
La perte directe de l’habitat de mangrove se produira sur le site de la MOF <strong>et</strong> sur le site du port. Dans le<br />
cadre de l’EISE de la MOF, la perte de mangrove est estimée à approximativement 8 ha. À ce chiffre,<br />
viennent s’ajouter 58 hectares supplémentaires de mangrove dans le périmètre portuaire, qui seraient<br />
perdus du fait de la construction <strong>et</strong> des exigences d’accès, même si la totalité des 58 ha ne seront<br />
vraisemblablement pas mis à nu. La perte de mangrove interviendra près du site de la MOF, le long du quai<br />
d'exportation <strong>et</strong> du corridor du convoyeur, <strong>et</strong> près de la boucle ferroviaire. Pour la plupart, la mangrove se<br />
trouvant dans la zone d’étude est déjà altérée du fait d’activités anthropiques <strong>et</strong> constitue un habitat<br />
secondaire dégradé. La perte à l’emplacement du port représente une perte significative de l’habitat total de<br />
mangrove dans la zone immédiate, qui n’est pas abondant aux environs immédiats du port. Cependant, à<br />
l’échelle de la région, d’autres habitats de mangrove comparables sont disponibles.<br />
L’habitat de mangrove est jugé de valeur moyenne car il abrite des espèces spécifiquement adaptées à ce<br />
type d’habitat <strong>et</strong> des populations hautement spécialisées (1) <strong>et</strong> riches en biodiversité. Les mangroves<br />
fournissent également des aires de frai <strong>et</strong> d'alevinage pour une variété d’espèces de poissons <strong>et</strong><br />
d’invertébrés (2) . La magnitude de la perte directe d’habitat de mangrove est jugée moyenne, vu qu’un<br />
pourcentage de l’habitat disparaîtra sous l’emprise du port ; cependant, la viabilité à long terme de l’habitat<br />
(1) Project <strong>Simandou</strong> - Étude de caractérisation sociale <strong>et</strong> environnementale de base pour le port – Rapport provisoire. Dossier N° :<br />
604917. SNC Lavalin Environnement, Décembre 2008.<br />
(2) Mangrove.org (n.d.) Ecological Importance of Mangrove Habitat. Disponible sur : http://mangrove.org/video/Mangroves.pdf<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-55
de mangrove dans la rivière Morebaya <strong>et</strong> sur l’Île Kabak, y compris les espèces qui en dépendent, n’est pas<br />
menacée.<br />
Les habitats de mangrove sont donc considérés comme ayant une valeur moyenne. La magnitude de<br />
l’impact de la perte directe d’habitat de mangrove est jugée moyenne. L’impact anticipé est donc<br />
d’importance modérée avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.2.3 Impact de la perte d’habitat sur la faune<br />
Mammifères marins<br />
Les espèces de cétacés susceptibles d’être présentes en Afrique de l'Ouest ont une vaste aire de<br />
distribution <strong>et</strong> ne devraient pas fréquenter régulièrement la zone d’étude du port. La magnitude de l’impact<br />
de la perte directe d’habitat est donc jugée négligeable ; c<strong>et</strong> impact n’est pas pris en compte dans le reste de<br />
l’étude.<br />
Cependant, le lamantin ouest africain est considéré comme une espèce de valeur moyenne, car classée<br />
espèce Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN ; on sait que les zones de mangrove sont une aire<br />
d’alimentation de l’espèce <strong>et</strong> un pourcentage de l’habitat local de mangrove disparaîtra pendant la<br />
construction du port. Il existe en Guinée un habitat très vaste adapté pour le lamantin, une espèce dont on<br />
sait qu’elle fréquente l’ensemble de la région (1) (2) ; cependant, comme le lamantin ouest africain est un<br />
animal très discr<strong>et</strong>, il n'a été observé que rarement aux environs du site proposé pour le port. Étant donné<br />
les déplacements saisonniers probables effectués par les lamantins (voir la Section <strong>13</strong>.3.6.2) <strong>et</strong> la présence<br />
d’habitat adapté aux environs du port, une démarche prudente est adoptée en partant du principe que les<br />
lamantins ouest africains sont présents dans la zone d’étude du Proj<strong>et</strong>. La perte directe de mangroves<br />
entraînerait donc le déplacement des lamantins ouest africains vers un habitat à proximité qui serait moins<br />
bien adapté ; ceci affecterait un groupe local de lamantins, puisque ceux-ci se reposent en p<strong>et</strong>its groupes<br />
éparpillés de deux à six spécimens.<br />
Le lamantin ouest africain est considéré comme une espèce de valeur moyenne. La magnitude de la<br />
perte directe de l’habitat de mangrove sur le lamantin ouest africain est jugée moyenne. L’impact anticipé<br />
est donc d’importance modérée avant atténuation.<br />
Oiseaux marins<br />
Les habitats littoraux, y compris les vasières, les bancs de sable, les plages de sable <strong>et</strong> les mangroves,<br />
fournissent des zones importantes de nidification <strong>et</strong> d'alimentation pour de nombreuses espèces d'oiseaux.<br />
Les vasières aux environs du port sont des aires d’alimentation particulièrement importantes pour les<br />
échassiers. La perte directe d’habitat du littoral, <strong>et</strong> des populations benthiques associées, réduirait les aires<br />
d’alimentation <strong>et</strong> de nidification disponibles <strong>et</strong> entraînerait le déplacement de spécimens vers d’autres zones.<br />
Cependant, les espèces d’oiseaux recensées dans la zone d’étude ne se limitent pas aux environs<br />
immédiats du port <strong>et</strong> d’autres habitats comparables sont disponibles dans la région.<br />
Le courlis cendré notamment est une espèce de valeur moyenne, évaluée par l’UICN comme une espèce<br />
Quasi menacée. Tous les autres oiseaux marins dans la zone d’étude sont de valeur faible pour la<br />
biodiversité, car ils ne sont pas répertoriés par l’UICN, ni protégés en Guinée. La magnitude de la perte<br />
directe d’habitat sur les oiseaux est jugée faible, vu qu’un p<strong>et</strong>it pourcentage seulement de chaque espèce<br />
présente serait affecté, sans impact sur les populations proprement dites.<br />
(1) Cisse, I., Kpoghomou C.N., Diallo A., Dabo A., Bangoura C.A.K. (2006). Stratégie Préliminaire de Conservation du Lamantin Ouest<br />
Africain (Trichechus senegalensis). Plan de Rédaction des Rapports Nationaux. République de Guinée. W<strong>et</strong>lands International <strong>et</strong><br />
Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).<br />
(2) Powell, J. & Kouadio, A. (2008) Trichechus senegalensis. Dans : UICN 2011. Liste rouge de l’UICN des espèces menacées.<br />
Version 2011.1. . Consultée le 29 juill<strong>et</strong> 2011<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-56
Les espèces d’oiseaux marins sont jugées de valeur faible, hormis le courlis cendré qui est considéré<br />
comme une espèce de valeur moyenne. La magnitude de l’impact de la perte d’habitat est jugée faible.<br />
L’impact est donc jugé d’importance mineure pour le courlis cendré <strong>et</strong> non significatif pour toutes les<br />
autres espèces, avant atténuation.<br />
Reptiles marins<br />
Comme les plages ne subiront pas de perte directe, aucun impact résultant de la perte directe d’habitat n’est<br />
anticipé pour les tortues. Les impacts sur les tortues dus à la perte indirecte de l'habitat sont étudiés cidessous<br />
dans la Section <strong>13</strong>.4.8.2.<br />
Benthos<br />
La perte d’organismes benthiques sera causée par l’enlèvement direct des sédiments résultant du dragage<br />
des fonds marins, de l'étouffement des fonds marins sous les matériaux de dragage rej<strong>et</strong>és, ainsi que du<br />
panache de sédiments généré par les opérations de dragage <strong>et</strong> l'évacuation des matériaux de dragage sur<br />
les fonds marins. De nombreux organismes benthiques sont capables de survivre au-dessous d’une fine<br />
couche sédimentaire, ou bien ils pourront s’éloigner, se frayer un chemin à travers les sédiments ou<br />
déployer des siphons dans la colonne d’eau. Cependant, près de la drague <strong>et</strong> sur le site de rej<strong>et</strong> des<br />
matériaux de dragage, la sédimentation sera très étendue, entraînant la perte du benthos sous c<strong>et</strong>te<br />
emprise. On a constaté que les activités de dragage entraînaient une réduction de 30 à 70 % de la diversité<br />
des espèces, <strong>et</strong> une diminution correspondante de 40 à 95 % de l’abondance des spécimens (1) . Étant<br />
donné que la région est caractérisée par des niveaux de turbidité naturellement élevés, la population<br />
benthique devrait vraisemblablement être habituée à une certaine sédimentation, mais sans aller jusqu’à<br />
tolérer les niveaux élevés de sédimentation résultant du dragage <strong>et</strong> de l'évacuation des matériaux.<br />
La récupération des communautés benthiques suite aux perturbations dépend de la nature du nouveau<br />
sédiment, ainsi que de l’origine <strong>et</strong> du type d’animaux ou de végétaux recolonisant la zone. Les travaux de<br />
recherche ont montré que le ré-établissement de la communauté benthique dans les sédiments mous peut<br />
prendre jusqu’à trois ans (2) (voir la Figure <strong>13</strong>.12). Le dragage d’entr<strong>et</strong>ien sera toutefois réalisé à intervalles<br />
réguliers sur tout le cycle de vie du Proj<strong>et</strong>, ce qui empêchera le rétablissement compl<strong>et</strong> des populations sous<br />
l’emprise du dragage <strong>et</strong> de la zone de l'évacuation des matériaux entre deux opérations de dragage ; la<br />
faune caractéristique de ces zones changera, pour être dominée par des espèces opportunistes telles que<br />
les polychètes. Les taux de rétablissement sont normalement rapides dans les sédiments hautement<br />
perturbés des estuaires qui sont dominés par des espèces opportunistes <strong>et</strong> dans les zones de forte mobilité<br />
sédimentaire (3) , comme c’est le cas du chenal d’accès proposé. Il a été démontré que le dragage d’entr<strong>et</strong>ien<br />
avait un eff<strong>et</strong> à court terme sur les populations fauniques des sédiments boueux ; la population devrait<br />
commencer à se rétablir dans sa nouvelle structure dans le mois suivant. Le rétablissement partiel sur le<br />
site de rej<strong>et</strong> est possible car le volume de sédiments à éliminer pendant l’exploitation du port sera inférieur à<br />
celui de la phase de construction ; les zones au sein du site de rej<strong>et</strong> ne seraient probablement pas exposées<br />
au dépôt de sédiments à chaque programme de dragage d’entr<strong>et</strong>ien. Dans l’ensemble, on aura une<br />
diminution de la productivité benthique <strong>et</strong> une modification de la structure des populations sous l’emprise<br />
des zones de dragage <strong>et</strong> du site de rej<strong>et</strong> des matériaux.<br />
(1) Newell, R.C., Seiderer, L.J. <strong>et</strong> Hitchcock, D.R. 1998. The impact of dredging works in coastal waters: A review of the sensitivity to<br />
disturbance and subsequent recovery of biological resources on the sea bed. Oceanography and Marine Biology: an Annual Review<br />
1998, 36,127-178.<br />
(2) Newell, R.C., Seiderer, L.J. <strong>et</strong> Hitchcock, D.R. 1998. The impact of dredging works in coastal waters: A review of the sensitivity to<br />
disturbance and subsequent recovery of biological resources on the sea bed. Oceanography and Marine Biology: an Annual Review<br />
1998, 36,127-178.<br />
(3) UK Marine SACs Project. Disponible sur http://www.uk<strong>marine</strong>sac.org.uk/activities/ports/ph5_2_2.htm. Sur le site mai 2012<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-57
Figure <strong>13</strong>.12 Temps de récupération typiques des populations benthiques macrofauniques suite<br />
au dragage<br />
Source : Basé sur Newell <strong>et</strong> al (2004) (1).<br />
La magnitude de la perte directe d’habitat sur les organismes benthiques est jugée moyenne, puisqu’un<br />
pourcentage des populations benthiques au sein de la zone d’étude sera affecté, <strong>et</strong> un changement<br />
interviendra dans l’abondance <strong>et</strong> la distribution locales à long terme. Cependant, les populations benthiques<br />
<strong>et</strong> les espèces qui en dépendent sont largement répandues <strong>et</strong> abondantes ; elles sont donc considérées<br />
comme étant de valeur faible <strong>et</strong> ne seront pas affectées de manière significative.<br />
Toutes les espèces benthiques dans la zone d’étude du port sont considérées comme étant de valeur<br />
faible. La magnitude de l'impact est considérée comme étant moyenne. L’impact de la perte directe<br />
d’habitat sur les espèces benthiques est donc considéré comme étant d’importance mineure avant<br />
atténuation.<br />
Poissons<br />
Les espèces de poissons pourraient être déplacées du fait de la perte directe d’habitat, si les types d’habitat<br />
appropriés (en fonction de la profondeur <strong>et</strong> de la distribution granulométrique) <strong>et</strong> les sources d’alimentation<br />
disponibles se raréfient. La perte de sources d’alimentation benthique (tel que décrit ci-dessus) pourrait<br />
(1) Newell, R.C., Seiderer L.J., Simpson, N.M., <strong>et</strong> Robinson, J.E. (2004) ; Impacts of <strong>marine</strong> aggregate dredging on benthic macrofauna<br />
off the south coast of the United Kingdom. Journal of Coastal Research, 20(1), 115–125. West Palm Beach (Florida).<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-58
affecter la distribution des espèces de poissons des fonds. Cependant, peu d’espèces de poissons de<br />
valeur élevée pour la biodiversité seraient régulièrement présentes en grand nombre dans la zone d’étude.<br />
Les poissons susceptibles d’être présents dans l’emprise de la zone de dragage <strong>et</strong> de la zone de rej<strong>et</strong> des<br />
matériaux de dragage ont généralement de vastes aires d’alimentation ; seule une partie de leur cycle de vie<br />
se passe dans l’emprise du proj<strong>et</strong>, elles ne dépendent donc pas uniquement de la zone d’étude. Les<br />
habitats benthiques de la région sont des habitats courants sur une vaste étendue géographique, avec des<br />
habitats comparables à proximité. Comme décrit ci-dessus, la productivité benthique dans l’emprise du<br />
Proj<strong>et</strong> diminuera à long terme, puisque le dragage d’entr<strong>et</strong>ien empêchera le rétablissement compl<strong>et</strong> de<br />
l’habitat benthique après le dragage initial.<br />
Les espèces de poissons dans la zone d’étude ont une valeur faible, moyenne ou élevée, selon leur statut<br />
de conservation (voir la Section <strong>13</strong>.3.6 pour les espèces rentrant dans ces catégories). La magnitude de<br />
l’impact de la perte directe de l’habitat sur les poissons est jugée faible, puisque seul un faible pourcentage<br />
de poissons sera affecté, sans impact marqué sur les populations proprement dites.<br />
La magnitude de la perte directe d’habitat sur les espèces de poissons est jugée faible. Pour les espèces<br />
de poissons de valeur élevée, l’importance de l’impact est jugée modérée. Pour les espèces de poissons<br />
de valeur moyenne, l’importance de l’impact est jugée mineure avant atténuation. Pour les espèces de<br />
poissons de valeur faible, l’impact est jugé non significatif.<br />
<strong>13</strong>.4.3 Impacts directs : Mortalité <strong>et</strong> blessure des animaux<br />
<strong>13</strong>.4.3.1 Vue d’ensemble<br />
Les mammifères marins <strong>et</strong> les tortues risquent d’entrer en collision avec les navires du proj<strong>et</strong>, notamment les<br />
dragues, ce qui entraînerait des blessures mortelles ou non mortelles. De plus, les poissons <strong>et</strong> les tortues<br />
risquent d’être entraînés dans le sillage par la tête de dragage. Les impacts résultant des collisions <strong>et</strong> de<br />
l’entraînement sont susceptibles d’intervenir pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation ; c<strong>et</strong>te étude couvre<br />
donc les deux phases du Proj<strong>et</strong>.<br />
Mammifères marins<br />
Les navires du proj<strong>et</strong> pourraient entrer en collision avec des baleines, des dauphins <strong>et</strong> des lamantins ouest<br />
africains à l’entrée <strong>et</strong> à la sortie du port. Cependant, le risque de collisions entre les cétacés <strong>et</strong> les navires<br />
du proj<strong>et</strong> est faible, étant donné que de nombreuses espèces réagissent à la présence des navires en les<br />
évitant délibérément <strong>et</strong> qu’elles sont en général suffisamment mobiles pour éviter les collisions. Le plus<br />
grand risque de collision entre un cétacé <strong>et</strong> un navire intervient quand les navires se déplacent à grande<br />
vitesse. Selon les indications des chercheurs, si tous les types <strong>et</strong> toutes les tailles de navires sont<br />
susceptibles d’entrer en collision avec les baleines, les blessures les plus mortelles ou les plus graves sont<br />
causées par les grands navires (plus de 80 m de long) qui se déplacent à des vitesses supérieures à 14<br />
nœuds (1) . Les collisions se produisent rarement quand la vitesse des navires est inférieure à 10 nœuds.<br />
Sur les espèces de cétacés présentes en Guinée, beaucoup ne pénètrent que rarement dans les zones<br />
côtières ou dans les estuaires, car le trafic de navires y est probablement plus intense <strong>et</strong> les possibilités<br />
d’évitement sont limitées en raison de la faible profondeur des fonds <strong>et</strong> de la présence des rivages. La<br />
plupart des espèces sont présentes dans les eaux plus profondes au large, où elles auraient plus de<br />
chances d’arriver à éviter les navires. Le dauphin à bosse de l’Atlantique est la seule exception : c’est le<br />
cétacé potentiellement le plus à risque du fait de son penchant pour les habitats du littoral. Cependant, vu<br />
que les navires de transport du minerai se déplacent au large à environ 14 nœuds <strong>et</strong> qu’ils évolueront à des<br />
vitesses considérablement inférieures à l’intérieur des chenaux d’accès <strong>et</strong> dans d’autres zones du littoral, la<br />
probabilité de collision avec les cétacés est faible. De même, les dragues opèreront <strong>et</strong> transfèreront vers la<br />
zone de rej<strong>et</strong> des sédiments à des vitesses inférieures à 10 nœuds. D’autres navires du Proj<strong>et</strong> pourraient se<br />
(1) Laist, DW. Knowlton, AR., Mead, JG., Coll<strong>et</strong>, AS. <strong>et</strong> Podesta, M. (2001) Collisions b<strong>et</strong>ween ships and whales. Marine Mammal<br />
Science. 17(1): 35-75.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-59
déplacer à des vitesses supérieures à 14 nœuds, mais il s’agirait alors de navires de p<strong>et</strong>ite taille. Il importe<br />
de noter que les cétacés sont peu abondants dans la zone d’étude <strong>et</strong> que la fréquentation régulière de ces<br />
espèces n’est pas anticipée dans la zone d’étude du port.<br />
Les cétacés susceptibles d’être présents dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée,<br />
selon leur statut de conservation. Voir la Section <strong>13</strong>.3.6 pour les espèces rentrant dans ces catégories. La<br />
magnitude des collisions avec les cétacés est considérée faible, puisque seuls quelques spécimens seraient<br />
affectés globalement, sans impact significatif sur les populations proprement dites. En outre, la probabilité<br />
de collisions est très faible étant donné la vitesse anticipée des navires <strong>et</strong> la rar<strong>et</strong>é des occurrences de<br />
cétacés dans la zone d’étude du port.<br />
Les cétacés susceptibles d’être présents dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée,<br />
selon leur statut de conservation. La magnitude des collisions avec les cétacés est jugée faible. Avant<br />
atténuation, l’impact est donc jugé non significatif pour les espèces de valeur faible, d’importance<br />
mineure pour le dauphin à bosse de l’Atlantique <strong>et</strong> d’autres espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance<br />
modérée pour les espèces de valeur élevée.<br />
Le lamantin ouest africain pourrait être présent dans les criques de mangrove <strong>et</strong> les canaux de la rivière<br />
Morebaya ainsi que dans les eaux côtières ; il risque donc d’entrer en collision avec les navires du proj<strong>et</strong><br />
circulant dans la rivière <strong>et</strong> le long de la côte. Les lamantins peuvent être particulièrement vulnérables aux<br />
collisions avec les navires car ils se déplacent lentement. En l’absence d’information concernant le lamantin<br />
ouest africain, c<strong>et</strong>te évaluation se fonde sur les recherches concernant le lamantin des Caraïbes (Trichechus<br />
manatus), qui a une apparence <strong>et</strong> un comportement similaires (1) . Les blessures <strong>et</strong> la mortalité résultant de<br />
collisions avec les navires est un problème majeur affectant les lamantins des Caraïbes en Floride, dans les<br />
zones présentant un trafic très important de navires (2) . À peu près la moitié de la mortalité du lamantin des<br />
Caraïbes adulte est attribuable aux causes anthropiques, principalement des collisions avec les<br />
embarcations. Cela est significatif, car le taux de croissance de la population de lamantins est hautement<br />
sensible aux modifications du taux de survie des adultes. Outre les décès, les blessures qu’entraînent les<br />
collisions sur les lamantins sont également problématiques, car elles peuvent réduire les chances de<br />
reproduction des femelles blessées, <strong>et</strong> éliminer définitivement certains animaux de la population en âge de<br />
se reproduire (3) . Une sensibilité acoustique défaillante aux basses fréquences peut également contribuer au<br />
fait que les lamantins n’arrivent pas à détecter efficacement les bruits des bateaux, ni à éviter les<br />
collisions (4) .<br />
Le lamantin ouest africain est une espèce de valeur moyenne, car répertorié comme espèce Vulnérable sur<br />
la liste rouge de l’UICN. La magnitude des collisions sur les lamantins est jugée moyenne, car, même si la<br />
probabilité de collision est faible, une modification d’abondance au niveau local pourrait intervenir sur la<br />
durée de vie du Proj<strong>et</strong>.<br />
Le lamantin ouest africain est considéré comme une espèce de valeur moyenne. La magnitude de<br />
l’impact des collisions entre les navires du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> le lamantin ouest africain sera moyenne. L’impact<br />
anticipé est donc jugé d’importance modérée avant atténuation.<br />
Reptiles marins<br />
La présence de tortues <strong>marine</strong>s n’est pas anticipée aussi loin dans l’estuaire que le site du port. Cependant,<br />
des collisions pourraient se produire avec les navires à l’entrée <strong>et</strong> à la sortie du port, ou un risque<br />
(1) Reynolds, J.E. III <strong>et</strong> D.K. Odell. (1991) Manatees and dugongs. Facts on File, New York. 192pp.<br />
(2) Calleson, C.S. and Frohlich, R. (2007). Slower boat speeds reduce risks to manatees. Endangered Species Research, 3, 295-307.<br />
(3) Deutsch, C.J., Self-Sullivan, C. & Mignucci-Giannoni, A. 2008. Trichechus manatus. Dans : UICN 2011. Liste rouge de l’UICN des<br />
espèces menacées. Version 2011.1. . Consultée le 29 juill<strong>et</strong> 2011.<br />
(4) Gerstein, ER. Gerstein, L., Forsythe, SE. <strong>et</strong> Blue, JE. (1999) The underwater audiogram of the West Indian manatee (Trichechus<br />
manatus). Journal of the Acoustical Soci<strong>et</strong>y of America, Volume 105, Issue 6, pp. 3575-3583.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-60
d’entraînement des tortues dans le sillage des dragues. En cas de collision ou d’entraînement, les tortues<br />
pourraient être blessées mortellement, même dans le cas de navires se déplaçant à une vitesse relativement<br />
faible. Il a été montré dans une étude réalisée par Hazel <strong>et</strong> al. 2007) que la proportion de tortues vertes<br />
(Chelonia mydas) arrivant à fuir pour éviter un navire diminuait fortement avec l’augmentation de la vitesse<br />
des navires (1) .Les tortues fuyaient à des distances significativement plus faibles des navires circulant à<br />
vitesse modérée ou rapide, que lorsque les navires circulaient à vitesse lente. Il ne doit donc pas être<br />
attendu des tortues qu’elles évitent activement les collisions avec les navires se déplaçant à une vitesse<br />
supérieure à 4 km/h (2,2 nœuds) (2) .<br />
La probabilité qu’une tortue se repose dans le sillage d’un navire de dragage <strong>et</strong> le risque concomitant<br />
d’entraînement dans la tête de dragage est très faible. Cependant, en cas d’entraînement, il y aurait un<br />
risque de blessures ou de décès. Les études de suivi (3) relatives à l’entraînement des tortues par les<br />
dragues hydrauliques, menées aux États-Unis entre 1995 <strong>et</strong> 2008, suggèrent un taux maximum<br />
d’entraînement de 22 tortues par 1 000 000 m 3 de matériaux de dragage. Les tortues blanches ne sont pas<br />
présentes en grand nombre dans la zone d’étude du port ; cinq espèces de tortues sont connues pour<br />
fréquenter la région, d’où le risque potentiel d’impact négatif.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme ayant une<br />
valeur élevée pour la biodiversité, car classées comme espèce En danger par l’UICN ; la tortue olivâtre a<br />
une valeur moyenne, car classée comme espèce Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN. La magnitude de<br />
l’impact des collisions avec les navires <strong>et</strong> de l’entraînement sur les tortues de mer est faible, puisqu’on<br />
anticipe que seulement quelques spécimens seraient affectés, sans que la population soit affectée dans<br />
l’ensemble.<br />
Les tortues sont considérées comme une espèce de valeur élevée, hormis la tortue olivâtre qui a une<br />
valeur moyenne. La magnitude de l’impact des collisions avec les navires du proj<strong>et</strong> sur les tortues, en<br />
tenant compte de la probabilité de l’occurrence, est faible. L’impact est donc jugé d’importance mineure<br />
pour la tortue olivâtre <strong>et</strong> d’importance modérée pour la tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth<br />
<strong>et</strong> la tortue verte avant atténuation.<br />
Poissons<br />
Certains poissons pourraient être tués ou blessés s’ils étaient entraînés dans la tête de dragage. Les<br />
espèces de poissons des fonds qui se déplacent lentement sont les plus exposées au risque, car moins<br />
capables d’échapper facilement à la tête de dragage ; cependant, de nombreuses espèces de poissons<br />
pourront éviter délibérément la tête de dragage.<br />
Les espèces de poissons dans la zone d’étude du port sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon leur<br />
statut de conservation, tel que décrit à la Section <strong>13</strong>.3.6.5. La magnitude de l’impact direct des décès ou<br />
des blessures infligées aux poissons est jugée faible, puisque seul un p<strong>et</strong>it nombre de spécimens de<br />
certaines espèces de poissons sera affecté, sans impact sur les populations proprement dites.<br />
La magnitude de la mortalité ou des blessures directes infligées aux poissons est jugée faible. Avant<br />
atténuation, l’impact est jugé d’importance modérée pour les espèces de poissons de valeur élevée,<br />
d’importance mineure pour les espèces de poissons de valeur moyenne <strong>et</strong> non significatif pour les<br />
espèces de valeur faible.<br />
(1) Hazel. J. Lawler. I.R., Marsh. H. <strong>et</strong> Robson. S. (2007) Vessel speed increases collision risk for the green turtle Chelonia mydas.<br />
Endangered Species Research 3: 105–1<strong>13</strong>, 2007.<br />
(2) Hazel, J., Lawler, I.R., Marsh, H. <strong>et</strong> Robson, S. (2007) Vessel speed increases collision risk for the green turtle Chelonia mydas.<br />
Endangered Species Research 3: 105–1<strong>13</strong>, 2007.<br />
(3) Reine, K. <strong>et</strong> Clarke, D. (1998). Entrainment by hydraulic dredges-A review of potential impacts. Technical Note DOER-El. U.S.<br />
Army Corps of Engineers, Environmental Laboratory, Vicksburg, MS.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-61
<strong>13</strong>.4.4 Impacts directs : Bruit<br />
<strong>13</strong>.4.4.1 Vue d’ensemble<br />
Le bruit sous-marin peut affecter la distribution <strong>et</strong> le comportement des espèces, <strong>et</strong> potentiellement causer<br />
des lésions auditives. Les activités de construction <strong>et</strong> d’exploitation pourraient potentiellement affecter les<br />
