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Traitement du bavage par injection de toxine botulique

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façon importante les glan<strong>de</strong>s sous-maxillaires en un seul site et d'injecter en<br />

<strong>de</strong>ux points la glan<strong>de</strong> <strong>par</strong>oti<strong>de</strong>.<br />

Malgré une bonne efficacité globale <strong>de</strong>s <strong>injection</strong>s, il faut noter la dis<strong>par</strong>ité <strong>de</strong>s<br />

résultats entre les patients. En effet, on n'explique pas <strong>de</strong> telles variations <strong>de</strong><br />

satisfaction, allant d'un changement <strong>de</strong> vie radical pour certains à l'inefficacité<br />

absolue chez d'autres, pour <strong>de</strong>s <strong>injection</strong>s réalisées dans <strong>de</strong>s conditions<br />

i<strong>de</strong>ntiques. Ces variations sont probablement liées à la diversité <strong>de</strong>s patients et<br />

<strong>de</strong> leurs attentes, à l'effet placebo et aux mécanismes <strong>du</strong> <strong>bavage</strong> (incompétence<br />

labiale, trouble <strong>de</strong> la mobilité linguale, <strong>de</strong> la motricité pharyngée, anomalies <strong>de</strong><br />

la posture cervicale, complications respiratoires liées à la stagnation pharyngée<br />

<strong>de</strong> la salive).<br />

La perte d’efficacité <strong>de</strong> la <strong>toxine</strong> <strong>botulique</strong> au niveau synaptique, alors même<br />

qu’elle s’y fixe <strong>de</strong> manière définitive, est <strong>du</strong>e à la repousse axonale. Ce<br />

phénomène explique en <strong>par</strong>tie la réap<strong>par</strong>ition <strong>de</strong> la symptomatologie à distance<br />

<strong>du</strong> traitement, pouvant nécessiter <strong>de</strong> nouvelles <strong>injection</strong>s. Pour les patients ayant<br />

eu plusieurs séances d'<strong>injection</strong> (N=27 patients, soit plus d'un tiers <strong>de</strong>s patients)<br />

l'efficacité est globalement augmentée avec le nombre d'<strong>injection</strong>s : elle est<br />

maintenue dans 41.4 % <strong>de</strong>s cas, per<strong>du</strong>e dans 27 % et ap<strong>par</strong>aît dans 14.6 % <strong>de</strong>s<br />

cas. Elle reste nulle ou brève dans 17 % <strong>de</strong>s cas. Au total, les ré<strong>injection</strong>s sont<br />

bénéfiques dans 56 % <strong>de</strong>s cas. Il faut noter que l'amélioration <strong>de</strong> l'efficacité avec<br />

le nombre d'<strong>injection</strong>s est biaisée <strong>par</strong> le fait que les patients désirant une autre<br />

<strong>injection</strong> sont plus souvent ceux qui étaient satisfaits <strong>de</strong> l'<strong>injection</strong> précé<strong>de</strong>nte.<br />

Les patients ayant bénéficié d'une secon<strong>de</strong> <strong>injection</strong> étaient satisfaits <strong>de</strong> la<br />

première à 51.8% contre 41% <strong>de</strong> satisfaction globale moyenne.<br />

Les métho<strong>de</strong>s d'évaluation restent discutées dans la littérature. L’<strong>injection</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>toxine</strong> <strong>botulique</strong> ne nous <strong>par</strong>aît pas justifier d'une évaluation objective, la<br />

diminution objective <strong>du</strong> flux salivaire n'étant pas forcément corrélée à<br />

l'amélioration <strong>du</strong> <strong>bavage</strong> et <strong>du</strong> confort <strong>du</strong> patient. Les métho<strong>de</strong>s objectives <strong>de</strong><br />

quantification restent peu repro<strong>du</strong>ctibles d'un patient à l'autre et ne prennent pas<br />

en compte les fluctuations <strong>du</strong> flux salivaire au cours <strong>du</strong> cycle nycthéméral. Il<br />

semble donc plus judicieux d'utiliser <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s subjectives et simples, basées<br />

sur l'interrogatoire <strong>du</strong> patient ou <strong>de</strong> son entourage. C'est le "drooling rating<br />

scale" qui ap<strong>par</strong>aît dans la littérature comme la métho<strong>de</strong> la plus consensuelle<br />

pour évaluer le traitement <strong>de</strong> manière subjective. Même s’il fait état d'une<br />

amélioration <strong>du</strong> symptôme "<strong>bavage</strong>", ce score n’apprécie toutefois pas<br />

réellement la satisfaction <strong>du</strong> patient et l'amélioration <strong>de</strong> sa qualité <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong><br />

son confort. C'est ainsi qu'au CHU d’Angers, les patients ont tous été interrogés<br />

à distance sur leur satisfaction et leur désir <strong>de</strong> renouveler les séances d'<strong>injection</strong><br />

et non sur la diminution <strong>du</strong> flux salivaire.<br />

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