21437 ACN Info nursing.indd - Association belge des praticiens de l ...

BELGIQUE - BELGIË
P.P.
1090 BRUXELLES 9
BC 6527
SOMMAIRE
Introduction 3
État des lieux 4
Sur quelles bases
réformer la formation ? 7
Différenciation de
fonction 10
Profil de compétences 13
Structure
d'enseignement 14
Niveau universitaire :
pourquoi ? 16
Compétences
actuellement attendues 19
Position du monde
infirmier francophone 23
Les articles non signés sont de la rédaction
Ed. responsable : F. Duchateau
Av. Hippocrate 91 • 1200 Bruxelles
Tel 02 762 56 18 • Fax 02 772 52 19
www.infirmieres.be
DÉCEMBRE
2 0 1 1
Hors Série
info
nursing
Édition spéciale
La formation en soins infirmiers :
nos propositions

Institut d’Enseignement Supérieur Parnasse-Deux Alice
Bachelier en soins infirmiers
(3 ans)
Accompagnement
personnalisé
Pratiques pédagogiques
innovantes
Echanges internationaux
Accès aux spécialisations
Formation continue
Interdisciplinarité
Groeselenberg 57 - 1180 Bruxelles
02/379 28 60
www.parnasse-deuxalice.edu

www.parnasse deuxalice.edu
introduction
L’association Belge des praticiens de l’art
infi rmier, acn-asbl a depuis toujours été
soucieuse de la qualité de la formation en
soins infi rmiers.
Régulièrement, depuis quelques années, de
nombreuses discussions et prises de position
paraissent.
L’acn a voulu avoir à ce propos une réfl exion
de fond et a mis en place un groupe de travail
composé d'enseignants et de praticiens pour
préparer sa prise de position.
Nous vous présentons, dans cette édition
spéciale de l’Info-Nursing, le résultat de cette
réfl exion et la position fi nalement adoptée
par notre association.
Nous espérons qu’elle provoquera le débat, la
réfl exion, aussi bien auprès des enseignants,
des prestataires de soins mais aussi auprès
des décideurs politiques et que des décisions
allant vers une amélioration de la formation
en soins infi rmiers se prendront.
Le Conseil d'Administration de l’acn
3
INTRO

Formation en soins infirmiers :
une réforme nécessaire
Note de synthèse
Version finale adoptée par le Conseil d'Administration le 12 décembre 2011
État des lieux
Depuis +/- 40 ans le principe d'un titre
unique pour exercer comme infi rmier est sur
la table des revendications…
Épinglons les événements les plus récents
liés à ce débat et auxquels notre association
a participé :
- Depuis 1996, le Conseil National de l'Art
Infi rmier (CNAI) maintient son avis visant
l’organisation de la formation d’infi rmière,
en 3 ans ETP dans l’Enseignement Supérieur
ou équivalent dans l’Enseignement de
Promotion Sociale, et la transformation
de la fi nalité infi rmière du 4ème degré de
l’Enseignement Secondaire Professionnel
pour former une aide qualifi ée de
l’infi rmière.
- Cet avis est largement repris par les Tables
Rondes organisées par le ministre COLLA
en 1997.
- Ainsi que par les «Dialogues de la santé»
du ministre DEMOTTE EN 2003.
Jusqu'à ce jour nos revendications 1 ont été
les suivantes :
- Un seul titre obtenu par des études
de niveau supérieur après 12 années
d’enseignement général,
- Une évaluation de la formation initiale
telle qu'elle est organisée depuis 1995,
- Un meilleur encadrement des stagiaires
dans les lieux de stage,
- Une formation continue accessible,
obligatoire et correctement fi nancée.
En 2008, le plan d’attractivité de la ministre
ONKELINX 2 dans son axe 2 consacré à la
qualifi cation proposait les projets d’actions
suivantes:
1 www.infi rmieres.be
2 Onkelinx L., Attractivité de la profession infi rmière, plan pluriannuel
4
- Revoir le profi l des compétences exigées
pour porter le titre d’infi rmier,
- Étudier l’opportunité d’une fonction
intermédiaire entre l’infi rmier et l’aidesoignant,
- Analyser les transferts de compétences et
délégations possibles entre professionnels,
en termes d’impacts pour les professionnels
concernés et pour les patients, d’impacts
fi nanciers et d’impacts organisationnels (y
compris sur l’enseignement).
Dans les deux cas, les arguments avancés
sont :
- Des formations infi rmières de niveaux
différents conduisant à des fonctions
semblables sur le terrain professionnel
provoquent la confusion et une
déqualifi cation dans la perception des
partenaires et du public. Cela rend la
profession peu attractive et donc ne permet
pas de corriger la pénurie existante. Les
différences d’accès aux spécialisations ne
démarquent que partiellement les uns et
les autres dans l’exercice de leur profession,
- Le recrutement de professionnels infi rmiers
semble plus aisé là où la formation est
de niveau supérieur et de préférence
universitaire,
- Les études internationales relatives aux
soins infi rmiers indiquent qu’un niveau
de qualifi cation élevé est corrélé avec
des taux moindres d’événements adverses
graves (accidents, complications, voire
décès),
- Les constats des directions des institutions
de soins, confrontées à des personnes
qui ne disposent pas des connaissances
requises pour assumer la complexité
des prises en charge (et pas seulement
des actes techniques), indiquent que

les compétences de base de l’infi rmier
doivent être réévaluées; le nombre élevé
d’étudiants qui, au terme de leur formation
de bachelier en soins infi rmiers, entament
une spécialisation avant de s’engager dans
la vie professionnelle, en exprimant leur
perception d’être insuffi samment formés
pour entamer leur vie professionnelle,
confortent ces observations.
- Les activités pouvant être confi ées
aux aides-soignants sont limitées et
ne permettent pas aux infi rmiers de se
concentrer sur des activités qui relèvent
de leur qualifi cation. Il faut donc se
demander si une fonction intermédiaire est
nécessaire,
- Il est de plus en plus fréquent de voir
confi er ou d’envisager confi er aux
infi rmiers des prises en charge complexes
de patients, chroniques principalement.
Les patients diabétiques illustrent ce
transfert de responsabilités,
- La formation continue est indispensable
pour assurer l’adéquation entre
les compétences et l’évolution des
connaissances et des besoins des patients.
En juin 2009, le Conseil National des
Établissements Hospitaliers (CNEH) dans son
«avis relatif à la problématique infi rmière
dans les institutions de soins» 3 insiste :
la formation en soins infi rmiers doit tenir
compte des éléments suivants :
- Les compétences à acquérir doivent
être basées sur les besoins en soins des
patients et viser un niveau suffi samment
élevé de manière à pouvoir faire face à la
complexité des soins,
- La formation doit être pensée dans le
respect des règles européennes,
- Elle doit se faire selon un système
modulaire, des passerelles doivent être
établies,
- Le master en soins infi rmiers doit être
orienté vers la clinique et le management
de manière à permettre un développement
professionnel soit horizontal (clinique)
soit hiérarchique (management),
- Les établissements d’enseignement doivent
rester en contact étroit avec le terrain :
- Les chargés de cours doivent continuer à
faire de la clinique,
- Ils doivent inviter des orateurs
issus de la pratique,
- Les étudiants doivent être accueillis
et accompagnés en stages,
- L’encadrement doit y être suffi sant,
- L’organisation doit être plus réaliste
(horaire, attribution des patients,
transmissions, tour de salle…).
Mise en demeure par l'Europe…
La première mise en demeure date du 29
janvier 2009. L'état fédéral belge, dans
sa réponse, dit respecter la directive
européenne. Il met en avant que, dans
notre pays, l'enseignement relève des
communautés. Ce sont donc elles qui
déclinent en toute indépendance les
directives en pratique dans l'enseignement.
Pour la deuxième fois, fi n 2009, la Belgique
est mise en demeure par l’Europe pour
infraction à la directive sur la formation
infi rmière. La raison est qu’elle ne respecte
pas certains points de la directive 2005/36/
CE :
"La formation d'infi rmier responsable de soins
généraux comprend au moins trois années
d'études, soit 4 600 heures d'enseignement
théorique et clinique, la durée de
l'enseignement théorique représentant au
moins un tiers et celle de l'enseignement
clinique au moins la moitié de la durée
minimale de la formation".
3 SPF Santé Publique, Conseil National des Établissement Hospitaliers, Avis relatif à la problématique infi rmière dans les établissements
de soins, juin 2009
5
MISE EN DEMEURE EUROPÉENNE

