L'AVENTURE « MONT BLANC », - Groupe Paprec

et la réputation qui va avec. En matière
de ventes, afin de préserver l’industrie de proximité
tout en restant compétitif, le groupe tient à
maintenir l’équilibre suivant : 40 % en France,
40 % en Europe, et 20 % en Asie. Sur le vieux
continent, en l’occurrence, le commerce avec
l’Espagne et l’Allemagne – entre autres – ne date
pas d’hier, d’autant plus les industries papetières
d’Outre-Rhin et d’Espagne sont « des références
en la matière », selon Stéphane Armange, Directeur
commercial FCR. « L’Allemagne est un très
gros marché, un de nos marchés principaux.
L’industrie allemande a cru avant les autres au
recyclage et produit aujourd’hui à des cadences
incroyables. Quant à l’industrie espagnole, elle a
été actionnaire de Paprec, il y a plus de trente ans,
à travers Kimberly-Clark, et se classe aujourd’hui
parmi les plus performantes d’Europe. » Un partenariat
durable, donc, mais certainement pas
exclusif, puisque l’Asie, troisième force en présence,
est tout sauf une destination par défaut :
« L’Asie, principalement à travers la Chine, est une
chance pour le recyclage français, c’est un poumon
additionnel et un régulateur de marché. On
ne pourrait pas s’en passer, constate Antonio
Monteiro, conscient de l’importance du maintien
des échanges commerciaux amorcés en 1998 par
Paprec avec l’Asie. On y trouve les machines les
plus modernes au monde. Nine Dragons, un de
nos principaux clients, est en passe de devenir
le numéro un mondial en détrônant International
Paper (IP). C’est un symbole du bouleversement
de l’ordre économique mondial avec la Chine qui
passe devant les États-Unis. »
Une exigence de qualité
Pour mieux comprendre la demande chinoise, par
exemple, il est important de garder à l’esprit que les
papiers et cartons se divisent en trois grandes catégories
: les basses sortes (fibres brunes, cartons),
les moyennes sortes (prospectus, papiers journaux)
et les hautes sortes (papiers blancs). « L’Inde
et la Corée nous achètent régulièrement des
moyennes sortes. Les Chinois et les Indonésiens
ont de gros besoins en basses sortes, détaille
Stéphane Armange. Ils récupèrent ainsi les emballages
et les cartons des produits manufacturés
qu’ils envoient chez nous. Et les frais de transport
coûtent moins cher qu’à l’aller. Malgré la crise, ils
restent l’usine du monde. » Une usine exigeante sur
la qualité, par ailleurs, qui négocie via des cellules
d’achats basées à Rotterdam des contrats sur des
Paprec mag
septembre 2012 17
Paprec mise sur la qualité des produits
expédiés et propose un standard international
de haute facture. C’est une ligne de conduite
essentielle à l’image de marque du Groupe.
qualités définies internationalement. En cas de
non-conformité, les douanes chinoises devenues
intransigeantes retourneront les marchandises
à l’expéditeur. Et quand on parle de plusieurs
milliers de tonnes par convoi maritime, les
conséquences d’un litige sont désastreuses : « Si
certains pays d’Europe ont parfois envoyé des
matières douteuses en Asie, ce n’est plus le cas
aujourd’hui. Les Chinois notamment, s’alignent
sur le cahier des charges des papeteries occidentales
et ne tolèrent ni les moisissures dues à
l’humidité (les containers voyagent en bateau),
ni la moindre trace de matière putrescible. Il faut
être irréprochable, et c’est normal ». Pour éviter
de ternir sa réputation et de perdre ce précieux
sésame qu’est une licence d’export, Paprec doit
donc impérativement miser sur la qualité des
produits expédiés hors les murs : « Aujourd’hui,
nous proposons un standard international de
haute facture. Notre contrôle de qualité interne
est tel que nous n’avons encore jamais vu un
container revenir. C’est une ligne de conduite
que nous devons maintenir vis-à-vis de notre
image de marque. Nous visons l’excellence,
dans ce domaine et à tous les étages de l’entreprise
», conclut Stéphane Armange.