Les Artistes manceaux de l'eglise Saint-Pierre-de-la-Cour d'apres ...

LES
ARTISTES MANCEAUX
DE L' IGL SE SAINT-PIERRE-DE-LÀ-COUR
D'APRÈS DES DOCUMENTS INÉDITS
1474-1574)
Le style de la Renaissance a-t-il fleuri en Franco
grâce à un appoint exclusif d'artistes étrangers venus
d'Italie ou d'ailleurs, comme on se plaisait à le répéter
il y a trente ans, ou bien a-t-il été seulement importé
sous une influence exotique sans (toute, pour se développer
ensuite et prendre racine dans notre sol au
souffle (lu génie national, qui l'aurait librement traduit,
interprété, en lui donnant droit de cité?
En d'autres termes, la Renaissance appartient-elle
chez nous à. l'école française, ou bien nos monuments
sont-ils l'oeuvre d'habiles étrangers implantés dans
notre pays de la fin du XV C siècle ait du xvi'?
Cette question, susceptible de piquer la curiosité des
meilleurs critiques, est résolue pour plusieurs provinces
de France, hâtons-nous de le dire, de manière
à satisfaire pleinement notre amour-propre. Il semblerait
toutefois que le Maine, placé sous la suzeraineté des
comtes d'Anjou et mis en contact avec l'Italie aux XIV'
et xve siècles, eût dû plus qu'une autre contrée subir
Document
il il il il il III 11111 II 1 IliI il
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-6—
l'influence étrangère, et voir fréquemment confier à
des artistes transalpins la mission d'élever ses monu-
ments, de diriger ses ateliers d'architectes, de sculpteurs
ou d'orfèvres.
Sans nier dune manière absolue toute intervention
de ce genre, nous cro yons u'elles ne se présentèrent
qu'à titre accidentel et exceptionnel. Les documents
que nous allons mettre sous les yeux du lecteur prouvent,
dans le Maine, l'existence d'une école d'art pro-
vinciale, capable de se suffire à elle-même et de
modifier son style au gré du courant de la mode, sous
une impulsion indigène. Toutes ces pièces sont relatives
à l'histoire du chapitre de Saint-Pierre-de-la-Cour, au
Mans.
Ce chapitre, à l'origine, était la chapelle domestique
des comtes du Maine. C'était une sorte de Sainte-Chapelle
dans le genre de celles de Paris et de Bourges.
Les comtes en étaient pal' naissance les patrons et
les défenseurs; la nomination aux bénéfices leur appas'tenait;
la conservation des privilèges de l'église était
l'objet de leur sollicitude. La faveur de ces princes
contribua sans doute à la célébrité du chapitre de
Saint-Pierre; il la dut aussi à la possession des reliques
de sainte Scholastique (1). Préservées des profanations
(1) Tout le monde sait que saint Benoit et sainte Scholastique
furent ensevelis dans la célèbre abbaye du mont
Cassin. L'histoire (le la migration de leurs reliques est peutêtre
moins connue. Après que le mont Cassin, ce berceau de
la vie religieuse en Occident, eut été renversé par les Lombards,
du sein de la Gaule de pieuses caravanes s'organisèrent
presque simultanément dans le but de rechercher les
tombeaux LIC saint Beiioit et de sa soeur, ensevelis sous les
ruines du monastère. Saint Béraire envoya du Matis des

des Normands, elles furent alors confiées aux mains
des desservants de Saint-Pierre-de-la-Cour, qui les gardaient
dans la chapelle du comte avec un soin jaloux.
La chapelle elle-même fut érigée en collégiale, vers
la fin du x 0 siècle, par le comte Hugues, fils de David.
Elle était au sud de la ville, à l'intérieur même du château.
Le roi Guillaume en favorisa l'accroissement.
Elle franchit alors le rempart, s'agrandit à l'extérieur
de la cité aux dépens de l'emplacement d'une vieille
tour, qui fut rasée, et des fossés de l'enceinte. Dans la
charte qui nous fournit ces détails, Guillaume prend
le titre de roi d'Angleterre, de duc de Normandie et de
comte du Maine; elle date de la fin du XI 0 siècle (1).
moines avec la mission de rapporter les restes de sainte
Scholastique. L'entreprise réussit à souhait. Tandis que
l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire s'enrichissait des reliques
de son saint patron, saint !3éraire, évêque du Mans, recevait
celles de sainte Scholastique dans un couvent de femmes
élevé par ses soins, au sud-ouest des remparts de la cité
gallo-romaine. Une partie de ces ossements fut distraite en
faveur de Richilde, épouse de Charles le Chauve , par
l'évêque Robert. malgré les protestations des habitants (874).
—Mabillon, Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti; seculum
secundum. - Richilde destinait ces reliques au monastère
de femmes qu'elle fit construire sur ses domaines àiuvigny,
air de Trèves, près de Stenav. Elles y furent conservées
jusqu'au xviii 0 siècle.—D. Piolin, Histoire de I'Eglise
du Mens, t. Il, p. 442.
(l) La plupart des chartes originales et le précieux cartulaire.
de Saint-Pierre n'existent pins. Cette perte est irréparable.
On trouve aux archives départementales de la
Sarthe, sous la cote G, 479, un manuscrit écrit par le chanoine
Savarre, qui a sauvé de l'oubli un certain nombre
de pièces en en donnant la copie ou des extraits.

-
Quoique incendiée plusieurs fois, réparée, reconstruite
même à plusieurs époques, il reste encore de beaux
fragments de cette collégiale.
Ils permettent de reconstituer par la pensée l'ensemble
de l'édifice. C'était un vaisseau de vaste propor-
tion, terminé par un chevet droit. Les parties du
Xle siècle, érigées après la donation de Guillaume, se
reconnaissent aisément au petit appareil régulier; c'est
là un point de repère important, qui prouve combien
ce système a persévéré tard dans notreprovince. On n'y
rencontre plus de chaînes de briques, mais çà et là seulement
on aperçoit quelques briques égarées dans la
maçonnerie (4).
Au XIVe siècle, l'édifice subit un remaniement général;
la belle crypte voûtée qui s'étend sous le choeur avec
ses chapiteaux à ornementation végétale date de cette
époque. Le gros oeuvre, renforcé de solides contreforts
en moyen appareil de grès et à nombreux ressauts,
s'éleva en même temps. Signalons encore un charmant
escalier couvert d'une voûte qui donnait accès à la
crypte.
La collégiale eut à supporter sa part d'épreuves au
temps des guerres anglaises. L'invasion passée, amoindrie
et diminuée, elle s'empresse de réparer ses pertes,
et songe à restituer à son église son antique splendeur.
De1482 à lO, les chanoines renouvellent complètement
leur vieux mobilier, orgues, stalles, autels, ciborium,
clôtures du choeur, reliquaires, et font successivement
appel à toutes les corporations d'artisans. A cc moment,
() La planche que nous donnons ici a été dessinée par
M. G. Bouet, inspecteur de la Société française d'Archéologie,
qui voudra bien agréer tous nos remerciment.

:-:
p.c.
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--r- --
- -
-
Église Sain t-Pierre-dc-la-Cour.
*

- 40 -
les arts brillent d'un vif éclat dans le Maine. Au reste,
l'émulation du clergé de Saint - Pierre devait être
facile à exciter sous le pontificat du cardinal de Luxem-
bourg, véritable Mécène autour duquel gravite une
phalange d'artistes et de littérateurs.
Le 28 septembre l't71, le chapitre réuni décrète de
faire composer de nouvelles orgues (I). Il nomme,
séance tenante, trois commissaires, le do yen, les dia-
flùirle5 Juissel et Bellenger, pour traiter avec un l'acteur
d'orgues qui n'est autre qu'un frère prêcheur, du non
de Gombald itougerie. « habile en ces sortes de choses.»
Une somme de 68 livres 13 sons est affectée aux travaux.
La gratification d'une pièce de vin et de deux
(I) Item delibem'acione inter nos pi'ehtbita matura, ad
laudetim Dci tociusque curie celestis ac liouoi't'rii et decoracionem
ecelesie nostre, ordinarnus et concludirnus oi'gana
nova, liominesta et notabilia fieri et colimpoili per fL'atr'mn
G umbalduin Ilougorie, de ordi ne Fratrum Pi'edicatoi'um, in
talihus expertum . deserviendo ecelesie nosti'e pi'edicte
eomnmittentes predictum nosti'urn decanumn qui commodo
potei'it vacare ac prefatos Juissel et Bellengier pro tm'actando
et contm'actando pro nobis et pro nomiuibus nostris cura
dicto Gumbaldo, pro faciendo et componendo predicta, et
prout eorum disci'eciones videnint opportunum. Volentes,
concludeutes et ordinantes (1uod summa LXVIII i. xiii s.
deijita uobis per Inagistrumn Johanneimi Martel imper gerentem
officia ecclesie nostre rnemoi'ate per finem compotoruni
suorumn de receptis et mnisiis dictorumn ofliciorumn nobis
seu comuiissariis uostris ad liot' deputatis redditoruui, couvertatur
et exponatur circa iuisias tiendas in composicione
et faccione pm'edictorum organorumn nostrorumn. Registre des
délibérations capitulaires, aux archives départementales de
la Sarthe, folio 86 verso, G, 480.

