iniiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ lUiiiiiiimiMiiiuiiiiiiiiu'miiiiiiiiiiiÏHii i liiiinifrMfMtnii 10- liiiin IHWHHI iiiMiiii|iiiiiiiiiiiuiMiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiinii mm LE <strong>31</strong> MAI 1925 111111111' JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR... Ce qu'on entend par locataires de bonne foi ? O N entend par locataires de bonne foi, ceux qui se conforment aux prescriptions légales fixées par les articles 9 et 10 de la loi du <strong>31</strong> mars 1922. C'est ainsi que se trouvent exclus de la loi votée le 24 avril dernier par les Chambres, et ayant pour but d'empêcher les expulsions des locataires et occupants de bonne foi jusqu'au ! 01 janvier 1926, les locataires tapageurs ou batailleurs, les mauvais voisins qui troublent les co-locataires ou sont un sujet de scandale pour l'immeuble, et enfin ceux qui ne paient pas régulièrement leur loyer ou ne veulent pas accepter les augmentations permises par la loi. *- A A Ce qu'est le pain de gruau ? L ORSQUE le froment est écrasé entre des meules peu serrées, une partie du grain se réduit en farine, tandis que l'autre n'est broyée qu'imparfaitement et forme des . granules arrondis plus ou moins fins. Ces derniers sont constitués par la portion qui avoisine l'embryon et qui est la plus dure, la plus riche en gluten et par conséquent la plus nourrissante du froment. Ces granules, séparés du reste de la farine, constituent le gruau de froment. Tantôt on le vend dans cet état sous le nom de semoule, tantôt on le soumet à une mouture plus complète entre des meules plus rapprochées, et l'on obtient ainsi une fleur de farine, avec laquelle se font les petits pains de luxe qu'on appelle pains de gruau. Comment est stérilisée l'eau potable des villes ? L ORSQUE l'eau est puisée dans une rivière, il est de toute nécessité qu'elle subisse plusieurs traitements avant d'être potable, ce qui, entre parenthèses, ne veut pas dire que cette eau doit être complètement purifiée. Une partie de l'eau qui alimente Paris est puisée dans la Seine ou dans la Marne par de puissantes^ pompes qui, après avoir aspiré le liquide, le refoulent dans des filtres où elle deviendra propre à la consommation. Ces filtres sont constitués d'abord par des bassins en ciment armé, chargés de sable, reposant sur des dalles poreuses. Au fur et à mesure que le sable se charge d'impuretés, sa surface est nettoyée automatiquement. Au sortir de ces bassins, l'eau est très claire, <strong>mai</strong>s cependant pas encore potable. Elle est alors dirigée sur les filtres proprement dits, qui sont encore des filtres à sable, <strong>mai</strong>s où le passage de l'eau est très lent. Au sortir de ces bassins, l'eau subit la " javellisation ", procédé de stérilisation accepté par les pouvoirs publics, qui détruit instantanément tous les germes nocifs que l'eau pourrait encore contenir. D'ailleurs, ce procédé n'enlève en rien à l'eau ses qualités, car la dose d'eau de Javel est très faible, environ une goutte par hectolitre d'eau. L'eau est alors prise dans des conduites où elle se trouve complètement à l'abri des poussières. De puissantes pompes l'envoient dans les réservoirs" situés sur des points élevés, pour obtenir les pressions nécessaires à la montée de l'eau à tous les étages des immeubles. Donc, depuis le moment où l'eau sort des filtres jusqu'au moment où elle s'écoule au robinet de l'évier, rien n'a pu venir la souiller, puisqu'elle a été constamment enfermée dans la tuyauterie. Sous quelle (orme se présente le mercure à l'état naturel, et où on le trouve ? L E mercure existe à l'état naturel dans plusieurs minerais. Le plus important est le cinabre, ou sulfure de mercure, qui se trouve, en masses d'un rouge vif, à Idria (Autriche), Almaden (Espagne), New-Almaden (Californie). On le découvre aussi en gouttelettes dans les gisements de cinabre. On connaît d'autres minerais, tels que le siermannite (séléniure de mercure), la coloradcïle (tellurure de mercure), la métacinadarite (sulfure noire de mercure), le calomel (chlorure de mercure), etc. C'est du sulfure de mercure, le cinabre, que l'on retire le mercure. Pour cela il suffit de griller ce sulfure. Le soufre brûle et le mercure se dépose, impur cependant. Pour le purifier, on le distille dans le vide pour éviter qu'il s'oxyde en présence de l'oxys,;ne de l'air, réaction facile à la température d'éLullition du mercure qui est de 356°,8 et qu» produit de l'oxyde rouge de mercure.
