30.06.2013 Views

Vapeur Mauve 9. - Rock6070

Vapeur Mauve 9. - Rock6070

Vapeur Mauve 9. - Rock6070

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

secondaires (qui serviront de modèles pour les<br />

passages animés du film)... Des centaines de<br />

techniciens, ingénieurs de tous poils, sont là. Mais<br />

au fait, tout cela, ça a un coût? Ah, oui, ne fut-ce que<br />

transporter cet immense bordel. Alors on ne jouera<br />

que dans 4 endroits différents, et on jouera 5 à 8 fois<br />

à chaque endroit : Los Angeles, Long Island, Londres<br />

(Earls Court), Dortmund, et encore Earls Court. Tout<br />

ça coûte quand même cher, si bien que le seul des<br />

quatre à gagner des sous là-dessus fut celui qui, viré,<br />

fut accepté comme musicien additionnel: Richard<br />

Wright ! La tournée ayant été déficitaire, les trois<br />

membres officiels durent combler les trous, avec<br />

leurs propres pounds, de leurs propres popoches !<br />

Lors des spectacles, Rog’ s’en donne à cœur joie<br />

dans le rôle titre. Les autres sont des pantins au<br />

même titre que le groupe additionnel.<br />

Au ciné<br />

Qu’importe si les synopsis sont tordus, on ne peut<br />

pas ne pas être tenté de porter tout cela au grand<br />

écran ! D’ailleurs, Waters y pense dès le début. Le<br />

film a lieu dans la continuité du reste, verra le jour<br />

en 1982. Tommy le film, lui, point en 1975. De fait,<br />

il a pu être élaboré comme un projet à part. Ainsi,<br />

The wall d’Alan Parker suit grosso-modo l’album, à<br />

quelques exceptions (les titres When the tigers broke<br />

free, What shall we do now ? n’ont pas été retenus<br />

sur l’album mais figurent sur le film). Pour Tommy de<br />

Ken Russell, on refait la bande ! L’album est donc<br />

changé, une bande-originale basée sur l’album voit<br />

le jour (à posséder car une curiosité !).1921 devient<br />

1951, pour la raison vue plus haut (changement de<br />

guerre !), le tout est bourré de synthés, de musiciens<br />

additionnels, et surtout d’invités de prestige : bon,<br />

Elton John... mais aussi Clapton, Tina Turner, Arthur<br />

Brown, et tout ce beau monde va jouer à l’écran ce<br />

qu’ils interprètent sur l’album ! Ainsi Daltrey se retrouve<br />

dans la rôle-titre, Keith Moon joue des rôles<br />

à son image, Pete Townshend et John Entwistle apparaissent<br />

plusieurs fois en train de jouer. Contrairement<br />

à The wall : Waters entendait l’interpréter (et<br />

le réaliser !) mais les producteurs ne l’entendirent<br />

pas de cette oreille. Pink est interprété par un musi-<br />

cien, certes, mais totalement étranger au projet initial:<br />

Bob Geldof, des Boomtown Rats. Seul musicien<br />

à l’affiche. Côté acteurs pros, on peut aussi citer,<br />

pour Tommy, Jack Nicholson dans le rôle du « spécialiste<br />

», pour The wall, Bob Hoskins dans celui du<br />

manager. The wall, blockbuster sombre et surréaliste,<br />

fait bien sa date, 1982. Il est gonflé d’étonnants<br />

passages d’animation d’un collaborateur de longue<br />

date sur le projet et avec Pink Floyd en général: le<br />

dessinateur Gerald Scarfe. Tommy, en 1975, est baroco-psyché-fleuri-planant,<br />

et semble être un cliché<br />

déjà démodé d’une époque mourante... Le chant du<br />

cygne des années hippies? Peut-on dire que ce film<br />

a vieilli alors qu’il devait déjà être taxé de kitsch à<br />

l’époque? Une chose est sûre: les deux se regardent<br />

encore aujourd’hui avec plaisir.<br />

Pour conclure<br />

Différences, points communs, la question évidente<br />

est, bien sûr : le premier a-t-il influencé le second?<br />

On y retrouve, dans des conditions différentes,<br />

et étalés sur un temps bien différent, la même<br />

configuration, le même schéma : composition par un<br />

seul membre du groupe, enregistrement laborieux,<br />

difficultés à monter sur scène, mais album joué<br />

sur scène tout de même, grand succès de l’album<br />

mais aussi des singles dont certains sont des tubes<br />

universels (Pinball wizard, Another brick in the wall<br />

Part 2, pour ne citer qu’eux). Puis finalement portés<br />

à l’écran. Six ans pour Tommy, deux fois moins pour<br />

The wall. Townshend, créateur prolifique, regardait<br />

sans doute déjà ailleurs lors de la sortie de l’album.<br />

Waters voulait une œuvre complète, et il la voulait<br />

maintenant. Il l’a eue, et The wall, qu’il rejouera en<br />

live avec une pléiade d’invités sur les ruines du Mur<br />

en 1990, est définitivement rentré dans l’histoire,<br />

peut-être plus que Tommy. Mais à quel prix ? La<br />

principale différence est peut être là : Tommy a porté<br />

aux nues, et sûrement par là renforcé un groupe qui,<br />

doublement endeuillé, tourne encore aujourd’hui.<br />

The wall a ouvert les premières d’une série de plaies<br />

qui, aujourd’hui, sont toujours à vif.<br />

Jéjé

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!