télécharger le numéro 191 de GR Sentiers ici - Les Sentiers de ...
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Récits<br />
Mardi 15 : Sainte-Énimie – La Fage (26 km par <strong>le</strong> <strong>GR</strong> 44 ;<br />
écourté à 13 km environ)<br />
Nous quittons Sainte-Énimie par une montée longue et rai<strong>de</strong><br />
avec quelques passages diff<strong>ici</strong><strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s rochers glissants. Au<br />
fur et à mesure <strong>de</strong> notre progression, el<strong>le</strong> nous gratifiera <strong>de</strong><br />
très bel<strong>le</strong>s vues sur Sainte-Énimie et <strong>le</strong>s gorges du Tarn. Après<br />
une heure quarante <strong>de</strong> grimpée, nous arrivons à Boisset aux<br />
bel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>meures caussenar<strong>de</strong>s rénovées. De là, nous suivons<br />
une petite route macadamisée puis un sentier plaisant pour<br />
déboucher sur une départementa<strong>le</strong>. Une grosse pluie s’est mise<br />
à tomber. Nous marchons pendant <strong>de</strong>ux kilomètres environ,<br />
plus ou moins abrités sous notre unique parapluie et en faisant<br />
du stop. Un automobiliste nous emmène au village <strong>de</strong><br />
Sauveterre. La perspective <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir marcher <strong>de</strong> longues<br />
heures, par ce temps exécrab<strong>le</strong>, sur <strong>le</strong> causse <strong>de</strong> Sauveterre<br />
sans ou peu <strong>de</strong> possibilités d’abri nous déci<strong>de</strong> à appe<strong>le</strong>r un taxi<br />
pour nous conduire jusqu’au col <strong>de</strong> Montmirat.<br />
Là, nous prenons <strong>le</strong> <strong>GR</strong> 44 qui dérou<strong>le</strong> ses balises blanc et rouge<br />
en majeure partie en forêt, sur six kilomètres environ. Le chemin<br />
est détrempé et présente quelques bosses. Mais <strong>le</strong> moral<br />
est meil<strong>le</strong>ur, car la pluie a cessé. Après <strong>le</strong> hameau <strong>de</strong> La Borie,<br />
nous montons vers La Fage (1 212 m), où nous allons loger. En<br />
chemin, nous sommes éblouis par un bord <strong>de</strong> pré b<strong>le</strong>uté par <strong>de</strong><br />
nombreuses raiponces en épi. C’est superbe ! Le mauvais balisage<br />
nous fait rater un embranchement, ô combien discret ! Et<br />
il nous faut encore un sursaut d’énergie, car la pente est rai<strong>de</strong><br />
pour déboucher sur <strong>le</strong> plateau. Notre gîte se situe à quelques<br />
pas du four banal et du clocher <strong>de</strong> tourmente. Notre hôtesse<br />
nous prépare <strong>de</strong> suite une gran<strong>de</strong> tasse <strong>de</strong> thé brûlant qui nous<br />
fait beaucoup <strong>de</strong> bien. El<strong>le</strong> est volubi<strong>le</strong> et nous entamons une<br />
conversation intéressante sur la vie dans ce coin isolé, ce qui<br />
nous fait oublier nos efforts et la pluie. Une brève éclaircie nous<br />
permet <strong>de</strong> photographier <strong>le</strong>s jolies maisons traditionnel<strong>le</strong>s<br />
céveno<strong>le</strong>s en pierre sèche. Au soir, nous passons un agréab<strong>le</strong><br />
moment à tab<strong>le</strong> en compagnie <strong>de</strong> nos hôtes. Le repas est<br />
copieux et excel<strong>le</strong>nt. L’agriculteur, bourru au premier abord,<br />
s’avérera un homme très sympathique, cultivé, connaissant<br />
bien la flore <strong>de</strong> la région et possédant un zeste d’humour. C’est<br />
sûr, nous reviendrons <strong>ici</strong> !<br />
Vieil<strong>le</strong>s maisons du causse <strong>de</strong> Sauveterre.<br />
Mercredi 16 : La Fage – Le B<strong>le</strong>ymard (23 km par <strong>le</strong> <strong>GR</strong> 44)<br />
Cette fois, c’est <strong>le</strong> brouillard qui nous attend au <strong>le</strong>ver du jour !<br />
Le « ferradou » (appareil rustique pour ferrer <strong>le</strong>s animaux), la<br />
croix et <strong>le</strong> clocher <strong>de</strong> tourmente sont enveloppés d’une brume<br />
ouateuse et mystérieuse. C’est beau. Puis nous nous élançons<br />
vers la croix <strong>de</strong>s Faux, carrefour <strong>de</strong> cinq chemins sur la drail<strong>le</strong>.<br />
Si la longue montée en forêt nous réchauffe quelque peu, <strong>le</strong><br />
brouillard nous mouil<strong>le</strong> comme la pluie ! Ce parcours boisé est<br />
émaillé <strong>de</strong> touffes <strong>de</strong> genêts f<strong>le</strong>uris et <strong>de</strong> pins. Le <strong>GR</strong> nous promène<br />
ensuite dans un paysage plus ouvert. Après <strong>le</strong> roc <strong>de</strong>s<br />
Chiens fous, <strong>le</strong> chemin est horizontal puis en <strong>de</strong>scente pour<br />
rejoindre un bois. Nous y rencontrons <strong>de</strong>ux coup<strong>le</strong>s <strong>de</strong> randonneurs,<br />
