LES LIVRES DE CHRISTIAN LACROIX - Le Livre de Poche
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<strong>LES</strong> <strong>LIVRES</strong> <strong>DE</strong><br />
<strong>CHRISTIAN</strong><br />
<strong>LACROIX</strong>
Tout au long <strong>de</strong> son histoire, <strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> <strong>de</strong> <strong>Poche</strong> a entretenu <strong>de</strong>s liens privilégiés avec les<br />
artistes et les illustrateurs. Dès 1963, Pierre Faucheux, graphiste proche <strong>de</strong> <strong>Le</strong> Corbusier,<br />
<strong>de</strong>vient directeur artistique du <strong>Livre</strong> <strong>de</strong> <strong>Poche</strong> et crée <strong>de</strong>s couvertures encore ancrées dans les<br />
mémoires. Des artistes tels que <strong>Le</strong>onor Fini, Jean Cocteau, Savignac, Lucien Fontanarosa, Siné,<br />
Claire Brétécher, … ont également prêté leur talent à la réalisation <strong>de</strong> couvertures.<br />
Fidèle à sa tradition, <strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> <strong>de</strong> <strong>Poche</strong> a donné carte blanche à Christian Lacroix pour illustrer<br />
neuf romans <strong>de</strong> son catalogue.<br />
Ces nouvelles éditions seront en librairie dès le 3 novembre 2010.
Autoportrait par Christian Lacroix
<strong>LES</strong> <strong>LIVRES</strong> <strong>DE</strong><br />
<strong>CHRISTIAN</strong><br />
<strong>LACROIX</strong><br />
À partir d’une première sélection <strong>de</strong> cinquante titres, Christian Lacroix a choisi neuf romans<br />
<strong>de</strong> la littérature classique <strong>de</strong>s xvii e , xix e et xx e siècles, neuf héroïnes qui l’ont particulièrement<br />
marqué :<br />
Emma <strong>de</strong> Jane Austen<br />
Alice au Pays <strong>de</strong>s merveilles <strong>de</strong> <strong>Le</strong>wis Carroll<br />
Tendre est la nuit <strong>de</strong> Francis Scott Fitzgerald<br />
La Princesse <strong>de</strong> Clèves <strong>de</strong> Madame <strong>de</strong> Lafayette<br />
Une vie <strong>de</strong> Guy <strong>de</strong> Maupassant<br />
Carmen <strong>de</strong> Prosper Mérimée<br />
À l’ombre <strong>de</strong>s jeunes filles en fleurs <strong>de</strong> Marcel Proust<br />
Toute passion abolie <strong>de</strong> Vita Sackville-West<br />
<strong>Le</strong>ttre d’une inconnue, suivi d’Amok <strong>de</strong> Stefan Zweig.<br />
<strong>Le</strong>s livres sont proposés sous jaquette. Christian Lacroix a <strong>de</strong>ssiné, pour chacun <strong>de</strong>s titres,<br />
les illustrations <strong>de</strong> couverture et <strong>de</strong> jaquette, ainsi que les pages <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> et les rabats.<br />
Par fidélité et attachement au souvenir <strong>de</strong> ses premiers livres <strong>de</strong> poche, Christian Lacroix<br />
a également choisi <strong>de</strong> colorer la tranche <strong>de</strong>s livres.<br />
<strong>Le</strong>s livres <strong>de</strong> Christian Lacroix seront proposés en librairie à la fois au titre (prix entre 4 € et 9 €)<br />
et sous un coffret regroupant les neuf titres en tirage limité (prix <strong>de</strong> vente : 56,95 €).
