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Les cas d’enlèvement enregistrés ont suscité
indignation et inquiétude chez les citoyens
et ont généré la mobilisation de l’opinion
publique. Ce phénomène a créé une certaine psychose
au sein des populations qui lient souvent une
disparition à un enlèvement sans la moindre
preuve. aussi, pour la gendarmerie nationale, les
cas d’enlèvement et d’assassinat d’enfants ont toujours
existé avec des proportions insignifiantes,
mais ils n’étaient pas aussi médiatisés. « une surmédiatisation
due à l’avènement des nouvelles
chaînes de télévision », a expliqué Zahreddine demane
debih, lieutenant-colonel à l’institut de criminologie
et de criminalistique. Et d’ajouter que
comparé aux autres formes de criminalité violente
(atteintes aux biens et aux personnes avec usage
de la violence et la délinquance routière) que
connaît la société, les enlèvements ne constituent
pas un phénomène statistiquement signifiant. durant
l’année en cours, 3 cas d’enlèvements de mineurs
ont été enregistrés, dont 1 suivi d’assassinat
à Ghardaïa, les deux autres ont eu lieu à alger et
annaba. 7 tentatives d’enlèvement ont par contre
été signalées à Oran, alger, El tarf, ain témouchent,
saïda, alger et Boumerdès. durant la même
période, 15 cas présumés d’enlèvements ont également
été recensés alors que les enquêtes ont révélé
qu’il s’agissait de détournement de mineurs
(2 cas) et de fugues (13 cas) pour diverses raisons
(échec scolaires, problèmes familiaux). En tout, les
gendarmes ont enregistré 25 cas entre enlèvements,
tentatives, présumés d’enlèvements, disparitions
avérés, fugues et détournement de mineurs.
« la délinquance juvénile a connu une nette régression
par rapport à 2011. la concrétisation de
ce résultat trouve son explication d’une part dans
les actions de sensibilisation et de communication
menées par les différents intervenants en direction
de cette frange de la population dans le cadre du
travail de proximité et la prise de conscience de la
société sur l’importance d’une prise en charge efficace
en matière de prévention et de lutte d’autre
part », a déclaré le directeur de la sécurité publique.
Pour le colonel Benaamane, ce phénomène a
connu une courbe descendante grâce aux efforts
consentis par les services de la gendarmerie nationale
dans le cadre de la lutte contre la délinquance.
« les dispositifs mis en place par la gendarmerie
nationale spécialement pour la protection des mineurs
à partir de 2011 ont contribué de manière significative
à atténuer ce phénomène grâce au
travail de prévention des brigades de protection de
mineurs, de proximité des unités territoriales disséminées
à travers le territoire national », a-t-il souligné.
Les motivations sexuelles
sont le mobile le plus répandu
les cas de kidnappings sont souvent causés par des
facteurs bien précis. Il s’agit d’un problème multifactoriel,
d’où il est utile de rappeler que « la société
algérienne a connu ces dernières vingt
années, des mutations profondes passant par des
périodes de violence et a connu des progrès dans
divers domaines dus à la mondialisation, au développement
des technologies de l’information et de
la communication, etc. », a indiqué le gendarme
relevant du département scientifique. En contre-
Nation
EL MOUDJAHID 9
EnlèvEmEnts d’Enfants
Les kidnappings ne constituent pas
un phénomène statistiquement signifiant
L’avènement des nouvelles chaînes de télévision a surmédiatisé ce phénomène qui a toujours
existé avec des proportions insignifiantes.
partie, la société ne cesse de perdre au fil des années,
ses moyens de protection traditionnels et informels
(famille élargie, traditions, valeurs
morales, rôle d’éducation du voisinage, des mosquées,
des instituteurs, etc.). selon une approche
criminologique des cas d’enlèvement enregistrés
effectuée par InCC/Gn, l’analyse des cas enregistrés
semble révéler quelques similitudes des caractéristiques
des auteurs qui sont généralement
célibataires, âgés entre 28 et 30 ans, chômeurs et
ont un niveau scolaire primaire ou moyen. les
violences sexuelles sont le mobile le plus répandu,
comparé aux litiges familiaux ou l’enlèvement
parental, les demandes de rançons et les
règlements de compte.
355 mineurs victimes
de violences en 2013
au chapitre des mineurs victimes de la violence,
les représentants de la loi ont enregistré durant les
deux premiers mois 2013, pas moins de 355 mineurs
qui ont été victimes dans différents types de
criminalité avec un taux de 6,12%, soit une baisse
de 1,93% par rapport à la même période de 2012.
les plus grandes proportions de mineurs sont victimes
de coups et blessures volontaires (27,89%)
suivi d’attentat à la pudeur (17,75%). En 2012,
2.444 mineurs ont été victimes dans différents
types de criminalité avec un taux de 6,27%, soit
une baisse de 11,35% par rapport à 2011. la répartition
géographique des mineurs victimes de
différentes formes de criminalités demeure hétérogène
à travers le territoire national, néanmoins
lundi 25 mars 2013
les wilayas d’Oran (132), d’alger (123), sétif
(115), Chlef (113) et mila (108) ont affiché les taux
les plus élevés, a précisé le colonel Benaamane.
