Colloque

février 1958. Les élèves ayant passé l’examen
médical et qui sont admis, doivent se
présenter, sous couvert des commandements
de wilayas, auprès du représentant
de la base du Kef, Rajaï Salah, qui se chargera
de leur transfert.
Le cadre lieutenant Fares Mahmoud : responsable
des affaires administratives et de
la discipline au collège.
Les responsables de l’enseignement : nos
frères venus de Syrie.
Destinataires : copie d’origine la base n° 1,
la base de l’Est, wilaya 1, wilaya 2, 3, 4, 5,
6, la section armement et responsable du
collège.
Concernant sa désignation pour cette mission
« cela est, en grande partie, revenu à
la formation sur les explosifs que j’ai suivie
dans une école militaire égyptienne, dans
la ville Anchas. J’ai été choisi par le
Commandement de l’ALN pour être à la
tête de cette école
puisque j’ai suivi une
formation d’artificier en
Egypte dans l’une des
écoles militaires située
dans la ville d’Anchas.
A la fin de l’année
1955, j’ai été convoqué,
en compagnie
d’Adam Mohamed
Tahar, Miloud Chorfi et
Mohamed Boutarfa,
par Abbas Laghrour
qui nous a informés de
notre mission.
Nous nous sommes
rendus en Tunisie où
nous avons été accueillis par le représentant
du FLN, Mouloud Kacem Naït
Belkacem avant de prendre la route à
pieds vers la Libye en passant par le
Sahara. Dés notre arrivée, nous avons été
arrêté et emprisonnés bien que nous eussions
décliné notre identité de moudjahidine.
Deux jours plus tard, Ali Mahsas, représentant
du FLN, nous a rendu visite en
compagnie du chef Ahmed Ben Bella et
nous ont libérés. Durant cette période, Ben
Bella a été victime d’une tentative d’agression
dans un hôtel en Libye perpétrée par
un italien qui était secrétaire au niveau du
ministère de l’agriculture mais Ben Bella a
su le corriger et l’agresseur a du s’enfuir.
Nous l’avons longtemps recherché mais en
vain. Plus tard, il a été capturé par les
autorités libyennes aux frontières.
De là, nous avons pris la direction du Caire
où nous avons été accueillis par
Abderrahmane Kiouane, représentant du
FLN. Nous avons été dirigés vers une école
militaire dans la ville d’Anchas, en compagnie
de Ahmed Ben Ahmed Abdelghani.
Sur place, chacun de nous a choisi une
spécialité. Pour ma part, j’ai opté pour les
explosifs. A l’issue de la formation, nous
avons pris le chemin du retour par la voie
maritime jusqu’à Tunis alors qu’un autre
groupe s’est dirigé vers le Maroc mais ses
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Mars 2013 El-Djeich 596
Ces promotions sortantes
d’officiers et de
sous-officiers de l’École
des Cadres sont
devenues, par la suite,
à l’indépendance, les
premiers formateurs
et encadreurs au sein
de l’ANP et même au
sein des entreprises
civiles.
membres ont été arrêtés par les forces
françaises avant d’atteindre leur destination.
Par la suite, je me suis rendu dans la
wilaya II avant d’être convoqué par Krim
Belkacem qui m’a chargé de la création de
cette école en me disant : « je veux que ce
soit une école de haut niveau et comme tu
as suivi une formation dans les explosifs,
nous nous devons de neutraliser définitivement
les lignes Challe et Morrice»
Il a ajouté : « Nous avons procédé à la
réfection de l’école et procédé à l’équipement
de ses structures et salles de classe.
Nous avons chargé des formateurs algériens
et syriens spécialisés en matière d’explosifs,
de l’instruction. Nous avons commencé
à accueillir les stagiaires orientés
vers notre école après avoir subi une première
formation dans les différents centres
d’instruction répertoriés aux frontières
algéro-tunisiennes à
Zitouna et Sakiet Sidi
Youcef et Ain Mellag et
autres. La formation
s’articulait autour de
trois facteurs principaux,
à savoir le facteur
moral, physique et
l’initiation au maniement
des armes et
explosifs.
