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DES ARK<br />
Don’t Rock The Boat, Sink The<br />
Fucker<br />
Lovitt Records<br />
Dans ce nouvel album DES ARK, a<br />
toujours cette sagesse très frêle<br />
qu’on lui reconnaît, un peu<br />
comme une bénédiction à la<br />
Simone White. Il y a un certain<br />
côté fugueuse que l'on perçoit sur<br />
pas mal de titres mais aussi de<br />
pudeur qu’elle transforme à sa<br />
propre manière avec presque de<br />
la retenue. Atmosphère agréable<br />
ressentie non pas en ligne directrice,<br />
mais libre de toutes<br />
émotions. On retrouve Mr Kurt<br />
Ballou sur certaines chansons. On<br />
découvre parmi huit titres une<br />
exploration successive d’ambiance<br />
déjà avec la très jolie “My Saddle<br />
Is Waitin’ (C’Mon Jump On It)”,<br />
puis “Girl Get Ruff”, riffs acoustique<br />
et enjoués sur “FTW Yall!!!”.<br />
Des mélodies irrésistibles au<br />
chant plus menaçant avec “It’s<br />
Only A Bargan If You Want It” et<br />
“Two Hearts Are Better Than<br />
O n e ” petite perle qui s'ajuste<br />
parfaitement à cet album. On se<br />
laisse emporter par le courant qui<br />
nous englouti de rêves et de<br />
beauté.<br />
Grégory SMETS<br />
AVENGED SEVENFOLD<br />
Nightmare<br />
Roadrunner<br />
Le premier titre éponyme fleure<br />
bon le single avec son refrain<br />
accrocheur qui donne le la au<br />
reste de ce sixième album. Bénéficiant<br />
de l’expérience et de la<br />
technique du batteur de Dream<br />
Theater, après la mort de James<br />
Sullivan (bel hommage de la part<br />
de Mike Portnoy… son idole), les<br />
Californiens nous livrent un LP de<br />
hard mélodique ultra moderne,<br />
que l’on pourrait qualifier de neo<br />
neo metal car digérant les<br />
influences des pionniers du hard<br />
& heavy européen (voir du neo<br />
classique), tout comme les<br />
groupes références du metalcore<br />
US actuel. Les aînés de Metallica<br />
et Skid Row ont marqué l’esprit du<br />
quintette et ça se sent tout au<br />
18 • 151 JUIN <strong>2011</strong><br />
long des 11 titres. Moins fun ou<br />
rentre-dedans que leurs compatriotes<br />
de Trivium, Taking Dawn et<br />
autres Bullet For My Valentine (du<br />
moins sur cet album), pour A7X le<br />
temps est à la mélancolie, bien<br />
plus qu’à l’orage. Pourvu d’un très<br />
beau visuel dans la lignée d’Alice<br />
Cooper, Ozzy ou King Diamond,<br />
Nightmare se pare de grandes<br />
envolées guitaristiques (qui pourraient<br />
en refroidir plus d’un par<br />
leur omniprésence), sauf à de<br />
rares exceptions comme sur la<br />
belle ballade “So Far Away” nous<br />
rappelant au bon souvenir d’un<br />
Saigon Kick. Le groupe se réveille<br />
sur un puissant “God Hates Us”<br />
bien de son époque, et on<br />
renchaîne sur deux autres<br />
ballades (dont “ Tonight The<br />
World Dies” où l’influence de Gary<br />
Cherone est indéniable) pour finir<br />
sur une dernière plage sonnant<br />
comme un mix de A7X et de<br />
Dream Theater… Le futur du<br />
groupe ?<br />
DJ NEUROTIC<br />
en concert 13/06 Lille [59]<br />
ZENITH - 25/06 Dessel [B]<br />
GRASPOP<br />
SUSANA BACA<br />
Afrodiaspora<br />
Luaka Bop / PIAS<br />
Les liens profonds entre les musiques<br />
africaines et latino-américaines<br />
sont connus (cf. Afrocubism,<br />
chroniqué dans notre n°<br />
146). Née à Lima en 1944, la<br />
péruvienne Susana BACA a fait de<br />
leur célébration son sacerdoce, et<br />
son second album (après une<br />
douzaine d'autres) sur Luaka Bop<br />
(label fondé par David Byrne) le<br />
perpétue avec brio. Explorant ses<br />
ramifications jusqu'à New-Orleans<br />
(sa cover du “Hey Pocky Way”<br />
des Meters), elle rallie pour l'occasion<br />
quelques guests de renom,<br />
tel l'historique batteur originel de<br />
Santana, Michael Shrieve, ou<br />
encore l'harmoniciste chicagoan<br />
Billy Branch. Et de la cumbia<br />
colombienne (“Detras De La<br />
Puerta”) aux beats cubains de<br />
“Bendiceme” et “Baho Kende &<br />
Palo Mayimbe” (reprise de la<br />
légendaire Celia Cruz), en passant<br />
par la valse mexicaine (“ Q u e<br />
Bonito Tu Vestido”), c'est bien ce<br />
jeu de miroirs entre deux continents<br />
cousins qui se poursuit, au<br />
fil de rythmes ondulants qui expriment,<br />
mieux que des discours,<br />
l'âme métissée de cultures intemporelles.<br />
À ranger à portée de<br />
main, entre Omara Portuondo et<br />