Le 21 juin 2011 nous apprenions de façon
tout-à-fait fortuite que cette mise en
demeure était classée (sans suite) par la CE.
Les réactions à cette deuxième mise en
demeure…
- Réactions législatives
Un décret de la communauté française daté
du 31/12/2010 et portant sur diverses
mesures dans l’enseignement supérieur
stipule :
«Pour les études visées par la Directive
2005/36/CE du Parlement européen et
du Conseil du 7 septembre 2005 relative
à la reconnaissance des qualifi cations
professionnelles concernant les activités de
l'infi rmier responsable des soins généraux,
chaque établissement d'enseignement offre
un programme de formation qui contient
au moins 4 600 heures réparties sur trois
années d'études au minimum. Le respect de
cette obligation par l'étudiant est constaté
par le jury d'examens lorsqu'il décide de son
admission dans l'année d'études supérieure
ou la collation d'un des grades visés par la
directive.»
- Réaction de l’acn
Ce point est mis à l’OJ de l’Assemblée
Générale de l’acn du 7 février 2011 qui
conclut à l’impossibilité d’organiser 4 600
heures de formation en 3 ans et qu’il serait
«obligatoire» de passer à 4 ans (ou 5 ans ?).
• Comment ?
• Pour aboutir à quelles compétences ?
• Pour répondre à quels besoins ?
• Comment amener cette proposition aux
décideurs politiques ?
• …
Un groupe de travail est mis en place.
Son objectif est : «Faire une proposition
intégrée de l’enseignement supérieur en
6
soins infi rmier avec possibilité de progression
professionnelle». C’est son travail que nous
vous présentons dans ce document.
- Entre-temps,
Le 6 avril 2011, un colloque intitulé «L’art
infi rmier vers un titre unique en Communauté
française» est organisé conjointement par
des parlementaires MR au Parlement de la
Communauté française et la FNIB.
Ce colloque est suivi :
• Le 13 avril 2011, d’une «proposition
de résolution relative à la clarifi cation
des fi lières menant au diplôme en
soins infi rmiers» déposée par Monsieur
Jacques BROTCHI et mesdames Françoise
BERTIAUX et Sybille de COSTER-
BAUCHAU, parlementaires MR.
• D’un communiqué de presse de la
FNIB intitulé «Vers un titre unique en
Communauté Française…»
Le contenu de ces deux réactions peut se
résumer comme suit : (repris de C. DURY 4 )
• un titre unique en 4 ans : dans le niveau
d'enseignement supérieur en Haute
École avec un bachelier de transition
(3 ans) et une année de master (1
an) en "sciences" infi rmières (terme à
défi nir...),
• le master 1 propose des heures de
libertés pédagogiques à l'intérieur
desquelles se trouvent les formations
qui donnent accès aux qualifi cations
particulières,
• les spécialisations qui donnent accès
aux titres professionnels particuliers et
la formation cadre de santé constituent
le master 2,
• l'obtention du master 1 permet l'accès
direct au niveau universitaire (master et
doctorat),
• le master en sage-femme suit la même
logique: bachelier de transition et
master un ou deux ans,
• la formation de l'aide-soignante
est renforcée en deux ans, dans
l'Enseignement Professionnel Secondaire
4 Dury C., Formation en soins infi rmiers, vers un titre unique, in RencontreS n° 2- www.aines-sainteelisabeth.be/cecile_dury.html
5 SERMEUS Walter, Passer de l’infi rmière de 1957 à l’infi rmière de 2015, in InfoNursing n° 158, février 2011

Complémentaire (EPSC) du 4ème degré
et permet l'obtention du titre d'aidesoignant,
• l'aide-soignant peut rejoindre la
formation bachelier au niveau 2 via
passerelle, examen d'admission, VAE,...
- Mais…
Dans cette présentation, certaines
questions restent sans réponse.
Former les infi rmiers en 4 ans pour quoi
faire ? Ajouter quelles matières ou quelles
méthodes au programme actuel ? Pour
obtenir quelles compétences ?
Que demande le terrain professionnel ?
Quels sont les besoins de santé prioritaires
de la population en Belgique ?
Ce schéma de formation répond-t-il aux
manquements constatés sur le terrain
professionnel que ce soit l’hôpital, les MR-
MRS, le domicile… ?
Que veut-on comme infi rmiers et aidessoignants
pour y répondre ?
Dans quel contexte travailleront les
infi rmiers de demain ? Quelle différenciation
de fonctions ?
Ces questions doivent trouver réponse
en sachant que les profi ls professionnels
doivent être élaborés sur base des besoins
des patients et de la communauté et que
l’enseignement devra adapter ses formations
en fonction de ces profi ls professionnels. 5
Ces questions sont importantes. Elles
demandent absolument une réponse avant
de défi nir la structure future de la formation
infi rmière. C’est à cela que s’attelle l’acn.
La problématique de la formation
en soins infirmiers en Belgique est
sur la table depuis au moins 40 ans.
Elle figure au plan d’actions des
ministres successifs sans qu’une
solution n’ait été mise en place.
La double mise en demeure de la
Belgique par l’Europe a relancé le
débat.
Sur quelles bases faut-il
réformer la formation en
soins infi rmiers ?
Les questions auxquelles nous devons
répondre avant de dresser un modèle de la
structure de formation en soins infi rmiers
sont donc :
- Quels sont les besoins actuels et futurs du
terrain, des employeurs ?
- Quels sont les besoins en soins actuels et
futurs de la population ?
- Quel doit être le profi l de compétences de
l’infi rmier de demain ?
- Quelle sera l’organisation des soins
demain ?
Quels sont les besoins du terrain ?
Quels sont les besoins en soins de la
population ?
Le KCE, dans son introduction, concernant
la recherche sur la différenciation de
fonction 6 met en évidence la toujours plus
grande responsabilisation des travailleurs
de la santé, celle-ci étant provoquée d’une
part par une attention croissante des
gestionnaires au rapport coût-effi cacité et
d’autre part par l’intérêt croissant pour la
médecine fondée sur les preuves (EBM).
Un autre élément marquant l’évolution des
soins de santé et cité également dans l’étude
du KCE est
«l’intensifi cation des soins délivrés en
milieu hospitalier. Les patients souffrant de
problèmes de santé mineurs représentent
une part de plus en plus marginale des
patients hospitalisés. L’activité polyclinique
est en croissance constante de même que la
demande en soins adressée aux praticiens de
première ligne, en raison de la diminution
des durées de séjour hospitalières et de la
prise en charge de pathologies chroniques
6 Berckmans G, Alvarez Irusta L, Bouzegta N, Defl oor T, Peeters G, Stordeur S, et al. Différenciation de fonctions dans les soins infi rmiers :
possibilités et limites. Health Services Research (HSR).Bruxelles : Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) ; 2008. KCE reports
86B(D/2008/10.273/53)
7
RÉFORMER POUR QUOI FAIRE ?

