La quantification freudienne - Dimpsy
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devenues pulsion de mort<br />
pulsions destructrices<br />
En fait, pulsions destructrices tournées sur l’extérieur (le monde pour le faire disparaître du<br />
devant de la scène au profit du narcissisme) et pulsion de mort concernant le sujet sont dans<br />
un lien dialectique, asphérique, littoral, qui les fait opérer de concert à tout instant. (Ce que ne<br />
montre pas le schéma ci-dessus qui les disjoint.)<br />
« L’alliage » dont parle Freud est une fonction littorale à l’œuvre, chaque domaine<br />
faisant par lui-même frontière avec l’autre, sans frontière tierce matérialisée et ce d’autant que<br />
chaque domaine, ici, est le transformé de l’autre.<br />
Si la pulsion de mort est mise au service de l’Éros (P.U.F., p. 74), le sujet s’en prend à<br />
l’extérieur et non plus à lui-même. C’est sensible dans la clinique, par exemple dans une<br />
comitialité (syndrome de West) trouvant son évolution de l’autodestruction en quoi elle<br />
consiste, au fait que l’enfant qui en était atteint s’est mis à l’extérioriser en se frappant et en se<br />
faisant mal avant de se tourner contre autrui. Ainsi la destructivité de l’Autre a-t-elle un effet<br />
protecteur du sujet.<br />
L’alliage entre libido et destructivité englobe celle-ci dans une présentation acceptable.<br />
Mais aussi la libido peut laisser percevoir – même si transformée ainsi – le fond de<br />
destructivité qui l’assure. Freud considère cette part de pulsion de mort inhérente à la libido,<br />
mais qui en transparaît malgré tout, comme une sorte de « résidu » (P.U.F., p. 76 ; Rückstand,<br />
G.W., p. 480) qui, à mon sens, confine à l’objet a de <strong>La</strong>can. Cet objet, selon moi toujours, a<br />
même fonction de barre tant sur le sujet que sur l’Autre. Il est la contrepartie du lien littoral<br />
(et négativé) de la jouissance phallique (Genuβ, G. W., ibid., traduit par « plaisir », P. U. F., p.<br />
77). Un nœud (verknüpft, ibid., P.U.F. : « s’accompagne ») conjoint même pulsion de mort et<br />
jouissance phallique, non sans effet de sens, comme <strong>La</strong>can l’avance dans la désignation des<br />
espaces du nœud borroméen à trois ronds mis à plat.<br />
Et pourtant « l’hostilité d’un contre tous et de tous contre un seul » (P.U.F., ibid.) vient<br />
à l’encontre de la promesse de bonheur que peur impliquer la civilisation par la réunion<br />
libidinale de masses de gens de plus en plus importante. Un pas est franchi aujourd’hui avec<br />
la globalisation, non sans effets négatifs.<br />
Aussi cette <strong>quantification</strong> de l’un et du tous se condense-t-elle avec « la lutte entre<br />
l’Éros et la mort entre [la pulsion] de vie et [la pulsion] de destruction (P. U. F., p. 78).<br />
En d’autres termes, cet alliage peut aussi être celui que <strong>La</strong>can décrit dans les termes<br />
d’« aliénation/séparation ».<br />
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