Edition du lundi 18 avril 2011 - Aufait Maroc
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monde<br />
COLLOQUE. Le constat alarmiste<br />
d'une révolte arabe<br />
menacée de désenchantement<br />
a été fait ce weekend<br />
par plusieurs experts<br />
et acteurs de ces révolutions,<br />
réunis à Paris pour<br />
un colloque sur “Le printemps<br />
arabe” à l'initiative<br />
<strong>du</strong> ministère français des<br />
Affaires étrangères.<br />
Entre enthousiasme et<br />
inquiétude<br />
Sans parler de la Libye où<br />
l'enlisement guette, plusieurs<br />
pays “commencent<br />
à déchanter”, a résumé<br />
Farhad Khosrokhavar, professeur<br />
à l'Ecole des hautes<br />
fait 09<br />
<strong>lundi</strong> <strong>18</strong> <strong>avril</strong> <strong>2011</strong><br />
“Aujourd'hui, il y a à peu près 200.000 étrangers supplémentaires (par an) qui<br />
sont autorisés à séjourner en France. Mon objectif, c'est de ré<strong>du</strong>ire ce nombre de<br />
20.000, c'est-à-dire de passer de 200.000 à <strong>18</strong>0.000, dans un premier temps.”<br />
Le ministre français de l'Intérieur, M. Claude Guéant.<br />
La révolte arabe menacée<br />
de désenchantement ?<br />
Le mouvement de révolte sans précédent dans le monde arabe traverse une période<br />
difficile, en Tunisie comme en Egypte, faute d'une aide internationale suffisante, et<br />
alors que certains pays sont engagés ailleurs dans la "contre-révolution".<br />
études en sciences sociales.<br />
“L'Occident doit les aider<br />
économiquement pour<br />
qu'ils surmontent cette<br />
phase de transition”, a-t-il<br />
demandé.<br />
“Il n'est pas possible de<br />
penser que la situation<br />
va changer en deux ou<br />
trois mois dans les pays<br />
arabes” en mouvement, a<br />
rétorqué Taher Odwan,<br />
porte-parole <strong>du</strong> gouvernement<br />
jordanien et ministre<br />
des Médias et de l'Information.<br />
Si les intervenants ont<br />
semblé en majorité d'accord<br />
pour estimer que les<br />
révoltes étaient imprévi-<br />
sibles, beaucoup se sont<br />
montrés prudents sur leur<br />
avenir, tant dans les pays<br />
où elles balbutient que<br />
dans ceux où des élections<br />
sont déjà prévues.<br />
Absence de croissance, morosité<br />
<strong>du</strong> paysage politique,<br />
sentiment d'insécurité,<br />
existence d'extrémistes de<br />
tout bord, sont autant “de<br />
menaces pour la révolution<br />
tunisienne” et “le risque de<br />
désenchantement est réel”,<br />
a mis en garde Souhayr Belhassen,<br />
présidente de la Fédération<br />
internationale des<br />
droits de l'Homme (Fidh) et<br />
Tunisienne d'origine.<br />
En Egypte, “pour conserver<br />
• CRISE LIBYENNE<br />
Les Etats-Unis en quête d'une<br />
"issue pacifique" pour Kadhafi<br />
L'administration américaine creuse sérieusement<br />
l'idée d'offrir un exil à Kadhafi, à l'abri de la justice<br />
internationale, afin d'obtenir la fin des combats en Libye.<br />
LIBYE. Le gouvernement<br />
américain a lancé une<br />
intense recherche pour<br />
trouver un pays qui pourrait<br />
accueillir le dirigeant<br />
libyen Mouammar Kadhafi<br />
après son éventuel<br />
départ, écrit le New York<br />
Times, dimanche 17 <strong>avril</strong>.<br />
Cependant, le colonel Kadhafi<br />
risquant d'être poursuivi<br />
par la Cour pénale<br />
internationale (CPI) de<br />
La Haye pour les atrocités<br />
commises contre son<br />
propre peuple, les responsables<br />
américains n'ont<br />
qu'une courte liste de pays<br />
potentiels.<br />
Trois responsables de l'administration<br />
Obama ont<br />
indiqué au journal, qui ne<br />
cite pas nommément ces<br />
