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Brainchild<br />
Healing of the lunatic<br />
owl<br />
Ashkan<br />
In from the cold<br />
Dogfeet<br />
Dogfeet<br />
Encore un groupe qui n’aura publié qu’un seul album. Oublié et<br />
négligé des dictionnaires et encyclopédies, il est pourtant assez<br />
représentatif de ce courant musical qui allie l’énergie d’un rock<br />
progressif à l’élégance des formes jazzy qui firent l’originalité de<br />
formations comme Chicago ou Blood Sweat & Tears. La présence de<br />
cuivres apporte des fragrances qui rapprochent aussi Brainchild des<br />
Anglais de Colosseum ou Warm Dust. Le guitariste n’est pas en reste<br />
qui a retenu les leçons du jazz anglais et de la fusion des styles dont<br />
fut responsable Nucleus (par exemple) en ces débuts 70’s. Brainchild<br />
élabore des pièces assez longues mais jamais démesurées où les<br />
instrumentistes peuvent s’exprimer en toute liberté sans jamais perdre<br />
de vue la construction collective d’une musique aux complexités<br />
assumées mais jamais erratiques. Hide from the dawn et A time a<br />
place pourront être considérées comme les deux œuvres majeures<br />
de ce disque. Mais tout y est d’un égal niveau. Harvest<br />
Paru sur Decca dans la série Nova, l’unique LP d’Ashkan est un des<br />
dignes représentants de la pléthore d’albums rock/blues qui fleurit<br />
à la fin des années 60 et début 70 en Angleterre. Le disque est, sur<br />
plusieurs points, tout à fait remarquable. D’abord la voix du chanteur,<br />
Steve Bailey, chaude et profonde, un brin rocailleuse, à situer entre<br />
Paul Rodgers (Free) et Mike Harrison (Spooky Tooth). Le guitariste,<br />
Bob Weston (futur Fleetwood Mac), incisif, au jeu sobre et efficace<br />
et une rythmique à la fois précise et trempée comme l’acier - Terry<br />
Sims à la batterie et Ron Bending à la basse ( remarquable travail<br />
sur Take these chains). Si l’on veut là encore situer leur musique,<br />
c’est du côté de Free et des deux premiers Led Zeppelin qu’il faudra<br />
placer le curseur. Le groupe compose tous les titres à l’exception de<br />
Backlash blues (leur Dazed and confused à eux) de Nina Simone dont<br />
il propose une lecture rien moins qu’exceptionnelle. Ashkan est aussi<br />
à l’aise dans les chansons acoustiques comme pour Stop (wait and<br />
listen) et ses harmonies folks que dans les longs développements<br />
épiques à l’image de Darkness qui clôt le disque. Amateurs de heavy<br />
blues anglais, ne passez pas à côté de cette pépite. Harvest<br />
Paru sur le label Reflection, cet unique album de Dogfeet devrait<br />
susciter l’intérêt de ceux qui aiment les formations à guitares. Dès For<br />
Mary, il apparaît comme une évidence que le groupe sera apparenté<br />
à leurs compatriotes fameux, Wishbone Ash. Mêmes entrelacs des<br />
guitares, arpèges tout en finesse et brusques accélérations sont<br />
au menu. Les deux guitaristes et chanteurs, Trevor Povey et Alan<br />
Pearse, s’entendent à merveille pour élaborer de soyeuses dentelles<br />
guitaristiques et construisent de concert (voir Now I know) des soli<br />
d’inspiration west-coast. Le long Sad story s’enlise dans des chœurs<br />
réverbérés s’étirant un peu trop mais donne l’occasion d’entendre<br />
le bassiste auquel sont suspendus tous les efforts des guitares.<br />
Certains titres sont franchement plus nerveux comme On the road<br />
ou Reprise qui ne sont pas loin de faire penser au Fleetwood Mac de<br />
Then play on. En revanche Clouds allie la mélodie pop aux volutes<br />
san-franciscaines. Tout l’album s’écoute avec un réel plaisir même<br />
si le son ne se départit pas d’une certaine monotonie en certains<br />
endroits. La batterie étant par exemple trop mixée en retrait des<br />
autres instruments. Petit bémol qui ne doit pas vous dissuader de<br />
découvrir ce disque. Harvest<br />
<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />
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