Bénéfice. net bimestriel gratuit édité par VPP SARL - Ce nom de ...
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Tél. : 01 48 60 22 33 - Fax : 01 48 61 20 07<br />
Route <strong>de</strong> Roissy - 93290 Tremblay en France<br />
NEFICE ..nneett<br />
BLe XCELLENCE Magazine <strong>de</strong>s - РУАСИ Déci<strong>de</strong>urs 2015 du Pôle : ЕВРОПЁЙСКАЯ <strong>de</strong> Roissy • tel. : 01 ЭАМЧАТЕПЬ- 30 29 04 32 • www.vppcom.com/benefice<strong>net</strong><br />
juillet/août/septembre 2005 • DIFFUSION : 20000 ex. aux ENTREPRISES et ADMINISTRATIONS DU PÔLE Valeur : 3,5 e<br />
Succès <strong>de</strong>s<br />
“French Architects”<br />
en Chine<br />
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s’affiche à ROISSY<br />
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OISSY 2015 : L’EXCELLENCE EUROPEENNE - ROISSY 2015 :<br />
HE EUROPEAN EXCELLENCE - РУАСИ 2015 :<br />
ВРОПЁЙСКАЯ ЭАМЧАТЕПЬНОСТЬ - ROISSY 2015 :<br />
’EXCELLENCE EUROPEENNE - ROISSY 2015 : THE EUROPEAN<br />
N° 21<br />
Impôts locaux sur le pôle <strong>de</strong> Roissy :<br />
le jack-pot <strong>de</strong> Roissy<br />
Cécile Madura<br />
Conseillère régionale<br />
Portrait :<br />
Pascal Tru<strong>de</strong>lle<br />
Succès du Cigare’s<br />
Club Hilton CDG
LUXE ET TECHNOLOGIE - LUXURY AND TECHNOLOGY<br />
TÉL. : +33 (0)1 49 19 29 29<br />
BP 20248 zone centrale 95713 Roissy CDG <strong>Ce</strong><strong>de</strong>x<br />
E-MAIL : H0577-SB@accor.com / SITES INTERNET : WWW.SOFITEL.COM ET WWW.ACCORHOTELS.COM<br />
SOFITEL PARIS CHARLES DE GAULLE AIRPORT<br />
Lea<strong>de</strong>r européen et groupe mondial <strong>de</strong> l’Hôtellerie et <strong>de</strong>s Services
sommaire<br />
10<br />
30<br />
18<br />
36<br />
<strong>Bénéfice</strong>. <strong>net</strong> <strong>bimestriel</strong> <strong>gratuit</strong> <strong>édité</strong> <strong>par</strong> <strong>VPP</strong> <strong>SARL</strong><br />
1 Clos du Thillay - 95380 Epiais-lès-Louvres<br />
Tél : 01 30 29 04 32<br />
Fax : 01 34 68 52 07<br />
Directeur <strong>de</strong> la publication : Eric Veillon :<br />
eric.veillon@wanadoo.fr -<br />
Redaction et publicité : 01 30 29 04 32<br />
Photogravure : GRAFI-POLE (TREMBLAY)<br />
Imprimerie : Dulac (Pacy-sur-Eure)<br />
Dépôt légal à <strong>par</strong>ution. Tirage : 20.000 exemplaires<br />
Vieux Pays Promotion<br />
10<br />
18<br />
25<br />
30<br />
34<br />
36<br />
4<br />
DOSSIER<br />
Impôts locaux, le jack-pot <strong>de</strong> Roissy<br />
ARCHITECTURE<br />
Succès <strong>de</strong>s French Architects en Chine<br />
ECONOMIE<br />
Le Val-d’Oise veut développer son tourisme<br />
PORTRAIT<br />
Pascal Tru<strong>de</strong>lle entre “titi” et homme d’affaires<br />
DETENTE<br />
Succès <strong>de</strong> la première année du Cigare’s Club<br />
Hilton CDG<br />
40<br />
42<br />
45<br />
46<br />
48<br />
ARMEE – SECURITE<br />
L’armée protège l’aéroport CDG<br />
NOUVELLES IMPLANTATIONS<br />
AFFIPRINT s’affiche à ROISSY<br />
SECURITE ROUTIERE<br />
On peut mourir aussi sur les routes <strong>de</strong> CDG<br />
PRESSE<br />
Où est distribué <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> ?<br />
LOGEMENT<br />
La “Ferme <strong>de</strong> Mortefontaine”<br />
INDUSTRIE<br />
SDA fabrique <strong>de</strong>s “fourmi” pour le fret aérien
52<br />
54<br />
56<br />
58<br />
60<br />
62<br />
66<br />
76<br />
POLE DE ROISSY<br />
Roissy 2025 : c’est <strong>par</strong>ti !<br />
EVENEMENTS<br />
Grand succès du 6ème Tournoi <strong>de</strong> golf <strong>de</strong>s hôtels<br />
ACCOR<br />
CHOSES PUBLIQUES<br />
Cécile Madura au conseil régional<br />
RARE<br />
“JO” au guichet <strong>de</strong> la Poste à CDG : un bonheur<br />
!<br />
PUBLICATIONS LOCALES<br />
“La Marne” : un exploit hebdomadaire<br />
<strong>de</strong>puis 1944<br />
RESTAURANTS<br />
On rit au Cochon qui rit<br />
Coup <strong>de</strong> cœur : La Petite Ferme à Saint-Mesme<br />
SAVOIR, COMPRENDRE<br />
Une révolution chez ADP<br />
Grâce à la loi “Aéroports” ADP est <strong>de</strong>venue une<br />
entreprise comme les autres<br />
COURRIER DES LECTEURS<br />
5<br />
54<br />
66<br />
ADP<br />
ADP<br />
ADP<br />
ADP<br />
42<br />
sommaire<br />
64
C’est l’art <strong>de</strong> la politique<br />
(les solutions<br />
au “comment vivre<br />
ensemble”…) qui a<br />
fait progresser l’humanité.<br />
Il semble que<br />
notre société française soit bien en panne <strong>de</strong> ce côtélà,<br />
le référendum sur la Constitution européenne l’a<br />
bien montré.<br />
Le “nouveau” ministre <strong>de</strong>s finances, <strong>par</strong>lant (forcément)<br />
au <strong>nom</strong> du “nouveau” gouvernement vient <strong>de</strong><br />
faire une découverte : nous vivons au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> nos<br />
moyens, nous ne travaillons pas assez. Non ? Et <strong>de</strong><br />
rappeler (mais qui l’a dit à haute et intelligible voix?)<br />
que l’en<strong>de</strong>ttement du pays est passé, en 25 ans, à un<br />
niveau astro<strong>nom</strong>ique. Autrement dit, notre génération<br />
vit à crédit, hypothéquant l’avenir <strong>de</strong> celles qui nous<br />
suivent : ce n’est pas glorieux. Surtout <strong>de</strong> la <strong>par</strong>t<br />
d’une nation qui veut toujours avoir une “influence”<br />
dans le mon<strong>de</strong>.<br />
La réponse est dans l’action politique. Or, la plu<strong>par</strong>t<br />
<strong>de</strong>s “grands” <strong>par</strong>tis ne font rien, tant sur le point <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>tte que celui <strong>de</strong> l’emploi, qu’ils soient à droite ou à<br />
gauche. En 2002, nous écrivions ici que l’écrasante<br />
majorité UMP avait <strong>de</strong>s responsabilités historiques<br />
dans le redressement <strong>de</strong> la France. Il faut bien<br />
admettre qu’elle n’en a rien fait. Que <strong>de</strong>s <strong>de</strong>mimesures,<br />
qu’il s’agisse <strong>de</strong>s retraites ou <strong>de</strong> l’école.<br />
Sans <strong>par</strong>ler <strong>de</strong> l’emploi. Au lieu <strong>de</strong> libérer les énergies,<br />
la majorité UMP a préféré ne pas revenir sur les<br />
35 heures, que les <strong>par</strong>tis <strong>de</strong> droite et du centre avaient<br />
combattu “vigoureusement” quand ils étaient dans<br />
l’opposition. Résultat, le chômage augmente encore.<br />
Non !<br />
9<br />
C’est cela, le “modèle social” français. On peut comprendre<br />
que le socialiste Tony Blair, brillamment<br />
réélu pour la troisième fois, n’en veuille pas. Et que<br />
dire <strong>de</strong> notre nouveau gouvernement ! Va-t-il réussir,<br />
avec grosso modo, la même politique que celui<br />
d’avant ? Dominique <strong>de</strong> Villepin avait donc <strong>de</strong>s<br />
“recettes” et il n’en aurait rien dit, ni à Chirac, ni à<br />
Raffarin ? Qui peut le croire ?<br />
<strong>Ce</strong> qu’il faut c’est avoir le courage <strong>de</strong> réformer le<br />
pays. En s’attaquant à l’hypertrophie du secteur<br />
“public”. Les gaspillages, les dépenses inutiles sont<br />
là, on le voit tous les jours, dans la sphère<br />
“publique”. Dans le même temps <strong>de</strong>s secteurs régaliens<br />
essentiels comme la justice ont <strong>de</strong>s moyens budgétaires<br />
indignes (<strong>par</strong>lez-en aux magistrats <strong>de</strong><br />
Bobigny…). Il faut supprimer tous les postes <strong>de</strong><br />
fonctionnaires ou <strong>de</strong> quasi fonctionnaires, tous les<br />
“organismes” ou les “machins” qui ne servent à rien.<br />
Il faut encourager (pas leur donner <strong>de</strong> l’argent), ceux<br />
qui créent la richesse et les emplois, c'est-à-dire les<br />
entreprises (et en <strong>par</strong>ticulier, on le sait, aux PME). Il<br />
faut passer à la machine à laver le co<strong>de</strong> du travail,<br />
vieux grimoire “emploiphobe” <strong>de</strong>venu un carcan<br />
pour tous, patrons et employés. Et sortir <strong>de</strong> l’assistanat<br />
soit disant “social” qui, <strong>de</strong> fait, enfonce les plus<br />
faibles. Il faut TRAVAILLER.<br />
Mais pour cela il faut en avoir. La classe politique<br />
actuelle, après les élections prési<strong>de</strong>ntielles et l’autre<br />
séisme du référendum a démontré qu’elle n’en avait<br />
pas. Elle n’a pas d’imagination non plus. Elle veut<br />
rester au pouvoir, c’est tout.<br />
Il faut en changer…<br />
EV
DOSSIER<br />
O n évoque peu les questions liées à<br />
la fiscalité en général, et locale en <strong>par</strong>ti-<br />
culier. Il <strong>par</strong>ait que ça n’intéresse pas les<br />
foules. <strong>Ce</strong> qui est faux car tous les gens<br />
payent <strong>de</strong>s impôts, quels qu’ils soient et<br />
ils aiment qu’on leur dise où ils vont.<br />
Rappelons nous que la Révolution françai-<br />
se n’a été faite que pour <strong>de</strong>s raisons fis-<br />
cales… <strong>Ce</strong> qui est vrai, en revanche, c’est<br />
que c’est bien compliqué et que ceux<br />
(rares) qui connaissent bien ce domaine<br />
gar<strong>de</strong>nt jalousement, pour beaucoup<br />
d’entre eux, leurs petits secrets. Et je<br />
continue à dire que les journaux munici-<br />
paux, ou même dé<strong>par</strong>tementaux ne font<br />
rien pour bien expliquer les enjeux <strong>de</strong> la<br />
fiscalité locale à leurs administrés.<br />
Or, la fiscalité locale est très<br />
importante dans la problématique<br />
du pôle <strong>de</strong> Roissy.<br />
La présence <strong>de</strong> l’aéroport (<strong>de</strong>s<br />
aéroports…) et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises<br />
(principalement Air France,<br />
ADP et Fe<strong>de</strong>x) rapporte beaucoup<br />
d’argent en impôts locaux, surtout<br />
en taxe professionnelle. Au point<br />
que la question du <strong>par</strong>tage <strong>de</strong> cette<br />
manne exceptionnelle se pose,<br />
<strong>par</strong>fois en termes d’affrontement.<br />
D’autant que, autour <strong>de</strong> l’aéroport,<br />
les revenus <strong>de</strong>s communes sont<br />
très inégaux.<br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> veut davantage vous<br />
informer sur ces questions. Le dossier<br />
d’aujourd’hui est consacré à<br />
une <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> ce fameux “<strong>par</strong>tage”,<br />
et, pour ce faire, il n’est pas inutile<br />
<strong>de</strong> préciser quelques notions<br />
comme les quatre taxes locales ou<br />
le “potentiel fiscal”, notion peu<br />
connue mais combien importante<br />
10<br />
pour la vie quotidienne <strong>de</strong>s administrés,<br />
l’écrêtement...<br />
Mais le dossier est incomplet : il<br />
faudra, dans les prochains numéros,<br />
vous montrer les budgets <strong>de</strong>s différents<br />
communes, groupements <strong>de</strong><br />
communes, <strong>de</strong>s dé<strong>par</strong>tements qui<br />
nous concernent, l’évolution <strong>de</strong><br />
leurs bases fiscales, incroyables<br />
pour certaines… Nous le ferons.<br />
Il n’existe pas, à notre connaissance,<br />
d’étu<strong>de</strong> exhaustive sur la fiscalité<br />
locale du pôle. L’IAURIF, dans<br />
son étu<strong>de</strong> sur “l’impact socio-éco<strong>nom</strong>ique<br />
<strong>de</strong>s aéroports franciliens”<br />
(janvier 2003) y touche un peu. Elle<br />
note, <strong>par</strong> exemple, que pour la seule<br />
taxe professionnelle, les seules<br />
quatre communes <strong>de</strong> Mauregard, du<br />
Mesnil-Amelot, <strong>de</strong> Tremblay et <strong>de</strong><br />
Roissy “percevaient (après écrêtement),<br />
en 1999, 64 millions d’euros<br />
ré<strong>par</strong>tis pour 54, 1% sur Tremblay<br />
et 36.4% sur Roissy”…
Et il n’y a pas que la TP !<br />
Comment faire pour <strong>par</strong>tager<br />
équitablement les revenus<br />
considérables tirés du dynamisme<br />
du pôle <strong>de</strong> Roissy ?<br />
C’est pour tenter <strong>de</strong> comprendre<br />
les données du problème<br />
que nous avons écrit ce<br />
dossier.<br />
Mais il y en aura d’autres,<br />
aussi, sinon plus intéressants :<br />
comment fonctionne la solidarité<br />
au travers <strong>de</strong>s regroupements<br />
communaux du pôle<br />
(communautés <strong>de</strong> communes<br />
(et la plus célèbre d’entre elles,<br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France), com-<br />
Fiscalité locale :<br />
le “jack-pot” <strong>de</strong> Roissy<br />
munauté d’agglomération <strong>de</strong><br />
Val <strong>de</strong> France). Et en matière<br />
<strong>de</strong> TP : TPZ, TPU ? Quels sont<br />
les meilleurs outils au service<br />
du développement éco<strong>nom</strong>ique ?<br />
Il faudra aussi, petit à petit<br />
vous informer <strong>de</strong>s différents<br />
taux pratiqués, <strong>de</strong>s potentiels<br />
fiscaux <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres,<br />
déchiffrer les sigles, clarifier<br />
lesvocabulaires.<br />
C’est quoi, les<br />
“impôts locaux” ?<br />
Il n’est pas inutile <strong>de</strong> revenir<br />
sur les principales ressources<br />
11<br />
<strong>de</strong>s communes : les quatre<br />
taxes locales appelées aussi les<br />
quatre “vieilles” (<strong>par</strong>ce que<br />
leur origine remonte, <strong>de</strong><br />
mémoire, à avant la Révolution<br />
française. <strong>Ce</strong>s impôts alimentent<br />
les budgets <strong>de</strong>s communes,<br />
groupements <strong>de</strong> communes<br />
(EPCI : établissement public <strong>de</strong><br />
coopération intercommunale,<br />
comme les communautés <strong>de</strong><br />
communes (ex Roissy Porte <strong>de</strong><br />
France) ou les communautés<br />
d’agglomération (ex : Val <strong>de</strong><br />
France). Mais aussi <strong>de</strong>s dé<strong>par</strong>tements,<br />
<strong>de</strong>s régions, et pour ce<br />
qui concerne la taxe profes-<br />
DOSSIER<br />
sionnelle, les chambres <strong>de</strong><br />
commerce et <strong>de</strong> métiers.<br />
La taxe<br />
d’habitation (TH)<br />
Tous les occupants <strong>de</strong> logements<br />
meublés au 1er janvier<br />
<strong>de</strong> l’année sont re<strong>de</strong>vables <strong>de</strong><br />
la taxe d’habitation. Elle est<br />
calculée sur la base <strong>de</strong> la valeur<br />
locative <strong>net</strong>te, c'est-à-dire la<br />
valeur locative cadastrale diminuée<br />
(pour les rési<strong>de</strong>nces principales)<br />
<strong>de</strong>s abattements obligatoires<br />
(pour charges <strong>de</strong><br />
famille) ou facultatifs (en
DOSSIER<br />
fonction du revenu). La valeur<br />
locative cadastrale correspond<br />
à un loyer annuel que le propriétaire<br />
pourrait tirer d’un<br />
local, loué dans <strong>de</strong>s conditions<br />
normales. C’est le service<br />
cadastral (le centre <strong>de</strong>s Impôts<br />
fonciers) qui détermine cette<br />
valeur. Sur ces bases, les<br />
conseils municipaux appliquent<br />
un taux chaque année,<br />
qui peut être différent d’une<br />
commune à l’autre. Les dé<strong>par</strong>tements<br />
appliquent aussi un<br />
taux sur ces bases et encaissent<br />
le produit. Les régions ne perçoivent<br />
plus <strong>de</strong> taxe d’habitation.<br />
La TH contribue au financement<br />
<strong>de</strong>s services rendus aux<br />
habitants, <strong>de</strong>s équipements<br />
collectifs…<br />
La taxe foncière sur<br />
les propriétés bâties<br />
(TFPB)<br />
<strong>Ce</strong> sont les propriétaires d’un<br />
immeuble bâti (maison ou<br />
usine, entrepôts…) et fixés au<br />
sol (les caravanes, <strong>par</strong><br />
exemples ne sont pas concernées).<br />
C’est la propriété au 1er<br />
janvier qui détermine la taxation.<br />
La base d’imposition est<br />
le “revenu cadastral”, qui est<br />
égal à la valeur locative cadastrale<br />
(voir plus haut) diminuée<br />
d’un abattement <strong>de</strong> 50% (qui<br />
prend en compte les frais <strong>de</strong><br />
gestion, d’assurance, d’amortissement,<br />
d’entretien…).<br />
Les collectivités territoriales<br />
(communes, éventuellement<br />
EPCI, dé<strong>par</strong>tements et cette<br />
fois, régions) appliquent<br />
chaque année <strong>de</strong>s taux à ces<br />
bases.<br />
La taxe<br />
professionnelle (TP)<br />
Ah la TP ! <strong>Ce</strong>tte taxe fait beaucoup<br />
<strong>par</strong>ler d’elle ! “Impôt<br />
imbécile” a-t-on dit en haut<br />
lieu. Elle a remplacé l’ancienne<br />
“patente” en 1975. C’est la<br />
taxe locale qui rapporte le plus,<br />
c’est pour elle que les collectivités<br />
locales (communes en<br />
<strong>par</strong>ticulier, mais toutes sont<br />
concernées) se battent pour<br />
faire venir (ou pour conserver,<br />
développer) <strong>de</strong>s entreprises sur<br />
leur territoire. C’est pour elle<br />
qu’on installe <strong>de</strong>s zones industrielles,<br />
qu’on fait les yeux<br />
doux aux entrepreneurs : plus il<br />
y a d’entreprises, plus il y a <strong>de</strong><br />
TP, plus il y a <strong>de</strong> l’argent dans<br />
les caisses !<br />
La taxe professionnelle est due<br />
chaque année <strong>par</strong> les personnes<br />
physiques ou morales<br />
qui exercent en France, à titre<br />
habituel, une activité professionnelle<br />
non salariée.<br />
Les diverses exonérations prévues<br />
peuvent être <strong>de</strong> plein<br />
droit ou temporaires.<br />
La taxe est établie dans chaque<br />
commune où le re<strong>de</strong>vable dispose<br />
<strong>de</strong> locaux ou <strong>de</strong> terrains.<br />
Elle sert à financer le budget<br />
<strong>de</strong>s communes, <strong>de</strong>s dé<strong>par</strong>tements<br />
et <strong>de</strong>s régions, ainsi que<br />
d'autres organismes. Tout ceux<br />
qui pratiquent <strong>de</strong>s activités<br />
commerciales la payent, même<br />
12<br />
les associations loi 1901 si leur<br />
gestion est intéressée ou<br />
même, si la gestion est désintéressée,<br />
si elles concurrencent<br />
le secteur <strong>de</strong>s entreprises commerciales.<br />
La taxe est établie dans chaque<br />
commune où le re<strong>de</strong>vable dispose<br />
<strong>de</strong> terrains ou <strong>de</strong> locaux<br />
professionnels.<br />
La base d’imposition est la<br />
valeur locative <strong>de</strong>s immobilisations<br />
corporelles (ou seulement<br />
une fraction <strong>de</strong>s recettes<br />
(8% en 2004 mais 6% en 2005)<br />
pour les entreprises dont les<br />
recettes ne dépassent pas 152<br />
000 euros TTC (ou 61 000<br />
euros TTC pour certaines<br />
entreprises <strong>de</strong> service ou soumis<br />
au régime <strong>de</strong>s bénéfices<br />
non commerciaux (BNC).<br />
La valeur locative <strong>de</strong>s immobilisations<br />
corporelles comprend<br />
les immobilisations passibles<br />
d’une taxe foncière (bâtie et/ou<br />
non bâtie) et les immobilisations<br />
non passibles <strong>de</strong> taxe<br />
foncière : équipements, bien<br />
mobiliers, machines, véhicules<br />
etc.).<br />
<strong>Ce</strong>tte base d’imposition est<br />
diminuée d’un abattement<br />
général pour l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
re<strong>de</strong>vables <strong>de</strong> 16% (mais 25%<br />
en Corse…).<br />
On peut dire encore qu’il existe<br />
une cotisation minimum établie<br />
sur une base d’imposition<br />
minimum (autrement dit, la TP<br />
est dans tous les cas payable) et<br />
que les entreprises dont le<br />
chiffre d’affaires HT est supé-<br />
rieur à 7,6 millions d’euros<br />
payent une cotisation déterminée<br />
en fonction <strong>de</strong> la valeur<br />
ajoutée produite <strong>par</strong> l’entreprise.<br />
La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence pour<br />
déterminer les bases, c’est les<br />
immobilisations et les recettes<br />
<strong>de</strong> l’avant <strong>de</strong>rnière année,<br />
autrement dit, on paye en 2005<br />
la taxe sur les immos <strong>de</strong> 2003.<br />
A signaler que les bases <strong>de</strong> TP<br />
servent aussi pour le calcul <strong>de</strong>s<br />
“taxes additionnelles” pour les<br />
chambres <strong>de</strong> commerce et les<br />
chambres <strong>de</strong> métiers. On l’oublie<br />
souvent, mais ces établissements<br />
publics vivent donc<br />
grâce à l’impôt <strong>de</strong>s entreprises…<br />
La Taxe sur le Foncier Non<br />
Bâti s’applique aux terrains<br />
(champs, terrains nus).<br />
Les bases et<br />
les taux : richesse<br />
et pauvreté <strong>de</strong>s<br />
collectivités locales<br />
Le principe est le suivant : plus<br />
il y a <strong>de</strong> contribuables, qu’ils<br />
soient <strong>par</strong>ticuliers ou entreprises,<br />
plus les collectivités<br />
territoriales sont à priori<br />
riches. Mais ce n’est pas si<br />
simple. Quelques éléments<br />
pour comprendre :
• certaines communes ont<br />
beaucoup d’habitants, mais<br />
peu d’entreprises sur leur territoire.<br />
Or c’est la TP qui rapporte<br />
le plus d’argent.<br />
• certaines communes (ou<br />
dé<strong>par</strong>tements) ont <strong>de</strong>s populations<br />
majoritairement<br />
“pauvres”, ce qui implique <strong>de</strong>s<br />
rentrées d’argent moindre (la<br />
valeur locative ou le revenu<br />
cadastral d’un F3 à Sevran rapporte<br />
moins qu’une belle maison<br />
à Saint-Witz).<br />
- en plus, certaines communes<br />
ont à la fois <strong>de</strong>s populations<br />
pauvres et peu d’entreprises :<br />
donc peu <strong>de</strong> TP, peu <strong>de</strong> TH,<br />
peu <strong>de</strong> TFPB…<br />
• certaines communes ont sur<br />
leur territoire <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />
entreprises (ex : Air France,<br />
ADP), qui leur rapporte beaucoup<br />
d’argent en TP.<br />
• certaines communes ont <strong>de</strong>s<br />
populations riches, peu <strong>nom</strong>breuses,<br />
et ont sur leur territoire<br />
<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises<br />
• certaines communes ont pris<br />
<strong>de</strong>s initiatives pour faire venir<br />
<strong>de</strong>s entreprises, en créant <strong>de</strong>s<br />
zones d’activités (ex Moussyle-Neuf)<br />
d’autre pas, ou peu.<br />
• les communes votent <strong>de</strong>s<br />
taux d’imposition (sur les 4<br />
taxes) différents : les communes<br />
pauvres auront tendance<br />
à taxer fortement le peu<br />
d’entreprises qu’elles ont sur<br />
leur territoire, les communes<br />
riches auront tendance a taxer<br />
moins. <strong>Ce</strong> double mouvement<br />
13<br />
accroît le fossé entre riches et<br />
pauvres.<br />
• un peu <strong>de</strong> politique : les communes<br />
“<strong>de</strong> gauche” ou surtout<br />
les communes communistes<br />
(ou le dé<strong>par</strong>tement communiste<br />
<strong>de</strong> Seine-Saint-Denis) ont<br />
tendance, conformément à leur<br />
logique politique anticapitaliste,<br />
à “taxer” les entreprises<br />
plus que les autres.<br />
• quelle que soit leur couleur<br />
politique, certaines municipalités<br />
sont plus actives, plus<br />
dynamiques que d’autres pour<br />
entretenir et développer une<br />
politique “pro-entreprise”, une<br />
politique <strong>de</strong> “développement<br />
éco<strong>nom</strong>ique” qui vise à valoriser<br />
leurs territoires, conforter<br />
les entreprises qui sont chez<br />
DOSSIER<br />
elles, en faire venir d’autres,<br />
afin d’avoir beaucoup <strong>de</strong> ressources<br />
<strong>de</strong> TP et créer <strong>de</strong>s<br />
emplois.<br />
L’Etat, “arbitre” <strong>de</strong> tout ça doit<br />
se débrouiller pour imposer un<br />
minimum d’équité mais aussi<br />
<strong>de</strong> responsabilité. D’un côté, il<br />
doit faire en sorte <strong>de</strong> corriger<br />
<strong>de</strong>s inégalités territoriales (<strong>par</strong><br />
exemple s’il y a une très gran<strong>de</strong><br />
entreprise dans une commune),<br />
d’un autre il doit encourager<br />
les élus locaux à développer<br />
le tissu éco<strong>nom</strong>ique local.<br />
Et ça n’est pas facile. Pour<br />
cela, il a mis en place, avec le<br />
temps, <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong><br />
redistribution (on appelle ça la<br />
“péréquation”) qui visent à
DOSSIER<br />
réduire les écarts <strong>de</strong> richesse<br />
entre les différentes collectivités<br />
territoriales. <strong>Ce</strong> principe <strong>de</strong><br />
solidarité est même désormais<br />
inscrit dans la Constitution<br />
(Art. 72-2). Pour comprendre,<br />
il existe, au plan national, trois<br />
mécanismes <strong>de</strong> péréquation :<br />
• la “péréquation horizontale”<br />
qui s’opère entre les différentes<br />
collectivités territoriales<br />
(C.T). Elle concerne la taxe professionnelle<br />
<strong>par</strong> l’intermédiaire<br />
<strong>de</strong>s Fonds Dé<strong>par</strong>tementaux <strong>de</strong><br />
Péréquation <strong>de</strong> la Taxe<br />
Professionnelle (FDPTP). C’est<br />
celle qui nous intéresse dans le<br />
cas du pôle <strong>de</strong> Roissy. Elle<br />
concernait 2 milliards d’euros<br />
en 2004.<br />
• la “péréquation verticale” :<br />
ce sont les dotations <strong>de</strong> l’Etat<br />
aux C.T. La plus célèbre est la<br />
DGF (Dotation Globale <strong>de</strong><br />
Fonctionnement) : au total 4<br />
milliards en 2002<br />
• divers autres dispositifs<br />
ponctuels, notamment liés aux<br />
“transferts <strong>de</strong> compétences” <strong>de</strong><br />
l’Etat vers les C.T, <strong>par</strong>ticulièrement<br />
cette année, avec la loi<br />
<strong>de</strong> décentralisation.<br />
Mais on pourrait rajouter que<br />
l’intercommunalité constitue<br />
en elle-même une péréquation.<br />
Le pôle <strong>de</strong> Roissy est presque<br />
un cas d’école pour illustrer<br />
ces problèmes <strong>de</strong> péréquation.<br />
Beaucoup d’argent est récolté<br />
<strong>par</strong> la taxe professionnelle sur<br />
un territoire divisé. On y trouve<br />
tout : inégalités criantes<br />
entre communes, établissements<br />
“exceptionnels”, <strong>de</strong>s<br />
FDTP, <strong>de</strong>s “interco”, <strong>de</strong>s<br />
potentiels fiscaux à donner le<br />
vertige, d’autres bas comme la<br />
terre, <strong>de</strong>s <strong>par</strong>tages et <strong>de</strong>s<br />
conflits<br />
Pour bien comprendre il faut<br />
expliquer quelques notions :<br />
• le “potentiel fiscal” un outil<br />
permettant <strong>de</strong> com<strong>par</strong>er, <strong>par</strong><br />
rapport aux autres, la véritable<br />
“richesse” fiscale <strong>de</strong> chaque<br />
commune.<br />
• le mécanisme <strong>de</strong> correction<br />
<strong>de</strong>s inégalités : les fonds <strong>de</strong><br />
péréquations <strong>de</strong> la taxe professionnelle<br />
• que sont les “établissements<br />
exceptionnels” ?<br />
• “l’intercommunalité” : un<br />
moyen qui permet la solidarité<br />
en toute indépendance (ou<br />
presque…)<br />
Le potentiel fiscal<br />
Les communes ont un <strong>nom</strong>bre<br />
d’habitants différent les une<br />
<strong>de</strong>s autres, c’est évi<strong>de</strong>nt. Et,<br />
nous l’avons vu, elles fixent<br />
<strong>de</strong>s taux différents sur les bases<br />
fiscales pour les 4 taxes<br />
locales. Difficile, dans ces<br />
conditions <strong>de</strong> com<strong>par</strong>er la<br />
richesse <strong>de</strong>s unes et <strong>de</strong>s autres.<br />
Exemple : Tremblay-en-France<br />
est “riche” : elle possè<strong>de</strong> sur<br />
son territoire une grand <strong>par</strong>tie<br />
Informez vous sur les financements Européens<br />
ouverts aux entreprises du Val d'Oise,<br />
à proximité <strong>de</strong> l'Aéroport Roissy-CDG<br />
14<br />
Prenez contact avec le Comité<br />
d'Expansion Éco<strong>nom</strong>ique<br />
du Val d'Oise,<br />
dans l'aéroport <strong>de</strong> Roissy-CDG :<br />
01 48 79 61 12<br />
http://www.ceevo95.fr<br />
Espace Information Entreprises<br />
Val d'Oise<br />
SNCF Aéroport Charles-<strong>de</strong>-Gaulle<br />
BP 30042<br />
95716 ROISSY CDG CEDEX
<strong>de</strong> CDG (zones <strong>de</strong> fret, aérogares<br />
2, un <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> la gare<br />
TGV, RoissyPôle et le siège<br />
d’Air France, et aussi une<br />
bonne <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> Paris Nord 2).<br />
Mais elle a beaucoup d’habitants<br />
: plus <strong>de</strong> 35 000. A l’inverse,<br />
Le Mesnil-Amelot, <strong>par</strong><br />
exemple, ou Mauregard, sont<br />
<strong>de</strong>s toutes petites communes<br />
(567 et 247 habitants) mais ont<br />
aussi sur leur territoire une<br />
autre gran<strong>de</strong> <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> CDG<br />
avec l’aérogare 1 pour<br />
Mauregard et l’aérogare 3 pour<br />
Le Mesnil (entres autres). En<br />
plus, leurs taux <strong>de</strong> TP sont différents.<br />
On a donc inventé un mécanisme<br />
pour pouvoir com<strong>par</strong>er la<br />
richesse <strong>de</strong>s différentes C.T,<br />
<strong>de</strong>s communes notamment.<br />
Pour cela, on calcule les bases<br />
<strong>de</strong>s quatre taxes locales et on<br />
applique à chaque base le taux<br />
moyen national pour l’année<br />
considérée. Ensuite on divise<br />
le produit obtenu <strong>par</strong> le<br />
<strong>nom</strong>bre d’habitants <strong>de</strong> la commune.<br />
On obtient ainsi le “potentiel<br />
fiscal” <strong>de</strong> la commune, que<br />
l’on peut com<strong>par</strong>er au potentiel<br />
fiscal moyen national,<br />
obtenu en divisant la somme<br />
<strong>de</strong>s potentiels fiscaux <strong>de</strong>s<br />
communes <strong>par</strong> le <strong>nom</strong>bre <strong>de</strong><br />
communes en France.<br />
<strong>Ce</strong> “potentiel fiscal” permet<br />
donc <strong>de</strong> com<strong>par</strong>er la “richesse”<br />
<strong>de</strong>s communes <strong>par</strong> rapport aux<br />
autres. Il faut retenir cette<br />
notion, c’est important pour la<br />
suite…Et il faut savoir que les<br />
seules communes <strong>de</strong><br />
Mauregard, le Mesnil-Amelot,<br />
Roissy et Tremblay figurent<br />
<strong>par</strong>mi les plus riches en termes<br />
<strong>de</strong> potentiel fiscal <strong>par</strong> habitant<br />
d’Ile-<strong>de</strong>-France et que les trois<br />
premières sont même les trois<br />
plus riches et contribuent à ce<br />
titre à un autre dispositif <strong>de</strong><br />
péréquation, régional, celui-là.<br />
Les “établissements<br />
exceptionnels” :<br />
l’écrêtement<br />
<strong>Ce</strong>rtains établissements sont<br />
appelés “exceptionnels” s’ils<br />
possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s bases d’imposition<br />
<strong>de</strong> TP <strong>par</strong> habitant, supérieurs<br />
d’au moins <strong>de</strong>ux fois la<br />
moyenne nationale (pour 2002,<br />
cela correspondait à 3 292<br />
euros). Toutes les bases qui<br />
dépassent ce montant font<br />
l’objet d’un “écrêtement” (un<br />
prélèvement, en fait) que les<br />
dé<strong>par</strong>tement concernés ont<br />
ensuite la charge <strong>de</strong> ré<strong>par</strong>tir<br />
entre différentes communes,<br />
au moyen <strong>de</strong>s “fonds” expliqués<br />
ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
Les fonds <strong>de</strong><br />
péréquations <strong>de</strong> la<br />
taxe professionnelle<br />
(FDPTP)<br />
La loi <strong>de</strong> 1975, qui avait remplacé<br />
l’ancienne patente <strong>par</strong> la<br />
T.P, a mis en place en même<br />
temps un système <strong>de</strong> péréquation<br />
dé<strong>par</strong>temental <strong>de</strong> la taxe<br />
professionnelle. Et une loi <strong>de</strong><br />
janvier 1980 a précisé la sélection<br />
<strong>de</strong>s établissements<br />
“exceptionnels”.<br />
15<br />
Le principe est le suivant :<br />
chaque année, les services fiscaux<br />
<strong>de</strong> l’Etat adressent au<br />
préfet du dé<strong>par</strong>tement d’implantation<br />
(avant le mois <strong>de</strong><br />
juin) la liste <strong>de</strong>s établissements<br />
exceptionnels qui sont inscrits<br />
dans “l’état 1397”.<br />
Le préfet communique cet état<br />
au prési<strong>de</strong>nt du Conseil général.<br />
Chaque préfet du dé<strong>par</strong>tement<br />
limitrophe fait <strong>de</strong> même.<br />
Ensuite les Conseils généraux,<br />
au vu <strong>de</strong> cet état<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt la<br />
réunion d’une commission<br />
interdé<strong>par</strong>tementale qui est<br />
convoquée <strong>par</strong> un arrêté interdé<strong>par</strong>temental.<br />
Chaque Conseil général<br />
désigne 7 représentants à la<br />
Commission. Pour le Pôle <strong>de</strong><br />
Roissy, c’est Yannick<br />
Paternotte, vice prési<strong>de</strong>nt du<br />
Val d’Oise qui la prési<strong>de</strong>.<br />
La Commission va ensuite <strong>par</strong>tager<br />
les fonds provenant <strong>de</strong><br />
l’écrêtement <strong>de</strong>s établissements<br />
“exceptionnels”. Pour le<br />
pôle <strong>de</strong> Roissy, les fonds disponibles<br />
étaient <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />
100 millions <strong>de</strong> F en 1999.<br />
1993 : Priorité aux<br />
groupements<br />
<strong>de</strong> communes<br />
Par une disposition prévue <strong>par</strong><br />
la loi <strong>de</strong> finance rectificative<br />
<strong>de</strong> 1993, qui visait à encourager<br />
la formation <strong>de</strong>s communautés<br />
<strong>de</strong> communes, ces<br />
groupements, sur le territoire<br />
<strong>de</strong>squels le ou les établissements<br />
exceptionnels étaient<br />
situés, pouvaient prétendre à<br />
DOSSIER<br />
un “préciput” (foncez sur le<br />
dico), c'est-à-dire avaient droit<br />
<strong>de</strong> bénéficier, avant tout autre<br />
ré<strong>par</strong>tition, d’une réversion<br />
prioritaire <strong>de</strong>s 2/3 ou <strong>de</strong>s 3/4<br />
du produit <strong>de</strong> l’écrêtement.<br />
C’est une <strong>de</strong>s raisons fondamentales<br />
<strong>de</strong> la création <strong>de</strong> la<br />
communauté <strong>de</strong> communes<br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France. Ainsi,<br />
sur le fonds 1994, rien que<br />
pour les établissements exceptionnels<br />
“Air France” et<br />
“ADP”, l’écrêtement (y compris<br />
les allocations compensatrices<br />
<strong>de</strong> l’Etat dues au titre<br />
<strong>de</strong>s allégements <strong>de</strong> TP) était <strong>de</strong><br />
7.337. 000 euros, ré<strong>par</strong>tis entre<br />
différentes communes du Val<br />
d’Oise. En 1995, suite aux<br />
effets <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> Roissy<br />
Porte <strong>de</strong> France, pour une<br />
somme totale à <strong>par</strong>tager <strong>de</strong> 8<br />
224 000 euros, la nouvelle<br />
communauté en percevait les<br />
2/3 soit 5 073 000 euros.<br />
Le reste <strong>de</strong> l’argent a été cette<br />
année là distribué à la communauté<br />
<strong>de</strong> communes “Cœur <strong>de</strong><br />
France” (autour <strong>de</strong> Luzarches,<br />
95) <strong>de</strong> quelques 3 millions<br />
d’euros et le sol<strong>de</strong>, seulement<br />
81 000 euros <strong>par</strong>tagés entre les<br />
communes “défavorisées” du<br />
Val d’Oise.<br />
L’histoire <strong>de</strong> ce “<strong>par</strong>tage” a été<br />
ensuite bien mouvementée.<br />
Mais, avant <strong>de</strong> continuer, il<br />
faut expliquer comment les<br />
autres communes reçoivent<br />
leur (petite) <strong>par</strong>t <strong>de</strong> gâteau.