sources, qu'ils tentaient de<br />
trouver un pays qui n'ait<br />
pas signé ou ratifié le Traité<br />
de Rome qui oblige les<br />
pays à livrer quiconque est<br />
inculpé par la CPI. Kadhafi<br />
pourrait ainsi trouver<br />
refuge dans un pays<br />
d'Afrique, dont la moitié<br />
des États n'a pas signé le<br />
traité.<br />
“Nous avons tiré<br />
quelques enseignements<br />
de l'Irak, et un des plus<br />
importants est que les<br />
Libyens doivent prendre<br />
la responsabilité <strong>du</strong><br />
changement de régime,<br />
pas nous. Ce que nous<br />
essayons simplement de<br />
faire c'est de trouver le<br />
moyen d'organiser une<br />
issue pacifique.”<br />
Un haut responsable de<br />
l'administration Obama,<br />
au New York Times<br />
Le Conseil de sécurité<br />
des Nations unies a adopté<br />
le 27 février dernier une résolution<br />
imposant des sanctions<br />
contre le régime de<br />
Kadhafi et demandant que<br />
soit saisie la Cour pénale<br />
internationale (CPI) de la<br />
Haye pour les “violations<br />
systématiques des droits de<br />
l'Homme” et les attaques<br />
contre la population civile<br />
qui “pourraient constituer<br />
des crimes contre l'humanité”.<br />
En attendant le départ de<br />
Kadhafi...<br />
Vendredi les présidents<br />
français Nicolas Sarkozy et<br />
américain Barack Obama,<br />
et le premier ministre britannique<br />
David Cameron,<br />
ont demandé le départ<br />
, Le colonel Mouammar Kadhafi./DR<br />
<strong>du</strong> colonel Kadhafi, dans<br />
une tribune commune publiée<br />
par quatre quotidiens.<br />
Sur le terrain, le front évolue<br />
peu, malgré les combats<br />
intenses qui font rage<br />
notamment dans l'est. Dimanche,<br />
les forces pro-Kadhafi<br />
tiraient à l'artillerie<br />
lourde, dans la matinée, sur<br />
l'entrée ouest d'Ajdabiya,<br />
repoussant de nouveau les<br />
rebelles, qui en revanche<br />
tenaient bon à Misrata,<br />
la grande ville côtière que<br />
l'armée régulière pilonne<br />
depuis des semaines. Au<br />
total, les combats sur ces<br />
deux fronts ont fait plus de<br />
vingt morts depuis samedi<br />
et une cinquantaine de<br />
blessés. ■ aufait/(agences)<br />
la révolution, il faut que les<br />
procès se déroulent le plus<br />
vite possible”, a estimé pour<br />
sa part Mohamed Affan,<br />
membre des Frères musulmans,<br />
alors que le président<br />
déchu Hosni Moubarak et<br />
ses deux fils ont été récemment<br />
arrêtés pour leur implication<br />
dans la répression.<br />
Besoin d'une<br />
aide économique<br />
internationale<br />
Il faut aussi que l'aide économique<br />
internationale soit<br />
décuplée, a convenu le chef<br />
de la diplomatie française,<br />
Alain Juppé. L'action la<br />
plus efficace pour les pays<br />
DISCOURS. Les unes de la<br />
presse indépendante illustraient<br />
largement la déception<br />
des Algériens suite<br />
au discours de Bouteflika<br />
vendredi: “loin des attentes<br />
des Algériens” (El Watan),<br />
“Bouteflika ignore l'opposition”<br />
(El Khabar), “Bouteflika<br />
déçoit” (Le Soir).<br />
Le président “s'est fait<br />
la voix d'un système qui<br />
veut garder les choses en<br />
main en faisant miroiter<br />
des réformes qui ne le sont<br />
pas”, analyse El Watan, qui<br />
soupçonne le chef de l'Etat<br />
de chercher à “gagner <strong>du</strong><br />
temps”.<br />
“Le système ne changera<br />
pas et ne tolérera pas<br />
l'ouverture de nouveaux<br />
espaces démocratiques”,<br />
renchérit El Khabar en<br />
qualifiant les réformes<br />
annoncées de “poudre aux<br />
yeux”.<br />
Un discours loin des<br />
préoccupations de la<br />
