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LE LUXE COMME VICE FÉMININ DANS LA REMONSTRANCE ...

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30<br />

Sébastien Nivelle en 1570 16 . La Remonstrance charitable, succès modeste, en est déjà à<br />

sa quatrième édition en 1585 17 . C’est sur une réimpression de cette quatrième édition,<br />

parue à Genève en 1867, que s’appuie notre analyse 18 . Cette version présente deux<br />

sonnets introducteurs, le réquisitoire proprement dit, ainsi qu’une élégie suivie de deux<br />

autres sonnets qui viennent clore l’ouvrage 19 .<br />

À la mort d’Henri II en 1559, le plus puissant pays d’Europe menace de basculer<br />

dans le camp de la Réforme. Lorsque le conflit éclate, les sujets catholiques et<br />

protestants s’entredéchirent dans une sanglante guerre civile, et Catherine de Médicis,<br />

régente de France au pouvoir précaire, doit se surpasser pour éviter que sombre la nef<br />

de l’État. C’est donc à une époque marquée par des troubles sociaux, des malaises<br />

religieux et empreinte de la crainte du châtiment divin, qu’Antoine Estienne publie son<br />

opuscule 20 . Catholique zélé, ce frère mineur, bien qu’il fasse preuve d’une connaissance<br />

approfondie de la Bible et des écrits des Pères de l’Église, paraît être un esprit<br />

conservateur.<br />

16 Dès 1573, une Catechese et Instruction touchant les Ornemens, Vestemens, et parures des femmes<br />

Chrestiennes, anonyme, était publiée à Paris chez Nicolas Chesneau. À Lyon, chez Antoine Gryphius, un<br />

Bref et utile discours sur l’immodestie et superfluïté d’habits, encore anonyme, voit le jour en 1577. La 3 e<br />

édition de la Remonstrance charitable de François-Antoine Estienne paraît en 1581 chez Sébastien<br />

Nivelle, à Paris. L’année suivante est publié, à Paris également, chez Benoist Chauchet, le Discours<br />

miraculeux inouy et epouventable, avenu à Envers ville capitalle de la Duché de Brébant, d’une Jeune<br />

Fille Flamende, qui par la Vanité, et trop grande curiosité de ses habits et collez à Fraize Goderonnez à<br />

la nouvelle mode, Fut etranglée du Diable, et son corps apres telle punition Divine estant au Cerceuil,<br />

transformé en un Chat Noyr en presence de tout le Peuple assemblé ! Ces informations ont été tirées de<br />

l’article de P. Bastien mentionné ci-dessus.<br />

17 Les quatre éditions en question sont de 1570 (ou 1571), 1577, 1581 et 1585.<br />

18 Antoine Estienne, Remonstrance charitable aux dames et damoyselles de France sur leurs ornemens<br />

dissolus, Genève, J. Gay et fils, éditeurs, 1867 [réimpression de l’éd. De Paris, 1585], 81 p.<br />

19 Les titres des sonnets et de l’élégie contenus dans l’édition de 1585 de la Remonstrance charitable sont<br />

les suivants : les sonnets introducteurs sont intitulés « Sonnet a l’autheur de ce présent discours », signé<br />

par M. S. T. T., et « autre sonnet aux damoyselles dissolues », de l’auteur de la Remonstrance. « L’élégie<br />

de la France se complaignant de la dissolution des damoyselles françoises », non signée, doit être l’œuvre<br />

d’Antoine Estienne, comme c’est le cas du troisième sonnet, « sonnet de l’autheur aux bénévoles<br />

lecteurs ». Le livre se termine par le « sonnet au mary de la perruquée », œuvre de T. P. Nodé, M.<br />

20 Certains historiens ont attribué par erreur l’ouvrage à François Estienne, membre de l’illustre famille<br />

d’imprimeurs parisiens. Les initiales F.A.E.M. signifient frère Antoine Estienne, mineur, et non François-<br />

Antoine Estienne.

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