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Wikileaks<br />
1,7 million de nouveaux<br />
documents<br />
Au lendemain de l’attaque informatique menée par le collectif Anonymous, allié de Julian<br />
Assange, ce dernier jette un pavé dans la mare en annonçant la publication d’autres documents<br />
diplomatiques américains.<br />
Le site Internet WikiLeaks a commencé<br />
à publier dès hier, plus de 1,7 million<br />
de documents diplomatiques secrets<br />
américains datant des années 1970, a<br />
annoncé son fondateur Julian Assange<br />
à l'agence britannique Press Association. Selon<br />
M. Assange, réfugié depuis juin à l'ambassade<br />
d'Equateur à Londres, ces notes, rapports et correspondances<br />
soulignent le « large éventail et<br />
domaine » de l'influence américaine à travers le<br />
monde. Des sites spécialisés australiens ont indiqué<br />
qu’il s’agit de correspondances classées «<br />
Top secret» et archivées au niveau de la bibliothèque<br />
du Congrès. Les documents sont des<br />
correspondances reçues ou émises par l’exsecrétaire<br />
d’État Herry Kisinger entre 1973 et<br />
1976. Le cyber-militant australien avait provoqué<br />
la fureur des Etats-Unis en publiant en 2010<br />
des centaines de milliers de documents classés<br />
secrets sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan,<br />
mais aussi des messages diplomatiques confidentiels<br />
qui ont mis dans l'embarras des gouvernements<br />
du monde entier. .<br />
WikiLeaks Party<br />
Julian Assange, qui est retranché depuis plus<br />
de neuf mois au sein de l’ambassade d’Equateur<br />
à Londres, se prépare en vue de se présenter<br />
pour les élections sénatoriales australiennes de<br />
l'année prochaine. Il devrait d’ailleurs lancer<br />
officiellement son parti, le Wikileaks Party,<br />
samedi prochain. Le 19 juin prochain, cela fera<br />
un an que Julian Assange, le fondateur de<br />
Wikileaks, n’a pas mis un orteil en dehors de<br />
l’ambassade londonienne de l’Equateur, à l’intérieur<br />
de laquelle il bénéficie de l’asile politique.<br />
L’Australien reste cependant actif, puisque après<br />
avoir coécrit un livre avec plusieurs activistes<br />
(dont Jérémie Zimmermann, de La Quadrature<br />
du Net), il prépare sa candidature pour les élections<br />
sénatoriales de septembre 2014. L’intéressé<br />
espère en effet devenir le prochain représentant<br />
de l’État de Victoria. Julian Assange devra d’ailleurs<br />
lancer samedi sa propre formation politique,<br />
le « Wikileaks Party », depuis Londres,<br />
comme l’explique <strong>Fr</strong>ance 24.<br />
Pour l’instant, le site Internet de ce parti,<br />
www.wikileaksparty.org.au, laisse entrevoir la<br />
défense de valeurs portées par l’organisation à<br />
l’origine du « Cablegate » : transparence, responsabilité,<br />
démocratie. La lutte contre l’injustice<br />
et la corruption est ainsi placée au cœur du<br />
WikiLeaks Party, qui exprime au passage un soutien<br />
appuyé à « la libre circulation de l’information<br />
». Le site renvoie également vers un blog de<br />
Julian Assange, qui demeure pour l’instant<br />
entièrement vide. L’échéance du 14 septembre<br />
de l’année prochaine semble encore très lointaine,<br />
mais certains y voient déjà une opportunité<br />
pour le fondateur de WikiLeaks d’obtenir<br />
un peu de sursis de la part des États-Unis. Même<br />
s’il ne bénéficierait pas d’une protection lui permettant<br />
de quitter l’ambassade d’Équateur,<br />
Julian Assange expliquait il y a quelques semaines<br />
à The Conversation que les autorités américaines<br />
ne prendraient pas le risque de « provoquer<br />
une bataille diplomatique internationale »<br />
s’il était élu. En attendant, c’est l’avocat Greg<br />
Barns qui mène campagne sur place pour<br />
l’Australien. Julian Assange est toujours coincé<br />
dans l’ambassade de L’Equateur à Londres mais<br />
le cinéma s’est déjà emparé de son histoire.<br />
Un film à la gloire d’Assange<br />