DOSSIER<br />
Communes<br />
“concernées”<br />
et communes<br />
“défavorisées”.<br />
A <strong>par</strong>t la Communauté <strong>de</strong><br />
communes Roissy porte <strong>de</strong><br />
France, le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong><br />
péréquation est <strong>par</strong>tagé entre<br />
<strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> communes.<br />
Les communes dites “concernées”<br />
sont <strong>de</strong>ux catégories :<br />
celles qui accueillent sur leur<br />
territoire au moins 10 salariés<br />
<strong>de</strong> l’établissement écrêté,<br />
(pour faire simple). Il fau<br />
donc, chaque année, que le<br />
commission chargée du “<strong>par</strong>tage”<br />
se renseigne auprès <strong>de</strong>s<br />
entreprises écrêtées (principalement<br />
Air France) pour faire<br />
ce comptage. Petite anecdote,<br />
un maire d’une petite commune<br />
<strong>de</strong> l’Oise (on a pas réussi,<br />
pour l’instant, à savoir laquelle)<br />
a compté lui- même directement<br />
les salariés d’Air<br />
France habitants sa commune.<br />
Et il est allé réclamer à la commission,<br />
qui n’avait pas les<br />
mêmes chiffres, son dû. Il<br />
<strong>par</strong>ait que ça a mis le bazar. On<br />
vous en dira plus là-<strong>de</strong>ssus la<br />
prochaine fois.<br />
Deuxième catégorie <strong>de</strong> communes<br />
“concernées”, celles<br />
incluses dans le Plan <strong>de</strong> Gêne<br />
Sonore.<br />
Les communes concernées se<br />
ré<strong>par</strong>tissent 40% du sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
fonds (moins le prélèvement<br />
16<br />
FCNA, voir plus bas).<br />
Les communes “défavorisées”<br />
sont choisies <strong>par</strong> le Conseil<br />
général en fonction <strong>de</strong> critères<br />
fiscaux et sociaux définis <strong>par</strong><br />
lui. Elles se <strong>par</strong>tagent 60% du<br />
sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonds. <strong>Ce</strong> qui ne fait<br />
pas grand-chose, au total.<br />
Suite <strong>de</strong> l’histoire<br />
du prélèvement<br />
“prioritaire” en<br />
faveur <strong>de</strong> Roissy<br />
Porte <strong>de</strong> France<br />
<strong>Ce</strong> prélèvement en faveur <strong>de</strong><br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France<br />
(RPDF), vous le pensez bien, a<br />
fait l’objet <strong>de</strong> convoitise.<br />
<strong>Ce</strong>rtains pensent que ça fait<br />
trop. En 1996, suite à un amen-<br />
<strong>de</strong>ment du sénateur (UMP)<br />
maire <strong>de</strong> Compiègne (60),<br />
Philippe Marini le prélèvement<br />
<strong>de</strong> RPDF va passer, progressivement,<br />
<strong>de</strong>s 2/3 du Fonds (66%)<br />
à 45%. Ainsi, pour 96, il sera <strong>de</strong><br />
58%, en 97, <strong>de</strong> 52% pour arriver<br />
en 98 à 45%.<br />
Comme le produit du Fonds (<br />
pour ces <strong>de</strong>ux seules entreprises)<br />
avait augmenté considérablement,<br />
passant <strong>de</strong> 9 129 000 à 16<br />
072 000 euros, (à cause, principalement<br />
<strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s<br />
bases fiscales d’Air France, en<br />
plein développement sur Roissy<br />
CDG), la <strong>par</strong>t <strong>de</strong> RPDF était<br />
quand même passée (<strong>de</strong> 97 à 98),<br />
bien que diminuée, <strong>de</strong> 4 747 000<br />
à 7 232 000 euros !
<strong>Ce</strong> qui, là encore, a suscité <strong>de</strong><br />
nouvelles convoitises…<br />
L’amen<strong>de</strong>ment<br />
“Blazy” : Toulouse<br />
crie à la trahison<br />
Le député maire (PS) <strong>de</strong><br />
Gonesse (la circonscription sur<br />
laquelle est située Roissy Porte<br />
<strong>de</strong> France), pourfen<strong>de</strong>ur notoire<br />
<strong>de</strong>s nuisances aériennes<br />
s’était juré <strong>de</strong> récupérer une<br />
<strong>par</strong>tie du pactole <strong>de</strong> RPDF,<br />
jugé encore trop important.<br />
Au cours <strong>de</strong> la discussion <strong>de</strong> la<br />
loi <strong>de</strong> finance rectificative fin<br />
1999, le député arrive à faire<br />
voter un amen<strong>de</strong>ment créant<br />
un “Fonds <strong>de</strong> Compensation<br />
<strong>de</strong>s Nuisances Aériennes”.<br />
<strong>Ce</strong>lui-ci sera alimenté <strong>par</strong> une<br />
“contribution volontaire”<br />
d’ADP (4.57 millions d’euros)<br />
et un prélèvement sur le<br />
FDPTP rendu possible <strong>par</strong> la<br />
diminution du prélèvement<br />
prioritaire (le fameux “préciput”),<br />
donc <strong>de</strong> la dotation <strong>de</strong><br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France, qui<br />
passe ainsi <strong>de</strong> 45 à 30%.<br />
L’argent ainsi récolté sera distribué<br />
entre les “communes<br />
concernées”.<br />
<strong>Ce</strong> qui a fait “perdre” à la<br />
Communauté <strong>de</strong> communes,<br />
<strong>de</strong>s millions : <strong>de</strong> 7, 613 millions<br />
en 1999, la “<strong>par</strong>t” <strong>de</strong><br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France est<br />
ramenée à 5 millions d’eurosen<br />
2000.<br />
L’amen<strong>de</strong>ment, il faut le préciser,<br />
avait été adopté à l’unanimité<br />
<strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong><br />
l’Assemblée nationale.<br />
Or les dirigeants <strong>de</strong> la communauté<br />
<strong>de</strong> communes n’on pas<br />
été avertis : ils apprennent ça<br />
<strong>par</strong> la presse. Stupeur et<br />
consternation !<br />
Quelques jours après, à l’occasion<br />
<strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong>s<br />
vœux <strong>de</strong> la municipalité, le<br />
maire <strong>de</strong> Roissy-en-France,<br />
alors prési<strong>de</strong>nt (et fondateur),<br />
<strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> communes,<br />
André Toulouse, ordinairement<br />
diplomate, dénonce,<br />
<strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s centaines d’invités<br />
(dont le député Blazy) une<br />
“manœuvre financière grotesque”,<br />
dénonçant le futur<br />
“saupoudrage” <strong>de</strong>s sommes<br />
ainsi prélevées entre les différents<br />
communes <strong>de</strong> Seine-et-<br />
Marne et <strong>de</strong> Seine-Saint-<br />
Denis. Il note que c’est<br />
Gonesse, dans le Val d’Oise,<br />
qui en profitera le plus… Et A.<br />
Toulouse d’en rajouter : “les<br />
élus du 93 peuvent se frotter<br />
les mains : non seulement<br />
leurs communes bénéficieront<br />
<strong>par</strong>tiellement <strong>de</strong> ce qui nous<br />
est prélevé, mais en prime, ils<br />
assistent à un sabotage en<br />
règle qui ne pourra que renforcer<br />
leur prédominance”…<br />
Ambiance. J’y étais et nous<br />
avons rendu compte <strong>de</strong> la crise<br />
dans notre BN 6 (page 11).<br />
Blazy est resté <strong>de</strong> marbre, et<br />
s’est justifié, mettant en cause<br />
les “comptes fantastiques” <strong>de</strong><br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France, qui<br />
selon lui, doit “<strong>par</strong>tager”.<br />
17<br />
La Communauté<br />
aéroportuaire :<br />
une solution ?<br />
On en est là aujourd’hui. La<br />
question centrale qui se pose<br />
est celle- là : comment faire en<br />
sorte que les forts revenus fiscaux<br />
du pôle <strong>de</strong> Roissy profitent<br />
à tout le mon<strong>de</strong> ?<br />
Deux conceptions s’affrontent :<br />
une logique <strong>de</strong> ré<strong>par</strong>tition <strong>de</strong>s<br />
fonds entre communes (un<br />
saupoudrage, pour certains).<br />
C’est ce qui se fait actuellement.<br />
Une autre logique, celle <strong>de</strong>s<br />
projets. C’était l’idée du sénateur<br />
Legrand (et aussi celle <strong>de</strong><br />
l’ex sénateur du Val d’Oise, M.<br />
Lachenaud, auteur d’un rapport<br />
sur le sujet) lorsqu’il a<br />
proposé la création d’un Fonds<br />
pour la future “Communauté<br />
aéroportuaire” : le FISCA<br />
(Fonds d’Investissement et <strong>de</strong>s<br />
Services <strong>de</strong> la Communauté<br />
Aéroportuaire). Il proposait<br />
que le produit <strong>de</strong> la “contribution<br />
volontaire” d’ADP versée<br />
dans le cadre du FCNA (voir<br />
plus haut) soit versé intégralement<br />
au FISCA et, surtout, que<br />
la totalité <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> péréquation<br />
soient versés progressivement<br />
(sur 5 ans) au<br />
FISCA.<br />
On sait (voir BN 18), que le<br />
gouvernement n’a pas suivi<br />
cette proposition. <strong>Ce</strong> qui fait<br />
qu’aujourd’hui, la future<br />
Communauté aéroportuaire<br />
(dont on attend toujours les<br />
DOSSIER<br />
décrets d’application) n’a pas<br />
les moyens <strong>de</strong> ses ambitions.<br />
L’avenir : incertain<br />
Entre ces <strong>de</strong>ux conceptions, il<br />
va bien falloir trancher.<br />
L’approfondissement <strong>de</strong> l’intercommunalité<br />
pourrait être<br />
une troisième voie pour une<br />
meilleure ré<strong>par</strong>tition <strong>de</strong>s ressources.<br />
J-P Blazy, <strong>par</strong>tisan <strong>de</strong><br />
la “ré<strong>par</strong>tition”, voulait aller<br />
“plus loin” dans celle-ci, c’est<br />
du moins ce qu’il confiait à ce<br />
sujet l’année <strong>de</strong>rnière (voir<br />
BN18). Interrogé à nouveau<br />
sur ses intentions en la matière,<br />
il semble avoir mis un<br />
bémol sur ses volontés “<strong>par</strong>tageuses”.<br />
Pas d’initiative <strong>par</strong>lementaire<br />
en vue pour faire<br />
baisser à nouveau la <strong>par</strong>t <strong>de</strong><br />
RPDF. Les élus <strong>de</strong> celle-ci<br />
peuvent dormir tranquille… Il<br />
est fort probable que cette<br />
modération soit en rapport<br />
avec la volonté, officiellement<br />
proclamée, <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong><br />
Gonesse <strong>de</strong> rejoindre la<br />
Communauté <strong>de</strong> Communes<br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France. Mais<br />
ce n’est pas si simple…<br />
La suite au prochain numéro<br />
EV
Succès <strong>de</strong>s “french a<br />
L'Opéra <strong>de</strong> Shanghai <strong>de</strong> nuit (Architecte ARTE CHARPENTIER).
chitects” en Chine<br />
(photographe Didier Boy <strong>de</strong> La Tour)
ARCHITECTURE<br />
L’agence d’architecture<br />
Arte Charpentier est bien<br />
connue sur le pôle <strong>de</strong><br />
Roissy. <strong>Ce</strong> sont eux qui ont<br />
conçu <strong>par</strong> exemple, le bel<br />
immeuble du Dôme, à<br />
Roissypôle, mais aussi le bâtiment<br />
logistique <strong>de</strong> l’Oréal à<br />
Paris Nord 2… <strong>Ce</strong> qui est moins<br />
connu du grand public, c’est<br />
que Arte Charpentier est<br />
re<strong>nom</strong>mée en Chine. <strong>Ce</strong> sont<br />
eux, et, en premier Jean-Marie<br />
Charpentier, qui ont conçu le<br />
célèbre Opéra <strong>de</strong> Shanghai.<br />
ARTE CHARPENTIER :<br />
une belle histoire chinoise<br />
L’avenue du Siècle.<br />
Leur “base” chinoise est justement<br />
dans cette gran<strong>de</strong> métropole,<br />
où oeuvrent une quinzaine<br />
<strong>de</strong> collaborateurs <strong>de</strong> l’agence<br />
<strong>par</strong>isienne. Normal, en ces<br />
temps d’année <strong>de</strong> la Chine en<br />
France et vice versa, qu’on ait<br />
<strong>de</strong>mandé à le rencontrer. C’est<br />
ce qu’on a fait, Alain à<br />
Shanghai et moi à Paris. C’est<br />
un grand architecte mondial.<br />
Un honneur et un plaisir…<br />
Jean-Marie Charpentier nous<br />
reçoit dans ses beaux locaux <strong>de</strong><br />
20<br />
Paris, rue du Sentier.<br />
Discussion à bâtons rompus…<br />
Je le connais pour l’avoir croisé<br />
plusieurs fois, notamment au<br />
MIPIM, à Cannes. Mais là,<br />
c’est différent. On évoque sa<br />
carrière, qui débute, après ses<br />
étu<strong>de</strong>s d’archi et d’urbanisme,<br />
au Cambodge, où il enseigne,<br />
en coopération, à l’école d’architecture<br />
<strong>de</strong> Phom Penh, en<br />
1966. Première expérience<br />
J-M Charpentier dans ses bureaux à Paris<br />
internationale, qui marquera<br />
pour toujours l’agence ARTE<br />
(Architecture, Recherche<br />
Technique, Environnement,<br />
Esthétique) créée en 1969.<br />
Les contacts avec la Chine<br />
remontent aux années 80 où, suite<br />
aux actions <strong>de</strong> l’IFA (Institut<br />
Français d’Architecture, J-M<br />
Charpentier crée une association<br />
“Construire en Chine”, dont il<br />
sera le prési<strong>de</strong>nt et le vice-prési-
<strong>de</strong>nt…Jean-Pierre Duport…<br />
Dès les années 1990, l’éco<strong>nom</strong>ie<br />
démarre en Chine. Et, avec<br />
l’évolution politique chinoise,<br />
Shanghai la honnie va commencer<br />
son développement fulgurant<br />
qu’on lui connaît maintenant.<br />
Arte Charpentier est dans<br />
le coup. Ils commencent à travailler<br />
sur <strong>de</strong>s projets d’urbanisme<br />
(la ville <strong>de</strong> Pudong, qui est<br />
l’extension mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong><br />
Shanghai), où ils répon<strong>de</strong>nt à<br />
<strong>de</strong>s appels d’idées. Déjà <strong>de</strong>s<br />
réalisations comme l’Université<br />
<strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong> l’immobilier,<br />
sur 43 000 m 2 , puis une multitu<strong>de</strong><br />
d’opérations d’urbanisme<br />
comme le projet <strong>de</strong> Wanli, une<br />
ville nouvelle à la périphérie<br />
ouest <strong>de</strong> Shanghai, qui a valu à<br />
ARTE le grand prix <strong>de</strong> l’urbanisme,<br />
puis Gaoqiao,…<br />
Et aussi sur d’autres villes comme<br />
Nanning (extension sur 32 km),<br />
Zhengzhou, Chongquing…<br />
Mais le point d’orgue, c’est<br />
incontestablement la victoire <strong>de</strong><br />
l’équipe d’ARTE pour la réalisation<br />
<strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Shanghai.<br />
Quinze équipes internationales<br />
étaient sur les rangs ! Fin mai<br />
1994, la sentence du jury tombe :<br />
ça sera ARTE ! On n’est pas très<br />
compétent ici pour <strong>par</strong>ler d’architecture,<br />
mais la simple photo<br />
<strong>de</strong> l’Opéra, (terminée en 1998<br />
!), suffira…<br />
Et puis, sur Shanghai encore, la<br />
fameuse Avenue du Siècle !<br />
C’est aussi ARTE, épaulée <strong>par</strong><br />
MUSÉE ALA'ER, PROVINCE DU XINJIANG, CHINE<br />
Concept <strong>de</strong> Musée pour la place centrale <strong>de</strong> la ville d'Ala'er, située au nord ouest <strong>de</strong> la Chine dans<br />
la province du Xinjiang. Les formes triangulaires <strong>de</strong> ce projet représentent le sol qui se plie et<br />
s'élève pour révéler les trésors du passé. Dans cette région désertique, elles symbolisent la chaîne<br />
<strong>de</strong>s montagnes Tianshan située non loin <strong>de</strong> là. C’est aussi un hommage aux populations chinoises<br />
qui <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s temps anciens viennent s'installer dans <strong>de</strong>s contrées lointaines.<br />
Alain Veillon et J-M Charpentier <strong>de</strong>vant l’Opéra <strong>de</strong> Shanghai.<br />
21<br />
ARCHITECTURE<br />
Luis TOWER<br />
Tour <strong>de</strong> bureaux à Pudong : ce projet offre <strong>de</strong>s vues intéressantes <strong>de</strong>puis ses faça<strong>de</strong>s latérales car<br />
elle est stratégiquement placée au changement d'angle <strong>de</strong> l'avenue du siècle.<br />
Après <strong>de</strong> <strong>nom</strong>breuses étu<strong>de</strong>s soulignant la même volonté d'ouverture, <strong>de</strong> faille trans<strong>par</strong>ente, la<br />
forme du bâtiment est ap<strong>par</strong>ue comme une évi<strong>de</strong>nce. Il fallait faire un geste sur toute une hauteur,<br />
à l'échelle <strong>de</strong> l'avenue. Arte Charpentier a donc ouvert une faille complètement trans<strong>par</strong>ente<br />
s'évasant à la fois vers le haut et vers le bas pour cadrer les vues. Trois faça<strong>de</strong>s composent l'architecture<br />
: une première soli<strong>de</strong> et rectiligne à l'arrière qui adosse la tour ; une <strong>de</strong>uxième souple<br />
et texturée du côté <strong>de</strong> l'avenue offrant un rapport filtré avec celle-ci ; une <strong>de</strong>rnière complètement<br />
trans<strong>par</strong>ente remplissant le vi<strong>de</strong> laissé entre les <strong>de</strong>ux premières.<br />
L'image finale évoque un mat, une voile, un navire amarré au quai <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5 km <strong>de</strong> long que<br />
forme l'Avenue du Siècle.
ARCHITECTURE<br />
l’EPAD et <strong>par</strong> Tup Paysagistes. Il<br />
a fallu une imagination et un<br />
talent formidables pour réaliser<br />
cette artère mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5<br />
km <strong>de</strong> long (trois fois les<br />
Champs Elysées), fédérant Puxi,<br />
la ville ancienne, et Pudong, la<br />
nouvelle. Construite en 18 mois,<br />
inaugurée <strong>par</strong> le Prési<strong>de</strong>nt Jiang<br />
Zemin le 31 décembre 1999,<br />
ponctuée <strong>de</strong> jardins, <strong>de</strong> mobilier<br />
urbain et <strong>de</strong> sculptures, l’avenue<br />
est <strong>de</strong>venue une sorte <strong>de</strong> colonne<br />
vertébrale, “prête à recevoir sur<br />
ses rives les grand projets du<br />
Shanghai du XXIème siècle”.<br />
On ne pourra pas, évi<strong>de</strong>mment,<br />
citer ici toute l’oeuvre “chinoise”<br />
d’ARTE, mais on ne peut pas<br />
ne pas mentionner la restauration<br />
<strong>de</strong> l’ancienne concession<br />
française (Luwan) dans laquelle<br />
ARTE s’est installée, ou le<br />
centre d’exposition <strong>de</strong><br />
Hangzhou (60 000 M2)…Jean-<br />
Marie Charpentier nous confie<br />
ses impressions sur le travail<br />
avec les Chinois : beaucoup <strong>de</strong><br />
cadres jeunes, efficaces et<br />
Tours <strong>de</strong> Shanghai<br />
contrairement à ce que l’on<br />
pourrait penser, les responsabilités<br />
sont très décentralisées au<br />
niveau <strong>de</strong>s pouvoirs locaux, ce<br />
qui facilite gran<strong>de</strong>ment les<br />
choses.<br />
Mais bien sûr, ARTE ce n’est pas<br />
seulement la Chine. C’est aussi<br />
la France et le mon<strong>de</strong> entier.<br />
ARTE est une agence constituée,<br />
à Paris, d’une centaine <strong>de</strong> personnes<br />
et est classée 73ème<br />
agence mondiale <strong>par</strong> le World<br />
Architecture Magazine.<br />
Il faut consulter leur site<br />
(www.arte-charpentier.com)<br />
pour découvrir l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
réalisations et aussi l’admirable<br />
livre <strong>de</strong> Pierre Clément (éditions<br />
du Regard) consacré à l’agence.<br />
Un grand merci à Jean-Marie<br />
Charpentier, grand architecte<br />
français, pour nous avoir reçu,<br />
tant à Paris qu’à Shanghai. Sa<br />
gentillesse, sa disponibilité ont<br />
été, je le redis, un honneur pour<br />
nous et les lecteurs <strong>de</strong> notre<br />
magazine.<br />
EV<br />
22<br />
L’impressionnant panorama <strong>de</strong>s réalisations<br />
françaises présentes et à venir en Chine<br />
Aménagements urbains :<br />
• Le plan <strong>de</strong> l’Exposition Universelle 2010, à Shanghai<br />
(Architecture Studio)<br />
• La rue <strong>de</strong> Nankin et la Pudong <strong>Ce</strong>ntral Avenue, à Shanghai<br />
(Arte Charpentier et Associés)<br />
• La Place Tian Fu, à Chengdu (J-M Duthilleul et E. Tricaud)<br />
• OCT Ecological Park, à Shenzhen (Aube Conception)<br />
Infrastructures <strong>de</strong> transports :<br />
• La Gare <strong>de</strong> Shanghai Sud (J-M Duthilleul et E. Tricaud)<br />
• Aéroport Guangzhou Baiyun, à Canton (Paul Andreu)<br />
•Gare intermodale et galerie marchan<strong>de</strong> <strong>de</strong> Xizhimen, à Pékin<br />
(J-M Duthilleul et E. Tricaud)<br />
• Les ponts <strong>de</strong> Feng-Hua et Beng-Bu, à Tianjin (Marc Mimram)<br />
• Les plateformes Zongguancun, à Pékin (Marc Mimram)<br />
Education et santé :<br />
• International Conference <strong>Ce</strong>nter, à Hangzhou (Arte Charpentier<br />
et Associés)<br />
• Hôpital Universitaire <strong>de</strong> Nankin (Remy Butler)<br />
• Université <strong>de</strong> Zhongshan à Guangdong (Scau International)<br />
Art et culture :<br />
• Le Grand Théâtre <strong>de</strong> Shanghai (J-M Charpentier)<br />
• Le Grand Théâtre National <strong>de</strong> Chine, à Pékin (Paul Andreu)<br />
• Le <strong>Ce</strong>ntre <strong>de</strong>s Arts orientaux, à Shanghai (Paul Andreu)<br />
• <strong>Ce</strong>ntre <strong>de</strong>s Arts <strong>de</strong> Suzhou (Atelier Frédéric Rolland)<br />
•L’opéra <strong>de</strong> Pékin (Paul Andreu)<br />
Tourisme, sport et loisirs :<br />
• Complexe Sportif <strong>de</strong> Canton (Paul Andreu)<br />
• Jinjiang Gar<strong>de</strong>ns Club, à Pékin (Bruno Hubert, Michel Roy,<br />
Xu Weiguo)<br />
Bureaux :<br />
•Teda Financial <strong>Ce</strong>nter, à Tianjin (J-M Duthilleul et E. Tricaud)<br />
• High Tech Development Zone, à Chengdu (Scau International)<br />
•Immeuble <strong>de</strong> la Police Maritime <strong>de</strong> Hong Kong (Antony Bechu<br />
Architecture Agency)<br />
• Banque <strong>de</strong> l’Agriculture, à Shanghai (J-M Duthilleul,<br />
Etienne Tricaud et Daniel Claris)<br />
Habitations :<br />
• Projet Tianherenjia, à Pékin (Bruno Hubert, Michel Roy,<br />
Xu Weiguo)<br />
• Plaza Dongrum & Plaza Haiwan, à Dalian (Architecture Studio)<br />
•Villa Cheval Colant, à Nankin (Odile Decq et Benoit Cor<strong>net</strong>te)<br />
Divers :<br />
• Nouvelle Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France à Pékin (Alain Sarfati)<br />
• <strong>Ce</strong>ntre d’Administration, à Chengdu (Paul Andreu)<br />
•Tour <strong>de</strong> la Télévision <strong>de</strong> Canton (Architecture Studio)<br />
• <strong>Ce</strong>ntre Historique <strong>de</strong> Zhujiajiao, banlieue Shanghaienne<br />
(Nicolas Michelin Agency)<br />
• Réaménagement <strong>de</strong> Yongdingmen, à Pékin (J-M Duthilleul et<br />
E. Tricaud)
Les architectes français en Chine :<br />
un succès méconnu<br />
La France et la Chine entretiennent<br />
<strong>de</strong>s échanges<br />
culturels et commerciaux<br />
<strong>de</strong> plus en plus importants. En<br />
fonction <strong>de</strong>s avantages relatifs<br />
<strong>de</strong> chacun, <strong>de</strong>s secteurs exportent<br />
leurs produits et leurs services,<br />
pour environ 180 millions<br />
<strong>de</strong> dollars en 2004, soit près <strong>de</strong> 5<br />
fois les chiffres <strong>de</strong> 1997. D’un<br />
autre côté, près <strong>de</strong> 3000 événements<br />
culturels, publics ou privés,<br />
se seront tenus à l’occasion<br />
<strong>de</strong>s années croisées<br />
Franco-chinoises, ainsi qu’à<br />
plus long terme. Parmi tout cela<br />
il est un domaine dont on <strong>par</strong>le<br />
assez peu et qui pourtant <strong>par</strong>ticipe<br />
autant à la croissance qu’à<br />
l’aura <strong>de</strong> notre savoir faire : l’architecture.<br />
Grâce à son boom<br />
éco<strong>nom</strong>ique, la Chine est en<br />
immense chantier d’aménagements<br />
urbains, pour ses entreprises,<br />
sa population et son<br />
rayonnement. C’est un fait, les<br />
Chinois apprécient le style français<br />
et nos architectes font un<br />
gros business en Chine.<br />
Il suffit pour le constater <strong>de</strong><br />
dresser la liste <strong>de</strong>s récentes réalisations<br />
gauloises urbaines,<br />
avec en tête Pékin et Shanghai<br />
(la <strong>de</strong>rnière métropole ou les<br />
architectes peuvent encore<br />
s’amuser). Et ces oeuvres ne<br />
sont pas inconnues <strong>de</strong>s Chinois.<br />
Avec l’année <strong>de</strong> la France en<br />
Chine, les opérations <strong>de</strong> communication<br />
se sont multipliées,<br />
y compris dans ce domaine. Par<br />
exemple, ouvrez le plus grand<br />
quotidien anglophone <strong>de</strong> Chine<br />
<strong>par</strong>u lors <strong>de</strong> la visite <strong>de</strong> notre<br />
regretté ex Premier Ministre et<br />
vous y trouverez un supplément<br />
<strong>de</strong> 4 pages sur nos relations,<br />
dont un article exhaustif et élogieux<br />
sur la “french touch” en<br />
matière <strong>de</strong> gros œuvre (cf.<br />
encadré).<br />
Pour sa <strong>par</strong>t, le programme prési<strong>de</strong>ntiel<br />
“150 architectes, urbanistes<br />
et paysagistes chinois en<br />
France” lancé <strong>par</strong> J. Chirac en<br />
1997 a certainement offert une<br />
importante publicité aux architectes<br />
français. Il consiste en<br />
<strong>de</strong>s échanges d’étudiants <strong>de</strong> nos<br />
plus fameuses écoles ainsi que<br />
<strong>de</strong>s rencontres à Shanghai,<br />
“Ville et architecture à l’horizon<br />
2010”, afin <strong>de</strong> développer<br />
une plus gran<strong>de</strong> coopération<br />
dans ce secteur.<br />
De même, la fameuse exposition<br />
itinérante “Visions<br />
Françaises” qui se tient jusqu’en<br />
septembre 2005, offre<br />
aux professionnels comme au<br />
grand public un panorama <strong>de</strong><br />
près <strong>de</strong> 350 <strong>de</strong> nos réalisations<br />
contemporaines. Elle est organisée<br />
<strong>par</strong> les autorités culturelles<br />
et d’architecture<br />
Chinoises et <strong>par</strong> les Architectes<br />
Français à l’Export (AFEX). La<br />
moitié <strong>de</strong>s projets à l’étranger<br />
<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> cette association<br />
sont d’ailleurs pointés<br />
vers… la Chine ! L’exposition<br />
s’est déroulée en mai 2005 à<br />
Shanghai dans un lieu <strong>de</strong> choix :<br />
le <strong>Ce</strong>ntre <strong>de</strong> la Planification<br />
Urbaine. <strong>Ce</strong>t édifice rassemble<br />
toutes les réalisations historiques,<br />
contemporaines et sur-<br />
Maquette <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> SHANGHAI (une <strong>par</strong>tie seulement).<br />
23<br />
ARCHITECTURE<br />
tout à venir <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong><br />
Shanghai, visant à en faire une<br />
mégapole futuriste. Le clou <strong>de</strong><br />
ce musée étant sans nulle doute<br />
la maquette géante du Shanghai<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>main.<br />
Aujourd’hui <strong>de</strong> plus petites<br />
agences marchent sur les pas<br />
d’une dizaine <strong>de</strong> précurseurs.<br />
Parmi ceux-ci : ADPi et Paul<br />
Andreu, l’AREP (SNCF) et J-<br />
M Duthilleul, Arte Charpentier,<br />
etc. Sans oublier le fameux<br />
cabi<strong>net</strong> Architecture Studio,<br />
grâce auquel Shanghai<br />
accueillera l’Exposition<br />
Universelle <strong>de</strong> 2010 dont il a<br />
conçu les plans, sur le thème<br />
“Meilleure ville, Meilleure<br />
vie”.<br />
Autre événement à venir : dans<br />
le cadre <strong>de</strong>s premières rencontres<br />
<strong>de</strong> la coopération<br />
décentralisée Franco-chinoise,<br />
l’ingénierie urbaine sera à<br />
l’honneur en octobre 2005 dans<br />
la ville <strong>de</strong> Wuhan.<br />
Alain Veillon
ARCHITECTURE<br />
Paul Andreu va construire un casino<br />
géant à Macao<br />
L’ex architecte d’ADP, Paul<br />
Andreu, qui a construit “beaucoup<br />
d’aéroports dans le<br />
mon<strong>de</strong>”, comme le rappelle le<br />
titre d’un <strong>de</strong> ses livres, est <strong>de</strong>venu<br />
lui aussi un grand architecte<br />
“chinois”. Vous verrez ses réalisations<br />
dans la liste dressée <strong>par</strong><br />
Alain dans ce dossier. Mais il a<br />
quand même oublié <strong>de</strong> mentionner<br />
l’aéroport <strong>de</strong> Pudong, à<br />
Shanghai : construit en un<br />
temps record (95-99), <strong>de</strong><br />
conception futuriste et qui peut<br />
accueillir 20 millions <strong>de</strong> passagers.<br />
Autre gran<strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong><br />
l’Académicien, en association<br />
avec ADPi, la filiale d’ADP,<br />
l’Opéra <strong>de</strong> Pékin, presque terminé<br />
aujourd’hui, et dont<br />
l’inauguration officielle se fera<br />
début 2006.<br />
Et le nouveau grand chantier qui<br />
va bientôt s’ouvrir à Macao : un<br />
immense complexe casino-<br />
hôtel-centre d’affaire dont le<br />
promoteur n’est autre que le<br />
fameux milliardaire chinois<br />
Stanley Ho.<br />
Pau Andreu <strong>par</strong>tage désormais<br />
son temps entre son agence <strong>de</strong><br />
Paris et celle <strong>de</strong> Pékin, où il est<br />
basé. Il faut consulter son site<br />
inter<strong>net</strong> : www.paul-andreu.com<br />
pour se rendre compte <strong>de</strong> l’immense<br />
talent du Maître…<br />
Le futur casino <strong>de</strong> Macao sera le plus grand d’Asie<br />
L’opéra <strong>de</strong> Pékin, en chantier fin mai 2005<br />
Alain Veillon à Shanghai : “the place to be”<br />
<strong>Ce</strong> dossier “chinois” a été réalisé<br />
avec Alain Veillon, que nos lecteurs<br />
connaissent bien désormais.<br />
Parallèlement à ses étu<strong>de</strong>s<br />
(Commerce international et<br />
DESS “Sciences du management”<br />
à Paris 1, il a contribué<br />
<strong>de</strong>puis le début à <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong><br />
(articles <strong>de</strong>puis l’Indonésie,<br />
l’Ecosse…) Il a “couvert” aussi<br />
l’AG du TIACA (qui regroupe<br />
les opérateurs <strong>de</strong> fret au niveau<br />
mondial) à Johannesburg et,<br />
l’année <strong>de</strong>rnière, il a accompagné<br />
une délégation d’hommes<br />
d’affaires du Val d’Oise en<br />
24<br />
Chine et en a rendu compte dans<br />
le BN 19.<br />
Il est, <strong>de</strong>puis mars <strong>de</strong> cette<br />
année, en stage chez un transitaire<br />
: Shanghai Xiang Yun<br />
Forwa<strong>de</strong>rs Co LTD, dans la<br />
gran<strong>de</strong> métropole chinoise. Il a<br />
pris sur son temps <strong>de</strong> nous<br />
envoyer quelques articles pour<br />
RoissyMail, notamment <strong>de</strong>s<br />
comptes-rendus <strong>de</strong> SITL et du<br />
SIAL China. Une chance pour<br />
lui : il est dans l’œil du cyclone<br />
éco<strong>nom</strong>ique mondial…<br />
Plongé dans la gran<strong>de</strong> ville, il<br />
était normal qu’il ait pensé à<br />
évoquer les succès <strong>de</strong> l’architecture<br />
française en Chine. On<br />
espère que, d’ici la rentrée, il<br />
pourra nous faire un bel article<br />
sur les contrefaçons en Chine,<br />
(et singulièrement à Shanghai)<br />
qui est grand sport national làbas<br />
(et qui doit faire plus <strong>de</strong> mal<br />
que les délocalisations…).<br />
Si vous avez besoin d’un contact<br />
ou d’un renseignement sur le<br />
business à Shanghai, n’hésitez<br />
pas à vous servir <strong>de</strong> lui : <strong>par</strong><br />
email : alain.ve@wanadoo.fr ou<br />
sur Skype (téléphone <strong>gratuit</strong> <strong>par</strong><br />
Inter<strong>net</strong> : contact Hanzhonglu).
