L'ABÉCÉDAIRE DU SMOG - Pollution Probe
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conséquence; cela augmente leur capacité de<br />
diffuser la lumière, ce qui réduit donc encore<br />
davantage la couleur et la clarté de ce que nous<br />
voyons dans le paysage environnant.<br />
Selon la U.S. Environmental Protection Agency,<br />
la brume réduit couramment la visibilité de 144 km<br />
à entre 22 et 38 km dans certaines régions de<br />
l’est des États-Unis, et de 225 km à entre 53 et<br />
144 km dans l’ouest des États-Unis. La visibilité<br />
est généralement moins bonne dans l’est que dans<br />
l’ouest des États-Unis puisque les taux moyens<br />
d’humidité y sont plus élevés ainsi que les taux de<br />
MP de sources à la fois anthropiques et naturelles.<br />
La taille et la composition chimique des particules<br />
agissent aussi sur leur capacité de diffuser la lumière.<br />
Les particules dont la taille se situe près de MP2,5<br />
sont les plus efficaces pour diffuser la lumière. Les<br />
particules plus grossières, cependant, peuvent aussi<br />
contribuer à réduire la visibilité. Les sulfates et les<br />
nitrates, qui peuvent adhérer à des particules plus<br />
fines, ont une efficacité semblable pour diffuser la<br />
lumière.<br />
Les répercussions<br />
économiques du smog<br />
Le smog nuit à l’économie sur plusieurs plans,<br />
dont le plus grave est lié aux soins de santé.<br />
Cependant, le problème du smog au Canada<br />
s’en prend aussi à l’économie par le biais des<br />
réductions des récoltes agricoles et de la perte<br />
potentielle de revenus touristiques en raison d’une<br />
visibilité réduite aux destinations touristiques<br />
panoramiques.<br />
Le coût des soins de santé : Les graves effets du<br />
smog sur la santé ont aussi des répercussions<br />
économiques significatives. Selon l’Ontario Medical<br />
Association, on estime que la pollution de l’air<br />
coûte plus de un milliard de dollars par année à<br />
la province en admissions dans les hôpitaux, en<br />
visites à l’urgence et en absentéisme. Lorsqu’on<br />
ajoute à ce chiffre les coûts de la douleur, de la<br />
souffrance et des pertes de vie causées par la<br />
pollution de l’air, la perte économique annuelle<br />
totale est évaluée à 10 milliards de dollars par<br />
année. On s’attend que ce chiffre grimpera à<br />
12 milliards d’ici 2015.<br />
Deux rapports donnent cependant à croire qu’il est<br />
possible de réduire considérablement l’escalade de<br />
ces coûts en santé. Un rapport du gouvernement de<br />
l’Ontario publié en 1996 calculait que le fait de<br />
réduire les polluants clés du smog de 45 % pourrait<br />
réduire chaque année de 190 les admissions à<br />
l’hôpital pour troubles cardiaques ou respiratoires,<br />
de 6 200 les visites dans les urgences pour problèmes<br />
d’asthme, et d’entre trois et quatre millions les épisodes<br />
de symptômes respiratoires aigus. Des études<br />
menées dans le Grand Vancouver ont établi que plus<br />
de 2 700 décès prématurés et 33 000 visites à<br />
l’urgence pourraient être évités sur une période<br />
de 30 années si l’on réduisait les MP de 25 %.<br />
Les coûts agricoles : Comme mentionné précédemment,<br />
le smog endommage les cultures et la<br />
végétation, réduisant ainsi la production de récoltes<br />
importantes sur le plan économique comme les<br />
fèves soya, les haricots, le blé et le coton.Aux États-<br />
Unis, on a estimé à un montant s’élevant entre<br />
un et trois milliards de dollars par année les pertes<br />
agricoles dues au O3.<br />
Les revenus du tourisme : La réduction de la visibilité<br />
atteignant jusqu’à 80 % dans certaines régions<br />
en raison de la pollution de l’air, la perte de revenus<br />
du tourisme pourrait être importante, surtout dans<br />
les endroits où les touristes sont attirés par l’« air frais »<br />
et les beaux paysages, dans les parcs nationaux et les<br />
régions sauvages. Si les centres urbains canadiens<br />
deviennent plus pollués, les touristes pourraient<br />
choisir de ne pas les visiter pour des raisons<br />
esthétiques ou de santé. Environnement Canada<br />
a récemment achevé une enquête sur les réactions<br />
des touristes face à une visibilité réduite dans le<br />
Lower Mainland de la Colombie-Britannique. La<br />
conclusion : l’augmentation de la pollution aurait<br />
des répercussions négatives sur le tourisme dans<br />
la région.<br />
Les changements<br />
climatiques et le smog<br />
La combustion de combustibles fossiles constitue<br />
un lien entre les changements climatiques et le<br />
smog. L’utilisation de combustibles fossiles contribue<br />
grandement aux changements climatiques<br />
en produisant deux des principaux gaz à effet de<br />
serre : le dioxyde de carbone et le méthane, dont<br />
aucun n’est directement responsable du smog.<br />
Toutefois, la combustion de combustibles fossiles<br />
génère d’autres polluants qui causent le smog,<br />
dont le SO2, le CO, les NOx, les COV et les MP.<br />
Il existe un autre lien entre les changements climatiques<br />
et le smog : les températures plus élevées<br />
associées aux premiers pourraient faire augmenter<br />
les effets du deuxième. Certains scientifiques ont<br />
laissé entendre qu’à mesure qu’augmentera la<br />
température annuelle moyenne en Ontario, le<br />
smog pourrait tout aussi bien augmenter; plus<br />
particulièrement, les NOx et les COV réagiront<br />
à des températures plus élevées et créeront ainsi<br />
davantage de O3.Résultat : des vagues de chaleur<br />
plus fréquentes et intenses pourraient signifier<br />
davantage de journées où le O3 est élevé et où l’on<br />
émet des avis de pollution de l’air. Les températures<br />
étant plus élevées, on brûlera davantage de<br />
combustibles fossiles pour satisfaire à la demande<br />
croissante de climatisation, ce qui aura pour effet<br />
de produire davantage de gaz à effet de serre et<br />
de polluants qui causent le smog.<br />
L’augmentation des taux d’humidité qui s’ensuivrait<br />
pourrait aussi provoquer une hausse de<br />
la production de spores de moisissure, et un<br />
climat plus chaud donnerait lieu à une prolifération<br />
des arbres et d’autres végétaux qui produisent<br />
du pollen, ce qui aggraverait la situation des<br />
personnes qui souffrent d’asthme, d’emphysème<br />
et d’autres maladies respiratoires.<br />
23 chapitre deux : pourquoi le smog est-il préoccupant? l’abécédaire du smog 24