en ambulatoires. En conséquence, les
patients pris en charge à l’hôpital sont ceux
qui souffrent de poly-pathologies ou qui
requièrent des services de haute technologie
dont l’offre est réservée au milieu hospitalier.
À l’avenir, le vieillissement de la population
accentuera encore cette demande en soins ;
de même, le développement des techniques
médicales, diagnostiques et thérapeutiques,
en réponse aux problèmes de santé plus
aigus, accroît aussi complexité et technicité ;
fi nalement, les attentes de patients de plus
en plus exigeants appellent aussi à de
nouvelles compétences de communication,
de négociation et de résolution de confl its».
Le KCE conclut de cette façon : «La
conjugaison de ces facteurs en pleine
évolution implique que les hôpitaux
n’auront plus seulement besoin de plus de
personnel, mais aussi et surtout de plus de
compétences intellectuelles, relationnelles
et organisationnelles».
Une étude suisse 7 s’intéresse à l’évolution
des soins infi rmiers à l’aune 2020. Elle
soulève la question des tâches et des rôles
que devra endosser le personnel infi rmier.
Dans une de ses thèses, elle stipule
notamment que «Les soins infi rmiers ne
devraient pas se concentrer prioritairement
sur le problème de la pénurie de personnel,
mais bien plus sur un développement
qualitatif et adapté aux futures évolutions
des professions soignantes».
De cette étude, sur les 20 thèses qui y sont
exposées nous pouvons en retenir 10 qui
devraient infl uencer les programmes de la
formation en soins infi rmiers :
- «Le nombre croissant de personnes âgées et
l’augmentation des maladies chroniques au
sein de la population ouvrent de nouveaux
domaines d’action dans le champs des
soins et de l’accompagnement des
8
patients et de leurs proches-aidants. Cela
accentue les injonctions à la collaboration
interprofessionnelle»
- «La différenciation et la spécialisation
professionnelle se poursuivent dans
le système de santé et dans les soins.
Face à cette évolution, il importe que la
nature du travail infi rmier ainsi que les
rôles professionnels des infi rmières soient
montrés au public et aux politiciens»
- «Une perméabilité maximale entre les
différentes formations peut accroître
l’attractivité de la profession, mais peut
également provoquer un allongement des
fi lières de formation»
- «Les fi lières de formation dans les hautes
écoles sont indispensables pour assurer
la prise en charge de la population à
un niveau élevé et rendre la profession
attrayante pour les jeunes dont le nombre
diminue»
- «La pratique infi rmière avancée devra
être négociée avec différents acteurs du
système de santé. Il s’agit de promouvoir
des modèles de carrière autonome pour les
soins infi rmiers, qui seront réglementés
et surveillés par des organisations
professionnelles»
- «Les contenus de formation devront être
conçus de manière fl exible, afi n de pouvoir
répondre à de nouvelles situations dans
le système de santé et les professions. La
formation comportera des bases communes
à plusieurs disciplines et favorisera la
collaboration»
- «La mise en place de la pratique infi rmière
avancée (ANP) est judicieuse dans tous les
domaines d’exercice infi rmier»
- «Il s’agit de lutter contre la technicisation
qui vide la profession infi rmière de son
sens, afi n de pouvoir assurer des soins vers
le patient»
- «Le développement des soins infi rmiers et
surtout des sciences infi rmières dépend
7 Imhof, L., Rüesch, P., Schaffert, R., Mahrer-Imhof, R., Fringer, A., Specker, C., (2010) Soins infi rmiers professionnels en Suisse : perspective
2020. Une analyse de fond (version résumée). Winterthur :ZHAW.

quantitativement et qualitativement des
capacités de formation au niveau des
hautes écoles»
- «La qualité des soins infi rmiers est
intimement liée à l’utilisation de résultats
probants. La promotion de la recherche en
soins infi rmiers, l’utilisation de résultats
de recherche et l’adaptation des structures
de processus de la pratique font partie des
tâches centrales à tous les niveaux des
directions de soins»
Cette étude constate également que, dans
les années à venir, les soins infi rmiers
doivent s’attendre à des défi s de plus en plus
importants ainsi qu’à une différenciation
et une spécialisation croissantes allant de
pair avec une augmentation de la charge de
travail.
En synthèse:
Les pathologies évoluent :
• Pathologies chroniques
• Intensifi cation des soins hospitaliers
• Vieillissement de la population
Parallèlement, les soins, en général,
évoluent :
• Soins fondés sur des preuves scientifi ques
• Augmentation des soins de première
ligne
• Augmentation des soins ambulatoires
• Technicisation et complexifi cation des
soins hospitaliers
Les soins infi rmiers, en particulier, évoluent
également :
• plus de compétences intellectuelles,
relationnelles et organisationnelles.
• compétences de communication, de
négociation et de résolution de confl its.
• mise en place de pratiques infi rmières
avancées
• maintien et reconnaissance du caring,
du "prendre soin"
• promotion et utilisation de la recherche
infi rmière
Les métiers évoluent
• travail en collaboration
interprofessionnelle
• différenciation et spécialisation
professionnelle
La gestion des soins évolue :
• attention croissante à l’effi cience
Et, en ce qui concerne la formation en soins
infi rmiers
• nécessité d’une formation de haut
niveau,
• éventuellement (ou, nécessairement) de
plus longue durée
• dont une partie du cursus est commun
avec d’autres formations
• délégation des tâches, surveillance et
encadrement.
9
Du fait d’une évolution des
pathologies (chronicité,
vieillissement) et d’une
intensification des soins
hospitaliers, les soins
de santé en général
et les soins infirmiers
en particulier doivent
également évoluer.
La formation en soins
infirmiers n’est plus en
phase avec les besoins
des populations et des
praticiens.
Elle devrait accompagner
cette évolution.
8 Berckmans G, Alvarez Irusta L, Bouzegta N, Defl oor T, Peeters G, Stordeur S, et al. Différenciation de fonctions dans les soins infi rmiers :
possibilités et limites. Health Services Research (HSR).Bruxelles : Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) ; 2008. KCE reports
86B(D/2008/10.273/53)
ÉVOLUTION DES SOINS

Quelle organisation
des soins infi rmiers
faut-il prôner ? Quelle
différenciation de
fonctions ?
Dans le cadre de la recherche de terrain du
KCE 8 , les infi rmières ont décrit les tâches
administratives et logistiques comme
une part importante de leurs activités
quotidiennes. La description de ces tâches et
leur complexité limitée sont des indications
pour aller plus loin dans la différenciation
de fonctions.
Cependant, relève le KCE, en ce qui concerne
l’organisation actuelle des soins :
- les modalités de différenciation horizontale
sont bien développées puisqu’il existe un
grand nombre de spécialisations et de
qualifi cations professionnelles,
- sur le terrain, tout praticien de l’art
infi rmier (qu’il soit hospitalier, bachelier
ou spécialisé) assume la même fonction,
exécute les mêmes tâches malgré la
différence de barèmes,
- la différenciation verticale descendante
est opérée envers les aides-soignants et
les assistants logistiques et administratifs,
- la différenciation verticale ascendante, se
fait vers les infi rmières de référence (ex :
soins de plaies, transfusions…), fonction
qui s’est développée dans beaucoup
d’hôpitaux et dans une moindre mesure,
vers les infi rmières cliniciennes (ex.
stomathérapeute).
«À côté de ces fonctions, explique le KCE, il
y aurait une discussion quant à l'opportunité
de créer la fonction de «nurse practitioner»
et celle de «physician assistant» pour parer
entre autres à la tension entre l’évolution de
la démographie médicale et la demande en
10
soins. La mission d’une «nurse practitioner»
consisterait à prodiguer des soins pour une
catégorie spécifi que de patients.
Dans sa revue de littérature, le KCE a
identifi é deux formes de différenciation :
- la différenciation de fonctions
horizontale : les tâches sont attribuées
à des professionnels infi rmiers de même
niveau de qualifi cation mais ayant
des spécialisations différentes selon
la réponse à apporter aux besoins des
patients,
- la différenciation de fonctions verticale :
certaines tâches sont attribuées à des
collaborateurs de faible qualifi cation
tandis que d’autres sont dévolues à des
collaborateurs plus qualifi és.
En se référant aux publications du KCE,
du CNEH 9 et de la VVU 10 , l’acn propose un
modèle simple qui peut être d’application
dans tous les milieux de soins (hôpital, MR-
MRS, soins à domicile…) :
9 SPF Santé Publique, Conseil National des Etablissement de Soins, Avis relatif à la problématique infi rmière dans les établissements de
soins, juin 2009
10 Vlamse Verpleegunie, La différenciation de fonction dans les soins infi rmiers, version 19 novembre 2010, www.vlaamseverpleegunie.be

Art Infi rmier
et soins
Fonctions de
gestion et
hiérarchiques
Fonctions Formation
minimale
Assistant en
logistique
Missions Organisation
Tâches administratives et
logistiques
Aide-soignant 2 ans Soins simples et/ou
standardisables ne nécessitant
que des compétences pouvant être
acquises en 2 ans
Puéricultrice
avec
complément
de formation
en pédiatrie
Uniquement en maternité et en
pédiatrie
Infi rmier Master 1 • soins complexes exigeant des
compétences liées au jugement et
à l’expertise clinique
• soins et éducation du patient
et de sa famille exigeant des
compétences très complexes
Infi rmier
spécialisé
Infi rmier chef
adjoint
Infi rmier en
chef
Chef de service
infi rmier
Directeur
infi rmier
Master 2 (TPP) Soins très complexes exigeant des
compétences liées au jugement et
à l’expertise clinique ou réalisés
dans des situations très spécifi ques
Master 1 +
cadre de santé
Master 1 +
cadre de santé
Certaines tâches dévolues à
l’infi rmier chef sont déléguées à
son adjoint
Voir AR du 13/07/2006
Diriger une équipe de soins dans 5
domaines :
• soins aux patients
• gestion du personnel
• gestion des ressources
• formation et développement
• communication
11
Une équipe composée
d’aides-soignants et d’un
infi rmier est responsable
des soins globaux d’un
groupe de patients ou de
résidents.
À l’hôpital, il s’agit d’un
aide-soignant travaillant
avec un ou plusieurs
infi rmiers responsables
chacun des soins à un
groupe de patients (ou,
mieux encore, il s’agit
d’un binôme infi rmier et
aide-soignant responsable
des soins à un groupe de
patients)
La puéricultrice doit trouver
sa place en maternité et en
pédiatrie.
En nombre suffi sant,
dans des milieux de soins
particulièrement complexes
ou spécifi ques
Pour seconder l'infi rmier
en chef dans des équipes
dont l’effectif dépasse 20
personnes.
1 ETP par équipe infi rmière,
l'infi rmier en chef non
compté dans l'équipe
Master 2 Voir AR du 13/07/2006 1 ETP pour 5 ETP infi rmiers
en chefs ou pour 60
infi rmiers et aides
Master 2 Voir AR du 13/07/2006 1 ETP dans tout milieu de
soins comportant au moins
1 infi rmier en chef

