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Ingénieur du son: un vrai métier,<br />
avec de multiples facettes…<br />
techniques et il faut parfois mettre<br />
les mains dans le cambouis,<br />
relationnelles, commerciales, artistiques.<br />
Une chose est sûre,<br />
« c’est pas seulement fun » sourit<br />
Raphaëlle, 30 ans, installée<br />
devant sa console - conçue en<br />
Angleterre il y a vingt-huit ans! -<br />
au sous-sol de sa maison, avenue<br />
de la République à Billy-<br />
Montigny. « Je ne suis rien sans<br />
les musiciens. En me mettant<br />
sur une même longueur<br />
d’ondes, je les aide à arriver à<br />
bon port. » Jolie formule pour<br />
évoquer la réalisation d’un<br />
album, cette « prise de son » qui<br />
a toujours obsédé Raphaëlle.<br />
« Je veux faire ça depuis long-<br />
LENS-LIÉVIN<br />
Le noize maker studio<br />
Raphaëlle s’ingénie à donner du son<br />
Sa philosophie : « Nous sommes tous là pour faire du bruit ! »<br />
Pour se souvenir aussi que le bruit n’est pas toujours - loin de<br />
là - une sensation auditive désagréable ! Avec sa clarinette il y<br />
a quelques années quand elle fréquentait l’école de musique de Billy-<br />
Montigny, avec sa console analogique « 24 pistes » aujourd’hui,<br />
Raphaëlle Duquesnoy ébruite des nouvelles musicales ! Ingénieur du<br />
son indépendant, elle a créé « à la maison » un studio d’enregistrement,<br />
de mixage et de mastering. Son nom : « le noize maker studio ».<br />
Pour continuer à faire du bruit.<br />
En bref… par Christian Defrance<br />
temps! » Elle a commencé dès<br />
le lycée en sonorisant les<br />
concerts d’un tas de groupes.<br />
Après un bac littéraire, un peu de<br />
droit, un job dans une webradio<br />
parisienne, Raphaëlle a suivi une<br />
formation de deux ans dans une<br />
grande école de son, SAE à<br />
Paris. Avec un objectif clair et<br />
net: « petit à petit, monter mon<br />
studio! » En ne perdant pas de<br />
vue que l’industrie du disque est<br />
en phase de mutation: le téléchargement<br />
règne en maître, le<br />
vinyle revient, la scène est vitale<br />
pour les artistes. Raphaëlle a<br />
franchi le pas il y a deux ans,<br />
épaulée par une boutique de<br />
gestion lensoise. Elle a activé ses<br />
réseaux puis s’est mise au boulot<br />
« vite et bien ». C’est la règle<br />
André André Hornez Hornez<br />
d’or de la nouvelle économie<br />
musicale. Avec sa console, la miraculeuse<br />
carte son; avec internet<br />
« qui a changé la donne ». Et<br />
avec une large ouverture d’esprit.<br />
« Je ne veux surtout pas<br />
d’une étiquette ». Le noize maker<br />
studio touche à tous les styles:<br />
la pop du Lensois Gunther Carnaval,<br />
les mélodies enivrantes<br />
des Boulonnais de Lémito, les<br />
chansons de la Lilloise Amélie, le<br />
folk de Louis Aguilar, le boogie<br />
ch’ti de Jacques Lempicki, etc.<br />
Cartophile,<br />
généalogiste, férue<br />
d’histoire locale, fidèle collaboratrice de la revue Gauheria, la Lensoise et Loosoise Ginette Haÿ a effectué<br />
des recherches sur la « renaissance de Lens » de 1918 à 1932, sur le boxeur Georges Carpentier,<br />
sur le photographe Joseph Quentin… ou encore sur le parolier André Hornez. Né à Lens en 1905,<br />
André Hornez a écrit un millier de chansons! Il fut dans les années quarante le « père » des plus grands<br />
succès de la chanson française. Ses premiers textes furent interprétés par Ray Ventura et ses Collégiens<br />
en 1936 et 1937… Nous avons tous un jour ou l’autre, quel que soit notre âge, fredonné ou entendu fredonner:<br />
« Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux? Qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête? On peut<br />
également citer l’incroyable « Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine »! En 1936 également, Tino Rossi et sa voix de velours<br />
ensorcelaient le public avec « Tant qu’il y aura des étoiles ». Les artistes les plus en vogue de l’après-guerre ont eu recours aux<br />
paroles tendres, romantiques, décalées d’André Hornez: Lucienne Boyer, Joséphine Baker, Marie Bizet, Yves Montand, André<br />
Claveau, etc. En 1948, la pétulante Suzy Delair obtint un énorme succès en chantant « Avec son tralala ». La carrière du parolier<br />
lensois croisa ensuite la route de Line Renaud, celle d’Eddie Constantine. Chansons de films, chansons d’opérettes: les créations<br />
d’André Hornez - décédé en 1989 - sont devenues des « immortelles de la chanson française ».<br />
Raphaëlle a également mis en<br />
boîte le nouvel album - « du rock<br />
à texte » - de Degadezoo. « Il<br />
faut avant toute chose qu’il y ait<br />
un feeling entre les musiciens et<br />
moi! » Raphaëlle Duquesnoy ne<br />
reste pas enfermée dans son<br />
sous-sol; « j’aime aussi beaucoup<br />
le live ». Elle collabore régulièrement<br />
avec la Malterie ou<br />
la Péniche à Lille, avec des festivals;<br />
elle « met en son » les<br />
concerts des Peru Peru. Entre<br />
autres. Cette passionnée de mu-<br />
siques caresse le projet de créer<br />
son petit label (le noize maker<br />
factory) et d’enregistrer avec ses<br />
artistes favoris, une compilation<br />
autour du cultissime orgue Farfisa<br />
des années 70! Un orgue<br />
qui possède un son unique. De<br />
quoi faire du joli bruit.<br />
Chr. Defrance<br />
Contact<br />
contact@lenoizemaker.com<br />
Mobile : 06 82 27 17 90<br />
Studio : 09 51 39 61 48<br />
Jimi Jimi Hendrix Hendrix<br />
Le 5 mars 1967, Jimi Hendrix se produisait<br />
dans une petite salle de Loison-sous-Lens,<br />
le Twenty. Un événement qui ne serait jamais<br />
remonté à la surface de ce XXI e siècle sans la<br />
persévérance de Pierre Failly et Francis Gallet,<br />
deux fous de guitare. Avec l’association Blue<br />
Box, ils eurent la bonne idée de monter un festival<br />
à Loison-sous-Lens, « Éclats de blues et<br />
de rock ». Mais le manque de moyens les a<br />
poussés à abandonner la partie en 2010… Dommage<br />
alors que vient de sortir un « nouvel » album de Jimi Hendrix<br />
(décédé en septembre 1970). Par contre, avec Blue<br />
Box Prod’, basée à Courcelles-lès-Lens, Pierre Failly organise<br />
des concerts et des festivals. Dans sa galerie d’artistes<br />
figure le Jordy de « dur dur d’être bébé » qui a mis<br />
du rock dans son biberon.<br />
Photo Ch. Defrance