espèces présentes dans les eaux profondes au large, dans les environnements côtiers <strong>et</strong> estuariens.<br />
Pendant la construction, le battage des pieux, le dragage, ainsi que les moteurs <strong>et</strong> les hélices des navires<br />
peuvent être des sources de bruit sous-marin. Le Tableau <strong>13</strong>.<strong>13</strong> indique les niveaux sonores sous-marins<br />
typiques qui résulteront des activités de construction du port. La modélisation de la propagation sonore du<br />
battage de pieux, opération qui n’interviendra qu’à la phase de construction dans la rivière Morebaya,<br />
suggère que les impacts du battage de pieux ne dépasseront pas le milieu aquatique de la rivière. Le<br />
battage de pieux constituera une source significative, mais incontournable, de bruit lors de la construction du<br />
port, puisque nécessaire à l’établissement d’une base de support de l’infrastructure ; ce type d’intervention<br />
sera également requis pour la construction, dans la rivière Morebaya, du quai sur pilotis pour l’exportation.<br />
Le battage de pieux interviendra 24 h/24 tout au long d’une période de neuf mois. Le Tableau <strong>13</strong>.<strong>13</strong> indique<br />
les niveaux sonores typiques associés au battage des pieux, mais les niveaux réels varient en fonction de la<br />
taille des pieux, de la méthode employée <strong>et</strong> de la géologie locale.<br />
Le bruit associé aux moteurs <strong>et</strong> hélices des navires sera permanent tout au long de la construction, puisque<br />
divers navires seront requis à c<strong>et</strong>te phase, notamment pour le transport des matériaux <strong>et</strong> engins de<br />
construction, des dragues, des navires d’approvisionnement <strong>et</strong> des pétroliers. Les caractéristiques exactes<br />
du bruit subaquatique des bateaux dépendent du type de bateau, de sa taille, du mode de propulsion, des<br />
données opérationnelles <strong>et</strong> de la vitesse, ainsi que de divers autres facteurs (1) . Le bruit provient en majeure<br />
partie du phénomène de cavitation des hélices, bien que les machines à bord <strong>et</strong> la turbulence autour de la<br />
coque puissent également contribuer à la transmission de bruits subaquatiques.<br />
Le bruit généré par les dragues dépend de leur statut opérationnel, de la méthode de dragage du fond marin<br />
utilisée, du type de sédiments <strong>et</strong> des méthodes employées pour le rej<strong>et</strong> (2) . En général, les activités les plus<br />
bruyantes sont associées à l’enlèvement des fonds marins, du fait de l’émission permanente de sons à large<br />
bande, principalement dans les basses fréquences. Les opérations de dragage pour la construction du port<br />
interviendront en permanence pendant 36 mois. Le Tableau <strong>13</strong>.<strong>13</strong> présente le bruit typique pour toute une<br />
gamme de dimensions de navires, comparables à ceux qui seraient utilisés pour la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation du port.<br />
Pendant l’exploitation du port, le dragage d’entr<strong>et</strong>ien, ainsi que les moteurs <strong>et</strong> les hélices des navires<br />
peuvent être des sources de bruit sous-marin. Le type d’impacts associés au bruit sera comparable à ceux<br />
résultant des navires <strong>et</strong> du dragage pendant la phase de construction du port, bien que l’on prévoie un<br />
nombre réduit de navires impliqués dans l’exploitation du port. Une fois que le port est opérationnel, il est<br />
prévu que deux navires de transport de minerai emprunteront la rivière Morebaya à intervalles de trois jours,<br />
auxquels viendront s’ajouter toute une variété de navires d’approvisionnement, de pétroliers <strong>et</strong> d’autres<br />
p<strong>et</strong>its navires. Le dragage d’entr<strong>et</strong>ien nécessitera un nombre réduit de navires, <strong>et</strong> sur une période plus<br />
courte que les opérations essentielles de dragage en vue de la construction du port.<br />
(1) Götz, T., Hastie, G., Hatch, L.T., Raustein, O., Southall, B.L., Tasker, M. <strong>et</strong> Thomsen, F. (2009) Overview of the impacts of<br />
anthropogenic underwater sound in the <strong>marine</strong> environment. OSPAR Commission Biodiversity Series.<br />
(2) Wyatt (2008). Joint Industry Programme on Sound and Marine Life Review of Existing Data on Underwater Sounds. Produced by<br />
the Oil and Gas Industry Issue 1.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-62
Tableau <strong>13</strong>.<strong>13</strong> Niveaux sonores typiques<br />
Source sonore Niveau sonore (dB re<br />
1μPa m) à 1 m<br />
Bateaux <strong>et</strong> navires de<br />
p<strong>et</strong>ite taille<br />
Navires de grande<br />
taille<br />
160 – 180 (valeur<br />
moyenne quadratique)<br />
180-190 (valeur<br />
moyenne quadratique)<br />
Dragage 168 – 186 (valeur<br />
moyenne quadratique)<br />
Battage de pieux 228 (Maximum)<br />
243 – 257 (Maximum-<br />
Maximum)<br />
Largeur de bande<br />
(Hz)<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-63<br />
Amplitude maximale<br />
(Hz)<br />
Durée (ms)<br />
20 - >10 000 >1 000 Continue<br />
6 - >30 000 >200 Continue<br />
30 - >20 000 100-500 Continue<br />
Remarque : voir le glossaire pour l’explication des différentes métriques de niveaux sonores.<br />
Source : OSPAR, 2009 (1)<br />
Mammifères marins<br />
20 - >20 000 100-500 Impulsion, 50<br />
Pour diverses espèces de mammifères marins, la réaction au bruit sous-marin dépendra de leurs capacités<br />
auditives <strong>et</strong> de la distance qui les sépare de la source sonore. De plus, la réaction comportementale des<br />
cétacés au bruit dépendra de l’âge du spécimen, de son état, de son comportement, de la saison, de son<br />
statut social <strong>et</strong> de son sexe (2) . Les eff<strong>et</strong>s comportementaux peuvent se manifester de diverses manières,<br />
allant d’une confirmation visible de la perception du bruit, par exemple un bref sursaut du cétacé, jusqu’à un<br />
comportement d’évitement prononcé <strong>et</strong> prolongé. Le plus souvent, les mammifères marins réagissent au<br />
bruit en modifiant leur comportement, que ce soit la direction <strong>et</strong>/ou la vitesse de leur déplacement, ou la<br />
modulation de niveaux sonores spécifiques. Dans des cas exceptionnels, le bruit sous-marin peut entraîner<br />
des répercussions physiques chez les cétacés. La zone dans laquelle les répercussions physiques se<br />
produisent est la zone où le niveau sonore perçu est suffisamment élevé pour causer une fatigue acoustique<br />
ou endommager les organes, entraînant une perte d’audition provisoire ou permanente, voire un<br />
traumatisme interne plus grave.<br />
Une évaluation du bruit sous-marin a permis de déterminer les zones potentielles d’impact sur les espèces<br />
de cétacés présentes. À partir des seuils de bruit auxquels les impacts pourraient affecter les espèces de<br />
cétacés, les zones d’impact prévues aux alentours des activités associées à la construction <strong>et</strong> à l’exploitation<br />
du port ont été modélisées, tel que décrit intégralement dans l’Annexe <strong>13</strong>B : Rapport de cadrage sur le bruit<br />
sous-marin dans la zone d’étude du port <strong>et</strong> résumé ci-dessous.<br />
Pour provoquer un traumatisme instantané chez les cétacés entraînant une perte permanente des<br />
facultés auditives (ou altération permanente des facultés auditives, PTS), le niveau sonore<br />
subaquatique doit dépasser 230 dB re 1 μPa (crête) (3) .<br />
On considère que l’altération provisoire des facultés auditives (TTS) correspond à une fatigue auditive<br />
entraînant une perte de sensibilité auditive à court terme, plutôt qu’une altération permanente des<br />
facultés auditives. Le niveau de 180 dB re 1 μPa (valeur moyenne quadratique) de TSS n’est pas<br />
considéré comme le niveau de déclenchement de TTS, mais plutôt comme le niveau à partir duquel il<br />
est impossible d’éliminer c<strong>et</strong>te éventualité.<br />
Dans le cas des niveaux sonores engendrant une réaction comportementale probable, les seuils de<br />
160 dB re 1 μPa (valeur moyenne quadratique) pour les sons pulsés (comme le battage de pieux) <strong>et</strong> de<br />
(1) Götz, T., Hastie, G., Hatch, L.T., Raustein, O., Southall, B.L., Tasker, M. <strong>et</strong> Thomsen, F. (2009). Overview of the impacts of<br />
anthropogenic underwater sound in the <strong>marine</strong> environment. OSPAR Commission Biodiversity Series.<br />
(2) Thomsen, F., Lüdemann, K., Kafemann, R. <strong>et</strong> Piper, W. (2006) Effects of offshore wind farm noise on <strong>marine</strong> mammals and fish,<br />
Biola, Hamburg, Germany pour COWRIE Ltd.<br />
(3) Southall, B.L., A.E. Bowles, W.T. Ellison, J.J. Finneran, R.L. Gentry, C.R. Greene Jr., D. Kastak, D.R. K<strong>et</strong>ten, J.H. Miller, P.E.<br />
Nachtigall, W.J. Richardson, J.A. Thomas <strong>et</strong> P.L. Tyack. (2007). Marine mammal noise exposure criteria: initial scientific<br />
recommendations. Aquatic Mammals 33(4):411-522.
120 dB re 1 μPa (valeur moyenne quadratique) pour les sons non pulsés (comme le dragage <strong>et</strong> le bruit<br />
des navires) sont adoptés.<br />
En se basant sur la modélisation fondée sur les critères ci-dessus, le rayon anticipé dans lequel les cétacés<br />
pourraient subir des lésions permanentes d’un seul événement de battage de pieux est inférieur à 10 m. La<br />
zone au sein de laquelle le niveau de TTS peut se déclencher va jusqu’à 100 m de la source, tandis que la<br />
perturbation comportementale due au battage de pieux est susceptible de se produire dans un rayon de<br />
2 km. La réaction comportementale anticipée des cétacés face au dragage <strong>et</strong> au bruit des navires pourra<br />
théoriquement se produire jusqu’à une distance de 46 km de l’activité génératrice du bruit.<br />
Les opérations de battage de pieux auront lieu à environ 3 km en amont sur la rivière Morebaya ; vu la zone<br />
d’impact, ceci n’affecterait que le dauphin à bosse de l’Atlantique dans la mesure où les autres espèces de<br />
cétacés ne devraient pas être présentes à l’intérieur de l’estuaire. Les activités de battage de pieux auront<br />
lieu 24 h/24 sur une période de 9 mois, mais les événements proprement dits seront intermittents,<br />
s’intercalant entre des périodes calmes correspondant au transfert des engins jusqu’au pieu suivant. Le<br />
déclenchement de PTS est peu vraisemblable dans la mesure où le bruit du battage de pieux ne dépassera<br />
probablement pas le seuil de 230 dB re 1 μPa (crête) (voir le Tableau <strong>13</strong>.<strong>13</strong>) ; pour que le PTS se<br />
déclenche, il faudrait aussi que les animaux se trouvent à proximité immédiate. Le déclenchement de TTS<br />
est néanmoins possible, si l’animal se trouve dans un rayon de 100 m des activités de battage de pieux, <strong>et</strong><br />
des réactions comportementales se produiraient près de l’embouchure de l’estuaire. Vu la faible occurrence<br />
du dauphin à bosse de l’Atlantique dans la zone d’étude, ce sont tout au plus quelques spécimens qui<br />
seraient exposés à ces bruits.<br />
La zone dans laquelle des eff<strong>et</strong>s comportementaux potentiels dus au bruit des navires <strong>et</strong> du dragage sont<br />
possibles, est bien plus importante que pour le battage de pieux ; ceci pourrait affecter des cétacés sur une<br />
vaste zone pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation du port. Même si les cétacés ne fréquentent<br />
vraisemblablement pas la zone d’étude <strong>et</strong> y sont peu abondants, certains pourraient se trouver dans la zone<br />
d’impact du bruit des navires à un moment ou un autre de la phase de construction <strong>et</strong> d’exploitation. Toutes<br />
les espèces de cétacés potentiellement présentes dans la zone d’étude ont de vastes aires d’alimentation <strong>et</strong><br />
une réaction comportementale quelconque de leur part, que ce soit face au bruit du battage de pieux ou des<br />
navires, n’aurait probablement pas d’impact sur leurs populations.<br />
Les cétacés susceptibles d’être présents dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée,<br />
selon leur statut de conservation. Cependant, la plupart des cétacés ne seraient que rarement présents<br />
dans la zone d’étude du port. La magnitude de la dégradation de l’habitat du fait du bruit sous-marin est<br />
jugée faible pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation, étant donné qu’un faible pourcentage des populations<br />
globales serait potentiellement affecté, sans impact sur les populations proprement dites.<br />
Les cétacés susceptibles d’être présents dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée,<br />
selon leur statut de conservation. La magnitude de la dégradation de l’habitat du fait du bruit sous-marin<br />
est considérée faible pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation. Avant toute atténuation, l’impact est donc<br />
jugé non significatif pour les espèces de valeur faible, d’importance mineure pour le dauphin à bosse de<br />
l’Atlantique <strong>et</strong> d’autres espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de valeur<br />
élevée.<br />
On dispose de peu d’information sur la sensibilité auditive du lamantin ouest africain. On sait par contre que<br />
les lamantins des Caraïbes ont une capacité acoustique comprise entre 15 Hz <strong>et</strong> 46 kHz, la meilleure<br />
sensibilité étant prévalente à 6 à 20 kHz (1) (2) . D’autres données suggèrent que les lamantins des Caraïbes<br />
sont les plus sensibles autour de 1 à 1,5 kHz, mais moins sensibles à 4 kHz voire à 8 kHz, bien qu’une<br />
(1) Richardson, JW., Greene, CR., Malme, CI. <strong>et</strong> Thomson, DH. (1995) Marine Mammals and Noise. Academic Press. 576 pages.<br />
(2) Gerstein, ER. Gerstein, L., Forsythe, SE. <strong>et</strong> Blue, JE. (1999) The underwater audiogram of the West Indian manatee (Trichechus<br />
manatus). Journal of the Acoustical Soci<strong>et</strong>y of America, Volume 105, Issue 6, pp. 3575-3583.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-64
certaine sensibilité soit recensée jusqu’à 35 kHz (1) . Les recherches ont montré que des niveaux sonores<br />
élevés affectent le comportement du lamantin de Floride (une sous-espèce du lamantin des Caraïbes) (2) .<br />
En l’absence d’information spécifique, c<strong>et</strong>te étude est partie du principe que la sensibilité du lamantin ouest<br />
africain était comparable à celle d’autres mammifères marins dans la zone d’étude.<br />
Le lamantin ouest africain est classé espèce Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN. La magnitude du bruit<br />
sur les lamantins est considérée moyenne, étant donné que, même si seuls quelques spécimens étaient<br />
affectés, la distribution <strong>et</strong> l’abondance locales de l’espèce pourraient être modifiées.<br />
Le lamantin ouest africain est considéré comme une espèce de valeur moyenne. La magnitude de<br />
l'impact dû au bruit est considérée comme étant moyenne. Avant atténuation, les impacts anticipés du<br />
bruit sous-marin sont donc jugés comme étant d’importance modérée.<br />
Oiseaux marins<br />
Le bruit aérien résultant du battage des pieux <strong>et</strong> des activités des navires pourrait perturber les populations<br />
d’oiseaux des environs. C<strong>et</strong>te perturbation serait susceptible d’entraîner des changements dans la<br />
distribution <strong>et</strong> le comportement des espèces, de la démographie aviaire <strong>et</strong> même la taille de la population (3) .<br />
Cependant, de nombreux éléments suggèrent que la perturbation n’est pas un problème majeur pour les<br />
espèces d’oiseaux présentes dans l’habitat intertidal ; par ailleurs, d’autres études indiquent que les<br />
mouvements d’oiseaux sont davantage liés aux questions de ressources alimentaires qu’à une perturbation<br />
anthropogène (4) (5) . Des réactions comportementales modérées <strong>et</strong> localisées au bruit de construction <strong>et</strong><br />
d’exploitation du port pourraient se produire. Voir le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre, pour un examen<br />
détaillé de l’impact du bruit atmosphérique sur les espèces d’oiseaux.<br />
Le courlis cendré est une espèce de valeur moyenne classée espèce Quasi menacée par l’UICN, alors que<br />
tous les autres oiseaux marins présents dans la zone d’étude sont de valeur faible pour la biodiversité<br />
puisqu’ils ne sont ni répertoriés par l’UICN, ni protégés par la législation guinéenne. La magnitude du bruit<br />
sur les oiseaux est jugée faible, vu qu’un p<strong>et</strong>it nombre de spécimens seulement de chaque espèce serait<br />
potentiellement affecté, sans impact sur les populations proprement dites.<br />
Les espèces d’oiseaux marins dans la zone d’étude sont considérées comme étant de valeur faible,<br />
hormis le courlis cendré, une espèce de valeur moyenne. La magnitude de l’impact du bruit pendant la<br />
construction <strong>et</strong> l’exploitation est considérée faible. L’impact est donc jugé non significatif pour les<br />
oiseaux de valeur faible <strong>et</strong> d’importance mineure pour le courlis cendré, avant atténuation.<br />
Reptiles marins<br />
L’Annexe <strong>13</strong>B ; Rapport de cadrage sur le bruit sous-marin dans la zone d’étude du port, présente la logique<br />
<strong>et</strong> les résultats compl<strong>et</strong>s de l’étude concernant les impacts du bruit sous-marin sur la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong><br />
<strong>littorale</strong>. Comme indiqué dans l’Annexe <strong>13</strong>B : Rapport de cadrage sur le bruit sous-marin dans la zone<br />
d’étude du port, aucune donnée fiable en rapport avec les niveaux sonores de déclenchement d’une<br />
altération provisoire des facultés auditives (TTS), ou d’une altération permanente des facultés auditives<br />
(PTS) chez les tortues <strong>marine</strong>s n’est disponible. Pour les réactions comportementales au bruit de battage<br />
(1) Gerstein, ER. Gerstein, L., Forsythe, SE. <strong>et</strong> Blue, JE. (1999) The underwater audiogram of the West Indian manatee (Trichechus<br />
manatus). Journal of the Acoustical Soci<strong>et</strong>y of America, Volume 105, Issue 6, pp. 3575-3583.<br />
(2) Miksis-Olds, J.L. <strong>et</strong> Wagner, T. (2011) Behavioral response of manatees to variations in environmental sound levels. Marine<br />
Mammal Science Volume 27, Issue 1, pages <strong>13</strong>0–148.<br />
(3) Gill, J.A. (2007). Approaches to measuring the effect of human disturbance on Birds. IBIS. 149 Suppl. 1 9-14.<br />
(4) Gill, J.A. Norris, K. <strong>et</strong> Sutherland, W.J. (2007) « The effects of disturbance on habitat use by black-tailed godwits Limosa limosa »,<br />
dans Journal of Applied Ecology, Vol 38, pp. 846-856.<br />
(5) Stillman, R.A. West, A.D. Goss-Custard, J.D. McGorty, S. Frost, N.J. Morrisey, D.J. Kenny, A.J. <strong>et</strong> Drewitt, A.L. (2005) Predicting<br />
site quality for shorebird communities: a case study on the Humber Estuary, UK, dans Marine Ecology Progress Series, Vol. 305: 203–<br />
217.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-65
des pieux, c<strong>et</strong>te étude se base sur un seuil de 166 dB re 1 μPa (valeur moyenne quadratique) pour le<br />
déclenchement des réactions comportementales <strong>et</strong> de 175 dB re 1 μPa (valeur moyenne quadratique) pour<br />
une réaction vraisemblable d’évitement. Ceci résulte en une zone d’impact anticipé d’environ 215 m à<br />
858 m du lieu de battage des pieux. Comme les tortues <strong>marine</strong>s ne seraient présentes que sporadiquement<br />
dans l’estuaire à proximité du site du port, aucun impact n’est anticipé due au bruit du battage des pieux.<br />
Les impacts du dragage <strong>et</strong> du bruit des navires sont impossibles à évaluer quantitativement, car il est très<br />
difficile de départager les réactions des tortues, selon qu’elles résultent d’une perturbation visuelle ou d’une<br />
perturbation sonore.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme des espèces<br />
de valeur élevée, en raison de leur classement par l’UICN (En danger critique <strong>et</strong> En danger). La tortue<br />
olivâtre est de valeur moyenne, car répertoriée sur la liste rouge de l’UICN comme espèce Vulnérable.<br />
Cependant, la magnitude anticipée des impacts du bruit de battage des pieux sur les tortues <strong>marine</strong>s est<br />
négligeable, car, d’une part, peu de tortues devraient se trouver aux environs du port pendant la construction<br />
<strong>et</strong> l’exploitation <strong>et</strong>, d’autre part, la zone d’impact est relativement p<strong>et</strong>ite. Les impacts du bruit du dragage <strong>et</strong><br />
des activités des navires sur les tortues n’ont pas été évalués.<br />
Les tortues sont considérées comme étant de valeur élevée, hormis la tortue olivâtre qui a une valeur<br />
moyenne. La magnitude de l’impact du bruit de battage de pieux sur les tortues <strong>marine</strong>s pendant la<br />
construction <strong>et</strong> l’exploitation est négligeable. L’impact anticipé est donc jugé non significatif pour toutes<br />
les espèces de tortues.<br />
Poissons<br />
Le bruit sous-marin peut avoir un impact sur les poissons en altérant la distribution des espèces / spécimens<br />
<strong>et</strong> en affectant leurs facultés auditives. On sait que les espèces de poissons réagissent différemment aux<br />
bruits sous-marins, avec des impacts allant de changements comportementaux (par exemple, ils quittent ou<br />
ils évitent la zone) jusqu’à la mort. Les élasmobranches, tels que les raies <strong>et</strong> les requins (y compris la raieguitare),<br />
qui ne disposent pas de vessie natatoire, ont tendance à présenter une sensibilité auditive<br />
relativement faible <strong>et</strong> sont appelés des généralistes auditifs. D’autres espèces montrant des adaptations<br />
physiologiques qui accroissent la sensibilité auditive sont des spécialistes auditifs. Les spécialistes <strong>et</strong><br />
généralistes auditifs sont distingués dans l’étude, si nécessaire. Une évaluation du bruit sous-marin a été<br />
réalisée pour déterminer les zones potentielles d’impact sur les espèces présentes, <strong>et</strong> l’évaluation complète<br />
figure dans l’Annexe <strong>13</strong>B : Rapport de cadrage sur le bruit sous-marin dans la zone d’étude du port. Un<br />
résumé figure ci-dessous.<br />
Le Fisheries Hydro Acoustic Working Group (FHWG) (1) a défini des critères provisoires en rapport avec les<br />
eff<strong>et</strong>s potentiellement mortels sur les poissons. Le battage des pieux est le seul bruit dépassant le seuil<br />
susceptible d’être mortel pour les poissons (206 dB re 1 μPa (crête) <strong>et</strong>, pour le SEL, de 187 dB re 1µPa 2 s<br />
pour les poissons pesant plus de 2 g <strong>et</strong> 183 dB re 1µPa 2 s pour les poissons pesant moins de 2 g). Les<br />
critères du SEL devraient prendre en compte l’exposition probable au bruit dans le temps, mais ceci<br />
nécessite des informations beaucoup plus précises sur le programme détaillé des activités du Proj<strong>et</strong>, qui ne<br />
sont pas disponibles actuellement. Il est donc jugé improbable que des préjudices physiques graves<br />
affectent les poissons du fait du bruit du dragage, du moteur du navire <strong>et</strong> des propulseurs, car le niveau<br />
sonore émanant de ces sources devrait se situer en-deçà des niveaux à même de causer un préjudice. Bien<br />
qu’un seuil de bruit convenu pour le déclenchement de réactions comportementales chez les poissons ne<br />
soit pas disponible, par prudence, une valeur de 150 dB (valeur moyenne quadratique) a été utilisée par le<br />
National Oceanographic and Atmosphere Administration Fisheries (NOAA) <strong>et</strong> l’US Fish and Wildlife Service<br />
(USFWS). Ce seuil sert ici à indiquer la zone de réactions comportementales potentielles.<br />
Cependant, des préjudices physiques seraient possibles, pour les poissons qui sont très proches de la zone<br />
de battage des pieux. Il a été démontré que le battage des pieux sous l’eau produisait des niveaux élevés<br />
(1) California Department of Transportation (2009) Technical Guidance for Assessment and Mitigation of the Hydroacoustic Effects of<br />
Pile Driving on Fish. Préparé par : ICF Jones & Stokes <strong>et</strong> Illingworth <strong>et</strong> Rodkin, Inc.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-66
de pression acoustique, entraînant la mort des poissons (1) . Les poissons ne devraient pas subir de<br />
dommages résultant des travaux de battage des pieux dans les zones éloignées d’environ 18 km de la<br />
source, pour ce qui concerne le battage individuel. En supposant que les poissons ne s’écartent pas de la<br />
source sonore, <strong>et</strong> donc qu’ils subissent une exposition cumulative, la zone d’impact est de 6,8 km pour les<br />
poissons pesant moins de 2 g, <strong>et</strong> d’environ 10 km pour les plus p<strong>et</strong>its, auquel cas, les poissons de la rivière<br />
<strong>et</strong> de l’estuaire seraient affectés en grand nombre. Cependant, il est plus vraisemblable que les poissons<br />
s’écarteront de la source sonore <strong>et</strong> que seulement un p<strong>et</strong>it nombre resteront suffisamment proches pour<br />
subir des impacts mortels ou des blessures. Ceci pourrait engendrer une vaste zone de déplacement autour<br />
des activités de battage des pieux, ce qui affectera un grand nombre de poissons.<br />
Les réactions comportementales au bruit inférieur au niveau mortel, résultant des activités de construction<br />
mentionnées plus haut, quelles qu’elles soient, affecteraient les poissons sur une durée de 9 mois pour le<br />
battage des pieux <strong>et</strong> de 37 mois pour le dragage, pendant les travaux de construction du port. La zone<br />
d’impact modélisée pour les réactions comportementales, en partant d’un seuil prudent de 150 dB (valeur<br />
moyenne quadratique), est d’environ 10 km pour les activités de battage de pieux <strong>et</strong> de 465 m pour le<br />
dragage <strong>et</strong> le mouvement des navires. La zone d’impact pour le dragage est une p<strong>et</strong>ite zone entourant les<br />
dragues, qui sera transitoire, en fonction de leur déplacement ; les impacts sur les espèces de poissons<br />
seront donc inférieurs à ceux résultant du battage de pieux.<br />
En fonction de leurs facultés auditives <strong>et</strong> de la distance les séparant de la source sonore, les poissons<br />
peuvent afficher des réactions comportementales au bruit fortes ou modérées. Sur les espèces de poissons<br />
présentes dans la rivière Morebaya <strong>et</strong> l'environnement côtier, les poissons dotés des mécanismes d’audition<br />
les plus sensibles pourraient réagir à plusieurs kilomètres de la source (2) . La majorité des poissons n’ont<br />
pas de caractéristiques propres à renforcer leur audition <strong>et</strong> sont donc considérés comme étant moins<br />
sensibles ; pour ces généralistes auditifs, les zones de réaction comportementale seront plus restreintes.<br />
Les poissons r<strong>et</strong>ourneront vraisemblablement dans la zone une fois que le battage des pieux a cessé ; il est<br />
reconnu qu’ils peuvent s’habituer à certaines sources sonores. Cependant, la zone d’impact pour les eff<strong>et</strong>s<br />
comportementaux résultant du battage des pieux, particulièrement sur les p<strong>et</strong>its poissons, couvrira la<br />
majorité de l’estuaire de la Morebaya <strong>et</strong> s’étendra jusque dans les eaux côtières. Ceci affectera un grand<br />
nombre de poissons, avec les espèces plus sensibles susceptibles d’éviter potentiellement toute la zone, ce<br />
qui affectera sans doute le comportement de frai <strong>et</strong> le recrutement, vu le programme de battage de pieux qui<br />
devrait durer 9 mois. En majorité, les espèces de poissons affectées auront probablement une tolérance à<br />
des conditions diverses <strong>et</strong> seront capables d’utiliser d’autres habitats comparables dans la zone.<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon<br />
leur statut de conservation. La magnitude de l’impact du bruit sous-marin sur les poissons est jugée<br />
moyenne pendant le programme de battage de pieux de neuf mois, car des espèces de poissons variées<br />
seront affectées sur une vaste zone <strong>et</strong> sur une période relativement prolongée. La magnitude de l’impact du<br />