En établissant le profil des auteurs, le conférencier
a évoqué le lien « victimologique » en indiquant
qu’une forte proportion des auteurs a un lien de
proximité avec ses victimes, même s’il n’est pas
souvent de la famille, il s’agit d’un voisin ou de
quelqu’un de l’entourage social et/ou professionnel
de la victime. « au moment des faits, l’agresseur
sexuel ressent une négation du soi
(chosification) de la victime, la considérant comme
un objet », a souligné m. debih.
Les parents ont une part
de responsabilité
Pour le conférencier, les parents ont également une
part de responsabilité dans les cas d’enlèvements
« désormais, les parents doivent démontrer davantage
leur présence avec leurs enfants, notamment
ceux âgés de moins de 13 ans, qui ne devraient
plus être hors cadre familial sans contrôle parental
ou de personnes adultes responsables. » Et d’ajouter
« les parents doivent avoir une communication
permanente avec les enfants quand ils sont âgés de
plus de 13 ans afin de limiter les cas de fugue et
des détournements de mineurs et d’éviter aussi les
risques de déviance. » aussi, un minimum d’attention
de la part des parents envers leurs enfants est
préconisé par les services de sécurité, pour diminuer
un tant soi peu les incompréhensions qui se
muent, de plus en plus, en drame
Mohamed Mendaci
Un “plan d’alerte enlèvement”
est en cours de réflexion
Selon les services de la gendarmerie nationale, les pouvoirs publics sont actuellement déterminés
à traiter sévèrement ce type de délinquance. A ce titre un « plan d’alerte enlèvement » est en
cours de réflexion pour sa mise en place, une véritable « chasse à l’homme » que l’auteur déclenchera
lui-même par son passage à l’acte. Un système d’actions coordonnées de recherche et de
communication pourchassera l’auteur jusqu’à son arrestation. Ce plan d’alerte mobilisera toute
la société pour mettre la main, identifier et traquer l’agresseur qui n’aura pas de solution pour
échapper aux services de sécurité mais aussi à toute une population. Le présumé auteur « verra
sa photo d’identité publiée dans tous les médias écrits et audiovisuels.» Ce même système impliquera
désormais non seulement les services de sécurité mais aussi, parents, proches, voisins et
tout citoyen voulant mettre un terme à des agissements émanant de personnes présentant ce type
de psycho pathologies et des prédispositions à ce type de criminalité.
M. M.
RésEau nada
Appel à la mise
en place
d'un nouveau
mécanisme
juridique
Le président du réseau
algérien de protection
des droits de l'enfant
"nada", m. abderrahmane
arar, a appelé à la mise en
place d'un mécanisme juridique
pour la structuration et
l'encadrement d'un dispositif
de dénonciation de cas d'enlèvement
d'enfants.
dans un entretien à l'aPs,
m. arar a précisé que l'acte de
dénonciation des comportements
violents et certains
fléaux sociaux à travers le numéro
vert est "conventionnel",
ce qui nécessite, a-t-il
dit, sa structuration par la
mise en place d'un nouveau
mécanisme juridique pour définir
les objectifs, les procédures
de dénonciation et les
prérogatives d'intervention de
chaque partie concernée par la
lutte contre ce phénomène. le
projet de mise en place d'un
numéro vert unifié entre les
différentes parties concernées
par la lutte contre le phénomène
d'enlèvement d'enfants
(gendarmerie et sûreté nationales,
secteurs ministériels,
société civile), nécessite la
création d'un mécanisme juridique
pour encadrer l'acte de
dénonciation de cas d'enlèvement,
a-t-il dit.
le même responsable a
mis l'accent sur l'importance
des médias lourds dans la dénonciation
ainsi que les mesures
de prévention et de
sensibilisation au profit des
parents. Par ailleurs, m. arar
a évoqué certaines causes de
ce phénomène dont les "résidus
de la tragédie nationale"
qu'a connue l'algérie.
la décennie noire, a-t-il
expliqué, a laissé des séquelles
dans le comportement
des enfants qui l'ont vécue, se
traduisant à l'âge adulte par la
violence et les fléaux sociaux.
a ce propos, il a estimé nécessaire
de former des spécialistes
pour la prise en charge
des jeunes ayant des comportements
violents par le biais
de différents dispositifs sociaux.
APS