Selon l’interlocuteur : «
Cette école a formé
des cadres compétents
qui ont pu faire échec
aux lignes Challe et
Morice grâce à une formation
militaire qui les qualifier à gérer les
questions liées au combat et à la lutte. Je
n’oublierai pas, dans ce cadre, de remercier
M. Abdelmalek Guenaïzia, Ministre
délégué auprès du Ministre de la Défense
nationale qui a illuminé le chemin de ces
stagiaires, ainsi que Khaled Nezzar,
Abdelmadjid Allahoum et bien d’autres
hauts cadres compétents qui ont pu faire
de ces moudjahidine et djounoud, des
cadres qualifiés capables de porter des
coups à l’ennemi et déjouer tous ses plans,
en formant des groupes spécialisés dans la
neutralisation des mines implantées le
long des frontières et capables de créer
des brèches dans les lignes électrifiées et
barbelées. D’ailleurs, un chef militaire
ennemi a même déclaré que nous sommes
entrain de nous battre contre nous
même au regard de ce que ces groupes
ont montré comme force et courage à
combattre l’occupant »
Avant de conclure son témoignage,
Monsieur Salah Fares a tenu à souligner : «
Nous avons donné à ces hommes la force
et nous avons pu, grâce à Dieu, former des
cadres et une armée qui ont accompli
cette opération avec succès. Pour conclure,
permettez-moi de rendre hommage au
Ministre délégué auprès du Ministre de la
Défense Nationale et au Chef d’état-major
Colloque
de l’ANP et à toutes les directions de l’ANP,
notamment celle de la communication, de
l’information et de l’orientation pour l’organisation
de ce séminaire. Nous avons vraiment
besoin de telles rencontres pour
nous remémorer, avec nos frères et amis,
les souvenirs de la lutte »
Le Colonel à la retraite, Abderrahmane
Zighoud. Dans son témoignage, le
Colonel à la retraite
Abderrahmane Zighoud a
parlé de l’instruction au
sein de l’école des artificiers,
les critères de formation
ainsi que les encadreurs
instructeurs, en
ces termes: « j’ai été choi-
si, avec un groupe de
moudjahidine, par le commandement
de l’ALN pour
M.Abderrahmane
Zighoud
une mission consistant à nous rendre en
Tunisie afin de ramener des armes pour
approvisionner la wilaya II. Nous avons pris
la route au mois de décembre 1957 en
compagnie d’Ahmed Gaïd Salah et nous
avons dû surmonter de nombreux obstacles
avant de parvenir en territoire tunisien.
En Tunisie, ceux d’entre nous disposant
d’un certain niveau ont été sélectionnés
pour suivre une formation dans différentes
spécialités militaires dans diverses écoles
afin qu’ils puissent, à leur tour, former les
éléments de l’ALN”.
S’agissant de la formation qu’il a suivie, le
colonel à la retraite ajoute: “J’ai rejoins
l’école des artificiers où la formation était
assurée par des cadres militaires syriens.
Les cours étaient dispensés dans les deux
langues arabe et anglaise. Après le départ
de ces encadreurs, Abdelmalek Guenaïzia
et Khaled Nezzar ont pris le relais. Ces derniers
ont établi un programme d’entrainement
englobant toutes les normes du
génie de combat. La priorité était donnée
aux moyens d’opérer des brèches dans le
dispositif des lignes Challe et Morice.Grâce
aux efforts de ses instructeurs, l’Ecole a pu
former des éléments disposant de hautes
qualifications en génie de combat et qui
ont pris en charge la formation au sein
des unités de l’Armée de Libération
Nationale”.
Abordant la question relative au programme
de formation au sein de l’école, il souligne
que ce dernier consistait à “initier les
instructeurs à tout ce qui avait trait aux
mines et explosifs dont les caractéristiques
techniques des mines antipersonnel et des
mines antichars, les champs de mines et
les moyens de les éviter. Un intérêt particulier
a été également accordé à l’aspect
moral et physique des éléments ainsi
qu’à la manière de tendre des embuscades,
comment creuser des tranchées et
enfin l’entrainement sur le parcours du
combattant■