mim
cents fagots dut donner courage à l'organiste lorsqu'il
se mit à l'oeuvre. Un tel reconfort n'était pas de trop,
et contre la rigueur de la saison, et surtout contre
la jalousie des envieux.
Gomhald Rougerie se trouvait sous la dépendance
de Julien Le Clerc, ou Clecici, prieur de la maison des
Dominicains du Mans, docteur en Écriture sainte, prédicateur
de Louis XI, provincial de son ordre. Ce pou-
s'ait être un personnage distingué et capable; c'était
assurément un supérieur fort peu commode. Il servit
d'entremetteur empressé entre le chapitre et son inférieur,
et suivit avec un zèle intéressé tontes les phases
du travail, qui dura environ dix-huit mois. La tribune
de l'orgue s'exécuta sous sa direction personnelle, et il
en toucha le prix. L'instrument placé et accordé, il
s'agissait de percevoir les honoraires. Julien Le Clerc (4),
mécontent du marché et d'un nouvel arrangement
passé saris son agrément avec le chapitre pal' le frère
Rougeric, fit retomber sur lui toute sa coière. L'artiste
pour sa peine fut jeté dans les prisons du comte
comme un vil malfaiteur.
L'émotion fut grande parmi les chanoines. Ils prennent
fait et cause pou!' l'opprimé; mais, en hommes
prudents. ils n'interviennent pas eux-mêmes, et se bornent
à faire parler en faveur du prisonnier par un de
leurs protecteurs, Guillaume do Roquemore, familier
de Charles IV et officier de sa cour.
L'orgue était à peine installé que le chapitre projetait
de nouveaux embellissements. L'occasion du reste était
(o) L'Histoire du couvent des Frères Prikheurs du Mans
(Le Mans, Monnoyer, 1879, in-8 0, p. 9, 10, 14, 7, 88) donne
des détails intéressants sur ce prieur. Elle lui attribue « les

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favorable. Lu chanoine, Jean Bordifi, récemment
nommé sur la présentation du comte du Maine. s'of-
frait de lui-même à payer les frais d'un nouvel autel,
destiné à honorer les reliques de sainte Scholastique.
L'offre fut acceptée, et un commissaire, P. Labourdays.
fut chargé de s'entendre avec des artistes habiles.
Jean Bordier soumit 'e devis en assemblée capitulaire
et le fit approuver. 12 mars 1473 :1). Il s'élevait
à la somme de 15 écus.
chaires du côté gauche du couventde Saint-Jacques àParis,
sur lesquelles est écrit son nom, F. TEL. C1.ERICI, P CO-NV.
CENOM.»
(1) Délibérations capitulaires, aux archives départementales,
G, 480, registre, folio 430 verso, samedi 12 mars 1472.
(V. s.)
Item prefatus magister Johannes Bordier concanicus noster
nobis exposuil quod non nulli murmurant contra ipSurfl,
super certo opere flendo erga majus altare ecclesie nostre,
ad decoracionern capse beatissime Scolastice. Proquo opere
fiendo, ad requestain predicti Bordier, suis ex j)ensis, rommiseramus
ipsum ut prefatiim niagistru iii P. Le Bourdays,
pro fiendo fieri dictum opus, consilio prius, habito cum
perito et experto viro. Ad evit.andurn rnurniuraeiones. idem
magister Johannes nobis iterate(?) exhihuit et presentavit
divisuri seu titulum cum operario experto de dicto novo
opere fiendo circa predictum rnajus novum altare, cujus
divisi tenor sequilur: « S'ensuyt lavvs de la besongne que
Messieurs veulent faire à leur grant aaltiei; premièrement,
deux pilliers rons à soustenir la châsse, beaux et honnestes,
comme il appartiend au lien; item une clouaison de la
longueur (le l'aiitier et de sa hauteur de deux pilliers des
boni, une clerevoye à selaige sic tout au long; et au milieu
de la clouaison sera fondé ung pilier, et en ung pilliei' aura
ong entrepié et sur l'entrepié ung imaige de sainte Scolace,

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• Daprès le plan, l'autel affectait la forme suivante.
Du milieu du retable (elouaison), dont la longueur était
celle de l'autel, s'élevait un pilier court qui, sur son
chapiteau (entrepié), portait la statue de sainte Scholastique.
Cette statue était surmontée d'un dais (taber-
nacle) d'où sortait une crosse, à l'extrémité de laquelle
se voyait un angelot qui, probablement, montait et
descendait en même temps que la custode. Le tout
manoeuvrait au moyen d'une poulie. En arrière du
retable, deux colonnes rondes portaient la châsse. Enfin
une clôture, maintenue par des piliers, eiourait cern-
plétement l'autel.
Ce mode de suspension adopté pour la sainte réserve
était fréquent autrefois dans le Maine. Nous en suivons
la trace à La Ferté-Bernard jusqu'au xvII' siècle, et
quand le sieur de Moléon (1), visita la cathédrale du
Mans, il put constater le même usage dans ses Voyages
liturgiques de France.
Le plus bel ornement de l'autel devait être le reli-
quaire de sainte Scholastique, patrone de la collégiale.
La dévotion à sainte Scholastique était ai' reste
très - populaire au Mans, et une confrérie sous son
et. sur I'imaige un tabernacle, et sur le tabernacle une crosse
à selaige (sic), et sur la crosse un angelot qui descendra de
la custode. Laquelle chose promect faire belle et lionneste,
comme il appartient au lieu pour le pris et somme de
xvi escuz. Au bas prezilissis visis et consideratis, rolumus
et orditiamus quod prcdictus niagister Bordier in dicto opere
piocedat, seu procedi faciat, pmut vident et decreverit,
faciendo eciam sub modo et farina supra declarata, ratum
haberites et habituri qiiidquid super lice egit et agi fecerit.
(4) Paris, De l'Aulne, 1718, iii- 0 L'auteur, Le Brun des
Xlaietes, a rlissiinuli son iiom sous un pseudoitvtuu'.

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invocation comptait de nombreux membres. Les plus
grands seigneurs même s'empressaient de lui présenter
leurs hommages, et Charles IV, tout comte du Maine
qu'il était, venait s'agenouiller devant la châsse, baisait
la relique et déposait son offrande, comme le plus
humble de ses sujets (I). Les chanoines entreprenaient
donc une oeuvre sympathique à tout le diocèse, en
remplaçant l'ancienne châsse de vieux st yle, par une
autre plus élégante, plus somptueuse, plus à la nouvelle
mode.
Les délibéitions capitulaires portent la trace de ce
désir partagé de tout le clergé de la collégiale. Ainsi le
11, août 1489, les chanoines accusent réception (le
100 SOUS (lui leur ont été légués par W Mathurin
Richard, leur sacristain, pour, la réparation de la châsse,
en même temps que de croix, calices, chandeliers d'argent,
livres et chapes, donnés par le même au trésor
(2). Le 2janvier suivant, ils s'informent des sommes
dont ils peuvent disposer. Le 16 février, avant appris
qu'ils peuvent employer 10 livres, ils chargent leur
confrère M° Jacques de Courthardy, officiai du Mans, de
rechercher des artisans capables (3). Les ressources du
chapitre étaient alors trop modiques. Il fallut ajourner
l'exécution (lu projet.
Les négociations sont reprises quelques années plus
Lard. Les chanoines donnent les premiers l'exemple de la
générosité, et souscrivent chacun pour un marc pesant
d'argent, ou pour sa valeur. Leur zèle était au m'esfc
excité par les magnificences que le puissant cardinal
de Luxembourg déployait dans le choeur de la cathé-
() G, 480, folio 87, verso.
(2) G, 4I.
(3) G, 484, folio 18.

