PRENONS LE POUVOIR - Le Travailleur Catalan
PRENONS LE POUVOIR - Le Travailleur Catalan
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14<br />
culture<br />
A l affiche<br />
Perpignan<br />
Elmediator. Vendredi 3 février à<br />
21h. Housse de racket + Ladylike<br />
Dragons. Tarif: 15€.<br />
Elmediator. Jeudi 9 février à<br />
21h. Brigitte + Lise. Brigitte,<br />
c’est un seul nom pour deux<br />
voix, une brune et une<br />
blonde, un duo folk à l’esprit<br />
kitsch et décalé. Tarif: 18€.<br />
Médiathèque. Samedi 4 février à<br />
10h10. Petit-déjeuner littéraire avec<br />
Philippe Ségur autour de son roman<br />
«<strong>Le</strong> rêve de l’homme lucide».<br />
Médiathèque. Samedi 4<br />
février à 15h. Spectacle<br />
«Mademoiselle J’Affabule et<br />
Monsieur J’Illusionne».<br />
Histoire théâtralisée et jonglée.<br />
Médiathèque. Du 8 au 25 février.<br />
Exposition «<strong>Le</strong>s écrivains américains<br />
du XIXe et XXe siècles».<br />
Mercredi 8 février à 15h, rencontre<br />
en anglais avec Gail Milissa Grant<br />
autour de son ouvrage «At the<br />
elbows of my elders».<br />
Institut Jean Vigo. Salle<br />
Marcel Oms. Mardi 7<br />
février à 19h. «L’Opinion<br />
publique» (A Woman of<br />
Paris) de Charles Chaplin.<br />
www.inst-jeanvigo.eu<br />
Cinéma Castillet. Jeudi 9 février à<br />
19h. Concert du collectif Joan Pau Giné<br />
avec Stéphanie Lignon, Pascal Bizern,<br />
Chris the Cat, Joan Ortiz et Ben Gross.<br />
<strong>Le</strong>s Angelets de la Terra présenteront<br />
un documentaire de Richard Bantegny<br />
et Raymond Faura. Tarif: 4,5€.<br />
Cabestany<br />
Centre culturel Jean Ferrat. Salle<br />
Abet. Samedi 4 février à<br />
15h30. «Ikare» par la compagnie<br />
Anima Théâtre. Pour jeune public<br />
à partir de 18 mois. Tarif: 3€.<br />
Elne<br />
Cinéma Vautier. Vendredi 3 février à<br />
18h30. Ouverture du cycle Mirem<br />
Català, des films réalisés en Catalogne<br />
sud diffusés en version originale, sous<br />
titrés en français. Film surprise en présence<br />
du réalisateur Tarif: 4€<br />
Ille-sur-Têt<br />
La Fabrica. Samedi 4 février<br />
à 20h30. «Jongleur!» par la<br />
Cie Pré-O-ccupé. Tarifs:<br />
12€/10€. Infos: 04 68 84 08<br />
09 ou www.lafabrica66.com<br />
Tautavel<br />
Palais des congrès de Tautavel.<br />
Dimanche 5 février à 16h30.<br />
Concert Maribel et l’Estudiantina<br />
Goyesca. Par de jeunes diplômés du<br />
conservatoire de Perpignan.<br />
Infos/résa: 04 68 29 03 96. Tarifs:<br />
7€; gratuit moins de 12 ans.<br />
N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />
Sexe, danse et vidéo<br />
Théâtre de l'Archipel. Trois représentations perpignanaises et succès garanti pour<br />
«Octopus» de Philippe Decouflé, objet chorégraphique non identifié.<br />
Philippe Decouflé, chorégraphe et metteur<br />
en scène prolifique, a le vent en<br />
poupe. Outre son spectacle inaugural (et<br />
terminal) des jeux olympiques savoyards,<br />
il a signé une foule de créations, dont,<br />
récemment, une pour le Crazy Horse, et<br />
vient d'intégrer le Cirque du Soleil.<br />
Assurément, un artiste aussi inventif que<br />
fécond, ce qui lui vaut les faveurs du<br />
public. Celui ci n'a pas manqué les rendez<br />
vous proposés par l'Archipel, beaucoup<br />
de monde, donc, et des jeunes,<br />
c'est réjouissant.<br />
«Octopus» est un mot anglais qui signifie<br />
pieuvre, s'il n'y en pas vraiment une<br />
dans le spectacle, celui-ci a quelque<br />
chose de protéiforme et, à l'occasion, on<br />
y observe des choses molles, des langues<br />
qui se recourbent et frétillent, des bras<br />
qui se démultiplient... Difficile cependant<br />
de caractériser une création qui est un<br />
joyeux melting pot avec danse, cirque,<br />
vidéo et rock, censé évoquer la beauté,<br />
le corps, ses métamorphoses, et tout ce à<br />
quoi il peut servir. Celui des huit danseurs,<br />
déjà, est soumis à rude épreuve,<br />
sacrée performance et plastique épous-<br />
touflante. C'est un défilé de gags visuels<br />
déments, de trompe l'œil, de jeux de<br />