ii-i»"' LE <strong>31</strong> MAI 1925 iiiiiiiiiiiiimin iiiiiiiuiiiiiiiiiihiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiHii 11 iiiiiiiiiiiiiiiHimiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiHiiiiiiiiiiirtv^iniiiiiii TKB DIMANCHE-ILLUSTRÉ PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU AUGUSTE RODIN E grand sculpteur français qui a un nom L immortel et pas'de prénom dans la gloire : Rodin, commença par être un très humble enfant de Paris, un enfant du quartier Mouffetard, où il naquit le 14 novembre 1840. Après avoir fréquenté l'école communale il fut mis en pension à Beauvais, de onze à quatorze ans, et revint à Paris^où il entra à l'Ecole nationale de Dessin. C'est là qu'il apprit à modeler et entendit parler du grand sculpteur animalier Barye, qui enseignait le dessin, une fois par se<strong>mai</strong>ne, au Muséum d'Histoire naturelle. Rodin suivit ce cours, profita des leçons du maître, surtout' en ce qui a trait aux connaissances anatomiques, et, à dix-sept ans, entra comme aide chez un sculpteur ornemaniste, travaillant à la restauration de Notre-Dame sous la direction de Viollet-le-Duc. II passa de là dans un autre atelier, puis chez le sculpteur Carrier-Belleuse, abandonnant les merveilles de l'art gothique pour les élégances modernes. Après la guerre de 1870, il suivit Carrier- Belleuse à Bruxelles et le quitta pour travailler, en collaboration avec un ami, à la décoration de nouveaux édifices, notamment le palais de la Bourse. C'est à la fin de son séjour en Belgique qu'il modela sa première œuvre, l'Age d'airain, qui fit sensation à Paris, au Salon de 1877, et lui valut l'accusation à la fois la plus flatteuse et la plus absurde : le jury et la critique l'accusèrent ou le soupçonnèrent d'avoir eu recours au moulage d'après nature, pour atteindre la perfection qui est vérité. La légende ne laissa pas de gêner l'admiration. Le plâtre fut cependant acquis par l'État, qui commanda le bronze. Au Salon de 1882, Rodin exposa son Saint Jean prêchant dans le désert, bronze accompagné du plâtre ; Adam ou la Création de l'Homme. Sa gloire date de cette époque. L'Etat lui demanda d'exécuter sa Porte de l'Enfer, grande conception dantesque, à laquelle il travailla pendant quinze années, et qui lui inspira toute AUGUSTE -RODIN une partie admirable de son œuvre. Il exécuta, après 1882, Eve ou la Création de la Femme, le Baiser ; des statues : Victor Hugo, Balzac; des groupes : Ugolin et ses Fils; au total, une œuvre considérable, qui, réunie à l'Exposition de 1900, permit de voir une puissance créatrice sans exemple dans l'histoire de la sculpture depuis Michel-Ange. Ayant atteint sa perfection, il cessa, après 1900, de créer des ensembles, pour ne plus donner que des œuvres volontairement inachevées, faisant sortir l'idée de la matière, la dégageant du bloc, en artiste qui vénère la vie. En 1916, il fit don à l'État de toutes ses œuvres personnelles, de toutes ses collections de sculpture antique et œuvres d'art diverses, et c'est ainsi que fut constitué le musée qui porte son nom et qui a pour cadre l'hôtel Biron, où il travaillait. Rodin mourut l'année suivante, le 17 novembre 1917, à l'âge de soixantedix-sept ans, dans sa villa de Meudon. L jfe A jfe LES ANABAPTISTES ES anabaptistes, qui eurent pour chef Nicolas Stork, disciple de Luther, étaient ainsi nommés parce qu'ils rejetaient le baptême des enfants, en limitant ce sacrement aux adultes. C'était une