Colloque

Les aviateurs
Le colonel à la retraite
Mohamed-Tahar
Bouzghoub a évoqué
dans son intervention la
formation des premiers
aviateurs, l’idée née,
durant la Révolution, de
former des aviateurs,
les pays qui ont ouvert
les portes de leurs écoles et académies
à la formation d’Algériens dans diverses
spécialités. Des aviateurs qui étaient
opérationnels à la sortie de leur formation.
« Cette rencontre est pour moi une
occasion de partager avec vous quelques
souvenirs, qui remontent à plus
d’un demi-siècle. Evoquer la question
de la formation d’aviateur m’amène à
m’interroger encore, après plus de 50
années, sur le secret de la grandeur de
notre Révolution qui, moins de deux
années après son déclenchement, s’est
mue en une véritable organisation politique
et militaire efficace ayant un
objectif clairement défini : la libération
de l’Algérie sous l’égide d’une direction
éclairée, dotée d’une
vision lointaine et prête
à combattre et à résister.
La question de la formation
des aviateurs et
techniciens en aviation
nous ramène au
Congrès de la
Soummam où a émergé
et s’est cristallisée la
stratégie des dirigeants
de la Révolution dont
l’action libératrice était
sous-tendue par une
vision prospective, qui
impliquait la réorganisation
des structures de la
Révolution et l’élaboration
de stratégies visant
l’élargissement de la
confrontation avec l’ennemi
à l’ensemble du territoire national
et la recherche des meilleurs voies et
moyens conduisant à la victoire finale.
Une des décisions du Congrès de la
Soummam a été la nécessité d’assurer
tous les moyens nécessaires au front de
combat et la formation des cadres à la
maîtrise et à l’utilisation des armes
sophistiquées. Dans cette optique, le
CCE a chargé un des commandants de
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Mars 2013 El-Djeich 596
l’ALN, en l’occurrence le regretté colonel
Larbi Omar de la mission de préparer la
formation militaire à l’étranger. Dans un
premier temps, ce dernier a installé ses
quartiers à Tunis, avant de se fixer au
Caire où il a créé la direction des Écoles
militaires et commencé à nouer le
contact avec nom-
bre de pays arabes
et frères. Ces derniers
ont répondu
favorablement à la
doléance pour la
formation
d’Algériens au sein
de leurs écoles et
académies militaires
dans différentes
spécialités telles
que l’armée de
Terre, l’Aviation et la
Marine. Par la suite,
c’est le commandant
Rabah Nouar
qui lui succéda à la
direction des Ecoles
militaires. Cette
structure a été également
renforcée
par l’apport du
Moudjahid El Hadj Adjroud. Les deux
ont reçu pour mission la formation
d’aviateurs militaires dans divers spécialités,
particulièrement l’aviation de combat.
Concernant le critère du niveau requis
par ces écoles pour les candidats postulant
à une formation, la période coïncidait
avec le déclenchement de la Grève
des étudiants algériens du 19 Mai 1956.
Colloque
Formation et instruction
D’autres spécialités aussi importantes...
Tahar
Bouzghoub
A propos de la formation
en transmissions,
les quatre premières
promotions
ont été formées à
Nador au Maroc. La
cinquième promotion
été composée de
65 stagiaires prédisposés
à devenir des
encadreurs. Parmi
eux certains ont
encadré les éléments
qui allaient constituer
l’APS (une formation
technique).
A partir de 1958 le FLN a entamé la création de structures de formation, d’instruction en
plus de l’envoi de sessions vers les pays frères et amis et verra la promotion d’élèves officiers
algériens diplômés des prestigieuses écoles et instituts dans divers spécialités.
Cette grève, massivement suivie, a
donné lieu à un afflux d’étudiants qui
ont rejoint les rangs de l’ALN et permis
à la Révolution d’envoyer de nombreuses
promotions en formation constituées
d’étudiants ayant le niveau scientifique
exigé par ces écoles. Parmi ces
promotions, il y avait celles destinées à
suivre une formation en aviation. Le
premier pays à accueillir la première
promotion de jeunes Algériens a été la
Syrie, dans le domaine de l’infanterie au
sein de l’Académie de réserve d’Alep en
1957. Ici j’insiste pour dire que la promotion
constituée de 6 aviateurs qui a
rejoint l’Académie de l’Air en Syrie faisait
partie de cette promotion formée
dans l’arme de l’Infanterie. Je faisais
partie de cette première promotion en
compagnie du regretté Abderrezak
Bouhara que Dieu ait son âme. Par
conséquent, la Syrie était un des premiers
pays à ouvrir les portes de la formation
aux Algériens dans divers
domaines dont celui de l’aviation à travers
l’Institut technique de formation
des techniciens de l’Air. Cet institut a
accueilli la première promotion d’aviateurs
et de techniciens, la même année,
soit en 1957. Par la suite, il y eut d’autres
promotions qui ont été formées
dans le domaine de l’aviation dans les
pays indépendants, à commencer par la
Syrie puis l’Egypte, la Chine populaire,
l’Irak et l’ex-URSS. La première promotion
formée en Egypte a rejoint ce pays
en 1958 et était composée de 8 aviateurs
en deux sessions (5 puis 3 aviateurs)
et 18 techniciens en aéronautique.
En 1959, les promotions se sont