bruit sur les poissons est jugée faible pendant l’exploitation du port, puisqu’il n’y aura pas de battage de<br />
pieux.<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon<br />
leur statut de conservation. La magnitude de l’impact du bruit sous-marin sur les poissons est jugée<br />
moyenne pendant la construction <strong>et</strong> faible pendant l’exploitation. Pendant la construction, l’impact est<br />
donc jugé comme étant d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée, d’importance modérée<br />
pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance mineure pour les espèces de valeur faible, avant<br />
atténuation. Pendant l’exploitation, l’impact du bruit est donc jugé d’importance modérée pour les<br />
espèces de valeur élevée, d’importance mineure pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> non significatif<br />
pour les espèces de valeur faible.<br />
(1) Reyff, J.A. (2009). Reducing underwater sounds with air bubble curtains. TR News 262:31-33.<br />
(2) Popper AN, Hastings MC (2009) The effects of anthropogenic sources of sound on fishes. Journal of Fish Biology 75:455-489.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-67
<strong>13</strong>.4.5 Impacts directs : Altération de la qualité de l’eau<br />
<strong>13</strong>.4.5.1 Vue d’ensemble<br />
Les impacts sur la qualité de l’eau pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation sont étudiés dans le <strong>Chapitre</strong> 7 :<br />
Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral.<br />
Les impacts résultant de la drague <strong>et</strong> du panache de rej<strong>et</strong> des sédiments sur la qualité de l’eau sont jugés<br />
modérés pendant la construction, avec des impacts mineurs sur la qualité de l’eau pendant l’exploitation,<br />
avant atténuation. Pendant la construction, les activités planifiées de dragage devraient intervenir 24 h/24 <strong>et</strong><br />
7 j./7 sur une période de 36 mois, en utilisant jusqu’à sept dragues. Les concentrations de nutriments <strong>et</strong> de<br />
contaminants dans la colonne d’eau ne devraient pas augmenter de manière significative, car la qualité du<br />
sédiment visé est bonne, en règle générale ; d’autre part, des résultats récents d’analyse de qualité de l’eau<br />
indiquent des niveaux relativement élevés de certains métaux dans la colonne d’eau, sans doute du fait de<br />
la concentration naturellement forte de sédiments en suspension dans la zone. La région se caractérise par<br />
des concentrations naturellement fortes de sédiments en suspension (plus de 400 mg/l au large), qui sont<br />
dues au courant de débordement de la rivière, à l'action des vagues, aux courants de marée <strong>et</strong> aux<br />
caractéristiques des sédiments fins (voir le <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral).<br />
Les sédiments en suspension dans les panaches du dragage sont donc la préoccupation majeure. Les<br />
résultats de la modélisation indiquent que des panaches allongés resteront probablement visibles pendant<br />
deux jours suivant le dragage, pendant qu’ils se dissolvent graduellement dans l’eau environnante.<br />
Toutefois, les panaches individuels de différentes dragues <strong>et</strong> sur plusieurs jours auront probablement une<br />
action conjuguée, puisque la continuité des opérations de dragage (sur une période de 37 mois) fera que les<br />
panaches de sédiments se développeront tout au long de la période de dragage, en empêchant leur<br />
dispersion intégrale sur toute c<strong>et</strong>te période. Les panaches formés lors de la construction devraient être plus<br />
étendus qu’en phase d’exploitation, vu les volumes élevés de sédiments à draguer <strong>et</strong> les dragues plus<br />
nombreuses intervenant durant les activités de dragage de capitalisation. Bien que la région se caractérise<br />
par des concentrations déjà élevées de sédiments en suspension, il est anticipé que les panaches de<br />
sédiments auront un impact sur la qualité de l’eau.<br />
Mammifères marins<br />
La plupart des cétacés sont surtout présents dans l’environnement pélagique au large, qui pourrait être<br />
affecté par la dégradation de l’habitat due à l’altération de la qualité de l’eau. Le dauphin à bosse de<br />
l’Atlantique favorise les eaux du littoral <strong>et</strong> pourrait à l’occasion remonter la rivière Morebaya sur plusieurs<br />
kilomètres. Cependant, les cétacés ne fréquentent que rarement la zone d’étude du port. Les changements<br />
de qualité de l’eau du fait de la construction <strong>et</strong> de l’exploitation du port ne devraient pas affecter les cétacés,<br />
vu leur présence sporadique près du port <strong>et</strong> leurs vastes aires de distribution. Le dauphin à bosse de<br />
l’Atlantique ne devrait pas non plus être affecté par le changement de qualité de l’eau, car il tolère les<br />
niveaux naturellement élevés de turbidité qu’on rencontre dans les eaux côtières, même si les activités de<br />
dragage entraîneront une hausse des sédiments en suspension sur une période de 36 mois pendant la<br />
construction <strong>et</strong> sur plusieurs mois par an pendant l’exploitation du port.<br />
Les cétacés susceptibles d’être présents dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée,<br />
selon leur statut de conservation. Voir la Section <strong>13</strong>.3.6 pour les espèces rentrant dans ces catégories. La<br />
magnitude des impacts de l’altération de la qualité de l’eau est jugée négligeable pendant la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation, puisque que les populations ne devraient pas être affectées <strong>et</strong> les niveaux de turbidité sont<br />
naturellement élevés.<br />
Les cétacés susceptibles d’être présents dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée,<br />
selon leur statut de conservation. La magnitude des impacts de l’altération de la qualité de l’eau est jugée<br />
négligeable pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation. L’impact de l’altération de la qualité de l’eau est jugé<br />
non significatif pour toutes les espèces de cétacés.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-68
Le lamantin ouest africain fréquente également les eaux naturellement turbides des environnements de<br />
l’estuaire <strong>et</strong> de la rivière. Le lamantin ouest africain est une espèce de valeur moyenne, car répertorié<br />
comme espèce Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité<br />
de l’eau est jugée négligeable, car les niveaux de turbidité sont naturellement élevés.<br />
Le lamantin ouest africain est une espèce de valeur moyenne. La magnitude de l’impact de l’altération de<br />
la qualité de l’eau est jugée négligeable. L’impact de l’altération de la qualité de l’eau est jugé non<br />
significatif pour le lamantin ouest africain.<br />
Oiseaux marins<br />
Les eff<strong>et</strong>s de la réduction de la qualité des eaux du large, côtières <strong>et</strong> estuariennes sur les oiseaux pourraient<br />
inclure une réduction de la superficie des aires d’alimentation locales. Les panaches de sédiments<br />
pourraient conduire au déplacement de spécimens, vu que les oiseaux plongeurs, comme les cormorans <strong>et</strong><br />
les ternes, qui sont présents le long de la rivière Morebaya <strong>et</strong> dans la zone environnante, auraient plus de<br />
mal à s’alimenter du fait de la hausse de turbidité <strong>et</strong> s’éloigneraient vers d’autres zones <strong>et</strong> des eaux moins<br />
turbides. Cependant, les eaux côtières aux environs du port présentent un niveau de turbidité naturellement<br />
élevé <strong>et</strong> de nombreux oiseaux marins présents dans la zone seront vraisemblablement habitués à<br />
s’alimenter dans des conditions turbides. En outre, les espèces d’oiseaux ont pour la plupart une vaste aire<br />
de répartition <strong>et</strong> leurs proies éviteront elles aussi probablement les zones de très haute turbidité, quand elles<br />
le peuvent. Les spécimens seront donc capables d’éviter le panache <strong>et</strong> de s’alimenter dans des zones à<br />
turbidité réduite, <strong>et</strong> de revenir avec leurs proies dans la zone affectée, une fois que les niveaux antérieurs de<br />
turbidité seront rétablis.<br />
Le courlis cendré est une espèce de valeur moyenne, classée comme espèce Quasi-menacée par l’UICN.<br />
Tous les autres oiseaux marins dans la zone d’étude sont de valeur faible pour la biodiversité, car ils ne sont<br />
pas répertoriés par l’UICN, ni protégés en Guinée. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité de<br />
l’eau sur les oiseaux est jugée négligeable, puisque les eaux côtières sont naturellement turbides <strong>et</strong> les<br />
populations ne devraient probablement pas être affectées.<br />
Les espèces d’oiseaux marins dans la zone d’étude sont considérées comme étant de valeur faible, hormis<br />
le courlis cendré, une espèce de valeur moyenne. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité de<br />
l’eau pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation est considérée négligeable. L’impact de l’altération de la<br />
qualité de l’eau est donc non significatif pour les espèces d’oiseaux marins.<br />
Reptiles marins<br />
La dégradation des eaux du large, côtières <strong>et</strong> de l’estuaire pourrait avoir un impact sur les tortues <strong>marine</strong>s,<br />
du fait de l’altération de la qualité de l’eau, notamment la hausse de turbidité <strong>et</strong> des contaminants provenant<br />
du panache de sédiments. La hausse de turbidité ferait qu’elles éviteraient les zones présentant des<br />
niveaux bien au-dessus de leurs niveaux naturels ambiants, ce qui résulterait en une plus grande difficulté à<br />
rechercher la nourriture. Toutefois, les tortues <strong>marine</strong>s ont une vaste aire de distribution, il est peu probable<br />
que leur recherche de nourriture soit négativement affectée, surtout que la zone d’étude n’est pas<br />
considérée importante pour ces espèces, qui la fréquentent sporadiquement <strong>et</strong> seulement en p<strong>et</strong>it nombre.<br />
Les impacts seront comparables pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation, même si l’étendue du panache de<br />
sédiments sera réduite en phase d’exploitation. Les tortues ne devraient pas fréquenter souvent les zones<br />
les plus affectées par l’altération de la qualité de l’eau, <strong>et</strong> les spécimens éviteront délibérément les zones<br />
non propices. De plus, la région est caractérisée par des eaux naturellement turbides.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme des espèces<br />
de valeur élevée, en raison de leur classement par l’UICN (En danger critique <strong>et</strong> En danger). La tortue<br />
olivâtre est de valeur moyenne, car répertoriée sur la liste rouge de l’UICN comme espèce Vulnérable. La<br />
magnitude de l’impact de l’altération de la qualité de l’eau sur les tortues <strong>marine</strong>s est négligeable, car elles<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-69
sont anticipées en nombre très réduit aux environs du port <strong>et</strong> la zone est caractérisée par des niveaux de<br />
turbidité élevée.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme ayant une<br />
valeur élevée. La tortue olivâtre a une valeur moyenne. La magnitude de l’impact de l’altération de la<br />
qualité de l’eau sur les tortues <strong>marine</strong>s pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation est négligeable. L’impact<br />
est donc jugé non significatif pour toutes les espèces de tortues <strong>marine</strong>s.<br />
Poissons<br />
Les poissons pourraient être affectés par l’altération de la qualité des eaux du large, côtières <strong>et</strong> de l’estuaire,<br />
ce qui pourrait affecter la distribution des poissons <strong>et</strong> la disponibilité des proies. Les impacts de l’altération<br />
de la qualité de l’eau commenceront pendant la construction <strong>et</strong> se poursuivront tout au long de l’exploitation.<br />
Du fait de la hausse de turbidité au sein des panaches de dragage, certains poissons s’éloigneront pour<br />
éviter les taux élevés de sédiments en suspension, risquant de boucher leurs branchies <strong>et</strong> d’irriter leurs<br />
membranes. Cependant, les eaux côtières proches de la zone d’étude se caractérisent par des charges<br />
sédimentaires élevées <strong>et</strong> les espèces de poissons présentes régulièrement dans la région auront<br />
généralement une tolérance aux fortes concentrations de sédiments en suspension. L’action des marées <strong>et</strong><br />
des vagues devrait assurer un brassage suffisant de la colonne d’eau dans les zones peu profondes, évitant<br />
ainsi le développement de conditions anaérobiques pouvant être fatales aux poissons pendant les<br />
opérations de dragage.<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée pour la<br />
biodiversité, selon leur statut de conservation. Les espèces de valeur élevée sont celles répertoriées dans la<br />
liste rouge de l’UICN comme espèces En danger critique ou En danger. Les espèces de valeur moyenne<br />
sont celles répertoriées sur la liste rouge de l’UICN comme espèces Vulnérables, Quasi menacées, ou<br />
Données insuffisantes. Les espèces de valeur faible sont celles répertoriées sur la liste rouge de l’UICN<br />
dans la catégorie Préoccupation mineure. Une sélection d’espèces de poissons de valeur élevée <strong>et</strong><br />
moyenne est présentée dans le Tableau <strong>13</strong>.10. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité de<br />
l’eau sur les poissons est jugée moyenne, car un pourcentage de la population sera affecté de sorte qu’une<br />
réduction de la distribution <strong>et</strong> de l’abondance pourrait se produire dans la ou les générations qui suivent. La<br />
magnitude de l’impact de l’altération de la qualité de l’eau sur les poissons est jugée faible pendant<br />
l’exploitation du port, puisque seul un p<strong>et</strong>it pourcentage des populations de poissons sera affecté, sans<br />
impact sur les populations proprement dites.<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon<br />
leur statut de conservation. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité de l’eau sur les poissons<br />
est jugée moyenne pendant la construction <strong>et</strong> faible pendant l’exploitation. Pendant la construction,<br />
l’impact est donc jugé comme étant d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée,<br />
d’importance modérée pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance mineure pour les espèces<br />
de valeur faible, avant atténuation. Pendant l’exploitation, l’impact est donc jugé d’importance modérée<br />
pour les espèces de valeur élevée, d’importance mineure pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> non<br />
significatif pour les espèces de valeur faible, avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.6 Impacts directs : Altération de la qualité des sédiments<br />
<strong>13</strong>.4.6.1 Vue d’ensemble<br />
Les habitats benthiques au large <strong>et</strong> côtiers / estuariens sont susceptibles d’être détruits ou dégradés en<br />
raison de l’enlèvement par dragage des sédiments <strong>et</strong> du dépôt de sédiments sur les fonds marins, du fait<br />
des panaches générés lors du dragage <strong>et</strong> du rej<strong>et</strong> de sédiments. Dans le <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement<br />
physique marin <strong>et</strong> littoral, les impacts sur la qualité des sédiments sont jugés modérés pendant la<br />
construction du port <strong>et</strong> mineurs pendant l’exploitation. Les activités de dragage seront plus intensives<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-70
pendant les travaux de construction, avec des volumes de sédiments plus importants <strong>et</strong> des dragues plus<br />
nombreuses que pour les opérations de dragage d’entr<strong>et</strong>ien. Les changements en termes de distribution<br />
granulométrique se produiront sur une vaste superficie, car les sédiments fins seront entraînés dans les<br />
panaches <strong>et</strong> iront se déposer ailleurs. Ces changements au niveau de la taille des particules peuvent rendre<br />
l’habitat inadapté à des espèces utilisant actuellement la zone, en termes de substrat propice à leur survie,<br />
ou de modification de la disponibilité des proies. Le dépôt de sédiments peut également étouffer les<br />
communautés benthiques.<br />
La sédimentation résultant du panache de dragage sera plus épaisse près de la drague, où l’habitat <strong>et</strong> les<br />
espèces pourraient être étouffés, mais l’épaisseur diminuera au fur <strong>et</strong> à mesure de l’éloignement du lieu de<br />
dragage. À une certaine distance, une mince pellicule de sédiments se déposera, mais un changement de<br />
composition des sédiments en surface pourra intervenir à plusieurs kilomètres de la zone de dragage. Avec<br />
le temps, les sédiments fins issus du panache, qui se sont déposés sur une vaste superficie, seront<br />
redistribués par les courants marins <strong>et</strong> les vagues, en rétablissant ainsi les caractéristiques initiales des<br />
fonds marins. La sédimentation issue du rej<strong>et</strong> de sédiments sur la zone de rej<strong>et</strong> de 15 km 2 se fera sur une<br />
couche beaucoup plus épaisse (jusqu’à 5 m pendant la construction), ce qui étouffera complètement l’habitat<br />
des fonds marins dans la zone désignée. Avec le temps, les courants de marée <strong>et</strong> les vagues<br />
redistribueront une partie des sédiments dans la zone de rej<strong>et</strong> ; vu la bathymétrie locale, les matériaux fins<br />
s’éloigneront sans doute au large dans les eaux profondes. Vu les volumes inférieurs de sédiments à rej<strong>et</strong>er<br />
pendant la phase d’exploitation, il se pourrait que, dans certaines parties de la zone de rej<strong>et</strong>, le benthos se<br />
rétablisse dans des conditions proches de l’état initial, une fois que le dragage de construction sera achevé.<br />
Cependant, la bathymétrie du site de rej<strong>et</strong> sera définitivement altérée.<br />
Benthos<br />
Le benthos à base de sédiments est jugé de valeur faible car très courant <strong>et</strong> largement répandu dans toute<br />
la région ouest africaine, d’où sa faible importance pour la conservation. La magnitude de l’impact sur le<br />
benthos de l’altération de la qualité des sédiments pendant la construction est jugée moyenne, car une<br />
proportion de l’habitat benthique sera altérée du fait des activités de dragage <strong>et</strong> du rej<strong>et</strong> de sédiments (y<br />
compris la sédimentation issue du panache), mais la viabilité à long terme de l’habitat <strong>et</strong> des espèces qui en<br />
dépendent n’est pas menacée. En revanche, la magnitude de l’impact sur le benthos de l’altération de la<br />
qualité des sédiments pendant le dragage d’entr<strong>et</strong>ien en phase d’exploitation est jugée inférieure à celle de<br />
la phase de construction, du fait que les volumes de sédiments à draguer sont réduits <strong>et</strong> que la zone de<br />
dragage aura déjà été impactée pendant la construction.<br />
Le benthos est jugé comme ayant une valeur faible pour la biodiversité. La magnitude de l’impact de<br />
l’altération de la qualité des sédiments sur le benthos est jugée moyenne pendant la construction <strong>et</strong> faible<br />
pendant l’exploitation. Avant atténuation, l’impact sera donc d’importance mineure pendant la<br />
construction <strong>et</strong> non significatif pendant l’exploitation.<br />
Poissons<br />
Les changements dans la composition des sédiments en surface, résultant du dragage <strong>et</strong> du rej<strong>et</strong> des<br />
matériaux de dragage, pourraient altérer le type d’habitat <strong>et</strong> affecter la disponibilité des proies pour diverses<br />
espèces de poissons. Cependant, étant donné la grande disponibilité des habitats au large, côtiers <strong>et</strong><br />
estuariens dans la zone d’étude, la recherche d’alimentation des poissons dans la zone ne devrait pas être<br />
affectée de manière significative.<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon<br />
leur statut de conservation. Les espèces de valeur élevée sont celles répertoriées dans la liste rouge de<br />
l’UICN comme espèces En danger critique ou En danger. Les espèces de valeur moyenne sont celles<br />
répertoriées sur la liste rouge de l’UICN comme espèces Vulnérables, Quasi menacées, ou Données<br />
insuffisantes. Les espèces de valeur faible sont celles répertoriées sur la liste rouge de l’UICN dans la<br />
catégorie Préoccupation mineure. Une sélection d’espèces de poissons de valeur élevée <strong>et</strong> moyenne est<br />
présentée dans le Tableau <strong>13</strong>.10. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité des sédiments sur<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-71
les poissons est jugée moyenne pendant la construction, car un pourcentage d’une population sera affecté<br />
de sorte qu’une réduction de la distribution <strong>et</strong> de l’abondance pourrait se produire dans la, ou les<br />
générations qui suivent. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité des sédiments sur les<br />
poissons est jugée faible pendant l’exploitation du port, puisque seul un p<strong>et</strong>it pourcentage des populations<br />
de poissons sera affecté, sans impact sur les populations proprement dites.<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon<br />
leur statut de conservation. La magnitude de l’impact de l’altération de la qualité des sédiments sur les<br />
poissons est jugée moyenne pendant la construction <strong>et</strong> faible pendant l’exploitation. Pendant la<br />
construction, l’impact est donc jugé comme étant d’importance majeure pour les espèces de valeur<br />
élevée, d’importance modérée pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance mineure pour les<br />
espèces de valeur faible, avant atténuation. Pendant l’exploitation, l’impact est donc jugé d’importance<br />
modérée pour les espèces de valeur élevée, d’importance mineure pour les espèces de valeur moyenne<br />
<strong>et</strong> non significatif pour les espèces de valeur faible, avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.7 Impacts directs : Éclairage artificiel<br />
<strong>13</strong>.4.7.1 Vue d’ensemble<br />
Les navires entrant <strong>et</strong> sortant du port <strong>et</strong> les navires affectés aux opérations de dragage ém<strong>et</strong>tront de la<br />
lumière la nuit <strong>et</strong> si les conditions météorologiques sont mauvaises. Les émissions lumineuses nocturnes<br />
seront permanentes tout au long de la construction <strong>et</strong> de l’exploitation, puisque les dragues <strong>et</strong> autres navires<br />
circuleront 24 h/24 <strong>et</strong> le port sera illuminé la nuit. La circulation des navires <strong>et</strong> le dragage d’entr<strong>et</strong>ien, que ce<br />
soit la nuit ou dans de mauvaises conditions météo, se poursuivront pendant l’exploitation du port.<br />
Oiseaux marins<br />
On sait que la lumière artificielle est responsable de la mort d’oiseaux migrateurs aux alentours des hautes<br />
structures illuminées, <strong>et</strong> de réactions comportementales telles que la perturbation des mécanismes<br />
migratoires <strong>et</strong> la modification du comportement alimentaire (1) . La nuit, la lumière artificielle peut également<br />
affecter le choix de sites de nidification. Étant donné le nombre potentiellement important d’oiseaux<br />
migrateurs présents sur les côtes de Guinée <strong>et</strong> les émissions lumineuses anticipées des navires <strong>et</strong> sur le site<br />
du port (dans les eaux côtières <strong>et</strong> estuariennes), certains impacts sont susceptibles d’affecter les oiseaux.<br />
Le Courlis cendré est une espèce de moyenne valeur car elle figure parmi les espèces Quasi menacées sur<br />
la Liste rouge de l'UICN. D’autres espèces d’oiseaux marins susceptibles d’être présentes dans la zone<br />
d’étude du port sont de valeur faible, car elles ne sont pas répertoriées ni protégées, <strong>et</strong> sont largement<br />
répandues <strong>et</strong> / ou abondantes. La magnitude de l’éclairage artificiel sur les oiseaux est jugée faible pendant<br />
la construction <strong>et</strong> l’exploitation, étant donné qu’un p<strong>et</strong>it pourcentage des populations globales sera<br />
potentiellement affecté, sans impact sur les populations proprement dites.<br />
Les espèces d’oiseaux marins dans la zone d’étude sont considérées comme étant de valeur faible,<br />
hormis le courlis cendré, une espèce de valeur moyenne. La magnitude de l’impact de l’éclairage artificiel<br />
pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation est jugée faible. L’impact est donc jugé non significatif pour les<br />
oiseaux de valeur faible <strong>et</strong> d’importance mineure pour le courlis cendré, avant atténuation.<br />
Reptiles marins<br />
Les tortues <strong>marine</strong>s ne devraient pas être impactées par la lumière sur le site du port car elles ne devraient<br />
pas remonter la rivière Morebaya jusqu’au port. Cependant, le dragage <strong>et</strong> les déplacements des navires<br />
dans l’ensemble des eaux côtières pourraient perturber les tortues, étant donné que l’on sait que la lumière<br />
(1) Longcore, T. <strong>et</strong> Rich, C. (2004) Ecological light pollution. Frontiers in Ecology and the Environment 2:191–198.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-72
artificielle désoriente les tortues juvéniles venant d’éclore <strong>et</strong> qu’elle affecte le comportement de ponte des<br />
femelles adultes (1) . La lumière émise par ces navires peut causer une certaine perturbation localisée, mais<br />
sans aller jusqu’à des changements comportementaux qui entraîneraient des eff<strong>et</strong>s négatifs sur c<strong>et</strong>te<br />
population d’animaux. Les émissions lumineuses seront constantes tout au long de la construction <strong>et</strong> de<br />
l’exploitation, car les dragues <strong>et</strong> autres navires circuleront <strong>et</strong> fonctionneront en permanence.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme des espèces<br />
de valeur élevée, en raison de leur classement par l’UICN (En danger critique <strong>et</strong> En danger). La tortue<br />
olivâtre est de valeur moyenne, car répertoriée sur la liste rouge de l’UICN comme espèce Vulnérable. La<br />
magnitude des impacts de l’éclairage artificiel sur les tortues <strong>marine</strong>s est faible, car seuls quelques<br />
spécimens devraient être affectés, sans impact sur la population, étant donné que les tortues ne sont<br />
signalées que sporadiquement <strong>et</strong> en p<strong>et</strong>its nombres.<br />
Les tortues sont considérées comme étant de valeur élevée pour la biodiversité, hormis la tortue olivâtre<br />
qui a une valeur moyenne. La magnitude des impacts de l’éclairage artificiel sur les tortues <strong>marine</strong>s est<br />
faible pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation. L’impact est donc jugé d’importance mineure pour la tortue<br />
olivâtre <strong>et</strong> d’importance modérée pour la tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue<br />
verte, avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.8 Impacts indirects : Perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> dégradation de l’habitat<br />
<strong>13</strong>.4.8.1 Vue d’ensemble<br />
La perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> la dégradation de l’habitat viennent principalement d’éventuelles modifications<br />
géomorphologiques à long terme résultant du dragage des chenaux d’accès pour les navires <strong>et</strong> de<br />
l’altération consécutive des régimes de sédimentation aux environs de l’ensemble portuaire. On anticipe<br />
également des impacts potentiels du fait de modifications des régimes de circulation hydrodynamique dans<br />
les environnements côtiers, estuariens <strong>et</strong> fluviaux, dues aux modifications de la bathymétrie résultant du<br />
dragage. D’autres sources potentielles de dégradation indirecte de l’habitat sont dues à l’influx dans la zone<br />
de populations humaines <strong>et</strong> d’animaux domestiques, en conjonction avec la construction <strong>et</strong> l’exploitation du<br />
port.<br />
Habitats côtier <strong>et</strong> estuarien<br />
Les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens pourraient être affectés indirectement du fait de modifications de la<br />