Le tourisme : une activité<br />
éco<strong>nom</strong>ique majeure dans<br />
le Val d’Oise<br />
L’abbaye <strong>de</strong> Royaumont
ÉCONOMIE<br />
Philippe Sueur, Maire d’Enghien-lès-Bains, est le prési<strong>de</strong>nt du Comité du Tourisme du Val d’Oise.<br />
Le 6 juin <strong>de</strong>rnier se<br />
tenait, au Château <strong>de</strong><br />
Méry-sur-Oise (95) un<br />
colloque réunissant les<br />
acteurs du tourisme du Val<br />
d’Oise. Il s’agit, pour ce<br />
dé<strong>par</strong>tement, d’élaborer un<br />
troisième “schéma <strong>de</strong> développement<br />
du tourisme et<br />
<strong>de</strong>s loisirs” dans les prochains<br />
6 mois, pour “booster”<br />
ce secteur important à<br />
la fois pour la vie éco<strong>nom</strong>ique<br />
du dé<strong>par</strong>tement et<br />
aussi pour son image <strong>de</strong><br />
marque et son i<strong>de</strong>ntité.Les<br />
débats du colloque ont mis en<br />
évi<strong>de</strong>nce les marges <strong>de</strong><br />
manœuvre importantes dont<br />
dispose le secteur touristique<br />
dans ce dé<strong>par</strong>tement <strong>de</strong> l’Ile<strong>de</strong>-France,<br />
région phare du tourisme<br />
national et international.<br />
Ainsi, Philippe Sueur, vice-prési<strong>de</strong>nt<br />
du Conseil général et<br />
maire d’Enghien-les-Bains<br />
(première <strong>de</strong>stination touristique<br />
du Val d’Oise, avec son<br />
casino), a-t-il déclaré : “Nous<br />
pouvons faire plus et mieux en<br />
matière <strong>de</strong> tourisme dans le<br />
Val d’Oise. Il y va à la fois <strong>de</strong><br />
notre développement éco<strong>nom</strong>ique,<br />
<strong>de</strong> nos emplois et <strong>de</strong><br />
notre i<strong>de</strong>ntité dé<strong>par</strong>tementale,<br />
dans une Région portée <strong>par</strong><br />
l’Histoire”.<br />
Malgré ses atouts incontestables<br />
(voir plus bas), le Val d’Oise<br />
peut attirer encore plus <strong>de</strong> touristes,<br />
qu’il soient français ou<br />
étrangers. Dans une interview<br />
donnée à l’hebdomadaire valdoisien<br />
«l’Echo Le Régional”,<br />
Alain MontFerrand, présent au<br />
colloque <strong>de</strong> Méry, et directeur <strong>de</strong><br />
l’Observatoire National du<br />
Tourisme, déclarait : “Très peu<br />
d’étrangers arrivant en région<br />
<strong>par</strong>isienne séjournent dans le Val<br />
d’Oise. <strong>Ce</strong>lui-ci ne totalise seulement<br />
que 0.3% du total <strong>de</strong>s<br />
nuitées touristiques en France”.<br />
Et, plus loin, “(le dé<strong>par</strong>tement a)<br />
un vrai problème <strong>de</strong> valorisation<br />
<strong>de</strong> (son) offre touristique”.<br />
26<br />
Le Val d’Oise v<br />
Pourtant celle-ci est variée et le<br />
dé<strong>par</strong>tement compte désormais<br />
se donner les moyens pour développer<br />
ce secteur. Pour cela, il<br />
faut toujours être imaginatif et<br />
constamment “à la pointe” pour<br />
faire mieux, dans un contexte<br />
national et international hyper<br />
concurrentiel . D’où ce schéma<br />
qui portera sur les années 2006-<br />
2010.<br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> a voulu en profiter<br />
pour faire un bref état <strong>de</strong>s lieux.<br />
Nous avons rencontré Mme<br />
Catherine Cléret-Faille, la directrice<br />
du tourisme du Val d’Oise,<br />
dans la très belle Maison du<br />
Tourisme du Val d’Oise, située à<br />
Luzarches, (le Château <strong>de</strong> la<br />
Motte, lui-même visitable) près<br />
<strong>de</strong> chez nous, pour un tour d’horizon.<br />
Le Comité du Tourisme et <strong>de</strong>s<br />
Loisirs du Val d’Oise (CDTL),<br />
comme tout CDT en France , est<br />
le bras armé <strong>de</strong> la politique<br />
dé<strong>par</strong>tementale délibérée <strong>par</strong> le<br />
Conseil général. Association<br />
“Loi 1901”, regroupant une<br />
équipe d’une douzaine <strong>de</strong> personnes,<br />
sa mission est principalement<br />
<strong>de</strong> communiquer sur les<br />
atouts touristiques du dé<strong>par</strong>tement,<br />
d’observer les flux, et<br />
d’assurer une mission d’expertise<br />
auprès <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets.<br />
Les Impressionnistes<br />
Les sites touristiques <strong>de</strong> qualité<br />
ne manquent pas dans le Val<br />
d’Oise. Point d’orgue du dé<strong>par</strong>-<br />
tement : le Parc naturel régional<br />
du Vexin français, crée en 1995<br />
qui s’étend sur 66 000 hectares à<br />
l’ouest du dé<strong>par</strong>tement : paysages<br />
magnifiques, dont on vous<br />
conseille la visite en montgolfière<br />
(voir BN n°12, page 50) mais<br />
il y a maintenant un <strong>de</strong>uxième<br />
<strong>par</strong>c : celui <strong>de</strong> Oise-Pays-<strong>de</strong>-<br />
France, situé pour une bonne<br />
<strong>par</strong>tie au nord-est du dé<strong>par</strong>tement).<br />
Autre point d’orgue, les<br />
19 musées, dont le musée national<br />
<strong>de</strong> la Renaissance à Ecouen<br />
(qu’il faut à tout prix visiter)<br />
mais surtout ceux consacrés à la<br />
peinture impressionniste (musée<br />
Pissarro à Pontoise, musée <strong>de</strong><br />
l’Absinthe à Auvers ….). La<br />
fameuse Auvers-sur-Oise !,<br />
<strong>Ce</strong>lle qui respire tant l’art<br />
impressionniste avec son célèbre<br />
château qui offre un <strong>par</strong>cours-
eut développer son tourisme<br />
spectacle “Voyage au Temps <strong>de</strong>s<br />
Impressionnistes” sur les traces<br />
<strong>de</strong>s grands maîtres Pissarro,<br />
Daubigny, <strong>Ce</strong>zanne, Van Gogh<br />
ou Mo<strong>net</strong>. Il faut absolument<br />
visiter la Maison du docteur<br />
Gachet, la chambre <strong>de</strong> Van<br />
Gogh , la maison - atelier <strong>de</strong><br />
Daubigny. Mais il y a aussi, dans<br />
un autre registre artistique, à<br />
Sannois le fameux musée<br />
Utrillo-Valadon, pas loin du non<br />
moins fameux Moulin et du tout<br />
nouveau musée <strong>de</strong> la boxe .<br />
Parmi les autres hauts lieux du<br />
Val d’Oise, il faut aussi mentionner<br />
les magnifiques abbayes cisterciennes,<br />
<strong>de</strong> Maubuisson<br />
(Saint-Ouen-l’Aumône), fondée<br />
<strong>par</strong> Blanche <strong>de</strong> Castille, et celle,<br />
plus proche <strong>de</strong> nous <strong>de</strong><br />
Royaumont, impressionnante,<br />
chargée d’histoire (fondée <strong>par</strong><br />
Saint-Louis), grand centre culturel<br />
international (musique et<br />
danse) et lieu magique pour les<br />
réceptions et les séminaires<br />
d’entreprises.<br />
Et puis, dans le Val d’Oise, il y a<br />
les golfs, une douzaine en tout,<br />
(mais on mentionnera spécialement<br />
ici ceux <strong>de</strong> Bellefontaine,<br />
<strong>de</strong> Montgriffon, tous proches et<br />
si plaisants), les centres<br />
équestres…<br />
Tuyaux malins :<br />
“Clévacances”,<br />
“Prêts-à-Voyager”<br />
Parmi ses <strong>nom</strong>breuses actions, le<br />
CDTL a initié plusieurs<br />
démarches originales comme<br />
“Clévacances”, sorte <strong>de</strong> réseau<br />
<strong>de</strong> “gîtes urbains” permettant <strong>de</strong><br />
27<br />
louer <strong>de</strong>s ap<strong>par</strong>tements dans huit<br />
villes du Val d’Oise (dont<br />
Roissy-en-France). Ou encore<br />
comme les “Prêts-à-voyager”,<br />
<strong>de</strong>s formules étonnantes comprenant<br />
l’hébergement, les accès<br />
aux sites touristiques du dé<strong>par</strong>tement.<br />
On y trouve entre autres<br />
“Faites vos jeux à Enghien-les-<br />
Bains” (hôtel, dîner, accès au<br />
casino), ou encore “Randonnée à<br />
cheval au pays <strong>de</strong>s<br />
Impressionnistes”, une “Nuit<br />
romantique dans une <strong>de</strong>meure<br />
seigneuriale”…<br />
Des <strong>par</strong>tenariats avec<br />
les professionnels<br />
Le CDTL est <strong>par</strong>tenaire d’initiatives<br />
<strong>de</strong>s professionnels du secteur.<br />
Ainsi les restaurants du 95,<br />
groupés dans l’ARIV<br />
(Association <strong>de</strong>s Restaurateurs<br />
Indépendants) publient-ils<br />
chaque année un “Car<strong>net</strong> gourmand”<br />
(un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s restos)<br />
ainsi qu’un site Inter<strong>net</strong> fort bien<br />
fait (voir plus bas). Les hôtels<br />
sont réunis dans l’AHTVO<br />
(l’Association Touristique et<br />
Le Château <strong>de</strong> la Motte, à Luzarches, siège du CDT.<br />
ÉCONOMIE<br />
Cécile <strong>de</strong> Courcy CG95<br />
Hôtelière du Val d’Oise), les<br />
centres équestres dans le CDTE<br />
(comité dé<strong>par</strong>temental du tourisme<br />
équestre), qui édite le Gui<strong>de</strong><br />
“Poneys et Chevaux du Val<br />
d’Oise”. Les 17 Offices <strong>de</strong><br />
Tourisme (dont le tout nouveau<br />
“Clés <strong>de</strong> France” <strong>de</strong> Roissy) et<br />
les Syndicats d’Initiatives sont,<br />
eux, groupés dans l’association<br />
dé<strong>par</strong>tementale UDOTSI .<br />
Le tourisme<br />
d’affaires : + <strong>de</strong> 70%<br />
<strong>de</strong> l’activité<br />
touristique<br />
dé<strong>par</strong>tementale<br />
Grâce, notamment, au pôle <strong>de</strong><br />
Roissy, le “tourisme d’affaires”<br />
constitue plus 70 % <strong>de</strong> l’activité<br />
touristique du Val d’oise. Par<br />
tourisme d’affaires, on entend<br />
les hébergements occasionnés<br />
dans le cadre professionnel, les<br />
séminaires, conventions etc : la<br />
présence <strong>de</strong> l’aéroport CDG, (3<br />
millions <strong>de</strong> nuitées <strong>par</strong> an), <strong>de</strong>s<br />
zones d’activité du pôle et <strong>de</strong>s<br />
<strong>par</strong>cs d’exposition <strong>de</strong> Villepinte<br />
et du Bourget y sont pour
TOURISME<br />
quelque chose ! Il faut voir, lors<br />
<strong>de</strong>s grands salons professionnels,<br />
la véritable on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc<br />
<strong>de</strong>s réservations diverses<br />
(hôtels, restaurants) qui se propage<br />
à <strong>de</strong>s kilomètres à la ron<strong>de</strong> !<br />
Quant aux séminaires et autres<br />
réunions d’entreprise, ils<br />
réunissent annuellement <strong>de</strong>s<br />
centaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> <strong>par</strong>ticipant<br />
(voir BN 19, pour ce qui<br />
concerne le seul pôle <strong>de</strong><br />
Roissy).<br />
PANORAMA : un<br />
moyen <strong>de</strong> savoir<br />
“Panorama VAL d’OISE “, c’est<br />
le <strong>nom</strong> <strong>de</strong> l’observatoire éco<strong>nom</strong>ique<br />
du tourisme dé<strong>par</strong>temental.<br />
Il s’agit d’un outil <strong>de</strong> suivi<br />
<strong>de</strong>s fréquentations <strong>de</strong>s sites cul-<br />
L’HOTEL COURTYARD BY MARRIOTT<br />
PARIS-CHARLES DE GAULLE AIRPORT<br />
a une triple vocation :<br />
HEBERGEMENT<br />
300 chambres (dont 4 suites)<br />
climatisées et insonorisées.<br />
Accès <strong>gratuit</strong> à Inter<strong>net</strong> haut débit,<br />
Business center, mini-market,<br />
Sauna, centre <strong>de</strong> remise en forme,<br />
Parking fermé, navettes aéroport.<br />
turels et <strong>de</strong> loisirs. Plus <strong>de</strong> trente<br />
sites sont interrogés ainsi tous<br />
les mois sur leurs clientèles et<br />
leurs typologies (CSP, provenance<br />
géographique…) ainsi<br />
que les offices locaux <strong>de</strong> tourisme.<br />
Est aussi collecté le taux<br />
d’occupation <strong>de</strong>s hôtels du<br />
dé<strong>par</strong>tement.<br />
<strong>Ce</strong>s données, alliées à celles<br />
fournies <strong>par</strong> l’INSEE et<br />
l’Observatoire national du tourisme<br />
permettent d’évaluer les<br />
retombées éco<strong>nom</strong>iques et les<br />
emplois directs et indirects relevant<br />
du tourisme .Ainsi on<br />
comptait en 2004 quelques<br />
28000 emplois liés au tourisme<br />
dans notre dé<strong>par</strong>tement .<br />
RESTAURATION<br />
L’escale gourman<strong>de</strong> à ne pas manquer !<br />
Pour régaler le palais du plus fin <strong>de</strong>s gourmets<br />
La Brasserie Belle Epoque<br />
Vous séduira <strong>par</strong> sa cuisine originale et raffinée<br />
Française et Internationale. Notre carte est animée<br />
d’un nouveau thème chaque mois.<br />
CONFERENCES – SEMINAIRES - BANQUETS<br />
1010 m 2 d’espace séminaire et banquet <strong>de</strong> plain-pied<br />
pouvant accueillir jusqu’à 520 personnes.<br />
14 salles <strong>de</strong> réunion <strong>de</strong> 25 à 550 m 2 dont 9 à la lumière du jour.<br />
Connexion <strong>gratuit</strong>e à Inter<strong>net</strong> et Wi-Fi haut débit dans tous les salons et <strong>par</strong>ties publiques.<br />
28<br />
La promotion<br />
touristique<br />
dé<strong>par</strong>tementale<br />
La promotion intérieure et extérieure<br />
du tourisme valdoisien se<br />
fait sous différentes formes.<br />
Campagne <strong>de</strong> publicité nationale<br />
et locale (300 000 euros pour la<br />
campagne 2005, voir la pub dans<br />
ce numéro), présence dans différents<br />
salons professionnels du<br />
tourisme comme le Salon <strong>de</strong>s<br />
Vacances en France (Porte <strong>de</strong><br />
Versailles), le salon Tourissima à<br />
Lille, qui vise les clientèles du<br />
nord français et européen, celui<br />
du tourisme <strong>de</strong> Rouen (le<br />
“Sitron”) pour celles <strong>de</strong> l’ouest et<br />
du grand bassin <strong>par</strong>isien.<br />
Pour les marchés étrangers, le<br />
CDT est souvent au Salon du<br />
Tourisme et <strong>de</strong>s vacances <strong>de</strong><br />
Bruxelles, au WTM (World<br />
Travel Market à Londres dont la<br />
prochaine édition se tiendra en<br />
novembre prochain), au FITUR à<br />
Madrid (prochain en janvier<br />
2006)…<br />
Ren<strong>de</strong>z-vous en janvier 2006<br />
pour connaître le détail du prochain<br />
schéma dé<strong>par</strong>temental et<br />
en …2010, donc, pour en apprécier<br />
les résultats.<br />
Infos et sites utiles :<br />
• Le comité dé<strong>par</strong>temental du<br />
tourismes :<br />
www.val-doise-tourisme.com<br />
• Les restaurateurs du Val<br />
‘d’Oise : www.ariv.asso.fr<br />
• l’Abbaye <strong>de</strong> Royaumont :<br />
www.royaumont.com<br />
• le dossier “tourisme” dans le<br />
Val d’Oise mag <strong>de</strong> juin 2005<br />
****<br />
Bienvenue Bienvenue ! !<br />
dans notre oasis <strong>de</strong><br />
convivialité face au <strong>par</strong>c<br />
paysager<br />
<strong>de</strong> Roissy en France<br />
Zone hôtelière – Allée du Verger<br />
95700 Roissy en France<br />
Tél. 01.34.38.53.53 – Fax 01.34.38.53.54
PORTRAIT<br />
Pascal chez V.P.P à Epiais-Lès-Louvres<br />
“C’est son copain, normal qu’il fasse son<br />
portrait !”. J’entends déjà les mauvaises<br />
langues. Eh bien non. D’abord tous<br />
mes “portraits” ne sont pas mes<br />
copains et tous mes copains ne sont pas<br />
“portraitables”.<br />
Mais Pascal, le patron <strong>de</strong> l’entreprise<br />
d’imprimerie numérique bien connue<br />
“ROISSYCOPY” vaut assurément un<br />
portrait car non seulement c’est un<br />
personnage, mais surtout <strong>par</strong>ce que son<br />
<strong>par</strong>cours se confond en gran<strong>de</strong> <strong>par</strong>tie<br />
avec celui du pôle <strong>de</strong> Roissy.<br />
Et en plus, c’est un bon exemple <strong>de</strong><br />
réussite sociale. Son entreprise,<br />
créée il y a 15 ans fait un million d’euros<br />
<strong>de</strong> CA avec 6 ou 7 employés.<br />
Et, encore en plus, il a un caractère<br />
incroyable…<br />
Pascal Tru<strong>de</strong>lle : e<br />
Question caractère, pour vous<br />
situer une <strong>par</strong>tie du personnage,<br />
il me faut vous conter<br />
cette anecdote. Depuis au moins 4<br />
ans, Pascal me “tannait” pour que<br />
je l’emmène voir “l’E<strong>de</strong>n”, le<br />
célèbre établissement “échangiste”<br />
<strong>de</strong> Louvres, que je connaissais<br />
car il avait acheté <strong>de</strong> la pub dans ce<br />
magazine (voir BN n°3). Et pour y<br />
être allé quelques fois : eh, eh…Or,<br />
dans ce genre d’établissement, <strong>par</strong><br />
définition, on y vient en couple<br />
(homme-femme, s’entend, faut préciser,<br />
<strong>par</strong>ce que <strong>de</strong> nos jours…).<br />
Comme il ne veut pas en <strong>par</strong>ler à sa<br />
femme, il insiste (il n’est pas le<br />
seul…) pour que je puisse l’introduire<br />
dans ce lieu licencieux… Je<br />
fini <strong>par</strong> accepter, comptant jouer sur<br />
la compréhension du patron (un<br />
type super sympa, mais on vous présentera<br />
peut-être ledit établissement<br />
<strong>de</strong> sexe un <strong>de</strong> ces jours) pour<br />
nous laisser entrer tous les <strong>de</strong>ux.<br />
Au<strong>par</strong>avant, on se prend un (?!)<br />
apéro bien tassé, pas beaucoup,<br />
mais suffisamment pour être hors<br />
<strong>de</strong>s limites légales sur la route…<br />
Arrivés là-bas, pas moyen, le patron<br />
est inflexible : l’E<strong>de</strong>n est réservé<br />
aux couples et, ce soir là, pas<br />
moyen <strong>de</strong> transgresser la règle…<br />
Bon, nous v’la re<strong>par</strong>tis vers Roissy<br />
histoire d’aller manger un morceau<br />
quelque <strong>par</strong>t. C’est Pascal qui<br />
conduisait.<br />
Contre<br />
la maréchaussée…<br />
Arrivés au rond point <strong>de</strong> la Talmouse :<br />
contrôle <strong>de</strong> police. C’est pour nous.<br />
Zut ! Je me dis : Pascal va être bon…<br />
Deux jeunes policiers arrivent.<br />
“B’soir, police nationale, papiers du<br />
véhicule siouplait”, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’un<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes pandores sur un ton<br />
franchement provoc’. Pascal s’exé-<br />
30<br />
cute mais je sens la tension monter…<br />
Et lui d’exploser : (<strong>de</strong> mémoire)<br />
: “mais qu’est ce que vous nous<br />
emm…, vous n’avez rien d’autre à<br />
f… ? Ah, c’est plus facile que d’aller<br />
dans les cités, se frotter aux voyous<br />
qui brûlent les voitures !”. Aïe ! Le<br />
jeune policier, aussi chaud que<br />
Pascal, n’apprécie pas. J’interviens,<br />
j’essaye <strong>de</strong> calmer mon Pascal car je<br />
sens l’affaire mal tourner : alcoolémie<br />
(certainement) et surtout outrage<br />
à agent. Ca va chauffer ! Pascal,<br />
blême, ne m’écoute pas, ne m’écoute<br />
plus. Et lui <strong>de</strong> continuer, échanges<br />
vifs, on en est aux <strong>nom</strong>s d’oiseaux,<br />
Pascal insulte copieusement les poulets.<br />
Je me concerte avec le <strong>de</strong>uxième<br />
jeune policier, plus cool. On<br />
essaye tous les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> calmer les<br />
<strong>de</strong>ux autres. Pas moyen, Pascal<br />
n’écoute plus rien, l’autre flic non<br />
plus, les <strong>de</strong>ux jeunes coqs s’affrontent<br />
verbalement. Et ce qui <strong>de</strong>vait<br />
arriver arriva : v’la mon Pascal<br />
embarqué au poste et moi, planté là,<br />
<strong>de</strong>vant sa voiture et sans clé. Mer<strong>de</strong> !<br />
Que faire ? Je ne voulais pas déranger<br />
quelqu’un à cette heure (il était<br />
11H du soir). Je pense aller rejoindre<br />
un poste d’une autre force <strong>de</strong> l’ordre<br />
où j’avais quelques relations, histoire<br />
<strong>de</strong> minimiser l’affaire et <strong>de</strong> sortir<br />
Pascal <strong>de</strong>s geôles <strong>de</strong> la République,<br />
moyennant excuses sincères.<br />
J’essaye <strong>de</strong> faire du stop, pas moyen.<br />
Arrive un “Allobus”… Veine ! Le<br />
chauffeur s’arrête et me voilà vers<br />
l’aéroport où j’arrive <strong>de</strong>vant le poste<br />
en question. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à voir M.<br />
Untel, pas moyen, il n’est pas là. Je<br />
me dit : ça y est, Pascal est bon<br />
comme la Romaine, ça va être gar<strong>de</strong><br />
à vue, com<strong>par</strong>ution immédiate en<br />
correctionnelle pour outrage à agent,<br />
rébellion, il est mal… A ce moment<br />
précis, mon portable sonne. C’est<br />
Pascal ! “Ben t’es ou ?”, je lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
Lui : “Et toi ? Je te cherche !”.
ntre “titi” et homme d’affaires<br />
Et voici mon zouave qui arrive<br />
avec son 4X4, souriant, goguenard…<br />
Je suis sur le cul ! Il<br />
m’explique qu’il les a embobinés,<br />
qu’il l’a jouée sympa, qu’il<br />
a dit ce qu’il faisait dans la vie.<br />
Les flics s’étaient calmés et sans<br />
doute la raison l’avait-elle<br />
emporté. “RoissyCopy ? Ah, on<br />
connaît”, ont dit les poulets et<br />
l’affaire s’est arrangée sans<br />
suites. Ouf !<br />
Pascal chez lui<br />
Un coup <strong>de</strong> marteau…<br />
Il est comme ça, Pascal. Sympa,<br />
généreux, (il donnerait sa chemise),<br />
poli, “sociable” mais<br />
rebelle, comme ça, pour le principe.<br />
“Font chier !”. Genre titi<br />
<strong>par</strong>isien qui “rosse les cognes”<br />
dans le style <strong>de</strong>s chansons <strong>de</strong><br />
Brassens.<br />
C’est qu’il est né dans le 9.3,<br />
l’apôtre… Le 14 janvier 1961, à<br />
31<br />
l’hôpital <strong>de</strong> Villepinte (maintenant<br />
Robert Ballanger, mon<br />
ancien patron..), <strong>de</strong> son père,<br />
originaire <strong>de</strong> Montreuil et <strong>de</strong> sa<br />
mère, Ardéchoise et qui fut gardienne<br />
d’immeuble. Il a passé<br />
son enfance à Aulnay-sous-<br />
Bois. Le père Tru<strong>de</strong>lle, retraité,<br />
a été mécano, puis plombier.<br />
Quand Pascal a 14 ans, les<br />
<strong>par</strong>ents déménagent au Bourget.<br />
A l’école, c’est un “très mauvais<br />
élève” (Pascal dixit). En<br />
Troisième, on lui conseille fortement<br />
la vie active, du genre<br />
“y’a rien à faire”… Ca sera <strong>de</strong>s<br />
concours pour <strong>de</strong>s “écoles professionnelles”<br />
: Villegénis (Air<br />
France), la “RTAPE”, la<br />
SNCF…Tous ratés, évi<strong>de</strong>mment…<br />
Et puis, avec l’ai<strong>de</strong><br />
paternelle, le voilà admis quand<br />
même dans une école “maison”<br />
<strong>de</strong> Citroën, rue <strong>de</strong> l’Eglise, dans<br />
le XVème arrondissement <strong>de</strong><br />
Paris. Il passe en <strong>de</strong>ux ans (au<br />
lieu <strong>de</strong> trois) CAP et BEP. Le<br />
voici qualifié Mécanicien-ajusteur-outilleur,<br />
reçu “avec mention”<br />
et embauché chez Citron,<br />
à Saint-Ouen. “J’allais dépanner<br />
les outils sur les presses <strong>de</strong><br />
capots <strong>de</strong> “2 chevaux”, mais<br />
j’allais pas assez vite”, se souvient<br />
Pascal, en riant. “On me<br />
faisait <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> reproches. Ca<br />
m’énervait. Un chef m’avait<br />
pris en grippe !”. Et bien sûr, le<br />
conflit éclate… “J’ai eu envie<br />
<strong>de</strong> lui mettre un coup <strong>de</strong> marteau,<br />
mais, heureusement, mes<br />
copains m’ont retenu…” La vie<br />
<strong>de</strong>vient intenable dans l’usine.<br />
Un jour, “dans les chiottes”,<br />
<strong>de</strong>s représentants du syndicat<br />
“maison” (la CSL) lui<br />
“conseillent” d’adhérer…Puis,<br />
d’autres lui conseillent enfin <strong>de</strong><br />
démissionner. C’est là qu’il<br />
PORTRAIT<br />
apprend que son père, qui avait<br />
bossé <strong>de</strong>ux ans dans cette même<br />
usine, avait déjà été “remarqué”….<br />
Ras-le-bol, il démissionne.<br />
RV au Quai <strong>de</strong>s<br />
Orfèvres.<br />
“C’est quoi le fret ?”<br />
Dans la foulée, il retrouve un<br />
job comme ven<strong>de</strong>ur d’espaces<br />
publicitaires, une histoire<br />
vaseuse dans une boite peu<br />
scrupuleuse (genre <strong>de</strong> boite<br />
d’édition qui ne tire d’exemplaires<br />
<strong>de</strong> “journaux” que pour<br />
les seuls annonceurs. Il <strong>par</strong>ait<br />
que ça se fait encore…). “Je<br />
gagnais bien ma vie”, me<br />
confie t-il : “plus <strong>de</strong> 15 000 F<br />
<strong>par</strong> mois”. Mais la boite est<br />
dans le collimateur <strong>de</strong> la justice.<br />
Et Pascal reçoit un jour une<br />
convocation au Quai <strong>de</strong>s<br />
Orfèvres, pas moins, pour “une<br />
affaire dans laquelle vous êtes<br />
inculpé d’escroquerie”.Il a eu<br />
droit à un interrogatoire en règle<br />
(“avec la lumière, comme dans<br />
les films”, me précise t-il). Ca<br />
se termine <strong>de</strong>vant un juge d’instruction,<br />
et, heureusement,<br />
comme Pascal n’est pas un<br />
voyou (au cas la mauvaise<br />
rédaction <strong>de</strong> ce papier pourrait<br />
le laisser penser à certains lecteurs<br />
mal embouchés), l’affaire<br />
s’arrête là pour lui.<br />
Il quitte la boite vite fait. Et<br />
revient à la mécanique. Il passe<br />
un concours chez Airbus et doit<br />
aller bosser à Toulouse. Mais,<br />
juste avant, il a une opportunité<br />
d’aller travailler dans le fret<br />
aérien. “C’est quoi le fret ?”<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> t-il à son contact… Et<br />
le voilà embauché à Roissy Fret,<br />
l’ancêtre, si j’ai bien compris,
PORTRAIT<br />
<strong>de</strong> France-Handling, après un<br />
test <strong>de</strong> “machine à écrire”. Il y<br />
passera un an et <strong>de</strong>mi. Puis, il a<br />
une opportunité <strong>de</strong> passer à<br />
“Saoudia Airlines”. Le problème<br />
: il <strong>par</strong>le pas anglais. Qu’à<br />
cela ne tienne, il achète un bouquin<br />
genre “Parler anglais en 5<br />
minutes” et, après avoir dû fournir<br />
un certificat <strong>de</strong> baptême<br />
(<strong>de</strong>vinez pourquoi), qu’il est<br />
allé cherché chez le curé<br />
d’Aulnay, il est embauché. Il<br />
<strong>de</strong>vient “agent commercial <strong>de</strong><br />
fret” dans la compagnie saoudienne,<br />
à Roissy. <strong>Ce</strong> passage,<br />
jusqu’à ce jour, “à la Saoudia”,<br />
comme il dit, l’a marqué et il en<br />
a toujours un bon souvenir,<br />
évoquant J.C Turlier, directeur<br />
et Jean Hardouin. “On faisait<br />
tout : <strong>de</strong>vis <strong>de</strong> poids, import,<br />
export”, se souvient-il. “Je<br />
gagnais bien ma vie”<br />
Vers Roissycopy<br />
Il est resté ainsi 9 ans “à la<br />
Saoudia”, avec, en prime, <strong>de</strong><br />
<strong>nom</strong>breux séjours dans le<br />
royaume saoudien. Il a côtoyé,<br />
dans cet univers du fret aérien<br />
<strong>de</strong> Roissy, un peu tout (les bars<br />
clan<strong>de</strong>stins, <strong>par</strong> exemple) et tout<br />
le mon<strong>de</strong>, notamment certains<br />
commissaires <strong>de</strong> police à l’occasion<br />
<strong>de</strong>s “vacations funéraires”.<br />
Il en éprouve encore<br />
une certaine nostalgie et aime à<br />
retrouver <strong>de</strong>s “anciens”, au<br />
hasard <strong>de</strong>s rencontres. Au point<br />
<strong>de</strong> vouloir être pris en photosouvenir<br />
à leurs côtés (ce qui<br />
m’a valu, au passage, lors d’une<br />
soirée récente, dans un grand<br />
hôtel roisséen, une sacrée mésaventure<br />
: les protagonistes <strong>de</strong> la<br />
scène comprendront…. De fait,<br />
je vais finir <strong>par</strong> croire qu’il<br />
m’arrive toujours quelque chose<br />
quand je suis en sa compagnie…).<br />
<strong>Ce</strong> “rebelle” ne pouvait pas, un<br />
jour, ne pas se poser la question<br />
<strong>de</strong> sa liberté au travail. Et donc<br />
<strong>de</strong> créer sa propre entreprise…<br />
C’est ce qu’il fera, avec Patrick,<br />
son vieux copain-complice<br />
d’enfance, qu’il na jamais quitté.<br />
Et, en juillet 90, ils créent ce<br />
qui <strong>de</strong>viendra RoissyCopy,<br />
dont les débuts eurent <strong>par</strong>fois<br />
<strong>de</strong>s côtés rocambolesques, bien<br />
dans le style “limite” <strong>de</strong> Pascal,<br />
notamment à l’occasion d’un<br />
certain déménagement <strong>de</strong> leurs<br />
premiers locaux… Et ils furent<br />
aidés, le mon<strong>de</strong> est petit, <strong>par</strong> un<br />
autre <strong>de</strong> mes amis Gérard<br />
Couffignal, le prési<strong>de</strong>nt d’honneur<br />
<strong>de</strong> “Roissy-Entreprise”<br />
qui les met en contact avec un<br />
bon banquier et leur passe une<br />
comman<strong>de</strong> en blanc (cash) <strong>de</strong><br />
60 000 F, ce qui leur permet <strong>de</strong><br />
démarrer.<br />
Depuis, Roissycopy est <strong>de</strong>venue<br />
l’entreprise que vous connaissez<br />
sûrement, installée dans le<br />
village <strong>de</strong> Roissy-en-France.<br />
Beaucoup <strong>de</strong> clients, petits et<br />
grands, dont 80% sont sur le<br />
pôle et le reste à Paris. Ils sont<br />
équipés <strong>de</strong> machines ultra<br />
mo<strong>de</strong>rnes et, si vous passez <strong>par</strong><br />
là (rue Houdart), la nuit, vous<br />
pourrez peut-être apercevoir la<br />
silhouette <strong>de</strong> Pascal, venu travailler<br />
pour satisfaire <strong>de</strong>s clients<br />
très pressés…<br />
Gros travailleur, Pascal trouve<br />
quand même du temps pour se<br />
consacrer à ses petites passions<br />
perso. C’est un collectionneur<br />
dans l’âme : vieux ap<strong>par</strong>eils<br />
photos, modèles réduits<br />
d’avion, (bien qu’ayant un<br />
caractère “bouillant”, on l’a vu,<br />
il sait être d’une patience d’ange<br />
quand il s’agit <strong>de</strong> bricoler les<br />
objets <strong>de</strong> ses passions). C’est un<br />
“accro” <strong>de</strong> “Ebay” et un “aficionado”<br />
<strong>de</strong>s salles <strong>de</strong>s ventes.<br />
32<br />
Et aussi une collection <strong>de</strong><br />
Vélosolex (j’attends toujours<br />
celui qu’il m’a promis…).<br />
Attaché à sa ville <strong>de</strong> Roissy, où<br />
il rési<strong>de</strong> avec sa femme Rénata<br />
et leur fille Aurélia (dont il est<br />
gaga), c’est lui (affirme t-il<br />
mordicus) qui a créé la brocante<br />
annuelle <strong>de</strong> la commune. Vous<br />
le trouverez souvent au bartabac<br />
du village (à l’heure <strong>de</strong><br />
l’apéro) où il aime se retrouver<br />
avec les copains. Il a même fait<br />
<strong>de</strong> la politique… Il a été<br />
conseiller municipal, élu sur<br />
une liste d’André Toulouse.<br />
Sûrement influencé <strong>par</strong> le<br />
“mauvais côté <strong>de</strong> la force”,<br />
d’après ce que j’ai compris, il a<br />
démissionné. “Sur un coup <strong>de</strong><br />
tête ! J’avais même menacé <strong>de</strong><br />
faire une liste aux élections suivantes”,<br />
s’exclame t-il. Mais,<br />
pour avouer tout <strong>de</strong> suite après :<br />
“je n’ai vraiment pas beaucoup<br />
travaillé au sein du Conseil<br />
municipal. Tout cela n’était pas<br />
très glorieux <strong>de</strong> ma <strong>par</strong>t”.<br />
Voilà. C’était le portrait (incomplet,<br />
bien sûr) <strong>de</strong> Pascal<br />
Tru<strong>de</strong>lle, emmer<strong>de</strong>ur, teigneux<br />
même, rebelle éternel, mais<br />
généreux, fidèle, sensible, travailleur,<br />
bon père <strong>de</strong> famille et<br />
chef d’une belle entreprise <strong>de</strong><br />
Roissy. Son <strong>par</strong>cours montre<br />
que l’on peut, si on le veut vraiment<br />
et si l’on est courageux et<br />
persévérant, s’élever socialement,<br />
qu’on ait fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
ou pas. On est bien loin <strong>de</strong>s discours<br />
politiques vaseux sur ce<br />
sujet.<br />
Bravo Pascal ! Continue !<br />
EV
DÉTENTE<br />
Succès <strong>de</strong> la première année du<br />
Cigare’s Club Hilton CDG<br />
Le Club réunit une quarantaine <strong>de</strong> membres, et quelques invités…<br />
E n novembre <strong>de</strong>rnier, dans les salons<br />
<strong>de</strong> l’hôtel Hilton, s’est créé, à l’initiative<br />
d’Alain Vidal, le bouillant prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
“Génération CDG”, un club bien<br />
sympathique d’amateurs <strong>de</strong> cigares.<br />
Objet : déguster <strong>de</strong>s cigares.<br />
Et, tant qu’on y est, les accompagner<br />
d’autres dégustations : vins fins, alcools,<br />
toasts “<strong>de</strong> luxe” et gourmandises sucrées<br />
Eric Veillon, ex fumeur <strong>de</strong> cigares (racheté <strong>par</strong> Marlboro), flashé <strong>par</strong><br />
Christian Hassler, ancien directeur du Mercure Roissy et surveillé (<strong>de</strong> près)<br />
pat Francis Lavocat, actuel patron du même Mercure<br />
L’idée a recueilli l’enthousiasme<br />
<strong>de</strong> <strong>nom</strong>breux amateurs (et <strong>de</strong><br />
quelques amatrices). Ils se<br />
retrouvent ainsi, <strong>de</strong>puis novembre,<br />
tous les premiers lundis du mois,<br />
vers 18H30, dans le très joli bar du<br />
Hilton <strong>de</strong> Roissy CDG, précisément<br />
dans l’arrière du bar, là où trône les<br />
<strong>de</strong>ux désormais fameuses sculptures<br />
phalliques…<br />
Marc Descrozaille, le dynamique<br />
directeur <strong>de</strong> l’hôtel, est le secrétaire<br />
général du club, et sa secrétaire,<br />
Sabrina en est la trésorière. Ainsi les<br />
membres (une quarantaine à ce jour,<br />
mais les effectifs ont été limités à 50)<br />
peuvent-ils, pour une cotisation<br />
annuelle somme toute modique (130<br />
euros) goûter <strong>de</strong> nouveaux “crus” <strong>de</strong><br />
cigares, qu’ils soient présentés et<br />
offerts <strong>par</strong> <strong>de</strong>s marques (photo) ou<br />
qu’ils proviennent <strong>de</strong> la propre cave<br />
que le Club s’est constituée. Parmi les<br />
membres, <strong>de</strong> <strong>nom</strong>breux hommes<br />
d’affaires, dont une bonne proportion<br />
<strong>de</strong> “aéroportuaires” (le sous-préfet<br />
<strong>de</strong>s aéroports <strong>de</strong> Roissy et du Bourget<br />
Jacques Lebrot y vient <strong>de</strong> temps en<br />
temps, bien que non fumeur). Les discussions<br />
vont bon train, dans une<br />
atmosphère enfumée et cordiale : on<br />
34<br />
y fête même les anniversaires !<br />
Chaque réunion se déroule avec donc<br />
la présentation <strong>de</strong> nouveaux cigares,<br />
mais aussi <strong>de</strong> boissons rares comme,<br />
<strong>par</strong> exemple, un cognac Hennessy<br />
“Paradis”, <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> Crète, étranges<br />
et très sucrés, ou encore, lors <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>rnière réunion <strong>de</strong> juin, <strong>de</strong> vieux<br />
portos.<br />
Rappelons quand même la différence<br />
entre <strong>de</strong>s vrais amateurs <strong>de</strong> cigares et<br />
les accros <strong>de</strong> la cigarette. Alors que<br />
ceux-ci ne peuvent s’en passer, au<br />
risque sérieux d’y laisser leur santé et,<br />
accessoirement, leur vie, les premiers<br />
savent déguster, avec une extrême<br />
modération, les saveurs exceptionnelles<br />
<strong>de</strong>s Coïbra et autres Partagas.<br />
Ren<strong>de</strong>z-vous à la rentrée…<br />
Chocolats Valronha ?<br />
Sabrina a souhaité un bon anniversaire à Michel Meu
nier, PDG <strong>de</strong> l’Européenne <strong>de</strong> Surveillance<br />
Alain Vidal (au micro) lors <strong>de</strong> la première réunion du Club,<br />
entouré <strong>de</strong> Marc Descrozaille (Hilton CDG) et <strong>de</strong> Patrick Cloarec<br />
Le sous préfet Jacques Lebrot (à gauche) aime bien l’ambiance du Club<br />
Un peu <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> Crète ?<br />
Gérard Couffignal goûte le fameux cognac “Paradis”<br />
Alain Vidal et la belle Nawal, invitée : “revenez quand vous voulez”,<br />
lui a dit le prési<strong>de</strong>nt du Club…<br />
Chaque réunion est l’occasion <strong>de</strong> découvrir d’autres cigares.<br />
Violaine… M. Paul P. Grasser est une <strong>de</strong>s…locomotives du Club…<br />
35<br />
DÉTENTE
SÉCURITÉ<br />
O n les voit un peu <strong>par</strong>tout dans l’aéroport,<br />
mais aussi aux abords extérieurs<br />
<strong>de</strong> CDG. Tantôt une jeep (ou plutôt un “P4”,<br />
une jeep française) surgit d’une butte <strong>de</strong><br />
terre, tantôt on aperçoit, en roulant sur le<br />
“périphérique” <strong>de</strong> l’aéroport, une<br />
patrouille <strong>de</strong> trois ou quatre militaires en<br />
tenue <strong>de</strong> combat, armés <strong>de</strong> leur<br />
fusil “Clairon”, <strong>de</strong> jumelles…<br />
Votre magazine, <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong>, curieux<br />
comme toujours, a voulu en savoir plus sur<br />
cette présence militaire…<br />
Les chasseurs alpins du 13ème BCA en mission <strong>de</strong>vant le hub postal<br />
L’Armée protè<br />
C<br />
omment faire ? Simple.<br />
L’homme <strong>de</strong> la sécurité et <strong>de</strong><br />
la sûreté sur CDG, du moins<br />
celui qu’on connaît bien, c’est le<br />
sous-préfet, Jacques Lebrot. C’est,<br />
<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, le représentant<br />
du préfet <strong>de</strong> Seine-Saint-<br />
Denis sur les aéroports <strong>de</strong> Roissy et<br />
du Bourget. C’est quelqu’un <strong>de</strong> très<br />
ouvert, très accessible. Il l’avait dit<br />
lui-même, peu <strong>de</strong> temps après sa<br />
<strong>nom</strong>ination, dans la “lettre <strong>de</strong> Paris<br />
Nord 2” : “je ne suis pas un homme<br />
<strong>de</strong> bureau car, <strong>par</strong> goût et <strong>par</strong> expérience,<br />
je sais que seul le terrain<br />
permet <strong>de</strong> comprendre les problèmes<br />
et <strong>de</strong> proposer, puis d’arrêter<br />
<strong>de</strong>s solutions”.<br />
Et c’est vrai. Le Sous-préfet, en plus<br />
d’un gros travail administratif, rencontre<br />
d’une manière permanente les<br />
acteurs <strong>de</strong>s aéroports dont il a la<br />
charge. Très présent dans les<br />
réunions professionnelles, il n’hésite<br />
36<br />
pas à fréquenter aussi les réunions<br />
sympathiques et <strong>de</strong> détente… C’est<br />
un fidèle du “Cigar’s Club CDG<br />
Hilton”, bien que non fumeur, ou <strong>de</strong>s<br />
agapes <strong>de</strong> “Génération CDG”. Il a<br />
acquis ainsi, rapi<strong>de</strong>ment, non seulement<br />
la connaissance <strong>de</strong> ses dossiers,<br />
mais aussi (et c’est souvent le<br />
plus important) celle <strong>de</strong>s mentalités<br />
et du fonctionnement <strong>de</strong> ceux qui<br />
travaillent sur nos aéroports. Comme<br />
quoi on peut être un haut fonctionnaire<br />
<strong>de</strong> la République, et être –vraiment-<br />
proche <strong>de</strong>s gens. On en est<br />
ainsi d’autant plus respecté…<br />
Mais revenons à nos militaires<br />
(encore que l’on ne s’est pas très<br />
éloigné, le sous-préfet étant un<br />
ancien officier <strong>de</strong> gendarmerie). Le<br />
message est passé pour notre <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
d’infos sur l’armée et le sous-préfet<br />
me fait dire que j’aurai une surprise…<br />
Plus tard, j’apprends que je peux
ge l’aéroport CDG<br />
appeler le général Cazenave<br />
pour mon papier. Grands dieux !<br />
Un “Général” ! Rien que ça ? Je<br />
laisse un message au secrétaire<br />
dudit général (“caporal chef<br />
Machin, à qui ai-je l’honneur,”,<br />
ça me rajeunit). Le général himself<br />
me rappelle rapi<strong>de</strong>ment, en<br />
direct. Moi, surpris : “euh…<br />
mes respects, mon général, euh,<br />
merci <strong>de</strong> me rappeler, voilà ce<br />
qui m’amène…”. Discussion<br />
rapi<strong>de</strong>, carrée, email qui suit, et<br />
le général Cazenave <strong>de</strong> me proposer<br />
un ren<strong>de</strong>z-vous. Où ? Ca<br />
sera chez nous, à Epiais !<br />
Waouh ! Branle-bas <strong>de</strong> combat !<br />
Ya intérêt à <strong>net</strong>toyer la chambrée…<br />
L’enceinte <strong>de</strong><br />
l’aéroport est<br />
surveillée jour et nuit<br />
Le jour “J”, vla l’général qui<br />
passe… Et moi, je me paye le<br />
luxe d’être en retard <strong>de</strong>…<br />
quelques secon<strong>de</strong>s. Je suis mal,<br />
je sens l’arrêt <strong>de</strong> rigueur… Pas<br />
du tout, l’ambiance est cool. Je<br />
le remercie <strong>de</strong> s’être déplacé,<br />
soulignant que c’est un honneur<br />
pour moi, pauvre petit écrivaillon.<br />
Et nous voilà <strong>par</strong>tis à causer. Je<br />
présente notre agence <strong>VPP</strong>, le<br />
magazine <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong>… Je<br />
veux tout savoir, et le général<br />
me dit tout. Il me rappelle le<br />
plan Vigipirate, en vigueur<br />
<strong>de</strong>puis les attentats du métro<br />
Port-Royal, voici -déjà- 10 ans.<br />
L’objectif est d’exercer une présence<br />
dissuasive. Police, gendarmerie,<br />
armée, tout le mon<strong>de</strong><br />
est mobilisé. Je recentre sur les<br />
missions <strong>de</strong> l’armée, ici, et spécialement<br />
sur la protection extérieure<br />
<strong>de</strong> l’aéroport, puisque<br />
c’est l’objet <strong>de</strong> l’article que je<br />
veux faire. Le général me fait<br />
tout <strong>de</strong> même un rappel : l’armée,<br />
même dans le cas <strong>de</strong><br />
Vigipirate, n’a aucun pouvoir<br />
spécial, aucun pouvoir judiciaire.<br />
Les militaires, dans l’aéroport<br />
comme ailleurs, sont armés<br />
(et les armes sont chargées..)<br />
mais n’ont aucun pouvoir d’in-<br />
tervention auto<strong>nom</strong>e (hormis la<br />
légitime défense, comme n’importe<br />
quel citoyen). En cas <strong>de</strong><br />
comportements suspects, les<br />
patrouilles doivent en référer<br />
aux agents <strong>de</strong> police judiciaire,<br />
avec qui ils sont en contact permanent.<br />
Il m’explique que l’armée<br />
intervient en fonction d’un<br />
planning annuel qui désigne les<br />
unités <strong>de</strong> protection. Les unités<br />
<strong>de</strong> l’Armée <strong>de</strong> terre sont désignées<br />
d’office, mais celles <strong>de</strong><br />
Le général Jean-Louis Cazenave lors <strong>de</strong> sa visite chez nous.<br />
37<br />
SÉCURITÉ<br />
l’Armée <strong>de</strong> l’Air sont celles<br />
qui sont volontaires ( ?)…<br />
<strong>Ce</strong>lles-ci organisent <strong>de</strong>s<br />
patrouilles à pied avec les policiers,<br />
mais celles <strong>de</strong> l’Armée<br />
<strong>de</strong> terre tournent désormais<br />
toutes seules, les policiers les<br />
suivant <strong>de</strong>rrière. “Ils tournent<br />
en fonction <strong>de</strong>s menaces dans<br />
les aérogares (au moment <strong>de</strong><br />
l’interview le niveau était<br />
“orange” ndlr *), mais l’enceinte<br />
<strong>de</strong> l’aéroport est surveillée<br />
d’une manière permanente,<br />
nuit et jour”, explique<br />
encore le général Cazenave.<br />
Pour ce qui est <strong>de</strong> l’Armée <strong>de</strong><br />
Terre, j’apprends que les unités<br />
viennent <strong>de</strong> l’ensemble du territoire<br />
national et se relayent<br />
environ tous les quinze jours. A<br />
ce moment, c’étaient les<br />
Chasseurs alpins du 13ème<br />
bataillon, basé à Chambéry qui<br />
patrouillait en ce moment et<br />
qui allaient être remplacés <strong>par</strong><br />
<strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> la Légion étrangère,<br />
le fameux 2ème REP,<br />
basé à Calvi en Corse.<br />
“Mais où sont-ils installés ces<br />
militaires”, <strong>de</strong>mandais-je. Le<br />
Général m’explique que ça<br />
dépend <strong>de</strong>s unités. <strong>Ce</strong>rtaines,<br />
proches, re<strong>par</strong>tent dans leurs<br />
cantonnements habituels. Les<br />
autres occupent ce qui est<br />
appelé <strong>par</strong> les militaires “Fort<br />
Bréguet”, en fait <strong>de</strong>s baraquements<br />
situés dans une zone <strong>de</strong><br />
l’aéroport proche du Mesnil-<br />
Amelot.<br />
Bon, il est temps <strong>de</strong> savoir<br />
comment ça se passe au niveau<br />
du comman<strong>de</strong>ment et quelle est<br />
la position <strong>de</strong> ce général qui<br />
prend la peine <strong>de</strong> venir nous<br />
expliquer tout ça. En fait, et si<br />
j’ai bien compris, le haut <strong>de</strong> la
SÉCURITÉ<br />
chaîne <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment se<br />
situe d’un côté avec le préfet <strong>de</strong><br />
police <strong>de</strong> Paris, qui est aussi<br />
préfet <strong>de</strong> la Zone <strong>de</strong> Défense <strong>de</strong><br />
Paris (actuellement M. Mutz)<br />
et son adjointe Mme Merly, qui<br />
est préfet, Secrétaire générale<br />
(SGZ) <strong>de</strong> ladite zone <strong>de</strong> défense.<br />
Côté militaire, c’est l’affaire<br />
du Gouverneur <strong>de</strong> Paris, le<br />
général <strong>de</strong> corps d’armée (4<br />
étoiles) Marcel Valentin, qui<br />
est aux Invali<strong>de</strong>s. Et c’est le<br />
général Cazenave, l’un <strong>de</strong>s<br />
adjoints du Gouverneur, qui est<br />
chargé <strong>de</strong> la coordination pour<br />
Vigipirate entre l’Armée et la<br />
Police nationale. A Roissy, ses<br />
interlocuteurs sont le sous-préfet<br />
Lebrot, donc, pour la sécurité<br />
et M. Topin, patron <strong>de</strong> la<br />
PAF ici.<br />
Voilà qui est un peu plus clair<br />
pour moi. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’autorisation<br />
<strong>de</strong> suivre une patrouille<br />
et <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s photos. Pas<br />
<strong>de</strong> problèmes. Le général va<br />
appeler le capitaine <strong>de</strong>s chasseurs<br />
alpins qui me contactera.<br />
Là, je fais une bour<strong>de</strong>. Trop<br />
habitué à l’administration civile,<br />
je me dis que le fonctionnaire<br />
ne va pas me rappeler si facilement<br />
et je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à avoir<br />
son numéro <strong>de</strong> téléphone. Le<br />
général Cazenave me fait alors<br />
les gros yeux… Zut, j’avais<br />
oublié qu’on était dans l’armée<br />
et que les ordres, ça s’exécute…<br />
Je m’excuse et on en rit<br />
(une heure après le capitaine<br />
m’appelait…). Et puis on discute,<br />
comme ça, à bâtons rompus.<br />
Je suis très intéressé car<br />
mes contacts avec l’armée sont<br />
rarissimes. Les <strong>de</strong>rniers, ins-<br />
tructifs, remontent à mes<br />
séjours à Djibouti en 1988 et<br />
89, et, à <strong>par</strong>t ça, à mon service<br />
militaire au 5ème RI <strong>de</strong> Beynes<br />
(78), ça date… Je le bombar<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> questions, rapi<strong>de</strong>ment. Où<br />
en est notre armée, (lors <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>rnières élections prési<strong>de</strong>ntielles,<br />
la question <strong>de</strong> la maintenance<br />
<strong>de</strong> nos forces avait été<br />
mise en cause <strong>par</strong> le candidat<br />
Chirac…), quid <strong>de</strong> l’Otan, quid<br />
<strong>de</strong> l’absence d’armée européenne<br />
dans le projet <strong>de</strong> traité<br />
constitutionnel, pourquoi<br />
l’Europe a-t-elle dû faire appel<br />
aux Américains pour régler nos<br />
problèmes européens en ex-<br />
Yougoslavie (ça m’énerve),<br />
comment marche l’armée <strong>de</strong><br />
métier <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> la<br />
conscription… J’ai droit à <strong>de</strong>s<br />
réponses, mais on n’a pas trop<br />
Les portes d’accès à l’aéroport doivent toujours être fermées<br />
38<br />
le temps et je ne veux pas abuser.<br />
Mais j’espère bien le revoir<br />
un jour pour plus <strong>de</strong> discussions<br />
sur ces sujets malheureusement<br />
peu évoqués… J’ai<br />
aussi appris que le général <strong>de</strong><br />
briga<strong>de</strong> (2 étoiles) Cazenave<br />
était Pied-noir (il est né il y a<br />
55 ans à Bone (Annaba maintenant,<br />
en Algérie), qu’il est à ce<br />
poste d’Etat-major <strong>de</strong>puis<br />
2004, qu’il a passé un an en<br />
Bosnie, au Kosovo… Je veux<br />
une photo souvenir…<br />
Accordé…<br />
Un grand merci pour tout, mon<br />
général !<br />
EV<br />
* Le nouveau plan Vigipirate<br />
comporte quatre niveaux :<br />
jaune, orange, rouge et… écarlate.
