13.07.2013 Views

presto 2011

presto 2011

presto 2011

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

font penser à Brel, par l’orchestration<br />

et par certains textes. Les<br />

arrangements sont taillés de<br />

façon très fine, précise. Cyril<br />

redonne de l’énergie à la chanson<br />

française. Il y’a de l’emphase et de<br />

l’exaltation. C’est vraiment un<br />

album réussi, avec des textes qui<br />

touche à la condition humaine,<br />

sociale mais aussi au quotidien.<br />

Marc Lavoine ne s’y est pas<br />

trompé, il a écrit “Chère Amie”.<br />

Steff LE CHIEN<br />

PYGMYLUSH<br />

Old Friends<br />

Lovitt Records<br />

Si la musique de PYGMY LUSH<br />

est aussi soyeuse au possible, elle<br />

n'en est pas moins très intimiste,<br />

sombre et parvient à nous empoigner<br />

dans notre plus profonde<br />

pensée. Ici le groupe nous livre un<br />

album totalement folk. Il y a cette<br />

beauté qui illumine grâce à ses<br />

mélodies très effleurée sans pour<br />

autant partir dans des envolées<br />

magiques qui n’aboutissent à rien.<br />

On y sent une force humble dans<br />

leur musique où les cordes<br />

pincées aux petits subterf u g e s<br />

rythmiques se livrent aux atmosphères<br />

de soirées chaudes et<br />

sobres. On se délecte à l’écoute<br />

“Chance”, “Good Dirt”, “Night At<br />

The Johnstown Flood”, “I’ll Wait<br />

With You”, “Old Friends”, “Pals”<br />

de mélodies mêlant tendre<br />

cynisme et sérénité détachante<br />

pour terminer dans une forme de<br />

chaos. PYGMY LUSH nous livre<br />

un bel album, subtil qui nous met<br />

dans un état de méditation totale.<br />

Grégory SMETS<br />

ROWLAND SALLEY<br />

Killing The Blues<br />

Telechrome Records<br />

Entre Jimmy Tittle (pour le meilleur)<br />

et Chris de Burgh (pour le<br />

pire, heureusement rare, cf.<br />

“Impression”), Rowland SALLEY<br />

aurait très bien pu demeurer<br />

dans l'ombre de son patron, Chris<br />

Isaak (dont il est depuis des<br />

lustres le bassiste attitré), si l'une<br />

de ses compositions, “Killing The<br />

Blues”, n'avait connu un destin<br />

d'exception (reprise successive-<br />

20 • 151 JUIN <strong>2011</strong><br />

ment par John Prine, Chris<br />

Smither, Shawn Colvin, et, plus<br />

récemment, Robert Plant et<br />

Alison Krauss sur leur album<br />

commun de naguère)... Au point<br />

qu'en 2007, le renommé magazine<br />

Rolling Stone (le Roque n'<br />

Flop amerloque en plus bobo, si<br />

toutefois ça peut se concevoir...)<br />

l'érigea à la 51ème place des<br />

meilleures chansons de l'année !..<br />

Or, il se trouve que la version originale,<br />

ici proposée, date (comme<br />

cet album) de 2003 ! Peu<br />

importe, le sieur SALLEY (Roly<br />

pour les intimes) avoisine souvent<br />

ici le niveau de l'excellent (et<br />

presque aussi méconnu) Jimmy<br />

Lafave (“Sugar Blues” ou encore<br />

“Memphis Girl”). Pas de quoi se<br />

relever la nuit, mais voici donc<br />

quand même un fort honnête<br />

country-rock pour seniors encore<br />

valides - comme ceux de la génération<br />

de ce bon Rowland (né en<br />

49)... Un chanceux soudard, qui<br />

n'aura en tout cas pas à se préoccupper<br />

outre mesure du<br />

décompte de ses points-retraite !<br />

Patrick DALLONGEVILLE<br />

JESSE SYKES & THE<br />

SWEET HEREAFTER<br />

Marble Son<br />

Fargo<br />

Trois albums et deux EPs n'y firent<br />

guère : pour l'observateur furtif,<br />

la filiforme Jesse SYKES s'apparente<br />

toujours à la country, au<br />

mieux alternative. La faute à ses<br />

gilets de peau, à ses pochettes<br />

sepia, aux titres de ses chansons<br />

? Plus prosaïquement, cette relation<br />

pourrait bien venir de son<br />

association avec le guitariste Phil<br />

Wandscher (ex-Whiskeytown, aux<br />

côtés de l'ambigu Ryan Adams)...<br />

P o u r tant, la damoiselle oscille<br />

depuis toujours vers le côté dark<br />

de la force, comme en témoigne<br />

son passé de photographe,<br />

fascinée par le monde interlope<br />

de Rhode-Island dans les 80's.<br />

Décidément trop urbaine pour se<br />

contenter de folâtrer dans le foin<br />

(et trop littéraire pour ne célébrer<br />

que la lune bleue du Kentucky), sa<br />

principale connection avec les<br />

chemises à carreaux réside de<br />

fait dans les vertiges électriques<br />

dont elle partage le goût avec<br />

deux grands anciens : les<br />

regrettés Lift To Experience de<br />

Josh T. Pearson et, bien évidemment,<br />

le Neil Young de “Ragged<br />

Glory”. “Hushed By Devotion”, le<br />

maëlstrom virevoltant qui ouvre<br />

son quatrième essai à ce jour,<br />

affiche d'emblée la couleur : plus<br />

de huit minutes d'orage électrique,<br />

d'où surnage à peine sa<br />

