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monde arabe contemporain

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La steppe de la Palmvrène sous le Mandat français:<br />

marginalisation économique, redéploiement des activités entre Alep et le Nord-Est<br />

fera la jonction en 1929 avec le tronçon Basra-Bagdad qui remonte du Sud. Les voies ferroviaires<br />

dessinaient ainsi le Croissant fertile et contournaient la steppe (cf. carte 2).<br />

La gloire du chemin de fer dans la Syrie mandataire est éphémère. Relancées en 1920,<br />

les compagnies syriennes seront déficitaires à partir de 1931. Elles perdent leurs clients<br />

et doivent baisser leurs tarifs. Le chemin de fer qui supplantait la caravane est lui-même<br />

bientôt concurrencé, en Syrie, pour le transit local des voyageurs, et pour la liaison avec<br />

l'Irak, par l'automobile, le camion et l'autobus qui connaissent un essor fulgurant.<br />

"Le réseau ferroviaire au PO. manquait de coordination, né de conceptions étrangères<br />

et rivales, inadapté à l'économie du pays, son action demeurait très faible.<br />

C'est par l'automobile que le Proche-Orient s'est ouvert à la circulation moderne.<br />

Mais ce fut alors avec une extraordinaire rapidité, passant sans transition de<br />

l'économie médiévale à l'âge du moteur" (Weulersse 1940, p. 140).<br />

Voitures automobiles et camions font leur apparition dans le désert, pendant la première<br />

guerre mondiale, avec les armées alliées. Les militaires, fascinés par l'Antiquité et<br />

la gloire passée des cités caravanières telles que Palmyre et Doura Europos, révélées par<br />

les premiers travaux des archéologues, cherchèrent à redonner à la Syrie, grâce au<br />

transport motorisé, sa fonction de transit pour la jonction entre la Perse et la<br />

Méditerranée.<br />

La paix revenue, la motorisation fut rapidement adoptée. Tandis que les Alliés, et à leur<br />

suite les troupes françaises, aménageaient et s'efforçaient de contrôler au Nord la route<br />

de l'Euphrate qui, d'Alep en passant par Meskené, Deir-Abu-Kemal-Hit, menait vers<br />

l'Irak, une nouvelle voie plus directe, explorée par des civils à des fins commerciales,<br />

s'ouvrait au Sud à l'automobile, entre Damas et Bagdad. Cette voie reprenait la piste du<br />

Derb es Sa'i, l'ancienne piste postale ottomane qui ne pouvait jusque là être empruntée<br />

que par des courriers, à marche forcée, en raison du manque de points d'eau. Outre le<br />

fait qu'elle était plus rapide, cette route offrait l'avantage considérable dans cette<br />

période de trafic monétaire d'être beaucoup moins surveillée que celle de la vallée de<br />

l'Euphrate.<br />

Les écrits de l'époque nous redonnent le contexte de cette expédition pionnière. En<br />

1923, un groupe de 12 personnes dont 4 Anglais, auquel se joignent le consul de France<br />

à Bagdad et le Haj Mohamed al-Bassam qui avait organisé la contrebande de l'or vers<br />

l'Irak, tente, à deux voitures, avec le concours d'un guide bédouin, la traversée du<br />

désert Bagdad-Damas en ligne droite 9 • "Cette première traversée directe accomplie en 21<br />

heures de marche effective, inaugurait la véritable liaison Syrie-Irak, le 3 mars 1923" (H.C.,<br />

283).<br />

9 "A cette époque, la livre turque or avait plus de valeur en Irak qu'en Syrie. D'ingénieux spéCl/lateurs irako-syriens<br />

projetèrent d'envoyer à Bagdad de l'or en grande quantité. Mais il leur fallait une voie moins longue et moins surveillée<br />

que la vallée de l'Euphrate, au terrain d'ailleurs difficile et parfois impraticable en hiver. Ils envoyèrent donc<br />

un premier convoi de 2 autos qui, parties de Damas avec des gllides du désert, rejoignirent Ramadi après avoir<br />

emprunté une partie de l'ancienne piste postale ottomane Damas-Bagdad, que des coumers rapides, montés à<br />

chameau, parcouraient du temps des Turcs en une douzaine de jours. Le consul de France à Bagdad, ayant eu connaissance<br />

de la présence de ces gllides expérimentés, décida de tenter avec eux la traversée du désert en ligne droite de<br />

Bagdad à Damas. ( .. .) Un mois après, le Consul d'Angleterre à Damas et l'Officier de liaison britannique auprès du<br />

haut-colllmissaire refirent ce trajet et fournirent des renseignements de détail sur la piste parcourue. C'est à l'issue de<br />

ce voyage que la "Nairn Transport CampaI/y" décida de fonder lill service réglilier de transport Caiffa-Bagdad par<br />

Damas. Le Haut commissaire amena par les avantages qu'il lui concéda, celle compagnie qui assure aussi le service<br />

postal entre la Syrie et l'Irak, à passer par Beyrouth." H.C., 283.

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