Colloque

ations de déminage des ports égyptiens,
héritage de l’agression tripartite. A l’issue
de leur formation, ils ont rejoint les rangs
de l’ALN. Au début des années 1960, le
Commandement de l’ALN a décidé de
créer une école de formation d’hommes
grenouilles et a fait appel à 5 éléments de
ce groupe pour l’encadrement. Grâce à
ces éléments, parmi lesquels figuraient
Abdallah Cherbal, Ahmed Chibane et
Damerdji., la première école a ouvert ses
portes au Maroc.
La deuxième étape a consisté en la formation
d’équipes de commandants de
navires et ce, en réponse aux exigences
du combat, après que les autorités françaises
aient resserré l’étau sur les frontières
terrestres. A cet effet, les dirigeants de
la Révolution ont vu que la formation de
commandants de bord et d’équipages de
bâtiments navals devenait une nécessité
majeure pour faciliter l’approvisionnement
en armes des combattants de l’intérieur
d’armes via la mer. Environ 20 personnes
ont été formées et encadrées dans différentes
spécialités dont les transmissions,
l’électricité, les torpilles….
La troisième phase est venue répondre
aux exigences de la vision prospective qui
animait les dirigeants de la Révolution
qui ont pensé à la formation des cadres
de l’Algérie indépendante, de là a démarré
l’idée de former des officiers formateurs
de la marine algérienne libre. La
première promotion d’officiers de la marine
algérienne, composée de 10 officiers
stagiaires, a été formée à l’Ecole Navale
égyptienne, dont Mohamed Benmoussa,
Tahar Kaddour et Yahia Chérif.
A l’issue de leur formation, les officiers
promus ont rejoint les
unités de la marine
égyptienne et ont
ensuite été envoyé en
Union Soviétique afin
de poursuivre une formation
sur certains
types de navires, et
dans plusieurs spécialités
telles que le commandement
du navire,
les torpilles, dragueur
de mines...
J’ai fait partie de la
troisième promotion
qui comptait trois élèves
officiers, j’ai rejoint
l’Ecole Navale égyptienne
à la fin de 1959. La
formation a duré 3
années. La 4ème promotion
comptait deux
élèves officiers alors
que la 5ème promotion en comprenait
huit.
A l’indépendance, l’Algérie disposait ainsi
un nombre important de cadres de la
marine, qui allaient jouer un rôle important
dans la mise sur pied des fonde-
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Mars 2013 El-Djeich 596
La commission de
la santé a permis
une meilleure
orientation des
patients ainsi que
le lancement de la
formation paramédicale
et le soutien
à la Révolution en
médicaments et
médecins volontaires
ayant traversé
les lignes Challe et
Morrice.
ments de la formation au sein des forces
navales algériennes, et dans l’opération
de réception des installations navales, de
l’encadrement et de l’armement de deux
navires dragueurs de mine ainsi que la
mise en place de l’administration navale.
L’aspect moral
et politique
Concernant la création du commissariat
politique et les missions qui lui ont été
assignées durant la Révolution ainsi que
la formation des cadres spécialistes en
journalisme, le capitaine à la retraite
Ferhat Belkacem a apporté son témoignage
en soulignant que : « la grève
des étudiants a donné lieu à un afflux
massif de cadres intellectuels dans les
rangs de la Révolution. Afin de tirer profit
de cette masse intellec-
tuelle, le
Commandement de
l’ALN a envoyé un grand
nombre important de
ces étudiants pour se
former dans différentes
spécialités militaires
dans les pays arabes.
Quelques années plus
tard, l’Algérie avait ses
premières promotions
d’officiers spécialisés
dans l’arme des blindés,
l’artillerie de campagne,
l’artillerie antiaérienne,
l’infanterie, les explosifs,
l’aviation, les hommes
grenouilles et enfin les
transmissions.
S’agissant de la formation
politique, le Commandement de
l’ALN, et dès le début de la Révolution, a
désigné des commissaires politiques
dans toutes les régions et zones sous le
commandement d’un adjoint politique au
commandant de la wilaya. A leur tour, les
commissaires politiques ont chargé des
Colloque
Les éléments du Comissariat politique prêts à transmettre l’information
en effectuant des couvertures médiatiques.
responsables civils pour diriger ces organisations.
En l’absence d’éléments encadreurs,
le commissaire politique avait
pour mission d’organiser et de sensibiliser
le peuple, de prendre en charge les
veuves, les orphelins, de résoudre les
problèmes auxquels étaient confrontés
les citoyens et de les éloigner de l’administration
coloniale. Il est nécessaire de
signaler que l’élément civil a constitué le
point fort de la Révolution, son principal
pourvoyeur et son informateur.
Le Commandement de l’ALN a crée plusieurs
centres d’instruction ainsi que des
centres de formation pour les cadres
politiques. Quant à l’information à
l’étranger, une chaine radiophonique intitulée
« Sawt el Arab » émettant à partir
du Caire en Egypte transmettait sur ses
ondes des programmes de propagande
et des informations pour sensibiliser le
monde arabe et le peuple algérien en
particulier.
A la fin de l’année 1960, grâce aux
moyens matériels et humains disponibles,
l’état major général de la Révolution
a crée le commissariat politique. Ce dernier
a mis en place des mécanismes
modernes en matière d’information, de
sensibilisation, d’orientation, de détection
pour contrecarrer les méthodes ignobles
de l’ennemi dans sa guerre psychologique
contre l’ALN et ses dirigeants en particulier.
Avec l’aide d’amis yougoslaves, nous
avons pu créer un service de cinéma, de
photographie, un laboratoire de développement
de photos et ouvert une modeste
école chargée de la formation des
techniciens et des photographes. Nous
avons travaillé en coordination avec le
Ministère de l’Information pour tous les
travaux de propagande et d’information
destinés à l’opinion publique internationale,
dans l’objectif de lever le voile sur
les pratiques odieuses et barbares de
l’ennemi à savoir: le génocide, la torture