des sectes les RIUS fameuses issues du protestantisme. C'est vers 1520 que Nicolas Stork réclama, outre l'indépendance absolue en matière religieuse, l'établissement des principes de l'Évangile sur la terre, c'est-à-dire la destruction de la féodalité et l'organisation de. la société basée sur l'égalité civile et politique. La Souabe fut le pays d'origine des anabaptistes, d'où ils se répandirent bientôt jusqu'en Westphalie, malgré supplices et persécutions. En J534, leur chef était Jean de Leyde, qui périt dans les supplices avec la plupart de ses partisans, après que l'évêque, qui avait été chassé par eux de Munster, eut repris la ville. De Westphalie, cette religion, pourtant, s'infiltra en Hollande, en Suisse, également combattue par catholiques et luthériens. Son esprit s'altfra peu à peu, et, aujourd'hui, c'est surtout en Angleterre et aux États-Unis qu'on retrouve des sectes de baptistes, qui ne se distinguent de la religion réformée que par quelques pratiques particulières. U N des plus grands et des plus audacieux de ces conquistadors aventuriers et colons, comme l'Espagne sut en four- nir à l'époque de la Renaissance. Fernand Cortez naquit à Medellin, dans l'Estramadure, en 1485. Dès l'âge de dix-neuf ans, il quittait l'Espagne, pour rejoindre, à Saint- Domingue-d'Hispaniola, un de ses parents, Nicolas d'Ovando. Sept ans plus tard, en 1511, le voici à Cuba, aux côtés de Diégo Vélasquez de Léon, contre lequel il sera, dans quelques années, en rivalité déclarée. Mais Vélasquez a dû reconnaître dans le jeune Fernand Cortez des qualités exceptionnelles, car c'est à lui qu'il donne le commande- FERNAND CORTEZ ment de l'expédition chargée de conquérir le Mexique. FERNAND CORTEZ Cortez quitte Cuba, en 1519, avec onze bâtiments et débarque àSaint-Jeand'UIoa, d'où il gagne Mexico. Montézuma, chef des Aztèques, le reçoit cordialement et, avec beaucoup de diplomatie, est amené à se reconnaître le vassal-et le tributaire de l'empereur Charles-Quint. Mais cette entente ne devait guère durer. Cortez commit une faute lourde en s'attaquant aux croyances religieuses des Aztèques, qu'il me- C ET effroyable soudard, qui, en 1815, rêvait de faire sauter Paris pour venger la Prusse des victoires de Napoléon, n'était cependant pas entré de bon gré dans l'armée prussienne. Ce n'est qu'à l'âge de vingt-huit ans — il était né en 1742 — 1 qu'il avait été incorporé de force dans les troupes de Frédéric II, ayant été fait prisonnier parmi les Suédois, chez lesquels il s'était engagé fort jeune. Mais Gebhard-Lebrecht de Blûcher était de ceux qui font la guerre pour la guerre. Aussi suivit-il avec toute son énergie et sa bravoure, qui étaient grandes, le roi de Prusse au cours de la guerre de Sept ans. En 1770, comme capitaine, on le trouve en lutte contre la Pologne. Il devient colonel et, à partir de 1793, participe à toutes les campagnes contre la France. A Auerstaedt, il est obligé de s'enfuir à la tête de ses troupes et, vivement poursuivi par nous, il ne peut s'arrêter qu'à Lûbeck. - Il ne pardonnera ja<strong>mai</strong>s cette capitulation à ses vainqueurs. Bien qu'âgé de soixante et onze ans, en 1813 il accepte le commandement de C * * * BLUCHER naça en leurs temples. Alors seulement la race aztèque se solidarisa contre l'envahisseur. Cependant Vélasquez, demeuré à Cuba, ne manquait pas de surveiller les agissements de son lieutenant vainqueur. Il l'accusa bientôt de vouloir se tailler un royaume dans les pays conquis. Il n'hésita point à envoyer contre lui une expédition, sous les ordres de Nervaez. Cortez quitta Mexico et vint à la rencontre de cet adversaire inattendu, qu'il battit complètement à Zampoalla. Mais, durant ce temps, les Aztèques révoltés assiégeaient les troupes qu'il avait laissées dans Mexico. Il dut évacuer cette ville le 1 er juillet 1520. La conquête était ajournée. Il fallait la recom- mencer. C'est ce qu'il fit en 1521, anéantissant la puissance aztèque. Ce n'est qu'en 1530 qu'il