bathymétrie résultant du dragage des chenaux d’accès pour les navires. Le creusement de la rivière, de<br />
l’estuaire <strong>et</strong> des eaux côtières pour le chenal d’approche perm<strong>et</strong>tra à l’eau salée de pénétrer plus en amont<br />
dans l’estuaire que les conditions naturelles ne le perm<strong>et</strong>tent, tandis que l’eau douce de la rivière sera<br />
canalisée en dehors de l’estuaire, à travers les eaux côtières peu profondes (2), au lieu d’être brassée<br />
naturellement avec les eaux estuariennes <strong>et</strong> côtières. La modélisation réalisée pour le Proj<strong>et</strong> laisse entrevoir<br />
une hausse de la salinité dans la rivière sur le premier tronçon de 10 km en amont du banc de l’embouchure,<br />
en raison d’une langue salée prononcée qui pénétrera dans la rivière, entraînant une hausse de salinité en<br />
amont. En se basant sur la modélisation 3D préliminaire, la salinité du transect le plus proche de la côte<br />
augmente approximativement de 12 millièmes pour atteindre 25 pour mille près du lit de la rivière, <strong>et</strong> de<br />
2 millièmes pour atteindre 7 pour mille près de la surface (3) . C<strong>et</strong>te hausse de salinité affectera la distribution<br />
des habitats dans les eaux intra-estuariennes <strong>et</strong> côtières. Toutefois, la salinité des eaux estuariennes <strong>et</strong><br />
côtières évolue naturellement au fil des saisons (par exemple, la salinité estuarienne passe de 30-35 pour<br />
mille, en saison sèche, à 5-18 pour mille pendant la saison humide) ; l’habitat estuarien <strong>et</strong> côtier sera donc<br />
probablement déjà adapté au changement de salinité, même si le changement résultant des activités de<br />
dragage du port sera permanent <strong>et</strong> non pas saisonnier.<br />
(1) Longcore, T. <strong>et</strong> Rich, C. (2004) Ecological light pollution. Frontiers in Ecology and the Environment 2:191–198.<br />
(2) Herbich, JB. (2000) Handbook of dredging engineering. Edition 2, illustrated. McGraw-Hill Professional.<br />
(3) Les eff<strong>et</strong>s saisonniers ne sont pas inclus dans c<strong>et</strong>te analyse.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-73
Du fait de la modification des gradients de salinité dans la rivière, l’estuaire <strong>et</strong> les environnements côtiers, la<br />
distribution d’espèces <strong>marine</strong>s, comme les mangroves <strong>et</strong> les poissons, pourrait changer pour refléter les<br />
nouvelles conditions environnementales. L’intrusion d’eau salée dans les aquifères d’eau douce côtiers<br />
pourrait également résulter de la disparition de sédiments qui auparavant r<strong>et</strong>enaient l’eau salée, même si<br />
l’on ne considère pas que ceci affecte un habitat marin ou littoral quelconque. Voir <strong>Chapitre</strong> 6 :<br />
Environnement aquatique, pour l’évaluation des impacts potentiels en rapport avec les aquifères.<br />
Les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens sont jugés de valeur moyenne. La magnitude de la dégradation de<br />
l’habitat sur les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens est jugée moyenne pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation.<br />
L’impact anticipé est donc d’importance modérée avant atténuation.<br />
Habitats de vasières intertidales, bancs de sable <strong>et</strong> plages de sable<br />
La distribution des vasières intertidales, des bancs de sable <strong>et</strong> des plages de sable changera en fonction du<br />
dragage du chenal d’accès <strong>et</strong> des changements géomorphologiques connexes. L’impact des changements<br />
géomorphologiques à long terme a été examiné dans le <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong><br />
littoral, <strong>et</strong> jugé d’importance majeure pour les habitats intertidaux <strong>et</strong> les plages de sable. Des changements<br />
de bathymétrie causés par le dragage <strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> des matériaux de dragage affecteront les vasières, les<br />
bancs de sable <strong>et</strong> les plages en modifiant le régime hydrodynamique <strong>et</strong> l'apport de sédiments sur la côte.<br />
Une partie de la conception du chenal vise à minimiser les opérations de dragage (en volume <strong>et</strong> en<br />
superficie). Le chenal d’approche approfondira substantiellement la rivière naturelle <strong>et</strong> s’étendra<br />
approximativement à 30 km au large, bien qu’accompagné d’une réduction progressive de la profondeur de<br />
dragage à l’approche des zones profondes. La modélisation réalisée pour le Proj<strong>et</strong> donne une indication de<br />
répercussions sur les vagues qui pourraient entraîner l’érosion des plages le long du rivage de l’Île Kakossa,<br />
<strong>et</strong> des changements intervenant sur les plages à l’embouchure de la rivière Morebaya sur l’Île Kabak, La<br />
modification résultant de changements au niveau du régime de vagues côtières ne devrait pas affecter de<br />
manière significative la topologie du profil transversal des plages.<br />
De plus, on anticipe que le chenal d’accès entraînera un r<strong>et</strong>rait des sédiments dans l’estuaire de la rivière<br />
Morebaya, puisque le chenal aura tendance à se combler, ce qui pourrait affecter les plages <strong>et</strong> vasières sur<br />
les deux rives. On estime que ceci pourrait entraîner un affaissement global de toute la zone entourant le<br />
chenal, allant de quelques millimètres à quelques centimètres par an. À long terme, c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> d’affaissement<br />
aurait un impact négatif sur les plages sur une étendue de plusieurs kilomètres, des deux côtés du chenal.<br />
La sédimentation des zones de dragage se poursuivra progressivement, mais la profondeur du chenal<br />
d’approche sera maintenue par le biais de dragage d’entr<strong>et</strong>ien, avec des répercussions à long terme sur les<br />
habitats à proximité. En outre, les matériaux sableux emprisonnés dans les zones de dragage seront<br />
éliminés par le dragage <strong>et</strong> rej<strong>et</strong>és en dehors du bilan sédimentaire local, vers l’embouchure de la rivière (1) .<br />
Ceci entraînera un déficit de sédiments propices à la préservation de certaines caractéristiques<br />
sablonneuses dans l’embouchure de la rivière ; la hauteur <strong>et</strong> la superficie de certains bancs de sable de part<br />
<strong>et</strong> d’autre du chenal pourraient ainsi diminuer. Le déficit de sable emprisonné dans les zones de dragage <strong>et</strong><br />
la modification des conditions hydrodynamiques pourraient exacerber la migration des bancs de sable <strong>et</strong><br />
également conduire à l’intrusion ou au r<strong>et</strong>rait croissant(e) de ces caractéristiques dans le chenal. Le<br />
dragage enlèvera également les boues, mais les sédiments boueux se déposant dans les zones de dragage<br />
viendront de toute la zone d’eaux peu profondes du site, <strong>et</strong> pas seulement de la rivière ; ceci pourrait<br />
contribuer seulement sur une p<strong>et</strong>ite partie aux accumulations annuelles de boues dans le chenal. Les<br />
plages seront plus sensibles au régime changeant de vagues <strong>et</strong> de débit, avec une érosion possible près de<br />
l’embouchure de la rivière (dans un rayon de 5 km de l’embouchure) sur les rives nord <strong>et</strong>/ou sud de la<br />
rivière, résultant de l’adaptation de la côte aux nouvelles conditions.<br />
Les vasières <strong>et</strong> bancs de sable sont jugés de valeur moyenne, car ils abritent des espèces spécialement<br />
adaptées à ce type d’habitat (par exemple, certaines espèces d’oiseaux) <strong>et</strong> renferment une biodiversité<br />
relativement riche. Les plages de sable ont également une valeur moyenne, car elles sont rares sur le plan<br />
local <strong>et</strong> peuvent abriter les tortues pour la reproduction, bien qu’elles ne soient pas considérées comme des<br />
(1) Etudes d’ingénierie internes au Proj<strong>et</strong> (2012)<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-74
sites importants pour la nidification. La magnitude des impacts des changements géomorphologiques sur<br />
les vasières intertidales, les bancs de sable <strong>et</strong> les plages de sable est jugée moyenne pendant la<br />
construction <strong>et</strong> l’exploitation, étant donné qu’un pourcentage significatif de l’habitat sera affecté par une<br />
réduction ou une disparition de sa fonctionnalité, bien que la viabilité à long terme de ce type d’habitat <strong>et</strong> des<br />
espèces qui en dépendent ne soit pas menacée.<br />
Les bancs de sable, vasières <strong>et</strong> plages de sable sont jugés de valeur moyenne. La magnitude de l’impact<br />
dû aux changements géomorphologiques affectant ces habitats est moyenne. L’impact anticipé est donc<br />
jugé d’importance modérée pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation, avant atténuation.<br />
Habitats de mangrove<br />
La perte ou la dégradation des habitats de mangrove pourrait intervenir du fait :<br />
de la perte indirecte d’habitat par le biais de changements géomorphologiques à long terme ; <strong>et</strong><br />
de la perte de connectivité hydraulique.<br />
Les impacts sur le littoral de mangroves ont été examinés dans le <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique<br />
marin <strong>et</strong> littoral. Les changements hydrodynamiques pourraient avoir des répercussions sur les rives de la<br />
rivière sur le site du port <strong>et</strong> en aval, ce qui affecterait les mangroves. Des impacts sur les mangroves<br />
côtières pourraient également se produire du fait du r<strong>et</strong>rait de l’estran, <strong>et</strong> des régimes altérés d’érosion /<br />
accumulation. Comme décrit plus haut, la modélisation réalisée pour le Proj<strong>et</strong> a montré que les<br />
changements au niveau des vagues <strong>et</strong> de l’apport en sédiments pourraient affecter la côte, en entraînant<br />
potentiellement la perte d’habitat de mangroves le long des rivages de l’Île Kakossa <strong>et</strong> de l’Île Kabak. Les<br />
zones plus importantes d’érosion <strong>et</strong> de dépôts entraîneront la perte d’habitat de mangroves sur une période<br />
prolongée. Par exemple, le dépôt excessif induit par la présence du port pourrait potentiellement enterrer les<br />
racines nécessaires à l’oxygénation de la mangrove <strong>et</strong> entraîner sa mort. Étant donné que les changements<br />
bathymétriques sont planifiés pour la durée de vie du Proj<strong>et</strong>, les eff<strong>et</strong>s sont examinés sur le long terme, à<br />
partir de la construction <strong>et</strong> tout au long de l’exploitation.<br />
La dégradation de l’habitat <strong>et</strong> à terme, la perte d’habitat, seraient aussi probablement dues à la réduction de<br />
la connectivité hydraulique des cours d’eau en amont (par exemple, les criques de mangrove), du fait de la<br />
réduction ou de l’interruption des échanges d’eaux. L’ampleur de la perte des habitats de mangrove<br />
dépendra de l’emplacement d’ouvrages quelconques de traversée des cours d’eau <strong>et</strong> de l’ampleur de<br />
l’obstruction du débit d’eau (c.-à-d. blocage compl<strong>et</strong>, ou réduction des échanges d’eau dus à la marée).<br />
Étant donné que la j<strong>et</strong>ée d’approche du quai pour l’exportation ne devrait pas bloquer une p<strong>et</strong>ite crique<br />
tidale, aucune perte supplémentaire de mangrove n’est anticipée du fait d’une interruption de la connectivité<br />
hydraulique due au port. Les impacts de la MOF proprement dite sont examinés dans une EISE séparée,<br />
comme expliqué à la Section <strong>13</strong>.2.2.<br />
Comme on l’a vu, l’habitat de mangrove est considéré comme étant de valeur moyenne pour la biodiversité.<br />
La magnitude de l’impact de la perte indirecte d’habitat de mangrove est jugée moyenne pendant la<br />
construction, car un pourcentage de l’habitat serait potentiellement affecté, avec une réduction concomitante<br />
de sa fonctionnalité ; cependant, la viabilité à long terme de l’habitat dans l’ensemble de la zone ne sera pas<br />
menacée. Les opérations portuaires ne devraient pas contribuer à la perte indirecte continue d’habitat de<br />
mangrove.<br />
L’habitat de mangrove est un habitat de valeur moyenne. La magnitude des impacts dus à la perte <strong>et</strong> à la<br />
dégradation indirectes est jugée moyenne. L’impact anticipé est donc jugé d’importance modérée<br />
pendant la construction, avant atténuation.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-75
<strong>13</strong>.4.8.2 Perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> dégradation des habitats : impacts sur la faune<br />
Mammifères marins<br />
La perte indirecte de mangrove à l’emplacement du port <strong>et</strong> dans les zones côtières à proximité pourrait<br />
entraîner le déplacement des populations locales de lamantins vers un habitat moins propice, en modifiant la<br />
distribution <strong>et</strong> l’abondance de l’espèce dans la zone locale. Étant donné la disponibilité de vastes habitats<br />
de mangrove en Guinée, il est possible que les lamantins déplacés arrivent à trouver d’autres zones<br />
d’alimentation à proximité.<br />
Étant donné les déplacements saisonniers probables effectués par les lamantins (voir la Section <strong>13</strong>.3.6.2) <strong>et</strong><br />
la présence d’habitat adapté aux environs du port, une démarche prudente est adoptée en partant du<br />
principe que les lamantins ouest africains sont présents dans la zone d’étude du Proj<strong>et</strong>. La perte indirecte<br />
de mangroves entraînerait donc le déplacement des lamantins vers un habitat à proximité qui serait moins<br />
bien adapté ; ceci affecterait un groupe local de lamantins, puisqu’ils se reposent souvent en p<strong>et</strong>its groupes<br />
éparpillés de deux à six spécimens.<br />
Le lamantin ouest africain est une espèce de valeur moyenne, car répertorié comme espèce Vulnérable sur<br />
la liste rouge de l’UICN. La magnitude de la perte indirecte d’habitat sur les lamantins est jugée moyenne,<br />
car le déplacement pourrait entraîner une modification de l’abondance locale de l’espèce.<br />
Le lamantin ouest africain est considéré comme une espèce de valeur moyenne. La magnitude de la<br />
perte indirecte de l’habitat de mangrove sur le lamantin ouest africain est jugée moyenne. L’impact<br />
anticipé est donc d’importance modérée avant atténuation.<br />
Oiseaux marins<br />
Les habitats littoraux, y compris les vasières, les bancs de sable, les plages de sable <strong>et</strong> les mangroves,<br />
fournissent des zones importantes de nidification <strong>et</strong> d'alimentation pour de nombreuses espèces d'oiseaux.<br />
Les vasières aux environs du port sont des aires d’alimentation particulièrement importantes pour les<br />
échassiers. La perte indirecte d’habitat du littoral <strong>et</strong> des populations benthiques associées, du fait de<br />
changements géomorphologiques <strong>et</strong> d’une altération de l’érosion / accumulation des plages, réduirait les<br />
aires d’alimentation <strong>et</strong> de nidification disponibles <strong>et</strong> entraînerait le déplacement de spécimens vers d’autres<br />
zones. Cependant, les espèces d’oiseaux recensées dans la zone d’étude ne se limitent pas aux environs<br />
immédiats du port <strong>et</strong> d’autres habitats comparables sont disponibles dans la région.<br />
Le Courlis cendré est une espèce de moyenne valeur car elle figure parmi les espèces Quasi menacées sur<br />
la Liste rouge de l'UICN. D’autres espèces d’oiseaux marins susceptibles d’être présentes dans la zone<br />
d’étude du port sont de valeur faible, car elles ne sont pas répertoriées ni protégées, <strong>et</strong> sont largement<br />
répandues <strong>et</strong>/ou abondantes. La magnitude de la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> de la dégradation d’habitat sur<br />
les oiseaux est jugée faible pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation, étant donné qu’un p<strong>et</strong>it pourcentage des<br />
populations globales serait potentiellement affecté, sans impact sur les populations proprement dites.<br />
Les espèces d’oiseaux marins dans la zone d’étude sont considérées comme étant de valeur faible,<br />
hormis le courlis cendré, une espèce de valeur moyenne. La magnitude de l’impact de la perte indirecte<br />
d’habitat <strong>et</strong> de la dégradation de l’habitat pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation est jugée faible. L’impact<br />
est donc jugé non significatif pour les oiseaux de valeur faible <strong>et</strong> d’importance mineure pour le courlis<br />
cendré, avant atténuation.<br />
Tortues de mer<br />
Les tortues <strong>marine</strong>s pourraient être affectées par les changements géomorphologiques résultant des<br />
activités de dragage tout au long de la durée de vie du Proj<strong>et</strong>, surtout en ce qui concerne l’altération de<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-76
l’érosion / accumulation naturelles des plages de sable, qu’elles utilisent parfois comme sites de nidification.<br />
Cependant, d’après les éléments dont on dispose actuellement, les plages de sable aux environs du port ne<br />
sont pas d’importance significative pour la nidification des tortues.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme des espèces<br />
de valeur élevée, en raison de leur classement par l’UICN (En danger critique <strong>et</strong> En danger). La tortue<br />
olivâtre est de valeur moyenne, car répertoriée sur la liste rouge de l’UICN comme espèce Vulnérable.<br />
Toutefois, seules les tortues à écailles, les tortues vertes <strong>et</strong> olivâtres devraient nicher sur les plages. La<br />
magnitude des impacts de la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> de la dégradation de l’habitat sur les tortues <strong>marine</strong>s<br />
est faible, car seuls quelques spécimens devraient être affectés, sans impact sur la population, étant donné<br />
que les tortues ne sont signalées que sporadiquement <strong>et</strong> en p<strong>et</strong>its nombres.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme étant de<br />
valeur élevée, <strong>et</strong> la tortue olivâtre de valeur moyenne, conformément à leur classement par l’UICN. La<br />
magnitude de la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> de la dégradation de l’habitat sur les tortues <strong>marine</strong>s est faible<br />
pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation. L’impact est donc jugé d’importance mineure pour la tortue<br />
olivâtre <strong>et</strong> d’importance modérée pour la tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue<br />
verte, avant atténuation.<br />
Poissons<br />
Les poissons pourraient être affectés par la dégradation des vasières intertidales, des bancs de sable <strong>et</strong> des<br />
mangroves, durant la construction <strong>et</strong> pendant toute la période d'exploitation. Ces habitats ont de<br />
l’importance pour toute une variété d’espèces de poissons, en tant qu’aires d’alimentation <strong>et</strong> de frai. Les<br />
mangroves jouent un rôle particulièrement important car elles servent d’aires d’alevinage aux jeunes<br />
poissons <strong>et</strong> fournissent une grande partie des matières organiques constituant des sources d’alimentation<br />
dans l’environnement côtier de la Guinée. La perte de ces fonctions dans la mangrove, <strong>et</strong> d’autres habitats<br />
du littoral, pourrait conduire à la réduction du taux de survie des juvéniles, <strong>et</strong> de la disponibilité de<br />
ressources alimentaires. Ceci modifierait l’abondance <strong>et</strong> la distribution des espèces de poissons qui, privées<br />
d’aires d’alimentation, devraient aller les chercher ailleurs. Bien que la dégradation des vasières intertidales,<br />
des bancs de sable <strong>et</strong> des mangroves soit probable, ces changements évolueront progressivement en<br />
perm<strong>et</strong>tant aux communautés biologiques de réagir <strong>et</strong> de s’adapter à ces changements (par exemple, de<br />
nombreuses espèces trouveront un autre habitat à proximité). Les changements du type d'habitat<br />
résulteront également des changements du régime géomorphologique. Par exemple, une perte de vasières<br />
intertidales est possible, ce qui changera également la distribution des espèces.<br />
Les changements au niveau des gradients de salinité dans la rivière <strong>et</strong> l’estuaire pourraient affecter la<br />
distribution d’espèces locales de poissons, la hausse de salinité dans l’estuaire perm<strong>et</strong>tant éventuellement<br />
aux espèces côtières de remonter plus haut dans l’estuaire. Toutefois, étant donné que la salinité des eaux<br />
estuariennes <strong>et</strong> côtières évolue naturellement au fil des saisons (par exemple, la salinité estuarienne passe<br />
de 30-35 pour mille en saison sèche, à 5-18 pour mille pendant la saison humide), les espèces locales de<br />
poissons seront probablement déjà adaptées au changement de salinité, même si la hausse de salinité<br />
résultant des activités de dragage du port sera permanente <strong>et</strong> non pas saisonnière.<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée pour la<br />
biodiversité, selon leur statut de conservation. Les espèces de valeur élevée sont celles répertoriées dans la<br />
liste rouge de l’UICN comme espèces En danger critique ou En danger. Les espèces de valeur moyenne<br />
sont celles répertoriées sur la liste rouge de l’UICN comme espèces Vulnérables, Quasi menacées, ou<br />
Données insuffisantes. Les espèces de valeur faible sont celles répertoriées sur la liste rouge de l’UICN<br />
dans la catégorie Préoccupation mineure. Une sélection d’espèces de poissons de valeur élevée <strong>et</strong><br />
moyenne est présentée dans le Tableau <strong>13</strong>.10. La magnitude de l’impact de la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong><br />
de la dégradation d’habitat sur les poissons est jugée moyenne pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation,<br />
étant donné qu’un faible pourcentage des populations de poissons serait potentiellement affecté, sans<br />
impact sur les populations proprement dites.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-77
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon<br />
leur statut de conservation. La magnitude de l’impact de la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> de la dégradation de<br />
l’habitat sur les poissons est jugée moyenne pendant la construction <strong>et</strong> l’exploitation. Les impacts sont<br />
donc jugés comme étant d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée, d’importance modérée<br />
pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance mineure pour les espèces de valeur faible, avant<br />
atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.9 Impacts indirects : Espèces exogènes invasives<br />
<strong>13</strong>.4.9.1 Vue d’ensemble<br />
Des espèces invasives peuvent être introduites dans les zones par le biais d’échanges d’eaux de ballast,<br />
d’équipement contaminé <strong>et</strong> de l’encrassement des coques de navire (fouling). Les eaux de ballast sont<br />
transportées par les navires pour donner de la stabilité <strong>et</strong> ajuster l’assi<strong>et</strong>te du bateau afin d’obtenir une<br />
manœuvrabilité <strong>et</strong> une propulsion optimales. L’utilisation des eaux de ballast varie selon les types de<br />
navires, leur cargaison <strong>et</strong> les conditions maritimes. Les eaux de ballast proviennent souvent de ports <strong>et</strong><br />
d’autres régions côtières qui abritent des assemblages planctoniques riches. Dans le cadre des opérations<br />
habituelles des navires, les eaux de ballast peuvent être rej<strong>et</strong>ées dans les ports, le long des côtes <strong>et</strong> en mer,<br />
de sorte qu’un assemblage d’organismes divers est transporté <strong>et</strong> relâché un peu partout dans le monde.<br />
Les eaux de ballast sont l’un des plus importants vecteurs de transfert d’espèces <strong>marine</strong>s à travers le<br />
monde.<br />
Des organismes, tels que les balanes, les moules, les éponges, les algues <strong>et</strong> les anémones, s’agrippent aux<br />
coques des navires. Ce comportement est communément appelé « biofouling ». Les organismes attachés<br />
sont ensuite transportés par le navire d’un port à l’autre <strong>et</strong> pénètrent ainsi dans de nouvelles biorégions.<br />
Des invasions peuvent se produire lorsque ces organismes entrent en contact avec les structures d’un<br />
nouveau port ou déposent leurs larves dans les eaux. Dans les bonnes conditions, ces envahisseurs<br />
peuvent s’établir dans le nouveau port <strong>et</strong> se propager aux zones voisines au sein de c<strong>et</strong>te biorégion. Les<br />
organismes peuvent aussi se déplacer entre les biorégions par le biais d’équipements marins auxquels ils<br />
s’attachent, comme les équipements de dragage, ou dans les sédiments transportés par le navire ou<br />
l’équipement de dragage ou sur les barges.<br />
<strong>13</strong>.4.9.2 Espèces invasives <strong>et</strong> exogènes : Impacts sur les habitats <strong>et</strong> les espèces<br />
Les espèces exogènes invasives peuvent entraîner des impacts au niveau écosystémique, qui concernent<br />
tous les habitats <strong>et</strong> toutes les espèces.<br />
L’introduction d’espèces exogènes invasives peut menacer à la fois la diversité de l’écosystème <strong>et</strong><br />
l’abondance (1) . Ces espèces peuvent affecter les processus rendus par les écosystèmes en déréglant<br />
l’équilibre naturel, ce qui réduirait la capacité de l’écosystème à faire face à d’autres pressions ou impacts, <strong>et</strong><br />
entraînerait une réduction de la biodiversité <strong>et</strong> le déséquilibre de l’écosystème.<br />
Les impacts d’espèces exogènes invasives sur la biodiversité peuvent inclure (2) :<br />
la perte de biodiversité résultant :<br />
des changements dans les relations prédateurs-proies ;<br />
de la réduction de l’habitat disponible pour les espèces natives ;<br />
de la concurrence accrue pour l’accès à la nourriture <strong>et</strong> à l’espace ;<br />
(1) UICN. About Marine Invasive Species. Disponible sur<br />
http://www.iucn.org/about/work/programmes/<strong>marine</strong>/<strong>marine</strong>_our_work/<strong>marine</strong>_invasives/seychelles/about_<strong>marine</strong>_invasive_species/.<br />
Sur le site mai 2012.<br />
(2) UICN. Marine Menace Alien invasive species in the <strong>marine</strong> environment. Disponible sur http://www.cbd.int/invasive/doc/<strong>marine</strong>menace-iucn-en.pdf.<br />
Sur le site mai 2012.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-78
des dommages directs affectant les habitats natifs ;<br />
de l’apparition de nouveaux parasites <strong>et</strong> maladies ;<br />
de l’étouffement <strong>et</strong> prolifération ; <strong>et</strong><br />
de l’hybridation, entraînant une dilution génétique.<br />
le changement de fonctionnalités écosystémique <strong>et</strong> de structure des populations ;<br />
des changements au niveau des cycles de nutriments ; <strong>et</strong><br />
la réduction de qualité de l’eau.<br />
Vu le nombre de navires qui entrent <strong>et</strong> sortent du port pendant les phases de construction <strong>et</strong> d’exploitation, il<br />
existe un risque important qu’ils transportent des espèces exogènes dans leurs eaux de ballast ou sur leurs<br />
coques. Dans le cadre de la conception du Proj<strong>et</strong>, les Directives de l’OMI sur le contrôle <strong>et</strong> la gestion des<br />
eaux de ballast des navires afin de minimiser le transfert d’organismes aquatiques nocifs <strong>et</strong> de pathogènes,<br />
ainsi que la Convention internationale de l’OMI sur le contrôle des systèmes anti-fouling (AFS) sur les<br />
navires seront appliquées. Toutes les espèces exogènes ne seront pas capables de développer des<br />
populations viables <strong>et</strong> de devenir potentiellement invasives. Cependant, c’est un risque réel qui peut avoir<br />
des conséquences graves sur la biodiversité.<br />
La valeur des habitats <strong>et</strong> des espèces est évaluée <strong>et</strong> considérée élevée, moyenne ou faible, en fonction des<br />
