N° 229 - Conseil Général du Nord

LIBRE EXPRESSION
Conformément à la délibération du Conseil général en date du 16 décembre
2002, en application de la Loi du 27 février 2002 relative à la démocratie
de proximité, une tribune politique est publiée chaque mois dans Le Nord.
GROUPE SOCIALISTE GROUPE COMMUNISTE GROUPE UNION POUR LE NORD
La décentralisation
en danger
● Les élus socialistes du Conseil général
défendent une vision de l’aménagement
du territoire, équilibrée et ambitieuse.
En Flandres, dans l’Avesnois, le
Dunkerquois ou la métropole lilloise,
nous agissons pour un développement
équitable et solidaire à travers une politique
volontariste en matière de transport,
de culture ou d’équipements
publics.
Répartis sur l’ensemble du Département,
nos quinze Points relais services
proposent une palette de services de
proximité à la population. Nos ruches
d’entreprises dynamisent l’économie.
Nos aides aux associations favorisent la
vie culturelle et sportive locale.
Le Conseil général intervient également
auprès des communes pour améliorer
le cadre de vie, construire des
routes, développer les transports en
commun, bâtir des salles de sport ou
des restaurants scolaires, réaliser des
aménagements paysagers ou développer
de nouvelles zones d’activités. En
cela nous sommes les premiers interlocuteurs
des maires.
Pour continuer nos missions dans de
meilleures conditions, il faut, en effet,
une nouvelle réforme qui conforte l’autonomie
des collectivités territoriales et
surtout qui accorde les moyens de
développer les actions de proximité. Le
projet de loi que prépare le gouvernement
envisage tout le contraire. Il prévoit
une « recentralisation » au sein de
structures géantes et ingérables. Nous
allons assister à un grand chamboulement
de nos territoires qui provoque la
mort de la décentralisation.
Les élus socialistes du Conseil général
exigent donc une autre réforme. Nous
sommes devenus au fil des ans les
principaux garants de la cohésion
sociale et territoriale du département.
Nous ferons tout pour que l’État nous
donne les moyens de continuer à travailler.
Didier Manier
Président du groupe
« Socialiste et apparentés »
18 LE NORD Octobre 2009
Notre santé
n’a pas de prix
● Après la loi Bachelot, il est désormais
question d’une augmentation de 25 %
du forfait hospitalier, mesure injuste et
inégalitaire qui, additionnée aux franchises
médicales et aux déremboursements
de médicaments de ces dernières
années, vient démanteler un peu
plus encore notre système de santé
solidaire issu de la Libération.
Tout aussi inégalitaire et injuste est
l’autre piste envisagée par le gouvernement,
à savoir la baisse de 35% à 15%
du remboursement de certains médicaments
tels que l’aspirine ou le paracétamol.
L’argument utilisé pour justifier ces
mesures antisociales est le déficit de
l’assurance maladie qui approche les
10 milliards d’euros. Or, ce déficit n’est
pas le fait du hasard mais le résultat de
choix politiques.
La Cour des comptes a pointé du doigt
le caractère excessif des exonérations
sociales accordées aux entreprises dont
le montant s’élève cette année à près de
33 milliards d’euros. Chacun connait
l’inefficacité de ces exonérations sur
l’emploi.
Modulons-les en fonction du nombre
d’emplois créés afin de valoriser une
création de richesses équitablement
réparties. Autre mesure simple : la taxation
des stock-options, aujourd’hui
dénuées de tout prélèvement, qui rapporterait
immédiatement 3,5 milliards
d’euros. Deux mesures justes et efficaces
qui réclament cependant un courage
politique autre que celui visant à
faire payer aux malades une nouvelle
dérèglementation en matière de santé
et d’accès aux soins.
Fabien Thiémé
Pour le groupe Communiste
Promesses tenues
● L’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence
de la République a instauré un
nouveau style politique que chacun est
libre d’apprécier ou non. Cependant un
constat s’impose : le temps des promesses
qui ne survivaient pas aux campagnes
électorales est révolu. Malgré la
crise, le Président tient les engagements
du candidat comme en attestent les
trois récents exemples suivants.
- La France avait promis depuis longtemps
aux cafetiers-restaurateurs de
ramener le taux de TVA de leur secteur
de 18,6 à 5,5 %. Il aura fallu toute la
détermination du chef de l’État et son
influence sur nos partenaires européens
pour y parvenir enfin. Dans un département
comme le Nord, où le tourisme
prend une place de plus en plus prépondérante,
n’est-ce pas la double garantie
de création d’emplois et de préservation
du pouvoir d’achat de la clientèle ?
- La promesse de libération des potentialités
inexploitées de croissance de notre
pays s’est traduite par une législation
plus ouverte sur le travail du dimanche
tout en respectant le caractère particulier
de cette journée dans notre culture.
Tous ceux d’entre nous qui ont pris l’habitude
de prendre parfois ce jour-là le
chemin de la Belgique savent bien que
notre commerce ne se battait pas à
armes égales.
- L’engagement de protéger l’exception
culturelle française a amené à s’opposer
au piratage sur internet et à sauvegarder
les droits d’auteurs au risque de
déplaire aux adeptes d’un « tout gratuit »
qui aurait spolié et condamné la création
artistique.
Encore une fois, chacun peut penser ce
qu’il veut de ces réformes mais la démocratie
n’a-t-elle pas tout à gagner à ce
que les politiques sacrifient définitivement
l’hypocrisie à la transparence et
fassent, une fois élus, ce qu’ils avaient
promis lorsqu’ils étaient candidats ? En
tout cas, le choix des électeurs s’en trouvera
largement facilité.
Jean-René Lecerf
Président du groupe « Union pour le Nord »