retourna au Mexique pour organiser sa conquête, non sans beaucoup d habileté. Le dédain que lui témoignait Charles-Quint porta de rudes coups au cœur de cet homme loyal. Après avoir pris part, en 1541, à l'expédition d'Alger, il mourut, définitivement méconnu et retiré de la vie publique, en 1547, à Casilleja de la Cuenta, près de Séville. Écrivain érudit, il a laissé des mémoires. l'armée prussienne contre la Grande Armée de Napoléon, poursuivie par la meute de ses ennemis. Blûcher, enflammé de haine et de violence, sera l'âme militaire de la coalition. Ayant sous ses ordres 120.000 hommes, il bat Ney, Marmont et Bertrand près de Dresde, il marche sur Leipzig, puis il entre en France. Après avoir pris Nancy, il s'avance en Champagne, se fait battre à Champaubert et à Montmirail, <strong>mai</strong>s, grâce à la supériorité de ses forces, empêche les Français de le détruire à Laon et peut faire sa jonction avec ses alliés à Arcis- sur-Aube. Le <strong>31</strong> mars, il entre BLÛCHER à Paris, où le roi de Prusse, qui l'a nommé feld-maréchal au cours de la campagne, le fait prince de Wahlstadd. En 1815, Blûcher est de nouveau nommé commandant en chef des troupes prussiennes. Défait à Ligny, où ce vieillard se battit à un certain moment comme une recrue, il est séparé des Anglais ; <strong>mai</strong>s, contrairement à Grouchy, il court au canon de Waterloo, faisant preuve d'une admirable ténacité, et décide du sort de la bataille. Blûcher mourut en 1819. * * * LA MANUFACTURE DE SÈVRES E n'est point à Sèvres que furent fabriqués les premiers produits de cette célèbre porcelaine universellement connue depuis le XVIII E siècle. Elle est, d'ailleurs, le résultat de multiples essais, effectués en divers lieux. D'abord, en 1695, un membre de l'Académie des Sciences, nommé Morin, installa à Saint- Cloud un atelier d'où sortirent des pièces imitant le Chine, d'une pâte blanc laiteux, trop épaisse. La marque en était un soleil, ce qui ne pouvait déplaire à Louis XIV, et en 1702 la fabrique recevait un privilège royal. Vingt ans après, deux ouvriers de Saint-Cloud, les frères Dubois, allèrent s'installer à Chantilly, où, sous la protection du prince de Condé, ils installèrent un nouvel établissement. Ils améliorèrent les procédés primitifs et parvinrent à une pâte déjà remarquable par sa finesse. Bientôt, le ministre des Finances,Orry.acheta les secrets de fabrication des frères Dubois. D'autre part, les ateliers furent transférés à Vincennes, où Caillât apporta les procédés de la composition des couleurs, et le frère Hippolyte ceux de la dorure. La manufacture fut placée sous la direction d'un certain Boileau. Dès lors, apparaissent d'admirables porcelaines UN COIN DE L'ATELIER DES POTERIES à pâte tendre, qui obtinrent un succès inouï dans toute l'Europe. Il fallut augmenter les moyens de construction, et l'on construisit de vastes bâtiments à Sèvrés, où les ouvriers se transportèrent en 1756. Peu après ce transfert, le roi, qui était un des bailleurs de fonds de l'affaire de Vincennes, achetait toutes les actions. Un arrêt du Conseil royal du 17 janvier 1760 établissait les statuts de la manufacture de Sèvres, qui, depuis, ne cessa d'appartenir à l'Etat. L'année suivante, Sèvres acquérait le secret de la fabrication de la porcelaine^ pâte dure, et, peu après, l'on découvrait en France la matière première nécessaire à cette fabrication : le kaolin. Concurremment, on put donc produire de la porcelaine à pâte dure et de la porcelaine à pâte tendre. Conservée par la Révolution, la manufacture fut dirigée, de 1800àl847,parBrongniard, qui introduisit quelques améliorations, <strong>mai</strong>s qui abandonna les formes gracieuses des porcelaines de Sèvres pour ces formes académiques et les décors séyères, infiniment moins appréciés. En 1876, fut inaugurée l'usine nouvelle, celle que l'on voit aujourd'hui. C VAUVENARGUES ONNU comme écrivain et moraliste, Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues, chercha