critères de classement (voir la Section <strong>13</strong>.3). La magnitude de l’impact pendant la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation est jugée importante, car un pourcentage suffisant de l’habitat serait potentiellement affecté,<br />
avec une réduction concomitante de la viabilité / fonctionnalité de l’ensemble de l’habitat, tandis que la<br />
viabilité à long terme de l’habitat <strong>et</strong> des espèces qui en dépendent est menacée. À long terme, un déclin de<br />
l’abondance <strong>et</strong> / ou une modification de la distribution des espèces pourraient également être observés.<br />
La valeur des habitats <strong>et</strong> des espèces est évaluée <strong>et</strong> considérée élevée, moyenne ou faible, en fonction<br />
des critères de classement. La magnitude des impacts des espèces exogènes <strong>et</strong> invasives sera élevée.<br />
L’impact est donc jugé comme étant d’importance critique pour les espèces de valeur élevée,<br />
d’importance majeure pour les habitats <strong>et</strong> les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance modérée pour<br />
les habitats <strong>et</strong> les espèces de valeur faible, avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.10 Impacts indirects : Accès induit<br />
<strong>13</strong>.4.10.1 Vue d’ensemble<br />
Un accès induit se produit lorsqu’un développement facilite l’accès humain vers des zones éloignées ayant<br />
connu auparavant de faibles niveaux de perturbation <strong>et</strong> des pressions limitées sur les ressources naturelles.<br />
L’échelle <strong>et</strong> la nature des impacts qui peuvent survenir par la suite sont variables, <strong>et</strong> dépendent de divers<br />
facteurs tels que :<br />
la valeur des habitats <strong>et</strong> des taxons dans la zone ;<br />
l’échelle de l’immigration résultant de l’installation dans la zone des familles des employés du Proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> à<br />
la migration opportuniste ;<br />
la mesure dans laquelle les travailleurs <strong>et</strong> le Proj<strong>et</strong> font des achats au niveau local ; <strong>et</strong><br />
des considérations comme les normes culturelles prédominantes dans la région.<br />
Les immigrants opportunistes pourraient défricher les terres en vue de construire leur maison ou pour<br />
l’agriculture, <strong>et</strong> dépendre fortement de la base de ressources naturelles. Il n’est pas facile de jauger<br />
l’ampleur de l’influx migratoire opportuniste potentiellement induit par la construction du port, d’autant plus<br />
que cela ne relèvera pas du contrôle du Proj<strong>et</strong>. Les impacts se ressentiront à un stade précoce de la<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-79
construction <strong>et</strong> tout au long de c<strong>et</strong>te phase. Comme le port aura sur place une main d’œuvre d’exploitation<br />
permanente, la population informelle d’immigrants devrait persister tant que les perspectives d’emploi<br />
subsistent. Tout déclin de la population d’immigrants du fait de l’entrée en phase d’exploitation du port est<br />
incertain <strong>et</strong> impossible à prévoir ; pour les besoins de l’évaluation, on part donc de l’hypothèse qu’une fois<br />
installée dans une région, la population immigrée y restera.<br />
L’influx migratoire est abordé en détail dans le <strong>Chapitre</strong> 19 : Migration interne, mais examinée ci-dessous en<br />
termes d’impacts sur la biodiversité. C<strong>et</strong>te étude examine l’exploitation accrue résultant du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> non pas<br />
le niveau de menace anthropogène existante.<br />
<strong>13</strong>.4.10.2 Accès induit : impacts sur les habitats<br />
L’habitat de mangrove est exposé à un risque du fait du défrichement des terres par un nombre croissant de<br />
population vivant dans la zone d’étude, auxquelles viennent s’ajouter les populations déplacées par le<br />
Proj<strong>et</strong>. Du fait de l’accès croissant aux zones isolées rendu possible par les axes routiers <strong>et</strong> routes d’accès<br />
du Proj<strong>et</strong>, la pression exercée sur les mangroves ira croissante. Les mangroves seront visées pour le<br />
défrichement à des fins agricole, <strong>et</strong> aussi parce qu’elles renferment du bois. La menace de l’accès induit <strong>et</strong><br />
de l’influx migratoire sur les mangroves commencera pendant la construction <strong>et</strong> se poursuivra tout au long<br />
de l’exploitation.<br />
Les mangroves dans la zone d’étude du port sont relativement étendues, mais ont déjà subi des<br />
modifications du fait d’activités anthropiques, de larges superficies ayant été mises à nu pour planter des<br />
rizières. Ce sont donc des habitats de qualité inférieure, si on les compare à des zones moins dégradées<br />
d’autres régions. Les zones de mangrove moins perturbées au sein de la zone d’étude du port sont de<br />
p<strong>et</strong>ite taille, en p<strong>et</strong>it nombre <strong>et</strong> fragmentées ; on considère que des pressions supplémentaires s’exerceront<br />
probablement sur ces zones. En conséquence, une démarche prudente a été adoptée pour évaluer l’impact<br />
de l’accès induit.<br />
Comme on l’a vu, l’habitat de mangrove est considéré comme étant de valeur moyenne. Etant donné que<br />
l’envergure de l’influx migratoire dans la zone du port n’est pas connue, <strong>et</strong> que la viabilité à long terme de<br />
l’habitat pourrait être menacée, la magnitude de l’influx migratoire sur l’habitat de mangrove est jugée<br />
élevée.<br />
L’habitat de mangrove est considéré comme étant de valeur moyenne. La magnitude des impacts de<br />
l’accès induit sur l’habitat de mangrove sera élevée. L’impact anticipé est donc jugé d’importance<br />
majeure avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.10.3 Accès induit : impacts sur la faune<br />
L’influx migratoire accentuera la pression sur les zones de pêche déjà surexploitées, du fait du nombre<br />
croissant de populations vivant dans la zone d’étude. Ceci concernera particulièrement les espèces de<br />
poissons d’intérêt pour la pêche commerciale <strong>et</strong> artisanale. La surpêche pourrait menacer la taille des<br />
populations halieutiques <strong>et</strong> entraîner une réduction de l’abondance <strong>et</strong> de la distribution de ces espèces dans<br />
la zone d’étude du port. On sait que plusieurs espèces benthiques d’élasmobranches classées En danger <strong>et</strong><br />
En danger critique par l’UICN sont particulièrement vulnérables face à la pêche ciblée, <strong>et</strong> sont également<br />
capturées accidentellement dans les fil<strong>et</strong>s. Cependant, ces espèces ne sont pas recensées fréquemment, ni<br />
en nombre élevé dans la zone d’étude du port. De nombreuses espèces halieutiques ciblées seront de<br />
valeur moyenne ou faible. Les espèces non ciblées par la pêche seront aussi capturées accidentellement<br />
dans les fil<strong>et</strong>s. En outre, les tortues <strong>marine</strong>s (<strong>et</strong> leurs œufs) sont également capturées pour leur chair <strong>et</strong><br />
l’influx migratoire pourrait entraîner une recrudescence du braconnage de ces espèces. Les tortues ne sont<br />
pas présentes fréquemment <strong>et</strong> seulement en p<strong>et</strong>it nombre, mais quand elles le sont, elles sont capturées<br />
pour l’alimentation. L’impact commencera pendant la construction <strong>et</strong> se poursuivra tout au long de<br />
l’exploitation. La présence croissante des populations humaines <strong>et</strong> des chiens sur la côte, du fait du nombre<br />
croissant de population vivant dans la région, pourrait affecter le comportement <strong>et</strong> le succès des tortues<br />
<strong>marine</strong>s à la ponte, ainsi que la survie des œufs en incubation, si les tortues sont dérangées pendant<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-80
qu’elles couvent par des personnes ou des chiens ; les femelles seraient alors découragées dans leurs<br />
efforts à toutes les étapes de la nidification, <strong>et</strong> pourraient installer leur nid sur d’autres plages, r<strong>et</strong>arder la<br />
ponte des œufs, voire sélectionner des sites de ponte inadaptés (1) .<br />
Les espèces de poissons présentes dans la zone d’étude sont de valeur faible, moyenne ou élevée, selon<br />
leur statut de conservation. Voir la Section <strong>13</strong>.3.6 pour les espèces rentrant dans ces catégories. Etant<br />
donné que l’envergure de l’influx migratoire dans la zone du port n’est pas connue, <strong>et</strong> qu’une réduction de<br />
l’abondance des stocks halieutiques pourrait se produire, la magnitude de l’impact sur les poissons du fait de<br />
l’influx migratoire est jugée élevée pour les espèces ciblées par la pêche, qui sont généralement des<br />
espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> faible. Les élasmobranches benthiques de valeur élevée seront moins<br />
impactés du fait qu’ils sont fréquents ; par conséquent, des impacts de magnitude moyenne seraient<br />
anticipés pour ces espèces. L’impact est donc jugé d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée<br />
(surtout les élasmobranches benthiques), d’importance majeure pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong><br />
d’importance modérée pour les espèces de valeur faible.<br />
La tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte sont considérées comme étant de<br />
valeur élevée, tandis que la tortue olivâtre est une espèce de valeur moyenne. Etant donné que l’envergure<br />
de l’influx migratoire dans la zone du port n’est pas connue, <strong>et</strong> vu la fréquence des occurrences signalées,<br />
un impact de magnitude moyenne pourrait affecter ces espèces.<br />
Les espèces de poissons sont considérées de valeur élevée, moyenne ou faible, selon leur statut conféré<br />
par l’UICN. Les tortues sont considérées comme étant de valeur élevée, hormis la tortue olivâtre qui a<br />
une valeur moyenne. La magnitude des impacts de l’accès induit est élevée, hormis pour les<br />
élasmobranches benthiques de valeur élevée <strong>et</strong> toutes les espèces de tortue, pour lesquels un impact de<br />
magnitude moyenne serait possible. L’impact est donc jugé d’importance majeure pour les espèces de<br />
valeur élevée (surtout les élasmobranches benthiques <strong>et</strong> la plupart des espèces de tortues), d’importance<br />
majeure pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de valeur<br />
faible, avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.4.11 Impacts indirects : Déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> détritus marins<br />
Les déch<strong>et</strong>s sont générés tout au long des phases de construction <strong>et</strong> d’exploitation. Les détritus ou déch<strong>et</strong>s<br />
introduits dans l’environnement marin, estuarien <strong>et</strong> littoral peuvent potentiellement causer un préjudice à la<br />
faune <strong>marine</strong> qui les ingère, se r<strong>et</strong>rouve piégée ou enchevêtrée dedans. Les déch<strong>et</strong>s alimentaires rej<strong>et</strong>és<br />
attireront également la vermine <strong>et</strong> les oiseaux grégaires dans la localité, entraînant potentiellement le<br />
déplacement des espèces locales. Les répercussions du port en termes de production de déch<strong>et</strong>s sont<br />
examinées en détail dans le <strong>Chapitre</strong> 11 : Gestion des ressources <strong>et</strong> des déch<strong>et</strong>s non minéraux. On anticipe<br />
qu’un grand volume de déch<strong>et</strong>s sera généré, surtout pendant la construction <strong>et</strong>, en l’absence d’un système<br />
adéquat de gestion, ces déch<strong>et</strong>s pourraient être introduits dans l’environnement marin.<br />
La valeur des habitats <strong>et</strong> des espèces est jugée élevée, moyenne ou faible (voir la Section <strong>13</strong>.3). La<br />
magnitude de l’impact est jugée moyenne, car les déch<strong>et</strong>s pourraient affecter des pourcentages significatifs<br />
de plusieurs habitats <strong>et</strong> espèces dans la zone, même si cela n’affecterait vraisemblablement pas leur<br />
viabilité à long terme.<br />
La magnitude des impacts des déch<strong>et</strong>s sera moyenne. L’importance de c<strong>et</strong> impact variera donc, allant de<br />
majeure pour les espèces de valeur élevée comme les tortues <strong>et</strong> les lamantins, à mineure pour les<br />
espèces <strong>et</strong> habitats de valeur faible, comme les habitats pélagiques du large <strong>et</strong> les organismes<br />
benthiques, avant atténuation.<br />
(1) National Research Council (U.S.). Committee on Sea Turtle Conservation (1990) Decline of the sea turtles: causes and prevention.<br />
National Academies Press.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-81
<strong>13</strong>.4.12 Evènements exceptionnels - Déversements<br />
<strong>13</strong>.4.12.1 Vue d’ensemble<br />
L'utilisation de navires <strong>et</strong> de machines présente le risque de déversements de carburants, <strong>et</strong> d'autres<br />
substances potentiellement polluantes. Il est attendu que toutes les installations de stockage de carburant<br />
<strong>et</strong> d’autres substances dangereuses seront conçues de façon à contenir tout déversement éventuel grâce à<br />
des bases imperméables, une bonne capacité de rétention <strong>et</strong> la maintenance nécessaire ; en ce sens,<br />
aucune pollution régulière provenant de ces sources polluantes majeures n’est anticipée. Cependant, il est<br />
possible que des hydrocarbures pénètrent dans l’environnement marin <strong>et</strong> littoral, en faibles quantités <strong>et</strong> de<br />
manière ponctuelles, que ce soit directement (par exemple, pendant le transfert de carburant), ou<br />
indirectement du fait de ruissellements depuis des zones bétonnées. Toutefois, d'importants déversements<br />
sont également possibles, <strong>et</strong> peuvent se produire lors d'accidents tels que des collisions entre deux navires,<br />
le naufrage de navires transportant du minerai, des phénomènes météorologiques extrêmes, une mauvaise<br />
maintenance <strong>et</strong>/ou des erreurs d'opération / navigation. En cas de déversement accidentel d'un navire<br />
pétrolier, toute sa cargaison pourrait se déverser, ce qui équivaut à environ 25 000 – 45 000 TPL de<br />
carburant pour un navire pétrolier de taille moyenne. Un déversement de grande ampleur faisant intervenir<br />
un navire pétrolier ou un navire transportant du minerai affecterait une vaste superficie d’environnement<br />
marin <strong>et</strong> d’habitats côtiers, avec des impacts secondaires sur un large éventail de faune <strong>et</strong> de flore qui<br />
dépendent des zones côtières <strong>et</strong> des eaux de mer.<br />
L’impact des événements exceptionnels a été évalué en termes de risque. Par définition, c’est le produit de<br />
la conséquence de l’événement par la probabilité d’occurrence (risque = probabilité x conséquence). Le<br />
niveau de risque fait référence à la magnitude de l’événement, au cas où il se produirait ; cela ne signifie pas<br />
qu’il existe un risque élevé d’occurrence de l’événement. Les prévisions de magnitude prennent en compte<br />
le risque de l’impact ; à savoir la probabilité de l’occurrence de l’impact, ainsi que la gravité des<br />
répercussions.<br />
<strong>13</strong>.4.12.2 Déversements exceptionnels : Impacts sur les habitats <strong>et</strong> les espèces<br />
Les impacts sur la qualité de l’eau <strong>et</strong> des sédiments résultant de déversements <strong>et</strong> de pollutions accidentelles<br />
ont été évalués dans le <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral, <strong>et</strong> jugés d’importance mineure<br />
pour les p<strong>et</strong>its déversements d’hydrocarbures, <strong>et</strong> d’importance majeure pour les déversements de grande<br />
ampleur. Le Tableau <strong>13</strong>.14 ci-dessous présente une étude d’impacts des déversements de grande ampleur<br />
<strong>et</strong> de p<strong>et</strong>ite ampleur sur les caractéristiques de la biodiversité, dans la zone d’étude du port.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-82
Tableau <strong>13</strong>.14 Analyse de la magnitude de l’impact des déversements sur des récepteurs sensibles<br />
Groupes<br />
d’habitats /<br />
d’espèces<br />
Habitat<br />
pélagique <strong>et</strong><br />
benthique au<br />
large<br />
Eaux côtières <strong>et</strong><br />
estuariennes<br />
Vasières<br />
intertidales <strong>et</strong><br />
bancs de sable<br />
Hypothèse de déversement<br />
d’hydrocarbures<br />
Déversements importants du fait de<br />
naufrage de navire <strong>et</strong> / ou de collisions.<br />
Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Plages de sable Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Mangroves Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Impact <strong>et</strong> rétablissement [1]<br />
Pour la plupart, les nappes d’hydrocarbures flottent à la surface <strong>et</strong> sont disséminées<br />
par le vent <strong>et</strong> les courants. Les hydrocarbures de faible viscosité se dispersent sur<br />
quelques mètres en haut de la colonne d’eau, où ils sont rapidement dilués, surtout<br />
en présence de vagues déferlantes. L’impact au bas de la colonne d’eau est jugé<br />
moindre, bien qu’il existe une possibilité que les hydrocarbures coulent au fond en<br />
affectant l’habitat benthique. L’impact est donc considéré comme étant de courte<br />
durée.<br />
Les hydrocarbures peuvent se mélanger dans la colonne d’eau, sous l’eff<strong>et</strong> de<br />
vagues fortes. Les marées quotidiennes dissoudront rapidement les hydrocarbures<br />
dans l’eau <strong>et</strong> maintiendront en général des concentrations inférieures aux niveaux<br />
nocifs, mais les produits raffinés qui se sont dispersés dans l’eau pourraient<br />
contaminer les fonds marins par des concentrations élevées de matières toxiques.<br />
L’impact est donc considéré comme étant de courte durée.<br />
Les sables fins <strong>et</strong> les boues ne sont pas impactés directement autant que d’autres<br />
substrats, mais les hydrocarbures peuvent s’incorporer aux sédiments par<br />
floculation sous l’eff<strong>et</strong> de l’activité des vagues, ou pénétrer via les galeries creusées<br />
par les vers. Les matières polluantes, après pénétration, peuvent persister pendant<br />
de nombreuses années. L’impact est donc considéré comme étant à long terme.<br />
Les rivages sablonneux sont plus résistants aux déversements en raison de l’action<br />
affouillante des vagues <strong>et</strong> des courants de marée, qui perm<strong>et</strong>tent un auto n<strong>et</strong>toyage<br />
rapide. L’impact serait donc probablement de courte durée.<br />
Les hydrocarbures pénètrent dans les mangroves à marée haute <strong>et</strong>, à marée<br />
descendante, adhèrent aux racines <strong>et</strong> aux sédiments. Les mangroves sont<br />
particulièrement sensibles <strong>et</strong> vulnérables aux déversements d’hydrocarbures, car<br />
les produits pétroliers étouffent les racines nécessaires à l’oxygénation. De vastes<br />
superficies de mangrove pourraient être complètement détruites en cas de<br />
déversement d’hydrocarbures. L’impact serait donc à long terme, car la mangrove<br />
m<strong>et</strong>trait longtemps à récupérer.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-83<br />
Magnitude de l’impact<br />
P<strong>et</strong>it<br />
déversement<br />
Déversement<br />
important<br />
Faible Moyenne<br />
Moyenne Élevée<br />
Faible Moyenne<br />
Faible Élevée<br />
Moyenne Élevée
Groupes<br />
d’habitats /<br />
d’espèces<br />
Hypothèse de déversement<br />
d’hydrocarbures<br />
Cétacés Déversements de grande ampleur résultant<br />
de naufrages <strong>et</strong>/ou de collisions de navires<br />
dans l’environnement pélagique au large ou<br />
dans les eaux côtières ou estuariennes.<br />
Lamantin ouestafricain<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Oiseaux Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Susceptibles d’affecter les habitats côtiers,<br />
intertidaux <strong>et</strong> de mangrove<br />
Impact <strong>et</strong> rétablissement [1]<br />
Les cétacés sont vulnérables aux impacts des hydrocarbures en suspension quand<br />
ils remontent à la surface pour respirer. Les hydrocarbures ont également des<br />
eff<strong>et</strong>s toxiques, peuvent endommager les organes en cas d’ingestion ou les voies<br />
respiratoires <strong>et</strong> provoquer des changements comportementaux.<br />
La zone d’étude du port n’est pas un habitat important pour les cétacés, qui ont une<br />
vaste aire de distribution <strong>et</strong> ne fréquentent la côte que sporadiquement. Les<br />
impacts sur l’espèce seraient de courte durée en cas d’interaction directe avec les<br />
hydrocarbures, qui se dégradent rapidement.<br />
Les lamantins sont jugés moins sensibles (par rapport aux tortues <strong>et</strong> aux oiseaux)<br />
aux impacts quelconques d’un déversement d’hydrocarbures, car en règle générale<br />
ils éviteront la zone affectée.<br />
Aucun lamantin n’a été recensé à l’emplacement du port, mais vu les types<br />
d’habitats <strong>et</strong> l’occurrence de l’espèce en amont, ils pourraient parfois être présents.<br />
Les impacts pour l’espèce seraient donc de courte durée, mais les impacts sur son<br />
habitat de mangrove seraient à long terme (voir ci-dessus).<br />
La mortalité directe des oiseaux résultant du déversement d’hydrocarbures est<br />
souvent perçue comme le principal risque. Les impacts sur les oiseaux sont plus<br />
prononcés dans les eaux côtières qu’au large. Les oiseaux sont affectés par la<br />
pollution aux hydrocarbures du fait d’impacts sur leur plumage, d’eff<strong>et</strong>s toxiques <strong>et</strong><br />
de la destruction de leur habitat. Un déversement de p<strong>et</strong>ite envergure dans une<br />
zone renfermant une population d’oiseaux nombreuse serait tout aussi nuisible<br />
qu’un déversement de grande envergure en présence d’un nombre réduit<br />
d’oiseaux.<br />
Les zones intertidales <strong>et</strong> les mangroves sont des aires importantes d’alimentation <strong>et</strong><br />
de reproduction pour les oiseaux ; les impacts sur ces habitats seraient donc à<br />
court <strong>et</strong> à long terme, respectivement. Comme la côte de Guinée abrite un nombre<br />
important d’oiseaux migrateurs, de nombreux oiseaux pourraient être affectés.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-84<br />
Magnitude de l’impact<br />
P<strong>et</strong>it<br />
déversement<br />
Déversement<br />
important<br />
Faible Moyenne<br />
Faible Moyenne<br />
Moyenne Élevée
Groupes<br />
d’habitats /<br />
d’espèces<br />
Hypothèse de déversement<br />
d’hydrocarbures<br />
Tortues Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Pourraient affecter les habitats côtiers <strong>et</strong> du<br />
large, ainsi que les plages de sable.<br />
Poissons Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
Invertébrés<br />
benthiques<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Pourraient affecter les habitats pélagiques<br />
<strong>et</strong> benthiques côtiers <strong>et</strong> du large.<br />
Déversements majeurs dans le port<br />
résultant du naufrage d’un navire, de<br />
collisions ou d’autres pollutions.<br />
P<strong>et</strong>its déversements dans le port lors<br />
d’opérations de transfert de carburant.<br />
Pourraient affecter les habitats pélagiques<br />
<strong>et</strong> benthiques côtiers <strong>et</strong> du large.<br />
Impact <strong>et</strong> rétablissement [1]<br />
Les hydrocarbures flottants seraient une menace pour les tortues, qui sont<br />
particulièrement vulnérables en période de nidification, mais sont sensibles aux<br />
eff<strong>et</strong>s des déversements d’hydrocarbures à toutes les étapes de la vie. Les impacts<br />
directs pourraient être la mort, la mortalité des œufs <strong>et</strong> des anomalies de<br />
développement. Les impacts indirects pourraient être dus à la perte des capteurs<br />
olfactifs provoquant des eff<strong>et</strong>s comportementaux, à la contamination des<br />
ressources alimentaires <strong>et</strong> à la réduction des aliments disponibles.<br />
La présence de tortues est possible dans la zone d’étude du port, mais elles n’y ont<br />
pas de sites importants de nidification, si l’on en croit les études réalisées dans le<br />
cadre du proj<strong>et</strong>.<br />
Les espèces halieutiques sont plus vulnérables aux eff<strong>et</strong>s des déversements<br />
d’hydrocarbures dans la zone intertidale, ou dans les eaux très peu profondes. Les<br />
œufs <strong>et</strong> les larves de poissons sont relativement sensibles aux faibles<br />
concentrations d’hydrocarbures ; les adultes, en revanche, sont plus résistants <strong>et</strong><br />
les évitent délibérément. La mortalité massive intervient rarement, mais<br />
l’appauvrissement des stocks pourrait se produire à court terme.<br />
La zone d’étude du port est fréquentée par de nombreuses espèces de poissons,<br />
mais elles ne sont pas limitées à la zone d’étude, avec d’autres habitats<br />
comparables disponibles à proximité. L’impact sur les poissons serait donc<br />
probablement de courte durée.<br />
Il est possible que les hydrocarbures coulent au fond <strong>et</strong> affectent l’habitat benthique<br />
des fonds marins, y compris le benthos. La zone d’étude du port ne renferme<br />
aucun benthos de valeur élevée. L’impact serait donc de courte durée du fait de la<br />
dégradation naturelle des hydrocarbures.<br />
[1] La plupart des informations ci-dessous proviennent d’une même source : ITOPF (2011) ; Effects of oil pollution in the <strong>marine</strong> environment. Technical information paper <strong>13</strong>.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-85<br />
Magnitude de l’impact<br />
P<strong>et</strong>it<br />
déversement<br />
Déversement<br />
important<br />
Moyenne Élevée<br />
Moyenne Élevée<br />
Faible Moyenne
La valeur des habitats <strong>et</strong> des espèces est jugée élevée, moyenne ou faible (voir la Section <strong>13</strong>.3). La<br />
magnitude de l’impact est évaluée dans le Tableau <strong>13</strong>.14 ci-dessus <strong>et</strong> varie en fonction de l’habitat, de<br />
l’espèce <strong>et</strong> du type de déversement.<br />
La valeur des habitats <strong>et</strong> des espèces est jugée élevée, moyenne ou faible (voir la Section <strong>13</strong>.3). La<br />
magnitude de l’impact est évaluée dans le Tableau <strong>13</strong>.14 ci-dessus <strong>et</strong> varie en fonction de l’habitat, de<br />
l’espèce <strong>et</strong> du type de déversement. L’importance de c<strong>et</strong> impact va donc varier, en allant de critique pour<br />
les impacts de magnitude élevée sur des récepteurs de valeur élevée, à non significatif pour les impacts<br />
de faible magnitude sur les récepteurs de valeur faible, avant atténuation.<br />
<strong>13</strong>.5 Mesures d’atténuation <strong>et</strong> impacts résiduels<br />
<strong>13</strong>.5.1 Introduction<br />
C<strong>et</strong>te section décrit les mesures pour lesquelles le Proj<strong>et</strong> s’est engagé pour atténuer les impacts du Port de<br />
<strong>Simandou</strong> sur la biodiversité, tels qu’évalués dans la Section <strong>13</strong>.4. En outre, lorsque d’autres études sont<br />
identifiées qui confirment ou apportent un complément d’information pour l’évaluation, ces études sont<br />
décrites. Enfin, si la nécessité d’un suivi a été identifiée afin de déterminer si les mesures d’atténuation sont<br />
efficaces, ce suivi est décrit. Les mesures d’atténuation sont décrites dans c<strong>et</strong>te EISE <strong>et</strong> répertoriées dans<br />
le Volume V Plan de gestion sociale <strong>et</strong> environnementale.<br />
Les mesures d’atténuation pertinentes pour l’environnement physique marin sont examinées dans le<br />
<strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral, tandis que la biodiversité terrestre <strong>et</strong> d’eau douce est<br />
traitée dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre ; les eaux de surface <strong>et</strong> les nappes phréatiques sont<br />
étudiées dans le <strong>Chapitre</strong> 6 : Environnement aquatique, <strong>et</strong> les sols terrestres sont étudiés dans le<br />
<strong>Chapitre</strong> 5 : Géologie, sols <strong>et</strong> déch<strong>et</strong>s minéraux.<br />
