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La lettre de D&DF - Weblet

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estaurer l’ordre prétendument ancien. Les fondamentaux ne sont pas remis en<br />

cause : liberté <strong>de</strong>s marchés, libre entreprise, libre-échange<br />

L’Etat a trouvé <strong>de</strong> l’argent pour les coupables, disons les responsables <strong>de</strong> la crise,<br />

mais les victimes, entreprises, ménages, contribuables, n’ont aucune garantie quant à<br />

l’utilisation <strong>de</strong> cet argent, qu’on prend d’ailleurs, in fine, dans leurs poches, et qui leur<br />

est soi-disant, <strong>de</strong>stiné.<br />

L’intervention <strong>de</strong> l’Etat au profit du système bancaire se fait dans la plus pure logique<br />

libérale. Les paradis fiscaux continuent <strong>de</strong> prospérer. Le gouvernement, lors <strong>de</strong> la<br />

présentation <strong>de</strong> son plan <strong>de</strong> sauvetage bancaire au Parlement, a mis son véto à<br />

l’interdiction faite aux banques <strong>de</strong> continuer à les utiliser et à travailler avec eux !<br />

Pas d’entrée non plus au capital <strong>de</strong>s banques.<br />

L’Etat n’a fixé aucune contrepartie à son plan <strong>de</strong> sauvetage <strong>de</strong>s banques.<br />

Il n’a imposé aucune règle limitant leur activité spéculative. Par exemple, il ne leur a<br />

pas interdit la titrisation qui permet <strong>de</strong> se délester <strong>de</strong>s crédits douteux. Il n’a pas<br />

davantage limité l’effet <strong>de</strong> levier qui permet d’acheter <strong>de</strong>s actifs à crédit et <strong>de</strong><br />

multiplier ainsi les gains spéculatifs….ou les pertes. Le système, à l’intérieur du plan<br />

<strong>de</strong> sauvetage que financent les contribuables, fonctionne, ou <strong>de</strong>vrait-on dire<br />

dysfonctionne comme avant.<br />

Car, bien loin d’une nationalisation, en fait la finance utilise la garantie <strong>de</strong> l’Etat pour<br />

régler une <strong>de</strong>tte en la reportant sur les comptes <strong>de</strong> l’Etat.<br />

C’est la socialisation <strong>de</strong>s pertes et la privatisation <strong>de</strong>s profits.<br />

En nommant Michel Cam<strong>de</strong>ssus à la tête <strong>de</strong> l’organisme prévu pour refinancer les<br />

banques avec l’argent du contribuable, NICOLAS SARKOZY a adressé un signe clair<br />

<strong>de</strong> connivence à la bien-pensance mondiale.<br />

Cam<strong>de</strong>ssus est tristement connu pour son passage à la tête du FMI <strong>de</strong> 1987 à 2000.<br />

Ses exploits avaient à ce point discrédités l’institution et provoqués <strong>de</strong> tels désastres<br />

qu’il a du quitter son poste avant la fin <strong>de</strong> son mandat sur injonction <strong>de</strong> l’ONU.<br />

De toute cette pério<strong>de</strong> Cam<strong>de</strong>ssus, la CNUCED (commission <strong>de</strong> l’ONU pour le<br />

développement et le commerce) conclura qu’elle a « provoqué le chaos en extrême<br />

orient et en Russie et neutralisé tous les progrès accomplis en Amérique latine »<br />

<strong>La</strong> société <strong>de</strong> refinancement qu’il prési<strong>de</strong> sera majoritairement la propriété <strong>de</strong>s<br />

banques, à la fois clientes et prêteuses, tout en bénéficiant <strong>de</strong> la garantie <strong>de</strong> l’Etat !<br />

Ce n’est pas le retour <strong>de</strong> l’Etat, mais l’Etat qu’on privatise !<br />

L’Elysée nous dit, dans le discours <strong>de</strong> Toulon d’il y a quelques jours, que «l’idée que<br />

les marchés ont toujours raison est une idée folle ».<br />

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