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draie de Saint-Juiien(l). Le chapitre de Saint-Pierre ne
voulut pas rester au-dessous de celui de Saint-Julien.
Le 16 juillet 1508, il se met à l'oeuvre (e). Ce jour-là,
deux commissaires choisis parmi ses membres, M e, Symon
Thévenier et Christophe Vendomoys, passent un
marché au prix de 24() livres avec « houneste femme
Jacquine, vcufve de feu Jehan Papillon», en son vivant
(1) Le dessin original, exécuté sur parchemin, de la main
d'un architecte de l'époque, est conservé au musée archéologique
du département de la Sarthe. La reproduction en a
été donnée par M. Hucher. Un vol. in-fol. Le Mans, Mon-
noyer 1875.
(2) Magister Symon Thevenier et Christoforus Vendomoys,
eommissarii alias per nos ordimiti pro fabrica nove capse
sanctissiine Scolastice virginis, nohis exhihuerunt unum minutum
contractus passaturn per cos et honorabilem virum,
magistrum Petrum de Courthardi, judicem Cenomanenscm,
eorunt in hac parte concortilnissarium, cuin vidua defuncti
.Joliannis Papillon 'et iohariuc Pichart aurfabris, super et
pro fabricatione dicte capse ex argento faciendo, ad sunimain
ducentoruin quadraginta librarum, quem contractuin
ratuni liabuimus. Seil quis nobis exposuerunt opus
esset velus lignuiri dicte capse jain venustute nimia consumptiim
renovare, et aliird de novo componere, id toturu
discretioni dictorum coin missarioru m constitui mus eu in
omuninioda potestate in bac faciendi quoi] lionnestum et
conveniens fiierit ac videritit faciendo, quidquid circa lioe
fecerint ratuni hahere promittentes , prout promit limas.
Folio 37, verso. 1Jélib,ra1ions capitulaires, G, 481 bis. M. Chardon
a cité ce marché dans sa notice sur les artistes manceaux
antérieurs à la Renaissance, imprimée dans le compte
rendu du Conris archoloique terril art Maris en 1878
(Tours, in-8 0, p. 35i): une faute d'impression féminise à
tort le nom de Jehan Piebard.

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orfèvre, et avec Jean Richard, son neveu, aussi orfèvre,
pour la conlèction de la nouvelle châsse. Peu confiants
dans leurs propres lumières, les chanoines adjoignent
à leur commission deux autres membres, M eg Simon
Hayeneufve et Pierre de Courthard y , qui assument
sur eux la direction artistique.
Qu'est-ce donc que ces deux graves personnages?
Le premier, c'est l'illustre architecte, plus connu sous
le nom de Simon du Mans, qui, après avoir puisé ses
leçons aux sources vivifiantes des écoles italiennes,
importa dans le Maine, où il était fixé dès 1500, et
peut-être plus tôt, le style de la Renaissance à ses premières
lueurs. Les contemporains ne tarissent pas
d'éloges sur son compte. Pour Geoffroy Tory, tout à la
fois dessinateur, peintre, graveur, écrivain, éditeur tics
belles Heures de Bourges, e maître Simon, dit-il dans
son Champ Fleury ('I), est le plus grand et le pins
excellent ouvrier en architecture antique que je sache
vivant. Il est homme d'esglise, et de bonne vie, aimable
et serviable à tous, en desseings et pourtraicts au vrai
antique, lesqueiz il fait si bons que si Vitruve et Léon
Albert vivoiejit, iiz lui donneroient la palme pardessus
tous ceulz de deza les monts. e
Un demi-siècle après, La Croix du Maine (I i rappelle
Champfleury, auquel est contenu l'art et science des
Lettres Attiques, que l'on dit autrement Lettres Antiques.
Paris, I29, petit in-folio, avec gi'avure sur huis. On peut
consulter sur Geoffroy Tory, le Manuel du libraire, (le Brunes,
l'Essai de la gravure sur bois, de A.-F. Didot,, et surtout la
Biographie de ce personnage, par Aug. Bernant. - Paris,
l57, in-8°.
(2) La bibliot/equc de Grud, sicur de la Croix. Paris

te
- 17 -
cet éloge. U ajoute ces curieux renseignements ' r Il
n'a point fait imprimer ses oeuvres, mais j'ai vu un
nombre infini de ses portraits, faits de sa main, au
cabinet des Hayeneufves, orfévres, demeurant à Angers,
ses nepveux, lesquels sont extrêmement bien faits, et si
bien peints qu'il n'y défaut rien pour la perfection. '>
Pierre de Courthardy méritait l'honneur d'être associé
à Hayeneufve. Il appartenait à une illustre famille
du pays bien posée dans le clergé et la magistrature.
Lui aussi visita l'Italie, et épris de Notre-Dame
de Lorette, il fonda par testament une semblable chapelle
dans l'église des Dominicains i). Il était le frrre
Abel Langelier, 1575, t vol. in-folio, p. 458. Nous reproduisons
en entier, moins le passage déjà cité, les précieux l'enseignernents
de notre auteur. « Simon Hayerieufve, dit-il,
natif de Cliéteau-Goritier, en Anjou, à huit lieues d'Angers,
auquel lieu il nasquit en l'an de salut 1450. Il estoit curé de
Saint-Pater, et enfin se flst prestre, et faisoit sa demeure
ordinaire on l'abbaye de Saint-Vincent, ès faubourgs du
Mans, auquel lieu il vesquit par longues années, qui fut
cause que plusieurs l'ont appelé en leurs oeuvres, Maistre
Symon do Wons. Il se voit de luy plusieurs beaux édifices,
hastis de son industrie, tant en la ville du Mans qu'en d'autics
lieux.....Il mourut en la susdite abbaye de Saint-Vincent,
près le Mans, l'an 1546, l'unziesme jour de juillet, égé
de quatre-vingt, et seize ans, et est enterré en ladite abbaye.
Il voyagea en Italie et autres lieux, et enfin il se retira audit
monastère, en l'an de salut 1500, âgé de cinquante ans, en
lequel il demeura par l'espace de 46 années». - L'épitaphe
de Synion Hayeneufve vient d'être imprimée psi' M. Chardon,
dans son article sur les artistes manceaux, inséré au
compte rendu du Congrès archéologique tenu au Mans cri
1878. Tours, in-8 0, 1879, p. 363.
(t) Le Paige, l'auteur du Dictionnaire topographique du
H. C.

- -
germain de notre chanoine Jacques de Courthardy, qui
fit bâtit' cette ravissante maison, dite des Morets, que
nous admirons sur le parvis de la cathédrale. Un autre
membre de la inènie famille a doté encore le Maine
d'un charmant bijou (l'architecture dont il nous reste
un fragment remarquable; je veux parler du cloître de
Vivoin.
Les Courthai'dy étaient donc des amateurs éclairés,
et c 'est à bon droit que Pierre est appelé dans le pro-
cès-verbal de la translation des reliques de sainte
Scholastique « viri utriusque juris ornatissum », à côté
de llavcneufve, désigné pui' l'épithète d'homme trèsexpert
et d'esprit très-subtil (1.
Les orfèvres choisis par le chapitre n'étaient point
au-dessous de leur tâche. Jacquirie Papillon (2) était
l'artiste favorite du cardinal (le Luxembourg. C'était
elle qui exécutait pour lui ses joyaux précieux, les reli-
Moine, t. I, p. 198, fait honneur de cette construction à
Pierre le Courthaidy, premier président du parlement. à
Paris, mort en 1505. Le mérite en revient à soit
le juge du Mans, décédé vingt ans plus tard. Le testament
de ce dernier est formel, et ne permet aucun doute à cet
égard. Pierre laissa 600 livres pour cette oeuvre. 11 rnoui'ut
en t 55, - llistoi,'e du couvent des Frères Prdcheurs
p, 0l-203.
(I) Pièce justificative n° 1.
(2) 11 u existé en France plusieurs familles de ce nom.
Les Papillon du Maine ne se rattacheraient-ils point à l'une
d'elles? Ce serait une question digue d'être élucidée. Près
des limites de notre province, à Argentan, M. Boiiet nous
signale un vitrail ligurant un Portement de croix, signé
d'un papillon, au-dessus d'une date. Il y eut de fréquents
rapports entre Argentan et le Maine,