Fonction
d’experts
Fonctions Formation
minimale
Infi rmier de
référence
Consultant
infi rmier
Infi rmier
spécialiste
clinique ou
en pratique
avancée
Infi rmier
Chercheur
Master 1 +
Qualifi cation
Missions Organisation
Acquiert une expertise dans un
domaine particulier des soins
infi rmiers.
Dans son domaine de référence, il
• encourage ses collègues à
réaliser des observations plus
ciblées
• participe à l’élaboration, à
l’implantation et à l’évaluation de
protocoles, de normes et de trajets
cliniques
• forme, conseille ses collègues
• répond aux questions
• donne des conseils et assiste les
patients et leur famille
Master 2 • présente un savoir-faire
particulier et une orientation
spécifi que dans un domaine
particulier des soins infi rmiers
oriente ses actions soit sur le
patient soit/et sur les collègues
Plusieurs exemples : éducateurs
du diabète, infi rmier spécialisé en
soins mammaires, soutien palliatif,
liaison psychiatrique, coach de
maîtrise de l’agressivité, coach en
matière de prévention des chutes,
accompagnateur d’exercices de
soulèvement et de levage.
Master 2 • conçoit de nouveaux
développements au sein de sein de
son domaine de soins
• met en œuvre ces nouveaux
développements
• mène des recherches
scientifi ques relatives à des
aspects des soins infi rmiers
• assure des formations en ce qui
concerne son domaine au sein des
différentes organisations de soins.
PhD en Santé
Publique
ou Sciences
Infi rmières ou
Médicales
Propose, développe, soutien,
évalue les processus de recherche
visant à déterminer les bonnes
pratiques ou à en inventer de
nouvelles.
12
Fait partie d'une équipe
infi rmière locale
Est en relation avec les
collègues d'autres équipes,
experts du même domaine,
et avec le chef de service
infi rmier ou l’infi rmier
spécialiste clinique
du même domaine de
compétence.
Au minimum un infi rmier de
référence dans chaque unité
de soins.
Peut garder une attache
dans une équipe
locale, mais travaille
principalement au-delà de
ce cadre.
1 ETP par programme ou
fonction hospitalière.
1 ETP pour 150 patients
ou résidents en extra
hospitalier.
Fonction partagée avec le
monde académique

Dans ce modèle :
La profession infi rmière est plus attrayante
car :
- Existence d’une échelle hiérarchique (ou
différenciation de fonction verticale) et
d’une échelle clinique (ou différenciation
de fonction horizontale),
- 1 seul niveau de formation de niveau
universitaire et la possibilité de
spécialisations ou qualifi cations
particulières (voir schéma ci-après),
- L’infi rmier est assisté d’une assistance en
logistique qui permet de veiller à ce que
les aspects secondaires du processus de
soins soient mis en œuvre. Cette assistance
soutient les prestataires de soins dans le
processus de soins,
- L’infi rmier est également assisté par un
aide-soignant de bon niveau (2 ans de
formation) chargé des soins simples et
standardisables. Ils forment ensemble une
équipe, ils sont chargés des soins globaux
à un groupe de patients,
- Les infi rmiers les plus expérimentés
soutiennent leurs collègues et/ou
répondent aux besoins les plus spécifi ques
des patients,
- L’échelle barémique devrait être échelonnée
pour les fonctions hiérarchiques et être
adaptée aux fonctions d’experts.
De cette façon, les diffi cultés actuelles de
recrutement pourraient être contrées et la
rétention des infi rmiers dans le milieu des
soins grandement améliorée.
Quel doit être le profi l
de compétences de
l’infi rmier ?
Dans le cadre de son plan d’activité, la
ministre ONKELINX prévoyait que «Dans
le cadre de la responsabilité fédérale de
Santé publique – assurer que les soins
dont bénéfi cie la population soient à un
niveau optimal en termes de qualité et de
sécurité – , il y a lieu de redéfi nir le profi l
des compétences attendues de l’infi rmier,
compte tenu des caractéristiques actuelles
et prévisibles des soins et prises en charge
à assumer».
En réponse au plan d’attractivité, le CNAI
précise que dans ses avis du 29 juin et du
15 septembre 1998, il a élaboré un «Plan
d’action pour l’art infi rmier» 11 , un profi l
professionnel et un profi l de compétence
de l’infi rmier et que les profi ls professionnel
et de compétence devraient être revus afi n
d’évaluer s’ils correspondent encore aux
souhaits. Si nécessaire, ils devront être mis
à jour.
Aussi, en 2011, Le CNAI a demandé une
recherche sur le profi l professionnel de
l’infi rmier et sur les compétences attendues
de l’infi rmier en soins généraux de 2015.
Ce travail est entamé par une équipe de
l’UCL et de la NVKVV en collaboration avec le
groupe «titres et qualifi cations» du CNAI. Il
devrait être fi nalisé pour mi 2012.
11 Ministère de la Santé Publique, CNAI, Plan d’action pour l’Art Infi rmier du CNAI, avis n° 8 – 1998 http://www.health.belgium.be/eportal/
Healthcare/healthcareprofessions/Nursingpractitioners/CouncilsandCommissions/Federalcouncilofnursingpracti/1998/index.htm
12 LEROY A., Référentiel européen de compétence en soins infi rmiers
13

Il y a donc lieu de faire un lien entre ce
travail et celui de notre groupe.
En 2006-2008, le projet CRESI 12 , mené par
une équipe internationale (5 pays dont la
Belgique), avait pour objectif de produire
un référentiel de compétences commun
aux différents contextes, de promouvoir
les adaptations locales en vue de créer
des référentiels nationaux, refl ets des
réalités locales et du référentiel commun en
partenariat.
Le conseil supérieur de la communauté
française formule des avis concernant la
durée et le contenu des programmes. En
2010, les compétences nécessaires pour
amener l'étudiant en soins infi rmiers à agir
en tant que professionnel responsable dans
le système de santé ont été défi nies.
Dans bien des Hautes Ecoles le curriculum
des spécialisations est lui aussi travaillé
dans le cadre de l’approche par compétences.
Quelle structure donner à
l’enseignement infi rmier ?
Un titre unique en 4 ans dans l’enseignement
supérieur en Haute Ecole avec un bachelier
de transition (3 ans) et une année de master
(1 an).
La quatrième année permet d’aborder ou/et
d’insister sur certaines matières telles que :
- les soins ambulatoires,
- la santé communautaire,
- la délégation, la supervision,
- le coaching des étudiants en stage,
- l’anglais, la deuxième langue nationale, la
compréhension de textes scientifi ques…
- …
14
Le master 1 qui donne le titre d’infi rmier
donne également un accès direct :
- aux formations courtes permettant
d’obtenir une QPP,
- aux spécialisations (master 2) qui donnent
accès aux titres professionnels particuliers
- à la formation cadre de santé afi n d’accéder
à la fonction d’infi rmier en chef (et son
adjoint)
- à la première année du master 2 en santé
publique qui permet l’accès à toutes les
fonctions hiérarchiques infi rmières
- à la première année du master 2 en
pratique avancée pouvant donner accès aux
fonctions telles que consultant infi rmier et
infi rmier spécialiste clinique
La spécialisation master 2 donne accès
- à la 2ème année du master 2 en santé
publique
- à la 2ème année du master 2 en pratique
avancée
L'obtention d'un master 2 permet l'accès
direct au doctorat.
La formation de l'aide-soignante est
renforcée, en deux ans, dans l'Enseignement
Professionnel Secondaire Complémentaire
(EPSC) du 4ème degré et permet l'obtention
du titre d'aide-soignant. Pourquoi 1 an
supplémentaire ?
- afi n de pouvoir leur déléguer plus de tâches
- afi n d'améliorer les capacités de
collaboration avec les infi rmiers
- afi n d'acquérir des compétences permettant
une intégration adéquate dans une équipe
multidisciplinaire de haut niveau
- afi n de l'aider à mieux prendre distance visà-vis
des évènements diffi ciles
- afi n de faciliter à l'aide-soignant un passage
futur en formation bachelier infi rmier via
le système de la VAE,...
Les chargés de cours en soins infi rmiers
doivent continuer à faire de la clinique.