L’étude d’impacts a pris en compte l’application des recommandations <strong>et</strong> politiques pertinentes au niveau<br />
international, national <strong>et</strong> du groupe <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong>, le cas échéant. Lorsque des impacts significatifs ont été<br />
identifiés pour les habitats <strong>et</strong> les espèces des milieux marins <strong>et</strong> littoraux, d’autres mesures d’atténuation sont<br />
requises. Les impacts résiduels qui persistent, une fois les mesures d’atténuation supplémentaires prises en<br />
compte, sont également signalés.<br />
<strong>13</strong>.5.2 Atténuation de la perte directe d’habitat<br />
C<strong>et</strong>te section concerne les mesures d’atténuation de la perte directe d’habitat <strong>et</strong> les impacts connexes sur<br />
les espèces associées. Les mesures d’atténuation décrites ci-dessous seront mises en œuvre dans le but<br />
de réduire les impacts autant que raisonnablement possible.<br />
Les installations des zones côtières seront implantées avec un recul suffisant pour minimiser les impacts sur<br />
les habitats du littoral, comme la mangrove. En outre, un Plan de gestion de la mangrove spécifique au<br />
Proj<strong>et</strong> (PGM) sera conçu <strong>et</strong> mis en œuvre en vue de réduire les impacts sur la mangrove. Le PGM<br />
soulignera les impacts potentiels directs <strong>et</strong> indirects susceptibles d’affecter la mangrove <strong>et</strong> détaillera les<br />
mesures d’atténuation, de gestion <strong>et</strong> de suivi qui seront mises en œuvre. Les mesures d’atténuation<br />
comprises dans le PGM incluront les suivantes :<br />
le littoral de mangrove sera laissé intact dans la mesure du possible, sans toutefois comprom<strong>et</strong>tre la<br />
sécurité de navigation <strong>et</strong> l’accès pour la construction ; <strong>et</strong><br />
des mesures seront mises en œuvre pour veiller à ce que des plants de mangrove soient replantés dès<br />
que possible dans les zones défrichées (ou des zones ayant subies des pertes de mangroves à cause<br />
du port), si le nouveau régime hydrodynamique <strong>et</strong> les exigences d’accès continu perm<strong>et</strong>tent ce type de<br />
réhabilitation.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-86
Un Plan de Gestion des Matériaux de Dragage <strong>et</strong> Déblais (PGMDDD) sera conçu pour le port, <strong>et</strong> mis en<br />
œuvre tout au long de la construction <strong>et</strong> de l’exploitation. L’objectif de ce PGMDD est de stipuler le cadre<br />
pour l’atténuation environnementale, ainsi que le suivi qui sera mis en œuvre pour s’assurer que tout impact<br />
environnemental éventuel sera minimisé <strong>et</strong> ramené à un niveau aussi bas que raisonnablement possible. Le<br />
PGMDD définira dans l’espace les différentes composantes sensibles de la biodiversité <strong>marine</strong> au sein de la<br />
zone d’étude du port ; il contiendra des mesures couvrant tous les aspects des opérations de dragage. Les<br />
mesures pertinentes pour l’environnement physique marin <strong>et</strong> littoral sont examinées dans le <strong>Chapitre</strong> 7 :<br />
Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral, mais incluses ici par souci d’exhaustivité, car elles concernent<br />
également la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>. Les mesures d’atténuation <strong>et</strong> de suivi à inclure dans le PGMDD<br />
comprennent les mesures suivantes :<br />
l'entreprise de dragage devra fournir une ou plusieurs dragues modernes <strong>et</strong> totalement équipées, qui<br />
répondent aux normes attendues des bonnes pratiques de dragage, qui prévoient notamment<br />
l’installation de technologie normalement associée aux dragues modernes, conformément aux directives<br />
de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong> ;<br />
le type de drague <strong>et</strong> sa dimension doivent aussi être sélectionnés en se basant sur la méthode de<br />
dragage appropriée aux matériaux visés <strong>et</strong> les caractéristiques des zones de dragage ;<br />
les dragues seront dotées de systèmes de suivi <strong>et</strong> d’automatisation afin d’optimiser la précision <strong>et</strong><br />
l’efficacité du dragage ; <strong>et</strong><br />
le dragage <strong>et</strong> le dépôt de sédiment interviendront seulement dans les limites spécifiées (en superficie <strong>et</strong><br />
en profondeur), ce qu’on pourra contrôler par le biais d’une technologie adéquate de positionnement.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
les impacts résiduels de la perte directe d’habitat dans la zone d’étude seront les suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.2.1 Habitats benthiques au large<br />
Les impacts avant atténuation liés à la perte directe d’habitats benthiques au large ont été jugés<br />
d’importance mineure ; les mesures d’atténuation associées au respect des zones de dragage <strong>et</strong> des<br />
volumes de matériaux de dragage dans la limite des niveaux requis ne modifieront pas le niveau d’impact de<br />
manière significative ; les impacts résiduels restent donc d’importance mineure.<br />
<strong>13</strong>.5.2.2 Habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens<br />
Les impacts avant atténuation liés à la perte directe d’habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens ont été jugés<br />
d’importance modérée ; les mesures d’atténuation associées au respect des zones de dragage <strong>et</strong> des<br />
volumes de matériaux de dragage dans la limite des niveaux requis ne modifieront pas le niveau d’impact de<br />
manière significative ; les impacts résiduels restent donc d’importance modérée.<br />
<strong>13</strong>.5.2.3 Habitats de vasières <strong>et</strong> de bancs de sable<br />
Les impacts avant atténuation liés à la perte directe d’habitats de vasières <strong>et</strong> de bancs de sable ont été<br />
jugés d’importance mineure ; les mesures d’atténuation associées au respect des zones de dragage <strong>et</strong> des<br />
volumes de matériaux de dragage dans la limite des niveaux requis ne modifieront pas le niveau d’impact de<br />
manière significative ; les impacts résiduels restent donc d’importance mineure.<br />
<strong>13</strong>.5.2.4 Habitats de mangrove<br />
Les impacts avant atténuation associés à la perte directe d’habitats de mangrove ont été jugés d’importance<br />
modérée ; les mesures d’atténuation visant à limiter la perte de mangroves <strong>et</strong> à favoriser si possible le<br />
rétablissement des mangroves dans les zones dégradées perm<strong>et</strong>tront de réduire le niveau d’impact ; les<br />
impacts résiduels sont donc jugés d’importance mineure.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-87
<strong>13</strong>.5.2.5 Mammifères marins<br />
Les impacts avant atténuation de la perte directe d’habitat sur le lamantin ouest africain ont été jugés<br />
d’importance modérée ; les mesures d’atténuation visant à limiter la perte de mangroves <strong>et</strong> à favoriser si<br />
possible le rétablissement des mangroves dans les zones dégradées perm<strong>et</strong>tront de réduire le niveau<br />
d’impact ; les impacts résiduels sont donc jugés d’importance mineure.<br />
<strong>13</strong>.5.2.6 Oiseaux marins<br />
Les impacts avant atténuation de la perte directe d’habitat sur les oiseaux marins ont été jugés d’importance<br />
mineure pour le courlis cendré. Les mesures d’atténuation visant à respecter les zones de dragage <strong>et</strong> les<br />
volumes de matériaux de dragage dans les limites requises, ainsi qu’à limiter la perte de mangroves <strong>et</strong> à<br />
favoriser le rétablissement des mangroves dans les zones dégradées ne modifieront pas le niveau d’impact<br />
de manière significative ; les impacts résiduels restent donc d’importance mineure pour le courlis cendré.<br />
<strong>13</strong>.5.2.7 Poissons<br />
Les impacts avant atténuation de la perte directe d’habitat sur les espèces de poissons ont été jugés<br />
d’importance modérée pour les espèces de valeur élevée, <strong>et</strong> d’importance mineure pour les espèces de<br />
valeur moyenne. Les mesures d’atténuation visant à respecter les zones de dragage <strong>et</strong> les volumes de<br />
matériaux de dragage dans les limites requises, ainsi qu’à limiter la perte de mangroves <strong>et</strong> à favoriser le<br />
rétablissement des mangroves dans les zones dégradées ne modifieront pas le niveau d’impact de manière<br />
significative ; les impacts résiduels restent donc d’importance modérée pour les espèces de poissons de<br />
valeur élevée <strong>et</strong> d’importance mineure pour les espèces de poissons de valeur moyenne.<br />
<strong>13</strong>.5.3 Atténuation de la mortalité <strong>et</strong> des blessures des animaux<br />
Les mesures ci-dessous seront mises en œuvre pour atténuer l’impact de la mortalité <strong>et</strong> des blessures<br />
infligées aux animaux du fait de collisions avec les navires <strong>et</strong> d’entraînement par la tête de dragage :<br />
formation initiale pour tout l’équipage des dragues, afin de les sensibiliser à l’importance de la faune<br />
<strong>marine</strong> <strong>et</strong> aux procédures à suivre pour minimiser les perturbations ;<br />
les pompes de dragage ne fonctionneront que lorsqu’elles se trouvent à 0,5 m au plus du fond marin, ou<br />
aussi près que possible du fond marin, afin d’éviter l’entraînement des poissons ;<br />
l'arrêt des pompes interviendra dès que possible, une fois que la tête de dragage n’est plus en contact<br />
avec le fond marin ;<br />
des dispositifs d’exclusion de tortues (chaînes gratteuses) seront posés sur les dragues pour réduire le<br />
risque d’entraînement des tortues (<strong>et</strong> des poissons benthiques) ;<br />
les dispositifs d’exclusion des tortues (chaînes gratteuses) seront inspectés régulièrement pour en<br />
vérifier le bon état <strong>et</strong> l’efficacité <strong>et</strong> si des dommages apparaissent régulièrement, leur utilisation sera<br />
réexaminée ;<br />
les opérateurs de navire <strong>et</strong> les équipages feront preuve d’une vigilance constante pour détecter la<br />
présence potentielle de mammifères marins <strong>et</strong> de tortues <strong>marine</strong>s, <strong>et</strong> quand il sera faisable <strong>et</strong> sûr,<br />
ralentiront ou stopperont le navire pour éviter de heurter des spécimens ;<br />
tous les navires circuleront à basse vitesse, sans sillage, quand ils se trouvent à proximité d’habitats de<br />
lamantins <strong>et</strong> dans les eaux peu profondes où le tirant d’eau du navire est inférieur à 1,5 m par rapport<br />
au fond marin / lit de la rivière ;<br />
tout le personnel associé aux activités portuaires sera mis au courant de la présence probable de<br />
lamantins / tortues / cétacés <strong>et</strong> de la nécessité de respecter les zones de vitesse, afin d’éviter les<br />
collisions avec la faune ;<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-88
les navires au sein du chenal de navigation <strong>et</strong> en chemin vers ou depuis les sites de dépôt des boues<br />
de dragage, maintiendront une vitesse inférieure à 14 nœuds, afin de réduire l’éventualité de collisions<br />
avec les cétacés ;<br />
quand des tortues <strong>marine</strong>s <strong>et</strong> des p<strong>et</strong>its cétacés (par exemple, les dauphins) sont repérés, les navires<br />
se maintiendront à une distance d’au moins 50 m, dans la mesure du possible ;<br />
lorsque ce sera possible <strong>et</strong> sûr, les opérations dans l’eau (par exemple, battage de pieux <strong>et</strong> dragage)<br />
seront interrompues si un lamantin/une tortue/un cétacée est repéré(e) à moins de 50 m du site de<br />
l’opération. Les activités ne reprendront que lorsque l’animal se sera éloigné d’au moins 50 m du site,<br />
ou si une période convenue se soit écoulée sans que l’animal n’ait été observé dans le rayon de 50 m<br />
de la zone de sécurité. Les animaux ne doivent être ni harcelés, ni déplacés de force ;<br />
tous les navires du Proj<strong>et</strong> suivront des routes en eaux profondes, chaque fois que cela est possible ; <strong>et</strong><br />
les équipages des navires ou les observateurs indépendants sur les navires doivent signaler<br />
immédiatement toute observation d’un mammifère marin, d’une tortue ou d’un lamantin blessé(e) ou<br />
mort(e), que la blessure ou la mort ait été causée par leur navire ou non.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
les impacts résiduels de la mortalité directe de la faune dans la zone d’étude seront les suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.3.1 Mammifères marins<br />
Les impacts avant atténuation sur les mammifères marins résultant de la mortalité directe due aux collisions<br />
<strong>et</strong>/ou à l’entraînement ont été jugés d’importance mineure pour le dauphin à bosse de l’Atlantique <strong>et</strong> d’autres<br />
espèces de valeur moyenne, <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de valeur élevée, comme le<br />
lamantin ouest africain. Les mesures d’atténuation ayant trait à la sensibilisation de l’équipage des navires à<br />
la présence des mammifères marins, à l’arrêt de travaux dans l’eau quand ces mammifères se trouvent à<br />
proximité <strong>et</strong> aux limites de vitesse imposées aux navires modifieront le niveau d’impact ; les impacts<br />
résiduels diminuent donc <strong>et</strong> sont non significatifs pour le dauphin à bosse de l’Atlantique <strong>et</strong> d’autres<br />
espèces de valeur moyenne, <strong>et</strong> ramenés à une importance mineure pour les espèces de valeur élevée, y<br />
compris le lamantin ouest africain.<br />
<strong>13</strong>.5.3.2 Reptiles marins<br />
Les impacts avant atténuation sur les reptiles marins résultant de la mortalité directe du fait de collisions<br />
<strong>et</strong> / ou de l’entraînement ont été jugés d’importance mineure pour la tortue olivâtre <strong>et</strong> d’importance modérée<br />
pour la tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte. Les mesures d’atténuation ayant<br />
trait à la pose de dispositifs d’exclusion des tortues sur les têtes de dragage, au démarrage des pompes<br />
aspirantes uniquement lorsque les têtes atteignent le fond marin, ou tout près, à la sensibilisation de<br />
l’équipage des navires à la présence des reptiles marins, à l’arrêt de travaux dans l’eau quand ces reptiles<br />
se trouvent à proximité <strong>et</strong> aux limites de vitesse imposées aux navires, modifieront le niveau d’impact ; les<br />
impacts résiduels diminueront <strong>et</strong> seront non significatifs pour la tortue olivâtre, <strong>et</strong> ramenés à une<br />
importance mineure pour la tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte.<br />
<strong>13</strong>.5.3.3 Poissons<br />
Les impacts avant atténuation sur les poissons résultant de la mortalité directe due à l’entraînement étaient<br />
jugés d’importance mineure pour les espèces de poissons de valeur moyenne, <strong>et</strong> d’importance modérée<br />
pour les espèces de poissons de valeur élevée (par exemple, les élasmobranches). L’installation de<br />
dispositifs d’exclusion, tels que des chaînes gratteuses sur les têtes de dragage <strong>et</strong> le démarrage des<br />
pompes aspirantes uniquement lorsque les têtes atteignent le fond marin, ou tout près, modifieront le niveau<br />
d’impact ; les impacts résiduels diminuent donc <strong>et</strong> sont non significatifs pour les espèces de poissons de<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-89
valeur moyenne, <strong>et</strong> ramenés à une importance mineure pour les espèces de poissons de valeur élevée (par<br />
exemple, les élasmobranches).<br />
<strong>13</strong>.5.4 Atténuation du bruit<br />
Le bruit sous-marin est impossible à éviter entièrement du fait de l’étendue des activités dans l’eau qui sont<br />
proj<strong>et</strong>ées pendant la construction du port (par exemple, battage des pieux, dragage <strong>et</strong> circulation des<br />
navires). La durée, la fréquence <strong>et</strong> / ou l’amplitude du bruit peuvent être réduits par le biais de mesures<br />
d’atténuation appropriées pendant le déroulement des opérations dans l’eau. Les impacts résultant de la<br />
perturbation due au bruit sous-marin <strong>et</strong> atmosphérique seront atténués par la mise en œuvre des mesures<br />
suivantes :<br />
le battage de pieux commencera de préférence pendant la journée ce qui perm<strong>et</strong> une période<br />
d’observation avant le démarrage progressif ;<br />
la période de démarrage progressif ne devrait commencer qu’après 30 minutes de recherche prébattage<br />
de la zone d’observation de 500m depuis la source ;<br />
des procédures de démarrage progressif pour le battage de pieux de plus de 20 minutes seront<br />
utilisées pour augmenter progressivement les niveaux sonores, afin que les mammifères marins /<br />
reptiles / poissons puissent s’éloigner de la source sonore préalablement au démarrage des activités<br />
opérationnelles proprement dites ;<br />
le battage de pieux ne devra pas débuter si des mammifères marins sont repérés dans la zone<br />
d’atténuation ou 30 minutes après la dernière observation ;<br />
si des mammifères marins (y compris les lamantins) ou des tortues sont observés dans les 500m<br />
d’observation pendant le démarrage progressif partout où cela sera possible, le battage devra<br />
s’interrompre <strong>et</strong> en aucun cas, la puissance ne devra être augmentée avant que l’animal ne quitte la<br />
zone d’observation <strong>et</strong> qu’il n’y ait pas de nouvelles observations pendant 20 minutes.<br />
Les animaux ne doivent être ni harcelés, ni déplacés de force ;<br />
s’il y a une interruption de plus de 10 minutes dans les activités de battage des pieux, la procédure de<br />
redémarrage progressif devra être à nouveau suivie ;<br />
tous les équipements <strong>et</strong> navires feront l’obj<strong>et</strong> régulièrement de procédures d’entr<strong>et</strong>ien afin d’obtenir une<br />
performance optimale ;<br />
une surveillance des niveaux de pression acoustique (NPA) de crête lors du battage des pieux pour<br />
s’assurer qu’ils n’excèdent pas le seuil maximum de 180 dB re 1 μPa à partir duquel les mammifères<br />
marins subissent un préjudice. Si les niveaux de pression acoustique (NPA) dépassent les limites<br />
acceptables, d’autres méthodes seront utilisées pour les réduire, à savoir :<br />
un dispositif de réduction sonore sous forme d’une monture ou d’écran physique autour de l’enclume,<br />
des douilles de pieu <strong>et</strong> des chapeaux de pieu ;<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels du bruit sous-marin <strong>et</strong> atmosphérique dans la zone d’étude<br />
seront les suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.4.1 Mammifères marins<br />
Les impacts avant atténuation du bruit sous-marin sur les mammifères marins pendant la construction du<br />
port ont été jugés d’importance mineure pour le dauphin à bosse de l’Atlantique <strong>et</strong> d’autres espèces de<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-90
valeur moyenne, <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de valeur élevée, y compris le lamantin ouest<br />
africain. Les mesures d’atténuation associées à la gestion des opérations dans l’eau visant à réduire les<br />
niveaux sonores <strong>et</strong> / ou à limiter les impacts possibles du battage des pieux / dragage modifieront le niveau<br />
d’impact ; les impacts résiduels diminuent donc <strong>et</strong> sont non significatifs pour le dauphin à bosse de<br />
l’Atlantique <strong>et</strong> d’autres espèces de valeur moyenne, <strong>et</strong> ramenés à une importance mineure pour les espèces<br />
de valeur élevée, y compris le lamantin ouest africain.<br />
<strong>13</strong>.5.4.2 Oiseaux marins<br />
Les impacts avant atténuation du bruit atmosphérique sur les oiseaux marins pendant la construction du port<br />
ont été jugés d’importance mineure pour le courlis cendré. Les mesures d’atténuation associées à la gestion<br />
des opérations dans l’eau dans le but de réduire les niveaux sonores <strong>et</strong> / ou de limiter les impacts possibles<br />
du battage des pieux/dragage ne modifieront probablement pas le niveau d’impact ; les impacts résiduels<br />
restent donc d’importance mineure pour le courlis cendré.<br />
<strong>13</strong>.5.4.3 Poissons<br />
Les impacts avant atténuation du bruit sous-marin sur les poissons pendant la construction du port ont été<br />
jugés d’importance mineure pour les espèces de valeur faible, d’importance modérée pour les espèces de<br />
valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée (par exemple, les<br />
élasmobranches). Les impacts avant atténuation du bruit sous-marin sur les poissons pendant l’exploitation<br />
du port ont été jugés d’importance modérée pour les espèces de valeur élevée <strong>et</strong> d’importance mineure pour<br />
les espèces de valeur moyenne. Les mesures d’atténuation associées à la gestion des opérations dans<br />
l’eau dans le but de réduire les niveaux sonores <strong>et</strong> / ou de limiter les impacts possibles du battage des<br />
pieux/dragage modifieront le niveau d’impact ; les impacts résiduels diminuent donc <strong>et</strong> sont non<br />
significatifs pour les espèces de valeur faible, d’importance mineure pour les espèces de poissons de<br />
valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de poissons de valeur élevée (par exemple, les<br />
élasmobranches) pendant la construction ; ils seront non significatifs pour les espèces de valeur moyenne<br />
<strong>et</strong> d’importance mineure pour les espèces de poissons de valeur élevée pendant l’exploitation.<br />
<strong>13</strong>.5.5 Atténuation relative à l’altération de la qualité de l’eau<br />
Les mesures d’atténuation relatives aux impacts sur la qualité de l’eau <strong>et</strong> des sédiments sont présentées<br />
dans le <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral. Elles sont réitérées ci-dessous, ainsi que<br />
d’autres mesures pertinentes pour la biodiversité. Les principales mesures d’atténuation associées aux<br />
impacts sur la qualité de l’eau <strong>et</strong> des sédiments relèvent de l’application des législations pertinentes en<br />
matière de rej<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de l’utilisation de la meilleure technologie disponible <strong>et</strong> de bonnes pratiques<br />
environnementales en ce qui concerne le panache de dragage.<br />
Un PGMDD sera mis au point pour le port <strong>et</strong> mis en œuvre tout au long de la construction <strong>et</strong> de l’exploitation,<br />
selon les besoins. Le PGMDD renfermera des mesures couvrant tous les aspects des opérations de<br />
dragage. Les mesures pertinentes pour l’environnement physique marin <strong>et</strong> littoral sont examinées dans le<br />
<strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral, mais incluses ici par souci d’exhaustivité, car elles<br />
concernent également la biodiversité <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong>.<br />
L'entreprise de dragage devra fournir une ou plusieurs dragues modernes <strong>et</strong> totalement équipées, qui<br />
répondent aux normes attendues des bonnes pratiques de dragage, qui prévoient notamment l’installation<br />
de technologie normalement associée aux dragues modernes, conformément aux directives de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong>.<br />
Le type de drague <strong>et</strong> sa dimension doivent aussi être sélectionnés en se basant sur la méthode de dragage<br />
appropriée aux matériaux visés <strong>et</strong> aux caractéristiques des zones de dragage. Les dragues seront en outre<br />
dotées de systèmes de suivi <strong>et</strong> d’automatisation afin d’optimiser la précision <strong>et</strong> l’efficacité du dragage. Le<br />
dragage <strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> de sédiment interviendra seulement dans les limites spécifiées (en superficie <strong>et</strong> en<br />
profondeur), ce qui pourra être contrôlé par le biais d’une technologie adéquate de positionnement.<br />
S’il n’est pas possible d’éliminer complètement l’altération de la qualité de l’eau, on peut en réduire<br />
l’amplitude via la gestion du processus de dragage, notamment en utilisant des technologies <strong>et</strong> techniques<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-91
de dragage spécifiques ; la plupart sont couramment employées dans les programmes majeurs de dragage<br />
à travers le monde. Ce qui suit perm<strong>et</strong>tra de réduire les impacts négatifs sur la qualité de l’eau :<br />
les têtes de dragage seront conçues pour optimiser l’efficacité d’aspiration ; <strong>et</strong><br />
veiller au bon étalonnage de l’équipement ;<br />
Un éventail compl<strong>et</strong> de mesures de contrôle pour le dragage, incluant le Plan de gestion des matériaux <strong>et</strong><br />
déblais de dragage, est en cours de préparation <strong>et</strong> d’affinage conformément aux travaux en cours de<br />
modélisation <strong>et</strong> de caractérisation du site. Pour éviter <strong>et</strong> réduire les impacts sur la qualité de l’eau, toutes les<br />
centrales de traitement <strong>et</strong> les points de déversement feront régulièrement l’obj<strong>et</strong> d’inspections, d’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong><br />
de suivi pour contrôler la qualité des déversements, afin de veiller au respect des normes spécifiées. Les<br />
écoulements contaminés seront acheminés vers des mares de sédimentation afin de réduire la teneur en<br />
solides avant le rej<strong>et</strong>. Dans la mesure du possible, aucun travail ne sera entrepris dans un rayon de 50 m de<br />
n’importe quel cours d’eau en surface, <strong>et</strong> surtout pas le ravitaillement en carburant, l’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> le lavage<br />
des véhicules <strong>et</strong> de l’équipement. Lorsque ceci ne sera pas possible, des mesures supplémentaires seront<br />
prises pour empêcher toute pollution des ressources en eau. Des mesures d’atténuation seront mises en<br />
œuvre pour faire face à la question des sols sulfatés acides, conformément à un Plan de gestion des sols<br />
sulfatés acides à l’échelle du Proj<strong>et</strong>. Un programme de maintenance préventive efficace sera mis en place<br />
afin que tous les équipements qui utilisent ou contiennent des matières dangereuses (y compris du<br />
carburant <strong>et</strong> de l'huile) soient régulièrement inspectés <strong>et</strong> maintenus en bon état de fonctionnement, afin<br />
d’éviter toute fuite accidentelle dans les environnements marins <strong>et</strong> littoraux. Des registres d'inspection <strong>et</strong> de<br />
maintenance pourront être obtenus pour examen à tout moment.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels de l’altération de la qualité de l’eau dans la zone d’étude<br />
sont les suivants :<br />
<strong>13</strong>.5.5.1 Poissons<br />
Les impacts pré-atténuation de l’altération de la qualité de l’eau sur les poissons pendant la construction du<br />
port ont été jugés d’importance mineure pour les espèces de valeur faible, d’importance modérée pour les<br />
espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée (par exemple, les<br />
élasmobranches). Les mesures d’atténuation ayant trait à l’emploi de bonnes pratiques <strong>et</strong> méthodes de<br />
gestion du processus de dragage perm<strong>et</strong>tront de réduire le niveau d’impact ; les impacts résiduels diminuent<br />
ainsi <strong>et</strong> sont non significatifs pour les espèces de valeur faible <strong>et</strong> ramenés à une importance mineure pour<br />
les espèces de poissons de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de poissons de<br />
valeur élevée (par exemple, les élasmobranches).<br />
Les impacts avant atténuation de l’altération de la qualité de l’eau sur les poissons pendant l’exploitation du<br />
port ont été jugés d’importance mineure pour les espèces de poissons de valeur moyenne, <strong>et</strong> d’importance<br />
modérée pour les espèces de poissons de valeur élevée (par exemple, les élasmobranches). Les mesures<br />
d’atténuation ayant trait à l’emploi de bonnes pratiques <strong>et</strong> méthodes de gestion du processus de dragage<br />
perm<strong>et</strong>tront de réduire le niveau d’impact ; les impacts résiduels restent donc non significatifs pour les<br />
