Colloque

des responsabilités, constituer des bataillons dans différentes
armes de combat aux frontières Est et Ouest ainsi
qu’une structure : l’état-major général de l’ALN qui a accordé
un intérêt soutenu à l’instruction et la formation des
cadres et des djounoud.
Nous avons reçu une formation de haut niveau dans plusieurs
centres et écoles grâce à la compétence, l’expérience
des instructeurs et des encadreurs et grâce aussi au soutien
matériel et moral dont a bénéficié la Révolution de la part
des pays frères et amis.
Notre armée a constitué, par la suite, le noyau autour
duquel s’est construite l’Armée nationale populaire. Une
armée pleinement disponible pour la bataille de l’édification
et ce, grâce à une particularité que j’avais précédemment
soulignée en affirmant qu’une vision prospective avait caractérisé
la Révolution à son déclenchement.
Le Commandement de la Révolution avait, en effet, déjà une
perception des missions de l’armée étalée dans le temps :
l’étape immédiate, la phase transitoire, c'est-à-dire en cas
de prolongement du conflit (en ce sens, les programmes
étaient adaptés aux besoins de l’ALN et aux impératifs du
combat) et la phase de l’après-guerre. Dans cette dernière,
une formation de longue durée en prévision de la phase
post indépendance était prise en compte, afin d’asseoir les
fondements de l’Etat algérien moderne.
L’ALN a ainsi constitué la source où les
instances et institutions nationales modernes
qu’elles soient civiles ou militaires, à
l’intérieur ou à l’étranger, avaient puisé
leur personnels d’encadrement. En fait,
l’expérience et la pratique du terrain capitalisées
par nos officiers et djounoud les
qualifiait pour s’acquitter d’une mission,
celle de combler le vide occasionné par le
départ massif des fonctionnaires de l’administration
française dans le but de contrecarrer
les efforts menant à l’institution de
l’Etat algérien moderne. Les artisans du
1er Novembre 1954 ont su faire échec aux
plans de l’ex-puissance coloniale qui
consistaient à plonger l’Algérie dans les
méandres de l’anarchie et du désordre.
Les Moudjahidine ont répondu présents
pour combler ce vide, suppléer ces compétences,
armés de leur élan patriotique et leur dévouement
sincère relevant ainsi, une fois de plus, le défi après avoir
relevé celui du recouvrement de la souveraineté et de l’indépendance
nationales.
Et, parce que l’ALN était prête pour l’étape de l’après-indépendance,
c’est donc tout naturellement qu’elle a opéré sa
reconversion en Armée nationale populaire. Une Armée
nationale qui a réussi, par la suite, à déjouer toutes les
convoitises, sauvegarder l’intégrité du pays, qui est devenue
aujourd’hui une puissance régionale avec laquelle il faut
compter. Une Armée qui n’a jamais trahi les valeurs et principes
qui l’animent, ceux d’être une Armée populaire et une
institution républicaine au service de la Nation, garante de la
préservation du legs de Novembre et du serment fait par
nos valeureux Martyrs. »
● Selon vous quel a été l’apport de l’élite intellectuelle
du pays durant la Révolution?
●● « L’élite intellectuelle a apporté sa contribution effective
au combat libérateur autant par la plume et le mot que par
le fusil, au même titre que d’autres Algériens car la
Révolution a pu faire exploser ces dons chez les Algériennes
et les Algériens. Ici, me viennent à l’esprit les noms de nombreux
Algériens que l’Histoire a immortalisés par leurs
contributions à la Révolution.
Je dis, une fois de plus, que la Révolution algérienne a été
l’œuvre de tout un peuple, toutes catégories confondues.
Dans les villes et villages, dans les djebels ou dans les vastes
étendues désertiques, tout le monde a pris part à cette
Révolution selon ses capacités. C’est ce qui fait toute la
grandeur de la glorieuse Révolution libératrice. Une
Révolution qui a rassemblé tous les Algériens de tous les
âges et des deux sexes. Lorsque le FLN a appelé à une coordination
des efforts au service de l’indépendance, il y eut
l’adhésion massive des étudiants algériens à l’intérieur et à
l’étranger. Ensuite, il y eut la réponse à l’appel du Congrès
de la Soummam en 1956, (qui n’a pas été rendu public) aux
Algériens servant dans l’armée française de rejoindre l’ALN
en gardant leurs grades afin de tirer
bénéfice de leur expérience. Il en fut
Lorsque le FLN a
appelé à une coordination
des
efforts au service
de l’indépendance,
il y eut l’adhésion
massive des
étudiants algériens
à l’intérieur
et à l’étranger.
de même des sportifs et des artistes
qui ont annoncé leur adhésion à la
Révolution et œuvré à l’exécution des
plans du FLN. Des noms ont émergé
donnant lieu à des consécrations, des
images, des idées, des médailles. Les
chansons, les poèmes, les livres et
bien d’autres œuvres intellectuelles et
artistiques ont été inspirées par l’esprit
de la Révolution. Leurs auteurs
ont été des tribunes et des protecteurs
qui se sont fait les défenseurs du droit
par le droit. La preuve en est que
nombre d’entre eux sont tombés au
champ d’honneur.
Grâce à la Révolution, qui a inspiré
plusieurs écrivains, historiens et idéologues
étrangers des quatre coins du globe, ces derniers
sont devenus les défenseurs de cette Révolution, ils ont
acquis une renommée internationale et sont entrés dans
l’Histoire pour avoir soutenu une cause juste et noble.
En toute modestie, je tiens à dire que la Révolution algérienne,
avec son aura et ses acquis, figure parmi les plus grandes
révolutions dans le monde. Elle a été et ne cessera
d’être un exemple et un phare pour tous les peuples opprimés
sur terre aspirant à la liberté, en Afrique, en Asie et partout
dans le monde.
En évoquant notre Révolution, notre lutte et nos martyrs, je
ne peux que m’incliner à leur mémoire à leurs pieds»■
El-Djeich 596 Mars 2013
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