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quaires, les statuettes d'argent émaillé, qu'il donne à
profusion, par son testament, à diverses églises, à ses
parents et à ses familiers (l. A la mort de son mari,
elle s'associa Jean Pichard (e), son neveu, orfévre, et
tint le burin avec talent.
Vers la fin de 1508, le peintre Denis Dodos dessinait,
sur les indications de Simon 1-Iayencufve, « le
pourtraict et patron de la chasse, selon le devis du contract
(3). Il eut 35 sous pour tout salaire. Un menuisier,
ou plutôt un sculpteur, car ce nom cache un artiste.
Jean Renault, dit de Vaas, exécuta en bois le patron des
piliers et des feuillages de la châsse. Il fournit aussi
une armature en bois destinée à soutenir les plaques
d'argent dont la réunion allait former le reliquaire.
Les orfèvres avaient reçu, au mois de novembre, le
poids de vingt et un marcs d'argent, provenant de l'an-
cienne châsse.
Le motif adopté par Hayeneiifve, assez en vogue dans
le cours du x V e siècle, i'cprésentait une église. Des statuettes,
parmi lesquelles nous remarquons un « petit
Jésus tenant un monde », des chérubins, ornaient le
reliquaire Le tout était d'argent doré et émaillé, et
absorba le poids (le soixante-six marcs d'argent, et
(4) Ce testament a été publié par Le Corva.isier de Courteilles,
dans son ffistoire des Erêques du Mans. Paris, Sébastien
Cramoisy, et par dom Piolin, t. V de l'Histoire de
l'Église du Mens.
(2) Jean Piehard vivait encore en 1à35; à cette date, il
est porté parmi les débiteurs de la collégiale, dans les
comptes de I 3-i5fi. Bellée, Inalyse des archives départementales,
t. Il, p. viI.
(3) Pièce justihleative n O 2.

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pesait environ soixante-dix livres. Pour la dorure, on
employa deux cents saluts d'or. Le cuivre fut réservé
seulement pour le soubassement.
Le devis primitif, comme il arrive souvent, fut
dépassé, et les commissaires firent ajouter de nouvelles
figurines (t). Les deux orfèvres consacrèrent près de
trois ans à perfectionner cette belle oeuvre, qui leur fut
payée 360 livres (2). Un de leurs confrères. M' Caillon,
la visita et vint. « esprouver l'argent par cieux fois. »
La translation des restes de sainte Scholastique put
alors avoir lieu. Les reliques, enveloppées dans une
aune de taffetas blanc, couleur consacrée aux vierges,
furent renfermées dans (in coffret de bois. Ce coffret fut
recouvert lui-même d'une demi-aune de taffetas violet,
puis le tout introduit, avec les formalités d'usage, dans
la précieuse pièce d'orfèvrerie qui s'ouvrait pal' le bas.
Le greffier rédigea le procès-verbal de la translation
dans un latin un peu emphatique, où se traduit la satisfaction
des chanoines de Saint-Pierre.
La protection de la châsse fut l'objet de toute la
sollicitude du chapitre, qui prit les plus minutieuses
précautions contre la tentative d'un pieux larcin ou
d'un vol sacrilège. Elle fut mise en scircté clans une
niche formée d'une sorte de cage de cuivre, et fermée
d'un fenestrage en même matière, exécuté par
Jean Chevalier (3), habile fondeur, sur les patrons de
Julien Renault. Le mème menuisier adapta aux fer-
(1) Savarre. - Mémoires sur Saint-Pierre-de-la-Cour,
Archives départementales, t. lE, p. 234.
() Pièce justificative n° 1.
3) Cette famille s'est perpétuée longtemps au Mans dans
l'exercice de la même industrie. Eu 1545, tlemery Chevalier

-
iui d- vli.ts de bois; enfin ileux serrures à double
clef complétaient la clôture de In châsse (1).
Nous avons dit plus liant que le chanoine Bordier
s'était chargé de faire construire à ses frais la clôture
de l'autel. Elle subit dans la u I te mie modification
qui la t ransforina eu véii fable ciborium, dans le genre
italien. La matière à employer s'imposait ilelIc-même,
lit piciic eùt été bien terne, à (ôté des brillants crueLs
de loi, de l'argent et (les émaux (le la chAsse, de
l'autel et de son entourage. On choisit le cuivre, (loft
les fondeurs de cette époque savaient, si bien tirer
parti. Tjic balustrade, composée de trente - dcix
colonnettes enrichies de feuillages gravés au burin.
réunit les piliers du riborieui. Au - dessus c'.uiaif
une Irise et une corniche, sur laquelle se lisait une
insciipUon u en belles grandes lettres romaines ». Puis
s'élevait un dôme composé de lames de cuivre; il était
dominé par un lanternon aj!ii 'p ant sur quatre
petits piliers f,21.
La forme doiriicale ou caloilo ce
iuzn, est un fait digne (le reritariltil. Ce systéine, que
les architectes romans du inili de la Fiance avaient
fréquemment employé, n'a guère passé les bord de lt
Loire. Il était inusité dans le Maine; du moins aucun
exemple ne s'y rencontre, et ce sont les architectes de
la Renaissance qui lv ont importé.
Syinori Ilayeiieufve adopta cette forme dans la brillante
chapelle épiscopale du cardinal dc Luxem-
venait fondre lis deux cloches de l'église de La Ferté-
Bernard.
(I) Pire justificative n° 3.
() Pièces justificatives n° ', 7.
R. C.

-
bourg (I), dont. te clocher semble copié sur les campa-
niles italiens.
Si insolite que >nil, ù ceUc époque ce système dans
notre province, lit (le la même pensée se trahit
dans une charmante crédence () de l'église de La
Ferté-Bernard. Cc petit morceau d'exquise sculpture,
contemporain, sinon antérieur à la chapelle (le l'évè-
ehé et de la châsse de sainte Scholastique, figure un
lanternon à dôme, décoré aux angles leu (les contreforts,
et nous fait comprendre la manière (lent se terminait,
le ci/op[um de Saint-Pierre-de-la-Cour. La (laie
en est donnée tu' l'ornementation elle - même ; les
fleurs de lis alternent avec les hermines de Bretagne,
gracieuse allusion îi l'alliance de Louis XII iL d'Anne
de Bretagiii'.
II est tnallieui eusemerit moins facile de préciser
l'époque exacte du c,I»rutm. de Salut-Pie Toutefois,
ire.
cette décoration sharrtintttse trop hieti avec l'autel et
la confession POIIV riétre pLis du nième ternis ; i'lle t cPi
étre exécutée peu après 1513,
(1) M. Chardon, qui nous lait esp'rt'r iii ttercssattls doctiinents
sur nos artistes iltititc'tntx, nous apprentI titie S mini
H aye nen fre dirigea la cou struc li o u il (t la chapelle de I 'é y è -
ché, é ievée avant 1 i 19, par le cardinal de Luxembourg. Lit
clocher avait la fu.trtrue d'un ileinie it.a]ieut , avec lanternes.
Dans iHistoireIittérctire du Maint', M. hltntièau attribue à notre
architecte l'hôtel des Vignoles et le jubé des Jacobins. La
dernière partie de cette assertion est inexacte. Ce jubé u été
construit vingt ans après la mort de Sintotu, et par des
artistes connus.
(2) La partie supérieure de cette crédence, ici reproduite,
ii été dessinée par M. C. Hotuet, d'après titi croquis de mitan

- -
La perte des Registres des délibérations capitulaires
de I 18 à 1528 ne permet pas de fixer plus exactement
ictie date importante.
Crédence de l'église de La Ferlé—Bernard.
Pour compléter la description du choeur de la collégiale,
ajoutons qu'il était entouré (le stalles sculptées à
griuiuls frais et terminées en 1509 (I). Il était fermé par
(t) Registre des délibérations, année 4509. A qui atiribuet'

-
une clôture de pierre et de cuivre. Une porte, entourée
d'élégants pilastres, s'ouvrait au milieu sous un arc
décoré de fleurons.
Ces divers travaux sont ai1oiimcs. Il ne serait pas
téméraire, peut-être, de les attribuer à ces rnèrnes
artistes que nous avons vus déjà à l'oeuvre. Nous préfé-
rons garder une prudente réserve, et nous ne hasarde-
rons aucune supposition.
L'er]semble de, cette splendide décoration subsista
,jusqu'en Cette année, si funeste à toute la Fiance
par les excès (les huguenots, couvrit notre iliuVinCe
de sang et de ruines. Sans provocation aucune de 1a
part des catholiques manceaux, les protestants scalpa-
rèrent par surprise de la ville, le 3 avril ; ils mirent les
églises au pillage, et détruisirent avec un acharnement
inexorable toutes les richesses d'art qu 'elles coliteiraient.
Les autels, les retables il sculptures, les images (les
saints, les statues des tombeaux lurent abattus; l'or et
l'argent qui les ornaient, les reliquaires et l'orfévrerie
enlevés et fondus.
La colli:giale de Saint-Pierre ne fut point ip;urguée.
Les séditieux n'eurent garded'oublier les présents (1011t
le roi (l'Angleterre, hlenri li, et les comtes dii Marrie
avaient enrichi le trésor. Là comme à la cathédrale
ces stlies, sinon au iriaisti'e menuisier Jehan Rigault, dit de
\aas, que nous avons vu plus liant, fournir des patrons pour
la cli Rien lsse. ri' es I plus y toutefois, l'aise ri hie bi e; la probahi
li t n'est pas la certitude. ni] e. Jeu1 Rigault s'établissait, le
25 juillet 1509, dans Ii, quel Ci' (le Gouii'daiuie, dans une
maison qu'il prit i liait du eliapili' pou' lui, sa Ueuinie
Pi t lice, n'], leurs enfants. Mi4ceif.

