Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti
Danielle Mitterrand:
'~ccueillonsçes réfugiés"
Propos œcuejllis p,W
Jean-Pierre BEDEl ' •
Danielle Mitterrand, présidente
de la Fondation
FranceLiberté~,atoujours
défendu la cause des
Kurdes. Ellesouhàite que
ceux qui sont arrivés samedi
sur la côte varoise
soient considérés comme
des réfugiéspolitiques.
France Soir. - Comment
réagissez-vous à l'arrivée
c::Ies900 Kurdes?
,Danielle Mitterrand. - Je
n'ai pas été étonnée. Et à
,mon avis, ce ne sera pas le
,dernier bateau de réfugiés.
Ils'agit malheureusement
d'une sorte de service
après-vente. On a vendu
beaucoup trop d'armes à
Saddam Hussein qui les a
utilisées contre les Kurdes.
,Aujourd'hui, ses victimes
viennent chez nous.
Que faut-il en faire?
D.M. - Il faut les recevoir
dignement, avec humanité,
et ne pas les faire attendre
trop longtemps
dans un centre d'accueil.
Doit-on les considérer
comme des clandestins
..
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Danielle Mitterrand sera aujourd'hui auprès
des réfugiés Kurdes. PhOlOF. Traven(F.S,)
ou des réfugiés politiques?
D.M. - Il est difficile de les
assimiler à des clandestins
puisque, maintenant, tout
le monde les connaît. Il ne
faut pas les traiter au cas
par cas car cela risque
d'être très long.
Daniel Vaillant a pourtant
ditq!Je c~s réfugiés seraient
traités au 'cc cas par
cas».Voustrouvez le gouvemementtrop
répressif?
D.M. - Il faut savoir assu-
mer ses responsabilités. Il
convient de repenser
notre politique et prendre
en considération tous ces
gens qui fuient l'oppression'qui
leur est imposée
dans leur pays. Enfin, nous
devonsavorrlecouragede
ne pas reconnaître
comme des démocraties
des pays qui n'en sont pas,
tels que ceux qui sont
concernés par la question
kurde. Tant que nous ne le
ferons pas, nous rencon~
trerons ce type de problèmes.
En tout cas, iln'est
pas question de renvoyer
ces réfugiés dans leur
pays. Depuis 1989, des
centaines de Kurdes que
j'avais rencontrés dans des
camps en Thrquie, se sont
intégrés en France. Leurs
enfants ont fait leurs
études ici et ilsse sont très
bien adaptés. Pourquoi en
serait-il différemment
avec ceux qui viennent
d'arriver?
Filières de trafic
Lionel Jospin a déclaré
qu'II cc fallait accueillir humainement
les réfugiés'
mais traiter ce genre de
question de façon à ne
pas donner une sorte de
prime à ces transports
d'hommes ou de
femmes ».Votre position
ne risque-t-elle pas précisément
de renforcer
ces trafics?
D.M.- Ma position ne diffère
pasde celle de Monsieur
Jospin en ce qui
concerne l'accueil humain
et digne de cette population.
Je pense aussi
que le gouvernement
prendra des mesures né-
,cessairescontre les filières
FnmceSoIr Mardi 20 février 2001
de trafic d'immigrés clandestins.
,
Mais accepter ces réfugiés
n'est-ce pas ouvrir la
, voie à de nouveaux flux
migratoiresillégaux?
D.M. - Demandonsnous
plutôt qui sont ces
Kurdes et pourquoi ils
viennent chez nous ?Leur
arrivée sur notre territoire
nous rappelle l'existence
de plus de 25 millions de
personnes divisées entre
quatre pays, dépossédées
du droit d'avoir un Etat au
lendemain de la Première
Guerre mondiale, et qui
sont persécutées sur leur
propre tèrritoire par des
régimes dictatoriaux.
Notre devoir à nous, Européens,
est de soutenir
les revendications démocratiques
et pacifiques:
des Kurdes pour la recon- '
, naissance de leurs droits, '
et deles accueilIircomme
réfugiés politiques
lorsque, de peurde représailles,
ils arrivent chez
nous.
Comptez-vous faire un
geste en leur direction?
D.M. - Je me rends aujourd'hui
sur place. J'irai à
leur rencontre et je leur
souhaiterai la bienvenue.
Echappés du joug antikurde de Saddarn ..
Beaucoup viennent de Lazone non protégée par L'ONU.
Litplupart des réfugiés de l'East Sea af-
. firment être originaires de Mossoul,
la grande ville du nord-ouest de
l'Irak, peuplée en majorité de Kurdes mais
située hors de la «zone de protection» ins- ..
utuéee~avril199ï par l'ONU au nQrddu ..
36e parallèle. «Près de deux millions de
Kurdes irakiens vivent hors de cette zone,
notamment à Mossoul et Kirkouk qui sont'
des centres de production pétro/ière.-.,Lesa14-0
torités de Bagdad ont accen'tué leur politique
d'arabisation forcée et expulsent un
nombre croissant de Kurdes», explique
Kendal Nezan, président de l'Institut kur- .
de de Paris,qui souligne que la plupart des
réfugiés arrivés ces dernier temps en Occident
(,pro~'iennent de cesrégions restées
sous contrôle de Sat:idamHUSSBin».llsviennent
directement ou font étape par la «zone
de sécurité» où plusieurs dizaines de
milliers d'entre eux s'entassent dans des
campements de fortune.
Situation Instable. En revanche, lestrois
millions de Kurdes sous protection de
l'ONU vivent aujourd'hui un peu mieux.
Quatre milliards de dollars depuis 1997,
provenant du programme onusien dit
«pétrole contre nourriture», ont donné un .
peu d'oxygène à l'économie locale.Une ti-