15

Former les infi rmiers
et les infi rmières dans
l'enseignement de niveau
universitaire. Pourquoi ?
Argumentaire
1. Contrer la pénurie
L’étude salariale de l’IFIC confi rme que, dans
les 10 prochaines années, plus de 20% du
personnel prendra sa (pré)pension. Afi n
de combler ce manque, il faut avoir une
politique de rétention du personnel mais
il faut également attirer les jeunes vers la
profession d’infi rmier. Dans les pays ayant
récemment décidé de placer la formation
infi rmière à un niveau universitaire le nombre
d'inscriptions dans les écoles à augmenté
(Espagne, Suisse, Royaume-Unis…). Par
ailleurs, certaines études démontrent un
niveau de rétention des infi rmiers corrélé à
leur niveau de formation.
2. Le rapport de l’AEQES
L’AEQES (l’Agence pour l'Évaluation de la
Qualité de l’Enseignement Supérieur)13
réalise sur base de l’année académique
2008-2009 une évaluation de la qualité
des bacheliers Soins infi rmiers, Sage-femme
et Soins infi rmiers pour les titulaires d’un
brevet d’infi rmier hospitalier en Fédération
Wallonie-Bruxelles. Dans leur rapport sorti
en décembre 2011, les experts chargés de
l’évaluation signalent les éléments suivants :
- «Le comité s’interroge sur la pertinence
du système actuel qui propose deux
formations de niveaux différents. Compte
tenu des exigences du milieu professionnel,
des évolutions technologiques et les
perspectives d’élargissement de la «liste
16
d’actes» par le transfert des compétences
entre les acteurs de la santé, la formation
"brevet" ne répond pas aux exigences
attendues».
- En ce qui concerne la formation de bachelier
en soins infi rmiers : «Pour une grande
majorité des experts de ce comité, la seule
option réaliste consisterait à allonger la
durée des études de deux semestres en
hautes écoles».
3. Les autres pays le font.
D’après un aperçu de la situation actuelle
dans l’enseignement de l’art infi rmier
réalisé dans 19 pays européens, il ressort
que plusieurs pays proposent l’entièreté de
la formation au niveau de l’enseignement
supérieur. Dans 8 de ces pays (Islande,
Irlande, Italie, Malte, Norvège, Espagne,
Royaume-Uni et Suède) la formation est
proposée exclusivement à l’université. Une
étude récente commanditée par le SIDIIEF,
confi rme que notre pays prend du retard
par rapport à d'autres pays du monde tant
européens qu'extra-européens. 14
4. Le choix des jeunes
En Belgique, les jeunes optent en priorité pour
une formation de l’enseignement supérieur
et universitaire de préférence. Ils choisissent
ensuite une option déterminée. En Flandre,
cette situation s’est trouvée confi rmée par
de récents chiffres de la banque de données
«tertiair onderwijs Vlanderen». Il ressort que
le taux d’étudiants issus de l’enseignement
secondaire général qui choisissent la
formation en art infi rmier était de 38% au
cours de l’année académique 1999-2000, et
que ce pourcentage a chuté en 2007-2008
pour atteindre 24%. La perte constatée s'est
faite à l'avantage de formations (de santé)
de niveau universitaire : kiné, médecine,…
13 MAES Blandine, NEGRI Jean François, BALON Sandrine, BERSET Christine, BUSTILLO Aurélia, CLERC Mireille, DA SILVA MENDES CARNEIRO
DA COSTA Maria Arminda, GAINVORSTE Dominique, HAPPART, DE DECKER Frederik, HAEGEMAN Patrick, VYT André, Évaluation des cursus de
bachelier en soins infi rmiers, bachelier sage-femme et de bachelier en soins infi rmiers pour les titulaires d’un brevet d’infi rmier hospitalier
en Fédération Wallonie-Bruxelles, analyse transversale, AEQES. www.aeqes.be
14 Centre d’innovation en formation infi rmière (CIFI). (2010). Analyse et mise en contexte des profi ls de formation infi rmière dans différents
pays francophones : rapport rédigé pour le SIDIIEF. Pepin, J., Ha, L. Montréal : CIFI, Faculté des sciences infi rmières, Université de
Montréal.

5. La position d’associations
professionnelles internationales
Des associations professionnelles
internationales plaident pour une formation
en soins infi rmiers dans l’enseignement
supérieur. Ce sont, par exemple, l’EFN
(European Federation of Nurses), le CII
(Conseil International des Infi rmières),
l’ESNO (European Specialist Nurses
Organization, l’ENSA (European Nursing
Student Association), le SIDIIEF (Secrétariat
International des Infi rmiers et Infi rmières de
l’Espace Francophone). 15 « Leurs principaux
arguments portent sur la complexité
croissante des soins de santé, les inquiétudes
en matière de sécurité des patients et de
la qualité, et le fait que la profession se
positionne au même niveau que d’autres
professions de la santé telles que médecin,
dentiste, pharmacien, kinésithérapeute,
logopèdes» 16 .
6. La confusion engendrée par
deux niveaux de formation
«Comment motiver les jeunes à étudier l’art
infi rmier, si l’on ne peut leur expliquer la
différence entre une formation de Bachelor
et une formation professionnelle ? Comment
expliquer aux autres pays européens que nos
deux qualifi cations sont équivalentes à la
qualifi cation européenne d’infi rmier général
alors qu’en même temps nous demandons aux
étudiants de suivre une formation passerelle
équivalente à 2 ans pour pouvoir passer
d’un diplôme professionnel à un diplôme
de Bachelor ? Et tout cela, souvent pour
effectuer le même travail en pratique…» 17
7. La complexité des soins
Dans son introduction, la recherche du KCE
concernant la différenciation de fonction
signale que la responsabilisation croissante
des travailleurs de la santé se marque à deux
niveaux :
- Une attention croissante accordée au
rapport coût-effi cacité au sein duquel
l’attribution effi ciente des soins aux
prestataires en fonction de leur niveau
de qualifi cation est à l’ordre du jour, c’est
ainsi que les tâches les moins complexes
peuvent être déléguées à des prestataires
de moindre niveau de qualifi cation et que
l’éventail des qualifi cations pourrait varier
selon le profi l de la patientèle et viser des
modèles professionnels de délivrance des
soins qui soient fl exibles et dynamiques
afi n de répondre aux besoins spécifi ques
des patients.
- Un intérêt croissant pour la médecine
fondée sur les preuves scientifi ques
(Evidence Based Medicine) qui accentue
la responsabilité professionnelle des
prestataires de soins. Leur pratique
professionnelle doit se conformer à ces
nouvelles directives pour être reconnue
comme pratique de qualité. Elle doit aussi
se concrétiser dans le développement de
directives cliniques, de protocoles de soins
et d’itinéraires cliniques fondés sur les
preuves mais aussi de résultats de santé
fondés sur les données de la recherche.
Bien que cette nouvelle tendance facilite
la standardisation des soins, elle induit
également que les résultats soient mesurer
et évaluer, ce qui établit de facto une
relation entre ressources, processus et
résultats».
Un autre élément signalé par la KCE est
- «l’intensifi cation des soins délivrés en
milieu hospitalier. Les patients souffrant de
problèmes de santé mineurs représentent
une part de plus en plus marginale
des patients hospitalisés. L’activité
polyclinique est en croissance constante
de même que la demande en soins adressée
aux praticiens de première ligne, en raison
de la diminution des durées de séjour
hospitalières et de la prise en charge de
15 Secrétariat international des infi rmières et infi rmiers de l’espace francophone (SIDIIEF). (2011). La formation universitaire des
infi rmières et infi rmiers : une réponse aux défi s des systèmes de santé. Mémoire. Montréal : SIDIIEF.
16 SERMEUS op cit
17 SERMEUS op cit
17

