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Â2 H I S T O I R E
oiseau rare, étranger, peu connu, que l'on
ne vo} r oit qu'à son passage, et dont on igno-
roit la véritable patrie. M. Linnaeus est le
seul qui nous apprenne qu'il habite la La-
ponie et la Suisse (1), mais il ne nous dit
rien de ce qu'il y fait, de ses amours, de son
nid , de sa ponte , de sa nourriture, de ses
voyages , etc. Aldrovande , qui a parlé le
premier des merles couleur de rose, dit seu­
lement qu'ils paroissent quelquefois dans les
campagnes des environs de Bologne , où
ils sont connus des oiseleurs sous le nom
cl"étourneaux de mer ; qu'ils se posent sur les
tas de fumier (2); qu'ils prennent beaucoup
de graisse, et que leur chair est un bon
manger; on en a vu deux en Angleterre que
M. Edwards suppose y avoir été portés par
quelque coup de vent (5) : nous en avons
observé plusieurs en Bourgogne, lesquels
avoient été pris dans le tems du passage, et
il est probable qu'ils poussent leurs excursions
jusqu'en Espagne, s'il est vrai, comme
(1) Syst. nat. edit. 10, pag. 170.
(2) Ornith. tom. II, pag. (h.G et 627.
(5) Voyez son Ilist. des oiseaux , première partie.
pi. xx , el les additions , quatrième partie ; pag. 222.