Si The Fifth Estate sera le premier film de fiction<br />
consacré au fondateur de Wikileaks, un<br />
autre film pourrait également créer la surprise :<br />
We Steal Secrets. Ce film est en réalité un docu-<br />
mentaire sur Wikileaks et se concentre plus précisément<br />
sur l’affaire Bradley Manning, soldat<br />
américain ayant révélé les petits secrets de l’armée<br />
américaine à Assange. Il a été présenté au<br />
festival de Sundance et se dote aujourd’hui<br />
d’une première bande-annonce.<br />
Le film est réalisé par Alex Gibney et nous<br />
permettra de nous plonger dans les dessous du<br />
site. Il sortira le 24 mai prochain et la bandeannonce<br />
est visible sur You Tub.<br />
PlusD : pour un meilleur accès<br />
aux données WikiLeaks<br />
Pas de nouvelles fuites croustillantes ? Qu’à<br />
cela ne tienne, offrons un meilleur accès à celles<br />
que nous avons déjà. C’est le raisonnement qui<br />
semble avoir mené les équipes de WikiLeaks à<br />
proposer ce moteur de recherche.<br />
Nommée la Public Library of US Diplomacy<br />
(ou PlusD si vous prenez la première lettre de<br />
chaque mot), va donc se présenter sous la forme<br />
d’un moteur de recherche.<br />
Les bibliothécaires de la fin des années 90<br />
seront fiers de WikiLeaks puisque le moteur a ce<br />
bon vieux look rétro avec pas moins de 9 menus<br />
déroulants (certains fonctionnant avec l’aide<br />
d’un thesaurus exhaustif) et 4 champs de saisie.<br />
Le PlusD n’a donc rien de sexy, mais va permettre<br />
un accès simplifié aux 2 millions de<br />
documents leakés (ce qui représente 1 milliard<br />
de mots). Et après tout, à quoi sert d’avoir des<br />
millions de documents sous les yeux si nous<br />
n’avons pas le moyen de retrouver simplement<br />
une information.<br />
Synthése :Y. C.<br />
FOCUS<br />
Arabileaks<br />
Par Zineddine Yacine<br />
Si pour les<br />
Occidentaux, les<br />
nouveaux documents<br />
révélés, hier, par Julian<br />
Assage ne sont pas<br />
d’une grande utilité, il<br />
n’en’est pas de même<br />
pour les Arabes. La<br />
période que traitent<br />
justement ces<br />
documents et<br />
correspondances<br />
diplomatiques couvre<br />
une ère charnière de<br />
l’histoire<br />
contemporaine du<br />
Monde arabe. Entre<br />
1973 et 1976, c’est la<br />
troisième et dernière<br />
guerre israélo-arabe, et<br />
l’entame des<br />
négociations secrètes<br />
entre Anouar Essadat et<br />
Israël. Connaissant<br />
l’implication et le rôle<br />
primordial qu’a joué<br />
Kessinger au cours<br />
cette étape crucial de<br />
l’histoire, il n’est pas<br />
exclut que les<br />
documents de<br />
Wikileaks puissent<br />
révéler de nouvelles<br />
informations restées «<br />
éparpillées » voire<br />
oubliées» dans les<br />
rayons des archives<br />
américaines. Ces<br />
révélations concernent<br />
directement deux pays<br />
arabes, à savoir<br />
l’Egypte et la Syrie.<br />
L’impact pourrait être<br />
important, vu la<br />
situation chaotique et<br />
dramatique que<br />
connaissent<br />
actuellement ces pays.<br />
Le paquebot égyptien<br />
de chavirer d’un<br />
moment à l’autre et la<br />
Syrie vit, peut-être, ces<br />
derniers mois. Si les<br />
premières révélations<br />
de novembre 2010 ont<br />
eu un impact que<br />
certains qualifient de<br />
direct sur « les<br />
révolutions arabes »,<br />
celles d'Avril <strong>2013</strong> ne<br />
passeraient pas<br />
inaperçues. Au-delà de<br />
l’impact, Julian<br />
Assange, pris au piège<br />
par ses propres<br />
révélations tente une<br />
sortie médiatique sans<br />
fracas en s’initiant à la<br />
politique : une issue au<br />
relent politicien<br />
puisqu’il compte se<br />
présenter à des<br />
élections en Austratie<br />
sous une casquette<br />
partisane, le Wilileaks<br />
Party. Quelles seront<br />
les victimes arabes des<br />
nouvelles révélations?<br />
Réponse après<br />
publication et<br />
traduction des<br />
documents, soit plus<br />
d’un milliard de mots<br />
Z. Y.