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Abdelkader Lalmi nous quitte<br />
Un artiste de la méditation<br />
Le destin a décidé qu’en l’espace de deux<br />
semaines, deux peintres nous quittent à<br />
jamais, deux artistes unis par l'amour<br />
de l'art et une longue amitié. Après le départ<br />
de Nory Draâ, voilà que son compagnon de<br />
toujours Abdelkader Lalmi le suit, chacun<br />
rejoignant sa dernière demeure.<br />
Sidi Bel-Abbès est orpheline de deux<br />
artistes qui marqueront pour longtemps de<br />
leurs empreintes le monde des formes et des<br />
couleurs. Abdelkader Lalmi est né à Msirda<br />
(Tlemcen) en <strong>19</strong>51, il s’installe avec sa<br />
famille à Bel-Abbès en <strong>19</strong>64, et y poursuit ses<br />
études. Il est enseignant de <strong>19</strong>72 à <strong>19</strong>75 puis<br />
travaille comme animateur au centre culturel<br />
Fénelon où il dirige un atelier de dessin et<br />
de peinture. En <strong>19</strong>77, il est à la tête de la sec-<br />
tion UNAC (Union nationale des arts et de<br />
la culture) de la ville, année durant laquelle<br />
il organise des expositions collectives. Par la<br />
suite, il est nommé professeur d’éducation<br />
artistique entre <strong>19</strong>81 et <strong>19</strong>91. Libéré des<br />
fonctions officielles, il se consacre entièrement<br />
à son art en créant avec frénésie coup<br />
sur coup, notamment des bas-reliefs, des<br />
décorations extérieures... Citons à titre<br />
d’exemple : la restauration du Jardin d’essais<br />
d'El-Hamma, la décoration de la Faculté des<br />
sciences d’ingéniorat de l’université Djillali-<br />
Lyabès et une multitude d'expositions dans<br />
les galeries d’art...<br />
Lalmi s’est particulièrement, illustré dans<br />
l’embellissement de la cité, lui qui disait souvent<br />
: « Un cadre de vie où l’art est au cœur<br />
ALGERIE NEWS Mardi <strong>19</strong> mars <strong>2013</strong><br />
produit une joie de vivre...» Ses dernières<br />
œuvres montrent qu’il considérait une toile<br />
comme un lieu de méditation ; il n’y a qu’à<br />
lire les titres de ses tableaux pour s’en rendre<br />
compte : « Solitude », « Ecole coranique»,<br />
«Fenêtre», «Le Voyeur», «Voisinage»,<br />
«Afrique», «Désolation», «Flamme», et d’autres<br />
encore pour souligner qu’il savait allier<br />
la matière à l’esprit. Lalmi nous quitte à<br />
jamais mais son regard lumineux demeure<br />
en nous et nous aide à comprendre…<br />
Avant-hier au cimetière Moulay<br />
Abdelkader, les artistes ont rendu un vibrant<br />
et sobre hommage à l’un des plus dignes<br />
représentants du paysage culturel de Bel-<br />
Abbès.<br />
Ahmed Mehaoudi<br />
> C U L T U R E 23<br />
Journées du cinéma italien<br />
Etat des lieux ?<br />
Du <strong>19</strong> au 23 mars <strong>2013</strong>, projection de films italiens (datant entre 2007 et 2011) dans l’enceinte de la Cinémathèque<br />
algérienne, en partenariat avec l’ambassade et l’institut italiens<br />
que porte le public algérien pour la cinématographie<br />
italienne est sans limite et en parallèle,<br />
assez mystérieux. Ce « couple épatant qui<br />
L’amour<br />
cavale après la vie », a le mérite de vouloir travailler<br />
autant que se peut, le côté « charybde » du son pour le<br />
« Scylla » de l’image. Fuir un danger pour tomber sur un<br />
autre, plus conséquent et en parallèle, plus séduisant. Deux<br />
monstres sacrés (le son et l’image) qui donnèrent à cette<br />
géographie en forme de botte de sept lieux, une particularité<br />
unique dans l’histoire du cinéma. Celle d’enregistrer le son,<br />