Le len<strong>de</strong>main matin, 7 heures<br />
pétantes, j’avais ren<strong>de</strong>z-vous<br />
avec le capitaine Gaillot, commandant<br />
les unités <strong>de</strong>s<br />
Chasseurs alpins. Je cherche<br />
“Fort Bréguet”, situé en fait en<br />
bordure <strong>de</strong> l’aéroport. J’arrive<br />
dans le cantonnement.<br />
Effervescence, car les chasseurs<br />
alpins quittaient la place<br />
pour la laisser aux unités du<br />
2ème REP ce matin même. Il<br />
me confie à un jeune lieutenant<br />
et nous voilà <strong>par</strong>tis en<br />
patrouille, à bord <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux P4,<br />
histoire <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s photos…<br />
Les militaires se prêtent<br />
au jeu. On discute en même<br />
temps. J’apprends que les unités<br />
en profitent aussi pour s’entraîner,<br />
notamment dans la<br />
forêt d’Ermenonville et que les<br />
militaires ont droit, quand<br />
même, à quelques permissions<br />
à Paris. Leur tâche ici n’est pas<br />
Quelque <strong>par</strong>t sur l’aéroport : “Fort Breguet”<br />
A “Fort Breguet” montée <strong>de</strong>s couleurs à l’occasion du changement <strong>de</strong>s unités.<br />
vraiment passionnante, on le<br />
comprend. “Mais l’aéroport,<br />
maintenant, on le connaît<br />
bien” me dit en riant un sergent,<br />
“on ne risquera pas <strong>de</strong><br />
s’y perdre quand on prendra<br />
l’avion”. Pas d’inci<strong>de</strong>nt<br />
majeurs pendant leur séjour,<br />
m’indique le lieutenant. Les<br />
patrouilles se font aussi la nuit,<br />
avec <strong>de</strong>s jumelles adaptées. Il<br />
s’agit <strong>de</strong> vérifier les grillages,<br />
<strong>de</strong> vérifier que les portes grillagées<br />
qui jalonnent l’enceinte <strong>de</strong><br />
l’aéroport sont toujours bien<br />
ca<strong>de</strong>nassées (certains agriculteurs<br />
en ont la clé), <strong>de</strong> surveiller<br />
certains “spoters” (les<br />
fans <strong>de</strong> photos aériennes) un<br />
peu trop passionnés et qui peuvent<br />
s’introduire dans l’enceinte,<br />
<strong>de</strong> signaler tout inci<strong>de</strong>nt.<br />
Retour au camp. Les légionnaires<br />
sont arrivés. Mélange<br />
<strong>de</strong>s célèbres bérets verts et <strong>de</strong>s<br />
39<br />
“tartes”, les non moins célèbres<br />
couvre-chefs <strong>de</strong>s chasseurs<br />
alpins. Huit heures précises, les<br />
unités se mettent en place pour<br />
les couleurs et la passation <strong>de</strong><br />
comman<strong>de</strong>ment. Je suis autorisé<br />
à photographier. J’observe,<br />
impressionné, avec un sentiment<br />
complexe, les légionnaires<br />
du 2ème REP, troupes<br />
d’élite <strong>de</strong> la République, chargés<br />
d’histoire glorieuse, qui se<br />
situent <strong>par</strong>mi les meilleurs au<br />
mon<strong>de</strong>. Je me souviens qu’ils<br />
avaient sauté sur Kolwezi, au<br />
Katanga, en ce mois <strong>de</strong> mai<br />
1978, sauvant <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong><br />
personnes au prix <strong>de</strong> leurs vies<br />
(5 morts et <strong>de</strong> <strong>nom</strong>breux bles-<br />
SÉCURITÉ<br />
sés), et les critiques, injustifiées,<br />
dont ils avaient fait l’objet,<br />
dans le contexte politique<br />
<strong>de</strong> l’époque.<br />
Les couleurs sont montées.<br />
Gard’vou ! R’po ! ’Vou ! ‘Po !<br />
Le capitaine Billot souhaite la<br />
bienvenue à la Légion, rappelle<br />
une phrase <strong>de</strong> Lyautey comme<br />
quoi il faut faire plus que son<br />
<strong>de</strong>voir, et souhaite, dans un<br />
sourire, retrouver ses camara<strong>de</strong>s<br />
légionnaires dans une<br />
mission plus… passionnante.<br />
Mais la surveillance <strong>de</strong> l’aéroport<br />
est une mission et il faut<br />
l’accomplir, a-t-il rappelé.<br />
Merci à tous, pour tout…<br />
EV<br />
En savoir plus :<br />
si vous faites “légion” ou 2ème REP, vous trouverez plein<br />
<strong>de</strong> sites intéressants. Sinon, pour les Chasseurs alpins<br />
c’est : www.bca13.terre.<strong>de</strong>fense.gouv.fr
NOUVELLES IMPLANTATIONS<br />
Le siège d’Affiprint, à Roissy.<br />
V oici une entreprise qui va faire cou-<br />
ler beaucoup d’encre pendant <strong>de</strong>s années,<br />
sur la zone d’activité “Fe<strong>de</strong>x” à Roissy.<br />
C’est ici que le groupe “Print Invest”, un<br />
<strong>de</strong>s premiers lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong> l’affiche “grand<br />
format” a décidé <strong>de</strong> construire sa nouvelle<br />
unité <strong>de</strong> production (voir BN 19).<br />
“Print invest”, c’est la holding familiale<br />
d’un groupe familial, basé à Gémenos<br />
(Bouches-du-Rhône) spécialiste <strong>de</strong> l’im-<br />
pression d’affiches <strong>de</strong>puis 1930. Il com-<br />
prend les sociétés La Litho SAS (le ber-<br />
ceau du groupe), la Litho Paris, Digit Litho<br />
(imprimerie numérique) et la <strong>de</strong>rnière née,<br />
AFFIPRINT, qui est le nouveau <strong>nom</strong> <strong>de</strong><br />
Affiches Karcher, l’entreprise francilienne<br />
bien connue, que le groupe sudiste a<br />
racheté en 2001.<br />
C<br />
’est Patrice Sittaro, le PDG<br />
du groupe, qui a choisi le<br />
site <strong>de</strong> Roissy pour<br />
construire la nouvelle unité qui<br />
<strong>de</strong>vait remplacer les locaux <strong>de</strong><br />
Affiches Karcher, situés au<strong>par</strong>avant<br />
à Aubervilliers. “Le site<br />
d’Aubervilliers n’était plus adapté.<br />
Trop confiné, trop “désuet”.<br />
Lorsqu’il s’est agit <strong>de</strong> déménager,<br />
nous avions le choix. Mais je me<br />
suis souvenu d’un contact pris avec<br />
M. Gitton, du <strong>Ce</strong>evo, qui nous avait<br />
conseillé, quelques temps au<strong>par</strong>avant,<br />
le site <strong>de</strong> Roissy”. Et l’idée a<br />
fait son chemin, assez rapi<strong>de</strong>ment.<br />
40<br />
Affiprint<br />
Une belle e<br />
Roissy P<br />
Et aujourd’hui, Patrice Sittaro se<br />
réjoui <strong>de</strong> “l’excellente dynamique”<br />
qui s’est créée entre les différents<br />
acteurs pour les accueillir : il cite<br />
entre autres la communauté <strong>de</strong> communes,<br />
l’AFTRP et son directeur<br />
commercial M. Clément, ainsi que<br />
l’entreprise GA, qui aura construit<br />
Patrice Sittaro, PDG et Henri Monteux
s’affiche à Roissy<br />
ntreprise <strong>de</strong> plus à<br />
orte <strong>de</strong> France<br />
entièrement le bâtiment, en un<br />
temps record. Il a aussi dit tout<br />
le bien qu’il pensait sur la localisation<br />
géographique, près <strong>de</strong><br />
l’aéroport et <strong>de</strong> tout les moyens<br />
<strong>de</strong> communication (il fait ses<br />
allers-retours Paris Marseille<br />
en TGV). “En plus, confie-t-il,<br />
Directeur <strong>de</strong> l’établissement.<br />
le pôle <strong>de</strong> Roissy est un pôle<br />
graphique : on y trouve KBA,<br />
un <strong>de</strong> nos fournisseurs <strong>de</strong><br />
machines (à Tremblay, ndlr),<br />
Hei<strong>de</strong>lberg et d’autres…”.<br />
Au total, le groupe aura investi<br />
5 millions d’euros pour le bâtiment<br />
(5500 m2) et le terrain<br />
(14000). L’usine possè<strong>de</strong> ici<br />
<strong>de</strong>s machines ultra mo<strong>de</strong>rnes,<br />
capables d’imprimer le format<br />
le plus grand ( taille <strong>de</strong>s “abribus”),<br />
<strong>de</strong>s “CTP” <strong>de</strong>rnier cri<br />
(et impressionnants), un servi-<br />
41<br />
NOUVELLES IMPLANTATIONS<br />
ce PAO etc…Une cinquantaine<br />
<strong>de</strong> personnels très qualifiés y<br />
travaillent. “Le marché <strong>de</strong> l’affiche<br />
est un marché très dynamique”<br />
nous a assuré le PDG<br />
d’AFFIPRINT. Pensez à eux<br />
quand vous regar<strong>de</strong>z la plu<strong>par</strong>t<br />
<strong>de</strong>s affiches grand format<br />
(cinéma, “4X3”), ça sort sûrement<br />
<strong>de</strong>s presses <strong>de</strong> Roissy…
SÉCURITÉ ROUTIÈRE<br />
“exercice <strong>de</strong> désincarcération”<br />
L’ hiver <strong>de</strong>rnier, un samedi ou un<br />
dimanche, nous roulions en direction<br />
d’Epiais-lès-Louvres en venant du sud, <strong>de</strong><br />
l’autoroute. A peine arrivés sur l’aéroport,<br />
direction <strong>Ce</strong>rgy-Pontoise, un<br />
embouteillage, <strong>de</strong>s policiers <strong>par</strong>tout.<br />
Diable ! Même le week-end <strong>de</strong>s encombrements,<br />
maintenant ? Quelques dizaines<br />
<strong>de</strong> minutes plus tard, s’offrait à nous le<br />
spectacle incroyable d’une voiture complètement<br />
écrabouillée, une ambulance…<br />
Un peu plus loin, une autre voiture sérieusement<br />
endommagée, dans le décor, à<br />
hauteur du rond-point qui mène à la<br />
Gendarmerie <strong>de</strong>s Transports Aériens.<br />
Renseignements pris plus tard :<br />
1 mort. A un endroit où, vraiment, on ne<br />
peut guère aller plus vite que les<br />
70 km/heure autorisés…<br />
Drame <strong>de</strong> la vitesse et <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong><br />
contrôle du véhicule…<br />
On peut mourir auss<br />
La route blesse et tue encore<br />
beaucoup, dans notre pays.<br />
Avec son cortège <strong>de</strong> tristesse<br />
qui suit. Point n’est besoin d’aller<br />
fouiller les statistiques en détail, la<br />
vitesse et l’alcool au volant (ou les<br />
<strong>de</strong>ux réunis) sont responsables <strong>de</strong><br />
la plu<strong>par</strong>t <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts corporels.<br />
Comportements inconscients, dangereux…<br />
La France a connu <strong>de</strong>s<br />
records : plus <strong>de</strong> 16 545 tués pour<br />
la seule année 1972. On en était<br />
encore à plus <strong>de</strong> 8000 en 1999. J’ai<br />
compté : <strong>de</strong> 1960 à 2003 : 483 341<br />
morts, soit une moyenne <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
10 000 morts <strong>par</strong> an... Sans compter<br />
42<br />
les blessés graves, les morts après<br />
les acci<strong>de</strong>nts etc. “Une vraie guerre”,<br />
écrivions-nous dans l’éditorial<br />
du <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> n°8…<br />
Il faut reconnaître au premier gouvernement<br />
<strong>de</strong> Jacques Chirac, et singulièrement<br />
à Nicolas Sarkozy,<br />
d’avoir eu le courage <strong>de</strong> prendre le<br />
taureau <strong>par</strong> les cornes, quitte, sur ce<br />
point à <strong>de</strong>venir un moment impopulaire<br />
(du moins dans certains milieux<br />
du genre “moi je conduis vite, bien<br />
et je supporte l’alcool”). La sécurité<br />
routière est l’un <strong>de</strong>s trois chantiers<br />
majeurs du mandat prési<strong>de</strong>ntiel.<br />
Contrôles renforcés, tant au niveau<br />
<strong>de</strong> la vitesse (radars) que <strong>de</strong> l’alcool<br />
(législation durcie, répression judiciaire<br />
renforcée), permis à points (et<br />
fin <strong>de</strong>s permis “blancs”, important)<br />
Ca, c’est une caméra cachée dans une voiture banalisé <strong>de</strong> la police…Dur.
sur les routes <strong>de</strong> CDG<br />
etc. Mais cela a permis <strong>de</strong><br />
ramener le <strong>nom</strong>bre <strong>de</strong> tués à<br />
5443 en 2003, c’est-à-dire à<br />
diminuer la moyenne <strong>par</strong> <strong>de</strong>ux !<br />
Et le <strong>nom</strong>bre d’acci<strong>de</strong>nts corporels<br />
“tous types” <strong>de</strong> 116 745 en<br />
2001 à 87 802 en 2004. L’année<br />
2005 <strong>de</strong>vrait améliorer ces<br />
diminutions. Si la prévention<br />
sert toujours à quelque chose, la<br />
répression, les chiffres <strong>par</strong>lent<br />
d’eux-mêmes, était la seule<br />
solution efficace. Il fallait le<br />
faire.<br />
On ne peut que s’en réjouir.<br />
<strong>Ce</strong>la montre que l’Etat, quand il<br />
est dans son rôle et qu’il s’en<br />
donne les moyens, réussit à<br />
faire ce pourquoi il existe : protéger<br />
les citoyens. Et, question<br />
impopularité, la côte politique<br />
que s’est taillée Sarkozy doit<br />
son existence pour une bonne<br />
<strong>par</strong>tie à cette politique ferme et<br />
courageuse. Les Français apprécient<br />
toujours le courage politique.<br />
On attend les mêmes progrès<br />
pour le Plan Cancer, autre<br />
grand “chantier” prési<strong>de</strong>ntiel…<br />
Le sous-préfet Jacques Lebrot,<br />
chargé <strong>de</strong>s Aéroports <strong>de</strong> CDG et<br />
du Bourget est bien sur ces longueurs<br />
d’on<strong>de</strong>.<br />
L’année <strong>de</strong>rnière, il a initié, avec<br />
la Fédération <strong>de</strong> la Sécurité<br />
Routière et en collaboration<br />
avec les professionnels <strong>de</strong> CDG<br />
(ADP, Comité du fret,<br />
Gendarmerie, Pompiers, PAF,<br />
CRAMIF etc…) une Semaine<br />
<strong>de</strong> sensibilisation et <strong>de</strong> prévention.<br />
Nous en avions rendu<br />
compte dans notre Roissy Mail<br />
n°2. <strong>Ce</strong>tte année, elle a eu lieu<br />
du 23 au 27 mai et a rencontré<br />
un succès certain, grâce notamment<br />
à l’implication grandissante<br />
<strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> la plateforme.<br />
Stands d’information à<br />
<strong>de</strong>ux endroits différents (où l’on<br />
pouvait essayer une voiture tonneau,<br />
une voiture “crash-test”,<br />
impressionnants), sensibilisation<br />
<strong>de</strong>s dirigeants d’entreprises…Nous<br />
avons <strong>de</strong>mandé à<br />
Michel Mallet, <strong>de</strong> la FSR, <strong>de</strong><br />
nous en dire plus.<br />
EV<br />
43<br />
Voiture “crash-test”<br />
Un site remarquable sur la sécurité<br />
routière, celui du professeur<br />
(bien connu) Clau<strong>de</strong> Got :<br />
www.securite-routière.org<br />
L'Européenne <strong>de</strong> surveillance<br />
Société privée <strong>de</strong> gardiennage <strong>de</strong>puis 1992<br />
Les professionnels <strong>de</strong> la protection !<br />
Notre activité<br />
La protection <strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s personnes<br />
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Des clients <strong>de</strong> référence qui mettent<br />
en valeur la qualité <strong>de</strong> notre travail.<br />
Des solutions adaptées à vos<br />
besoins.<br />
Un encadrement expérimenté.<br />
Des tarifs compétitifs.<br />
Notre clientèle<br />
Commerces<br />
Industries<br />
Gran<strong>de</strong>s surfaces<br />
Collectivités<br />
Foires - Expositions<br />
Chantiers<br />
Particuliers<br />
Vos contacts<br />
Direction : Michel Meunier<br />
Responsable Ressources humaines :<br />
Caroline Meunier 03 44 73 84 40<br />
Responsable Formation et Qualité :<br />
Christophe Florent 03 44 73 84 42<br />
SÉCURITÉ ROUTIÈRE<br />
Votre sécurité, c'est notre métier !<br />
Fédération <strong>de</strong> la Sécurité Routière<br />
5 Allée <strong>de</strong> la Colline<br />
93160 Noisy-le-Grand<br />
Contact : Michel Mallet<br />
01 45 92 36 59 • 06 80 18 71 13<br />
Siège social<br />
Permanence 24h/24<br />
7j/7<br />
Standard : 03 44 73 40 14<br />
plus d'informations sur notre site web<br />
www.leuropeenne.com<br />
Zone artisanale - 91, rue <strong>de</strong> la Fontaine St Denis<br />
60140 Mogneville<br />
Tél. : 03 44 73 40 14 - Fax : 03 44 73 40 15<br />
e-mail : info@leuropeenne.com<br />
Responsable d'exploitation :<br />
Frédéric Dupont 03 44 73 84 35 SAS au capital <strong>de</strong> 107 500 euros RCS 413 136 615 000 15 Agrément préfectoral 60/216
SÉCURITÉ ROUTIÈRE<br />
Michel Mallet (Fédération <strong>de</strong> la Sécurité Routière) :<br />
“2/3 <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts du travail sont <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts routiers”<br />
Michel Mallet, vice prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Fédération <strong>de</strong> la Sécurité Routière<br />
BN : La <strong>de</strong>uxième édition <strong>de</strong> la<br />
Semaine <strong>de</strong> la Sécurité Routière<br />
sur le site <strong>de</strong> Roissy-CDG vient<br />
<strong>de</strong> s’achever, quel bilan en tirezvous<br />
?<br />
Michel Mallet : Un bilan<br />
tout à fait positif, les différents<br />
objectifs que nous nous étions<br />
fixés ont été atteints dans leur<br />
majorité, les 2 sites retenus<br />
avaient leurs <strong>par</strong>ticularités, à la<br />
SOGAFRO, les cibles recherchées<br />
touchaient en 1er lieu les<br />
personnels <strong>de</strong> cette zone <strong>de</strong> fret à<br />
forte potentialité d’acci<strong>de</strong>nts,<br />
avec implication directe <strong>de</strong>s responsables<br />
d’entreprise qui, dans<br />
leur majorité ont joué le jeu.<br />
Nombreux conducteurs routiers<br />
ont également été touchés lors<br />
<strong>de</strong> leur passage, la prochaine<br />
édition <strong>de</strong>vra porter plus efficacement<br />
sur les personnels <strong>de</strong><br />
bureau, plus difficiles à faire<br />
venir sur les stands, mais ô combien<br />
concernés.<br />
Pour le site du 2F, nous étions<br />
dans une configuration plus<br />
élargie, notre proximité du res-<br />
taurant d’entreprise nous positionnait<br />
sur une zone <strong>de</strong> chalandise<br />
privilégiée, fréquentée <strong>par</strong><br />
toutes les catégories <strong>de</strong> personnel,<br />
d’ADP bien sur, d’Air France<br />
évi<strong>de</strong>mment, mais aussi toutes les<br />
sociétés utilisatrices, auxquels il<br />
faut ajouter les passagers à l’arrivée.<br />
Comme vous le voyez, il<br />
convient <strong>de</strong> ne pas com<strong>par</strong>er les 2<br />
sites, chacun correspond à <strong>de</strong>s<br />
cibles bien précises avec comme<br />
objectifs communs <strong>de</strong> sensibiliser,<br />
d’informer et d’impliquer<br />
toutes les personnes concernées<br />
<strong>par</strong> la lutte contre l’insécurité<br />
routière. Les comportements<br />
changent, les gens en témoignent<br />
volontiers, Nous pouvons considérer<br />
que nous avons touché<br />
directement 3 000 personnes et<br />
autant indirectement, les documents<br />
distribués étant rapportés<br />
à la maison. Un autre objectif est<br />
sous-jacent, je reprendrais les<br />
propos <strong>de</strong> M. LEBROT lors <strong>de</strong><br />
l’inauguration, «si nous avons<br />
contribuer à sauver une seule vie,<br />
notre action aura déjà rempli sa<br />
mission”.<br />
44<br />
BN : Vous sensibilisez les gens<br />
<strong>par</strong> le biais <strong>de</strong>s entreprises, estce<br />
efficace ?<br />
M.M : Les entreprises sont<br />
déjà dans une logique d’action,<br />
pour ce genre d’opération, elles<br />
s’impliquent <strong>de</strong> plus en plus,<br />
même si cela ne va pas toujours<br />
assez vite à notre goût. Elles<br />
assurent évi<strong>de</strong>mment toutes les<br />
obligations relatives à la sécurité<br />
en général et routière en <strong>par</strong>ticulier.<br />
Nos collaborations avec<br />
la CRAM renforcent efficacement<br />
l’aspect préventif : il faut<br />
rappeler que 2/3 <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts<br />
du travail sont <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts<br />
routiers (trajet domicile et missions).<br />
La difficulté, c’est <strong>de</strong><br />
passer à la dimension supérieure.<br />
Tout ce qui est formation<br />
technique est en général bien<br />
assuré, mais <strong>de</strong> plus en plus, il<br />
faudra s’impliquer dans l’approche<br />
comportementale, sensibiliser<br />
encore plus <strong>de</strong> gens à<br />
modifier d’eux même leurs dysfonctionnements<br />
routiers. La<br />
Sécurité Routière est un outil du<br />
management quand il <strong>de</strong>vient un<br />
projet d’entreprise. La chance<br />
<strong>de</strong> l’entreprise est <strong>de</strong> bien<br />
connaître sa communauté <strong>de</strong> travail<br />
: qui conduit quoi ? D’où<br />
viennent-ils ? Quelle confiance<br />
je leur accor<strong>de</strong> avec mon matériel<br />
roulant ? Mes acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
travail, quelles évolutions ? Etc.<br />
De plus, plusieurs chefs d’entreprise<br />
nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> poursuivre<br />
l’action en interne, pour<br />
résoudre telle ou telle problématique.<br />
Nous faisons ainsi du “clef<br />
en mains”. Il y a <strong>de</strong>ux façons<br />
principales pour «toucher»<br />
directement les gens, la publici-<br />
té… et le passage <strong>par</strong> l’entreprise,<br />
la <strong>de</strong>uxième façon offre <strong>de</strong>s<br />
possibilités beaucoup plus efficaces,<br />
en terme <strong>de</strong> retours.<br />
B.N : Mesurez-vous l’impact<br />
<strong>de</strong> vos actions ?<br />
M.M : Absolument, nos objectifs<br />
sont multiples. Comme vous<br />
le savez, autant il est difficile <strong>de</strong><br />
mesurer l’influence préventive<br />
que nous avons sur chaque personne,<br />
autant nous pouvons<br />
apprécier l’implication <strong>de</strong> plus<br />
en plus soutenue <strong>de</strong>s entreprises.<br />
Depuis 3 ans, nous pouvons<br />
mieux mesurer l’effet boule <strong>de</strong><br />
neige, nous avons <strong>de</strong>s retours<br />
d’expériences très significatifs,<br />
l’opération que nous avions<br />
montée au Bourget (5000 salariés)<br />
a enclenché une multitu<strong>de</strong><br />
d’opération annexes, elle correspondait<br />
tout juste à l’arrivée<br />
<strong>de</strong> M LEBROT, qui immédiatement<br />
nous a apporté son soutien<br />
pour l’avenir. 2004 a bien réussi,<br />
nous rassemblons, fidélisons<br />
et mobilisons <strong>de</strong> plus en plus.<br />
Pour revenir à votre question,<br />
nous avons organisé, en 2004 et<br />
2005, chez Air France, en collaboration<br />
directe avec la mé<strong>de</strong>cine<br />
du travail, une opération <strong>de</strong><br />
sensibilisation sur l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> Roissy et d’Orly,<br />
toutes les catégories <strong>de</strong><br />
Personnel ont été touchés, Fret,<br />
Maintenance, PNC, et avons<br />
passé 5 jours complets au siège,<br />
etc. D’autres opérations sont en<br />
cours, y compris avec certaines<br />
communes, ce qui est réjouissant.
Le magazine du pôle <strong>de</strong> Roissy<br />
est <strong>édité</strong> à 20 000 exemplaires. Il<br />
est distribué <strong>gratuit</strong>ement dans<br />
les milieux d’affaires du pôle et<br />
dans les administrations locales<br />
(mairies et dé<strong>par</strong>tements, principalement).<br />
Le numéro 20 a connu une diffusion<br />
remarquable. Plus rapi<strong>de</strong>,<br />
plus flui<strong>de</strong> que les autres diffusions.<br />
<strong>Ce</strong>ci est dû à <strong>de</strong>ux choses.<br />
D’abord, conformément à ce que<br />
nous avions annoncé en baissant<br />
<strong>de</strong> 23 à 20 000 le <strong>nom</strong>bre<br />
d’exemplaires, la diffusion sur<br />
les points <strong>de</strong> passage (principalement<br />
hôtels et restaurants) a été<br />
mieux suivie, et le “réassort” a<br />
été mieux géré (merci à Rénata).<br />
Mais aussi au succès <strong>de</strong> la<br />
“une” : l’A380 en maquette sur<br />
CDG, ça a boosté la diffusion :<br />
dès le début, mais, d’une manière<br />
évi<strong>de</strong>nte, lors du premier vol<br />
du géant <strong>de</strong>s airs.<br />
Rappelons que BN est diffusé<br />
directement, <strong>par</strong> nos soins, dans<br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> à l’hôtel HILTON <strong>de</strong> Roissy CDG<br />
45<br />
les entreprises <strong>de</strong>s zones d’activité<br />
du pôle <strong>de</strong> Roissy. Il l’est<br />
aussi dans les Boîtes postales <strong>de</strong><br />
Roissy CDG, <strong>de</strong> Paris Nord 2, <strong>de</strong><br />
Gonesse et <strong>de</strong> Goussainville.<br />
En plus, BN est en dépôt, en<br />
libre service, dans la plu<strong>par</strong>t <strong>de</strong>s<br />
hôtels et <strong>de</strong>s restaurants du pôle<br />
(y’en a beaucoup), et certains<br />
lieux <strong>de</strong> passage bien i<strong>de</strong>ntifiés :<br />
stations service, maisons <strong>de</strong> la<br />
presse, banques, bureaux <strong>de</strong><br />
poste, tabacs…). Il est aussi diffusé<br />
à l’occasion <strong>de</strong> rencontres<br />
ou <strong>de</strong> réunions professionnelles<br />
diverses.<br />
Malin !<br />
<strong>Ce</strong>tte diffusion est rusée : ainsi,<br />
si <strong>par</strong> hasard nos lecteurs n’ont<br />
pas leur <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> dans leur<br />
entreprise (ce qui est rare) ou si<br />
leur entreprise est située hors<br />
zone d’activité, ils ne manqueront<br />
pas <strong>de</strong> le trouver dans un<br />
dépôt où ils passeront toujours.<br />
Où est distribué<br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> ?<br />
En plus, la diffusion dans les<br />
hôtels et restaurants permet <strong>de</strong><br />
“démultiplier” les lecteurs et<br />
touche <strong>de</strong>s lecteurs <strong>de</strong> passage à<br />
l’occasion <strong>de</strong> leur séjour ici<br />
(affaires, salons ou voyages).<br />
Ainsi une information publiée<br />
dans BN est-elle relayée dans le<br />
mon<strong>de</strong> entier… Eh oui !<br />
<strong>Ce</strong> qui vient d’être dit pour l’info<br />
est valable pour la pub : une<br />
pub dans <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> est assurée<br />
d’une gran<strong>de</strong> répercussion :<br />
on estime à 60 à 80 000 le<br />
<strong>nom</strong>bre <strong>de</strong> personnes qui lisent<br />
ou <strong>par</strong>courent le magazine !!<br />
C’est pas rien. Sans compter les<br />
consultations en ligne sur notre<br />
site www.vppcom.com et <strong>par</strong><br />
l’intermédiaire <strong>de</strong> notre<br />
RoissyMail.<br />
Le “Club <strong>de</strong>s<br />
Lecteurs”<br />
Un <strong>nom</strong>bre croissant <strong>de</strong> lecteurs<br />
souhaitent recevoir chez eux, <strong>par</strong><br />
la Poste, leur <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> dès la<br />
sortie <strong>de</strong>s presses. Ils le font en<br />
adhérant au “Club <strong>de</strong>s Lecteurs”.<br />
Moyennant une cotisation<br />
modique (voir à ci-<strong>de</strong>ssous) ils<br />
reçoivent les magazines <strong>par</strong>us<br />
pendant un an.<br />
Mais l’adhésion au Club <strong>de</strong>s<br />
Lecteurs comporte plus d’avantages<br />
que cela : les membres ont<br />
droit à toute notre affection, <strong>par</strong>fois<br />
à <strong>de</strong>s remises sur les insertions<br />
publicitaires, ils peuvent<br />
venir au siège du journal pour un<br />
café ou un apéro et surtout avoir<br />
accès à <strong>de</strong>s informations difficilement<br />
publiables, qu’il s’agisse<br />
<strong>de</strong> business, <strong>de</strong> contacts, ou <strong>de</strong><br />
politique locale. En plus, la plu<strong>par</strong>t<br />
<strong>de</strong>s membres apprécient le<br />
style et l’indépendance du magazine<br />
et souhaitent, <strong>par</strong> leur adhésion,<br />
le manifester. Merci à eux,<br />
chaque adhésion ou renouvellement<br />
d’adhésion nous encourage<br />
un peu plus.<br />
EV<br />
JE VEUX RECEVOIR BENEFICE.<strong>net</strong><br />
à mon <strong>nom</strong> et à mon adresse.<br />
Je souhaite adhérer à l'Association<br />
“LES LECTEURS DE BENEFICE.<strong>net</strong>” (loi 1901)<br />
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Pré<strong>nom</strong> : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Facultatif : Profession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Facultatif : Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
E. mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
Je joins un chèque <strong>de</strong> 16 euros (cotisation normale)<br />
(ordre : Association <strong>de</strong>s<br />
lecteurs <strong>de</strong> B.N.)<br />
signature :<br />
31 euros (j'aime vraiment bien)<br />
76 euros (ou plus) (je soutiens l'association).<br />
J'ai bien noté que les statuts sont disponibles à l'adresse <strong>de</strong> : “BENEFICE.<strong>net</strong>”,<br />