Eliades Ochoa, sur la même<br />
étagère que votre Buena Vista<br />
Social Club...<br />
Patrick DALLONGEVILLE<br />
HERMAN DUNE<br />
Strange Moosic<br />
Green United Music<br />
“David-Ivar, Neman, je suis OK<br />
pour les cinq premiers titres. De<br />
“ Tell Me Something I Don’t<br />
Know” à “Lay Your Head On My<br />
Chest” c’est du Herman Dune pus<br />
jus, avec un “Ah Hears Strange<br />
Moosic” qui, perso, me branche<br />
bien. On rajoute à ça le “Magi -<br />
cian” que vous avez bizarrement<br />
mis en fin de disque et on a un sixtitres<br />
qui tient bien la route, dans<br />
la veine de ce que vous avez fait<br />
précédemment, en plus élaboré,<br />
mais tout aussi sincère. C’est le<br />
HERMAN DUNE de Not On Top,<br />
de Giant, le folk détendu, sûr de<br />
lui-même quand il ne se foule pas,<br />
le talent inné, brut… Par contre le<br />
reste, les gars, tout ce qui va de<br />
“Monument Park” à “My Joy”, ce<br />
n’est franchement pas au niveau,<br />
c’est faiblard dans les refrains et<br />
les mélodies et on perd vite l’attention.<br />
Faut retravailler un peu<br />
cette deuxième partie d’album et<br />
vous tiendrez le disque idéal pour<br />
un retour remarqué. Non ? Bon,<br />
après tout les gars, ce que j’en<br />
dis…. De toutes façons c’est vous<br />
qui décidez, comme d’hab’…” Le<br />
coach<br />
Julien COURBE<br />
DUFF MCKAGAN’S<br />
LOADED<br />
The Taking<br />
Armoury Records / Eagle<br />
Records<br />
Cinquième missive du sieur<br />
McKagan en solo (le premier<br />
datant déjà de 1993) et troisième<br />
sous l’appellation “loaded”. Duff<br />
nous gratifie dès l’ouverture d’un<br />
“Lords Of Abandon” fier et sans<br />
concession rappelant ainsi son<br />
Believe In Me sorti 18 ans plus<br />
tôt où le jeune bassiste de l’entité<br />
Guns & Roses tâtait de tous les<br />
instruments. Mais revenons à la<br />
cuvée <strong>2011</strong>. Le bonhomme a<br />
laissé traîner ses oreilles vers les<br />
différents courants musicaux de<br />
ces dernières années et ça se<br />
ressent sur le second titre<br />
“Executionner’s Song” qui a un<br />
sacré goût de stoner rock à la<br />
QOTSA, tandis que le single “Dead<br />
S k i n ” crache un heavy rock<br />
enjoué. Mais les références hard<br />
stoppent net, car bien que produit<br />
par l’inévitable Te r r y Date<br />
(Pantera, Prong et la scène<br />
grunge), nous trouvons à la place<br />
un excellent punk rock mélodique<br />
(les très beaux et 90’s “She’s an<br />
Anchior”, “We Win” et “Indian<br />
S u m m e r ”), voir doucement<br />
mélancolique (“Easier Lying” et<br />
son solo à la Slash) que n’auraient<br />
pas renié les Anglais de 3 Colours<br />
Red. Le tout sonne comme ce qui<br />
aurait pu être le nouveau Velvet<br />
Revolver (bien sûr, quelle frustration<br />
pour chacun des membres),<br />
écoutez “Kind of The World” en<br />
imaginant l’insolant Scott Weiland<br />
se dandiner fiévreusement. The<br />
Taking se termine en durcissant<br />
le ton sur trois compos bien plus<br />
sombres, dont les très efficaces<br />
et énervés “ Your Name” e t<br />
“Follow Me To Hell” (seuls titres<br />
aux accents metal). Un album à<br />
deux facettes assez complémentaires<br />
qui fonctionne plutôt bien.<br />
En découle un rock indé positif,<br />
ensoleillé sur la majeure partie du<br />
répertoire et définitivement 90’s !<br />
DJ NEUROTIC<br />
en concert 16/06 Lille [59]<br />
SPLENDID - 24/06 Dessel [B]<br />
GRASPOP<br />
KAKK MADDA FAKKA<br />
Hest<br />
Bubbles<br />
Une troupe norvégienne, jeune et<br />
délurée, qui s’amuse sans<br />
complexe d’une blague potache<br />
(leur nom, à prononcer “Cock<br />
Motha Fucka”) et de pillages<br />
revendiqués de pans pops entiers.<br />
Eighties, de discothèque, à base<br />
de synthés ou de violons un peu<br />
kitchs, décontractée et souriante,<br />
avec single parfait d’entrée<br />
(“Restless”) et conclusion joyeuse<br />
(“Drø Sø”, avec couplet en la<br />
langue locale). Qui a aussi<br />
succombé à la mode internationale,<br />
largement observée en ces<br />
contrées scandinaves (de JJ à<br />
Club8), qui veut qu’on introduise<br />
un soupçon de rythmiques africaines<br />
dans la pop locale (“Self-<br />
Esteem (We n g a ) ”). Emballante<br />
d’emblée, mais aussi séduisante<br />
que vite renvoyée dans ses excès<br />
: vite torchée, dans un anglais de<br />
collège et usant d’artifices qui nei