23 -
ils abattirent la clôture du choeur de l'église, brisèrent
les autels et le ciborium, et en enlevèrent les cuivres (1).
Leur rage s'exerça jusque sur les stalles.
La châsse et les reliques de sainte Scholastique
furent heureusement soustraites aux violences de ces
vandales. Suivant une tradition respectable, c'est
même grâce à la protection de la sainte que la ville fut
délivrée des huguenots. Le fait est que le jour de la
fête de sainte Scholastique, le Il juillet 156, les protestants,
saisis d'une terreur panique inexplicable, prirent
la fuite (2). Dans le désordre de leur retraite, ils
oublièrent les objets les plus compromettants pour
leur parti, et jusq1'aux registres (les délibérations de
leur consistoire. On retrouva cachés, clans les maisons
des principaux huguenots, les débris du mobilier des
églises. Les chanoines de Saint-Pierre recouvrèrent des
fragments de la clôture du choeur et de leur ciborium,
qui étaient dissimulés chez Vignoles et chez Menardière,
chefs des meneurs.
Aussitôt le calme rétabli, le chapitre songea à réparer
les désastres causés à la collégiale par les sectaires.
Un fondeur du Mans, Jean Dieuxivois, s'engagea, le
6 octobre 171, à refaire les parties brisées du ciborium,
la moitié de la corniche, vingt-sept balustres,
(4) Ch. Blondeau. L'invasion de la ville du Mens par les
reiigionnaires, en l'année 156-2. Le Mans, 1667, ïn-80.
( Bondonnet. François. Le triomphe de sainte Scholastique
sur les religionnaires de ta ville du Mans, en l'année 4 62.
Le Mans, 1668, in-8°. -. Dom Piolin, Histoire de l'Église du
Mous, L. V. Le sentiment contraire a été défendu pai Ch.
Blondeau.

la suspension de l'autel, à redresser et nettoyer les cuivres
endommagés, pour la somme de 2.0 livres (1).
L'artiste devait , en outre, être fourni de tous les
matériaux.
Trois ans après, Thibault Dreux, marchant orfèvre,
demeurant au Muas, s'occupe à réparer la châsse de
sainte Scholastique (2). Quoique conservée clans ses
parties essentielles, elle avait perdu une lame d'argent
d'un des côtés, un de ses huit piliers, quelques arcsboutants,
la statue de Jésus enfant, et divers ornements.
Le marché fut passé par-devant notaire en présence
du chapitre et d'un autre orfèvre, Nicolas Chouen,
aussi du Mans, le 13 octobre 1574.
A la mème époque, le doyen Jacques do Quanette
proposait de faire rétablir les orgues. Un avocat de la
ville, M Jean Patry, promettait d'avancer 500 livres.
Cette fois, le chapitre ne trouva plus de facteur d'orgues
dans la ville du Mans. Il fallut s'adresser à la
capitale, qui bientôt allait avoir le privilège d'absorber
dans son sein toutes les forces intellectuelles de la
Franco,
W Laurent de La Grange, (lu diocèse de Paris, orga-
niste, s'engagea à construire de nouvelles orgues pour
800 livres tournois, 12 écus soleil pour vin de marché,
et le logement.
La plus grande partie de ces œuvres d'art, que
n'avaient pu anéantir les désordres des guerres dc religion,
ou qui avaient été relevées à grands frais, ne
devaient pas survivre aux jours néfastes dc 93. La
châsse de sainte Scholastique se conserva jusqu'à cette
(4) Pièces justificatives nos 7, 9,
(2) Pièce justificative n° 10.

- -
époque, admirée et appréciée de tous. Elle était trop
précieuse pou!' ne pas tenter les convoitises de la
Révolution.
N° I.
R. CHARLES.
Memoriale perpetuurn de nova reedi/icatione capse
sancte Seolastice.
Anno dornini millesimo quingentesimo octavo, indictione
octava, mensis vero septenibris die decima quarta,
presidente in universali ecclesia sanctissimo in Christo
Patre et domino, domino Julio papa secundo, et in
eccics Cenomnanensi facundissimo formosissimoque
presule Francisco de Luxemburgo sancti Poncii Thomeriarensis
et Cenomanensis episcopo, regnanteque in
regnu Francic illustrissimo et serenissirno Ludovico,
Fiaucorum rege exce.Ilcntissimo, preciosissirno que cor-
pori domini nostri Jusu Christi (levotissimo et reveren-
dissirnu, fabrica presentis the.ce seu capse nimia vetustate
attrita et minus reverenter et decenter ornata,
in honorem gloriosissime et reclamatissime virginis
sancte Scotastice, cujus corpus et reliquic hic ieconduntur,
fuit renovata et reformata ac melius et honorificentius
incepta et inclioata, tam ex aiitiqua materia
argentea veteris capse potideris XXI marcharuin
argenti qiiam ex donis decani et canonicoium huius
ecclesie saticti Petri de Curia Cenomanciisis existencium
in nuaiero decennato, videlicet magistri Johanties
de Coarthardi, decanus, Stephanus Moreau,

- -
Johannes Olivier, Johannes Bordier, Guilleinius de
Courthardi , Guillelmus des Argkntiers, Guillcrmus
Veron, Jacobus Daim, Lucas Founirer, Svmon Thevernier,
Jacobus Mesnaiger, Christoforus Vendosmoys,
Oliverius Lehoux, cantor, Guilleirnus Bureau, Petrus
Carnier, Petrus Ilays, Johannes Deshays, presbyteri,
et Johannes Martel, clericus; quarn etiarn ex donis et
eleniosmis plurium devotissiniarum personarum ma-
joris Eccesie et civitatis Cenomanensis, cidein sancte
factis, atque perfecta et consummata fuit anno ejus-
dem domini millesimo quingentesimo undecirno, mense
jullio, ante t'estum transiationis ejusdern virginis, in
domo honeste vidim Jacquine la Papeillonne et Johannis
Pichart, aurifabrorurn, auxilio et consilio acutis-
simi ingenii quam plurimum experti domini Syrnonis
Hayeneufve, presb%'Leri, cura etiam et diligencia vin
honoratissirni et juris utniusque ornatissirni Petri de
Courthardi, j udicis Cenomannie, dicloni inque Vendosmoys
et Thevenier, cominissoruni et dcputatoruni a
toto cappitulo ipsius ecclesie ad prosecutionein et sol-
licitationem dicte opens. Inqua quidem capsa sen theca
fuit cousurnplus et expositus numerus, sen exposita
somma sexagintasex marcariim argentiuna curn summa
ducentorurn saluciorum et ducatoruni auri puri pro
illius dccoratjojic et deauratioiie; in hiis minime comprehensa
somma Hi C. LX 1. pro opera opiticurn, et
cum lice summa quinquaginta librarurn, pro repositorio
et alus necessaniis pro juins secui'itate et eonservatione
atque custodia. Precamus omnes ut mentis et intercessione
juins virginis retrihutionein in regnum edoriim
meream un obtinere. Amen.
Pièce in - plano, sur parchemin, sans sceau ni
signature