1 Clos du Thillay - 95380 Epiais-lès-Louvres à laquelle j'envoie le présent bulletin.
LOGEMENT<br />
Le dossier <strong>de</strong> <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong><br />
n°20, consacré au logement<br />
sur le pôle <strong>de</strong> Roissy<br />
(qui a connu un grand succès),<br />
a mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux tendances<br />
fortes : l’existence<br />
d’une forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et une<br />
offre moins forte, mais variée.<br />
Parmi cette offre diversifiée, on<br />
a tenu à vous informer d’une<br />
très belle opération immobilière<br />
réalisée à Mortefontaine, dans<br />
le Sud <strong>de</strong> l’Oise.<br />
Un Sud <strong>de</strong> l’Oise finalement pas<br />
si connu que ça, mais qui gagne<br />
à l’être. Mortefontaine, situé à<br />
quelques kilomètres <strong>de</strong> Saint-<br />
Witz (95) et à côté <strong>de</strong> Plailly, est<br />
en fait à 10 ou 15 minutes maximum<br />
<strong>de</strong> CDG ou <strong>de</strong> Paris Nord<br />
2 ou <strong>de</strong>s principales zones d’ac-<br />
L’ancienne ferme<br />
tivité du secteur. On peut y venir<br />
soit <strong>par</strong> l’A1 (sortie N°7<br />
Survilliers Saint-Witz), soit,<br />
mieux, <strong>par</strong> Epiais-lès-Louvres,<br />
Vémars et Plailly : une petite<br />
route charmante, en pleine campagne,<br />
qui met Mortefontaine à<br />
10 minutes, sans feux et… sans<br />
péage.<br />
C’est un village magnifique <strong>de</strong><br />
727 habitants, boisé (enclavé<br />
dans la forêt d’Ermenonville),<br />
qui fait <strong>par</strong>tie du tout nouveau<br />
Parc naturel régional «Oise<br />
Pays <strong>de</strong> France”. Chargé d’histoire<br />
(il y a <strong>de</strong>ux châteaux)<br />
Mortefontaine est célèbre pour<br />
son fameux golf (un <strong>de</strong>s plus<br />
“selects” <strong>de</strong> France) et aussi<br />
pour établissement d’enseignement<br />
privé, l’institut Saint-<br />
Dominique (collège et lycée).<br />
Devant l’institut Saint-Dominique<br />
“La Ferme <strong>de</strong><br />
Mortefontaine”<br />
Une très bonne opportunité pour ceux qui sont à<br />
la recherche <strong>de</strong> logement spacieux, au calme et<br />
pas loin <strong>de</strong> leur travail.<br />
COUP DE CŒUR !<br />
46
Vue <strong>de</strong>s différents corps <strong>de</strong> fermes pendant les travaux<br />
47<br />
L’opération en cours <strong>de</strong> finition<br />
est une rénovation d’un corps <strong>de</strong><br />
ferme splendi<strong>de</strong> “La Ferme <strong>de</strong><br />
Mortefontaine”, au cœur du village<br />
qui propose au total 37<br />
Fiche technique<br />
ap<strong>par</strong>tements. Entièrement<br />
refaits à neuf, les logements<br />
sont du style “maison <strong>de</strong> ville”<br />
en F3 ou F4 (duplex ou triplex),<br />
en location.<br />
Chaque ap<strong>par</strong>tement à son entrée indépendante, sa zone d’espaces<br />
verts et 2 places <strong>de</strong> stationnement. Les pièces sont volumineuses,<br />
avec <strong>de</strong>s aménagements intérieurs divers et cuisines aménagées.<br />
Le tout branché au câble et satellite et ADSL.<br />
Ecoles <strong>de</strong>s plus petits aux plus grands dans le village.<br />
Commune <strong>de</strong>sservie <strong>par</strong> <strong>de</strong>s bus et située à 6 km <strong>de</strong>s gares <strong>de</strong><br />
Coye-la-Forêt et <strong>de</strong> Survilliers-Fosses..<br />
Loyers :<br />
• 800 euros pour 67 m2 • 912 à 1000 euros pour 83 à 101 m2 • 1100 euros pour 107 à 122 m2 • 1150 à 1250 euros pour 128 à 142 m2 Les charges qui comprennent aussi l’eau :<br />
65 à 100 euros <strong>par</strong> mois.<br />
Disponibilité : ap<strong>par</strong>tements livrés courant été 2005<br />
Contact et visites :<br />
03 44 69 24 96 ou 06 74 79 66 71<br />
LOGEMENT
INDUSTRIE<br />
M. Rodier et Bob Jonard, <strong>de</strong> So<strong>de</strong>xi.<br />
O n a fait connaissance, à l’occasion<br />
d’une publicité passée dans le <strong>de</strong>rnier<br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong>, d’une belle entreprise<br />
“aéroportuaire”, SDA, basée à La<br />
Rochelle. Elle fabrique <strong>de</strong>s engins et <strong>de</strong>s<br />
véhicules <strong>de</strong> manutention pour le fret<br />
aérien. L’entreprise conçoit entièrement<br />
ces drôles <strong>de</strong> mécaniques, fait fabriquer<br />
les pièces, les monte dans leurs<br />
ateliers, et les mette en service sur site.<br />
On a eu envie d’en savoir plus.<br />
Mais, pas vraiment le temps d’aller<br />
passer une journée à La Rochelle,<br />
ville très agréable où j’ai plusieurs<br />
bons souvenirs dont un fameux restaurant<br />
“Chez André”, près du port, où j’avais<br />
mangé la meilleure soupe <strong>de</strong> poissons <strong>de</strong><br />
ma vie. On y a envoyé Julie.<br />
M. Rodier n’a pas perdu au change…<br />
EV<br />
Julie Malaure,<br />
pour <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong><br />
Bernard Rodier<br />
tient à ce que<br />
son entreprise<br />
SDA (Sterme Division<br />
Aéroportuaire) gar<strong>de</strong><br />
un climat convivial<br />
d’une structure à taille humaine. Être<br />
inventif et efficace, mais rester discret.<br />
Peu <strong>de</strong> publicité, sinon pour<br />
l’image, mais du bouche à oreille.<br />
N’empêche, sans prendre la grosse<br />
tête, sa PME représente quand même<br />
80% <strong>de</strong>s véhicules <strong>de</strong> transport <strong>de</strong><br />
48<br />
SDA fab<br />
pour<br />
Fret lourd et Express qui circulent<br />
sur les pistes <strong>de</strong> l’aéroport CDG !<br />
La spécialité <strong>de</strong> SDA a toujours été<br />
l’assistance aéroportuaire, mais<br />
<strong>de</strong>puis 1998 que Bernard Rodier est<br />
rentré dans la société créée en 1992<br />
(qu’il a rachetée en 2000), il a laissé<br />
un peu <strong>de</strong> côté les palettes, conteneurs<br />
et escaliers passagers tractés,<br />
pour se consacrer aux véhicules qui<br />
assurent la liaison entre les aires <strong>de</strong><br />
stationnement <strong>de</strong>s avions et les<br />
lieux <strong>de</strong> stockage (fret et bagages).<br />
Le site <strong>de</strong> La Rochelle se <strong>par</strong>tage<br />
entre l’ingénierie, qui conçoit les<br />
véhicules, et l’atelier <strong>de</strong> montage (où<br />
les pièces lour<strong>de</strong>s sous-traitées <strong>par</strong><br />
<strong>de</strong>s <strong>par</strong>tenaires rochelais sont acheminées<br />
pour être assemblées).<br />
SDA est installée à la Rochelle ;<br />
pourquoi est-ce que son action commerciale<br />
s’est développée principalement<br />
sur l’aéroport <strong>de</strong> CDG ?<br />
Bernard Rodier nous explique que<br />
Roissy a la <strong>par</strong>ticularité d’avoir <strong>de</strong><br />
très longues distances à <strong>par</strong>courir.<br />
SDA a donc dû augmenter la vitesse
ique <strong>de</strong>s FOURMI<br />
le fret aérien<br />
<strong>de</strong>s véhicules à 20-30 km/h,<br />
même en côte, au lieu <strong>de</strong> 5-10<br />
km/h chez ses confrères. Autre<br />
problème : la <strong>de</strong>nsité du trafic.<br />
Beaucoup <strong>de</strong> casses revenaient<br />
chères. Comme solution, SDA a<br />
rajouté <strong>de</strong>s <strong>par</strong>e-buffles, changé<br />
les boîtes <strong>de</strong> vitesse <strong>par</strong> <strong>de</strong>s<br />
transmissions hydrauliques.<br />
L’équipe d’ingénieurs a aussi<br />
conçu et fait fabriquer <strong>de</strong>s<br />
essieux plus robustes et <strong>de</strong>s<br />
cabines renforcées pour tous<br />
les véhicules.<br />
<strong>Ce</strong>tte réussite technique “sur<br />
mesure”, se fait sur le terrain<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années en <strong>par</strong>tenariat<br />
avec So<strong>de</strong>xi. Filiale Air France à<br />
60%, So<strong>de</strong>xi est un <strong>de</strong>s premiers<br />
opérateurs mondiaux <strong>de</strong> traite-<br />
ment <strong>de</strong> fret express. C’est dans<br />
leur centre <strong>de</strong> tri en zone <strong>de</strong> fret 4<br />
<strong>de</strong> CDG que Bob Jonard, responsable<br />
du <strong>par</strong>c matériel roulant<br />
So<strong>de</strong>xi, nous a accueilli<br />
pour une visite guidée du véhicule<br />
phare <strong>de</strong> SDA, le transpor-<br />
L’atelier <strong>de</strong> montage.<br />
teur automoteur articulé qui<br />
répond au doux <strong>nom</strong> <strong>de</strong><br />
“Fourmi”.<br />
C’est pour eux que Bernard<br />
Rodier a inventé il y a un an et<br />
<strong>de</strong>mi cette petite bête <strong>de</strong> 6<br />
tonnes <strong>de</strong> charge utile qui travaille<br />
9 à 10 heures <strong>par</strong> jour,<br />
avec <strong>de</strong>s pointes entre 15 et 19<br />
heures <strong>par</strong> jour en pério<strong>de</strong>s chargées!<br />
Mais l’atout <strong>de</strong> la Fourmi,<br />
c’est qu’elle en a dans la tête :<br />
conçue avec une cabine articulée<br />
pivotant sur la remorque<br />
(comme une “tête” <strong>de</strong> fourmi<br />
pivoterait <strong>de</strong> 180° droite/gauche<br />
au niveau du cou). C’est cette<br />
maniabilité exceptionnelle qui<br />
rend la mise à quai pour le chargement<br />
ou déchargement 30%<br />
plus rapi<strong>de</strong> qu’avec un système<br />
<strong>de</strong> semi-remorque classique.<br />
Pour Bob, la Fourmi a permis <strong>de</strong><br />
gagner <strong>de</strong> 10 à 20 minutes <strong>par</strong><br />
heure <strong>de</strong> vacation… Multiplié<br />
<strong>par</strong> les 25 Fourmis <strong>de</strong> la flotte<br />
So<strong>de</strong>xi, comptez vous-même !<br />
Bernard Rodier se sait<br />
49<br />
“condamné à avancer”, même si<br />
c’est lourd en terme <strong>de</strong><br />
recherche. “Il faut innover et se<br />
renouveler tous les 5 ans pour<br />
gar<strong>de</strong>r une longueur d’avance”.<br />
Alors pendant que le père,<br />
Bernard, fait la navette entre La<br />
Rochelle et Roissy, Brice son<br />
fils <strong>de</strong> 27 ans et ingénieur <strong>de</strong><br />
formation, dirige le bureau<br />
d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis un an et <strong>de</strong>mi et<br />
compte bien faire perdurer<br />
l’esprit créatif <strong>de</strong> cette société<br />
<strong>de</strong> 20 personnes !<br />
Et quelle meilleure preuve <strong>de</strong><br />
flexibilité que <strong>de</strong> voir l’an <strong>de</strong>rnier<br />
le Moyen-Orient frapper à<br />
la porte <strong>de</strong> l’atelier rochelais ?<br />
La fameuse Fourmi a dû repasser<br />
au bureau d’étu<strong>de</strong> pour une<br />
métamorphose à l’orientale…<br />
Pour résister au vent, au sable et<br />
M. Rodier et son fils Brice.<br />
INDUSTRIE<br />
aux températures <strong>de</strong>s Emirats, il<br />
a fallut revoir son costume francilien…<br />
Et la Fourmi est re<strong>par</strong>tie<br />
affronter le désert, mais galvanisée<br />
et climatisée !<br />
Après cette première expérience<br />
à l’export réussie, SDA sera présente<br />
au salon <strong>de</strong>s équipements<br />
et services aéroportuaires “Inter<br />
Airport” <strong>de</strong> Munich, du 11 au<br />
14 octobre 2005. Les “Fourmis”<br />
vont-elles envahir la planète ?<br />
En tout cas pas <strong>de</strong> panique, elles<br />
resteront dans les aéroports…<br />
SDA fait un chiffre d’affaires<br />
<strong>de</strong> 3 à 3.5 millions<br />
d’euros avec une vingtaine<br />
<strong>de</strong> collaborateurs permanents<br />
(jusqu’à 30 en<br />
montée).
PÔLE DE ROISSY<br />
Roissy 2025 : c’est <strong>par</strong>ti !<br />
D<br />
ire que l’aménagement<br />
du pôle <strong>de</strong> Roissy va<br />
très vite, c’est un lieu<br />
commun. Fin 1997, notre agence<br />
<strong>VPP</strong> avait innové en réalisant la<br />
première édition <strong>de</strong> la carte du<br />
pôle <strong>nom</strong>mée “Roissy 2015”. Les<br />
changements allant tellement<br />
vite dans notre région, il a fallu<br />
l’actualiser à <strong>de</strong>ux reprises : en<br />
2000 et en 2003. 2015 était alors<br />
la “ligne d’horizon” définie <strong>par</strong><br />
le schéma directeur d’Ile-<strong>de</strong>-<br />
France : le fameux SDRIF. A<br />
chaque édition, nous avons<br />
amélioré la carte, inclus <strong>de</strong><br />
nouvelles zones d’activités, <strong>de</strong><br />
nouveaux tracés <strong>de</strong> routes,<br />
d’autoroutes ou d’infrastructures.<br />
Dans la <strong>de</strong>rnière édition,<br />
nous avons inclus le sud <strong>de</strong><br />
l’Oise, tant cette <strong>par</strong>tie du<br />
dé<strong>par</strong>tement est concernée <strong>par</strong><br />
le développement du pôle.<br />
Il est grand temps <strong>de</strong> l’actualiser<br />
à nouveau et <strong>de</strong> sortir l’édition<br />
2006. <strong>Ce</strong> qui ap<strong>par</strong>aissait<br />
comme projets est, pour <strong>par</strong>tie,<br />
réalisé, comme la prolongation<br />
du CD 40, au sud <strong>de</strong> l’aéroport.<br />
Des zones d’activités nouvelles<br />
comme celle <strong>de</strong> “la Tour<br />
Eiffel” à Louvres, ont été décidées,<br />
<strong>de</strong>s tracés d’autoroute<br />
comme le contournement Nord<br />
<strong>de</strong> la francilienne précisés.<br />
Dans la prochaine édition,<br />
ap<strong>par</strong>aîtront plus en détail les<br />
infrastructures et routes aéroportuaires<br />
ainsi que <strong>de</strong>s nouvelles,<br />
comme la future aérogare<br />
S4 ou le projet <strong>de</strong> centre<br />
commercial. Par ailleurs, nous<br />
y inclurons <strong>de</strong>s communes<br />
comme Saint-Soupplets ou<br />
Saint-Pathus, qui méritent bien<br />
d’y figurer. Nous comblerons<br />
certaines lacunes comme la<br />
52<br />
petite ZI <strong>de</strong> Plailly (qui avait<br />
été oubliée) et mettrons à jour<br />
les renseignements fiscaux et<br />
démographiques.<br />
Nous appellerons la nouvelle<br />
carte “Roissy 2025” car la révision<br />
du SDRIF, qui débute<br />
cette année, approfondira forcément<br />
sa vision espace /temps<br />
à cette échéance.<br />
Il faut rappeler que la carte est<br />
<strong>édité</strong>e à 10 000 exemplaires et<br />
est distribuée <strong>gratuit</strong>ement<br />
dans un premier temps à toutes<br />
les entreprises situées dans les<br />
zones d’activités (dont les<br />
aéroports <strong>de</strong> CDG et du<br />
Bourget, bien sûr) et vendue<br />
ensuite. Elle est aussi présente<br />
sur notre site Inter<strong>net</strong><br />
www.vppcom.com, ce qui nous<br />
permet d’en vendre même à<br />
l’étranger.<br />
La carte connaît un grand suc-<br />
cès à chaque édition : <strong>de</strong>s milliers<br />
d’établissements et <strong>de</strong><br />
<strong>nom</strong>breuses administrations<br />
l’affichent à l’intérieur <strong>de</strong> leurs<br />
locaux, car c’est non seulement
une source d’information, mais<br />
aussi un instrument <strong>de</strong> travail.<br />
La carte est financée <strong>par</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>nom</strong>breux annonceurs, qui<br />
trouvent intérêt à “coller” leur<br />
image au dynamisme du pole<br />
<strong>de</strong> Roissy, ou qui y voient un<br />
intérêt <strong>de</strong> notoriété commerciale.<br />
Pour la <strong>de</strong>rnière édition, on<br />
avait plus d’annonceurs que <strong>de</strong><br />
place disponible ! Alors n’hésitez<br />
pas !<br />
Appelez-nous au<br />
01 30 29 04 32<br />
pour réserver votre<br />
emplacement…<br />
53<br />
PÔLE DE ROISSY
ÉVÈNEMENT<br />
Marc Carcagno, directeur du Novotel Roissy, est l’organisateur du tournoi<br />
L e magnifique château <strong>de</strong> Raray (<br />
60) était plein à craquer pour<br />
la 6° édition du Tournoi <strong>de</strong> Golf<br />
organisé <strong>par</strong> les hôtels du groupe Accor<br />
du pôle <strong>de</strong> Roissy, le 20 juin <strong>de</strong>rnier.<br />
Depuis vingt trois ans dans le groupe<br />
Accor et dix ans à la tête du Novotel CDG,<br />
Marc Carcagno, organisateur passionné<br />
<strong>de</strong> l’événement, avoue avoir<br />
“chopé le virus du golf”, mais surtout en<br />
terme d’ambiance :<br />
“les barrières tombent sur le green, on fait<br />
du business mais <strong>de</strong> manière<br />
complètement différente”,<br />
nous confie t-il.<br />
E<br />
t c’est l’esprit d’un trophée<br />
non classé plutôt qu’une<br />
compétition que cultive<br />
Marc Cargagno. Des équipes <strong>de</strong><br />
quatre sont constituées <strong>de</strong> manière<br />
à ré<strong>par</strong>tir les handicaps pour que<br />
chacun ait une chance <strong>de</strong> gagner.<br />
<strong>Ce</strong>la permet <strong>de</strong> rester convivial, on<br />
vient pour <strong>par</strong>ticiper ou pour <strong>par</strong>tager<br />
une passion.<br />
Dès 9h00 du matin, le <strong>par</strong>cours<br />
commence. Pour les néophytes,<br />
Accor avait engagé un professeur <strong>de</strong><br />
golf pour une initiation. Entre <strong>de</strong>ux<br />
trous, les invités peuvent prendre,<br />
apportés directement sur le green,<br />
canapés sucrés ou salés, café ou<br />
Bor<strong>de</strong>aux, celui-ci coulant à flot.<br />
Avec la chaleur qu’il faisait, il valait<br />
mieux se désaltérer ! On retrouvait<br />
tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s clients et <strong>de</strong>s<br />
relations <strong>de</strong>s hôtels du groupe : F1,<br />
Etap Hôtel, Ibis, Novotel, Dorint,<br />
Mercure, Sofitel. Au total quatrevingts<br />
personnes pour un effectif<br />
initial prévu <strong>de</strong> soixante douze. <strong>Ce</strong><br />
fut un énorme succès et Marc<br />
Grand suc<br />
6 ème Tournoi <strong>de</strong> Golf<br />
Philippe Bernard : c’est le directeur <strong>de</strong> Raray<br />
54<br />
Carcagno s’en est réjoui. Un déjeuner<br />
bien mérité attendait les<br />
convives dans les splendi<strong>de</strong>s salles<br />
à manger du château. La remise <strong>de</strong>s<br />
prix fut un grand moment ! Marc<br />
Carcagno avait fait fabriqué (chez<br />
Bernard Audibert et J-P Bagna : 2ème Prix !<br />
Le buffet : bien mérité<br />
Derrière le drapeau, c’est Laurence Granot
cès du<br />
es hôtels ACCOR<br />
Samothrace à Villepinte), <strong>de</strong><br />
jolies coupes personnalisées<br />
pour l’occasion. Mais il n’y a<br />
pas eu <strong>de</strong> perdants, tout les <strong>par</strong>ticipants<br />
sont re<strong>par</strong>tis avec un<br />
sac <strong>de</strong> plein <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>aux !<br />
Félicitations à Marc pour ce<br />
succès !<br />
Ludivine et Anne-Laure en admiration <strong>de</strong>vant leur lot<br />
Julie Malaure (avec EV, <strong>de</strong> loin…)<br />
M. Agostino (dit “Black-Jack”), un champion du golf <strong>de</strong> Montgriffon et l’inusable Guillermo<br />
55<br />
ÉVÈNEMENT<br />
Classement<br />
Le Trophée<br />
1er prix :<br />
Yann Lebohec<br />
Laurence Gramont<br />
2° prix :<br />
Bernard Audibert<br />
Jean-Paul Bagna<br />
3° prix :<br />
Philippe Bretou<br />
Philippe Brizon<br />
Prix “Initiation” :<br />
Putting : Daniele Mauroux<br />
Sidonie Gevrey<br />
André Smithshuijzen<br />
Prix “Parcours” :<br />
Ludivine Bretignière<br />
Anne-Laure Dehainault<br />
Fabrice Dika<br />
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CHOSE PUBLIQUE<br />
C<br />
écile Madura, dont nous<br />
avions fait le portrait (voir<br />
BN 10) continue sa “course<br />
aux honneurs”. Suppléante<br />
du député (PS) du Val d’Oise<br />
Jean-Pierre Blazy, ancienne<br />
maire adjoint <strong>de</strong> Goussainville<br />
(et actuelle conseillère municipale),<br />
elle est, <strong>de</strong>puis<br />
décembre <strong>de</strong>rnier, conseillère<br />
régionale. Bénéficiant du jeu<br />
<strong>de</strong>s démissions pour cause <strong>de</strong><br />
cumul <strong>de</strong> mandats (voir notre<br />
annonce dans Roissymail n°33),<br />
elle est “montée d’un cran” et<br />
est <strong>de</strong>venue conseillère à la<br />
place <strong>de</strong> Jean-Pierre Muller,<br />
maire <strong>de</strong> Magny-en-Vexin,<br />
conseiller général (et premier<br />
secrétaire du PS 95), qui, bien<br />
que candidat aux régionales, a<br />
préféré gar<strong>de</strong>r ses <strong>de</strong>ux premiers<br />
mandats. <strong>Ce</strong> qui en dit<br />
long, au passage, sur la moralité<br />
politique : ainsi un homme,<br />
déjà élu sur <strong>de</strong>ux mandats, se<br />
représente sur un troisième, et,<br />
comme il y a interdiction <strong>de</strong><br />
cumul <strong>de</strong> trois mandats, démissionne<br />
du <strong>de</strong>rnier dans la foulée.<br />
A sa décharge, c’est une<br />
pratique courante dans le<br />
milieu politique, à droite comme<br />
à gauche. Et après on s’étonne<br />
que les électeurs soient fâchés<br />
contre le système… Mais<br />
bon…<br />
Cécile Madura, c’est une femme<br />
passionnée <strong>de</strong> politique et c’est<br />
déjà ça. <strong>Ce</strong> n’est pas une “professionnelle”<br />
<strong>de</strong> la chose<br />
publique, car elle continue à travailler<br />
à coté <strong>de</strong> ses mandats.<br />
C’est une femme ouverte, disponible<br />
et qui inspire la sympathie<br />
(la nôtre, en tout cas), <strong>par</strong> son<br />
style “sans chi-chi”. Passionnée<br />
<strong>par</strong> ses nouvelles fonctions, nous<br />
avons souhaité la rencontrer au<br />
siège du conseil régional à Paris.<br />
Crise <strong>de</strong> rires (ou <strong>de</strong> nerfs) quand<br />
Cécile Madura<br />
au Conseil régional<br />
on s’est aperçu qu’il n’y avait pas<br />
moyen, malgré ses <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en<br />
bonnes et dues formes, d’accé<strong>de</strong>r<br />
à l’hémicycle régional pour y<br />
prendre une photo… Il a fallu<br />
toute la diplomatie (et la fermeté)<br />
<strong>de</strong> Laetitia Martig, la secrétaire<br />
du groupe socialiste au C.R (et<br />
ancienne assistante <strong>par</strong>lementaire<br />
<strong>de</strong> Nicole Bricq, ancienne député<br />
<strong>de</strong> Seine-et-Marne, que nous<br />
avions connue en son temps) pour<br />
que la bureaucratie régionale se<br />
bouge…<br />
Discussion avec Cécile sur ses<br />
nouvelles fonctions :<br />
elle siège aux commissions<br />
“Environnement” (c’est sa spécialité)<br />
et “Sports, tourisme, loisirs”.<br />
Elle représente le Conseil<br />
régional dans trois lycées, dont<br />
celui <strong>de</strong> Saint-Witz (suppléante,<br />
on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pourquoi), où était<br />
professeur d’Histoire Géo le<br />
maire <strong>de</strong> Gonesse, son député. Et<br />
au GRETA, au <strong>par</strong>c naturel du<br />
Vexin, à la Fédération <strong>de</strong>s <strong>par</strong>c<br />
naturels régionaux <strong>de</strong> France<br />
etc…<br />
56<br />
Mais, outre ses qualités propres,<br />
nous avons eu cœur à vous <strong>par</strong>ler<br />
d’elle car le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin aux<br />
élections régionales (qui est à la<br />
proportionnelle, donc bien<br />
représentatif <strong>de</strong>s sensibilités) ne<br />
permet pas <strong>de</strong> bien situer les<br />
élus. C’est un peu comme les<br />
députés européens : qui en<br />
connaît ?<br />
Et bien là, vous en connaîtrez<br />
mieux une, <strong>de</strong> conseillère régionale…<br />
Et la région, c’est important,<br />
en matière <strong>de</strong> compétences,<br />
notamment pour la formation<br />
professionnelle, les lycées etc…<br />
Vous pouvez la rencontrer lors<br />
<strong>de</strong> ses permanences au :<br />
01 39 88 60 60.<br />
N’hésitez pas, elle est au service<br />
<strong>de</strong>s citoyens, donc <strong>de</strong> nous…
RARE<br />
A llez, disons-le : les Français aiment<br />
bien leur Poste. Même si c’est plus<br />
comme “avant”, l’arrivée quotidienne du<br />
facteur reste un plaisir, car il (elle, <strong>de</strong> plus<br />
en plus) nous amène notre courrier, et<br />
rappelons-le, le timbre n’est pas cher,<br />
pour le service qu’il rend ….<br />
Question guichet, c’est plus mitigé.<br />
La plu<strong>par</strong>t du temps vous êtes bons pour<br />
une queue interminable (c’est le principal<br />
reproche adressé <strong>par</strong> les 2.5 millions quotidiens<br />
<strong>de</strong> La Poste). Et l’accueil au guichet<br />
est loin <strong>de</strong> faire l’unanimité !<br />
A la décharge <strong>de</strong>s agents préposés à cette<br />
fonction, c’est un boulot dur, contrairement<br />
à ce que l’on pourrait croire.<br />
J’ai vu, à plusieurs reprises, <strong>de</strong>s agents se<br />
faire insulter copieusement, et même<br />
menacer… Depuis <strong>de</strong>s années,<br />
les guichets sont sé<strong>par</strong>és <strong>par</strong> <strong>de</strong>s vitres<br />
(blindées ?) épaisses…<br />
Incroyable, quand on y pense…<br />
“JO” au guichet <strong>de</strong> La<br />
Poste à CDG : un bonheur !<br />
M<br />
ais dans le bureau <strong>de</strong><br />
Poste <strong>de</strong> Roissy Principal,<br />
dans la zone <strong>de</strong> fret, ça ne<br />
se passe pas comme ça. Nous qui<br />
critiquons volontiers, on a eu envie,<br />
<strong>de</strong>puis un moment, <strong>de</strong> dire du bien<br />
<strong>de</strong> la Poste à Roissy. Nous les “pratiquons”<br />
<strong>de</strong>puis longtemps et je<br />
peux dire que tout le temps, nous<br />
sommes bien accueillis en tant que<br />
clients.<br />
Et, en <strong>par</strong>ticulier, au guichet. Je le<br />
fréquente <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années et à<br />
chaque fois je suis “tombé” sur le<br />
même agent. <strong>Ce</strong>lui-ci, avec une<br />
constance remarquable, accueille<br />
toujours les clients avec sourire et<br />
efficacité. Combien <strong>de</strong> fois l’ai-je<br />
observé, discrètement, pendant <strong>de</strong>s<br />
années, et vu, en plus <strong>de</strong> ses strictes<br />
obligations, se décarcasser pour<br />
ai<strong>de</strong>r les clients. Trouver une solution,<br />
ai<strong>de</strong>r les gens à coller leurs<br />
timbres quant ils sont pressés et<br />
quand le courrier doit <strong>par</strong>tir immédiatement,<br />
et toujours un mot sympa.<br />
Lui, c’est Joseph Czubakowski, plus<br />
connu sous le diminutif <strong>de</strong> Jo, ai-je<br />
appris quand j’ai osé lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
s’il acceptait que je fasse un papier<br />
sur lui.<br />
Il est à Roissy principal <strong>de</strong>puis 1985<br />
! Et au guichet, d’une manière permanente,<br />
<strong>de</strong>puis 10 ans (avant, les<br />
agents tournaient sur les différents<br />
postes). Rapi<strong>de</strong> discussion avec lui.<br />
Il est originaire du Nord, habite à<br />
Villaines-sous-Bois (95, près <strong>de</strong> la<br />
Croix-Verte). Il aime son métier, et à<br />
53 ans, il compte bien terminer sa<br />
carrière à ce poste. Passion : le foot,<br />
évi<strong>de</strong>mment. C’est un supporter <strong>de</strong><br />
Sedan, m’a-t-il confié, quelques<br />
jours avant la finale <strong>de</strong> la coupe <strong>de</strong><br />
France. Malheureusement, Sedan<br />
n’a pas gagné…<br />
En tout cas, lui a gagné l’estime <strong>de</strong><br />
ses <strong>nom</strong>breux clients, dont la nôtre.<br />
Bravo, Jo, et merci pour tout !<br />
EV<br />
NB : La Poste bouge, s’adapte et fait face à la libéralisation du marché. Avec<br />
son plan récent “Cap relations clients”, elle va investir 770 millions d’euros<br />
dans la mo<strong>de</strong>rnisation du réseau (l’objectif est <strong>de</strong> réduire les files d’attente !)<br />
On souhaite qu’elle soit aussi dynamique que ses consoeurs d’Allemagne ou<br />
<strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong>…<br />
La Poste, sur le pôle <strong>de</strong> Roissy, c’est quelque chose <strong>de</strong> phé<strong>nom</strong>énal ! Avec<br />
son hub postal <strong>de</strong> CDG, Chronopost, l’impressionnant centre <strong>de</strong> “Courrier<br />
international” <strong>de</strong> CDG, celui <strong>de</strong> Mitry, le nouveau centre <strong>de</strong> tri ultra mo<strong>de</strong>rne<br />
<strong>de</strong> Gonesse, l’entreprise publique et ses filiales possè<strong>de</strong>nt une infrastructure<br />
exceptionnelle, mais mal connue. De quoi faire un gros reportage dans<br />
un prochain BN… On leur fait cette proposition…<br />
58
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LES PUBLICATIONS LOCALES<br />
C’est le grand père (Marc Rousseau)<br />
<strong>de</strong> l’actuel directeur<br />
(Marc Rousseau junior) qui l’a créé,<br />
dans l’atelier <strong>de</strong> l’imprimerie familiale<br />
à Meaux. L’ex-feuille locale<br />
“le Publicateur”, ayant payé <strong>de</strong> sa vie<br />
sa collaboration avec l’envahisseur,<br />
c’est juste au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la Libération<br />
<strong>de</strong> la ville que <strong>par</strong>aît “La Marne”.<br />
“La Marne” : un exp<br />
E<br />
t <strong>de</strong>puis, chaque semaine et<br />
sans discontinuer, les<br />
citoyens du nord <strong>de</strong> la Seineet-Marne<br />
peuvent lire leur journal<br />
local. C’est aujourd’hui un bel<br />
hebdo qui fait trois éditions locales,<br />
au format tabloïd, fort <strong>de</strong> ses 64<br />
pages, en <strong>par</strong>tie en couleur.<br />
De père en fils<br />
On ne le lit pas assez, chez nous, à<br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong>. Et c’est bien dommage<br />
car c‘est un vrai journal local, plein<br />
d’infos sur les villes et les villages :<br />
chaque canton, dans l’édition qui<br />
nous concerne, a sa rubrique :<br />
Meaux, la “capitale”, bien sûr, mais<br />
aussi les cantons <strong>de</strong> Dammartin-en-<br />
Goële, Claye-Souilly, Mitry-Mory et<br />
Ville<strong>par</strong>isis. Actualités politiques,<br />
culturelles, faits divers, une <strong>par</strong>fois<br />
croustillante rubrique judiciaire,<br />
60<br />
sports, loisirs, petites annonces, étatcivil,<br />
tout y est. <strong>Ce</strong> journal sent bon<br />
la province et me rappelle “L’Est<br />
Républicain”où mon père fut journaliste<br />
toute sa vie : conseils municipaux,<br />
faits divers, comices agricoles<br />
et, à l’époque, concurrence acharnée<br />
avec l’autre quotidien local “Le<br />
Républicain lorrain”. L’existence <strong>de</strong><br />
ce type <strong>de</strong> journaux et ce type <strong>de</strong><br />
journalisme <strong>par</strong>ticipent à la qualité<br />
<strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s gens…<br />
Il est rare qu’un événement échappe<br />
à la sagacité <strong>de</strong>s 9 journalistes permanents<br />
et <strong>de</strong>s correspondants <strong>de</strong><br />
“La Marne”. Et du directeur <strong>de</strong> la<br />
publication, Marc Rousseau, qui<br />
signe chaque semaine un édito percutant,<br />
souvent drôle, toujours sans<br />
complaisance. Marc Rousseau, 46<br />
ans, a pris la relève <strong>de</strong> son père, qui<br />
lui-même avait succédé à son père. A<br />
ce jour, l’actuel directeur aura totalisé<br />
24 années au journal ! C’est dire<br />
qu’il doit connaître tout et tout le<br />
mon<strong>de</strong>, et qu’on ne la lui fait pas…<br />
Le journal est habilité aux annonces<br />
légales (ce qui ai<strong>de</strong> bien…) et fait<br />
une <strong>par</strong>t raisonnable mais conséquente<br />
à la pub. C’est un indicateur<br />
du succès : sur 25 000 exemplaires,<br />
la diffusion payante (1, 20 euro) est<br />
<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 17 à 18 000 ex.<br />
L’entreprise fait elle-même sa mise<br />
en page, et l’impression se fait toujours<br />
dans l’imprimerie familiale,<br />
fondée <strong>par</strong> l’arrière grand-père<br />
Rousseau. On espère bien un jour<br />
pouvoir vous en dire plus, car une<br />
entreprise qui édite un hebdomadaire<br />
d’informations locales est forcément<br />
très intéressante. Il faut tenir le
loit hebdomadaire <strong>de</strong>puis 1944 !<br />
rythme et, c’est sûr, malgré<br />
l’habitu<strong>de</strong>, chaque numéro est<br />
un exploit collectif.<br />
Et “Outre-Marne” ?<br />
Et l’information, faut-il le rappeler,<br />
est un élément fondamental<br />
<strong>de</strong> la démocratie. A ce titre,<br />
“La Marne” occupe une place<br />
importante dans ce territoire<br />
nord seine-et-marnais qui est<br />
une composante du pôle <strong>de</strong><br />
Roissy. Ailleurs, pas grand<br />
chose. A <strong>par</strong>t “L’ECHO Le<br />
Régional” (dont nous avons<br />
<strong>par</strong>lé dans BN 18), et “la<br />
Gazette”, les <strong>de</strong>ux hebdos du<br />
Val d’Oise (mais assez peu lus<br />
dans l’Est du dé<strong>par</strong>tement), <strong>de</strong>s<br />
villes entières n’ont aucune<br />
information locale (et ça ne sera<br />
pas faire insulte au “Parisien”,<br />
d’écrire ici que ses pages<br />
locales sont indigentes, et en<br />
plus mal faites). En Seine-<br />
Saint-Denis, notamment, où<br />
<strong>de</strong>puis la dis<strong>par</strong>ition, dans les<br />
années 90 <strong>de</strong> l’hebdo communiste<br />
et celle, <strong>de</strong> fait, <strong>de</strong> l’ancien<br />
“Echo 93”, il n’y a plus rien !<br />
Que dire aussi, <strong>de</strong>s territoires <strong>de</strong><br />
la communauté <strong>de</strong> communes<br />
Roissy Porte <strong>de</strong> France, celle <strong>de</strong><br />
Cœur <strong>de</strong> France, <strong>de</strong><br />
Goussainville, <strong>de</strong> Gonesse et <strong>de</strong><br />
la communauté d’agglo Val <strong>de</strong><br />
France ?<br />
61<br />
LES PUBLICATIONS LOCALES<br />
Le pôle <strong>de</strong> Roissy, à lui seul<br />
(plus d’un million d’habitants)<br />
territoire <strong>de</strong> plus en plus cohérent<br />
malgré les divisions administratives<br />
(le succès <strong>de</strong> l’association<br />
“Pays <strong>de</strong> Roissy CDG”<br />
le montre) mériterait <strong>de</strong> disposer<br />
d’un hebdomadaire d’informations<br />
générales et locales.<br />
Mais seule une initiative purement<br />
privée, avec <strong>de</strong>s moyens<br />
financiers assez importants<br />
pourrait mener à bien une telle<br />
entreprise. Pourquoi pas avec le<br />
soutien <strong>de</strong>s collectivités locales<br />
et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises du<br />
secteur ? Attention, l’aventure<br />
pitoyable <strong>de</strong> “Roissy Horizon”,<br />
encouragée et soutenue outra-<br />
geusement <strong>par</strong> les finances<br />
d’Aéroports <strong>de</strong> Paris a montré<br />
les limites d’un tel exercice :<br />
sans réelle indépendance, la<br />
presse est <strong>par</strong> nature condamnée.<br />
Pourquoi ne pas réfléchir à<br />
la création d’un tel hebdo populaire<br />
(même <strong>gratuit</strong>) qui serait,<br />
nous en sommes persuadés, un<br />
grand succès éditorial, mais<br />
aussi commercial ?<br />
En tout cas, et en attendant,<br />
merci à “La Marne” <strong>de</strong> nous<br />
donner <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong><br />
qualité chaque semaine.<br />
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RESTAURANTS<br />
Yves, le patron et sa sœur Chantal.<br />
D écouverte à Plailly. Plailly, c’est<br />
dans l’Oise, mais, on l’oublie souvent,<br />
c’est à, allez, 1/4 d’heure <strong>de</strong> CDG ou <strong>de</strong><br />
Paris Nord 2. On peut s’y rendre <strong>de</strong><br />
plusieurs manières. Par l’A1, sortie<br />
Saint-Witz, direction Saint-Witz, traverser<br />
la ville et on y est presque. Mais le mieux,<br />
(et le moins cher, car <strong>par</strong> l’A1 on paye le<br />
péage), c’est <strong>de</strong> passer <strong>par</strong> Epiais, suivre<br />
Vémars, traverser le joli bois qui<br />
surplombe Plailly et vous y êtes.<br />
Et vous aurez peut-être la chance <strong>de</strong><br />
croiser, comme je l’ai fait <strong>de</strong>rnièrement<br />
(et nuitamment) une laie débonnaire<br />
suivie <strong>de</strong> ses 6 petits marcassins,<br />
qui étaient tranquillement en train<br />
<strong>de</strong> traverser la route.<br />
Un pur bonheur.<br />
La transition est facile, mais du<br />
sanglier au cochon, il n’y a<br />
qu’un pas. Il y a quelques restaurants<br />
à Plailly, charmant village<br />
<strong>de</strong> 1700 habitants. Il y a la<br />
“Gentilhommière”, que nous fréquentions<br />
il y a quelques années<br />
(une valeur sûre) et qu’il faudra<br />
revisiter. Il y a aussi l’Auberge <strong>de</strong><br />
Plailly, qui peut faire <strong>de</strong>s progrès, et<br />
l’Auberge du Petit Cheval d’Or,<br />
(Logis <strong>de</strong> France) qu’il faudra<br />
connaître. Mais il y en a un autre,<br />
bien visible en traversant le village<br />
(à défaut d’être dans la pages<br />
jaunes…) et qui vaut le déplacement,<br />
c’est le “Cochon qui rit”. Tout<br />
un programme. On y est allé, un jour<br />
comme ça. On en avait entendu <strong>par</strong>ler<br />
aussi. C’est la “cantine” <strong>de</strong> plusieurs<br />
hommes d’affaires du coin,<br />
62<br />
Déc<br />
On rit au C<br />
notamment celle <strong>de</strong> la “ban<strong>de</strong> à<br />
Callet”… Dès l’entrée, c’est la déco<br />
et l’ambiance “pub” qui frappent.<br />
Du rouge, <strong>de</strong>s couleurs acajou, un<br />
bar chaleureux. Des portraits <strong>de</strong><br />
Johnny Halliday un peu <strong>par</strong>tout, <strong>de</strong><br />
quoi ravir un client fidèle bien<br />
connu ici.... <strong>Ce</strong> jour là, on entendait<br />
“Instant karma”, <strong>de</strong> John Lennon, ça<br />
allait bien avec le cadre…<br />
Une gran<strong>de</strong> salle <strong>de</strong>rrière où sont<br />
dressées les gran<strong>de</strong>s tables, <strong>de</strong>ux<br />
grands billards américains (<strong>de</strong>stinés<br />
à dis<strong>par</strong>aître pour faire place à<br />
un ensemble “piano bar”), et une<br />
terrasse magnifique. Plus loin, ce<br />
sont les chambres, car le Cochon<br />
est aussi un petit hôtel bien pratique.