<strong>Le</strong>wis Carroll - Alice au Pays <strong>de</strong>s merveilles<br />
Stefan Zweig - <strong>Le</strong>ttre d’une inconnue<br />
F. Scott Fitzgerald - Tendre est la nuit<br />
Vita Sackwille-West - Toute passion abolie Guy <strong>de</strong> Maupassant - Une vie Madame <strong>de</strong> Lafayette -<br />
La Princesse <strong>de</strong> Clèves
Deuxième <strong>de</strong> couverture<br />
illustrée<br />
Rabat<br />
Tranche jaspée fuchsia<br />
Jane Austen - Emma Prosper Mérimée - Carmen Marcel Proust -<br />
À l’ombre <strong>de</strong>s jeunes filles en fleurs
le coffret <strong>de</strong>s neuf titres
Quelques questions à<br />
<strong>CHRISTIAN</strong> <strong>LACROIX</strong><br />
Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce projet ?<br />
Je le dis souvent, parce que c’est la vérité : je n’entreprends aucun projet qui ne me « parle »<br />
intimement. J’ai besoin <strong>de</strong> sentir une sorte <strong>de</strong> familiarité, <strong>de</strong> cohérence, <strong>de</strong> légitimité. Comme si je<br />
l’avais toujours attendu. Et ce petit signe, je l’ai ressenti dès qu’Olivier Etcheverry a évoqué, pendant<br />
les Rencontres <strong>de</strong> la photo à Arles en 2008, une éventuelle collaboration : il ne pouvait pas savoir qu’à<br />
l’école primaire, j’avais décrété que mon métier serait « illustrateur <strong>de</strong> couvertures <strong>de</strong> livres ». Je me<br />
souviens que c’était en 1959, j’étais en CE2, et on m’avait <strong>de</strong>mandé d’imaginer une couverture pour<br />
Barbe-Bleue en cours <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin. Si ça, ce n’est pas un clin d’œil du <strong>de</strong>stin ! Voilà pourquoi cinquante<br />
ans après, j’ai éprouvé tant d’enthousiasme à l’idée <strong>de</strong> ce projet : la promesse <strong>de</strong> l’époque allait être<br />
tenue !<br />
Qu’évoque pour vous <strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> <strong>de</strong> <strong>Poche</strong> ?<br />
<strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> <strong>de</strong> <strong>Poche</strong>, c’est d’abord, pour moi, <strong>de</strong>ux livres, La Nausée et La Chatte, posés sur une étagère,<br />
au milieu <strong>de</strong>s années cinquante, chez mes parents, parmi d’autres volumes d’« époque », comme<br />
Bonjour tristesse. J’ai appris <strong>de</strong>puis que La Chatte est l’un <strong>de</strong>s premiers titres publiés par <strong>Le</strong> <strong>Livre</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Poche</strong>, avec en couverture cette image peinte d’une chatte angora grise sur fond vert, bizarrement<br />
coincée dans l’angle droit. Et pour Sartre, un jeune homme au teint jaunâtre et aux cheveux colorés<br />
se fondant avec l’arbre <strong>de</strong>rrière lui. J’avais quatre ou cinq ans, je savais déjà lire, mais on m’enlevait<br />
<strong>de</strong>s mains ces bouquins dont la couverture, si attractive pour moi, tranchait tellement au milieu<br />
<strong>de</strong>s autres classiques. Puis, vers dix ans, est arrivé le choc inévitable du Grand Meaulnes avec en<br />
couverture ce château aquarellé dans son paysage d’hiver. Tout cela dit bien ce qui a compté dans<br />
ma première rencontre avec les auteurs édités « en poche » : le <strong>de</strong>ssin, dont la passion précoce<br />
était pour moi loin <strong>de</strong> s’éteindre. Chaque jour, en sortant du lycée, je passais par la gran<strong>de</strong> librairie<br />
qui s’était installée dans la chapelle <strong>de</strong>s Trinitaires d’Arles. J’y consultais les grands panneaux en<br />
carton glacé portant au recto la liste <strong>de</strong>s livres par ordre alphabétique d’auteurs et au verso les<br />
titres. La responsable du rayon était une gran<strong>de</strong> dame maigre en jeans et gros chandail, cheveux<br />
gris ébouriffés, lunettes d’écaille et éternelle « clope » au bec. Mais je dois avouer que j’en ai acheté<br />
beaucoup pour leur seule « mine », comme j’aurais acheté un tableau, sans me soucier d’en lire le<br />
texte. Il y avait aussi le jaspage, jaune passé, rouge rosé, vert-<strong>de</strong>-gris, sur les tranches, qui pâlissait au<br />
soleil et dont je préférais dans ma bibliothèque le drôle <strong>de</strong> spectre fané, comme <strong>de</strong>s rayures, plutôt<br />
que le classique agencement par tranches. Et surtout l’o<strong>de</strong>ur du papier et <strong>de</strong> l’encre vieillis, le parfum<br />
<strong>de</strong> la littérature, intime et grisant, capiteux comme la fragrance d’une dame en noir, les fumets d’un<br />
repas bien arrosé : cela me donnait envie d’être seul et <strong>de</strong> dévorer ces pages en paix.
