Vapeur Mauve 9. - Rock6070

Os Mutantes
A Divina Comedia ou
Ando Meio Desligado
Hammer
Hammer
Toe Fat
Toe Fat
Le troisième album d’Os Mutantes paraît en 1970 et marque un tournant
dans le son du groupe. Après deux disques plutôt orientés tropicalia,
courant culturel brésilien des années 60 comprenant des artistes comme
Caetano Veloso et Gilberto Gil, la formation décide de faire dans le
psychédélisme pur et dur et de produire un album plus expérimental que
les précédents. Pour ce troisième opus, le son se durcit et se fait plus
brut. Les compositions sont moins raffinées que par le passé, mais la
musique gagne en intensité. A Divina Comedia ou Ando Meio Desligado
est un mélange de psychédélisme et d’image religieuse qui lui donne
une dimension mystique. Peu d’influence de la musique brésilienne sur
ce disque hormis le titre Chão de estrelas. Ceci s’explique peut-être par
le bannissement par la dictature militaire de deux des influences d’Os
Mutantes : Veloso et Gil. Les musiciens sont tous excellents avec des
guitares saturées et surtout la voix envoûtante et charmante de Rita Lee.
Le chant en portugais pourrait en rebuter certains qui préfèrent l’anglais
mais si vous aimez l’exotisme et le psychédélisme, ce disque est pour
vous. Si certaines chansons sont acoustiques, d’autres, comme la piste
instrumentale qui conclut A Divina Comedia ou Ando Meio Desligado, sont
très électriques et faites de distorsions. On ne peut pas passer ce disque
sans écouter Meu refrigeratornao funciona où la voix de Rita Lee se fait à
la fois puissante et plaintive. Haroldh1
Originellement (comprendre aux US), la galette est sortie sur le label San
Francisco de Bill Graham. Bill découvre le groupe en 1969 et les invite à
jouer au Fillmore. Après avoir signé des concerts prestigieux aux cotés des
Grateful Dead ou de Big Brother, ils enregistrent un (unique) album en 1970.
En guise de comparaison, disons que Hammer ressemble à un croisement
habile de The Frost (pour le hard), des Englishmen de Joe Cocker (pour
le rythme et le groove), de Traffic (pour le jazzy tune) et du Dead (pour
la guitare californienne typique), le tout bien assis sur une base de blues
confortable. Intéressant, non ? Intégralement composé par les membres du
band, le disque éponyme de Hammer est relativement plaisant, chantant,
dansant, et alterne brillamment les titres durs, lents ou plus tendus. Notons
la virtuosité du guitariste Jack O’Brien, décédé prématurément, qui signe
plusieurs soli brûlants (c’est le mot) tout en tapping et hammers, des
techniques de manche relativement peu usitées à cette époque ! Dommage
qu’aucun des membres n’ait vraiment fait parler de lui par la suite…
Greg le Méchant
Il n’est pas rare de découvrir 40 ans après sa sortie un disque du tonnerre
de Dieu… Si ça ne vous est jamais arrivé, écoutez le premier album de
Toe Fat. Sur les braises des Gods – chez qui sont passés entre autres
Mick Taylor et Greg Lake – un groupe pop entre psyché et prog, Toe Fat
voit le jour en 1969 et joue un blues rock franchement heavy qui conserve
quelques touches prog disparates. Hormis leur musique assourdissante, il
faut savoir, les concernant, que ce sont les mêmes mecs qui ont enregistré
le LP Orgasm de Head Machine la même année (un projet parallèle quoi)
et que la plupart rejoindront Uriah Heep quelques mois ou années après ;
on peut d’ailleurs rapprocher fortement cet album de la musique du Heep
début 70’s (Very ‘eavy… very ‘umble, Salisbury) surtout pour le côté heavy.
Signalons aussi une très hideuse pochette censurée aux USA pour une
minuscule paire de nichons ; signée Hipgnosis – une de leurs premières
– le collectif de graphistes britannique fera sa réputation en signant des
pochettes de groupes aussi célèbres que Pink Floyd, ELP, Wishbone Ash
ou Genesis. Greg le Méchant
Vapeur Mauve
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