lumière, de références (de l' l'hindouisme<br />
à Almodovar des délires psychédéliques<br />
au Bolero de Ravel) de postures acrobatiques<br />
répondant à des images virtuelles...<br />
N'en jetez plus, il ne manque que le<br />
raton laveur. C'est bourré d'humour<br />
pimenté d'érotisme, pas toujours du<br />
meilleur goût, mais, au détour, surgissent<br />
des tableaux d'une beauté à couper le<br />
souffle quand d'autres relèvent d'une<br />
insistance paroxystique qui peut excéder.<br />
Une musique rock très travaillée, assourdissante,<br />
complète le style branché d'un<br />
spectacle tout sauf reposant. <strong>Le</strong> public,<br />
bluffé, marche à fond. On me permettra,<br />
tout de même, à froid et avec le recul, de<br />
trouver cet Octopus un peu too much.<br />
NG<br />
J.Edgar: un film tres Hoover<br />
Cinéma. J. Edgar de Clint Eastwood. J’ai toujours un peu de mal avec les biopics hollywoodiens.<br />
Mais bon, là c’était quand même le grand Clint, alors je me suis dit: banco!<br />
Sujet difficile. Raconter la vie d’un des hommes les plus puissants<br />
et les plus secrets du XXème siècle: J. Edgar Hoover. Par<br />
quel bout le prendre le bonhomme? L’angle historique?<br />
Politique? Psychanalytique? Mouais. La complexité du personnage<br />
exige un choix et une rigueur sans faille, au risque de se<br />
perdre dans les méandres d’une histoire si chargée en évènements<br />
majeurs, (le film ouvre sur le crack de 1929 et finit avec<br />
les prémices du Watergate) qu’elle nous fait tourner la tête. Il<br />
semble qu’Eastwood ait eu les yeux plus gros que le ventre, et<br />
pour avoir voulu nous servir tous ces angles à la fois, nous voilà<br />
finalement restant sur notre faim, avec comme un goût d’inachevé,<br />
comme avec la sensation qu’il manque quelque chose à<br />
ce film, sans savoir vraiment quoi au bout du compte.<br />
<strong>Le</strong> grand Clint, bien sûr évite soigneusement la caricature de<br />
Hoover (une lopette complexée et refoulée, maître du monde<br />
et caractériel) pour aborder tous les aspects psychanalytiques<br />
du bonhomme, avec une pudeur qui rend parfois touchant,<br />
celui qui au bout du compte est surtout une enflure de la pire<br />
espèce. Et c’est finalement ça le problème. Eastwood n’ose pas<br />
vraiment déboulonner la statue. <strong>Le</strong>s actions de Hoover restent<br />
floues, les conséquences de ses actes confuses et atténuées,<br />
ses mobiles respectables dans leur patriotisme sincère. Ses victimes<br />
(et dieu sait qu’il y en a) sont des ectoplasmes gris à<br />
peine entrevus. Parfois des rats fuyants en pagaille dans le cas<br />
des méchants activistes communistes. D’autres personnages<br />
auraient mérité plus de place dans le film, comme celui de la<br />
secrétaire de Hoover (l’excellente Naomi Watts) mais restent<br />
pourtant sur le bord du film, comme des pistes insuffisamment<br />
exploitées, des ébauches. <strong>Le</strong>s producteurs seraient passés par<br />
là, avec leur ciseaux, que ça m’étonnerait pas. En revanche, la<br />
grande réussite du film, est la relation entre Hoover et son<br />
secrétaire personnel (Armie Hammer) tout en nuances, en<br />
pudeur et en ambiguïtés. Reste que, aussi surprenant que cela<br />
puisse paraître pour ce genre de production, le maquillage de<br />
Clyde Tolson vieux est si mal fait qu’il m’a fait sortir du film à<br />
chaque apparition du personnage. Dommage.<br />
La distribution est à la hauteur de l’enjeu: pro, efficace, crédible.<br />
Mention spéciale à celle qui joue la maman de Hoover<br />
(Judi Dench vous savez celle qui interprète la patronne de<br />
James Bond dans les derniers en date) dans un personnage qui<br />
aurait pu être un piège caricatural. DiCaprio lui, fait son job,<br />
sans plus, bien à sa place dans le cadre qui lui donne<br />
Eastwood. Sans génie.<br />
Bref, un film mi figue mi raisin, qui ne sera pas à classer dans<br />
les chef d’œuvres Eastwwodiens, mais cohérents avec le bonhomme,<br />
Bushiste et humaniste, autrement dit plein de contradictions.<br />
R. Barrero