société<br />
M. Bouteflika, manifestement<br />
fatigué, n'a pas<br />
parlé dans son discours<br />
d'une vingtaine de minutes<br />
des manifestations et des<br />
mouvements sociaux qui<br />
agitent son pays depuis des<br />
semaines, mais a annoncé<br />
, Manifestation géante place Tahrir, au Caire, le 8 <strong>avril</strong> <strong>2011</strong>./DR<br />
<strong>du</strong> nord, “c'est d'investir<br />
massivement pour aider les<br />
pays en transition démocratique<br />
à rétablir leur situation<br />
économique et à retrouver<br />
un rythme de croissance<br />
suffisant”, a-t-il relevé.<br />
“La démocratie, pour<br />
s'établir, nécessite un taux<br />
de croissance de 8 à 10%.”<br />
Guy Sorman, économiste<br />
Pour exemple, actuellement,<br />
ce taux est officiellement<br />
estimé à entre 0 et 1%<br />
pour la Tunisie en <strong>2011</strong>.<br />
“Il n'y a pas une réponse,<br />
une recette pour tous les<br />
pays”, même si les pays<br />
riches ont “une obligation<br />
(politique, économique)<br />
d'accompagner ces évolutions”,<br />
a fait valoir Patrice<br />
une modification de la<br />
Constitution de 1996 et une<br />
révision de la loi électorale,<br />
de la loi sur les partis politiques<br />
et <strong>du</strong> code de l'information.<br />
Des réformes à mettre en<br />
œuvre d'ici un an, par voie<br />
parlementaire ou référendaire.<br />
Le Chef de l'Etat n'a pas<br />
évoqué son avenir à la tête<br />
de l'Etat après 2014. Il n'a<br />
pas non plus évoqué un<br />
changement <strong>du</strong> gouvernement<br />
ou une dissolution<br />
de l'Assemblée nationale,<br />
largement dominée par les<br />
trois partis de l'Alliance<br />
présidentielle, à leur tête<br />
l'ex-parti unique <strong>du</strong> Front<br />
Paoli, directeur Afrique <strong>du</strong><br />
Nord et Moyen-Orient au<br />
Quai d'Orsay.<br />
Le risque de voir des partis<br />
radicaux profiter de la<br />
période actuelle de flottement<br />
a été minimisé par les<br />
experts. “Les islamistes radicaux<br />
seront marginalisés<br />
par le mouvement démocratique”,<br />
a assuré Farhad<br />
Khosrokhavar, pour qui<br />
les révoltes vont aider à la<br />
création de sociétés civiles.<br />
Les représentants de partis<br />
islamistes ont promis “de<br />
surprendre” les Occidentaux<br />
en matière de démocratie.<br />
“Chiche”, a répon<strong>du</strong><br />
Alain Juppé, en proposant<br />
un dialogue à ceux qui appliquent<br />
les règles <strong>du</strong> jeu<br />
démocratique et refusent<br />
toute violence.<br />
■ aufait (avec AFP)<br />
Le président algérien n’a pas<br />
convaincu sur sa volonté de réforme<br />
Les réformes politiques annoncées vendredi par le président algérien Abdelaziz<br />
Bouteflika, prévoyant notamment une révision de la Constitution, ont déçu<br />
médias et société civile qui les jugeaient samedi très en deçà de l'exigence de<br />
changement <strong>du</strong> "système" exprimée par l'opposition.<br />
, Des Algériens suivent à la télévision le discours de Bouteflika le 15<br />
<strong>avril</strong> <strong>2011</strong> à Telemcen./DR<br />
de Libération Nationale<br />
(FLN).<br />
“Je pense que<br />
changer des textes ou<br />
amender la constitution<br />
n'est pas la meilleure<br />
façon pour aller vers un<br />
changement <strong>du</strong> système<br />
en Algérie parce que le<br />
problème en Algérie est<br />
que les institutions civiles<br />
et militaires agissent en<br />
dehors des lois.”<br />
Mustapha Bouchachi,<br />
président de la Ligue<br />
pour la défense des droits<br />
de l'Homme (LADDH,<br />
indépendante).<br />
■ aufait (avec AFP)