ouverte<br />
ochon qui rit<br />
C’est Yves, le patron, qui officie<br />
au comptoir. Yves, c’est un<br />
personnage, tatoué et tout et<br />
tout… <strong>Ce</strong> Lu<strong>par</strong>ien d’origine,<br />
56 ans, fils <strong>de</strong> boucher, a roulé<br />
sa bosse. Il a été boucher traiteur,<br />
comme son père, agent<br />
immobilier (c’est lui qui a créé<br />
en 1990 l’agence bien connue<br />
ADIC immobilier), marié 4<br />
fois, divorcé autant, pour se<br />
retrouver patron du Cochon<br />
<strong>de</strong>puis 5 ans. Et l’affaire<br />
marche bien.<br />
Allez, on vous dira pas qu’on<br />
est chez Bocuse, ici… Mais sa<br />
sœur Chantal, qui est venue lui<br />
filer un coup <strong>de</strong> main, vous<br />
servira avec un sourire char-<br />
meur une carte et <strong>de</strong>s plats du<br />
jour tout a fait honorables, dans<br />
cette catégorie. Attablé soit sur<br />
une table haute avec ses hauts<br />
tabourets (façon “pub”, justement)<br />
ou dans <strong>de</strong>s petites loges<br />
bien pratiques quand on veut<br />
discuter tranquillement, ou<br />
mieux, à la bonne saison, sur la<br />
terrasse qui donne sur l’église<br />
<strong>de</strong> Plailly (très beau point <strong>de</strong><br />
vue), vous comman<strong>de</strong>rez<br />
selon<br />
vos humeurs (et<br />
celles du chef).<br />
Des entrées style Blinis au<br />
saumon fumé (6 euros), l’Assiette<br />
du Cochon qui rit, (4.20 euros) un<br />
oeuf mayo’ classique et copieux,<br />
<strong>de</strong>s sala<strong>de</strong>s… On oublie <strong>par</strong>fois<br />
la vinaigrette, mais c’est pas<br />
grave, il suffit <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r… Et<br />
en plats, y’a un peu tout : Yves<br />
n’oublie pas qu’il a été boucher et<br />
soigne ses vian<strong>de</strong>s (en général),<br />
dont une “entrecôte charolaise,<br />
avec os à mœle et sel <strong>de</strong><br />
Toujours une bonne ambiance au bar...<br />
Gueran<strong>de</strong>”. La classique bavette<br />
échalotes, bien servie (un peu<br />
chère à mon goût : 15.80), mais<br />
aussi le mixed grill (qui gagnerait<br />
<strong>par</strong>fois à être un peu “mixé”<br />
(10.80 euros) ou <strong>de</strong>s poissons,<br />
excellents, comme le “Duo”<br />
(11.80). Il y a aussi <strong>de</strong>s omelettes,<br />
<strong>de</strong>s côtes d’agneau… et les <strong>de</strong>sserts<br />
maison (tartes, mousses,<br />
glaces) sont délicieux.<br />
Surtout, il y règne une excellente<br />
La terrasse, avec barbecue et vue sur l’église <strong>de</strong> Plailly.<br />
63<br />
RESTAURANTS<br />
ambiance. Le “Cochon” est fréquenté<br />
<strong>par</strong> une clientèle très<br />
variée. Homme d’affaires du<br />
coin, en costume cravate, ouvriers<br />
du bâtiment ou <strong>de</strong>s espaces verts,<br />
touristes <strong>de</strong> passage dans cette<br />
<strong>par</strong>tie <strong>de</strong> l’Oise si attrayante, et<br />
les copains, habitués, venus <strong>de</strong><br />
Plailly ou <strong>de</strong>s environs. Le soir<br />
(où, pour l’instant, seuls les<br />
clients <strong>de</strong> l’hôtel peuvent manger,<br />
mais il est prévu d’ouvrir le restaurant<br />
en soirée), l’ambiance est<br />
décontractée, plus encore que le<br />
midi. On y est passé un soir, justement,<br />
et on est tombé sur une<br />
ban<strong>de</strong> copains très sympas : rigola<strong>de</strong>s<br />
en tout genre, commentaires<br />
sur la vie locale, et Yves sait<br />
s’y faire, tout comme Jérôme,<br />
avec ses fameux cocktails “éxotiques”.<br />
A découvrir donc. On vous le<br />
recomman<strong>de</strong> pour le cadre, la<br />
cuisine, sans prétention, mais<br />
agréable, la bonne humeur du<br />
patron et… le sourire <strong>de</strong> Chantal<br />
! Un établissement déstressant et<br />
<strong>de</strong> nos jours, ça compte !<br />
EV<br />
Restaurant Brasserie<br />
Ouvert tous les midi et soir<br />
Sauf le lundi soir<br />
Fermeture hebdomadaire le<br />
dimanche<br />
5 rue Paris.<br />
Tél. : 03 44 54 37 79
RESTAURANTS<br />
Fanny, la patronne, Ingrid, la cuisinière,<br />
Valérie, la serveuse, pour notre plaisir...<br />
“Terrasse d’été, Cheminée<br />
d’hiver, Sourire toute l’année,<br />
Spécialités <strong>de</strong> Plats mijotés”.<br />
C’est ce qui est marqué sur la<br />
carte <strong>de</strong> visite du restaurant la<br />
Petite Ferme, que nous avons<br />
découvert (sur plusieurs recommandations)<br />
et goûté à <strong>de</strong>ux<br />
reprises ces <strong>de</strong>rniers temps. Et<br />
c’est vrai. On vous le recomman<strong>de</strong>,<br />
tant la cuisine est<br />
Le coup <strong>de</strong> cœur du moment<br />
La Petite Ferme à Saint-Mesme<br />
bonne. Sachez qu’on y a mangé<br />
(notamment), un (trop) copieux<br />
foie gras maison qui s’est avéré<br />
sublime : <strong>de</strong>ux tranches<br />
épaisses, goûteuses, fondantes,<br />
pour 14 euros à la carte (un<br />
conseil : prenez en un pour<br />
<strong>de</strong>ux..). Et, <strong>de</strong>rnièrement, un<br />
sauté <strong>de</strong> din<strong>de</strong> à la crème et au<br />
cognac aussi surprenant que<br />
délicieux. En plus c’est un restaurant<br />
tenu <strong>par</strong> <strong>de</strong>s femmes :<br />
Gérard Couffignal (grand amateur <strong>de</strong> bonne chère) a apprécié…<br />
64<br />
…la qualité du “mijoté <strong>de</strong> din<strong>de</strong> à la crème<br />
et au cognac”. Délicieux !<br />
Fanny, la patronne qui court<br />
entre la cuisine et la salle,<br />
Ingrid, la cuisinière (elle n’a pas<br />
fait d’école, mais, qui sait, elle,<br />
faire à manger…) et la délicieuse<br />
Valérie, au service avec ses si<br />
beaux yeux bleus.<br />
Gérard est tombé sous le charme…<br />
Moi aussi…<br />
Ouvert (seulement) tous les<br />
midis, en semaine.<br />
Tél : 01 60 26 01 60.<br />
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SAVOIR<br />
N<br />
’ayons pas peur <strong>de</strong>s<br />
mots, c’est, en théorie<br />
du moins, une révolution<br />
qu’a faite le Parlement en<br />
adoptant la loi “Aéroports”qui<br />
a transformé le vieil “établissement<br />
public” Aéroports <strong>de</strong><br />
Paris en une société anonyme<br />
<strong>de</strong> droit commun.Vous pourrez<br />
lire, dans ce dossier, les extraits<br />
<strong>de</strong>s débats <strong>par</strong>lementaires.<br />
Ainsi se termine une ère <strong>de</strong><br />
près d’un <strong>de</strong>mi-siècle où l’essentiel<br />
<strong>de</strong> l’activité aéroportuaire<br />
<strong>de</strong> notre pays a été<br />
gérée <strong>par</strong> une sorte “d’administration”<br />
avec tout les avantages<br />
et inconvénients historiques<br />
que cela a procuré.<br />
On pourra dire, avec bienveillance<br />
que le bilan aura été,<br />
malgré tout ce qui suit plus bas,<br />
“globalement positif ” : malgré<br />
les imperfections (accueil,<br />
notamment) ADP aura su développer<br />
les plates-formes aéroportuaires<br />
<strong>par</strong>isiennes et faire<br />
<strong>de</strong> CDG son fleuron. Même s’il<br />
y aurait beaucoup à dire sur<br />
l’utilisation faite <strong>par</strong> ADP <strong>de</strong><br />
l’argent public (exemples : l’ex<br />
mini métro, Roissy Horizon),<br />
ADP a toujours rapporté <strong>de</strong><br />
l’argent à l’Etat et aux collectivités<br />
locales. Mais le développement<br />
éco<strong>nom</strong>ique a ses lois.<br />
<strong>Ce</strong>lui, fulgurant, du transport<br />
aérien, encouragé <strong>par</strong> les déréglementations<br />
successives, en<br />
démocratisant l’accès à l’avion,<br />
a changé la donne. Comme<br />
pour les télécommunications<br />
(rappelons-nous les PTT), on<br />
ne peut plus gérer un aéroport<br />
avec <strong>de</strong>s pratiques “administratives”.<br />
<strong>Ce</strong>s <strong>de</strong>rnières années,<br />
ADP, normalement cantonné<br />
<strong>par</strong> son statut à gérer les aérodromes<br />
dans un rayon <strong>de</strong> 50<br />
Km autour <strong>de</strong> Notre-Dame, a<br />
élargi <strong>de</strong> son propre chef son<br />
action dans le mon<strong>de</strong> entier que<br />
ce soit dans le domaine <strong>de</strong> l’ingénierie<br />
aéroportuaire ou celui<br />
<strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s aéroports, sans<br />
66<br />
Une révolutio<br />
même qu’elle en ait vraiment le<br />
droit, si l’on suit la Cour <strong>de</strong>s<br />
comptes. De même, les conditions<br />
concurrentielles entre les<br />
différents aéroports européens<br />
ont imposé petit à petit une<br />
démarche “commerciale” au<br />
sein d’ADP, en rupture avec la<br />
gestion “administrative” (au<br />
mauvais sens du terme) qui<br />
était l’âme <strong>de</strong> la maison.<br />
Il aurait fallu, <strong>de</strong>puis longtemps,<br />
tirer les conclusions <strong>de</strong><br />
ces évolutions au niveau politique,<br />
c'est-à-dire transformer<br />
l’établissement public <strong>de</strong>venu<br />
obsolète en une véritable entreprise<br />
commerciale. Mais nos<br />
hommes (et femmes) politiques<br />
n’ont pas toujours le courage <strong>de</strong><br />
réformer. L’ancien ministre <strong>de</strong>s<br />
Transports, J-C Gayssot, malgré<br />
sa volonté <strong>de</strong> “capter le plus<br />
<strong>de</strong> trafic aérien possible” (voir<br />
son interview en 1999, dans BN<br />
n°3), n’a pas pu, ou voulu en<br />
tirer les conséquences. L’ancien<br />
prési<strong>de</strong>nt d’ADP Yves<br />
Cousquer, malgré ses volontés<br />
affichées <strong>de</strong> faire évoluer l’établissement<br />
public, n’avait rien<br />
pu faire tant étaient gran<strong>de</strong>s les<br />
pesanteurs et le conservatisme<br />
<strong>de</strong> la maison, ainsi que la<br />
trouille <strong>de</strong>s dirigeants politiques<br />
<strong>de</strong> l’époque.<br />
ADP va faire du<br />
“business”…<br />
Il faut reconnaître à l’ancien<br />
gouvernement et à son ministre<br />
<strong>de</strong>s Transports, l’UDF Gilles <strong>de</strong><br />
Robien un courage certain pour<br />
avoir fait adopter la loi<br />
“Aéroports” qui a, enfin, transformé<br />
l’ancienne «administration<br />
ADP” en une société anonyme<br />
<strong>de</strong> droit commun. Même<br />
si l’Etat en restera majoritaire,<br />
la nouvelle structure aura une<br />
logique toute différente l’actuelle.<br />
Elle fera, mieux encore<br />
que maintenant, tout simplement<br />
du business. Qu’elle ait à<br />
assumer <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> service<br />
public (ce qui est bien) ne<br />
change rien à l’affaire…<br />
Il est étonnant que cette réforme<br />
n’ait pas recueilli l’adhésion<br />
<strong>de</strong>s principaux <strong>par</strong>tis politiques<br />
<strong>de</strong> notre pays, les débats au <strong>par</strong>lement<br />
l’ont montré. Que ce qui<br />
reste <strong>de</strong> députés et <strong>de</strong> sénateurs<br />
communistes en France (élus<br />
uniquement grâce aux accords<br />
électoraux avec le PS, sinon il<br />
n’y en aurait plus) se soit opposé<br />
au texte, en reprenant <strong>de</strong>s vieux<br />
poncifs marxistes-léninistes en<br />
matière d’éco<strong>nom</strong>ie socialiste<br />
planifiée, cela n’étonnera personne.<br />
Sinon ceux qui se<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt encore comment,<br />
après la catastrophe éco<strong>nom</strong>ique<br />
et écologique <strong>de</strong>s<br />
régimes soviétiques avec son<br />
cortège <strong>de</strong> pénuries, on peut se<br />
réclamer <strong>de</strong> cette idéologie et
n chez ADP<br />
oser argumenter en éco<strong>nom</strong>ie !<br />
Finie,<br />
la “consanguinité” ?<br />
Mais l’on peut <strong>par</strong> contre se<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi les <strong>par</strong>lementaires<br />
socialistes, et singulièrement<br />
le député maire <strong>de</strong><br />
Gonesse ont rejeté le texte<br />
d’une manière si virulente. Que<br />
la question <strong>de</strong> la propriété <strong>de</strong>s<br />
terrains <strong>de</strong>s aéroports puisse<br />
faire l’objet <strong>de</strong> choix différents,<br />
on peut en convenir. Mais sur le<br />
fond, l’argumentation socialiste<br />
se résume au maintien, grosso<br />
modo, du statu quo, en voulant<br />
à tout prix qu’ADP reste un établissement<br />
public. Autre argument<br />
: une structure autre que<br />
publique irait à l’encontre <strong>de</strong> la<br />
“sécurité”. Et enfin, <strong>de</strong>s<br />
“menaces” pèseraient sur le statut<br />
<strong>de</strong>s personnels.<br />
J.P. Blazy a pourtant <strong>de</strong> <strong>nom</strong>breuses<br />
raisons <strong>de</strong> voir les<br />
choses différemment. Lui qui a<br />
été l’auteur d’un excellent rapport<br />
<strong>par</strong>lementaire dénonçant<br />
pas moins que “la morgue et le<br />
mépris” d’ADP*, <strong>de</strong>vrait savoir<br />
que la structure publique n’est<br />
pas forcément synonyme <strong>de</strong><br />
comportement vertueux. On lui<br />
rappellera nos propres relations<br />
avec un dé<strong>par</strong>tement d’ADP<br />
qui, après nous avoir proprement<br />
volé l’idée <strong>de</strong> l’organisation<br />
d’un salon d’affaire avec<br />
les entreprises du pôle, a dépensé<br />
tout récemment beaucoup<br />
d’argent public pour essayer <strong>de</strong><br />
soutenir un journal, “Roissy<br />
Horizon”, avec comme objectif<br />
<strong>de</strong> contrôler l’information locale<br />
et <strong>de</strong> “couler” carrément<br />
notre magazine <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong>.<br />
De même, J.P Blazy a rappelé<br />
fort opportunément les pratiques<br />
<strong>de</strong> “consanguinité” qu’il<br />
a dénoncées dans le débat (voir<br />
l’encadré dans l’article suivant)<br />
et qui étaient monnaie courante<br />
(<strong>nom</strong>bre <strong>de</strong> postes <strong>de</strong> direction<br />
au sein d’ADP étaient <strong>de</strong>s<br />
points <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> différents<br />
membres <strong>de</strong> cabi<strong>net</strong>s ministériels,<br />
voire <strong>de</strong>s p’tits copains et<br />
ceci sous tout les gouvernements.<br />
L’actuel directeur <strong>de</strong><br />
“l’environnement” d’ADP<br />
n’était-il pas au cabi<strong>net</strong> <strong>de</strong><br />
Jacques Lang, pour ne prendre<br />
que lui ? La même chose se<br />
passait avec Air France et certaines<br />
<strong>de</strong> ses filiales…). Quant<br />
à la sécurité, qui serait mise à<br />
mal avec une gestion aéroportuaire<br />
et du transport aérien<br />
“privée”, c’est oublier que<br />
lorsque Concor<strong>de</strong> s’est écrasé<br />
sur Gonesse, Air France était<br />
encore une entreprise<br />
publique et que l’aérogare 2E<br />
s’est effondrée alors qu’ADP<br />
était toujours un établissement<br />
public !<br />
Et que dire (j’invite le député à<br />
relire notre excellent article sur<br />
ce sujet, <strong>par</strong>u dans BN n°18) <strong>de</strong><br />
l’attitu<strong>de</strong> d’ADP envers l’Etat<br />
lui-même. Engoncé dans sa<br />
situation <strong>de</strong> monopole total, ne<br />
répondant à personne, petit ou<br />
grand, les pratiques anticoncurrentielles<br />
étaient courantes<br />
chez le gestionnaire<br />
“public” <strong>de</strong> l’aéroport.<br />
Plusieurs fois condamné, l’établissement<br />
“public” a continué<br />
la procédure dans la fameuse<br />
“affaire <strong>de</strong>s hôtels”, malgré un<br />
désaveu apporté sur ses pra-<br />
67<br />
tiques <strong>par</strong> le ministère <strong>de</strong>s<br />
finances lui-même ! ADP était<br />
<strong>de</strong>venu, petit à petit, un véritable<br />
Etat dans l’Etat, un OANI :<br />
Organisme Administratif Non<br />
I<strong>de</strong>ntifié. ADP, c’était un<br />
“client” régulier du Conseil <strong>de</strong><br />
la Concurrence ! Il était temps<br />
d’en finir.<br />
Enfin, sur les personnels<br />
d’ADP. Malgré la garantie donnée<br />
<strong>par</strong> la loi (on ne touche pas<br />
au “statut” du personnel), la<br />
gauche s’est inquiétée d’une<br />
possible mise en cause <strong>de</strong> ce<br />
fameux statut qui donne, en<br />
gros une position <strong>de</strong> “quasi<br />
fonctionnaire” aux agents<br />
d’ADP. Si l’on peut comprendre<br />
que ce statut est le<br />
résultat d’une époque (l’aprèsguerre)<br />
où l’Etat était très présent<br />
dans l’éco<strong>nom</strong>ie, ce statut<br />
ne se justifie plus aujourd’hui.<br />
Bien sûr il y a <strong>de</strong>s situations<br />
acquises dont on peut comprendre,<br />
à la rigueur, qu’elles<br />
doivent être respectées. Mais<br />
pour l’avenir ? Au <strong>nom</strong> <strong>de</strong> quoi<br />
l’exploitation d’un aéroport<br />
aurait-il besoin <strong>de</strong> salariés protégés<br />
<strong>par</strong> un statut <strong>par</strong>ticulier,<br />
assimilé à la fonction publique ?<br />
Un plombier (pas Polonais,<br />
bien sûr) qui travaille pour ADP<br />
serait-il supérieur à un plombier<br />
<strong>de</strong> l’hôtel machin ?<br />
Enfin, la future SA ADP va<br />
fonctionner comme une entreprise<br />
normale, même si elle<br />
comporte <strong>de</strong>s caractères <strong>par</strong>ticuliers<br />
en fonction <strong>de</strong> sa situation<br />
<strong>de</strong> monopole, du moins<br />
pour faire atterrir et décoller les<br />
avions.<br />
La gauche s’est emportée<br />
contre les déclarations <strong>de</strong> Pierre<br />
Graff, prési<strong>de</strong>nt d’ADP qui a<br />
dit son intention d’en faire<br />
“une entreprise <strong>de</strong> services”.<br />
COMPRENDRE<br />
Mais que peut donc faire un<br />
gestionnaire d’aéroport sinon<br />
du service ??? Et quand certains<br />
politiques <strong>de</strong> gauche<br />
comprendront-ils que sans<br />
création <strong>de</strong> richesse il n’y a pas<br />
<strong>de</strong> progrès social ?<br />
On rassurera le député du Val<br />
d’Oise en lui disant que, <strong>de</strong>vant<br />
rendre <strong>de</strong>s comptes à ses futurs<br />
actionnaires et <strong>de</strong>vant satisfaire<br />
désormais <strong>de</strong>s clients et non <strong>de</strong>s<br />
usagers (comme l’avait fort justement<br />
rappelé Dominique<br />
Bussereau à François Charritat),<br />
il y a gros à <strong>par</strong>ier que l’attitu<strong>de</strong><br />
d’Aéroports <strong>de</strong> Paris va changer<br />
(progressivement, certes), y<br />
compris en matière <strong>de</strong> relations<br />
avec les riverains : ça sera son<br />
intérêt, beaucoup plus qu’à<br />
l’époque <strong>de</strong> la “morgue” et du<br />
“mépris”. Quant aux salariés<br />
d’ADP, ils <strong>de</strong>vront faire, un jour<br />
ou l’autre, comme tout le<br />
mon<strong>de</strong> : contribuer <strong>par</strong> la qualité<br />
<strong>de</strong> leur travail au succès <strong>de</strong><br />
l’entreprise et en obtenir, <strong>par</strong><br />
les divers moyens dont ils disposent<br />
(négociations, voire<br />
conflit) la <strong>par</strong>t d’avantages et <strong>de</strong><br />
profit qui leur revient. In fine,<br />
tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait y retrouver<br />
son compte, et notamment<br />
les voyageurs, les contribuables<br />
et les citoyens que nous<br />
sommes tous, et nos amis du<br />
mon<strong>de</strong> entier.<br />
EV<br />
*”Autour <strong>de</strong> l’aéroport <strong>de</strong> Paris, l’histoire <strong>de</strong>s<br />
relations entre les citoyens et ces autorités a<br />
été marquée <strong>par</strong> une dégradation constante,<br />
née exclusivement <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> du gestionnaire<br />
qui, pendant <strong>de</strong>s années opposa morgue et<br />
mépris aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et inquiétu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s populations<br />
“
SAVOIR<br />
Blazy dénonce “la consanguinité dans le<br />
microcosme du transport aérien”<br />
Extraits du journal officiel (débats)<br />
M. Jean-Pierre Blazy. La validité <strong>de</strong> ce choix est biaisée <strong>par</strong> la<br />
consanguinité qui existe dans le microcosme du transport aérien.<br />
Comme le montre une affaire récente, révélée <strong>par</strong> Les Echos et Le<br />
Canard enchaîné, ce sont les mêmes personnes qui passent d'un<br />
poste à l'autre, en circuit fermé, entre les cabi<strong>net</strong>s <strong>de</strong>s ministres, la<br />
direction générale <strong>de</strong> l'aviation civile et la direction d'Aéroports <strong>de</strong><br />
Paris. (Exclamations sur les bancs du groupe <strong>de</strong> l'Union pour un<br />
mouvement populaire.)<br />
M. Michel Hunault. De tels propos sont scandaleux dans notre<br />
hémicycle !<br />
M. Jean-Pierre Blazy. Comment, dans ces conditions, <strong>par</strong>ler <strong>de</strong><br />
choix objectifs faits au <strong>nom</strong> <strong>de</strong> l'intérêt général ? Les politiques<br />
eux-mêmes se laissent dépossé<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leurs responsabilités. Le<br />
directeur <strong>de</strong> cabi<strong>net</strong> du secrétaire d'État aux transports et à la mer,<br />
M. François Gauthey, a ainsi été rémunéré <strong>par</strong> ADP, où il a travaillé<br />
<strong>de</strong> 1995 à 2002, à hauteur <strong>de</strong> 7 000 euros bruts <strong>par</strong> mois,<br />
comme l'ont révélé récemment Les Echos et Le Canard enchaîné.<br />
(Vives protestations sur les bancs du groupe <strong>de</strong> l'Union pour un<br />
mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française.)<br />
M. Michel Hunault. C'est une attaque personnelle ! De votre <strong>par</strong>t,<br />
c'est indécent !<br />
M. Jean-Pierre Blazy. <strong>Ce</strong>la vous gêne peut-être, mais c'est dans<br />
la presse.<br />
M. François Goulard, secrétaire d'État aux transports et à la mer.<br />
C'est faux !<br />
M. Jean-Pierre Blazy. Puisque vous arrivez à l'instant, monsieur<br />
le secrétaire d'Etat, vous pourrez vous exprimer sur le sujet !<br />
M. le ministre <strong>de</strong> l'équipement, <strong>de</strong>s transports, <strong>de</strong> l'aménagement<br />
du territoire, du tourisme et <strong>de</strong> la mer. C'est nul !<br />
M. Jean-Pierre Blazy. La réalité vous gênerait-elle ? La presse<br />
serait-elle indécente ? Je m'y réfère : si elle s'est trompée, à vous<br />
<strong>de</strong> rétablir la vérité !<br />
M. le secrétaire d'État aux transports et à la mer. Vos propos<br />
sont inadmissibles !<br />
M. Jean-Pierre Blazy. Vous n'avez pas à les juger ni à me donner<br />
<strong>de</strong>s notes.<br />
M. Michel Hunault. Nous en re<strong>par</strong>lerons lors <strong>de</strong>s explications <strong>de</strong><br />
vote !<br />
M. François-Michel Gonnot. Ren<strong>de</strong>z-nous Maxime Gremetz !<br />
M. Jean-Pierre Blazy. M. Gauthey percevait également un salaire<br />
<strong>de</strong> chef <strong>de</strong> service clients d'Aéroports <strong>de</strong> Paris alors qu'il était<br />
conseiller aux transports du Premier ministre, <strong>de</strong> juillet 2002 à<br />
mars 2004.<br />
M. François-Michel Gonnot, rapporteur. Et les emplois Air<br />
France sous Mitterrand ?<br />
M. Jean-Pierre Blazy. Le remboursement du salaire <strong>de</strong><br />
M. Gauthey à sa société d'origine n'a toujours pas été effectué.<br />
Voilà ce que dit la presse. Comment accepter un tel mélange <strong>de</strong>s<br />
genres : un cadre supérieur d'une entreprise publique occupant un<br />
poste <strong>de</strong> responsabilité dans le ministère chargé <strong>de</strong> la privatiser ?<br />
On tente ensuite <strong>de</strong> nous faire croire que la transformation d'ADP<br />
en SA est inéluctable et va dans le sens <strong>de</strong> l'intérêt général. Nous<br />
attendons vos explications.<br />
68<br />
Grâce à la loi “<br />
une société<br />
La législation <strong>de</strong> notre pays<br />
concernant l’activité aéroportuaire<br />
n’a pas évolué<br />
<strong>de</strong>puis la Libération. <strong>Ce</strong>tte activité,<br />
que l’on connaît bien ici, a<br />
pourtant considérablement<br />
changé, à l’instar du transport<br />
aérien, <strong>de</strong>puis ces années. En<br />
France, les principaux aéroports<br />
(Roissy et Orly) sont gérés<br />
<strong>de</strong>puis un <strong>de</strong>mi-siècle <strong>par</strong> un<br />
établissement public<br />
“Aéroports <strong>de</strong> Paris” (ADP) dont<br />
le statut date <strong>de</strong> l’après-guerre.<br />
<strong>Ce</strong>s aéroports sont donc gérés<br />
directement <strong>par</strong> l’Etat, avec<br />
toute la lour<strong>de</strong>ur que cela impose,<br />
au moment où la concurrence<br />
s’exerce à plein dans l’activité<br />
commerciale aérienne.<br />
Juste un exemple : le “territoire”<br />
d’ADP se situe, d’après la loi,<br />
dans la seule région <strong>par</strong>isienne<br />
(50 Km autour <strong>de</strong> Paris). Or,<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, ADP, <strong>par</strong> l’intermédiaire<br />
<strong>de</strong> filiales ad hoc<br />
(ADP Management, ADP<br />
Ingénierie…) travaille et exporte<br />
son savoir-faire aéroportuaire<br />
dans le mon<strong>de</strong> entier (Mexique,<br />
Chine, Japon, Afrique…). Par<br />
ailleurs, les investissements<br />
“aéroportuaires” coûtant <strong>de</strong> plus<br />
en plus chers, l’Etat, dont les<br />
finances sont aux abois, (et ce<br />
n’est pas étonnant) a commencé<br />
à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si les activités<br />
aéroportuaires et péri-aéroportuaires<br />
rentraient vraiment dans<br />
son rôle <strong>de</strong> régulateur.<br />
C’est pour ces raisons que le<br />
gouvernement a présenté, à la<br />
rentrée 2004, un projet <strong>de</strong> loi<br />
relatif aux aéroports, lequel pré-<br />
voyait aussi <strong>de</strong> réformer le mo<strong>de</strong><br />
d’exploitation <strong>de</strong>s aéroports<br />
régionaux. Le projet a été examiné<br />
dans un premier temps <strong>par</strong> le<br />
Sénat. C’est le sénateur Le<br />
Grand, (celui qui avait fait adopter<br />
une proposition <strong>de</strong> loi sur les<br />
“Communautés aéroportuaires”),<br />
qui en a été le rapporteur. S’en<br />
est suivi un débat, au cours<br />
duquel la majorité sénatoriale a<br />
adopté le texte, l’opposition<br />
votant farouchement contre. Puis<br />
ce fut au tour <strong>de</strong> l’Assemblée<br />
nationale <strong>de</strong> la discuter et <strong>de</strong><br />
l’adopter en y ajoutant quelques<br />
modifications. Le Sénat a adopté<br />
le texte modifié <strong>par</strong> l’Assemblée<br />
nationale, le rendant définitif.<br />
Toutefois les députés socialistes<br />
ont contesté plusieurs dispositions<br />
du texte en saisissant le<br />
Conseil Constitutionnel, qui ne<br />
les a pas suivi.<br />
Le rapport du<br />
sénateur Le Grand<br />
Chaque projet (ou proposition)<br />
<strong>de</strong> loi est d’abord examiné <strong>par</strong><br />
l’une <strong>de</strong>s commissions <strong>de</strong>s<br />
assemblées qui l’examine. Le<br />
projet <strong>de</strong> loi ayant été déposé en<br />
premier <strong>de</strong>vant le Sénat, c’est sa<br />
commission <strong>de</strong>s Affaires éco<strong>nom</strong>iques<br />
qui l’a examiné et le<br />
sénateur Le Grand en a été le<br />
rapporteur.<br />
Le projet <strong>de</strong> loi comportait 16<br />
articles ré<strong>par</strong>tis en quatre<br />
titres :<br />
• le titre I transforme l’établissement<br />
public Aéroports <strong>de</strong> Paris
Aéroports”, ADP est <strong>de</strong>venue<br />
anonyme <strong>de</strong> droit commun<br />
(ADP), en société anonyme et lui<br />
transfère l’essentiel <strong>de</strong>s biens du<br />
domaine public en les déclassant<br />
au préalable.<br />
• le titre II mo<strong>de</strong>rnise la gestion<br />
et l’exploitation <strong>de</strong>s grands aéroports<br />
régionaux dont l’Etat est le<br />
propriétaire.<br />
• Le titre III est relatif aux re<strong>de</strong>vances<br />
aéroportuaires, qu’il<br />
s’agisse <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances<br />
aériennes ou domaniales.<br />
• Le titre IV porte les dispositions<br />
finales du projet <strong>de</strong> loi.<br />
I / La transformation<br />
d’ADP en société<br />
anonyme<br />
Le sénateur Le Grand passe en<br />
revue l’activité d’ADP, en mettant<br />
l’accent sur l’importance<br />
du domaine aéroportuaire (le<br />
plus grand d’Europe soit 6 600<br />
hectares), son trafic, ses agents<br />
(8 200), l’importance <strong>de</strong> son<br />
plus gros client : Air France (à<br />
elle seule Air France représente<br />
53.4% <strong>de</strong>s mouvements<br />
d’avions ; la <strong>de</strong>uxième étant<br />
Lufthansa avec 3.3%...). Vous<br />
pourrez lire les chiffres du <strong>de</strong>rnier<br />
rapport d’activité d’ADP<br />
dans ce numéro). Le sénateur<br />
met encore l’accent sur l’importance<br />
stratégique <strong>de</strong>s platesformes<br />
d’ADP pour notre pays<br />
et sur leur importance éco<strong>nom</strong>ique<br />
et en matière d’emplois<br />
générés (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 110 000<br />
emplois directs, 100 000 indirects<br />
et 100 000 induits).<br />
1) ADP trop en<strong>de</strong>ttée ;<br />
l’Etat n’a pas d’argent<br />
Pour maintenir son rang, le sénateur<br />
explique qu’ADP a dû investir<br />
<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 500 à 600 millions<br />
d’euros <strong>par</strong> an, davantage<br />
pour les <strong>de</strong>ux années à venir. La<br />
capacité d’autofinancement<br />
d’ADP ayant été <strong>de</strong> 353 millions<br />
en 2003, l’établissement a donc<br />
besoin <strong>de</strong> 150 à 350 millions<br />
d’euros <strong>par</strong> an, besoin qui a été<br />
couvert ces <strong>de</strong>rnières années <strong>par</strong><br />
l’emprunt, mais le sénateur estime<br />
que l’en<strong>de</strong>ttement d’ADP a<br />
“atteint ses limites”. (400 millions<br />
en 2003, voir tableau).<br />
<strong>Ce</strong>tte situation a eu pour conséquence<br />
<strong>de</strong> porter le ratio <strong>de</strong>tte<br />
<strong>net</strong>te/capitaux propres à 150%<br />
alors que la moyenne <strong>de</strong>s grands<br />
aéroports européens tourne<br />
autour <strong>de</strong> 35%...<br />
Le sénateur note encore, “qu’à<br />
défaut <strong>de</strong> s’en<strong>de</strong>tter, l’établissement<br />
public pourrait attendre que<br />
l’Etat lui fournisse les capitaux<br />
nécessaires à son investissement”.<br />
Mais le budget <strong>de</strong> l’Etat<br />
ne lui permet pas “d’envisager<br />
cette solution”.<br />
69<br />
2) D’où la solution <strong>de</strong><br />
l’ouverture du capital<br />
La solution choisie c’est <strong>de</strong><br />
transformer le vieil établissement<br />
public en vraie société<br />
commerciale et ouvrir (<strong>par</strong>tiellement<br />
puisque le gouvernement<br />
a décidé que l’Etat resterait<br />
majoritaire) son capital à<br />
<strong>de</strong>s investisseurs privés, <strong>de</strong><br />
façon à financer les investissements.<br />
Mais le sénateur insiste sur la<br />
nécessité d’une augmentation<br />
<strong>de</strong> capital, et non seulement la<br />
vente <strong>de</strong> <strong>par</strong>ts <strong>par</strong> l’Etat, qui<br />
n’aurait comme effet que <strong>de</strong><br />
rapporter <strong>de</strong> l’argent au budget…<br />
3) Le statut actuel<br />
d’ADP limite sa diversification.<br />
Illégalité <strong>de</strong><br />
certaines <strong>de</strong> ses missions.<br />
Comme il est rappelé plus haut,<br />
les missions <strong>de</strong> l’établissement<br />
public ADP se limitent, d’après<br />
la loi (art. L 251-2 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l’aviation civile) à l’aménagement<br />
et l’exploitation <strong>de</strong>s aéro-<br />
COMPRENDRE<br />
ports situés en Ile-<strong>de</strong>-France.<br />
Or, ADP a entrepris, ces <strong>de</strong>rnières<br />
années, <strong>de</strong>s développements<br />
qui l’ont conduite hors<br />
<strong>de</strong> ces limites légales. Ainsi les<br />
filiales ADPi (ingénierie) et<br />
ADPm (management) (il aurait<br />
pu rajouter ADP Télécom) qui,<br />
si elles restent “embryonnaires”<br />
d’après le sénateur (35 millions<br />
d’euros <strong>de</strong> CA en 2003), n’en<br />
sont pas moins illégales. C’est<br />
ce que note le rapporteur en<br />
citant la Cour <strong>de</strong>s Comptes (en<br />
son rapport public <strong>de</strong> 2002) :<br />
“Juridiquement, ADP se trouve<br />
dans une situation inconfortable,<br />
ces actions violant le<br />
principe <strong>de</strong> spécialité <strong>de</strong> l’établissement<br />
public. Il est en effet<br />
difficile <strong>de</strong> les considérer<br />
comme le complément normal<br />
<strong>de</strong> sa mission statutaire”. Et la<br />
Cour notait aussi “la difficulté<br />
d’admettre que ces interventions<br />
extérieures sont à la fois<br />
d’intérêt général et directement<br />
utiles à l’établissement”. La<br />
Cour concluait donc à “l’illégalité<br />
<strong>de</strong> ces <strong>par</strong>ticipations”.<br />
4) Le problème <strong>de</strong>s<br />
biens immobiliers<br />
d’ADP ap<strong>par</strong>tenant à<br />
l’Etat<br />
Les biens d’ADP font <strong>par</strong>tie du<br />
domaine public. Sur l’ensemble,<br />
plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers, note le rapport,<br />
ont été acquis <strong>par</strong> ADP. Or<br />
le régime <strong>de</strong>s domaines publics<br />
ne permet pas qu’une société<br />
commerciale soit propriétaire <strong>de</strong><br />
biens publics (<strong>par</strong> définition…)
SAVOIR<br />
Du coup, <strong>de</strong>ux solutions :<br />
- si les biens doivent rester dans<br />
le domaine public, il faut les restituer<br />
à l’Etat. Dans ce cas, ADP<br />
<strong>de</strong>viendrait “un concessionnaire<br />
<strong>de</strong> droit privé bénéficiant d’une<br />
autorisation d’occupation temporaire<br />
(AOT) du domaine<br />
public”, (comme cela se fait<br />
déjà).<br />
- Mais ce régime pose visiblement<br />
problème et la solution<br />
retenue est <strong>de</strong> laisser les biens a<br />
ADP : dans ce cas, les biens<br />
<strong>de</strong>vront être déclassés, autrement<br />
dit, ne plus ap<strong>par</strong>tenir au domaine<br />
public, c'est-à-dire à l’Etat,<br />
c'est-à-dire à nous, pauvres<br />
citoyens-propriétaires-contribuables…<br />
5) une solution mixte<br />
L’Etat va en fait gar<strong>de</strong>r dans le<br />
domaine public (article 2 du projet)<br />
les biens qui lui sont nécessaires<br />
pour l’exercice <strong>de</strong>s “missions<br />
<strong>de</strong> service public concourrant<br />
à l’activité aéroportuaire”.<br />
C'est-à-dire les tours <strong>de</strong> contrôle,<br />
certains bâtiments techniques,<br />
les radars, etc. La liste exacte<br />
<strong>de</strong>vant être dressée <strong>par</strong> un décret<br />
en Conseil d’Etat. De plus, le<br />
rapporteur précise que l’Etat<br />
s’opposera (mais <strong>de</strong>s dérogations<br />
seront possibles sous conditions)<br />
“à la cession, à l’apport ou à la<br />
création d’une sûreté sur tous les<br />
ouvrages et terrains nécessaires<br />
à la bonne exécution <strong>par</strong> ADP <strong>de</strong><br />
ses missions <strong>de</strong> service public”.<br />
La liste <strong>de</strong> ces biens (pistes, aires<br />
<strong>de</strong> stationnement <strong>de</strong>s avions,<br />
aérogares, installations <strong>de</strong> stockage<br />
<strong>de</strong> carburant, réseaux<br />
d’eau, <strong>de</strong> télécoms, <strong>de</strong> carburant…)<br />