de le placer sur une image, tout en conservant un beau<br />
témoignage sur le réel. Dans le jargon, cela s’appelle de la<br />
postsynchronisation. Entre les années <strong>19</strong>30 et la fin des<br />
années <strong>19</strong>60, des gens tels que Federico Fellini, Mario<br />
Monicelli, Luchino Visconti, Ettore Scola, Roberto<br />
Rossellini, Mario Soldati, Michelangelo Antonioni,<br />
Alessandro Blasseti, réussirent, par le biais d’une osmose<br />
entre pensée macabre et quotidienne comico-tragique, à<br />
réévaluer le réel, lui faisant dans le sur-mesure. Chez les poè-<br />
Mardi <strong>19</strong> mars<br />
17h30 : « Signorina Effe » de<br />
Wilma Labate (Séance-débat<br />
avec la réalisatrice, Wilma<br />
Labate)<br />
Mercredi 20 mars<br />
13h30 : « I Viceré » de Roberto<br />
Faenza<br />
17h30 : « L’Industriale » de<br />
Giuliano Montaldo (Séancedébat<br />
avec André PURGATOR,<br />
scénariste)<br />
tes, on se résume ce procédé par le terme de «surréalisme».<br />
Et de ce point de vue, l’Algérien est passé «maître» en la<br />
matière, d’où certainement, son empathie pour cette cinématographie,<br />
qui le renvoie, par le biais du geste et du verbe,<br />
à une proximité qu’il savoure quotidiennement. Mais cet âge<br />
d’or est malheureusement révolu. Et le cinéma italien n’est<br />
plus que l’ombre d’un doute, traversé par un florilège de<br />
«produits de consommation», et de très rares propositions<br />
filmiques. Nanni Moretti, l’un des chefs de file de cette résistance<br />
italienne et cinéaste reconnu, n’a fait que rouspéter<br />
son indignation, depuis plus de trente ans, mais rien n’a<br />
changé. Pire, ça empire et ce ne sont pas les dernières élections<br />
législatives où Beppe Grillo avait tiré tous les dividendes,<br />
qui changeront la donne. Le cinéma en Italie, a toujours<br />
été une sérieuse affaire d’Etat. C’est dans ce climat de forte<br />
instabilité, que la cinémathèque algérienne ainsi que l’ambassade<br />
d’Italie en Algérie et l’Institut culturel italien<br />
d’Alger, ont mis en ces journées consacrées au cinéma<br />
Italien. Qui de la programmation ? Huit longs-métrages de<br />
Programme<br />
Jeudi 21 mars<br />
13h30 : « Caravaggio » de<br />
Angelo Longoni<br />
17h30 : « Gli amici del Bar<br />
Margherita » de Pupi Avati<br />
fiction et un documentaire (consacré à Michelangelo<br />
Antonioni ? !), naviguant entre 2007 et 2011, et présentant<br />
une Italie plurielle. Entre sujets historiques, «I. Viceré» de<br />
Giuliano Montaldo (naissance du pays sur 50 années de<br />
changements politiques) et « Caravaggio » d’Angelo<br />
Longoni ; sujets politiques « L'Industriale » de Giuliano<br />
Montaldo (comment un chef d’entreprise doit réagir face à<br />
la crise économique de son pays ?) et «Signorina Efe» de<br />
Wilma Labate ; comédies douces-amères, « GI amici del Bar<br />
Margherita » de Pupi Avati, « la passionne » de Carlo<br />
Mazzacurati et « Gianni e le donne » de Gianni Di Gregorio<br />
; et même un film d’anticipation intitulé «Malavoglia», réalisé<br />
par Pasquale Scimeca et dont le sujet sera axé autour du<br />
troisième millénaire et de désagrégation de la cellule familiale.<br />
On ira découvrir ses films, majoritairement inconnus.<br />
Mais sont-ce réellement un état des lieux du cinéma italien<br />
contemporain ? Réponse et conclusion dans cinq jours.<br />
Samir Ardjoum<br />
Vendredi 22 mars<br />
13h30 : « Gianni e le donne» de<br />
Gianni Di Gregorio<br />
17h30 : « Malavoglia » de<br />
Pasquale Scimeca<br />
Samedi 23 mars<br />
13h30 : «La Passione» de Carlo<br />
Mazzacurati<br />
17h30 : «Antonioni sur<br />
Antonioni»