pathologies chroniques en ambulatoire. En
conséquence, les patients pris en charge à
l’hôpital sont ceux qui souffrent de polypathologies
ou qui requièrent des services
de haute technologie dont l’offre est
réservée au milieu hospitalier. A l’avenir, le
vieillissement de la population accentuera
encore cette demande en soins ; de même, le
développement des techniques médicales,
diagnostiques et thérapeutiques, en
réponse aux problèmes de santé plus aigus,
accroît aussi complexité et technicité ;
fi nalement, les attentes de patients de
plus en plus exigeants appellent aussi à de
nouvelles compétences de communication,
de négociation et de résolution de
confl its». Le KCE conclut en disant : «La
conjugaison de ces facteurs en pleine
évolution implique que les hôpitaux
n’auront plus seulement besoin de plus de
personnel, mais aussi et surtout de plus de
compétences intellectuelles, relationnelles
et organisationnelles».
18
8. La qualité des soins
«Un effectif infi rmier formé au niveau
universitaire infl uence positivement
différents paramètres tels le taux
d’infections iatrogènes, la mortalité
postopératoire, le niveau d’antalgie et de
bien-être des patients, les complications, la
durée des hospitalisations, le nombre de réhospitalisation
etc… 18 »
9. Le coût des soins
«Certaines études démontrent clairement
que l’engagement d’infi rmières formées au
meilleur niveau ne représente pas un coût
supplémentaire mais un investissement
fructueux» 19 L’OMS a estimé que le coût dû
aux événements indésirables représente 10%
des coûts généraux de la santé.
18 Aiken LH, Clarke SP, Sloane CM et al Hospitals nurse staffi ng and patient mortality, nurse burnout, and job dissatisfacrion. JAMA.
2002:288(16); 1987-93 in CHAPUIS J.; L’universitarisation de la formation infi rmière dans les pays francophones, cahier de la
puéricultrice, N° 249
19 Dall TM, Chen YJ, Seifert RF, Maddox PJ et al. The economic value of professional nursing. Medical Care.2009;47(1):97-104 in CHAPUIS
J.; L’universitarisation de la formation infi rmière dans les pays francophones, cahier de la puéricultrice, N° 249

Pour mémoire
soins de référence ou des procédures. Une procédure décrit le mode
d’exécution d’une technique médicale ou infi rmière déterminée.
Le plan de soins de référence permet d’aborder et de soigner
systématiquement le patient atteint d’une affection déterminée. Le
cas échéant, une ou plusieurs procédures peuvent faire partie d’un
plan de soins de référence ou d’un ordre permanent.
Quelles sont les compétences que peut
attendre la société lorsque qu'elle
autorise un infi rmier qui vient d'obtenir
son diplôme à exercer ?
À l’exception des prestations techniques infi rmières B1, les plans de
soins de référence et les procédures pour les prestations techniques
infi rmières B2, et les actes médicaux confi és sont établies en
concertation entre le médecin et le praticien de l’art infi rmier.
Des prestations techniques infi rmières avec indication B2 et les actes
médicaux confi és sont délégués au moyen :
- D’une prescription médicale écrite, éventuellement sous forme
électronique ou par téléfax ;
- D’une prescription médicale formulée oralement, éventuellement
communiquée par téléphone, radiophonie ou webcam ;
- D’un ordre permanent. Les prestations techniques et les actes confi és
prescrits doivent relever des connaissances et aptitudes normales du
praticien de l’art infi rmier.
A. Observer, identifi er et établir l’état de santé sur les plans
psychique, physique et social ;
- Défi nir les problèmes en matière de soins infi rmiers ;
- Collaborer à l’établissement du diagnostic médical par e médecin et
à l’exécution du traitement prescrit ;
- Informer et conseiller le patient et sa famille ;
- Assurer une assistance continue, accomplir des actes ou aider à
leur accomplissement en vue du maintien, de l’amélioration et du
rétablissement de la santé de personnes et de groupes qu’ils soient
sains ou malades ;
- (L’accomplissement des actes des soins palliatifs ;)
- Assurer l’accompagnement des mourants et l’accompagnement lors
du processus de deuil.
19
A .R. n°78, Art.21 quinquies
La prescription médicale écrite est écrite lisiblement sur un document
qui fait partie du dossier du patient. Les références et prescriptions
des médicaments doivent être claires et Lors de la prescription
communiquée oralement, le praticien de l’art infi rmier répète la
prescription et avertit le médecin de son exécution. Le médecin
confi rme la prescription par écrit dans les meilleurs délais. En cas
d’urgence uniquement, la prescription formulée oralement peut être
exécutée en l’absence du médecin. La prescription est communiquée
Les soins infi rmiers englobent la planifi cation, l’exécution et
l’évaluation, y compris l’accompagnement sanitaire du patient et son
entourage. Un dossier infi rmier, qui ne peut être constitué et tenu à
jour que par des praticiens de l’art infi rmier, doit attester qu’il a été
satisfait aux prescriptions du présent article.
par téléphone, par radiophonie ou par webcam. En cas de besoin,
Les prestations techniques infi rmières et les actes médicaux confi és
sont réalisés par le praticien de l’art infi rmier sur base de plans de
COMPÉTENCES ACTUELLES

1.2 Système circulatoire
B1 Placement d’un cathéter intraveineux dans une veine périphérique,
prélèvement de sang et perfusion intraveineuse avec une solution
saline isotonique, application éventuelle d’un régulateur du débit.
Placement d’une perfusion intraveineuse avec une solution saline
isotonique via un système porte sous cutané en connexion avec une
veine, prélèvement de sang et application d’un régulateur du débit.
il est indiqué de se rapporter à un plan de soins de référence, à un
ordre permanent ou à une procédure. Si le praticien de l’art infi rmier
juge nécessaire la présence du médecin auprès du patient, il ne peut
être contraint d’exécuter la prescription. Dans ce cas, il est tenu d’en
informer le médecin.
B2 Application de bandages ou de bas destinés à prévenir et/ou à
traiter des affections veineuses.
Préparation, administration et surveillance de perfusions et de
transfusions intraveineuses éventuellement moyennant l’emploi
d’appareils particuliers.
Surveillance et manipulation d’appareils de circulation extracorporelle
et de contre pulsion.
Enlèvement de cathéters artériels et intraveineux profonds.
Prélèvement et traitement de sang transfusionnel et de ses dérivés.
La saignée.
Un ordre permanent est un schéma de traitement étable préalablement
par le médecin. On ses réfère le cas échéant, aux plans de soins de
référence ou aux procédures. Le médecin doit indiquer nominativement
le patient à qui un ordre permanent doit être appliqué. Le médecin
indique dans l’ordre permanent les conditions dans lesquelles le
praticien de l’art infi rmier peut réaliser ces actes. Le praticien de
l’art infi rmier apprécie si ces conditions sont remplies et dans ce cas
uniquement il exécute les actes prescrits. Dans le cas contraire, il
doit en avertir le médecin. En cas d’urgence uniquement, un ordre
permanent peut être appliqué sans précision nominative du patient.
20
AR du 18/06/1990 relatif aux prestations techniques infi rmières
1.3 Système digestif
B1 Enlèvement manuel de fécalome.
B2 Préparation, réalisation et surveillance d’un
- Lavage gastrique
- Lavage intestinal
- Lavement
- Tubage et drainage gastro-intestinal
Retrait, changement après fi stulisation (à l’exception du premier
changement à effectuer par le médecin) et surveillance d’une sonde
de gastrostomie à ballonnet.
B. Réaliser des prestations techniques de soins infi rmiers
Légende :
B1 = prestations ne requérant pas de prescription médicale.
B2 = prestations requérant une prescription médicale.
1.4 Système urogénital
B1 Irrigation vaginale
Soins vulvaires aseptiques.
1. TRAITEMENTS
1.1 Système respiratoire
B1 Aspiration et drainage des voies aériennes. Soins infi rmiers
et surveillance auprès des patients ayant une voie respiratoire
artifi cielle. Manipulation et surveillance d’appareils de respiration
contrôlée Réanimation cardio-pulmonaire avec moyens non-invasifs
Administration d’oxygène
B2 Manipulation et surveillance d’un système de drainage thoracique
Réanimation cardio-pulmonaire avec des moyens invasifs.