espèces de poissons de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance mineure pour les espèces de poissons de valeur<br />
élevée (par exemple, les élasmobranches).<br />
<strong>13</strong>.5.6 Atténuation relative à l’altération de la qualité des sédiments<br />
S’il n’est pas possible d’éliminer complètement l’altération de la qualité des sédiments, on peut en réduire<br />
l’amplitude en gérant le processus de dragage, notamment en utilisant des technologies <strong>et</strong> techniques de<br />
dragage spécifiques telles que décrites dans la section ci-dessus relative à l’altération de la qualité de l’eau.<br />
Ces mécanismes sont couramment employés dans les programmes majeurs de dragage à travers le monde<br />
<strong>et</strong> pourraient perm<strong>et</strong>tre de réduire les impacts négatifs sur la qualité des sédiments.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-92
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme exposés à des risques d’impacts d’importance<br />
mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise en œuvre<br />
des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées ci-dessus, on<br />
considère que les impacts résiduels de l’altération de la qualité des sédiments dans la zone d’étude sont les<br />
suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.6.1 Benthos<br />
Les impacts avant atténuation de l’altération de la qualité des sédiments sur le benthos pendant la<br />
construction du port ont été jugés d’importance mineure. Les mesures d’atténuation associées à l’utilisation<br />
des bonnes pratiques <strong>et</strong> méthodes de gestion du processus de dragage ne devraient pas réduire de manière<br />
significative le niveau d’impact <strong>et</strong>/ou l’amplitude spatiale de l’impact ; les impacts résiduels restent donc<br />
d’importance mineure.<br />
<strong>13</strong>.5.6.2 Poissons<br />
Les impacts avant atténuation de l’altération de la qualité des sédiments sur les poissons pendant la<br />
construction du port ont été jugés d’importance mineure pour les espèces de valeur faible, d’importance<br />
modérée pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée<br />
(par exemple, les élasmobranches). Les mesures d’atténuation associées à l’utilisation des bonnes<br />
pratiques <strong>et</strong> méthodes de gestion du processus de dragage perm<strong>et</strong>tront de réduire le niveau d’impact <strong>et</strong>/ou<br />
l’amplitude spatiale de l’impact ; les impacts résiduels diminuent ainsi <strong>et</strong> sont non significatifs pour les<br />
espèces de valeur faible <strong>et</strong> ramenés à une importance mineure pour les espèces de poissons de valeur<br />
moyenne <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de poissons de valeur élevée (par exemple, les<br />
élasmobranches).<br />
Les impacts avant atténuation de l’altération de la qualité des sédiments sur les poissons pendant<br />
l’exploitation du port ont été jugés d’importance mineure pour les espèces de valeur moyenne, <strong>et</strong><br />
d’importance modérée pour les espèces de valeur élevée (par exemple, les élasmobranches). Les mesures<br />
d’atténuation associées à l’utilisation des bonnes pratiques <strong>et</strong> méthodes de gestion du processus de<br />
dragage perm<strong>et</strong>tront de réduire le niveau d’impact <strong>et</strong>/ou l’amplitude spatiale de l’impact ; les impacts<br />
résiduels diminuent ainsi <strong>et</strong> sont non significatifs pour les espèces de poissons de valeur moyenne <strong>et</strong><br />
d’importance mineure pour les espèces de poissons de valeur élevée (par exemple, les élasmobranches).<br />
<strong>13</strong>.5.7 Atténuation de l’éclairage artificiel<br />
Les mesures d’atténuation de la pollution lumineuse sont mises en œuvre pendant la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation par le biais d’un éclairage à faibles émissions lumineuses, ou directionnel, chaque fois que cela<br />
est possible. Si la conception de l’infrastructure ne perm<strong>et</strong> pas de prévenir la pollution lumineuse issue des<br />
installations portuaires, des écrans seront installés pour prévenir ces impacts sur les plages.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels de la pollution lumineuse dans la zone d’étude sont les<br />
suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.7.1 Oiseaux marins<br />
Les impacts avant atténuation de l’éclairage artificiel sur les oiseaux marins pendant la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation du port ont été jugés d’importance mineure pour le courlis cendré. Les mesures d’atténuation<br />
ayant trait à l’éclairage directionnel <strong>et</strong> / ou à l’installation d’écrans vont probablement modifier le niveau<br />
d’impact ; les impacts résiduels sont donc ramenés à non significatifs pour le courlis cendré.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-93
<strong>13</strong>.5.7.2 Reptiles marins<br />
Les impacts avant atténuation de l’éclairage artificiel sur les reptiles marins pendant la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation du port ont été jugés d’importance mineure pour la tortue olivâtre <strong>et</strong> d’importance modérée pour<br />
la tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte. Les mesures d’atténuation ayant trait<br />
à l’éclairage directionnel <strong>et</strong>/ou à l’installation d’écrans modifieront le niveau d’impact ; l’impact résiduel après<br />
atténuation sera donc réduit <strong>et</strong> passera à non significatif pour les tortues olivâtres, <strong>et</strong> à mineur pour les<br />
tortues à écailles, les tortues luths, <strong>et</strong> les tortues vertes.<br />
<strong>13</strong>.5.8 Atténuation de la perte indirecte <strong>et</strong> de la dégradation de l’habitat<br />
Aucune mesure d’atténuation n’est possible en ce qui concerne le creusement de la rivière, de l’estuaire <strong>et</strong><br />
des eaux côtières pour le chenal d’approche, car l’accès des navires transportant le minerai au port installé<br />
sur la rivière Morebaya dépend entièrement de l’aménagement du chenal en eaux profondes. En<br />
conséquence, si le proj<strong>et</strong> de construction du port reçoit le feu vert, il y aura certainement des répercussions<br />
indirectes de la construction du chenal : par exemple, langue salée apportant de l’eau salée plus haut dans<br />
l’estuaire que les conditions naturelles ne le perm<strong>et</strong>tent, eau douce de la rivière canalisée à l’extérieur de<br />
l’estuaire <strong>et</strong> régimes d’érosion / accumulation modifiés le long de la côte jouxtant la rivière Morebaya.<br />
La perte indirecte d’habitats du littoral, surtout les plages <strong>et</strong> les vasières, fera l’obj<strong>et</strong> d’un suivi en m<strong>et</strong>tant en<br />
place un programme continu pour examiner les changements potentiels intervenant au niveau de la<br />
topologie <strong>et</strong> de la superficie des habitats par rapport à l’étude d’état initial avant le dragage, tel que décrit<br />
dans le <strong>Chapitre</strong> 7 : Environnement physique marin <strong>et</strong> littoral. Le Proj<strong>et</strong> assurera un suivi pour évaluer les<br />
impacts potentiels au littoral. Le suivi comprendra :<br />
un programme de suivi sera conçu sur la base de modélisation <strong>et</strong> d’imagerie satellite pour évaluer le<br />
changement naturel en même temps que les changement provoqués par le Proj<strong>et</strong> ;<br />
la suivi de la forme <strong>et</strong> du tracé du littoral en utilisant l’imagerie satellite ; <strong>et</strong><br />
la comparaison du littoral à chaque évènement de suivi avec les résultats de suivis précédents pour<br />
évaluer le changement du littoral.<br />
Si des changements littoraux attribués au développement du port sont observés pendant les études de suivi,<br />
le Proj<strong>et</strong> développera un plan de gestion du littoral qui sera révisé <strong>et</strong> mis à jour e. En outre, des buses<br />
seront utilisées afin de maintenir la connectivité via les cours d’eau.<br />
Comme décrit à la Section <strong>13</strong>.5.2, la restauration de l’habitat dégradé de mangrove en dehors de la zone<br />
immédiate du port sera entreprise, y compris en créant, là où cela est possible, des zones de protection de<br />
la mangrove, afin d’améliorer la qualité des mangroves existantes <strong>et</strong> de prévenir la perte d’autres habitats de<br />
mangrove dans la région. Des mesures seront également mises en œuvre pour veiller à ce que des plants<br />
de mangrove soient replantés dès que possible dans les zones affectées, si le nouveau régime<br />
hydrodynamique perm<strong>et</strong> ce type de réhabilitation. Ces mesures seront mises en œuvre en développant un<br />
Plan de gestion de la mangrove (PGM) spécifique au Proj<strong>et</strong>.<br />
Le suivi <strong>et</strong> l’audit des impacts environnementaux potentiels qui pourraient découler des opérations de<br />
dragage feront intervenir :<br />
un suivi <strong>et</strong> des études avant le dragage :<br />
un suivi de la qualité de l’eau avant les opérations de dragage (turbidité, température, conductivité,<br />
salinité (y compris en amont dans la rivière), oxygène dissous, PH, pénétration de la lumière,<br />
présence potentielle de contaminants préoccupants, Total des Solides en Suspension (TSS) <strong>et</strong><br />
sédimentation) ;<br />
communautés fauniques présentes <strong>et</strong> répartition granulométrique dans les sols de rej<strong>et</strong> de sédiments ;<br />
la bathymétrie des sols de rej<strong>et</strong> des sédiments ;<br />
taille des particules de sédiment <strong>et</strong> distance par rapport à l’empreinte de dragage;<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
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santé des espèces sensibles (par exemple, mangroves) ; <strong>et</strong><br />
échantillonnage <strong>et</strong> analyse des sols dans les zones à risque pour vérifier la présence de sols sulfatés<br />
acides.<br />
un suivi <strong>et</strong> des études opérationnels ;<br />
qualité de l’eau (comme pour l’étude avant le dragage) ;<br />
suivi du débordement de la trémie pour éviter le rej<strong>et</strong> de sédiments trop importants ;<br />
photographies aériennes lors des études intensives de suivi du panache ; <strong>et</strong><br />
santé des espèces sensibles (par exemple, mangroves) ;<br />
une gestion adaptive :<br />
l'inspection <strong>et</strong> le suivi des activités de dragage devraient perm<strong>et</strong>tre d’évaluer l’efficacité des stratégies<br />
de prévention d’impact, <strong>et</strong> de les réajuster le cas échéant.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels de la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> de la dégradation de<br />
l’habitat dans la zone d’étude seront les suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.8.1 Habitats côtier <strong>et</strong> estuarien<br />
Les impacts avant atténuation liés à la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> à la dégradation de l'habitat ont été jugés<br />
d’importance modérée pour les habitats côtiers <strong>et</strong> estuariens ; étant donné le manque de solutions<br />
d’atténuation dont on dispose, les impacts résiduels restent d’importance modérée.<br />
<strong>13</strong>.5.8.2 Habitats de vasières intertidales, bancs de sable <strong>et</strong> plages de sable<br />
Les impacts avant atténuation liés à la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> à la dégradation de habitat ont été jugés<br />
d’importance modérée pour les vasières intertidales, les bancs de sable <strong>et</strong> les habitats de plages de sable ;<br />
étant donné le manque de solutions d’atténuation dont on dispose, les impacts résiduels restent<br />
d’importance modérée.<br />
<strong>13</strong>.5.8.3 Habitats de mangrove<br />
Les impacts avant atténuation liés à la perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> à la dégradation de l'habitat ont été jugés<br />
d’importance modérée pour les habitats de mangrove ; étant donné le manque de solutions d’atténuation<br />
dont on dispose, les impacts résiduels restent d’importance modérée.<br />
<strong>13</strong>.5.8.4 Mammifères marins<br />
Les impacts avant atténuation de la perte indirecte d’habitat sur les mammifères marins ont été jugés<br />
d’importance modérée pour le lamantin ouest africain. Étant donné le manque de solutions d’atténuation<br />
dont on dispose, les impacts résiduels restent d’importance modérée pour le lamantin ouest africain.<br />
<strong>13</strong>.5.8.5 Oiseaux marins<br />
Les impacts avant atténuation de la perte indirecte d’habitat sur les oiseaux marins ont été jugés<br />
d’importance mineure pour le courlis cendré. Étant donné le manque de solutions d’atténuation dont on<br />
dispose, les impacts résiduels restent d’importance mineure pour le courlis cendré.<br />
<strong>13</strong>.5.8.6 Reptiles marins<br />
Les impacts avant atténuation de la perte indirecte d’habitat sur les reptiles marins ont été jugés<br />
d’importance mineure pour la tortue olivâtre <strong>et</strong> d’importance modérée pour la tortue à écailles, la tortue<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-95
caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte. Étant donné le manque de solutions d’atténuation dont on<br />
dispose, les impacts résiduels restent d’importance mineure pour la tortue olivâtre <strong>et</strong> d’importance modérée<br />
pour la tortue à écailles, la tortue caouanne, la tortue luth <strong>et</strong> la tortue verte.<br />
<strong>13</strong>.5.8.7 Poissons<br />
Les impacts avant atténuation de la perte indirecte d’habitat sur les poissons ont été jugés d’importance<br />
mineure pour les espèces de valeur faible, d’importance modérée pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong><br />
d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée (par exemple, les élasmobranches). Étant donné<br />
le manque de solutions d’atténuation dont on dispose, les impacts résiduels restent d’importance mineure<br />
pour les espèces de valeur faible, d’importance modérée pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong><br />
d’importance majeure pour les espèces de valeur élevée (par exemple, les élasmobranches)<br />
<strong>13</strong>.5.9 Atténuation relative aux espèces exogènes invasives<br />
Un Plan de gestion des espèces invasives sera développé dans le cadre du Proj<strong>et</strong> (en tenant compte des<br />
« Directives de l’OMI sur le contrôle <strong>et</strong> la gestion des eaux de ballast des navires afin de minimiser le<br />
transfert d’organismes aquatiques nocifs <strong>et</strong> de pathogènes »), ainsi que de la Convention internationale de<br />
l’OMI sur le contrôle des systèmes anti-fouling (AFS) sur les navires. Ceci m<strong>et</strong>tra en place le cadre de suivi<br />
<strong>et</strong> de gestion qui sera mis en œuvre afin de minimiser le risque de pénétration d’espèces invasives dans<br />
l’environnement marin <strong>et</strong> littoral. Les mesures incluront le contrôle de fouling de la coque des navires<br />
(notamment le n<strong>et</strong>toyage des équipements) <strong>et</strong> la gestion des eaux de ballast, y compris des audits réalisés<br />
par les autorités portuaires. Les déversements d’eaux de ballast seront interdits dans les eaux côtières pour<br />
tous les navires provenant d’autres biorégions.<br />
Les mesures d’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> de suivi en continu du port <strong>et</strong> de la zone d’étude incluront des inspections à<br />
intervalles réguliers pour détecter des espèces exogènes invasives <strong>et</strong> des mesures seront mises en œuvre<br />
pour éliminer les espèces indésirables. Les quelconques méthodes de contrôle ou de prévention de ces<br />
espèces ne doivent sous aucun prétexte entraîner des impacts négatifs sur l’environnement naturel ou les<br />
communautés. Dans le cadre du suivi opérationnel des activités de dragage, des inspections de<br />
l’équipement de dragage perm<strong>et</strong>tront la détection d’éventuelles espèces invasives.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels relatifs aux espèces exogènes invasives dans la zone<br />
d’étude sont les suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.9.1 Habitats <strong>et</strong> espèces<br />
Les impacts avant atténuation des espèces exogènes invasives sur les habitats <strong>et</strong> les espèces ont été jugés<br />
d’importance modérée pour les habitats / espèces de valeur faible, d’importance majeure pour les habitats /<br />
espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance critique pour les habitats / espèces de valeur élevée. Les<br />
mesures d’atténuation associées à la gestion rigoureuse des eaux de ballast <strong>et</strong> au mouvement<br />
transfrontalier des équipements perm<strong>et</strong>tront de réduire le risque d’impact ; les impacts résiduels diminueront<br />
<strong>et</strong> seront donc d’importance mineure pour les habitats/espèces de valeur faible, d’importance modérée pour<br />
les habitats / espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> d’importance majeure pour les habitats / espèces de valeur<br />
élevée.<br />
<strong>13</strong>.5.10 Atténuation de l’accès induit<br />
Le Plan de gestion des influx migratoires stipule les dispositions à prendre en matière de gestion <strong>et</strong> de suivi<br />
afin de minimiser les impacts d’influx migratoires massifs vers la zone du port. Le Plan inclura des mesures<br />
de protection de la biodiversité contre les eff<strong>et</strong>s des influx migratoires, décrits en détail dans le <strong>Chapitre</strong> 19 :<br />
Migration interne.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-96
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels de l’accès induit dans la zone d’étude sont les suivants :<br />
<strong>13</strong>.5.10.1 Habitats de mangrove<br />
Les impacts avant atténuation de l’accès induit sur les habitats de mangrove ont été jugés d’importance<br />
majeure. Les mesures d’atténuation ayant trait au Plan de gestion des influx migratoires perm<strong>et</strong>tront de<br />
réduire le risque d’impact ; les impacts résiduels sont ainsi ramenés à une importance modérée pour les<br />
habitats de mangrove.<br />
<strong>13</strong>.5.10.2 Espèces fauniques<br />
Les impacts avant atténuation de l’accès induit sur les habitats de mangrove ont été jugés d’importance<br />
majeure pour les espèces de valeur moyenne <strong>et</strong> élevée (principalement des élasmobranches benthiques <strong>et</strong><br />
la plupart des espèces de tortue) <strong>et</strong> d’importance modérée pour les espèces de valeur faible. Les mesures<br />
d’atténuation ayant trait au développement <strong>et</strong> à l’application rigoureuse d’un Plan compl<strong>et</strong> de gestion des<br />
influx migratoires perm<strong>et</strong>tront de réduire le risque d’impact ; les impacts résiduels sont donc ramenés à une<br />
importance modérée pour les espèces de valeur élevée <strong>et</strong> moyenne <strong>et</strong> à une importance mineure pour les<br />
espèces de valeur faible.<br />
<strong>13</strong>.5.11 Atténuation des déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> détritus marins<br />
Un Plan de Gestion des Déch<strong>et</strong>s (PGD) sera conçu <strong>et</strong> mis en œuvre, comme expliqué au <strong>Chapitre</strong> 11 :<br />
Gestion des ressources <strong>et</strong> des déch<strong>et</strong>s non minéraux. Ce plan comprendra des mesures visant à minimiser<br />
le risque d’impacts des déch<strong>et</strong>s, y compris les rej<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> sera mis en place à la fois pour la construction <strong>et</strong><br />
l’exploitation du port. Les principales mesures d’atténuation associées aux rej<strong>et</strong>s relèveront de l’application<br />
des législations pertinentes en matière de rej<strong>et</strong>s, qui seront soulignées dans le PGD. Le PGD inclura<br />
également des mesures pour :<br />
la collecte <strong>et</strong> le tri sélectif des déch<strong>et</strong>s de tous types (déch<strong>et</strong>s non dangereux <strong>et</strong> déch<strong>et</strong>s dangereux) ;<br />
l’évacuation <strong>et</strong> l’élimination des déch<strong>et</strong>s, y compris les détritus ;<br />
la réutilisation ou le recyclage des déch<strong>et</strong>s, quand cela est possible (y compris via des dons aux<br />
communautés locales) ;<br />
le transfert des déch<strong>et</strong>s vers des décharges <strong>et</strong> la gestion des décharges ; <strong>et</strong><br />
la tenue de registres.<br />
Toutes les unités de traitement <strong>et</strong> tous les points de rej<strong>et</strong> feront l’obj<strong>et</strong> d’une maintenance ainsi que<br />
d’inspections régulières, tandis qu’un suivi de la qualité des eaux rej<strong>et</strong>ées perm<strong>et</strong>tra de garantir le bon<br />
fonctionnement des unités. Les eaux usées feront l’obj<strong>et</strong> d’un traitement dans des centrales de traitement,<br />
préalablement au rej<strong>et</strong>.<br />
Les infrastructures seront conçues de manière à prévenir la libération spontanée de matières dangereuses<br />
pour l’environnement, ou l’occurrence de réactions non contrôlées (incendie / explosions). La gestion des<br />
matières dangereuses sera pris en charge par le biais d’une conception adéquate <strong>et</strong> d’une évaluation des<br />
risques.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels des déch<strong>et</strong>s dans la zone d’étude sont les suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.11.1 Habitats <strong>et</strong> espèces<br />
Les impacts avant atténuation des déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> détritus marins sur les habitats <strong>et</strong> les espèces ont été jugés<br />
comme allant d’une importance mineure pour les habitats / espèces de valeur faible à une importance<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-97
majeure pour les habitats / espèces de valeur élevée. Les mesures d’atténuation ayant trait au<br />
développement <strong>et</strong> à l’application rigoureuse d’un Plan compl<strong>et</strong> de gestion des déch<strong>et</strong>s perm<strong>et</strong>tront de<br />
réduire le risque d’impact ; les impacts résiduels diminuent <strong>et</strong> sont donc non significatifs pour les habitats /<br />
espèces de valeur faible <strong>et</strong> vont jusqu’à une importance modérée pour les habitats / espèces de valeur<br />
élevée.<br />
<strong>13</strong>.5.12 Atténuation des événements exceptionnels – Déversements<br />
Un Plan de prévention, de préparation <strong>et</strong> de réaction en cas d’urgence (PPPRU) pour les déversements <strong>et</strong><br />
rej<strong>et</strong>s accidentels sera mis au point. Il sera mis en œuvre durant chaque phase d’activité. Il comprendra :<br />
des scénarios d’urgence ;<br />
la fourniture <strong>et</strong> l’emplacement d’équipement de réponse <strong>et</strong> de n<strong>et</strong>toyage de déversement :<br />
des procédures de confinement <strong>et</strong> de n<strong>et</strong>toyage ;<br />
la formation de personnel ; <strong>et</strong><br />
des tests <strong>et</strong> des exercices d’urgence<br />
L’utilisation de systèmes de pilotage automatique, d’aides à la navigation <strong>et</strong> de contrôle des déplacements<br />
de navire (les navires étant r<strong>et</strong>enus au large en attendant qu’un poste à quai soit disponible) contribuera à<br />
réduire les risques de collisions <strong>et</strong> de déversements. La mise en œuvre de ces mesures réduira la<br />
probabilité de l’occurrence d’un déversement d’envergure quelconque <strong>et</strong> donc, la magnitude de l’impact.<br />
Seuls les habitats <strong>et</strong> les groupes fauniques jugés comme étant exposés à des risques d’impacts<br />
d’importance mineure ou supérieure sont examinés ci-dessous en termes d’impacts résiduels, après la mise<br />
en œuvre des mesures d’atténuation. Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation évoquées cidessus,<br />
on considère que les impacts résiduels des événements exceptionnels (déversements) dans la zone<br />
d’étude sont les suivants.<br />
<strong>13</strong>.5.12.1 Habitats <strong>et</strong> espèces<br />
Les impacts avant atténuation des déversements accidentels sur les habitats <strong>et</strong> les espèces ont été jugés<br />
d’importance mineure pour les p<strong>et</strong>its déversements <strong>et</strong> d’importance majeure pour les déversements<br />
importants. Les mesures d’atténuation ayant trait au développement <strong>et</strong> à l’application rigoureuse d’un Plan<br />
compl<strong>et</strong> de prévention, de préparation <strong>et</strong> de réaction en cas d’urgence perm<strong>et</strong>tront de réduire le risque<br />
d’impact ; les impacts résiduels diminuent <strong>et</strong> sont donc non significatifs pour les p<strong>et</strong>its déversements, <strong>et</strong><br />
vont jusqu’à une importance modérée pour les déversements importants.<br />
<strong>13</strong>.5.<strong>13</strong> Suivi <strong>et</strong> évaluation<br />
Le suivi sera effectué pour déterminer si les mesures d’atténuation fonctionnent de la manière voulue, avec<br />
les avantages anticipés pour la biodiversité. Il sera conçu de manière à pouvoir prouver la conformité avec<br />
le critère de performance 6 de la SFI <strong>et</strong> avec la stratégie de gestion de la biodiversité de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong> (incluant<br />
l’Impact positif n<strong>et</strong>).<br />
Deux différents types de suivi des performances des mesures d’atténuation du Proj<strong>et</strong> pour la biodiversité<br />
seront mis en œuvre, comme suit.<br />
Suivi de la mise en œuvre des actions énumérées dans le PGSE <strong>et</strong> des Plans de gestion de thèmes<br />
spécifiques. En d’autres termes, les actions d’atténuation sont-elles exécutées de manière opportune <strong>et</strong><br />
appropriée ? Le personnel du Proj<strong>et</strong> respecte-t-il les réglementations <strong>et</strong> les procédures ? Les niveaux<br />
de budg<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de personnel sont-ils adéquats ? Ce type de suivi fait partie intégrante de chaque Plan de<br />
gestion. On sait que les actions d’atténuation peuvent évoluer avec le temps, en se basant sur le<br />
feedback d’une gestion adaptative <strong>et</strong> sur l’évolution des meilleures pratiques ; tout changement apporté<br />
à l’atténuation sera reflété dans le PGSE <strong>et</strong> le Plan de gestion concerné.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-98
Suivi de l’efficacité des actions d’atténuation. En d’autres termes, les actions produisent-elles les<br />
résultats prévus, par exemple le maintien d’une bonne qualité de l’eau ? Évitent-elles le déclin des<br />
espèces <strong>et</strong> des habitats prioritaires ou l’installation d’une nouvelle espèce invasive ?<br />
Le second type de suivi inclura le développement d’un cadre de suivi <strong>et</strong> d’évaluation à l’échelle du Proj<strong>et</strong>,<br />
avec des données provenant des partenaires pour la biodiversité de <strong>Simandou</strong> <strong>et</strong> des spécialistes<br />
appropriés. Le suivi couvrira les sites de compensation ainsi que les sites d’impacts afin de suivre la<br />
progression vers un Impact positif n<strong>et</strong> au niveau régional (ceci ne signifie pas qu’exactement les mêmes<br />
éléments seront suivis sur les sites d’impacts <strong>et</strong> les sites de compensation, mais qu’il y aura une congruence<br />
appropriée). Les Plans de gestion incluront des objectifs clairement énoncés, basés sur des résultats par<br />
rapport auxquels les performances seront évaluées. Parallèlement au suivi de l’efficacité d’interventions<br />
spécifiques de gestion, un suivi plus général sera assuré pour contrôler le statut de la biodiversité dans la<br />
zone d’étude <strong>et</strong> sur les sites de compensation sélectionnés. Ceci inclura l’emploi de méthodes appropriées<br />
(y compris la télédétection <strong>et</strong> l'emploi de témoins / indicateurs si c’est justifié) pour effectuer le suivi des<br />
changements au niveau de l’étendue <strong>et</strong> de la qualité de l’habitat naturel (avec un ciblage particulier des<br />
habitats de haute valeur), ainsi que des changements en termes de volume <strong>et</strong> de densité des populations <strong>et</strong><br />
de distribution des espèces clés.<br />