sera inscrite dans le<br />
“cahier <strong>de</strong>s charges” qui sera<br />
conclu entre l’Etat et ADP.<br />
6) La loi prévoit que<br />
l’Etat sera majoritaire<br />
dans le capital<br />
Le rapporteur se réjouit du choix<br />
du gouvernement que la majorité<br />
du capital <strong>de</strong> la future SA soit<br />
entre les mains <strong>de</strong> l’Etat. Une<br />
privatisation totale selon lui, “se<br />
heurterait à <strong>de</strong>s obstacles juridiques<br />
<strong>de</strong> nature constitutionnelle<br />
et européenne”. C’est bien là<br />
l’un <strong>de</strong>s aspects les plus intéressants<br />
du débat. Essayons d’être<br />
clair. Le sénateur estime que le<br />
juge (le Conseil constitutionnel<br />
français) pourrait, dans le cas<br />
d’une détention majoritaire<br />
d’ADP <strong>par</strong> <strong>de</strong>s capitaux privés,<br />
se prononcer sur la constitutionnalité<br />
d’une telle mesure, dans la<br />
mesure justement, où le neuvième<br />
alinéa du préambule <strong>de</strong> la<br />
Constitution <strong>de</strong> 1946 (en<br />
vigueur) dispose que “tout bien,<br />
toute entreprise, dont l’exploitation<br />
a ou acquiert les caractères<br />
d’un service public national ou<br />
d’un monopole <strong>de</strong> fait, doit <strong>de</strong>venir<br />
propriété <strong>de</strong> la collectivité”.<br />
Or, note le rapporteur, “le<br />
Conseil constitutionnel n’a pas<br />
établi, à ce jour, <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce<br />
probante en ce domaine,<br />
n’ayant jamais été saisi directement<br />
<strong>de</strong> la question <strong>de</strong> la privatisation<br />
<strong>par</strong> une loi d’une entreprise<br />
en situation <strong>de</strong> monopole”.<br />
Le sénateur Le Grand estime<br />
quant à lui, que “le caractère <strong>de</strong><br />
service public national d’ADP<br />
n’est guère contestable”.<br />
“Guère”, si l’on suit bien le sénateur<br />
UMP, ça veut dire qu’il peut<br />
l’être au moins un peu… <strong>Ce</strong>la<br />
pose la question à la fois <strong>de</strong> la<br />
définition d’un service public<br />
mais aussi la manière dont celuici<br />
peut être rendu (rappelons <strong>par</strong><br />
exemple que, dans l’Europe<br />
70<br />
entière, les services <strong>de</strong> sécurité<br />
aériennes sont tous privés, sauf<br />
en France). Service public ou<br />
pas, rien n’implique la présence<br />
majoritaire <strong>de</strong> l’Etat. La production<br />
et la distribution d’eau, produit<br />
vital, beaucoup plus que le<br />
transport aérien, n’est-elle pas un<br />
service public ? Et ne fait-elle<br />
pas l’objet, dans notre pays qui<br />
en a fait un modèle admiré dans<br />
le mon<strong>de</strong> entier, <strong>de</strong> “délégations<br />
<strong>de</strong> services publics”, le plus souvent<br />
à long terme, et assurées <strong>par</strong><br />
<strong>de</strong>s entreprises entièrement privées<br />
? <strong>Ce</strong> qu’on fait pour l’eau<br />
ne serait donc pas valable pour<br />
faire atterrir <strong>de</strong>s avions ? On<br />
regrettera ici l’absence <strong>de</strong> débat<br />
d’ampleur nationale sur ces<br />
sujets, qui ferait bien avancer les<br />
choses dans notre pays.<br />
Mais revenons au texte. Le sénateur<br />
fait état, en cas <strong>de</strong> privatisation<br />
complète d’ADP, d’éventuelles<br />
réactions <strong>de</strong> l’Union<br />
européenne (à juste titre).<br />
Il écrit : “sur le plan <strong>de</strong>s exigences<br />
du droit communautaire,<br />
la détention d’ADP <strong>par</strong> <strong>de</strong>s capitaux<br />
majoritairement privés<br />
pourrait être contestée sur le terrain<br />
<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s d’Etat et <strong>de</strong> la distorsion<br />
<strong>de</strong> concurrence, du fait<br />
même <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> la création<br />
<strong>de</strong> la société ADP <strong>par</strong> le<br />
présent projet <strong>de</strong> loi.<br />
La Commission européenne<br />
admet, en effet, que la puissance<br />
publique choisisse les modalités<br />
juridiques <strong>de</strong> son action, qui<br />
peuvent inclure la forme juridique<br />
<strong>de</strong> personne morale <strong>de</strong><br />
droit privé. En revanche, si cette<br />
société <strong>de</strong>vait <strong>de</strong>venir une entreprise<br />
à capitaux majoritairement<br />
privés, la Commission entreprendrait<br />
vraisemblablement <strong>de</strong><br />
contrôler que les conditions<br />
dans lesquelles elle exploite les<br />
aérodromes franciliens respec-<br />
tent les règles <strong>de</strong> marché”.<br />
Voilà qui est clair ! Autrement<br />
dit, si ADP pouvait être majoritairement<br />
cédée à <strong>de</strong>s capitaux<br />
privés, il faudrait certainement<br />
mettre en concurrence d’autres<br />
opérateurs aéroportuaires européens<br />
pour la propriété et l’exploitation<br />
<strong>de</strong> nos aéroports. Eh,<br />
eh…<br />
7) ADP pourra vendre<br />
notamment <strong>de</strong>s petits<br />
aéroports <strong>de</strong> la<br />
région <strong>par</strong>isienne<br />
L’article 3 du projet prévoit que<br />
si ADP vend tout ou <strong>par</strong>tie d’un<br />
aérodrome fermé à la circulation<br />
aérienne, l’Etat recevra, aux<br />
termes d’une convention à venir,<br />
au moins 70 % <strong>de</strong>s plus-values<br />
foncières réalisées. Le rapporteur<br />
note que cette disposition<br />
“pourrait concerner, éventuellement,<br />
à moyen terme, certains<br />
<strong>de</strong>s petits aérodromes qu’exploite<br />
ADP”. Tiens, ça pourrait donner<br />
<strong>de</strong>s idées au Conseil général<br />
du Val d’Oise pour racheter le<br />
petit aéroport <strong>de</strong> Pontoise, qui, si<br />
on s’en occupait bien, pourrait se<br />
développer, au plus grand bénéfice<br />
<strong>de</strong> l’ex Ville nouvelle…<br />
8) La situation <strong>de</strong>s<br />
personnels d’ADP<br />
Bien que le statut <strong>de</strong>s personnels<br />
d’ADP relève du droit privé,<br />
celui-ci est actuellement défini<br />
<strong>par</strong> le conseil d’administration<br />
<strong>de</strong> l’établissement public, soumis<br />
au contrôle <strong>de</strong>s ministres chargés<br />
<strong>de</strong> l’aviation civile. <strong>Ce</strong> qui en fait<br />
un statut à <strong>par</strong>t (en vigueur<br />
<strong>de</strong>puis 1955) du droit commun,<br />
bien douillet, c’est bien connu.<br />
Le projet <strong>de</strong> loi est donc malin :<br />
d’un côté il conforte le statut<br />
actuel dans la mesure où le pro-
jet, dans son article 1 dit qu’il<br />
n’y a pas <strong>de</strong> création <strong>de</strong> nouvelle<br />
personne morale et donc pas <strong>de</strong><br />
“conséquence sur le régime juridique<br />
auquel sont soumis les<br />
personnels”. Mais d’un autre<br />
côté, il n’a pas été donné suite à<br />
la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> “certains syndicats<br />
représentant les personnels<br />
d’ADP” que “soient mentionnées<br />
dans le texte <strong>de</strong> la loi les<br />
normes d’application du statut<br />
du personnel”. <strong>Ce</strong> qui est rusé et<br />
ouvre la porte au recrutement<br />
“hors statut” <strong>de</strong> nouveaux personnels<br />
<strong>de</strong> la future SA ADP. Ca<br />
fera un peu comme pour France<br />
Télécom. Le gouvernement ne<br />
veut pas prendre le risque d’une<br />
remise en cause frontale du statut<br />
<strong>de</strong>s personnels d’ADP. A <strong>par</strong>tir<br />
du moment où ADP n’est plus,<br />
pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> fonds, visiblement,<br />
un établissement<br />
public, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce<br />
qui légitimerait un statut dérogatoire<br />
du droit commun et même<br />
pourquoi on conserverait un<br />
“statut”. Quelle différence il y<br />
a-t-il en effet entre un employé<br />
d’ADP, <strong>de</strong>venue entreprise “normale”,<br />
quel que soit le poste<br />
qu’il occupe (accueil, manutentionnaire,<br />
comptable, chauffeur<br />
<strong>de</strong> car, etc. et même encadrement<br />
et direction) et une autre entreprise<br />
privée “normale” (les <strong>de</strong>ux<br />
se côtoyant d’ailleurs quotidiennement<br />
sur les plates formes) ?<br />
Au <strong>nom</strong> <strong>de</strong> quoi ?<br />
II- Les aéroports <strong>de</strong><br />
province<br />
Il y a une bonne quinzaine d’aéroports<br />
situés en province, dont<br />
11 dépassent le million <strong>de</strong> passagers<br />
<strong>par</strong> an (voir tableau). Parmi<br />
ceux-ci c’est Nice le plus grand<br />
avec 9.1 millions (contre plus <strong>de</strong><br />
50 millions pour CDG).<br />
<strong>Ce</strong>s aéroports sont actuellement<br />
gérés <strong>par</strong> les Chambres <strong>de</strong> commerce,<br />
sous forme d’une délégation<br />
<strong>de</strong> service public. Les textes<br />
datent <strong>de</strong> 1933, en <strong>par</strong>tie modifiés<br />
en 1997. Il se trouve que<br />
beaucoup <strong>de</strong> concessions arrivent<br />
à échéance. Le gouvernement<br />
veut en profiter pour réformer<br />
et mo<strong>de</strong>rniser ces gestions,<br />
sans qu’il ait à en garantir le passif,<br />
comme c’est le cas actuellement.<br />
En gros, vont être créées<br />
<strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> droit privé (les<br />
CCI y seront toutefois majoritaires)<br />
dans lesquelles les collectivités<br />
territoriales pourront être<br />
présentes ainsi que <strong>de</strong>s <strong>par</strong>tenaires<br />
privés.<br />
III - Un nouveau<br />
régime pour les<br />
re<strong>de</strong>vances<br />
aéroportuaires<br />
Le gouvernement a souhaité<br />
redéfinir <strong>par</strong> cette loi, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
détermination <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances<br />
versées <strong>par</strong> les exploitants aux<br />
autorités aéroportuaires. Une<br />
occasion pour faire ici le point<br />
sur ces fameuses “re<strong>de</strong>vances”<br />
qui constituent la première source<br />
<strong>de</strong> revenu d’ADP (490 millions<br />
en 2003, soit 1/3 <strong>de</strong>s<br />
recettes).<br />
Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> re<strong>de</strong>vances<br />
:<br />
71<br />
- les re<strong>de</strong>vances “réglementées”,<br />
dont les tarifs sont soumis à<br />
l’Etat et qui rémunèrent <strong>de</strong>s services<br />
aéroportuaires. Elles sont<br />
ré<strong>par</strong>ties en 5 types (voir tableau)<br />
- les re<strong>de</strong>vances non réglementées<br />
(les re<strong>de</strong>vances domaniales<br />
<strong>par</strong> exemple).<br />
Actuellement, pour les aéroports<br />
ayant un trafic supérieur à<br />
200 000 passagers, les tarifs <strong>de</strong>s<br />
re<strong>de</strong>vances réglementées sont<br />
proposés aux ministres chargés<br />
<strong>de</strong> l’aviation civile et <strong>de</strong> l’éco<strong>nom</strong>ie,<br />
après avis <strong>de</strong> la<br />
Commission consultative éco<strong>nom</strong>ique<br />
(CCE), qui comprend<br />
outre ADP les compagnies<br />
aériennes et les organisations<br />
professionnelles du transport<br />
aérien. Les tarifs sont fixés pour<br />
chaque année, ce qui ne permet<br />
pas aux compagnies une visibilité<br />
suffisante dans le temps. Aussi<br />
le projet <strong>de</strong> loi a-t-il prévu d’ins-<br />
COMPRENDRE<br />
crire les évolutions <strong>de</strong>s tarifs<br />
dans un cadre quinquennal, et <strong>de</strong><br />
permettre <strong>de</strong> moduler le niveau<br />
<strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances. Autre innovation,<br />
le calcul du montant <strong>de</strong>s<br />
re<strong>de</strong>vances pourra désormais<br />
intégrer “la rémunération <strong>de</strong>s<br />
capitaux investis ainsi que le<br />
provisionnement <strong>de</strong>s sommes<br />
nécessaires aux investissements<br />
aéroportuaires à venir”. Les<br />
compagnies aériennes, groupées<br />
dans le Bar France (Board of<br />
Airline Representatives), nous<br />
ont confirmé leur intérêt pour<br />
cette formule, qui leur donne<br />
davantage <strong>de</strong> lisibilité.<br />
Les débats<br />
<strong>par</strong>lementaires :<br />
morceaux choisis<br />
Le projet <strong>de</strong> loi a fait l’objet <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux lectures : la première au<br />
Sénat, le 9 novembre <strong>de</strong>rnier et<br />
à l’Assemblée les 9 et 10 mars<br />
2005, la <strong>de</strong>uxième au Sénat, le<br />
31 mars 2005, qui l’a adopté<br />
dans les mêmes termes que<br />
l’Assemblée. La loi a été promulguée<br />
le 20 avril. Un recours<br />
<strong>de</strong>vant le Conseil constitutionnel<br />
a été déposé <strong>par</strong> le groupe<br />
socialiste <strong>de</strong> l’A.N. mais n’a<br />
pas abouti.
SAVOIR<br />
I - Au Sénat, en<br />
première lecture :<br />
C’est le ministre <strong>de</strong>s transports,<br />
Gilles <strong>de</strong> Robien (UDF), qui a<br />
présenté son projet <strong>de</strong>vant les<br />
sénateurs. Evoquant les mutations<br />
du transport aérien <strong>de</strong>puis 15 ans,<br />
il a déclaré notamment : “les<br />
transporteurs aériens expriment<br />
aujourd’hui <strong>de</strong> nouveaux besoins<br />
s’agissant <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s plateformes<br />
aéroportuaires, en termes<br />
d’efficacité, <strong>de</strong> réactivité et <strong>de</strong><br />
qualité <strong>de</strong> service rendu au<br />
public”. (…). L’exploitation <strong>de</strong>s<br />
grands aéroports a, elle aussi,<br />
progressivement changé <strong>de</strong> nature.<br />
Elle est <strong>de</strong>venue une activité<br />
éco<strong>nom</strong>ique à <strong>par</strong>t entière intégrant,<br />
aux côtés du service public,<br />
<strong>de</strong> <strong>nom</strong>breux métiers, comme les<br />
activités commerciales et immobilières<br />
ou l’ingénierie. Les aéroports<br />
sont ainsi <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s pôles<br />
d'emplois considérables dans les<br />
régions qu'ils <strong>de</strong>sservent. Les<br />
grands aéroports, un peu <strong>par</strong>tout<br />
en France, en Europe et dans le<br />
mon<strong>de</strong>, voient donc logiquement<br />
leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion évoluer et<br />
s'ouvrir notamment vers le secteur<br />
privé”. Et, plus loin, annonçant<br />
le changement <strong>de</strong> statut pour<br />
ADP : “<strong>Ce</strong> changement permettra<br />
à Aéroports <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong> mieux<br />
exercer ses missions, en progressant<br />
en matière <strong>de</strong> réactivité et <strong>de</strong><br />
responsabilité vis-à-vis <strong>de</strong>s transporteurs<br />
aériens <strong>de</strong>s passagers,<br />
<strong>de</strong>s riverains - j'y insiste ! - et, évi<strong>de</strong>mment,<br />
<strong>de</strong>s pouvoirs publics”.<br />
1) “Il est quelque peu<br />
honteux <strong>de</strong> recevoir<br />
<strong>de</strong>s voyageurs<br />
internationaux dans un<br />
tel lieu”<br />
Le sénateur Le Grand a présenté<br />
le projet et les travaux en com-<br />
mission. Il a mis notamment l’accent<br />
sur les nécessaires investissements<br />
auxquels doit faire face<br />
ADP : “Qu'il s'agisse d'Orly ou <strong>de</strong><br />
Roissy, ces <strong>de</strong>rniers représentent<br />
une véritable tête <strong>de</strong> pont internationale,<br />
et il importe qu'ils soient<br />
compétitifs. Or il convient <strong>de</strong> souligner<br />
que certains investissements<br />
sont absolument nécessaires<br />
: je n'évoquerai ici que le<br />
terminal 1 <strong>de</strong> Roissy, dont je dirai,<br />
<strong>par</strong> euphémisme, qu'il mériterait<br />
un léger toilettage...“Il est<br />
quelque peu honteux <strong>de</strong> recevoir<br />
<strong>de</strong>svoyageurs internationaux<br />
dans un tel lieu”.<br />
Toutefois, le sénateur a évoqué le<br />
rôle ambigu <strong>de</strong> l’Etat dans la<br />
nouvelle configuration <strong>de</strong>s<br />
acteurs aéroportuaires. <strong>Ce</strong>lui-ci<br />
étant actionnaire d’ADP, d’Air<br />
France (même minoritaire) et il<br />
s’intéresse à EADS et à la commercialisation<br />
du nouvel Airbus<br />
A380). Aussi a-t-il proposé <strong>de</strong><br />
créer, <strong>par</strong> un amen<strong>de</strong>ment au<br />
texte gouvernemental, une “commission<br />
<strong>de</strong> conciliation aéroportuaire”<br />
où “seront débattus les<br />
problèmes les plus importants, en<br />
<strong>par</strong>ticulier celui <strong>de</strong> la pertinence<br />
<strong>de</strong>s investissements : un investissement<br />
sera-t-il fait dans l'intérêt<br />
du transport aérien ou dans un<br />
intérêt capitalistique ou mercantile,<br />
ce <strong>de</strong>rnier mot n'ayant rien<br />
<strong>de</strong> péjoratif dans ma bouche ?<br />
Des conflits d'intérêts peuvent<br />
surgir, et il est souhaitable que les<br />
compagnies aériennes et ADP<br />
puissent s'en remettre à une commission<br />
<strong>de</strong> conciliation (…) <strong>de</strong><br />
manière à ce que <strong>de</strong>s arbitrages<br />
puissent être rendus”<br />
Yvon Collin, sénateur (RDSE)<br />
du Tarn-et-Garonne, rapportait<br />
sur le texte au <strong>nom</strong> <strong>de</strong> la commission<br />
<strong>de</strong>s finances.<br />
Approuvant largement le projet,<br />
72<br />
il a notamment déclaré, s’agissant<br />
<strong>de</strong> la future entreprise :<br />
“ADP doit conduire une politique<br />
productive et efficace afin <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>venir une plateforme plus performante”.<br />
Et, voulant donner les<br />
moyens au futur gestionnaire, il<br />
annonce une hausse <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances,<br />
qui ne représentent, selon<br />
lui, que 4% du prix d’un billet<br />
d’avion.<br />
Dans la discussion générale qui a<br />
suivi, Michel Billout (sénateur<br />
PCF <strong>de</strong> Seine-et-Marne) aurait<br />
souhaité une recapitalisation<br />
d’ADP <strong>par</strong> l’Etat, pour faire face<br />
aux besoins. Et il s’est élevé<br />
contre le risque d’une “diminution<br />
<strong>de</strong>s coûts, d’un accroissement<br />
<strong>de</strong> la productivité”, choses<br />
ap<strong>par</strong>emment graves chez cet<br />
instituteur communiste… pour<br />
en arriver à une opposition sur<br />
l’ensemble du texte.<br />
M. Reiner (PS, Meurthe-et-<br />
Moselle) voit dans le texte la pré<strong>par</strong>ation<br />
à terme “<strong>de</strong> la privatisation<br />
d’une gran<strong>de</strong> entreprise<br />
publique”, et souhaite que le<br />
transport aérien reste dans le<br />
“giron <strong>de</strong> l’Etat”. Il craint, si<br />
ADP passe à moyen ou à long<br />
terme sous le contrôle d’intérêts<br />
privés, que “les activités commerciales<br />
et industrielles prévalent<br />
sur la sécurité et la sûreté”.<br />
Evoquant les projets du prési<strong>de</strong>nt<br />
d’ADP en matière <strong>de</strong> valorisation<br />
immobilière <strong>de</strong>s terrains et <strong>de</strong><br />
développement du commerce, il<br />
suggère en fait d’accroître le trafic<br />
aérien pour gagner <strong>de</strong> l’argent<br />
: “Or c'est avant tout le trafic<br />
aérien qui fait le succès et les<br />
recettes d'un aéroport. Il faut<br />
donc l'encourager et prévoir en<br />
conséquence que les excé<strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong> ressources issues <strong>de</strong>s activités<br />
extra-aéronautiques servent à<br />
réduire le niveau <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances<br />
aéronautiques”. Il faudrait qu’il<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à son collègue député<br />
PS <strong>de</strong> Gonesse, J.P Blazy, ce<br />
qu’il en pense, il va pas être<br />
déçu…<br />
M. Karoutchi (UMP, Hauts-<strong>de</strong>-<br />
Seine) s’est félicité du projet <strong>de</strong><br />
loi mais a évoqué un autre problème<br />
: “La transformation du<br />
statut d'ADP ne me pose pas <strong>de</strong><br />
difficulté sur le fond ; ce qui me<br />
pose problème, mes chers collègues,<br />
ce sont les relations entre<br />
les élus, les collectivités, les riverains<br />
et ADP, qui, franchement,<br />
quelles que soient les travées sur<br />
lesquelles vous vous trouviez,<br />
vous le reconnaîtrez avec moi,<br />
n'ont pas toujours été facilitées<br />
<strong>par</strong> le statut d'établissement<br />
public d'ADP. Dans bien <strong>de</strong>s cas,<br />
j'ai même eu le sentiment que ce<br />
statut les compliquait !”. Et le<br />
sénateur Le Grand d’en rajouter<br />
une couche : “Absolument !”<br />
s’est-il écrié pour soutenir son<br />
collègue.<br />
2) Les trois filiales<br />
d’ADP illégales ?<br />
Le sénateur “Verts” <strong>de</strong> Paris, M.<br />
Jean Desessard a posé une question<br />
fort pertinente : “Le premier<br />
argument qui est mis en<br />
avant pour justifier le changement<br />
<strong>de</strong> statut est la nécessité<br />
pour ADP <strong>de</strong> pouvoir exercer<br />
ses activités hors du cadre<br />
national et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> sa fonction<br />
première, qui est d'aménager<br />
et <strong>de</strong> gérer les aéroports<br />
d'Ile-<strong>de</strong>-France. Monsieur le<br />
ministre, expliquez-vous. En<br />
effet, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux choses l'une : soit<br />
ADP se situait dans le cadre <strong>de</strong><br />
la loi en créant trois filiales,<br />
ADP Management, ADP<br />
Ingénierie, ADP Télécom, et<br />
alors on est en droit <strong>de</strong> s'interroger<br />
sur l'urgence qu'il y a à<br />
transformer l'entreprise publique
en SA compte tenu <strong>de</strong> sa bonne<br />
santé financière et éco<strong>nom</strong>ique ;<br />
soit l'entreprise était dans l'illégalité<br />
lorsqu'elle a créé ses trois<br />
filiales et qu'elle est intervenue à<br />
l'étranger, notamment lors <strong>de</strong> la<br />
construction <strong>de</strong> l'opéra <strong>de</strong> Pékin.<br />
Si, dans cette <strong>de</strong>rnière hypothèse,<br />
ADP a outrepassé son droit,<br />
nous pouvons nous interroger<br />
sur la fiabilité <strong>de</strong> l'arsenal juridique<br />
proposé aujourd'hui et sur<br />
les gar<strong>de</strong>-fous. En effet, si l'entreprise<br />
est déjà sortie du cadre<br />
légal, pourquoi ne recommencerait-elle<br />
pas <strong>de</strong>main ?”. Quant à<br />
la propriété <strong>de</strong>s terrains d’ADP<br />
reversés à la future entreprise, il<br />
y voit la patte du prési<strong>de</strong>nt<br />
Graff : “Quelle est la genèse <strong>de</strong><br />
cette étrange proposition ? Tout<br />
découle du fait que l'Etat a<br />
<strong>de</strong>mandé au prési<strong>de</strong>nt d'ADP<br />
d'établir lui-même un plan <strong>de</strong><br />
changement <strong>de</strong> statut. Le texte du<br />
projet ayant été conçu <strong>par</strong> le prési<strong>de</strong>nt<br />
d'ADP, il est clair que<br />
celui-ci ne s'est rien refusé et<br />
qu'il a préféré un transfert <strong>de</strong><br />
propriété au profit <strong>de</strong> la future<br />
société anonyme”. Et, développant<br />
d’autres arguments, il en a<br />
conclu l’opposition <strong>de</strong>s Verts au<br />
projet <strong>de</strong> loi.<br />
Le ministre <strong>de</strong> Robien a ensuite<br />
répondu aux différents intervenants.<br />
S’adressant à l’opposition<br />
qui refuse une évolution mo<strong>de</strong>rne<br />
du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aérien et ne<br />
rate pas une occasion pour s’attaquer<br />
(on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pourquoi)<br />
aux compagnies “low-cost”, il<br />
met les points sur les “i” :<br />
“L'existence d'une offre <strong>de</strong> transport<br />
diversifiée avec <strong>de</strong>s niveaux<br />
<strong>de</strong> services et <strong>de</strong>s coûts différents<br />
permet au plus grand <strong>nom</strong>bre <strong>de</strong><br />
se déplacer dans le mon<strong>de</strong><br />
entier.” (Exclamations ironiques<br />
sur les travées du groupe CRC et<br />
du groupe socialiste.) J'entends<br />
certains ricaner, mais j'aimerais<br />
bien que ceux qui ont, en son<br />
temps, défendu le mur <strong>de</strong> Berlin<br />
soient aujourd'hui plus clairement<br />
favorables à la démocratisation<br />
<strong>de</strong>s voyages, donc <strong>de</strong>s<br />
échanges. C'est ce qui fait la<br />
beauté du mon<strong>de</strong> d'aujourd'hui<br />
<strong>par</strong> rapport au mon<strong>de</strong> cloisonné<br />
d'hier ! (Applaudissements sur<br />
les travées <strong>de</strong> l'Union centriste et<br />
<strong>de</strong> l'UMP, ainsi que sur certaines<br />
travées du RDSE.)<br />
3) Les communistes<br />
contre la stratégie<br />
d’ADP<br />
Puis le groupe <strong>de</strong>s sénateurs<br />
communistes, <strong>par</strong> la voix <strong>de</strong> la<br />
sénatrice Hélène Luc (Val-<strong>de</strong>-<br />
Marne), a défendu une “exception<br />
d’irrecevabilité”, qui consiste<br />
à montrer <strong>de</strong>s dispositions<br />
jugées anticonstitutionnelles et<br />
donc à proposer <strong>de</strong> ne pas le discuter<br />
pour ces raisons. Les arguments<br />
communistes ne manquaient<br />
pas <strong>de</strong> sel. Hélène Luc<br />
voit dans le projet le “marché”<br />
<strong>de</strong>venir “seul maître d’oeuvre”.<br />
Et sur la sécurité, jugée en danger<br />
<strong>par</strong> le changement : “En<br />
effet, en ce domaine, les enjeux<br />
sont tels - je pense tout <strong>par</strong>ticulièrement<br />
à la sécurité - qu'il est<br />
dangereux pour tous, personnels,<br />
usagers et riverains, <strong>de</strong><br />
laisser la seule loi du marché<br />
dicter les règles du fonctionnement<br />
aéroportuaire. J'ouvrirai<br />
une petite <strong>par</strong>enthèse sur ce<br />
thème <strong>de</strong> la sécurité pour vous<br />
rappeler que le propre <strong>de</strong> l'activité<br />
du transport aérien - et nous<br />
avons vu ce qu'il en était à<br />
Roissy 2 - et <strong>de</strong> l'activité aéroportuaire<br />
est d'assurer la sécurité<br />
<strong>de</strong>s citoyens”. Phrase bien<br />
impru<strong>de</strong>nte car l’effondrement<br />
du “2E” s’est bien passé alors<br />
73<br />
qu’ADP était établissement<br />
public. Imaginez les hurlements<br />
si ADP avait été privatisée à ce<br />
moment là ! Considérant que la<br />
propriété <strong>par</strong> l’Etat <strong>de</strong>s terrains<br />
ADP doit <strong>de</strong>meurer intangible,<br />
elle s’en est prise aux déclarations<br />
<strong>de</strong> Pierre Graff dans l’hebdomadaire<br />
“l’Hémicycle”, souhaitant<br />
transformer ADP en<br />
“véritable entreprise <strong>de</strong> service”,<br />
ce qui est, pour la dirigeante<br />
communiste, visiblement incompréhensible…<br />
“Nous n’acceptons<br />
pas cette stratégie” a-t-elle<br />
martelé.<br />
En réponse, le sénateur Le Grand<br />
lui a rappelé que c’était J.C<br />
Gayssot, alors ministre communiste<br />
<strong>de</strong>s transports, qui avait<br />
ouvert le capital d’Air France en<br />
1998. Le ministre <strong>de</strong> Robien lui<br />
a aussi rappelé que c’était la<br />
gauche qui avait privatisé<br />
“EADS Airbus (Aérospatiale)”<br />
en 1999… Plus loin, dans la discussion<br />
<strong>de</strong>s articles, G. <strong>de</strong><br />
Robien précisait, à l’adresse <strong>de</strong>s<br />
socialistes : “Vous avez pris<br />
l'exemple d'Air France ; c'est un<br />
bon exemple. Je vous rappelle<br />
que c'est une loi <strong>de</strong> 1986 qui a<br />
prévu la privatisation d'une<br />
dizaine ou d'une quinzaine d'entreprises<br />
en France. Or vous<br />
avez été au pouvoir entre 1988 et<br />
1993, si je ne me trompe, et vous<br />
n'avez pas modifié cette loi. De<br />
1997 à 2002, vous ne l'avez pas<br />
modifiée davantage”. Pas <strong>de</strong><br />
réponse <strong>de</strong>s sénateurs <strong>de</strong><br />
gauche…<br />
L’exception d’irrecevabilité a été<br />
rejetée aux termes d’un scrutin<br />
public. Les communistes ont<br />
encore déposé une autre motion<br />
“la question préalable”, qui<br />
signifie qu’il n’y pas lieu <strong>de</strong> délibérer.<br />
C’est Robert Hue, nouveau<br />
sénateur du Val d’Oise et<br />
ancien secrétaire national du<br />
COMPRENDRE<br />
PCF qui l’a défendue. Elle a été<br />
également rejetée, ainsi qu’une<br />
autre motion, dite “<strong>de</strong> renvoi en<br />
commission”, défendue cette<br />
fois <strong>par</strong> le groupe socialiste.<br />
La discussion <strong>de</strong>s articles a été<br />
l’occasion pour l’opposition <strong>de</strong><br />
se répéter, les communistes en<br />
proposant à chaque fois <strong>de</strong>s<br />
amen<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> suppression et<br />
les socialistes adoptant une attitu<strong>de</strong><br />
globalement plus constructive.<br />
Le sénateur Le Grand a fait<br />
adopter, comme prévu et en<br />
accord avec le gouvernement, un<br />
amen<strong>de</strong>ment visant à préciser la<br />
rédaction du cahier <strong>de</strong>s charges<br />
Etat-ADP prévu à l’article 6.<br />
Le gouvernement a refusé <strong>par</strong><br />
ailleurs un amen<strong>de</strong>ment socialiste<br />
visant à fixer la <strong>par</strong>t majoritaire<br />
<strong>de</strong> l’Etat dans la nouvelle SA<br />
à 70%. Refus du ministre avec<br />
ces explications : “vous proposez<br />
que l'Etat détienne 70 % du capital<br />
d'ADP. Si votre amen<strong>de</strong>ment<br />
était adopté, la capacité d'ADP à<br />
procé<strong>de</strong>r à une augmentation <strong>de</strong><br />
capital d'un niveau adéquat pour<br />
financer son développement et<br />
pour exécuter ses missions <strong>de</strong><br />
service public dans <strong>de</strong> bonnes<br />
conditions s'en trouverait limitée”.<br />
On peut donc en déduire<br />
que l’Etat restera majoritaire au<br />
minimum…<br />
Comme prévu, le Sénat a voté un<br />
amen<strong>de</strong>ment présenté <strong>par</strong> le rapporteur<br />
M. Le Grand visant à<br />
créer une Commission <strong>de</strong><br />
Conciliation Aéroportuaire<br />
(CCA). <strong>Ce</strong>lle-ci sera composée<br />
<strong>de</strong> trois hauts fonctionnaires,<br />
d’un représentant <strong>de</strong> l’A.N. et<br />
d’un du Sénat, et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnalités<br />
compétentes dans le<br />
transport aérien. Elle sera chargée<br />
<strong>de</strong> faire l’intermédiaire entre<br />
les gestionnaires d’aéroports et<br />
les acteurs du transport aérien,<br />
principalement et donnera un
SAVOIR<br />
avis au gouvernement sur les<br />
programmes d’investissement<br />
et les projets d'évolution pluriannuelle<br />
<strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances proposés<br />
<strong>par</strong> les aéroports concernés.<br />
Mais l’Assemblée nationale<br />
précisera les fonctions <strong>de</strong> cet<br />
organisme, que certains députés,<br />
à l’instar <strong>de</strong> Charles <strong>de</strong><br />
Courson, avaient qualifié d’inutile.<br />
II - A l’Assemblée<br />
nationale : choc<br />
frontal droite / gauche<br />
C’est le député UMP <strong>de</strong> l’Oise,<br />
Jean-Michel Gonnot qui a été le<br />
rapporteur du projet le loi<br />
“Aéroports” au <strong>nom</strong> <strong>de</strong> la commission<br />
<strong>de</strong>s affaires éco<strong>nom</strong>iques,<br />
et Charles <strong>de</strong> Courson,<br />
député UDF <strong>de</strong> la Marne (c’est<br />
le député <strong>de</strong> “Vatry”) qui en a<br />
été le rapporteur pour avis au<br />
<strong>nom</strong> <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s<br />
finances. C’est un député<br />
brillant, juriste chevronné (il fut<br />
magistrat à la Cour <strong>de</strong>s<br />
Comptes) et un <strong>de</strong>s meilleurs<br />
connaisseurs du transport<br />
aérien. Libéral convaincu, il a<br />
été rapporteur <strong>de</strong> la commission<br />
d’enquête <strong>par</strong>lementaire sur les<br />
abus d’Air Lib (voir BN n°17).<br />
M. Gonnot est aussi un spécialiste<br />
<strong>de</strong>s questions aériennes.<br />
M. Gonnot, dans la présentation<br />
du projet adopté <strong>par</strong> le Sénat, a<br />
cadré tout <strong>de</strong> suite le problème<br />
en rappelant la phrase contenue<br />
dans le rapport d’Alain Bozel<br />
remis au Général <strong>de</strong> Gaulle en<br />
novembre 1944, qui a inspiré la<br />
création d’Aéroports <strong>de</strong> Paris :<br />
“si, dans le passé, les grands<br />
ports ont amené la richesse aux<br />
pays qui ont su les construire,<br />
<strong>de</strong>main la même richesse viendra<br />
aux pays qui auront su<br />
construire les grands aéro-<br />
ports”. Il a insisté sur la nécessité<br />
<strong>de</strong> changer le statut d’ADP<br />
pour pouvoir continuer le développement<br />
<strong>de</strong> notre système<br />
aéroportuaire <strong>par</strong>isien. Il a proposé<br />
que le rôle <strong>de</strong> la<br />
Commission Consultative<br />
Aéroportuaire, mise en place<br />
dans le texte <strong>par</strong> le sénat soit<br />
clarifié et, intéressant, il a proposé<br />
que le nouveau dispositif<br />
adopté en première lecture pour<br />
le régime <strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances puisse<br />
prendre en compte la “<strong>de</strong>sserte<br />
<strong>de</strong>s aéroports <strong>par</strong> <strong>de</strong>s moyens<br />
<strong>de</strong> transports collectifs en site<br />
propre”, ce qui reviendrait,<br />
(c’est nous qui l’affirmons<br />
ndlr) à faire financer en <strong>par</strong>tie<br />
le futur CDG Express <strong>par</strong> les<br />
re<strong>de</strong>vances aériennes. En ce qui<br />
concerne le statut <strong>de</strong>s agents<br />
d’ADP, Charles <strong>de</strong> Courson a<br />
déclaré qu’il aurait préféré<br />
l’élaboration d’une convention<br />
collective, comme cela avait été<br />
fait pour Air France…<br />
Le ministre Gilles <strong>de</strong> Robien a<br />
redit aux députés tout le bien<br />
qu’il pensait <strong>de</strong> cette mo<strong>de</strong>rnisation.<br />
Comme au Sénat (et davantage),<br />
l’opposition a violemment<br />
attaqué le projet <strong>de</strong> loi en déposant<br />
<strong>de</strong>s motions <strong>de</strong> procédure.<br />
Une exception d’irrecevabilité<br />
a été présentée <strong>par</strong> les députés<br />
communistes et défendue <strong>par</strong> le<br />
fameux Maxime Gremetz,<br />
député <strong>de</strong> la Somme. Ses arguments<br />
d’inconstitutionnalité du<br />
texte, portant sur l’inviolabilité<br />
supposée du domaine public,<br />
ont été démontés en un tour <strong>de</strong><br />
main <strong>par</strong> Charles <strong>de</strong> Courson.<br />
Mais au-<strong>de</strong>là, l’intervention <strong>de</strong><br />
Maxime Gremetz était assez<br />
rigolote <strong>par</strong> les contradictions<br />
qu’elle contenait. Ainsi, s’il<br />
s’oppose au principe <strong>de</strong> création<br />
<strong>de</strong> sociétés aéroportuaires<br />
74<br />
pour les grands aéroports régionaux<br />
prévu <strong>par</strong> le projet <strong>de</strong> loi,<br />
c’est pour protester, quelques<br />
moments plus tard contre le fait<br />
que tous les aéroports régionaux<br />
(et notamment ceux <strong>de</strong><br />
Beauvais-Tillé et <strong>de</strong> Lille-<br />