1.7 Administration de médicaments
B2 Préparation et administration de médicaments par les voies
suivantes :
- Orale (y compris par inhalation)
- Rectale,
- Vaginale
- Sous-cutanées
- Intramusculaire,
- Intraveineuse,
- Respiratoire,
- Par hypodermoclyse,
- Par cathéter gastro-intestinal,
- Par drains,
- Application de collyre,
- Gouttes auriculaires,
- Percutanée.
Préparation et administration d’une dose d’entretien médicamenteuse
au moyen d’un cathéter épidural, intrathécal, intraventriculaire, dans
le plexus, placé par le médecin dans le but de réaliser une analgésie
chez le patient.
B2 Préparation, administration et surveillance d’une :
- Sonde vésicale.
- Installation urétrale.
- Drainage de l’appareil urinaire.
Retrait, changement après fi stulisation (à l’exception du premier
changement à effectuer par le médecin) et surveillance d’une sonde
sus-pubienne à ballonnet.
1.5 Peau et organes des sens
B1 Préparation, réalisation et surveillance de :
- Soins de plaies,
- Soins aux stomies, plaies avec mèches et drains,
- Enlèvement de corps étrangers non incrustés dans les yeux.
B2 Préparation, réalisation et surveillance de :
- Enlèvement de matériels de suture cutanée, de mèches et de
drains et de cathéters cutanés.
- Lavage du nez, des oreilles et des yeux.
- Thérapie utilisant la chaleur et le froid.
- Bains thérapeutiques.
- Enlèvement d’un cathéter épidural
Application thérapeutique d’une source de lumière.
Application de ventouses, sangsues et larves.
21
1.8 Techniques particulières
B1 Soins infi rmiers aux prématurés avec utilisation d’un incubateur
Surveillance de la préparation du matériel à stériliser et de la
procédure de stérilisation. Manipulation des produits radioactifs.
B2 Enlèvement des plâtres.
Drainage du liquide intracérébral par un drain ventriculaire sous
contrôle permanent de la pression intracrânienne.
Application du traitement par contention physique pour toute
lésion après manipulation éventuelle par le médecin telles que les
applications de plâtres, de plâtres de synthèse et d’autres techniques
de contention.
1.6 Métabolisme
B2 Préparation, réalisation et surveillance d’une :
- Hémodialyse
- Hémoperfusion
- Plasmaphérèse
- Dialyse péritonéale
Maintien du bilan hydrique.
COMPÉTENCES ACTUELLES

7. ASSISTANCE LORS DE PRESTATIONS MEDICALES
B1 Gestion de l’équipement chirurgical et d’anesthésie.
Préparation du patient à l’anesthésie et à une intervention chirurgicale.
B2 Participation à l’assistance et à la surveillance du patient durant
l’anesthésie.
Préparation, assistance et instrumentation lors d’une intervention
chirurgicale ou médicale.
Le terme «assistance» implique que le médecin et le praticien de l’art
infi rmier exécutent conjointement des actes chez un patient et qu’il
existe entre eux un contact visuel et verbal direct.
2. ALIMENTATION ET HYDRATATION
B1 Alimentation et hydratation entérales.
B2 Alimentation parentérale.
3. MOBILISATIONS
B1 Installation et surveillance d’un patient dans une position
fonctionnelle avec support technique.
4. HYGIENE
B1 Soins d’hygiène spécifi ques préparatoires à un examen ou à un
traitement. Soins d’hygiène chez les patients souffrant de dysfonction
de l’A.V.Q.
C. Exécuter des actes médicaux confi és.
Préparation et administration de produits :
- Cytostatiques ;
- Isotopiques.
Préparation et application de thérapies utilisant du matériel radioactif
et des appareils de rayonnement.
Interprétation de paramètres concernant les différentes fonctions
biologiques.
Utilisation d’appareils d’imagerie médicale.
Analyses de liquides corporels, d’excrétions, d’urines et de sang
complet, relevant de la biologie clinique, à l’aide de procédures
simples, à proximité du patient et sous la responsabilité d’un
laboratoire clinique agréé.
Préparation et administration de vaccins, en présence d’un médecin.
Remplacement de la canule trachéale externe.
Débridement des escarres de décubitus.
Préparation, assistance, instrumentation et soins postopératoires
dans le cadre d’une césarienne.
Exécution des actes a), b) et c) durant la grossesse, l’accouchement
et les soins post-partum.
Prélèvement de sang par ponction intra artérielle.
5. SECURITE PHYSIQUE
B1 Transport des patients, nécessitant une surveillance constante.
Mesures de prévention de lésions corporelles : moyens de contention,
procédure d’isolement, prévention de chutes, surveillance.
Mesures de prévention des infections.
Mesures de prévention d’escarres.
22
6. ACTIVITES DE SOINS INFIRMIERS LIEES A L’ETABLISSEMENT DU
DIAGNOSTIC ET DU TRAITEMENT
B1 Mesure de paramètres concernant les différentes fonctions
biologiques.
B2 préparation et assistance lors d’interventions invasives de
diagnostic. Manipulation d’appareils d’investigation et de traitement
des divers systèmes fonctionnels.
Prélèvements et collecte de sécrétions et d’excrétions.
Prélèvement de sang :
- Par ponction veineuse ou capillaire
- Par cathéter artériel en place
Administration et interprétation de tests intradermiques et cutanés.

LE SIDIIEF PREND POSITION
SUR LA FORMATION
UNIVERSITAIRE DES
INFIRMIÈRES
Considérant l’importance de la formation
infi rmière dans l’ensemble de la francophonie
dont fait partie la communauté française
de Belgique, le Secrétariat international
des infi rmières et infi rmiers de l’espace
francophone (SIDIIEF) vient de publier un
mémoire intitulé La formation universitaire
des infi rmières et infi rmiers : une réponse aux
défi s des systèmes de santé.
Lors de l’assemblée générale du 9 juin 2009
à Marrakech (Maroc) qui réunissait pas
moins de 1400 infi rmières provenant de 25
pays de la Francophonie, les membres ont
recommandé à l’unanimité que le SIDIIEF
adopte une position offi cielle sur les enjeux
de la formation universitaire de 1 er , 2 e et
3 e cycles dans les pays de la Francophonie.
Le conseil d’administration du SIDIIEF en a
donc fait une priorité dans son plan d’action
2010-2012.
Une formation qui diffère d’un pays à
l’autre
Le mémoire du SIDIIEF dresse un portrait
complet de la situation de la formation
infi rmière dans tous les pays francophones
et des grandes tendances internationales,
notamment les défi s sanitaires présents à
venir.
Concernant la formation des infi rmières,
les constats diffèrent d’un pays à l’autre,
notamment en Afrique où l’accès aux
études universitaires en sciences infi rmières
est inexistant alors que les pays africains
auraient besoin de toute urgence d’une
main-d’œuvre exerçant un rôle élargi en
soins infi rmiers.
Le mémoire démontre qu’un corps infi rmier
compétent est essentiel tant pour faire
face aux pénuries de professionnels que
pour faciliter l’accès aux soins, améliorer
l’effi cience des systèmes de santé et
contribuer à la santé collective. Également,
il soulève la nécessité d’accéder à une
fi lière de formation universitaire complète
en sciences infi rmières pour améliorer la
sécurité des patients et la qualité des soins.
Il s’agit d’une première prise de position
du SIDIIEF sur cet important enjeu que
représente la formation infi rmière dans un
contexte où les services de santé sont de
plus en plus complexes.
Les avis d’experts
De nombreux avis d’experts, rapports
de commissions et recommandations
convergent vers une transformation de la
formation infi rmière pour que les soins de
santé soient adaptés aux réalités du XXIe
siècle.
De grandes organisations internationales
se prononcent
Outre le SIDIIEF, de grandes organisations
internationales interpellent les décideurs de
tous les pays afi n qu’ils investissent dans
le rehaussement de la formation infi rmière
et qu’ils soutiennent l’introduction de rôles
infi rmiers élargis.
Les réalités actuelles et à venir commandent
le rehaussement de la formation, notamment
en raison de la nécessité de répondre aux
grands défi s liés à la santé, de la prise
en charge des maladies chroniques, des
troubles mentaux, du vieillissement de la
population, de la persistance des maladies
transmissibles, de la mortalité maternelle et
infantile, des habitudes de vie nuisibles et
des inégalités en santé.
23

