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JBP 181 - Novembre 2005 - Soeurs du Bon Pasteur

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NOTRE ZÈLE ET LE VISAGE DU TRAFFIC HUMAIN:<br />

UN CRI LANÇINANT DE NOTRE TEMPS<br />

Par Helene Hayes, RBP, PhD<br />

La mission spécifique de notre<br />

Congrégation nous vient directement<br />

<strong>du</strong> Nouveau Testament,<br />

plus précisément de la parabole<br />

<strong>du</strong> <strong>Bon</strong> <strong>Pasteur</strong> qui laisse 99<br />

brebis pour partir à la recherche<br />

de « celle qui est per<strong>du</strong>e ». Au<br />

cours des 170 ans de notre histoire<br />

et dans chacun des 67<br />

pays où nous sommes, nous<br />

avons continuellement tenté de<br />

discerner, à chaque époque et<br />

pour chaque culture, qui sont les<br />

« brebis per<strong>du</strong>es »; les pauvres,<br />

les marginalisés, les ostracisés,<br />

les blessés par la vie et les exclus<br />

de la société.<br />

Cette mission est alimentée par<br />

une seule et fondamentale<br />

conviction: la personne humaine<br />

est sacrée. Cette valeur centrale<br />

est tout entière contenue<br />

dans la devise qui nous identifie<br />

: « Une personne vaut plus<br />

qu’un monde ». Notre mission<br />

nous appelle à nous ranger <strong>du</strong><br />

côté de ceux qui, d’une façon ou<br />

d’une autre, sont « per<strong>du</strong>s » : les<br />

sans -pouvoirs, ceux qui ne<br />

comptent pas dans la société,<br />

ceux et celles qui, à notre époque,<br />

sont des « nonpersonnes<br />

». Notre vœu de zèle<br />

nous définit comme existant<br />

pour ces « autres », pour ceux<br />

dont Jésus, le <strong>Bon</strong> <strong>Pasteur</strong>, disait<br />

qu’il les connaissait, qu’il les<br />

appelait par leur nom, qu’il les<br />

aimait et pour qui il avait donné<br />

sa vie. Il est évident et indéniable<br />

que la force motrice de notre<br />

mission <strong>Bon</strong> <strong>Pasteur</strong> vient de<br />

notre quatrième vœu de zèle.<br />

Cette mission place la personne<br />

en danger ou victime de quelque<br />

exclusion que ce soit, au cœur<br />

de nos préoccupations.<br />

Pas étonnant, alors, que la<br />

question <strong>du</strong> trafic humain ait<br />

S. Helene<br />

émergé comme première priorité<br />

dans la Déclaration de notre<br />

Chapitre Général 2003, ce document<br />

qui guide les orientations<br />

de la Congrégation pour les six<br />

années suivantes. Une autre<br />

façon de décrire une Déclaration<br />

serait d’en parler comme d’un<br />

moyen de « rêver ensemble le<br />

meilleur des rêves de la part<br />

d’une humanité souffrante ». La<br />

Déclaration mentionnait en particulier<br />

que « des pauvres deviennent<br />

plus pauvres, des riches<br />

plus riches; des femmes et des<br />

enfants sont exploités, victimes<br />

«Notre mission nous appelle à nous ranger <strong>du</strong> côté de<br />

ceux qui, d’une façon ou d’une autre, sont « per<strong>du</strong>s » :<br />

les sans-pouvoirs, ceux qui ne comptent pas dans la<br />

société, ceux et celles qui, à notre époque, sont des<br />

« non-personnes »...<br />

de trafic; des migrants, réfugiés,<br />

Dalits, autochtones et autres<br />

sont exclus et marginalisés. »<br />

En réponse à cette affirmation,<br />

les déléguées se sont engagées<br />

de la part de nous toutes à être<br />

présentes dans des lieux frontière,<br />

à développer des formes<br />

nouvelles d’apostolat plus prophétiques,<br />

à faire une option<br />

préférentielle pour les pauvres,<br />

en priorité les femmes et les enfants<br />

exploités et victimes de<br />

trafic.<br />

Mon implication dans le dossier<br />

<strong>du</strong> trafic humain m’a con<strong>du</strong>it à<br />

élaborer et à mettre en oeuvre<br />

un projet de recherche de la part<br />

de la Congrégation; ce projet<br />

m’a con<strong>du</strong>it au Sri Lanka, en<br />

Thaïlande, en Corée, aux Philip-<br />

7<br />

pines, en Belgique, à Paris, Milan<br />

et Palerme pour y interviewer<br />

des femmes victimes de<br />

trafic. J’ai choisi ces pays d’Asie<br />

<strong>du</strong> Sud-Est et d’Europe parce<br />

que les Sœurs <strong>du</strong> <strong>Bon</strong>-<strong>Pasteur</strong><br />

sont déjà impliquées dans ces<br />

dossiers et, par l’entremise de<br />

leurs propres programmes ou<br />

d’autres services, elles sont en<br />

relation avec des femmes qui<br />

ont été victimes de trafic dans<br />

chacun de ces pays. Cette manière<br />

de procéder m’a permis<br />

d’entrer plus facilement en<br />

contact avec des femmes victimes<br />

de trafic et a fait en sorte<br />

que les interviews risquent<br />

moins de traumatiser à nouveau<br />

les femmes. (L’échantillonnage<br />

pour la recherche aux États-unis<br />

est présentement en progrès.)<br />

Les variables étudiées étaient<br />

« l’adaptation sociale et ém otionnelle<br />

» des femmes, « la vie<br />

avant le trafic », « l’expérience<br />

d’être trafiquée » et « la vie<br />

après le trafic ». J’ai utilisé deux<br />

outils de recherche : une structure<br />

d’interview de femmes victimes<br />

de trafic et une structure<br />

d’interview d’informateurs ou<br />

d’intervenants comportant des<br />

questions semblables à celles<br />

contenues dans le questionnaire<br />

pour femmes victimes de trafic.<br />

Cependant, nous y avons ajouté<br />

plusieurs questions traitant des<br />

« meilleures pratiques » en termes<br />

de traitement et d’autres<br />

questions d’ordre légal ou règlementaire<br />

propres à leurs pays.<br />

À chaque endroit, j’étais accompagnée<br />

d’une sœur ou d’un<br />

membre <strong>du</strong> personnel qui<br />

connaissait les femmes, parlait<br />

leur langue ainsi que l’anglais de<br />

manière à me servir d’interprète.<br />

Au Sri Lanka, j’ai interviewé six<br />

femmes dans une prison où travaille<br />

une de nos sœurs; j’ai<br />

également interviewé quatre jeunes<br />

femmes de trois programmes<br />

ONG pour les femmes victimes<br />

de trafic. Deux de ces programmes<br />

étaient dirigés par des<br />

Sœurs <strong>du</strong> <strong>Bon</strong> <strong>Pasteur</strong>.<br />

En Thaïlande, j’ai interviewé<br />

cinq femmes Thaï victimes de<br />

trafic et bénéficiaires de notre<br />

(Suite à la page 8)

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