Lesquin) ne bénéficient pas <strong>de</strong><br />
la loi. De même, lui qui est <strong>par</strong>tisan<br />
<strong>de</strong> recapitaliser ADP avec<br />
<strong>de</strong> l’argent public, il considère<br />
que le fait <strong>de</strong> faire entrer les<br />
collectivités territoriales dans le<br />
capital <strong>de</strong>s futures sociétés<br />
aéroportuaires régionales est<br />
scandaleux : “En ouvrant la<br />
possibilité <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s sociétés<br />
pour l'exploitation <strong>de</strong> ces aéroports,<br />
le Gouvernement invite<br />
clairement les collectivités territoriales<br />
à passer à la caisse…”<br />
1) Blazy contre le “Tout<br />
Roissy”, le “Tout Air<br />
France” et contre …<br />
“le business”<br />
Le député maire (PS) <strong>de</strong><br />
Gonesse, c’était attendu, a fait<br />
une longue intervention au<br />
cours du débat. Au-<strong>de</strong>là du<br />
texte, il a dénoncé “le désengagement<br />
<strong>de</strong> l’Etat du secteur fondamental<br />
et éminemment stratégique<br />
qu’est le transport<br />
aérien” et “l’abandon <strong>par</strong><br />
l’Etat <strong>de</strong> toute politique aéroportuaire,<br />
au travers <strong>de</strong> la privatisation<br />
rampante d’ADP et<br />
<strong>de</strong>s grands aéroports <strong>de</strong> province”.<br />
Reprochant au gouvernement<br />
d’avoir abandonné le projet<br />
<strong>de</strong> troisième aéroport, il a<br />
dénoncé une fois <strong>de</strong> plus les<br />
vols <strong>de</strong> nuit. Il a indiqué au passage<br />
qu’en 2004, 800 avions<br />
avaient décollé illégalement<br />
entre minuit et 5 heures et s’est<br />
insurgé, d’une manière générale<br />
contre le développement prévi-<br />
sible <strong>de</strong>s vols à Roissy en reprochant<br />
au gouvernement d’avoir<br />
fait le choix du “tout Roissy” et<br />
du “gigantisme aéroportuaire”.<br />
Une gran<strong>de</strong> <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> son intervention<br />
a porté sur la condamnation<br />
<strong>de</strong> la déréglementation<br />
du transport aérien et, plus<br />
proche, il a dénoncé “le hub<br />
d’Air France (qui) impose son<br />
modèle centralisateur et monopolistique<br />
pour le trafic domestique”<br />
; ou encore “la force<br />
excessive du “tout Air France”<br />
(qui) se nourrit <strong>de</strong> l’affaiblissement<br />
<strong>de</strong>s aéroports régionaux<br />
et surtout, <strong>de</strong> leur dépendance<br />
aggravée vis-à-vis <strong>de</strong>s compagnies<br />
à bas coût”.<br />
Concernant le projet <strong>de</strong> loi en<br />
lui-même, il a combattu, <strong>par</strong>fois<br />
avec adresse, les arguments présentés<br />
<strong>par</strong> le gouvernement.<br />
Ainsi, selon lui, les activités<br />
extérieures d’ADP auraient pu<br />
être autorisées <strong>par</strong> la loi et l’établissement<br />
public ADP aurait<br />
pu être doté <strong>de</strong> compétences<br />
élargies (ce qui n’est pas faux).<br />
S’appuyant sur les déclarations<br />
<strong>de</strong> Pierre Graff (citées plus<br />
haut), prési<strong>de</strong>nt d’ADP à l’hebdomadaire<br />
“l’Hémicycle”<br />
annonçant sa volonté <strong>de</strong> transformer<br />
ADP en une entreprise<br />
<strong>de</strong> services, il voit dans le changement<br />
<strong>de</strong> statut un moyen pour<br />
ADP <strong>de</strong> “faire du business”…<br />
Il évoquait notamment le projet<br />
<strong>de</strong> centre commercial (aujourd’hui<br />
appelé Aéroville) qui,<br />
selon lui, recueillait l’opposition<br />
<strong>de</strong>s élus “toutes tendances<br />
confondues”. M. Asensi, député<br />
(et maire communiste <strong>de</strong><br />
Tremblay, favorable au projet<br />
puisqu’il sera situé sur le territoire<br />
aéroportuaire <strong>de</strong> la commune)<br />
l’a interrompu en disant<br />
“pas tous !”…
S’agissant <strong>de</strong>s personnels<br />
d’ADP, J.P Blazy s’est inquiété<br />
du risque pour ceux-ci, <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
<strong>de</strong>s travailleurs comme les<br />
autres : “Transformer ADP en<br />
société anonyme, c'est aussi<br />
faire <strong>de</strong> ses salariés <strong>de</strong>s<br />
employés comme les autres du<br />
secteur marchand. Le choix <strong>de</strong><br />
privatiser ADP est une option<br />
idéologique, qui n'avait pourtant<br />
rien d'inéluctable”. Et,<br />
plus loin : “la préservation du<br />
statut <strong>de</strong>s personnels n'est que<br />
provisoire en cas <strong>de</strong> transformation<br />
en société anonyme,<br />
comme le montre l'exemple<br />
d'Air France, à qui la <strong>de</strong>rnière<br />
loi donne <strong>de</strong>ux ans pour négocier<br />
un accord d'entreprise raccroché<br />
à la convention collective<br />
du transport aérien, qui se<br />
substituera au statut réglementaire<br />
du personnel. Un vote du<br />
nouveau conseil d'administration<br />
<strong>de</strong> la SA, ratifié <strong>par</strong> le<br />
ministre, suffira donc à mettre<br />
fin au statut <strong>de</strong>s personnels<br />
d'Aéroports <strong>de</strong> Paris. Vous ne<br />
leur donnez aucune garantie :<br />
en réalité, vous les trompez”.<br />
Dans la discussion générale, M.<br />
Asensi, député et maire communiste<br />
<strong>de</strong> Tremblay-en-France<br />
(dont le territoire inclut les<br />
zones <strong>de</strong> fret, les aérogares 2A,<br />
B, C, D ainsi que Roissypôle -<br />
dont le siège d’Air France- et<br />
une bonne <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> la gare<br />
TGV), a fait une intervention,<br />
reprenant la panoplie classique<br />
<strong>de</strong>s arguments <strong>de</strong> l’éco<strong>nom</strong>ie<br />
socialiste planifiée, hypertrophiant<br />
le rôle <strong>de</strong> l’Etat, refusant<br />
le changement <strong>de</strong> statut, protestant<br />
contre les baisses d’impôts<br />
sur le revenu, brocardant le<br />
gouvernement qui fait <strong>de</strong>s<br />
“ca<strong>de</strong>aux aux entreprises”… Il<br />
s’est arc-bouté sur la défense du<br />
principe <strong>de</strong> l’établissement<br />
public, allant même jusqu’à<br />
souhaiter la création d’un “établissement<br />
public à vocation<br />
nationale recevant la mission<br />
<strong>de</strong> gérer tout ou <strong>par</strong>tie du<br />
patrimoine aéroportuaire <strong>de</strong><br />
l’Etat…” Autrement dit un<br />
gros ADP public qui gérerait<br />
les aéroports <strong>de</strong> la France<br />
entière…N’étant pas à une<br />
contradiction près, tout en étant<br />
favorable (et on le comprend)<br />
au projet <strong>de</strong> centre commercial<br />
Aéroville, il n’en a pas moins<br />
déposé un amen<strong>de</strong>ment (rejeté)<br />
visant à encadrer les activités<br />
commerciales <strong>de</strong> la future SA<br />
ADP. <strong>Ce</strong> qui lui a valu une mise<br />
au point du ministre : “Quant<br />
aux autres activités, elles<br />
contribuent à la joie que l'on<br />
éprouve à voyager, à prendre<br />
l'avion. Avec ces activités commerciales,<br />
c'est <strong>de</strong> l'emploi qui<br />
se crée : personne ne s'en<br />
plaindra, surtout pas les communes<br />
et les intercommunalités<br />
qui perçoivent la taxe professionnelle<br />
correspondante !”<br />
De <strong>nom</strong>breux députés sont<br />
intervenus à propos <strong>de</strong> la réforme<br />
<strong>de</strong>s aéroports <strong>de</strong> province.<br />
2) Charles <strong>de</strong> Courson :<br />
“ce n’est pas un service<br />
public !”<br />
Dans la discussion <strong>de</strong>s articles,<br />
la gauche a déposé successivement<br />
<strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>ments supprimant<br />
le texte ou tentant <strong>de</strong> revenir<br />
au statut d’établissement<br />
public, sans succès. Les discussions<br />
étant, malgré tout, <strong>par</strong>fois<br />
instructives, sinon intéressantes,<br />
notamment sur la question<br />
<strong>de</strong> savoir ce qu’est un service<br />
public dans un aéroport, ce<br />
qui relève du public ou du<br />
privé…. Ainsi <strong>de</strong>s immeubles<br />
aéroportuaires : lesquels sont<br />
75<br />
“publics”, lesquels sont “privés”<br />
? Des précisons ont été<br />
données <strong>par</strong> le rapporteur J.M<br />
Gonnot : “Le domaine public<br />
d'ADP, pour être très précis,<br />
c'est 6 643 hectares, 42 ares et<br />
95 centiares, et il faut distinguer<br />
ce qui est la propriété <strong>de</strong><br />
l'État et ce qui est la propriété<br />
d'ADP. ADP possè<strong>de</strong> déjà 4 183<br />
hectares, donc environ les <strong>de</strong>ux<br />
tiers”. C’est donc un tiers du<br />
domaine (d’Etat) d’ADP qui va<br />
être déclassé et affecté à la nouvelle<br />
SA. La gauche aurait<br />
voulu que l’Etat reste propriétaire<br />
<strong>de</strong>s terrains. Concernant<br />
les bâtiments (qui <strong>de</strong>vront être<br />
affectés au service public), le<br />
député socialiste François Brotte<br />
(Isère) maintient que le service<br />
public est “aéroportuaire”,<br />
incluant tout l’environnement<br />
<strong>de</strong> l’aéroport : “un accès pour<br />
les handicapés, <strong>de</strong>s toilettes,<br />
<strong>de</strong>s services liés au retard <strong>de</strong>s<br />
avions…”. Et Charles <strong>de</strong><br />
Courson <strong>de</strong> lui répondre : “ce<br />
n’est pas un service public”.<br />
En fait les choses ne sont pas<br />
claires. Ch. De Courson estime<br />
que c’est le caractère public ou<br />
privé <strong>de</strong> l’activité du bâtiment<br />
qui entraîne sa classification<br />
dans le domaine public ou<br />
privé. Le ministre estime “qu’il<br />
y a un autre critère pour le service<br />
public : ce qui donne lieu à<br />
une perception <strong>de</strong> re<strong>de</strong>vance”.<br />
Mais précise-t-il encore, “c’est<br />
la jurispru<strong>de</strong>nce qui en donnera<br />
ensuite la frontière exacte”<br />
Plusieurs amen<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’opposition<br />
ont voulu encadrer,<br />
sinon restreindre, les activités<br />
annexes <strong>de</strong> la future SA ADP.<br />
M. Blazy a eu cette phrase<br />
étonnante dans le débat : “monsieur<br />
le ministre, vous arguez<br />
que la diversification, c'est <strong>de</strong><br />
l'emploi qui se crée : reste à<br />
COMPRENDRE<br />
savoir <strong>de</strong> quel emploi il s'agit !<br />
Les activités commerciales ou<br />
les <strong>par</strong>kings ne généreront certainement<br />
pas <strong>de</strong>s emplois sous<br />
statut ADP.” Diantre ! M. Blazy<br />
non seulement défend un statut<br />
dérogatoire du droit commun -<br />
dont on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r la<br />
légitimité - pour les personnels<br />
d’ADP, et voudrait aussi que ce<br />
statut soit attribué à tous ceux<br />
qui travaillent sur la plateforme<br />
? Et pourquoi pas aussi<br />
tous ceux qui travaillent <strong>de</strong> près<br />
ou <strong>de</strong> loin avec l’aéroport ? Je<br />
vais <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au personnel <strong>de</strong><br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> <strong>de</strong> revendiquer le<br />
statut d’ADP…<br />
Concernant la création <strong>par</strong> le<br />
Sénat, en première lecture,<br />
d’une Commission <strong>de</strong><br />
Conciliation Aéroportuaire<br />
(CCA), M. <strong>de</strong> Courson a proposé<br />
<strong>de</strong> la supprimer : cela crée<br />
“un machin” qui ne sert pas à<br />
grand-chose. Le gouvernement<br />
ne l’a pas suivi mais<br />
l’Assemblée nationale a précisé<br />
ses missions et l’a rebaptisée :<br />
Commission Consultative<br />
Aéroportuaire.<br />
Enfin, le texte a été voté <strong>par</strong><br />
337 voix (UMP UDF), 156<br />
députés (PS PCF) votant contre.<br />
Le texte est revenu ensuite au<br />
Sénat, pour une <strong>de</strong>uxième lecture.<br />
Les arguments <strong>de</strong>s “pour”<br />
et <strong>de</strong>s “contre” ont été les<br />
mêmes, l’opposition déposant à<br />
nouveau <strong>de</strong>ux motions (exception<br />
d’irrecevabilité et question<br />
préalable) qui n’ont pas été<br />
adoptées. Le texte ensuite a été<br />
définitivement adopté, en<br />
termes i<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong><br />
l’Assemblée nationale. Les<br />
groupes PS et Verts, PCF ont<br />
voté “contre”. L’UMP et les<br />
centristes ont voté “pour”.<br />
EV
COURRIER DES LECTEURS<br />
Secrétaire fautes<br />
d’orthographe...<br />
Tremblay-en-France,<br />
le 29 mars 2005<br />
Concerne : Billet d'humeur<br />
BeFENICE.NET n° 20<br />
Monsieur,<br />
J'ai lu attentivement votre<br />
article concernant l'accueil<br />
téléphonique et suis d'accord<br />
avec vous quant au fait qu'il<br />
joue un grand rôle pour l'image<br />
d'une société, surtout pour celle<br />
qui ne peut pas s'abriter <strong>de</strong>rrière<br />
un grand <strong>nom</strong>.<br />
Etant moi-même secrétaire<br />
d'une PME (ce qualificatif me<br />
convenant <strong>par</strong>faitement puisque<br />
je suis titulaire d'un BTS <strong>de</strong><br />
secrétariat <strong>de</strong> direction –et non<br />
d'assistanat- que <strong>de</strong> plus, il y a<br />
dans le mot “secrétaire”, une<br />
notion <strong>de</strong> secret aussi flatteuse<br />
que celle d'assistance), je suis<br />
amenée à répondre très souvent<br />
aux<br />
appels téléphoniques. Comme<br />
vous le soulignez, la moindre<br />
<strong>de</strong>s choses quand une personne<br />
appelle, c'est qu'elle expose<br />
brièvement l'objet <strong>de</strong> son appel.<br />
Mais hélas, <strong>nom</strong>breuses sont<br />
celles qui ne savent pas se présenter.<br />
S'ensuit alors effectivement<br />
une sorte “d'interrogatoire”,<br />
mais seulement <strong>de</strong>stiné à<br />
annoncer le plus clairement<br />
possible à son patron l'objet <strong>de</strong><br />
l'appel, voire diriger cet appel<br />
vers un autre interlocuteur,<br />
é<strong>par</strong>gnant ainsi à son patron<br />
une perte <strong>de</strong> temps (et d'argent).<br />
En tout cas, toutes mes félicitations<br />
pour avoir trouver <strong>par</strong>mi<br />
vos lecteurs une admiratrice<br />
pour corriger – <strong>gratuit</strong>ement,<br />
mais moyennant quand même si<br />
possible un petit service- les<br />
trop <strong>nom</strong>breuses fautes d'orthographe<br />
<strong>de</strong> vos articles. Sans être<br />
ni frustrée (du moins je le crois)<br />
ni puriste du langage, il me<br />
semble que vous n'avez pas le<br />
droit –vous qui vous targuez <strong>de</strong><br />
diffuser un magazine<br />
à 20 000 exemplaires<br />
et qui vous permettez<br />
<strong>de</strong> critiquer le<br />
travail <strong>de</strong>s autres<strong>de</strong><br />
faire <strong>de</strong> l'à peuprès<br />
en prétextant<br />
un manque <strong>de</strong><br />
temps pour la<br />
relecture : les<br />
fautes que vous<br />
faites, cher<br />
76<br />
monsieur, ne sont pas <strong>de</strong>s fautes<br />
d'étour<strong>de</strong>rie puisqu'elles sont<br />
répétées à longueur d'articles,<br />
mais <strong>de</strong>s fautes <strong>de</strong> grammaire.<br />
Révisez donc la conjugaison <strong>de</strong>s<br />
verbes et l'accord du <strong>par</strong>ticipe<br />
passé ! Révisez aussi à l'occasion<br />
les homonymes (cher/chair<br />
<strong>par</strong> exemple) !<br />
…/…<br />
29 mars 2005<br />
2/2<br />
Personnellement, j'aurais honte<br />
d'afficher ainsi mes lacunes,<br />
mais il est vrai que le ridicule<br />
ne tue pas ! Mais au fait, vous<br />
qui vous interessez à l'évolution<br />
<strong>de</strong> la langue française, comment<br />
appelle-t-on un journaliste<br />
qui n'en est pas un ?<br />
Continuez donc à écrire vos<br />
articles au caractère bien souvent<br />
diffamatoire ! Je continuerai,<br />
pour ce qui me concerne, à<br />
afficher un certain mépris.<br />
Vous comprendrez que je ne<br />
vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas d'agréer l'expression<br />
<strong>de</strong> salutations sincères<br />
ou distinguées !!!<br />
Anne-Marie DELIGNY<br />
Réponse<br />
L’article sur l’accueil téléphonique<br />
et la curiosité abusive <strong>de</strong><br />
certaines “secrétaires” a été lu<br />
plus que nous ne l’aurions imaginé,<br />
pour notre plus grand bonheur.<br />
Mais pas celui <strong>de</strong> celles qui<br />
se sont senties visées. Rappelons<br />
encore que ce n’était le “barrage”<br />
en soit qui était critiqué dans<br />
cette article, mais la curiosité<br />
maladive <strong>de</strong> certaines (le plus<br />
souvent se sont <strong>de</strong>s femmes)<br />
secrétaires qui veulent à tout<br />
prix savoir ce qu’on veut dire<br />
à leur patron, même si vous<br />
connaissez bien ledit patron.<br />
Notre article était assez clair.<br />
Nous avions dit que les petites<br />
curieuses en question ne pourraient<br />
pas réagir à ce point <strong>de</strong><br />
l’article, sauf à se découvrir. Il<br />
n’en a donc rien été, à <strong>par</strong>t cette<br />
lettre, plus ou moins anonyme<br />
(un <strong>nom</strong>, mais pas d’adresse,<br />
bien que l’enveloppe ait été postée<br />
à Tremblay). Nous avons<br />
reçu ça d’une certaine “Anne-<br />
Marie Deligny” après un coup <strong>de</strong><br />
fil <strong>de</strong>, semble-t-il, la même personne<br />
(numéro caché…), qui<br />
était furax contre l’article, jurant<br />
tous les grands dieux qu’elle<br />
n’était pas “frustrée” (sic),<br />
c’était trop drôle! Le reste <strong>de</strong> la<br />
“discussion”, plutôt du monologue<br />
haineux et hors <strong>de</strong>s limites<br />
<strong>de</strong> la politesse, se focalisait sur<br />
nos fautes d’orthographes. J’ai<br />
eu beau re-expliquer à la donzelle<br />
pourquoi il en était ainsi (il<br />
faudrait au moins trois jours<br />
pour vérifier toutes les fautes,<br />
qu’elles soient <strong>de</strong> frappe, d’inattention,<br />
<strong>de</strong> ponctuation, <strong>de</strong> syntaxe,<br />
<strong>de</strong> grammaire, que sais-je<br />
encore et que nous avons pris la<br />
décision <strong>de</strong> ne pas prendre ce<br />
temps, tellement nous sommes<br />
pressés d’imprimer le magazine ;<br />
Mais nulle n’est plus sour<strong>de</strong> que<br />
celle qui ne veut pas entendre…<br />
J’ai mis au défi la curieuse <strong>de</strong><br />
nous envoyer un mail ou un<br />
courrier. On a donc eu ce courrier<br />
plus anonyme qu’autre<br />
chose, qui <strong>de</strong>vient un morceau<br />
d’anthologie !<br />
<strong>Ce</strong>la ne vaudrait pas commentaires<br />
si ce n’était que, dans la<br />
phrase où elle nous reproche nos<br />
fautes d’orthographe, elle trouve<br />
le moyen d’en faire une belle<br />
(“Révisez donc la conjugaison<br />
<strong>de</strong>s verbes et l’accord du <strong>par</strong>ticipe<br />
passé”, écrit-elle impru<strong>de</strong>mment<br />
en notant juste au <strong>de</strong>ssus<br />
“trouver” à la place <strong>de</strong> “trouvé” !)<br />
puis <strong>de</strong>ux autres, sans compter,<br />
en tête <strong>de</strong> la lettre : Béfénice.<strong>net</strong><br />
au lieu <strong>de</strong> <strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> ! Quatre<br />
fautes en une vingtaine <strong>de</strong>
lignes pour quelqu’un qui veut<br />
faire la leçon d’orthographe, il<br />
fallait le faire ! Faut-il vraiment<br />
qu’elle soit mauvaise, en plus<br />
<strong>de</strong> curieuse donc, et <strong>de</strong> ne pas<br />
assumer ses écrits. Si son <strong>nom</strong><br />
est réel (on a cherché dans les<br />
pages blanches en vain), je voudrais<br />
bien voir la tête <strong>de</strong> son<br />
patron quand il lira ça !<br />
Quant aux accusations proférées<br />
à la légère sur nos articles “au<br />
caractère bien souvent diffamatoire”,<br />
je mets au défi, aussi bien<br />
la mégère que quiconque, <strong>de</strong><br />
trouver la moindre diffamation<br />
dans les 21 numéros <strong>de</strong><br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> <strong>par</strong>us à ce jour.<br />
Monsieur,<br />
Qu’est-ce qu’un<br />
“RIVERAIN” ?<br />
EV<br />
Il m'arrive <strong>de</strong> lire votre journal<br />
car ma société est implantée sur<br />
Paris Nord 2 où il est distribué<br />
<strong>gratuit</strong>ement. Je dois vous dire<br />
que je suis très "remonté" vis-àvis<br />
<strong>de</strong>s responsables qui ont et<br />
qui continuent toujours à augmenter<br />
le trafic sur Roissy.<br />
En effet, lorsque j'ai fait construire<br />
mon pavillon à Enghien-les-<br />
Bains en 1980, il n'y avait pratiquement<br />
pas d'avions et nous<br />
pouvions profiter agréablement<br />
du jardin en y faisant la sieste.<br />
Enghien ne fait pas <strong>par</strong>tie <strong>de</strong>s<br />
zones classées <strong>par</strong> le PGS (nous<br />
sommes à l'extrême limite);<br />
mais je peux vous dire que gêne<br />
il y a. C'est à tel point que la<br />
population d'Enghien naguère<br />
bourgeoise, change d'année en<br />
année remplacée <strong>par</strong> une population<br />
plus mo<strong>de</strong>ste.<br />
Aussi, le patrimoine immobilier<br />
a perdu beaucoup <strong>de</strong> sa valeur<br />
et on se sent spolié injustement.<br />
Votre journal, à l'évi<strong>de</strong>nce vit<br />
grâce à l'aéroport <strong>de</strong> Roissy et<br />
je vous comprends. <strong>Ce</strong> que je ne<br />
comprends pas, c'est que vous<br />
fassiez état (page 37) <strong>de</strong> témoignages<br />
tels que celui <strong>de</strong><br />
Madame FUENTES qui, visiblement<br />
ne sait pas <strong>de</strong> quoi elle<br />
<strong>par</strong>le. En effet, ne dit-elle pas<br />
que le fret voyage à 80% dans<br />
les bagages passagers ? Je peux<br />
l'emmener en gare <strong>de</strong> fret <strong>de</strong><br />
FEDEX, elle comprendra ce<br />
qu'il en est réellement. Je vois<br />
mal en effet la quantité <strong>de</strong><br />
containers que déversent tous<br />
les jours les avions <strong>de</strong> cette<br />
société, tenir dans les soutes<br />
<strong>de</strong>s avions <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> passagers.<br />
<strong>Ce</strong>tte dame dit que seuls les<br />
gens ayant fait construire leur<br />
maison après 1974 se plaignent<br />
du bruit. Pourquoi ? Je connais<br />
personnellement dans ma commune<br />
bien <strong>de</strong>s gens qui habitent<br />
dans une maison construite <strong>par</strong><br />
leurs <strong>par</strong>ents il y a plus <strong>de</strong> cent<br />
ans.<br />
On <strong>par</strong>le toujours <strong>de</strong> "RIVE-<br />
RAINS", que ce soit dans les<br />
journaux <strong>par</strong>lés et écrits.<br />
J'aimerais bien savoir quelle est<br />
la définition <strong>de</strong> "Riverain". Je<br />
suis à 30 Km <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong><br />
Roissy. Suis-je un riverain ?<br />
La vérité, c'est que pour que les<br />
20000 salariés <strong>de</strong> Roissy continuent<br />
à aller travailler à cet<br />
endroit, on préfère sacrifier le<br />
sommeil <strong>de</strong> millions d'habitants<br />
du Val d'Oise. Votre journal ne<br />
raconte que <strong>de</strong>s témoignages<br />
qui vont dans le même sens à<br />
l'avantage <strong>de</strong> l'aéroport <strong>de</strong><br />
Roissy. C'est cela votre conception<br />
du journalisme ?<br />
Je sais que vous allez zapper<br />
ces quelques lignes, mais cela<br />
me défoule <strong>de</strong> vous envoyer ce<br />
77<br />
petit mot. Allez, continuez et<br />
ayez bonne conscience.<br />
Je précise que 80% <strong>de</strong>s matériels<br />
<strong>de</strong> pesage sont conçus et<br />
fabriqués <strong>par</strong> ma société. Et<br />
bien malgré cela, je préfèrerais<br />
que le fret s'en aille à Vatry.<br />
Bonsoir.<br />
Jean Marchadier,<br />
Gérant <strong>de</strong> la Société ADN<br />
Pesage sise à Paris Nord 2 .<br />
Réponse<br />
“Non, Monsieur Marchadier”,<br />
ai-je répondu à votre mail, je<br />
ne vais pas “zapper” votre<br />
lettre, bien au contraire, car<br />
elle est très intéressante et fondée<br />
sur ce problème du “bruit”.<br />
Nous nous sommes téléphonés<br />
ensuite. Je préciserai ici que<br />
j’avais reproduit le témoignage<br />
<strong>de</strong> Mme Fuentes car il était lui<br />
aussi fondé (à <strong>par</strong>t que le fret<br />
en soute représente, <strong>de</strong> mémoire,<br />
environ 50% et non 80%).<br />
Mais votre point <strong>de</strong> vue est lui<br />
aussi très pertinent. En réponse,<br />
je dirai que mon dossier sur le<br />
logement concernait le territoire<br />
proche (une vingtaine <strong>de</strong> Km<br />
maximum) <strong>de</strong> l’aéroport CDG.<br />
Mais bien sûr je ne prenais pas<br />
en compte le problème <strong>de</strong>s couloirs<br />
aériens, qui est une autre<br />
histoire, et j’aurais dû le préciser<br />
davantage ! En effet, il est difficile<br />
<strong>de</strong> comprendre pourquoi les<br />
rési<strong>de</strong>nts qui subissent le bruit<br />
<strong>de</strong>s aéronefs <strong>par</strong>ce qu’ils sont<br />
situés en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ces fameux<br />
couloirs, ne sont pas pris en<br />
compte dans les périmètres <strong>de</strong><br />
bruit (PGS, PEB). De même, si<br />
votre commune d’Enghien subit<br />
<strong>de</strong>s nuisances, ce dont je ne<br />
doute pas puisque vous l’écrivez,<br />
ce territoire aurait dû faire <strong>par</strong>tie<br />
du nouveau PGS. <strong>Ce</strong>lui-ci a été<br />
réalisé avec un nouvel indice<br />
mais je crois que c’est à la<br />
DGAC ou à l’ACNUSA qu’il<br />
faudrait poser la question <strong>de</strong><br />
COURRIER DES LECTEURS<br />
savoir pourquoi Enghien (et les<br />
autres communes sous les couloirs)<br />
ne sont pas éligibles aux<br />
dispositifs d’ai<strong>de</strong> à l’insonorisation.<br />
Un élément <strong>de</strong> réponse ? Le<br />
territoire du PGS a été considérablement<br />
agrandi et, visiblement,<br />
les crédits ne sont pas à la<br />
hauteur <strong>de</strong>s dépenses estimées…<br />
Stigmatisation,<br />
suite.<br />
Une lettre <strong>de</strong><br />
Raymon<strong>de</strong> le Texier<br />
Objet : Qui stigmatise qui entre<br />
Eric Veillon et Raymon<strong>de</strong> Le<br />
Texier ?<br />
Monsieur,<br />
J'ai eu le grand plaisir <strong>de</strong> lire<br />
dans "bénéfice <strong>net</strong>" <strong>de</strong><br />
mars/avril votre dossier consacré<br />
au logement sur le pôle <strong>de</strong><br />
Roissy et je voulais vous remercier<br />
<strong>de</strong> l'image très valorisante<br />
que vous donnez <strong>de</strong> la "nouvelle<br />
sénatrice PS du Val d'Oise" :<br />
acariâtre, bavar<strong>de</strong>, incohérente<br />
et xénophobe.<br />
A cette occasion, vous commentez<br />
mon intervention dans une<br />
réunion publique consacrée au<br />
SCOT avec un sens <strong>de</strong> la nuance<br />
et une courtoisie qui honore votre<br />
métier comme votre personne.<br />
Sur le fond, je persiste et je signe :<br />
"lorsqu'on ajoute la misère du<br />
93 à la pauvreté du 95 ou l'inverse,<br />
on ne fait rien d'autre que
COURRIER DES LECTEURS<br />
fabriquer <strong>de</strong>s ghettos où seront<br />
enfermées <strong>de</strong>s familles pour <strong>de</strong>s<br />
générations."<br />
C'est décidément très courageux<br />
<strong>de</strong> stigmatiser une femme <strong>de</strong><br />
gauche élue <strong>de</strong>puis 30 ans dans<br />
une ville qui remplit <strong>de</strong>s fonctions<br />
d'accueil avec 60 % <strong>de</strong><br />
logements sociaux, plutôt que<br />
ses voisins, maires <strong>de</strong> droite qui<br />
refusent obstinément d'en<br />
construire ne fût-ce que 20 %.<br />
Au cas où le problème du logement<br />
vous intéresserait vraiment,<br />
je vous accueillerais bien volontiers<br />
pour en <strong>par</strong>ler avec vous, là<br />
où j'habite <strong>de</strong>puis 40 ans, au<br />
quartier "le Puits-la-Marlière" à<br />
Villiers-le-Bel.<br />
Salutations.<br />
Madame,<br />
Réponse<br />
J’ai bien reçu votre lettre citée<br />
en référence. Vous avez lu notre<br />
magazine “<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong>” et je<br />
vous en remercie, cela confirme<br />
sa bonne diffusion. Je vous<br />
remercie <strong>de</strong> votre bonne appréciation<br />
sur notre sens <strong>de</strong> la<br />
nuance et notre courtoisie, j’en<br />
suis honoré.<br />
Plus sérieusement, le passage<br />
vous concernant illustrait très<br />
bien mon propos dans l’article<br />
sur le logement dans notre<br />
région <strong>de</strong> Roissy. Il est <strong>de</strong> notoriété<br />
publique que <strong>nom</strong>bre <strong>de</strong><br />
municipalités rechignent, c’est<br />
le moins que l’on puisse dire, à<br />
faire <strong>de</strong> la place pour les logements<br />
“sociaux”. Les raisons en<br />
sont certainement multiples,<br />
mais la crainte <strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong><br />
nouvelles populations “sociales”<br />
donc, pour reprendre ce mot,<br />
avec leur mauvais comportement<br />
(supposé, évi<strong>de</strong>mment) et<br />
le risque d’un vote différent lors<br />
<strong>de</strong>s élections locales sont <strong>de</strong>s<br />
raisons non dites (mais <strong>de</strong> plus<br />
en plus dites), mais bien réelles.<br />
D’où la “stigmatisation” que<br />
vous aviez fort bien dénoncée<br />
lors <strong>de</strong> cette réunion sur le<br />
SCOT à laquelle j’ai assisté,<br />
toute ouïe. Toute ouïe, enfin<br />
c’est relatif, la plu<strong>par</strong>t <strong>de</strong>s intervenants,<br />
vous ne l’avez peutêtre<br />
pas remarqué, <strong>par</strong>laient si<br />
longuement… Je suis même<br />
certain que si l’on pouvait <strong>par</strong>fois<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à ce type d’orateur,<br />
quand il a fini <strong>de</strong> <strong>par</strong>ler, le<br />
sens <strong>de</strong> sa première phrase, il ne<br />
s’en souviendrait plus… C’est<br />
regrettable et, j’en suis persuadé,<br />
ce genre d’oraison qui n’en<br />
finit pas, passant du coq à l’âne,<br />
très souvent confuse et souvent<br />
incompréhensible <strong>par</strong>ce que<br />
bourrée d’à-peu-près et <strong>de</strong><br />
contradictions, contribue à éloigner<br />
<strong>de</strong> débats au <strong>de</strong>meurant<br />
fort utiles <strong>nom</strong>bre <strong>de</strong> nos concitoyens.<br />
Je m’en suis souvent<br />
ouvert à certains <strong>de</strong> mes amis<br />
élus (pru<strong>de</strong>mment, à ceux qui<br />
écoutent…) : je sais qu’ils n’en<br />
sont pas toujours conscients.<br />
<strong>Ce</strong>la fait <strong>par</strong>tie, malheureusement,<br />
et il n’y a pas que cela,<br />
mais on en <strong>par</strong>le moins, <strong>de</strong> la<br />
tristesse <strong>de</strong> la vie politique <strong>de</strong><br />
notre pays et du peu d’attrait <strong>de</strong><br />
la politique en général, ce qui<br />
me désole, personnellement.<br />
Mais revenons à la “stigmatisation”,<br />
décidément tant stigmatisée<br />
<strong>par</strong> nous <strong>de</strong>ux. Vous persistez<br />
et vous signez (“lorsqu’on<br />
rajoute….”), m’écrivez-vous.<br />
Mais si vous aviez seulement dit<br />
ça (un lieu commun, <strong>par</strong>donnez-moi),<br />
je ne l’aurais même<br />
pas entendu, et encore moins<br />
noté. Non, vos propos tenaient<br />
effectivement à la “stigmatisation”<br />
dont seraient (et sont certainement,<br />
je vous l’accor<strong>de</strong>)<br />
victimes les habitants <strong>de</strong>s villes<br />
du “bassin” <strong>de</strong> Sarcelles (dans<br />
78<br />
lequel je range Villiers-le-Bel,<br />
en espérant ne pas vous “stigmatiser”<br />
une nouvelle fois).<br />
Mais lorsque vous avez évoqué<br />
le risque <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s<br />
“logements sociaux”, vous avez<br />
dans la foulée fait remarquer,<br />
comme ça, brut, que cela risquait<br />
<strong>de</strong> faire (ou que ça faisait,<br />
je n’ai pas noté dans le détail)<br />
venir <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong>… “Seine-<br />
Saint-Denis” ! Le mot fatal était<br />
prononcé et suffisait, visiblement,<br />
à vous faire comprendre.<br />
Si ce n’est pas <strong>de</strong> la stigmatisation,<br />
ça, alors il faut supprimer<br />
le mot du Dictionnaire ! J’ai<br />
failli intervenir, ayant travaillé<br />
et habité en <strong>par</strong>tie pendant huit<br />
ans dans le 9.3, mais je faisais le<br />
journaliste ce jour-là. Nous<br />
avons commenté vos propos, à<br />
la fin <strong>de</strong> la réunion, avec l’un <strong>de</strong><br />
mes amis présents à la réunion,<br />
lui même originaire du 93, qui<br />
en avait été sinon choqué (il en<br />
a vu d’autres) mais étonné,<br />
venant justement d’une élue <strong>de</strong><br />
gauche, qui plus est donc<br />
“<strong>de</strong>puis trente ans”. Sans vouloir<br />
l’engager, il vous le confirmera<br />
si vous le souhaitez (votre<br />
frère Daniel le connaît bien…).<br />
M’est revenue donc, naturellement,<br />
en tête cette anecdote<br />
quand je rédigeais mon article,<br />
au moment où j’évoque les difficultés<br />
<strong>de</strong> logement rencontrées<br />
chez nous.<br />
Aussi, pour le cas où vous penseriez<br />
qu’il s’agit <strong>de</strong> ma <strong>par</strong>t<br />
d’une volonté délibérée <strong>de</strong> vous<br />
mettre en avant, je vous prie <strong>de</strong><br />
ne rien en croire. Le peu que je<br />
connais <strong>de</strong> vous est que vous<br />
avez une excellente réputation,<br />
voire un caractère indépendant<br />
qui n’est pas fait pour me<br />
déplaire. Et quelle mouche<br />
m’aurait piqué <strong>de</strong> vouloir vous<br />
épingler ? Mais il est vrai aussi<br />
que, même inconsciemment, on<br />
peut, même élue <strong>de</strong> gauche (et<br />
la durée n’y change rien, visiblement)<br />
“stigmatiser” les<br />
populations venues “d’ailleurs”.<br />
Un mot enfin sur les villes<br />
“accueillantes”. Je ne suis pas<br />
sûr que les villes “<strong>de</strong> gauche”<br />
soient accueillantes pour le seul<br />
et unique bonheur <strong>de</strong>s populations<br />
“pauvres”. Je connais<br />
<strong>nom</strong>bre <strong>de</strong> maires <strong>de</strong> cette<br />
orientation qui se complaisent à<br />
construire (avec acharnement<br />
pour beaucoup) <strong>de</strong>s logements<br />
“sociaux” avec, comme motivation<br />
principale (et secrète), l’espérance<br />
d’une sociologie supposée<br />
favorable électoralement<br />
<strong>par</strong>lant (y compris <strong>de</strong>puis que<br />
ces électeurs votent en bonne<br />
<strong>par</strong>tie FN, ce qui arrange bien<br />
certaines élections). Le même<br />
raisonnement vaut bien sûr, à<br />
l’envers, pour les maires <strong>de</strong><br />
droite, je vous l’accor<strong>de</strong> (exception<br />
faite, peut-être, ici, pour<br />
l’un <strong>de</strong> vos “voisins”, le maire<br />
UDF <strong>de</strong> Louvres : cf. mon<br />
article sur cette ville dans le<br />
dossier logement).<br />
Voilà, Madame la Sénatrice,<br />
(tiens, mon correcteur d’orthographe<br />
m’indique que ce mot<br />
n’existe pas. Sûrement encore<br />
un coup <strong>de</strong> Microsoft. Ah, ces<br />
monopoles américains…), la<br />
réponse que je voulais faire à<br />
votre lettre qui, soit dit en passant<br />
m’a honoré, venant d’un<br />
(une ?) membre <strong>de</strong> notre Haute<br />
Assemblée (les sages dit-on) à<br />
laquelle je voue un profond respect.<br />
Tout comme à vous-même,<br />
Avec mes salutations.<br />
Eric Veillon
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