Comment avez-vous travaillé sur ce projet ?<br />
J’ai commencé par relire avec gourmandise cette fameuse liste, plus<br />
qu’enrichie en quarante ans, pour en extraire les pépites qui scintillaient<br />
le plus pour moi. Elle était longue, pas toujours appropriée au projet<br />
d’une « bibliothèque idéale » où n’avaient pas leur place les « trop »<br />
grands classiques. Nous avons choisi <strong>de</strong> suivre comme fil conducteur<br />
les personnages féminins qui m’ont particulièrement touché. Ainsi<br />
s’est imposée l’idée <strong>de</strong> couvertures composant une sorte <strong>de</strong> « défilé », <strong>de</strong><br />
« collection » – mot qui s’applique aussi bien à l’édition qu’à la mo<strong>de</strong>.<br />
Il s’agissait ensuite <strong>de</strong> rendre homogène ce choix <strong>de</strong> neuf titres, sans<br />
pour autant les confondre dans le même graphisme. Cette première<br />
étape a été pour moi passionnante : jouer avec ces couvertures comme<br />
avec un puzzle ? Créer un paysage panoramique allant d’une héroïne à l’autre ? Retrouver le souvenir<br />
<strong>de</strong>s couvertures <strong>de</strong>s années 50/60 qui ont tant influencé ma façon <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner ? <strong>Le</strong>s symboliser par<br />
un collage/portrait chinois ?<br />
La première idée étant souvent la bonne, nous avons opté pour <strong>de</strong>s silhouettes aux mo<strong>de</strong>s précises<br />
et parlantes, aux visages <strong>de</strong> chromos ou <strong>de</strong> photos anciennes, sur fond <strong>de</strong> paysages nuageux, et se<br />
prolongeant sur les rabats par <strong>de</strong>s ombres chinoises ou <strong>de</strong>s détails évoquant l’intrigue.<br />
<strong>Le</strong> logo du <strong>Livre</strong> <strong>de</strong> <strong>Poche</strong> a été travaillé comme un visage, qu’un accessoire distingue d’un ouvrage<br />
à l’autre. <strong>Le</strong> titre et le nom <strong>de</strong> l’auteur sont manuscrits puis marqués à l’or cuivré. Enfin, un coffret,<br />
dont les rayures rappellent les tranches colorées <strong>de</strong>s <strong>Poche</strong>s d’« antan », reçoit les neuf livres jaspés<br />
<strong>de</strong> rouge fuchsia.<br />
Pourquoi avoir choisi ces neuf titres ?<br />
Avez-vous avec l’un ou l’autre d’entre eux un souvenir particulier ?<br />
Comme je l’ai dit plus haut, ce sont les héroïnes qui m’ont particulièrement marqué que nous avons<br />
sélectionnées. Ç’aurait pu être <strong>de</strong>s héros, <strong>de</strong>s écrivains, ou encore une écriture particulière... À<br />
l’évi<strong>de</strong>nce, mon nom impliquait <strong>de</strong>s personnages chatoyants comme Carmen, fantasmagoriques<br />
comme Alice, ou emblématiques comme la princesse <strong>de</strong> Clèves, tous nés <strong>de</strong> l’imagination d’auteurs<br />
incontestables. Et permettant <strong>de</strong> concevoir une galerie <strong>de</strong> costumes qui signât logiquement ce projet<br />
« couture ». Je me rends compte aussi, même si c’est anecdotique, qu’à part ceux <strong>de</strong> Proust ou <strong>de</strong><br />
Vita Sackville-West, tous les autres titres ont été portés à l’écran, avec plus ou moins <strong>de</strong> bonheur mais<br />
toujours <strong>de</strong> façon « spectaculaire ». Sans doute, à nouveau, un retour inconscient à mon enfance,<br />
puisque, après le métier d’illustrateur, c’est celui <strong>de</strong> costumier <strong>de</strong> théâtre ou <strong>de</strong> cinéma que je me<br />
voyais adopter. Jeanne <strong>Le</strong> Perthuis <strong>de</strong>s Vauds, Emma Woodhouse ou Henriette sont indéniablement<br />
<strong>de</strong>s héroïnes cinématographiques. On peut donc voir aussi dans ce coffret un théâtre miniature, une<br />
petite salle <strong>de</strong> spectacle, qui rejoint la passion qui est la mienne désormais, bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong><br />
et du spectacle : théâtraliser un quotidien le plus souvent morne, que ce soit par le biais d’un hôtel,<br />
d’un train, d’un cinéma, d’un musée, d’un livre, à partager avec le plus grand nombre.
Planches <strong>de</strong> travail.
Contact presse :<br />
Anne Bouissy 01 49 54 36 87 - abouissy@livre<strong>de</strong>poche.com<br />
Laure du Pavillon 06 80 27 28 05 - laure@coeur<strong>de</strong>ntreprise.com