Grille horaire - Cap Acadie

Le 7 e art
Les amours imaginaires
Après avoir vu le deuxième film de Xavier Dolan, Les amours imaginaires, force est d’admettre que le jeune
homme a du talent. Mais on ne peut s’empêcher de comparer avec la première oeuvre du cinéaste, J’ai tué ma
mère, qui offrait davantage de profondeur.
Sabin Desmeules
Chroniqueur
sabindesmeules@hotmail.com
Au départ, ce film ne devait pas se
faire. Mais Xavier revenait d’un « road
trip » avec ses deux comparses qui
partagent la vedette dans Les Amours
imaginaires. L’idée a germé. D’autant
plus que sa prochaine oeuvre qu’il
désirait tourner en octobre, Laurence
Anyway, était reportée faute d’argent.
C’est donc dans l’urgence de faire du
cinéma qu’il a rédigé le scénario, sorti de
la banque tous ses avoirs et appelé ses
potes pour donner vie à ce second film.
Si l’on considère la rapidité dans laquelle
cette oeuvre s’est faite et le peu de
moyens, on ne peut que s’exclamer:
«Chapeau!».
Francis (Xavier Dolan) et Marie
(Monia Chokri) forment une belle paire.
Et c’est sans se l’avouer l’un à l’autre que
les deux amis tombent sous le charme de
Nicolas (Niels Schneider), un beau
grand blond de la campagne au regard et
au sourire ravageurs qui débarque tout
juste en ville. Au fil des rencontres avec
ce dernier, Francis et Marie s’accrochent
de plus en plus au désir amoureux qu’ils
éprouvent de moins en moins
secrètement pour lui. Ils finissent par
se livrer une bataille sournoise pour
obtenir les charmes de Nicolas. Cela,
au péril de leur amitié.
Le film est très inspiré de certaines
oeuvres de la nouvelle vague française,
teinté des années 1960 et de couleurs
vives. La fiction est entrecoupée de
pseudos témoignages sur les relations
amoureuses, ce qui donne au
long-métrage un côté cinéma-vérité. Le
réalisateur multiplie les effets. Même
qu’il sur-utilise les séquences au ralenti.
On peut dire, cependant, que malgré
son jeune âge, il a une grande culture
littéraire, étalant au passage quelques
références, et semble connaître la
peinture, certains plans se révélant
festival international de
musique de chambre de la
baie des chaleurs
parfois des clins d’oeil à des tableaux.
On pense à René Magritte lorsque le
personnage de Francis (Dolan) imagine
Nicolas (Schneider), l’homme de ses
rêves, sous une pluie de guimauves. Et le
personnage de Marie (Monia Chokri)
dénote l’admiration du cinéaste pour
Audrey Hepburn. La comédienne lui
ressemble et son personnage reprend ses
looks dans Breakfast at Tiffany’s.
Parmi les faiblesses, le fait que les
protagonistes marmonnent souvent
agace, puisqu’on a du mal à suivre les
dialogues. Et puis on ne peut pas dire que
le scénario soit très original. L’histoire est
très simple. Mais vous savez ce qu’on dit:
il y a mille façons de revisiter un sujet. En
Dernière chance de
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ce sens, toute l’originalité du film repose
dans la manière dont c’est traité. Xavier
Dolan offre des dialogues drôles, qui
ont de l’esprit.
Et au final, on a droit à une apparition
éclair de l’acteur français Louis Garrel
qui fera partie, semble-t-il, de la
distribution du prochain film de Xavier
Dolan. Pas rien pour le jeune réalisateur
débutant déjà auréolé de deux passages
au Festival de Cannes!
✫✫✫✫
◗ Canada. Réalisé par Xavier Dolan.
Avec Xavier Dolan, Monia Chokri, Niels
Schneider...
Du 8 au 11 juillet 2010 Dalhousie, N.-B.
QUATUOR ALCAN
et Lucille Ouellette, piano
QUARTANGO
avec danseurs
LES VIOLONS DU ROY
BLUE ENGINE STRING QUARTET
TREMPLIN JEUNES ARTISTES
Le samedi 12 juin 2010
Niels Schneider, Monia Chokri et Xavier Dolan lors de la première de Les amours imaginaires, le 15 mai, à Cannes.
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