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Free PDF Download - Montaigne Studies - University of Chicago

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16 Michel Magnien<br />

caractéristiques de son style, qu'avait relévée <strong>Montaigne</strong> 30 , est la<br />

recherche de l'antithèse et surtout de la pointe, dont il clôt un grand<br />

nombre de sonnets.<br />

Par sa fidélité aux modèles antiques ou italiens, par son recours —<br />

très modéré, il est vrai par rapport à certains — à l'arsenal<br />

mythologique 31 , La Boétie se rattache à cette génération de jeunes<br />

poètes émules de Ronsard que Marcel Raymond a si bien étudiée; mais<br />

ses qualités d'invention et d'expression, son «rude lyrisme<br />

amoureux» 32 le placent bien au dessus d'un Jacques Béreau, d'un<br />

Guillaume de La Tayssonière, voire d'un Charles d'Espinay, tous<br />

provinciaux qui composent au même moment des recueils de sonnets<br />

qu'ils parviendront à faire imprimer.<br />

Les sonnets après La Boétie<br />

Différentes par leur contenu, sinon leur manière, les deux séries<br />

de sonnets ont connu une fortune éditoriale également dissemblable.<br />

<strong>Montaigne</strong> reçut les 25 sonnets parmi les papiers et les livres que lui<br />

avait légués son ami, «la mort entre les dents» (184 C). Quant aux<br />

autres, il entre bien plus tard en leur possession — le numéro du<br />

chapitre où ils seront insérés permet de penser que <strong>Montaigne</strong> mettait<br />

alors 33 en ordre pour l'impression les deux premiers livres de ses<br />

Essais —, grâce à M. de Poiferré, qui tout comme Baïf, avait connu<br />

La Boétie avant <strong>Montaigne</strong>. Mais dans les deux cas, l'attitude de<br />

portant partout le trait dont l'a blessé Amour, comparé à un chien à qui un enfant<br />

aurait attaché un bâton à la queue et qui ne peut fuir les coups qu'il se donne (25S.,<br />

xxi, 9-14).<br />

30 «[...] mais en gentillesse d'imaginations, en nombre de saillies, pointes et<br />

traicts, je ne pense point que nuls autres leur passe devant» (fin de la phrase citée<br />

dans la note 28).<br />

31 Dans les 29S., La Boétie exploite ainsi les légendes d'Astrée (viii), de<br />

Léandre (xii-xiii) ou de Méléagre (xxi); mais il construit alors l'ensemble de la pièce<br />

autour du mythe, et l'on ne rencontre pas sous sa plume de ces périphrases érudites<br />

qui feront les délices des commentateurs de Ronsard.<br />

32 L'expression est d'Albert-Marie Schmidt, en conclusion de sa présentation<br />

des poèmes français de La Boétie, dans Poètes du XVI e siècle, Paris, Gallimard,<br />

1953, p. 665.<br />

33 «[...] le sieur de Poiferré [...] qui le connoissoit long temps avant moy, [...]<br />

me les vient d'envoyer» (195 A); pour l'identification de ce personnage, voir<br />

O.C.L.B., pp. lxviii-lxix, note 1.

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