- -
N° 2.
S'ensuit la mise [aile par ledit commissaire, en argent
monnayé, pour la chasse de sainte Scholastique.
Et premier le xxi° de septembre 1508, baillis audit
Pichart, orfebure, la somme de six livres dix solz pour
achater à Tours deux aulnes de damars blanc, et de la
frenge de soye pour couvrir l'ancienne chasse pendant
qu'on feroist la ncufve,
vs L x S.
Item PltS Pr ladite frenge huit sols, viu S.
Item le Vile d'octobre, payé à Jehan Renault, mennysier,
sur la façon du bo ys de ladite chasse, la somme
de six livres, parce qu'on avoit marchandé à luy pour
faire ledit bo ys et le patron des pilliei's et feillaiges à la
somme de douze livres dix soiz, pool' ce VI 1.
Item à Denis Ducloux, pour avoir le pourtraict et
patron de ladite chasse, selon le devis et contenu du
contract, payé trente et cinq sols, pour ce xxxv S.
Item pour le vin des compaignons qui coiuiuucncèrcnt
ladite chasse, dix solz, pour ce x S.
Item à Michel Dené, brodeur, pour avoir faict ladite
couverture de damars avecques une ymaige de sainte
Scolasse, avoir doublé ladicte couverture de bougrain
rouge, et avoir reflaiet une autre couverture de houcassin,
à porter par temps de pluye, pour ce xxx S.
Item audit Jehan Renault, menu ysier, pour le parpaiement
de ladite chasse de boys, payé la somme de
six livres dix solz, pour ce
vi 1. x S.
Item le Xx1c jours de mars (mil) cinq cens huyt, fut

- 30 -
baillé à Jacquine Papeillonne la somme de quarante
livres pour la faczon de ladite chasse, pour ce XL I.
Item le ilr jour de rnay 1309, baillé à ladite Papeillonne
vingt et quatre livres, sur ladite faczon pour
Cc XXIII! I.
Item le me de septembre, payé à Jacquine et Jchari
Pichart son nepveu, sur ladite faczon, la somme de
0 livres, xx 1.
Item le xiiI 0 dudit moys, baillé audit Pichart, sur la
dite faczon, la somme de xxv livres xviii sous, pour
CC XXV 1. XVIII S.
Item le XX' dudit mois, payé audit Pichart, orfebvre,
sur ladite faczon, la somme de xviii livres, pour
ce xviii 1.
Item la vigille saint Martin, x' de novembre 1509,
fut achaté par ledit commissaire et monse Vendosmoys
le nombre de six marcs, quatre onces d'argent blanc,
pour convertir en ladite chasse, qui cousta à 11 1. U S.
VI d. le mare, la somme de LXXV 1. xi S. III d.
Item ledit jour payé aux compaignons pour le vin de
la saint Martin, dix solz, pour ce X S.
Item le XXI' de febvrier, pour ong petit calice pesant
ung marc demye once, achaté de inaistre Jehan Bordier,
la somme de xii 1.
Item le 2 e de mars 109, fui achaté 1a1 lesdits commissaires
le nombre de six marcs troys onces d'argent
blanc en deux potins, deux tasses, deux sallières qui
coustèreiit la somme (le LVIIII 1.
Item le y' de juillet, à Jehan Renault, menuysier,
pour avoir re[laict le boys de ladite chasse, qui estoit,
par le rapport de orfebures trop feible pour soustenir,
jaczoit qu'ilz l'eussent recen comme bon et suffisant,
lut payé XX S., XX S.

- 31 -
Item le Vile d'octobre l'an 1510, payé audit Pichart,
orfebure, la somme de 20 livres, pour la faczon de
ladite chasse, pour ce
xx 1.
Item plus payé à ladite Papeillonne, la somme de
60 1. tournois, oultre 60 livres que lui paya Douillet,
quand elle rendit ladite chasse, pour ce icy en mise
LX 1.
Item a esté achaté par ledit commissaire le nombre
de sept vingt dix-huit salutz d'or, vallans la somme de
li C. liii XX. XII L vi S.
Lequel or a esté employé par dorer ladite chasse,
oultre les autres dons d'or faictz à icelle chasse, ainsi
qu'il appert par l'article de la rccepte dudit commis-
saire.
Somme IX C. vil 1. V S. iX d.
N° 3.
Aulire mise pour la rnaczonnerie et /wysseries, tant de
fonte que de boys et gai-de de ladite chasse.
Premier pour ladite rnaczonnerie, pierres et sallaires
du inaozon, payé à Gervaise Gruyton, qui a faict ladite
fenestre, la somme de quinze escus «or, que jai receue
du chappitre, pour ce xv esc. val. XXVII 1. xv s.
Item pour le vin des varletz, deux soiz six deniers,
II S. VI d.
Item pour avoir descendu et dessemblé la grarit
chasse et remonté au bas en la cave sur lesdits pilliers,
payé tant aux menuysiers que autres gens pour leur
aider et audit Gruyton, maczon, pour faire ung pertuys

- 32 -
au mur en la dite cave, et repavé la place desdits pillier
en haut et pareillementen ladite cave, tant pour payes
que pour deppens, x S.
Item à Guillaume Harrouys, pour avoir faiet ung
grant crampon de fer doublé et assis en piastre
cii ladite cave, pour tenir une potence à porter ladite
grande chasse par ung bout, y S.
Item à Caillon, orfebure, pour avoir visité ladite
chasse neufve après qu'elle fut rendue et pour avoir
vacquô à visiter et cspronver largent «icelle chasse
par deux fois, pour cc vii s. Yi d.
Item à Jehan Cartier, pour demye aulne de taffetas
blanc, pour mectre la relique quant elle fut translatée,
XVII S.
Item à Jehan Piau, p" demve aulne de sendal
ou taffetas violé, pour couvrir le coffre où est ladite
rel que. xvii s. VI d.
Item à Julan Chevalier, fondeur, pour avoir faict les
fenestre de fonte, pour fermer ladite chasse, xii 1. x s.
Item à Jehan Renault, menuysier, pour avoir faict
les deux fenestres de bo ys voulté par dedens ladite
fenestre, aussi pour avoir faict les patrons audit fondeur
pour faire lesdites fenestres de fonte, xi 1. X S.
Item à Pierre Barbes, pour avoir ferré lesdites
fenestres et faict deux serreures à tro ys clefs et coupé
une barre de fer pour asseoir ladite fenestre et pour
refferrer ung coffre, estant au-dedans de l'encloux du
grand aultier et avoir fait doubles clefs ausdites fenestres
de ladite chasse, pavé Lxiii! S. vi cl.
Item pour le vin desdits fondeurs, serreuriers, et
inenuysiers, pour l'assiette desdites fenestres, et pour
liuyt livres de plomb employé à asseoir lesdites fenêtres.....

- 33
Item à Jehan Lerbette, pour avoir .
parchemin, trovs tableaux ......et pour le
parchemin,
iiii S.
Somme totale de la mise en argent monnayé est
neuf cent soixante-six livres, deux soiz, neuf deniers,
et la recepte est de 880 livres 18 solz 8 deniers, par
quoy la mise excède la recepte de la somme de 85
livres, ti'ovs soiz, ung denier.
Pièce sur papier, 1 pages grand in-4 1, mal con-
servée.
N° '.
Quiclance de la façon de la chasse Madame sain de
Sec las tique.
Saichent tous présens et avenir, que en noire court
royal du Mans en droiet par dc'ant nous personnellement
establis, honorable homme et saige maistie Pierre
de Courthardi . licencié es dtoictz, juge ordinaire du
Maine, et Christofle de Venclosrnais et Syrnon Thevc-
nier, prêtres chano nes de Sainct-Pictrre de la Court
du Mans, commissaires deppiitez de par le chappitre
de ladite église, pour de nouvel faire faire la chasse de
madame saincte Escolasse (l'une part, et Jacquine,
vcufve de feu Jehan Papeillon, orfebure, d'autre suubzmectant
eulz leurs bers avecques tous chacuns leurs
biens meubles et immeubles, présens et avenir, ou
povair et jurisdiction (le nostre dite court et de toutes
autres si mestier est, quant ad cc qui s'ensuit; lesquels
confessent de leur bon gré sans aucun pour forcement ne

