Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

•
~ 00N
a:
W
Ci2
>ow
LI. ,...
25
w
a:
u
a:
w
~
.....
w
0
Z
0
~
W
....J
Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti
Les opposants irakiens,
réunis à Paris, réclament
le procès de leur président
Ils dénoncent unanimement les exactions du régime
NE PAS OUBLIER que le régime
irakien est le premier responsable
des souffrances de son peuple,
dont l'embargo n'a fait qu'aggraver
le fardeau; ne pas croire que la
levée de cet embargo résoudra
tous les problèmes de ce pays; traduire
le président irakien, Saddam
Hussein, devant un tribunal inter-
. national ad hoc pour «crimes
contre l'humanité» et œuvrer à la
chute de son régime pour construire
un Irak démocratique: ce sont
les objectifs communs de la quasitotalité
des opposants irakiens,
membres d'organisations non gouvernementales
(ONG) et intellectuels
qui ont participé à un colloque
sur l'Irak organisé à Paris,
lundi 5 février, à l'initiative des
Verts français.
Les participants au colloque
«Défis et perspectives de /'Irakface
au régime de Saddam Hussein» ne
veulent pas que les voix des victimes
de la répression, que le régime
continue de pratiquer contre
sa population, soient couvertes
par celles, de plus en plus nombreuses,
qui s'élèvent de partout
pour réclamer une levée de l'em-'
bargo économique imposé par
l'ONU à l'Irak depuis plus de dix
ans et tenu pour responsable de la
détresse des Irakiens. Ils refusent
que « le débat à propos de l'Irak se
focalise sur l'embargo », qui est
«l'arbre cachant la forêt des crimes»
de Sadd am Hussein, selon
les propos d'Amin Bakhtiar, représentant
de Human Rights Alliance,
une ONG membre de Coalition for
Justice in Irak (un rassemblement
de deux cents ONG de quatrevingt-dix
pays). Les sanctions, a dit
M. Bakhtiar, «ne sont pas le mal,
mais en sont la conséquence ».
HUMANISER L'EMBARGO
Pour tous, le peuple irakien
«continuera de souffrir aussi longtemps
que M. Hussein demeurera
au pouvoir ». Si les produits achetés
en vertu de la résolution 986 de
l'ONU dite « Pétrole contre nourriture
»n'était pas détournés par les
autorités, lé souffrances des Irakiens
seraient allégées, a assuré
M. Bakhtiar, qui en veut pour preuve
l'amélioration sensible de la
situation dans la partie du Kurdistan
qui échappe au contrôle du
centre et où la résolution 986 est
correctement appliquée.
Quant à l'embargo, il doit être,
d'après lui, «humanisé », alors
que d'autres participants ont
demandé sa «levée immédiate »,
parce qu'il pénalise très lourdement
la popul~tion. Tous ont réclamé
le maintien, voire l'accentuation
des «sanctions politiques,
diplomatiques et militaires » contre
le régime. La comparution de
M. Hussein devant un tribunal
international ad hoc fait aussi la
quasi-unanimité. Pour ce faire, a
suggéré M. Bakhtiar, une commission
d'experts pourrait être formée
par le secrétaire général de
l'ONU ou le Conseil de sécurité,
qui serait chargée de vérifier
l'authenticité des documents - singulièrement
quatorze tonnes saisies
par les Kurdes dans le nord
après la débandade de l'armée et
les conclusions du rapporteur spécial
de l'ONU, Max van der Stoel -
qui prouvent les « crimes » du régime.
Tous les orateurs, qu'il s'agisse
des représentants des deux principaux
partis kurdes, l'Union patriotique
du Kurdistan et le Parti
démocratique du Kurdistan, de
ceux des deux principales formations
islamistes, le Conseil supérieur
de la révolution irakienne et
le parti el Daawa, du Parti commu-
Un militant des droits de l'homme
poursuivi pour avoir demande à la
Turquie de présenter des excuses aux
Arméniens
ANKARA (AP) -- La justice turque a lancé des poursuites jeudi contre
un militant des droits de l'homme, accusé d'avoir réclamé que la
Turquie fasse des excuses pour ce qu'elle a fait subir par le passé aux
Arméniens et à d'autres minorités.
niste, des personnalités indépendantes
ou des délégués d'Amnesty
International et de la Fédération
internationale des ligues des droits
de l'homme ont rappelé la longue
liste des exactions du régime:
emploi d'armes chimiques et de,
gaz dont les populations continuent
encore aujourd'hui de subir
les effets, y compris génétiques,
transferts massifs de population,
répression brutale des minorités
ethniques et religieuses, asséchage
des marais du Sud, tortures physiques
et psychiques d'une grande
cruauté, «disparitions» et exécutions
sommaires d'opposants ...
Pour tous, parallèlement à la
levée des sanctions, la communauté
internationale doit impérativement
mettre en application la r~solution
688 du Conseil de sécurité,
qui exige du régime irakien de mettre
fin aux violations des droits de
l'homme. Un soutien actif devrait
être enfin fourni, selon eux, aux
opposants afin qu'ils puissent renverser
le régime.
Le député Vert Noël Mamère a
vu dans « une certaine complaisance
» de la France à l'égard du régime
irakien, « l'un des effets nocifs»
de la cohabitation. Les Verts, a-t-il
dit, demandent la comparution en
justice de M. Hussein et sont résolus
à « lutter contre toutes les crapules
internationales, au hit-parade
desquelles se tient Saddam Hussein
».
Akin Birdal est accusé d'avoir "ouvertement insulté la turquitude" pour des propos tenus en
Allemagne l'année dernière. TIencore une peine maximale de six ans de prison. "Tout le
monde sait ce qui a été fait aux Arméniens. La Turquie doit s'excuser pour ce qu'elle a fait aux
minorités", aurait-il déclaré, selon l'acte d'accusation cité par l'agence Anatolia.
Selon son avocat, Akin Birdal parlait des minorités en général, et pas uniquement des
Arméniens. La Turquie, tout en reconnaissant le décès de centaines de milliers d'Arméniens
entre 1915et 1923,refuse le terme de génocide. Les relations entre Ankara et Paris se sont
tendues depuis la reconnaissance par la France du génocide arménien, qui a coûté la vie à 1,5
millions de personnes.
Birdal, ancien président de l'Association pour les droits de l'homme, avait été libéré en
septembre dernier après dix mois de prison pour incitation à la haine raciale, condamné pour
des discours en faveur des droits des Kurdes en 1995et 1996.
Mauna Naïm
8 février 2001
23