LA VILLE MAGIQUE - Inspection académique du Nord

Ce passage entre le réel et l'imaginaire, généré par la vision et l'interprétation des artistes de cette
période marque cette « mystérieuse et fantastique impression » qui règne dans l'ensemble des oeuvres
présentées.
L'époque balayée par l'exposition se situe entre 1913 date de l'exposition à New-York de l'Armory Show 3 ,
et l'après guerre, soit les années 1950 qui voient l'accélération du développement des banlieux, des
autoroutes et de l'automobile. Elle propose une déambulation dans les mythologies urbaines qui ont
traversé une partie de la production artistique des années 1920 et 1930.
UNE DÉAMBULATION AUTOUR DE QUATRE MYTHES URBAINS
La scénographie de l'exposition est organisée comme un voyage intérieur, fantastique et géographique
autour de 4 mythes, d'une préface, et d'une postface :
• La préface
Certains artistes commencent à faire de la ville le personnage de quelques contes fantastiques
• Manhatta - la ville verticale, inspirée de la fascination des artistes européens pour Manhattan et
ses buildings.
Dans cette section, la scénographie nous propose ici une déambulation entre de grands pavés
droits tenus à la verticale, qui nous rappellent les buildings d'une mégalopole.
• Metropolis - la ville collage, inspirée du mythe de la légendaire Babel, les artistes perçoivent une
nouvelle esthétique de la ville moderne. Les transports se développent, tout va de plus en plus
vite. Le citadin entre dans l'anonymat. Les artistes utilisent le montage, découpage, collage pour
rendre compte des effets de saturation visuelle.
• Quand la ville dort. La ville devient le théâtre de l'inconscient pour les surréalistes. Les vestiges
antiques refont surfaces pour se méler à l'architecture moderne. Dans ces paysages hybrides,
l'artiste projette ses désirs et ses pulsions. Certains motifs urbains deviennent des éléments de ce
vocabulaire de l'inconscient : places, maisons bourgeoises et notamment, passages urbains.
• Dark Passage - de l'errance à l'enquête. La ville se définit aussi par ses personnages, le détective
qui cherche dans la ville des secrets, le criminel ou la femme fatale. Qu'ils déambulent,
enquêtent, ou errent dans la ville ils sont devenus des éléments indissociables de la cité.
Le photographe peut s'identifier quant à lui à un flâneur qui cherche à déceler des traces ou des
indices.
• La Postface.
Du début du parcours à la fin de la visite, le visiteur semble zoomer sur la ville. Il prend d'abord un point
de vue panoramique, puis déambule au milieu des buildings jusqu'à se rapprocher des graffitis sur les
murs photographiés par Brassaï.
LE THÈME DU PASSAGE
Le passage qui en terme d'urbanisme, est une galerie couverte réservée aux piétons et servant de
dégagement aux rues voisines est un thème prédominant dans l'exposition. Ce lieu dans la ville
concentre une certaine ambiguité du fait de sa nature transitoire. C'est un « entre deux », qui permet de
traverser et de relier deux endroits.
Le « passage de l'opéra » qui fut une voie de Paris de 1822 à 1925, reliait le boulevard des Italiens à
l'opéra Le Péletier (l'opéra de Paris avant l'opéra Garnier). Avant la première guerre mondiale, il fut un
3 Exposition internationale à New-York qui signe la naissance de l'art moderne aux Etats-Unis. Des artistes avantgardistes
aussi bien américains qu'européens y exposent.
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