voix éthérée. Cet ouragan cède<br />

certes la place à quelques plages<br />

alanguies (“ S e rvant Of Yo u r<br />

Vision”, “Be It Me, Or Be It<br />

Done”), où l'on jurerait entendre<br />

le Crazy Horse de la grande<br />

époque accompagner une vénéneuse<br />

Marianne Faithfull. Mais le<br />

feu n'en continue pas moins de<br />

couver sous la braise, comme en<br />

témoignent les vertigineux “Plea -<br />

suring The Divine” et “Your Own<br />

Kind”. Et ce spleen-là ne manque<br />

assurément pas de panache...<br />

Que ceux pour qui Jesse SYKES<br />

rime avec anorexique passent<br />

leur chemin, cette fille possède de<br />

fait un indéniable chien... De ceux<br />

qui happent le jarret des badauds<br />

en goguette, et leur font perdre<br />

l'équilibre : que du nerf, et pas un<br />

poil de gras !<br />

Patrick DALLONGEVILLE<br />

TARAF DE HAIDOUKS<br />

& KOCANI ORKESTAR<br />

Band Of Gypsies 2<br />

Crammed Discs / Wagram<br />

Y'a du monde aux Balkans ! En<br />

effet, ceux qui déduiraient du titre<br />

ci-dessus la suite d'un concert,<br />

donné à la Saint-Sylvestre 69 par<br />

un trio de Blackos funky<br />

aujourd'hui aux deux tiers décédé,<br />

vont être surpris. Band Of<br />

Gypsies est en effet (aussi) le titre<br />

d'un album du collectif roumain<br />

TARAF DE HAIDOUKS (“l'orchestre<br />

des bandits d'honneur”,<br />

sic) paru en 2001. Ils y étaient<br />

déjà rejoints (sur trois plages) par<br />

les cuivres Macédoniens du<br />

KOCANI ORKESTAR, et la saveur<br />

de l'expérience les a incités à récidiver<br />

“en grand” dix ans plus tard,<br />

cette fois au fil d'un album entier.<br />

Et ce “retour- d u - f i l s - d e - l a -<br />

vengeance (2)” prend des accents<br />

hautement jubilatoires : bien que<br />

de dialectes distincts, les 27<br />

zicos ici assemblés ne semblent<br />

souffrir d'aucun déficit de communication.<br />

Ce serait d'ailleurs plutôt<br />

de communion qu'il faudrait parler<br />

: les violons (et rythmes) slaves se<br />

marient à merveille aux flon-flons<br />

surexcités et aux derboukas<br />

macédoniens, révélant au<br />

passage un virtuose de cet instrument<br />

aussi serbe que zarbe : le<br />

cymbalium. Musiques de voyage,<br />

de mariages et d'enterrements<br />

(comme le dit si bien Kusturica)<br />

se mêlent et se télescopent ici<br />

avec une pêche, une joie communicative<br />

et un sens profond de<br />

l'héritage, qui témoignent avec<br />

panache d'une légitime fierté :<br />

celle des Roms, récemment vilipendés<br />

par une certaine pensée<br />

"café-du-commerce" aux sinistres<br />

remugles. Il suffit, pour s'en<br />

convaincre, de commencer par<br />

écouter les instrumentaux<br />

“Turceasca A Lu Kalo” et “Dikhél<br />

Khélel”, détonant mixes de tourneries<br />

orientales, yiddish et<br />

croates... Mince, des musiques<br />

roms avec la rock n' roll attitude ?<br />

Les CRS n'ont plus qu'à bien se<br />

tenir !<br />

Patrick DALLONGEVILLE<br />

LES TÊTES RAIDES<br />

L'an Demain<br />

Tôt Ou Tard / Mon Slip<br />

J'avoue, j'ai un peu perdu le fil du<br />

nombre d'albums réalisés par les<br />

têtes raides, mais après plus de<br />

dix ans de carrière c'est un peu<br />

normal, ne croyez-vous pas ? Le<br />

groupe nous revient avec un<br />

nouvel opus simplement intitulé<br />

L'An Demain et il faut parfois peu<br />

de chose pour vous faire aimer un<br />

disque et vous faire dire qu'il est<br />

l'une des meilleures productions<br />

des TÊTES RAIDES. Je pourrais<br />

vous dire que l'on retrouve la<br />

plume aiguisée de Christian Olivier<br />

pour des textes divins mêlant<br />

légèreté et engagement. Je pourrais<br />

également vous dire que cet<br />

album est un trait d'union parfait<br />

entre Fragile et Gratte Poil, je<br />

veux dire par là entre un disque<br />

sans accordéon aux accents électriques<br />

et un album plein d'humour<br />

et d’optimisme. Pour le<br />

comprendre il vous suff i t<br />

d'écouter “J'm'en Fous” e t<br />

“Maquis”. J'aurais pu terminer en<br />

vous disant que c'est un vrai<br />

bonheur de retrouver le petit<br />

grain de folie douce de Grégoire.<br />

C'est vrai j'aurais pu vous dire tout<br />

ça, mais ce qui m'a fait chavirer<br />

lors de ma première écoute, c'est<br />

Emma, l'improbable duo avec<br />

Jeanne Moreau. Il y a bien longtemps<br />

que Jeanne Moreau n'avait<br />

posé sa voix sur un disque et le<br />

faire avec Christian Olivier confère<br />

au titre une force et un côté<br />

presque mystique. Tout simplement<br />

sublime. La synthèse de<br />

toutes le travail et talent des<br />

TÊTES RAIDES se retrouve dans<br />

L'an Demain.<br />

Mathy D<br />

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!