Les recommandations du SIDIIEF
Le SIDIIEF presse les gouvernements des
pays francophones d’agir promptement et il
recommande :
• d’instaurer une fi lière universitaire
complète de 1 er , 2 e et 3 e cycles en
sciences infi rmières ;
• de statuer sur le baccalauréat (bachelor)
ou la licence en sciences infi rmières
comme condition d’entrée à la profession
infi rmière ;
• d’inviter l’Organisation internationale
de la Francophonie à soutenir
prioritairement les pays d’Afrique
par des mécanismes de coopération
institutionnelle, nationale, intra et inter
régionale, visant à mettre en place la
formation universitaire en sciences
infi rmières.
Veuillez consulter le mémoire La formation
universitaire des infi rmières et infi rmiers :
une réponse aux défi s des systèmes de
santé sur le site www.sidiief.org, section
«Publications».
source : Secrétariat international des
infi rmières et infi rmiers de l’espace
francophone (SIDIIEF). (2011).
La formation universitaire des infi rmières
et infi rmiers : une réponse aux défi s des
systèmes de santé. Mémoire.
Montréal : SIDIIEF.
Le SIDIIEF
Fondé offi ciellement en mars 2000, le SIDIIEF est une organisation sans but lucratif
dont la mission principale est de faciliter le partage des expériences et des savoirs
infi rmiers dans tout le monde francophone afi n de contribuer à l’amélioration de la
qualité des soins et des services offerts aux populations. L'acn est membre associatif
et administrateur de cette association mondiale des infi rmières francophones. L'acn
soutient cette prise de position.
24

Vous avez réalisé une recherche contribuant à la promotion des soins
infirmiers, mettant en valeur la plus value de notre profession ?
Vous souhaitez faire partager cette expérience ?
Participez au prix de recherche - action en soins infirmiers
"prix GRASI" de l'acn !
500 € pour récompenser un mémoire de licence, ou un
travail de fin d’études de cadre, ou une recherche
de terrain
250 € pour récompenser un travail de fin d’études de
baccalauréat en soins infirmiers
250 € pour récompenser un travail de synthèse du
brevet en soins infirmiers
Les lauréats reçoivent également une affiliation gratuite et bénéficient
pendant un an des avantages réservés aux membres de l'acn.
L'institut de formation dont est issu le lauréat reçoit 25 entrées au
congrès annuel de l'acn.
Conditions de participation :
Etre infirmier(e)
Proposer un travail récent ( 3ans)
Règlement des prix G.R.A.S.I.de l'acn :
Les prix sont attribués lors du congrès annuel de l’association, vers le mois
de mars de chaque année, par les jurys désignés par sa commission
« Recherche en soins infirmiers ».
Trois exemplaires du travail sont à envoyer au plus tard mi-janvier de chaque
année auprès du secrétariat général, avenue Hippocrate 91, 1200 Bruxelles
Règlement complet disponible auprès du secrétariat général au 02 762 56 18
ou sur notre site Web : http://www.infirmieres.be/commissions.php#recherche

La PLCI, avantageuse sur toute la ligne
La Pension Libre Complémentaire pour Indépendants (PLCI) n’est
pas seulement indispensable pour compléter la pension légale des
infirmier(ère)s, elle est également l’outil fiscal le plus avantageux.
Pour combler l’insuffisance de la sécurité sociale de
base, l’Etat met à la disposition des indépendants
différents outils fiscaux. La PLCI est
incontestablement le plus avantageux !
La PLCI, le complément indispensable à la
pension légale
La constitution du capital PLCI se fait tout simplement
par le versement de cotisations. La PLCI sociale vous
permet de consacrer chaque année jusqu’à 3.282
EUR par an (maximum 2011, indexé annuellement) à
la constitution de votre complément de pension. S’il
est possible de verser un montant inférieur, il est
toutefois recommandé d’épargner autant que vos
moyens vous le permettent.
En effet, votre épargne bénéficie chaque année d’un
taux de base minimum, auquel peut s’ajouter un taux
de participation bénéficiaire. Ainsi, Amonis a octroyé
un rendement global net de 3,75% pour l’année
2010.
La PLCI, la sécurité de vos proches
26
Partenaire exclusif de
l’acn
pour votre pension
Amonis
5,44% de rendement
annuel net moyen
sur 15 ans
4 fois meilleur fonds de
pension belge
en 10 ans
En plus de la pension, la PLCI sociale d’Amonis offre,
pendant votre carrière professionnelle, des garanties
complémentaires appelées prestations de solidarité.
- en cas de décès : vos proches reçoivent le montant
de votre compte-pension, ainsi qu’une pension de
survie complémentaire ;
- en cas d’invalidité : Amonis verse vos cotisations
annuelles à votre place, pour chaque année
d’invalidité et jusqu’à vos 65 ans en cas
d’invalidité permanente ;
- en cas de maternité : Amonis verse une
cotisation complémentaire sur votre compte
pension, ainsi que 295 EUR sur votre compte
bancaire, en cadeau !
Enfin, en cas d’état de dépendance après la prise de la
pension, vous recevrez une rente mensuelle afin de
pouvoir faire appel à l’aide d’un tiers.
La PLCI, l’outil fiscal le plus avantageux
Les cotisations versées représentent des frais
professionnels entièrement déductibles de votre

déclaration fiscale. Vous déduisez le montant versé de
vos revenus professionnels et réalisez ainsi une
économie d’impôt au taux d’imposition le plus élevé.
Ce taux atteint déjà 50% à partir d’un revenu annuel
de 34.330 EUR. Compte tenu des taxes communales,
vous récupérez jusqu’à 54% des sommes versées sous
la forme d’une diminution de votre facture fiscale.
De plus, comme votre revenu imposable baisse, vos
cotisations sociales d’indépendant seront, elles aussi,
moins élevées puisque calculées sur un revenu
inférieur. Grâce à ces deux avantages, vous
récupérez en moyenne 60% des cotisations
versées !
Lorsque vous prendrez votre pension, votre capital
PLC bénéficiera également d’une fiscalité
avantageuse. Tout d’abord, toutes vos participations
bénéficiaires seront libres de tout impôt. Ensuite, votre
capital garanti, constitué de vos versements capitalisés
au taux de base, sera imposé selon le régime
particulièrement avantageux de la rente fictive.
Chaque année, pendant une période limitée de 10 à 13
ans, vous ne devrez déclarer qu’un pourcentage
compris entre 3,5% et 5% de votre capital garanti. Et,
cerise sur le gâteau, si vous partez à la retraite à l’âge
légal de pension (65 ans), l’imposition sera encore
plus clémente. En effet, la rente fictive sera calculée
sur 80% seulement de votre capital garanti.
La PLCI, aussi pour les indépendants en
société
La PLCI est cumulable avec l’assurance groupe ou
l’engagement individuel de pension (IPT). La formule
fiscalement optimale, pour l’indépendant en société,
consiste à commencer par verser le plafond autorisé en
PLCI et compléter ensuite par un EIP ou une
assurance groupe.
En effet, les cotisations PLCI sont exemptes de la taxe
de 4,4% appliquée aux versements en assurance
groupe ou EIP. De plus, elle sont déductibles à l’impôt
des personnes physiques, dont les taux sont supérieurs
à ceux de l’impôt des sociétés. L’économie fiscale est
donc supérieure. Enfin, les cotisations PLC peuvent
donner lieu à une réduction des cotisations sociales.
La PLCI, également accessible aux
indépendants à titre complémentaire
L’indépendant à titre complémentaire peut bénéficier
des avantages de la PLCI pour autant qu’il verse des
27
cotisations sociales au moins égales au minimum
versé par l’indépendant à titre principal.
Partenaire exclusif de l’ACN
pour votre pension
Avantage réservé
aux membres de l’ACN
100 EUR versés* à titre de
bienvenue à tout membre de l’acn qui
souscrit une PLCI et effectue un
versement déductible d’au moins 500
EUR.
*directement sur le compte pension
du membre
Des infos complémentaires ?
Nos spécialistes vous informent.
Appelez gratuitement le 0800 96 113
Écrivez à info@amonis.be
Visitez www.amonis.be

source : Centre d’innovation en formation infi rmière (CIFI). (2010). Analyse et mise en contexte des profi ls de formation infi rmière dans différents
pays francophones : rapport rédigé pour le SIDIIEF. Pepin, J., Ha, L. Montréal : CIFI, Faculté des sciences infi rmières, Université de Montréal.
Etat des lieux de la formation infi rmière dans le monde en 2010