sa voie dans diverses carrièrés, sans que la fortune le favorisât ja<strong>mai</strong>s. Né en 1715, il avait pour père le premier consul d'Aix, de bonne noblesse, néanmoins peu argenté. II reçut une médiocre instruction, <strong>mai</strong>s' put, à dix-huit ans, entrer dans l'armée comme sous-lieutenant. De santé médiocre, <strong>mai</strong>s énergique, il fit campagne en Italie ; puis, après avoir mené la vie de garnison de 1736 à 1741, partit pour la campagne de Bohême, où il eut les pieds gelés. Sa carrière militaire était terminée. Elle ne lui avait pas été inutile, car ses loisirs nombreux, il avait pu les consacrer à l'étude des lettres. Il avait même, chaque jour, pris des notes sur les sujets les plus divers, notes dans lesquelles il devait largement puiser plus tard pour son Introduction à la connaissance de l'esprit hu<strong>mai</strong>n. Ayant quitté l'armée, il ne songea pas, cependant, tout d'abord à devenir homme de lettres : il voulut entrer dans la diplomatie. De nombreuses démarches lui valurent des promesses, qui auraient peutêtre été réalisées si, lors d'un séjour à Aix, dans sa famille, il n'avait été atteint de petite vérole. Il en fut défiguré et rendu presque aveugle. Dès lors, quoique sans fortune, il chercha une consolation dans la méditation et la littérature. 1 II ne publia qu'un volume au cours de sa vie — et qui n'eut qu'un médiocre succès, si ce n'est auprès des philosophes, et notamment de ses amis : Voltaire, Mirabeau, Marmontel — l'Introduction à la connaissance de l'esprit hu<strong>mai</strong>n, suivie de Réflexions et de Maximes. C'est une œuvre d'un esprit sobre et pur. Contrairement à La Rochefoucauld, Vauvenargues cherche dans l'homme les sentiments nobles et les passions généreuses : " Aimez les passions nobles",dit-il. Vertueux lui-même, il n'affecte pas une vertu austère, car c'est aussi un sen- timental, auquel Rousseau n'a pas été indifférent et, comme tous les écrivains de son siècle, il ne se contenta pas d'apprécier la psychologie hu<strong>mai</strong>ne, il chercha à en tiror des règles de morale sociale. Vauvenargues mourut en 1747. V VAUVENARGUES LES DOUZE TRAVAUX D'HERCULE OICI, dans leur ordre, les douze travaux fameux que la légende impute à Hercule : 1° Le plus fameux héros de la mythologie grecque pénètre dans l'antre du lion de Némée, l'étrangle et rapporte sa dépouille ; 2° il tue l'hydre de Lerne, qui ravageait le Péloponèse, et ses flèches, trempées dans le sang du monstre, eurent, dès lors, la propriété de faire des blessures incurables ; 3° il prend à la course la biche Cérynitide, après une année de poursuite ; 4° il s'empare du sanglier d'Erymanthe et l'amène vivant à Mycènes ; 5° il nettoie en un jour les immenses étables ou écuries d'Augias, roi des Eléens, en détournant le cours de l'Alphée et du Pénée ; 6° il tue à coups de flèches les oiseaux du lac Stymphale, qui attaquaient les hommes et les animaux ; 7° il dompte un taureau furieux qui désolait la Crète ; 8° il s empare des chevaux de Diomède, roi des Bistoniens, qui les nourrissait de chair hu<strong>mai</strong>ne, et leur fait dévorer leur maître ; 9° il tue, dans un combat, Hippolyte, reine des Amazones, et lui ravit son bouclier ; 10° il enlève les bœufs de Géryon, roi d'Ibérie, qui étaient gardés par des monstres, traverse le détroit de Gadès et plante deux colonnes sur les deux montagnes opposées, de chaque côté du détroit ; 11 0 il s'empare des pommes d'or du jardin des Hespérides .au pied de l'Atlas, après avoir tué le dragon à cent têtes qui les gardait ; 12° enfin, il descend aux enfers, délivre Thésée, enchaîne Cerbère et le conduit à Eurysthée, roi de Mycènes et de Tyrinthe, son frère, qui lui avait imposé ces douze travaux dam l'espoir de se débarrasser de ce héros. Hercule avait été condamné à ces rudes entreprises pour expier le meurtre de sa femme Mégaiie et des enfants qu'il avait eus d'elle, nciurtre qu'il (yait commis dans ,un accès A* folie.