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Malgré un soutien technique et<br />
économique, et la qualité du produit Irizar,<br />
la coopérative ne récupéra pas entièrement<br />
sa stabilité économico-financière jusqu’au<br />
début des années 90. Au cours de ces<br />
20 années, la société vécu de brèves<br />
périodes d’amélioration, qui, cependant,<br />
ne prospérèrent pas, et furent insuffisantes<br />
pour assainir sa situation difficile,<br />
conséquence de la conjoncture politicoéconomique<br />
du pays et de la précaire<br />
organisation interne de la société.<br />
Néanmoins, à partir de 1991, année où<br />
Koldo Saratxaga prit les rênes (après que<br />
la Direction fut passée entre<br />
d’innombrables mains et à un moment où<br />
l’on devait prendre des mesures d’urgence<br />
sous peine de devoir fermer la coopérative),<br />
une attitude clé fut insufflée pour gagner<br />
la confiance, stimuler le rendement des<br />
personnes d’Irizar, et parvenir à être ce<br />
qu’elle est aujourd’hui : la motivation.<br />
Bien que le résultat de l’exercice 1981 fut<br />
négatif, l’année 1982 démarra cependant<br />
avec l’espoir de la célébration de la Coupe<br />
du Monde de Football à Séville : le nombre<br />
de commandes pour couvrir l’événement<br />
allait être considérable, et il le fut, mais la<br />
concurrence féroce obligea la société à<br />
baisser les prix au maximum pour pouvoir<br />
maintenir un produit compétitif sur un<br />
Au début des années<br />
80, Irizar n’avait pas de<br />
véritable culture de<br />
l’exportation<br />
marché trop saturé. L’espoir resta à l’état<br />
d’expectative car l’exercice se clôtura avec<br />
un déficit de 78 millions.<br />
Par ailleurs, les portes commerciales de<br />
l’État espagnol commençaient à s’ouvrir<br />
sur l’Europe, et ce qui aurait dû devenir<br />
un avantage se transforma en une<br />
faiblesse : à cette époque, la concurrence<br />
de la Communauté Européenne faisait de<br />
l’ombre au produit d’Irizar. Cette période<br />
de lutte pour conquérir et garder le marché<br />
national pu être surmontée grâce aux<br />
commandes d’Israël, ce qui permit de<br />
maintenir le rythme de production de la<br />
coopérative : « Les <strong>autocars</strong> destinés à<br />
Israël étaient également spéciaux ; les<br />
normes que les véhicules devaient<br />
respecter là-bas étaient différentes, et nous<br />
eûmes beaucoup de mal à les implémenter.<br />
Les angles de visibilité allant du siège du<br />
LE RÉTROVISEUR<br />
chauffeur à la vitre d’en face étaient<br />
différents, mais nous avons réussi à les<br />
fabriquer aux mesures demandées »<br />
déclare Pedro Iza.<br />
L’année 1983 ajouta un nouvel obstacle<br />
sur la voie d’Irizar vers la stabilité : la RENFE<br />
(Réseau des Chemins de Fers Espagnols)<br />
élargit ses services, en réponse à une<br />
campagne gouvernementale de<br />
développement des transports publics.<br />
Cet investissement de l’État impliqua une<br />
réduction importante du nombre<br />
d’immatriculations et, par conséquent,<br />
une baisse des ventes de la coopérative.<br />
Pour couronner l’exercice, à ceci vint<br />
s’ajouter le fait qu’Irizar n’avait pas de<br />
culture d’exportation ; elle n’était pas<br />
préparée pour être compétitive sur le<br />
marché international. Elle devait donc, de<br />
nouveau, danser au rythme de la<br />
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