La liste suivante offre quelques exemples illustratifs du grand nombre d’activités de suivi qui seront<br />
réalisées :<br />
les niveaux sonores du battage de pieux à la construction seront surveillés pour s’assurer qu’ils ne<br />
dépassent pas le seuil à partir duquel les mammifères marins <strong>et</strong> les poissons subissent un préjudice ;<br />
toutes les centrales de traitement <strong>et</strong> les points de rej<strong>et</strong> seront soumis à intervalles réguliers à des<br />
inspections, à un programme d’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> au contrôle de la qualité des rej<strong>et</strong>s pour veiller au respect<br />
des normes de rej<strong>et</strong> ;<br />
les impacts sur le littoral, surtout les plages <strong>et</strong> vasières, sera contrôlée par le biais d’un programme de<br />
suivi qui sera mis en place, <strong>et</strong> le développement d’un plan de gestion du littoral si la perte est attribuée<br />
au port ;<br />
les impacts environnementaux des opérations de dragage feront l’obj<strong>et</strong> d’un suivi à base d’inspections<br />
<strong>et</strong> d’études, avant le dragage <strong>et</strong> pendant l’exploitation, <strong>et</strong> le cas échéant une gestion adaptive sera mise<br />
en œuvre ;<br />
la présence <strong>et</strong> la prolifération d’espèces invasives seront surveillées, toute observation de nouvelles<br />
espèces dans une zone devant être immédiatement signalée ; <strong>et</strong><br />
l’efficacité des mesures de contrôle des espèces exogènes invasives fera l’obj<strong>et</strong> d’un suivi ;<br />
Les résultats <strong>et</strong> tout enseignement tiré seront utilisés avec les informations provenant d’autres proj<strong>et</strong>s<br />
comparables ailleurs (particulièrement, d’autres proj<strong>et</strong>s miniers en Afrique tropicale) pour contribuer à la<br />
gestion adaptative continue des mesures d’atténuation.<br />
<strong>13</strong>.5.14 Stratégie de compensation<br />
Les compensations de la biodiversité impliquent des mesures de conservation conçues pour compenser les<br />
impacts résiduels des proj<strong>et</strong>s de développement, en vue d’atteindre un avantage n<strong>et</strong> pour la biodiversité sur<br />
le long terme. Ces actions de conservation s’appliqueront à l’ensemble du Proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> sont décrites en détail<br />
dans le <strong>Chapitre</strong> 12 : <strong>Biodiversité</strong> terrestre.<br />
<strong>13</strong>.6 Résumé des résultats<br />
Le Tableau <strong>13</strong>.15 résume les impacts anticipés, les mesures d’atténuation <strong>et</strong> les impacts résiduels signalés<br />
dans ce chapitre. Sauf mention contraire, les impacts correspondent aux phases de construction <strong>et</strong><br />
d’exploitation.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-99
Tableau <strong>13</strong>.15 Tableau récapitulatif des impacts<br />
Description de l’impact<br />
Perte directe des habitats<br />
Habitats benthiques au<br />
large<br />
Habitats côtiers <strong>et</strong><br />
estuariens<br />
Vasières intertidales <strong>et</strong><br />
bancs de sable<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
Mineur Un Plan de gestion des matériaux de dragage <strong>et</strong> déblais (PGMDD) sera mis au point pour le port <strong>et</strong> mis en<br />
œuvre tout au long de la construction <strong>et</strong> de l’exploitation. L’objectif de ce PGMDD est de stipuler le cadre pour<br />
l’atténuation environnementale, ainsi que le suivi qui sera mis en œuvre pour s’assurer que tout impact<br />
environnemental éventuel sera minimisé <strong>et</strong> ramené à un niveau aussi bas que raisonnablement possible. Le<br />
PGMDD identifiera <strong>et</strong> définira dans l’espace les différentes composantes sensibles de la biodiversité <strong>marine</strong> au<br />
sein de la zone d’étude du port ; il contiendra des mesures couvrant tous les aspects des opérations de<br />
dragage. Le PGMDD comprendra :<br />
Modéré L'entreprise de dragage devra fournir une ou plusieurs dragues modernes <strong>et</strong> totalement équipées, qui<br />
répondent aux normes attendues des bonnes pratiques de dragage, qui prévoient notamment l’installation<br />
de technologie normalement associée aux dragues modernes, conformément aux directives de <strong>Rio</strong> <strong>Tinto</strong>.<br />
Modéré<br />
le type de drague <strong>et</strong> sa dimension doivent aussi être sélectionnés en se basant sur la méthode de dragage<br />
appropriée aux matériaux visés <strong>et</strong> les caractéristiques des zones de dragage ;<br />
les dragues seront dotées de systèmes de suivi <strong>et</strong> d’automatisation afin d’optimiser la précision <strong>et</strong><br />
Mineur<br />
<br />
l’efficacité du dragage ;<br />
le dragage <strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> de sédiment interviendra seulement dans les limites spécifiées (en superficie <strong>et</strong> en<br />
profondeur), ce qu’on pourra contrôler par le biais d’une technologie adéquate de positionnement.<br />
Mineur<br />
Mangroves Modéré<br />
Les installations des zones côtières seront implantées avec un recul suffisant pour minimiser les impacts sur<br />
les habitats du littoral, comme la mangrove. En outre, un Plan de gestion de la mangrove spécifique au Proj<strong>et</strong><br />
(PGM) sera conçu <strong>et</strong> mis en œuvre en vue de réduire les impacts sur la mangrove. Le PGM soulignera les<br />
impacts potentiels directs <strong>et</strong> indirects susceptibles d’affecter la mangrove <strong>et</strong> détaillera les mesures<br />
d’atténuation, de gestion <strong>et</strong> de suivi qui seront mises en œuvre. Les mesures d’atténuation comprises dans le<br />
PGM incluront les suivantes :<br />
Mineur<br />
le littoral de mangrove le long du quai pour l’exportation <strong>et</strong> du chenal d’approche sera laissé intact dans la<br />
mesure du possible, sans toutefois comprom<strong>et</strong>tre la sécurité de navigation <strong>et</strong> l’accès pour la construction ;<br />
<strong>et</strong><br />
des mesures seront mises en œuvre pour veiller à ce que des plants de mangrove soient replantés dès<br />
que possible dans les zones défrichées (ou les zones ayant subies des pertes de mangroves à cause du<br />
port), si le nouveau régime hydrodynamique <strong>et</strong> les exigences d’accès continu perm<strong>et</strong>tent ce type de<br />
réhabilitation.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-100<br />
Mineur
Description de l’impact<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
Benthos Mineur Identiques aux impacts de la perte directe d’habitats. Mineur<br />
Poissons – valeur élevée Modéré Modéré<br />
Poissons – valeur<br />
moyenne<br />
Mineur Mineur<br />
Poissons – valeur faible Non significatif Non significatif<br />
Lamantin ouest-africain Modéré Mineur<br />
Courlis cendré Mineur Mineur<br />
Autres oiseaux marins<br />
Mortalité directe<br />
Non significatif Non significatif<br />
Poissons – valeur élevée Modéré Les collisions <strong>et</strong> l’entraînement seront atténués par les mesures suivantes :<br />
Mineur<br />
Poissons – valeur<br />
Mineur Non significatif<br />
moyenne<br />
formation initiale pour tout l’équipage des dragues, afin de les sensibiliser à l’importance de la faune<br />
Poissons – valeur faible Non significatif<br />
<strong>marine</strong> <strong>et</strong> aux procédures à suivre pour minimiser les perturbations ;<br />
Non significatif<br />
Cétacés – valeur élevée Modéré<br />
les pompes de dragage ne fonctionneront que lorsqu’elles se trouveront à 0,5 m au plus du fond marin, ou<br />
aussi près que possible du fond marin, afin d’éviter l’entraînement des poissons ;<br />
Mineur<br />
Cétacés – valeur<br />
moyenne (y compris<br />
dauphin à bosse de<br />
l’Atlantique)<br />
Mineur <br />
<br />
l'arrêt des pompes interviendra dès que possible, une fois que la tête de dragage n’est plus en contact<br />
avec le fond marin ;<br />
des dispositifs d’exclusion de tortues (chaînes gratteuses) seront posés sur les dragues pour réduire le<br />
risque d’entraînement des tortues (<strong>et</strong> des poissons benthiques) ;<br />
Non significatif<br />
Cétacés – valeur faible Non significatif<br />
les dispositifs d’exclusion des tortues (chaînes gratteuses) seront inspectés régulièrement pour en vérifier<br />
le bon état <strong>et</strong> l’efficacité <strong>et</strong> si des dommages apparaissent régulièrement, leur utilisation sera réexaminée ;<br />
Non significatif<br />
Lamantins ouest africains Modéré les opérateurs de navire <strong>et</strong> les équipages feront preuve d’une vigilance constante pour détecter la<br />
Mineur<br />
Tortue olivâtre<br />
Autres espèces de tortue<br />
<strong>marine</strong><br />
Mineur<br />
Modéré<br />
<br />
présence potentielle de mammifères marins <strong>et</strong> de tortues <strong>marine</strong>s, <strong>et</strong>, lorsque possible <strong>et</strong> sûr, devront<br />
ralentir ou stopper le navire pour éviter de heurter des spécimens ;<br />
tous les navires circuleront dans le respect des restrictions de vitesse de pilotage, à basse vitesse, sans<br />
sillage, quand ils se trouvent à proximité d’habitats de lamantins <strong>et</strong> dans les eaux peu profondes où le<br />
tirant d’eau du navire est inférieur à 1,5 m par rapport au fond marin / lit de la rivière ;<br />
Non significatif<br />
Mineure<br />
tout le personnel associé aux activités portuaires sera mis au courant de la présence probable de<br />
lamantins / tortues / cétacés <strong>et</strong> de la nécessité de respecter les zones de vitesse, afin d’éviter les collisions<br />
avec la faune ;<br />
les navires au sein du chenal de navigation <strong>et</strong> en chemin depuis ou vers les sites de rej<strong>et</strong> des boues de<br />
dragages, maintiendront une vitesse inférieure à 14 nœuds, afin de réduire l’éventualité de collisions avec<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-101
Description de l’impact<br />
Bruit direct<br />
Cétacés – valeur élevée Modéré<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
les cétacés ;<br />
quand les tortues <strong>marine</strong>s <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its cétacés (par exemple, les dauphins) sont repérés, les navires se<br />
maintiendront à une distance d’au moins 50 m, dans la mesure du possible ;<br />
lorsque possible <strong>et</strong> sûr, les opérations de dragage seront stoppées si un lamantin / une tortue / un cétacée<br />
est vu à moins de 50 m du site de l’opération. Les activités ne reprendront que lorsque l’animal se sera<br />
éloigné d’au moins 50 m du site, ou lorsque une période convenue se soit écoulée sans que l’animal n’ait<br />
été observé dans le rayon de 50 mètres de la zone de sécurité. Les animaux ne doivent être ni harcelés,<br />
ni déplacés de force ;<br />
tous les navires du Proj<strong>et</strong> suivront des routes en eaux profondes, chaque fois que cela est possible ; <strong>et</strong><br />
les équipages des navires doivent signaler immédiatement toute observation d’un mammifère marin, d’une<br />
tortue ou d’un lamantin blessé(e) ou mort(e), que la blessure ou la mort ait été causée par leur navire ou<br />
non.<br />
Le bruit sous-marin sera atténué par les mesures suivantes :<br />
Cétacés – valeur<br />
Mineur le battage de pieux commencera de préférence pendant la journée pour perm<strong>et</strong>tre une période<br />
Non significatif<br />
moyenne (y compris<br />
d’observation préalable au démarrage progressif ;<br />
dauphin à bosse de<br />
la procédure de démarrage progressif devra commencer après une recherche préliminaire au battage de<br />
l’Atlantique)<br />
30 minutes dans la zone d’observation de 500 m à partir de la source ;<br />
Cétacés – valeur faible Non significatif Des procédures de démarrage progressif de plus de 20 minutes seront utilisées pour augmenter<br />
progressivement les niveaux sonores, afin que les mammifères marins / reptiles / poissons puissent<br />
Non significatif<br />
Lamantins ouest africains Modéré<br />
s’éloigner de la source sonore préalablement au démarrage des activités opérationnelles proprement<br />
dites ;<br />
Mineur<br />
le battage ne devra pas débuter si un mammifère marin est repéré dans la zone d’atténuation ou 30<br />
Courlis cendré Mineur<br />
minutes après la dernière observation ;<br />
Mineur<br />
si des mammifères marins (y compris les lamantins) ou des tortues sont observés à proximité des<br />
Autres oiseaux marins Non significatif<br />
opérations de battage de pieux, les opérations seront interrompues <strong>et</strong> ne reprendront que lorsque le ou les<br />
animaux se seront éloignés d’au moins 500 m du site, ou au bout de 30 minutes sans que l’animal n’ait été<br />
observé dans la zone de sécurité de 500 m ;<br />
Non significatif<br />
Poissons – valeur élevée Majeur –<br />
construction<br />
<br />
<br />
Les animaux ne doivent être ni harcelés, ni déplacés de force ;<br />
s’il y a une interruption de plus de 10 minutes dans les activités de battage des pieux, la procédure de<br />
Modéré –<br />
construction<br />
Modéré –<br />
redémarrage progressif devra être à nouveau suivie ;<br />
Mineur –<br />
exploitation<br />
Tous les équipements <strong>et</strong> navires feront l’obj<strong>et</strong> de procédures d’entr<strong>et</strong>ien régulières afin d’obtenir une<br />
exploitation<br />
Poissons – valeur Modéré – Mineur –<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-102<br />
Mineur
Description de l’impact<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
moyenne construction performance optimale ;<br />
Mineur –<br />
exploitation<br />
Poissons – valeur faible Mineur –<br />
construction<br />
Non significatif<br />
– exploitation<br />
Altération directe de qualité de l’eau<br />
Cétacés – espèces de<br />
toutes valeurs<br />
Lamantin ouest-africain Non significatif<br />
Toutes les espèces<br />
d’oiseaux marins<br />
Toutes les espèces de<br />
tortues <strong>marine</strong>s<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
Surveillance des niveaux de pression acoustique (NPA) de crête lors du battage des pieux pour s’assurer<br />
qu’ils n’excèdent pas le seuil maximum de 180 dB re 1 μPa à partir duquel les mammifères marins<br />
subissent un préjudice. Si les niveaux de pression acoustique (NPA) dépassent les limites acceptables,<br />
d’autres méthodes seront utilisées pour les réduire, à savoir :<br />
un dispositif de réduction sonore sous forme d’une monture ou d’écran physique autour de l’enclume, des<br />
douilles de pieu <strong>et</strong> des chapeaux de pieu.<br />
<br />
Non significatif Voir la perte directe d’habitat pour les exigences relatives au plan de gestion du dragage <strong>et</strong> à l’entreprise de<br />
dragage. En outre, les mécanismes suivants perm<strong>et</strong>traient de réduire les impacts négatifs sur la qualité de<br />
l’eau :<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Poissons – valeur élevée Majeur –<br />
construction<br />
Poissons – valeur<br />
moyenne<br />
Modéré –<br />
exploitation<br />
Modéré –<br />
construction<br />
Mineur –<br />
exploitation<br />
des têtes de dragage conçues pour améliorer l’efficacité d’aspiration ;<br />
veiller au bon étalonnage de l’équipement ;<br />
Toutes les centrales de traitement <strong>et</strong> les points de rej<strong>et</strong> seront soumis à intervalles réguliers à des inspections,<br />
à un programme d’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> au contrôle de la qualité des rej<strong>et</strong>s pour veiller au respect des normes de rej<strong>et</strong>.<br />
Les écoulements contaminés seront acheminés vers des mares de sédimentation afin de réduire la teneur en<br />
solides avant le rej<strong>et</strong>. Des mesures seront mises en œuvre pour faire face au problème des sols sulfatés<br />
acides, conformément à un Plan de gestion des sols sulfatés acides à l’échelle du Proj<strong>et</strong>.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-103<br />
construction<br />
Non significatif –<br />
Exploitation<br />
Non significatif –<br />
construction<br />
Non significatif –<br />
exploitation<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Modéré<br />
Mineur<br />
Mineur<br />
Non significatif
Description de l’impact<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
Poissons – valeur faible Mineur –<br />
construction<br />
Non significatif -<br />
exploitation<br />
Altération directe de la qualité des sédiments<br />
Benthos Mineur –<br />
construction<br />
Non significatif -<br />
exploitation<br />
Poissons – valeur élevée Majeur –<br />
construction<br />
Poissons – valeur<br />
moyenne<br />
Modéré –<br />
exploitation<br />
Modéré –<br />
construction<br />
Mineur –<br />
exploitation<br />
Poissons – valeur faible Mineur –<br />
construction<br />
Lumière artificielle directe<br />
Non significatif -<br />
exploitation<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
Voir ci-dessus les mesures d’atténuation relatives à l’atténuation relative à l’altération de qualité de l’eau. Mineur<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-104<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Modéré<br />
Mineur<br />
Mineur<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Courlis cendré Mineur Les mesures d’atténuation de la pollution lumineuse sont mises en œuvre pendant la construction <strong>et</strong><br />
Non significatif<br />
Autres oiseaux marins<br />
Tortue olivâtre<br />
Non significatif<br />
Mineur<br />
l’exploitation par le biais d’un éclairage à faibles émissions lumineuses, ou directionnel, chaque fois que cela<br />
est possible. Si la conception de l’infrastructure ne perm<strong>et</strong> pas de prévenir la pollution lumineuse issue des<br />
installations portuaires, des écrans seront installés pour prévenir ces impacts sur les plages.<br />
Non significatif<br />
Non significatif<br />
Autres espèces de tortue<br />
<strong>marine</strong><br />
Modéré Mineur<br />
Perte indirecte d’habitat <strong>et</strong> dégradation de l’habitat<br />
Habitats côtiers <strong>et</strong><br />
estuariens<br />
Modéré –<br />
construction<br />
Le proj<strong>et</strong> conduira un suivi pour évaluer les impacts potentiels sur le littoral. Le suivi comprendra : Modéré –<br />
construction
Description de l’impact<br />
Vasières intertidales,<br />
bancs de sable <strong>et</strong> plages<br />
Mangroves<br />
Lamantins ouest africains<br />
Courlis cendré<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
Mineur un programme de suivi conçu sur la base de modélisation <strong>et</strong> d’imagerie satellite pour évaluer les<br />
Modéré<br />
<br />
changements naturels en même temps que ceux provoqués par le Proj<strong>et</strong> ;<br />
le suivi de la forme <strong>et</strong> du tracé du littoral en utilisant l’imagerie satellite ; <strong>et</strong><br />
Modéré<br />
Modéré<br />
la comparaison du littoral à chaque évènement de suivi avec les résultats de suivis précédents pour<br />
évaluer le changement du littoral.<br />
Modéré<br />
Modéré Si des changements du littoral attribués au développement du port sont observés pendant les études de suivi,<br />
le Proj<strong>et</strong> développera un plan de gestion du littoral qui sera régulièrement revu <strong>et</strong> mis à jour. En outre des<br />
Mineur<br />
Mineur<br />
buses seront mises en place afin de maintenir la connectivité via les cours d’eau.<br />
Non significatif<br />
Autres oiseaux marins Non significatif<br />
Le suivi <strong>et</strong> l’audit des impacts environnementaux possibles qui découleraient des opérations de dragage<br />
incluront le suivi <strong>et</strong> des études, avant le dragage <strong>et</strong> pendant l’exploitation, ainsi que la gestion adaptive fondée<br />
Non significatif<br />
Tortue olivâtre Mineur sur les résultats.<br />
Mineur<br />
Autres espèces de tortue<br />
<strong>marine</strong><br />
Poissons – valeur élevée Majeur -<br />
construction<br />
Poissons – valeur<br />
moyenne<br />
Modéré Modéré<br />
Modéré –<br />
construction<br />
Poissons – valeur faible Mineur –<br />
construction<br />
Espèces exogènes invasives<br />
Espèces de valeur élevée Critique<br />
Espèces <strong>et</strong> habitats de<br />
valeur moyenne<br />
Espèces <strong>et</strong> habitats de<br />
valeur faible<br />
Majeur<br />
Modéré<br />
Des mesures seront également mises en œuvre pour veiller à ce que des plants de mangrove soient replantés<br />
dans les zones défrichées (ou les zones ayant subies une perte de mangrove à cause du port), si le nouveau<br />
régime hydrodynamique perm<strong>et</strong> ce type de réhabilitation. Ces mesures seront mises en œuvre en développant<br />
un Plan de gestion de la mangrove (PGM) spécifique au Proj<strong>et</strong>.<br />
Un Plan de gestion des espèces invasives sera développé dans le cadre du Proj<strong>et</strong> (en tenant compte des<br />
« Directives de l’OMI sur le contrôle <strong>et</strong> la gestion des eaux de ballast des navires afin de minimiser le transfert<br />
d’organismes aquatiques nocifs <strong>et</strong> de pathogènes »), ainsi que de la Convention internationale de l’OMI sur le<br />
contrôle des systèmes anti-fouling (AFS) sur les navires. Ceci m<strong>et</strong>tra en place le cadre de suivi <strong>et</strong> de gestion<br />
qui sera mis en œuvre afin de minimiser le risque de pénétration d’espèces invasives dans l’environnement<br />
marin <strong>et</strong> littoral. Les mesures incluront le contrôle de fouling de la coque des navires (notamment le n<strong>et</strong>toyage<br />
des équipements) <strong>et</strong> la gestion des eaux de ballast, y compris des audits réalisés par les autorités portuaires.<br />
Les déversements d’eaux de ballast seront interdits dans les eaux côtières pour tous les navires provenant<br />
d’autres biorégions. Des installations adéquates de réception <strong>et</strong> de traitement seront fournies.<br />
Les mesures d’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> de suivi en continu du port <strong>et</strong> de la zone d’étude incluront des inspections à<br />
intervalles réguliers pour détecter des espèces exogènes invasives <strong>et</strong> des mesures seront mises en œuvre<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-105<br />
Majeur<br />
Modéré<br />
Mineur<br />
Majeure<br />
Modéré<br />
Mineur
Description de l’impact<br />
Accès induit<br />
Habitats de mangrove Majeur<br />
Espèces de valeur élevée Majeur<br />
Espèces de valeur<br />
moyenne<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
Majeur<br />
Espèces de valeur faible Modéré<br />
Déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> détritus marins<br />
Espèces de valeur élevée Majeur<br />
Espèces <strong>et</strong> habitats de<br />
valeur moyenne<br />
Habitats <strong>et</strong> espèces de<br />
valeur faible<br />
Modéré<br />
Mineur<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
pour éliminer les espèces indésirables. Les quelconques méthodes de contrôle ou de prévention de ces<br />
espèces ne doivent sous aucun prétexte entraîner des impacts négatifs sur l’environnement naturel ou les<br />
communautés. Dans le cadre du suivi opérationnel des activités de dragage, des inspections de l’équipement<br />
de dragage perm<strong>et</strong>tront la détection d’éventuelles espèces invasives.<br />
Le Plan de gestion des Influx Migratoires stipule les dispositions à prendre en matière de gestion <strong>et</strong> de suivi afin<br />
de minimiser les impacts d’influx migratoires massifs vers la zone du port. Le Plan inclura des mesures de<br />
protection de la biodiversité contre les eff<strong>et</strong>s des influx migratoires, décrits en détail dans le <strong>Chapitre</strong> 19 :<br />
Migration interne induit par le Proj<strong>et</strong>.<br />
Un Plan de gestion des déch<strong>et</strong>s (PGD) sera conçu <strong>et</strong> mis en œuvre, comme c’est expliqué au <strong>Chapitre</strong> 11 :<br />
Gestion des ressources <strong>et</strong> des déch<strong>et</strong>s non minéraux. Ce plan comprendra des mesures visant à minimiser le<br />
risque d’impacts des déch<strong>et</strong>s, y compris les rej<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> sera mis en place pour la construction <strong>et</strong> l’exploitation du<br />
port. Le PGD comprendra des mesures visant à :<br />
la collecte <strong>et</strong> le tri sélectif des déch<strong>et</strong>s de tous types (déch<strong>et</strong>s non dangereux <strong>et</strong> déch<strong>et</strong>s dangereux) ;<br />
l’évacuation <strong>et</strong> l’élimination des déch<strong>et</strong>s, y compris les détritus ;<br />
la réutilisation ou le recyclage des déch<strong>et</strong>s, quand cela est possible (y compris via des dons aux<br />
communautés locales) ;<br />
le transfert des déch<strong>et</strong>s vers des décharges <strong>et</strong> la gestion des décharges ; <strong>et</strong><br />
la tenue de registres.<br />
Toutes les unités de traitement <strong>et</strong> tous les points de rej<strong>et</strong> feront l’obj<strong>et</strong> d’une maintenance ainsi que<br />
d’inspections régulières, tandis qu’un suivi de la qualité des eaux rej<strong>et</strong>ées perm<strong>et</strong>tra de garantir le bon<br />
fonctionnement des unités. Les eaux usées feront l’obj<strong>et</strong> d’un traitement dans des centrales de traitement,<br />
préalablement au rej<strong>et</strong>.<br />
Les infrastructures seront conçues de manière à prévenir la libération spontanée de matières dangereuses<br />
pour l’environnement, ou l’occurrence de réactions non contrôlées (incendie / explosions). La gestion des<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-106<br />
Modéré<br />
Modéré<br />
Modéré<br />
Mineur<br />
Modéré<br />
Mineur<br />
Non significatif
Description de l’impact<br />
Évaluation avant<br />
atténuation<br />
Principales mesures d’atténuation Impact résiduel<br />
matières dangereuses sera menée par le biais d’une conception adéquate <strong>et</strong> d’un évaluation des risques.<br />
Évènements exceptionnels - déversements<br />
Les déversements exceptionnels ont été évalués à l’aide d’une démarche fondée sur le risque. L’importance de l’impact varie en fonction de la valeur du récepteur <strong>et</strong> de la magnitude<br />
de l’impact. La magnitude inclut le risque, qui est fonction de la probabilité d’occurrence <strong>et</strong> des répercussions potentielles. En raison de la démarche adoptée, les variables sont trop<br />
nombreuses pour être présentées ci-dessous. Les impacts avant atténuation vont de critique à non significatif. Après l’atténuation, la probabilité diminue <strong>et</strong> les impacts vont de<br />
modéré à non significatif. Le tableau ci-dessous n’a pas pour obj<strong>et</strong> de recenser tous les résultats potentiels de l’étude d’impacts ; il présente seulement la pire éventualité. Voir l’étude<br />
ci-dessus pour de plus amples détails.<br />
Impacts de magnitude<br />
élevée sur les récepteurs<br />
de valeur élevée<br />
Critique Un Plan de prévention, de préparation <strong>et</strong> de réaction en cas d’urgence (PPPRU) pour les déversements <strong>et</strong><br />
rej<strong>et</strong>s accidentels sera mis au point. Il sera mis en œuvre au cours de chaque phase d’activité <strong>et</strong> comprendra :<br />
des scénarios d’urgence ;<br />
la fourniture <strong>et</strong> l’emplacement des équipements de réponse <strong>et</strong> de n<strong>et</strong>toyage des déversements ;<br />
des procédures de confinement <strong>et</strong> de n<strong>et</strong>toyage des déversements<br />
des protocoles de communication <strong>et</strong> de notification ; <strong>et</strong><br />
des tests <strong>et</strong> des exercices d’urgence.<br />
L’utilisation de systèmes de pilotage automatique, d’aides à la navigation <strong>et</strong> de contrôle des déplacements de<br />
navire (les navires étant r<strong>et</strong>enus au large en attendant qu’un poste à quai soit disponible) contribuera à réduire<br />
les risques de collisions <strong>et</strong> de déversements. La mise en œuvre de ces mesures réduira la probabilité de<br />
l’occurrence d’un déversement d’envergure quelconque <strong>et</strong> donc, la magnitude de l’impact.<br />
EISE de <strong>Simandou</strong>, Volume III, Port <strong>Chapitre</strong> <strong>13</strong> : <strong>Biodiversité</strong> <strong>marine</strong> <strong>et</strong> <strong>littorale</strong><br />
<strong>13</strong>-107<br />
Modéré