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Le livre de M. Bergeron au format PDF-texte (Acrobat Reader)

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Gérard <strong>Bergeron</strong>, L’INDÉPENDANCE : OUI, MAIS... (1977) 24<br />

que les mots ont une charge qui porte, jusqu'<strong>au</strong> moment où un usage échevelé les <strong>au</strong>ra<br />

totalement désamorcés. Si nous avons jamais <strong>de</strong> vrais "traîtres" à Ottawa ou à Qué-<br />

bec, comment les appellerons-nous ? Si quelque chose - qui <strong>de</strong>vra être plus dangereux<br />

qu'un projet <strong>de</strong> loi - est susceptible <strong>de</strong> tuer le français <strong>au</strong> Québec, comment le dési-<br />

gnera-t-on ?<br />

Je n'ai jamais pu faire un choix du pire entre la propagan<strong>de</strong> bête et la contre-<br />

propagan<strong>de</strong> archi-bête. En <strong>de</strong>s matières explosives, le manque d'in<strong>format</strong>ion nécessai-<br />

re appelle la manipulation amplifiante. Et le problème reste entier : l'absurdité objec-<br />

tive <strong>de</strong> la situation linguistique <strong>au</strong> Québec et singulièrement dans l'île <strong>de</strong> Montréal.<br />

Ce n'est pas par <strong>de</strong>s "solutions" en pièces détachées qu'on la résoudra. Ce n'est pas,<br />

non plus, en maniant <strong>de</strong> grotesques épouvantails qu'on arrachera <strong>au</strong> Québec l'habitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> marcher sur la tête <strong>au</strong> point <strong>de</strong> vue linguistique. Porte toujours mieux l'indignation<br />

qui sait gar<strong>de</strong>r certain sens <strong>de</strong>s proportions.<br />

La violence sans guillemets<br />

L'ennui avec elle c'est qu'elle entraîne la contre-violence du plus fort, et, surtout,<br />

qu'elle ne fait pas peur à qui il f<strong>au</strong>drait. L'attaque du Parlement par les lanceurs <strong>de</strong><br />

cocktails Molotov prépare les Québécois à trouver <strong>de</strong>s mérites à l' "État policier". M.<br />

Wagner pouvait-il choisir meilleur jour pour lancer sa campagne ? Quand le policier<br />

peut faire la prédication du prophète...<br />

<strong>Le</strong>s manifestations <strong>de</strong> rue, les teach-in et sit-in, les défilés tiennent <strong>de</strong> la célébration,<br />

<strong>de</strong> la fête collective, du congé inattendu, du happening. Qu'on les aime ou pas,<br />

ils remplissent un nécessaire rôle politique qui ne pourrait être rempli <strong>au</strong>trement. Il ne<br />

f<strong>au</strong>t surtout pas les faire <strong>de</strong> telle façon qu'ils soient réprimés par avance. Que ce soit<br />

par fanatisme ou pour le kick, par masochisme pour la C<strong>au</strong>se ou pour se faire la main,<br />

les assaillants <strong>de</strong> "la porte du S<strong>au</strong>vage" ont saboté la manifestation impressionnante<br />

du Parlement le soir <strong>de</strong> l'Hallowe'en.<br />

"Si vous voulez commencer la guerre civile, allez chercher mille fusils et dix<br />

chars blindés, puis revenez", leur a dit en vain M. Raymond <strong>Le</strong>mieux. Quand on lance<br />

les premiers pétards, il f<strong>au</strong>t être les plus forts et avoir quelque chance <strong>de</strong> tenir les<br />

<strong>de</strong>rniers. Or, comme personne ne voulait faire un putsch... La discipline et l'enthou-

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