<strong>le</strong>s seuls <strong>de</strong>puis notre départ <strong>de</strong> Meyrueis. Nous pique-<br />
<strong>GR</strong> SENTIERS INFOS<br />
34<br />
La Fage : la fontaine couverte et <strong>le</strong> ferradou.<br />
niquons dans <strong>le</strong> petit hameau d’Auriac, assis sur un mur humi<strong>de</strong><br />
et sous une bruine. Où est <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il tant espéré ?<br />
Le <strong>GR</strong> se faufi<strong>le</strong> à présent dans un sous-bois où nous franchissons<br />
un ponceau sur un ru bondissant <strong>de</strong> rochers en rochers en<br />
gerbes d’écume. L’endroit est très joli et l’eau semb<strong>le</strong> d’une<br />
pureté virgina<strong>le</strong>. Puis <strong>le</strong> tracé blanc et rouge <strong>de</strong>vient un itinéraire<br />
en montagnes russes. Après Lozerette (apparemment<br />
abandonné), <strong>le</strong> chemin <strong>de</strong>vient carrossab<strong>le</strong>. Je me remets à un<br />
exercice <strong>de</strong>venu régulier : <strong>le</strong> changement <strong>de</strong> chaussettes… Au<br />
hameau <strong>de</strong> Le Mas, <strong>de</strong>s gron<strong>de</strong>ments se font entendre et <strong>le</strong>s<br />
premières gouttes <strong>de</strong> pluie ne tar<strong>de</strong>nt pas à tomber. Après<br />
Orcières, une nouvel<strong>le</strong> forte grimpée nous attend. Et voilà que<br />
l’ondée redoub<strong>le</strong> d’intensité. Nous essayons vail<strong>le</strong> que vail<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />
nous abriter sous <strong>le</strong> parapluie et nos capes. Nous sommes<br />
découragés. <strong>Les</strong> dénivelés, mais surtout la pluie et <strong>le</strong>s averses<br />
<strong>de</strong>puis plusieurs jours déjà et <strong>le</strong>s chemins détrempés nous mettent<br />
<strong>le</strong> moral dans <strong>le</strong>s talons… La longue <strong>de</strong>scente vers Le<br />
B<strong>le</strong>ymard ne nous ravit pas, car <strong>le</strong> sentier est couvert <strong>de</strong> pierres<br />
glissantes et notre état <strong>de</strong> fatigue nous oblige à une vigilance<br />
accrue. À l’entrée <strong>de</strong> la localité, un camionneur accepte gentiment<br />
<strong>de</strong> nous conduire jusqu’à l’hôtel « La Remise », situé un<br />
kilomètre plus loin. Heureusement, nous pouvons mettre nos<br />
bottines à sécher dans la chaufferie. Daniel y remarquera plusieurs<br />
paires alignées côte à côte…<br />
Jeudi 17 : Le B<strong>le</strong>ymard – Vil<strong>le</strong>fort<br />
(10 km environ par <strong>le</strong> <strong>GR</strong> 44)<br />
Le B<strong>le</strong>ymard se trouve sur <strong>le</strong> très populaire chemin <strong>de</strong><br />
Stevenson. Nous y côtoyons donc <strong>de</strong> nombreux randonneurs.<br />
Cet itinéraire historique est certainement intéressant, mais vu<br />
qu’il est très (trop ?) couru, je ne suis pas encline à <strong>le</strong> parcourir<br />
dans <strong>le</strong>s prochaines années. <strong>Les</strong> enseignes, menus, souvenirs,<br />
tout se réfère à Stevenson et son âne. Je regar<strong>de</strong> <strong>le</strong> prix <strong>de</strong> certains<br />
petits objets tels pin’s, agendas, canifs… Ils sont ahurissants<br />
! Stevenson et Mo<strong>de</strong>stine sont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong> gros appâts<br />
commerciaux… Mais, vu sous un autre ang<strong>le</strong>, ce succès permet<br />
sans doute à une région <strong>de</strong> (sur)vivre. C’est après un petitdéjeuner<br />
« buffet » copieux et très varié que nous quittons l’hôtel.<br />
Le temps est sec ce matin, mais nous décidons quand même<br />
d’écourter notre étape, car <strong>le</strong> ciel reste couvert... Une dame<br />
nous conduit, par une route en lacets, dix-sept kilomètres plus<br />
loin.<br />
Deux kilomètres <strong>de</strong> route jusqu’à La Pra<strong>de</strong>, où nous rejoignons<br />
<strong>le</strong> <strong>GR</strong> 44. Nous poursuivons notre montée jusqu’au hameau <strong>de</strong><br />
Bergognon. Descente puis remontée jusqu’à Vil<strong>le</strong>spasse. <strong>Les</strong><br />
paysages traversés sont assez ouverts. Une bonne grimpée<br />
encore jusqu’en contrebas <strong>de</strong> Valfournès, puis dégringola<strong>de</strong><br />
jusqu’au charmant hameau <strong>de</strong> l’Habitarel<strong>le</strong>. En nous éloignant<br />
par une montée progressive, je me retourne plusieurs fois pour<br />
admirer et photographier la petite localité et son église lovées<br />
dans un paysage verdoyant et légèrement vallonné. Le ciel<br />
reste couvert, mais nous bénéf<strong>ici</strong>ons <strong>de</strong> quelques timi<strong>de</strong>s percées<br />
du so<strong>le</strong>il. Le tronçon suivant nous entraîne dans une zone