- 3 -
contraincte que après que ladite Jacquine a aujourd'hui
baillé et livré audit de Courthardi, présens lesdits Yen-
dosmays et Thevenier, ladite chasse, faicte et construite
en la maison de ladite Jacquine de la matière par cuix
à elle baillée et quilz l'ont veue et visitée, sauf eulx à
la faire visiter par un ou deuix orfebvies à ce cogrioessans
pour repaver et amender les fauiltes, s'aucunes y sont par
euh trouvées et aux despens de ladite Jacquine, ils ont
compté et flné avecques icelle Papeillonne, tant de la fac-
zon de ladite chasse que toutes et chacunes les choses
que ladite Papeillonne a voulu compter et qu'elle leur
eust peu demander à cause dicelle chasse. tant par elle
que Jehan Pichart, son nepveu, marchant et cornpaignon
avecques elle à faire ladite chasse; par lequel compte,
tout calculé, desduvt et rabbattu,, lesdits commissaires
estoient tenuz à ladite Palieillonnc, ouultre les sommes
par elles confessées et reçeues comme aussi est apparu
par cédules et quictances d'elle et dudit Pichart, en la
somme de cent cinquante livres tournois. Sur laquelle
somme lesdits commissaires ont payé, compté et nom-
bré en nostre présence et à \'eue de nous, à ladite Jac-
quine, qui a receu d'eulx la somme de six vingts livres
tournois, tant en or que en monnove , de laquelle
somme ensemble de tout le paiement de la faczon de
ladite chasse et de tout ce que elle et ledit Pichart eussent
peu demander ausdits commissaires à l'occasion de
ladite chasse, ladite Jacquine s'est tenue contente et bien
solue et payée, et les en a quictez et promis aequicter
vers ledit Pichart et tous autres parce qu'ils ont reçeu
et eue aggréable ladite chasse, et les en ont quictez et
desehargez, elle et son nepveu, sauf la visitacion des
oi'feburcs, et à reparer à leur (lespens les faultes s'aucunes
y sont trouvées. Et ont oultre lesdits commis-

- -
saires promis et promectent payer à ladite Jacquine,
la somme de trente livres tournois, restant de ladite
somme de sept vingt dix livres, dedans le premier jour
de mars prochainement venant. Et quant à tout ce que
dessus est dict, tenir et enterigner, observer et garder, et
que encontre ne viendront en aucune manière ou temps
à venir ont obligé et obligent lesdites parties lune à
l'autre, eulx, leurs bers avecques tous et chacuns leurs
biens, meubles et immeubles présens et avenir, renouezans
à toutes et ehacunes les choses qu'ils pourroient
dire ou proposer au contraire, et specialement ladite
Jacquine au Senatli Velleyen et autres droicz introduietz
pour les femmes, et à ce tenir et à accomplir se
sont obligées lesdites parties par les foy et serment de
leur corps sur ce donné en nos présences. Dont nous
les avons jugées par les jugement et condampnation de
nostre dit court et a plus grant conhirmacion faict,
scellez (les sceaux establiz aux contractz dicelle. Donné
ailMans, le second jour de fehvricr, l'an mil cinq cens
et unze, es présence de Jehan Lemintier, prêtre, Collas
Behlengier et autres tesmoings à ce requis et appelIez.
Pièce en parchemin.
Signé.' MENAnT TOREAL'.
N° 5.
Quittance de la Papeillonne.
J'av, Jacquine, veuve de feu Jehan Papeillon, en son
vivant orfèvre, demourarut au Mans, confesse avoir
receu de discret maistrc Jehan 011ivier, chanoine de

- 36 -
Sainct Pierre de la Court du Mans, la somme de vingt
livres tournois, en quor il et les chanoines de ladite
église de Saint-Pierre m'estoient tenuz; de laquelle
somme de vingt livres je me tiens contente, et en signe
de vérité j'ay fait signer ceste présente quictance et à
ma requesle, du seing manuel de W Jehan Esehart,
prehtre, icy mis, le xIiIIe jour d'aoust, l'an mil cinq
cens doze.
Papier.
N° 6.
Signé: ESCHAnT.
Je Jacquine, veufve de feu Jehan Pupeillon, en son
vivant ortèubvre, demouraril au Mans, confesse avoir
eu et repceu de mes les doyen et chapitre de Sainet
Pierre de la Cour du Mans, par les mains (le discrette
personne, messire Ambroys Chauvau, prestre, leur argentier
et repcepveur. la somme de dix livres tournois
pour porcion du poyrnent de la faczoo de la chasse de
Madame saiticte Escolasse; de laquelle somme de dix
livres, restant de plus grant somme, je quicte lesdits
sieurs de Sainct-Pierre. et promcctz james rien en
demander. En tesmoing (le ce a ma requeste, je fais
signer ces présentes du seing manuel (le Jehan
Lernouinier; faict le Vile de janvier, l'an mil cinq cens
treize, es présence de Julian Chevalier et Guillaume
Barbes, tesmoings.
A la requeste de ladicte Jacquine.
Pièce en papier.
Szjné: LEMOCLNIEH.

- 37
N° 7.
Mémoire de ce qu'il faut faire pour la reffection du taber-
nacle de la chasse de Madame scinde Scolace, en l'église
collégial de Sainct Pierre de la Court, du Mans, fazct
par moy Jean Diewcivoye, fondeur, par le commandement
de mens. le doyen de ladite esglise et Messieurs les
chanoynes d'icelle.
Et premierement,
Fault reffaire la moictyé d'un des grands pilliers
audit tabernacle et en ralonger ung de demy pied ou
environ, racoustrer les chappiteaulx et plusieurs cas-
seures dudit pillier.
Item fault reffaire la moictyé de la grande cayerie
des moulleures portant sur quatre grands pilliers composée
de arc qui treuve frise et corniche, ladite frise
remptyc de belle grande lettre rommaine, refTaire
tous les tenons et assemblaiges de laultre moictyé pour
les joindre et rassembler avec la moictyé qui sera
faicte tout de neuf, à laquelle cayerie fault ressoulder
tout à l'entour par dessus les pièces qui portent trentedeulx
balustres pour la closture dudit tabernacle.
Item pour le dosine dudit tabernacle fault rassembler
les quatre petits piliers avecques les tenons, et pour ce
faut faire ung costé et les deux boutz de la cayerie
portée sur les quatre petitz pilliers; ladicte cayerie
faite de moulleures, enrichies de petits carreaulx tout
à l'entour.
Item fault redresser le feste dudit dosme, faire six
fleurons pour mectre sur ung des tenons, et racous-

- 38 --
trer tous les chappiteaulx des quatre petits pilliers.
Item fault redresser les six panneaulx qui couvrent
ledit tahernale et à iceuix faut refliire plusieurs bouzenges
qui en sont rompues, avecqiirs grand nombre
de douz à viz pour faire tenir lesdits panncaulx avec
ladite cayerie et ledit feste.
Item fault faire deux petites moulleures pour supporter
lesdits panneaulx semblables à deux qui restent.
Item fault retïaire vingt-sept balustres semblables à
cinq qui restent et les enrichir de feillages, taillez
au burin pour la closture de ladite chasse.
Item fault deux admortissements sur les deux che-
vrons, faictz en formes de voises (?) et balustres.
Et pour l'admortissement des quatre petits piiliers
fault faire troys balustres semblables d'un qui reste.
Item fault faire une crosse de deux pieds de saillye,
garnye de pouilves avec ung ange sur ladite crosse,
joignant les mains et allongeant les brats pour porter
et descendre la saincte hostye sur le millieu du grand
autel, et fault que ladite crosse soit bien assemblée et
joincte avec le pillier, lequel fault rassembler par ce
qu'il est dcssernblii.
Item fault réparer et ncctii' toutes les vieilles pièces
qui ont esté recouvertes, les racoustrer en plusieurs
endroitz OÙ elles sont cassées, et reffaire tous les tenons
et assemblaiges qui y seront nécessaires pour assembler,
accommoder et joindre toutes lesdites pièces
ensemble, tant neufves que vieilles, tellement que l'on
ne puisse cognoistre les unes davecques les autres pour
puys apres asseoir lesdits pilliers, tabernacle et crosse
dedans ladite église de Sainct-Pierre, en telle excellence
et beaullé que lesdites choses estoyent auparavant
la démolition et rupture d'icelles.

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Et pour faire ce que dessus, en appartient bien justenient
et loyallement la somme de deux cents livres
tourno y s, estant fournye oultre ladicte somme de cuyvre
en cc qu'il en fauldra pour faire lesdites pièces neusves,
ensemble de barres de fer, plomb, piastre et souldeure
propre et nécessaire pour l'assiette desdits taber-
nacle et crosse.
N°8.
Plus ensuit le méritoire de ce qu'il faut pour redresser
et remettre le parvy du grand autel de ladite esglise
Sainct -Pierre.,
Et premier
Fault rasseoir les quatre grands pilliers des quatre
coings de ladite cloison et les garnir de toutes choses
fors deux pieds destruits des deux pilliers de derryère
qui deffaillcnt; les fault faire de pierre do
taille au patron de ceuix de ciiyvre du davant, semblablement
les quatre grands anges et les remcctre de
toute chose, comme ils estoient par ci-devant sur lesdits
pilliers.
Item, faiilt remeitre et redresser laie (111 portail et
garnir de fleurons par dessus sur les deux petits piliers
avecquez les misseiz et crucifix qui estoyt sur ledit portail,
ensemble les deux grands fleurons portant sur les
grandz et petitz pilhers des cieux eosts de l'arc et y reffaire
ce qu'il defl'auldra. Plus deux autres petitz pilIers
qu'il faut mettre entre les deux grands des deux costez,
ung de chacun costé, à l'un dcsquelz fault ung pied
destruict de cuyvre pareil des aultres petitz, et remettre

- 40 -
deux petitz popelctz sur les deux dicts pilliers derniers
et remettre le tout en bonne exécution et nestoier,
réparer avec le gratouer.
No 9
Du sixiesme jour d'octobre, l'an mil y cens soixante
et unze, en la court royal du Mans, par devant nous
Mathurin Le Balleur, notaire d'icelle, demeurant au
Mans, personnellement establys chacuns de Jehan
Dicuxivoyc, marchand fiideur, demeurant audit Mans,
paroisse Sainct-Benoist, d'une part, et vénérables les
dovan, chanoynes et chappitre de Fesglise royal et col-
légial de Sainct Pierre de la Court du Mans, es personnes
de vénérables M e, Jacques de Quanette, doyan, Jehan
Mayresse, Jehan ilardou yn, chanoines de ladite esglise,
et Mat. Bourdin, aussy chanoine, procureur du chappitre
d'icelle csglise, demeurant au Mans, commissaires
d'icellu chappitre à l'efîect des présentes par
conclusion du jour dit, signée Collas d'autre part;
soubzmectant, sçavoir lesdits commissaires e.sdits noms
les biens et choses dudit chappitre, et ledit Dieuxivove
luy, ses hoirs, etc., confessent avoir faict, conclud et
accordé ce qui s'ensuict. c'est assavoir que ledit Die uxiyoyo
a promis et prornect faire de son niestiei' de
fondeur, la besongne mentionnée au meriiovre et devis
par escript cy-dessus, ainsv que mention est faicte par
icelluy escript, et icelle besongne remise bien et deucment
faicte, parfaicle, fournve et nectye au désir audit
eseript, seavoir : le parvis de l'aultier dedans ]a
Puriffication Notre-Dame, et le surplus dedans la feste

- 41
de Penthecouste, le tout prochainement venant, et ce,
moyennant la somme de deux cens vingt livres tour-
nois que lesdits commissaires et procureur esdits noms
promectent et se obligent payer ou faire payer audit
Dieuxivoye, scavoir la moictyé d'icelle somme, dedans
le jour et feste de Nol prochainement venant, et
l'autre moictyé incontinent après que ladite besogne
sera faicte et parfaicte., assemblée et assise en ladite
esglise. Pour faire ladite besongne, sera fourny par les-
dits de chappitre audit Dieuxivoye, de cuyvre pour la
reffection des parties qui defîaillent, plomb, souldeure,
piastre, et de tout fer, comme ilz sont demeurez d'ac-
cord et ad ce tenir, etc....
Faict et passé au Mans, es présence de Macé Lain-
bert et Pierre... tcsmoings, et lesquels tesmoings ont
déclaré ne scavoyr signer; et sont avec nous, en la
minute des présentes : Lesdits de Quanetto, Mayresse,
Hardouyn, Bourdin et Dieuxivoyc.
Copie in-8 0, papier de 14 pages, signée Le Balleur,
pour coppie, sauf collation.
N° (O.
Con tract pour la reffection de la chasse de Madame
sainte Scolastique.
Le treizièmejour d'octobre, l'an mil cinq cens soixante
et quatorze, en la court royale du Mans, davant nous,
Martin Houdayer, notaire d'icelle, demeurant au Mans,
personnellement establys vénérables et discretz mes-
sieurs les doyen, chanoynes et chappistre monsieur
Sainct_Pierre-de-la-CO Urt du Mans, comparans ès per-

- -
sonnes de noble et discret Jacques Quanette, doyen de
ladite esglise, discretz maistres Franqzoys Buffet, Richart
hesnay, Mathurin Bourdin, Me Pierre Lamé, chantre
Je ladite esglise, M0 Denys Davenel, M e Jehan Mairesse
et maistre Geoffroi Jobin, tous chanoynes en icelle
esglise, demeurants au Mans, d'une part; et honneste
homme sire Thibault Dercuix, marchand orphevre,
demeurant en ladite ville, d'aultre part; soubz mectant
dune part et d'autre, scavoir lesdits de Sainct-
Pierre, comparans comme dessus les biens et choses
dudit chappistre, présens et advenir, et ledit Dereulx,
uy, ses bers, et ayans cause, confessent avoir faict,
conclud et accordi ce qu'ensuyt; c'est assavoir que
ledit Dereuix a promis et s'est obligé refaire et racous-
trer la chasse de madame saincte Escolasse, bven et
deuement de toutes choses et faczons ainsi qu'enssuyt.
Premier, refaire un (les huyct pilliers pesant ung marc,
une once; item un des huyct aornemcnts pesant troys
onces; item ung des denix fleurons de dessus, pesant
deuix onces; item une grande lame d'argent doré d'ung
des boutz, pesant quattre onces; item une enbasse
dedans le clocher de ladite chasse, etungvmaige dung
Petit Jésus tenant un- monde et une croix dessus,
dedans et six arcs boutans, le tout pesant quattre
onces ou environ; item sera tenu resoulder et redorer
par endroictz les autres sept pillicrs, sy besoing est, et
refaire quelques pièces ou il en faudra, resoulder et
redorer ung des quattre gros pilliers et refaire des
pierres aux troys aultres piliers ou besoing sera; item
sera tenu resoulder des queues d'argent aux ymaiges
et cherubins y estans, et yceulx redorer ou besoing
sera; item employer à ladicte chasse des doux et
moulleure qu'il faudra à clouer à la couverture de

- 43 -
adicte chasse, pour deuix onces d'argent ou environ;
tem sera tenu redresser, nettir et mettre en couleur et
dorer ou besoing sera, touttes les aultres pièces de la
dicte chasse qu'il resouidra et mectera au feu pour la
confection de ladicte chasse, et y faire un boys neuf
commode; item sera tenu redresser, nettir et mttre
en coulleur la basse de cuyvrc de laclicte chasse, et
pour faire ladite besongne bien et deuement, ainsy que
cv dessus est déclaré, lesdits de chappittre seront tenuz
fournir d'argent blanc audit Dereulx, aultant pesant
que ledit Dereuix y employra pour ce faire; plus sera
tenu et a promis icelluy Dereuix, faite la couverture
tout d'argent doré d'ung grand livre contenant le texte
d'évangilles , quel luy a esté baillé présentement
auquel y aura d'ung cousté, ung crucifix, ung ymaige,
Nostre Dame et ung ymaige sainct Jehan, et de l'aultre
cousté, ung ymaige sainct Pierre et ung sainet Paul en
demye bosse, et approprira ledit argent sur ung boys
qu'il fera faire propre et commode. (Suivent les conventions
pour la livraison et le paiement (lu travail,
qui se monte à la somme de 260 livres tournois.)
Faict et passé au Mans, es présence de vénérable et
discret messire... Berthelot, prebtre, et Nicollas Chouen,
orpheuvre, demeurant au Mans, tesmoings, et sont
signez avceques nous en la mynutte des présentes les-
dites partyes et tesmoings.
IMIR. PAUL R LSIOUZ, 5, R. JJI I.uct:. TOURS.

E R B A TA
Page 6, ligne lU nu lieu (le: la noiniiiiliuu, lisr; la Présentation.
Page 12, ligue 13 des notes, supprimer la virgule après
prias.
Page 1 le dernière ligne, au lien de : déployait dans le
eIujur, lise; : déployait dans le jubé du choeur.
Page 15, ligne I des notes, au lieu de aurfabris, lisez
aurifabris.
Page 16, ligne je, au lieu de : Jean Richard. lise; Jean
PieU ard.
Page 16, dernière ligne, au lieu de (1), lise; (2).
Page 27. ligne 14, au lieu de preciosissinlo que, fisc:
preciosissimoque.
Page 28, ligue 3, au lieu de : Lucas Fourniier, lise;
Lucas Fournier.
Page 31, lignes 20 et 28, au lieu 'le Giuyton, lise:
Guiton.