presto 2011

PULP
Par Nicolas SWIERCZEK
Il est de bon ton de railler ces groupes récemment
reformés qui, c’est une mode, prennent
d’assaut les scènes actuelles. La rhétorique est
bien connue : d’un côté, le groupe courant après
le cachet (ah, ces discours sur l’art et l’argent…),
de l’autre, le fan courant après sa
jeunesse. La reformation du groupe PULP
n’échappe sans doute pas totalement à ces considérations
: on conseillera donc aux plus grincheux
ou cyniques d’éviter la plaine de la
machine à feu le vendredi 15 juillet.
Formé en 1978 à Sheffield, le groupe de Jarvis Cocker reste longtemps
cantonné aux salles de la cité industrielle, enregistrant
dans une indifférence polie deux albums dans les années 80. Le
premier (petit) sursaut viendra en 1992 avec la sortie de Sépa -
rations, mais il faut attendre 1994 et la sortie de His’n Hers
pour que la notoriété et l’identité de PULP (exigence dans l’écriture,
grand sens de la théâtralité) soient définitivement assises. La suite, on
la connaît : la machine s’emballe avec Different Class, qui reste
plusieurs semaines numéro un des charts britanniques. Trois ans plus
tard, le groupe accouche dans la douleur de This Is Hardcore, considéré
comme son chef d’œuvre. La bande de Sheffield perd pourtant
une partie de son public, rebutée par la noirceur de l’album. En 2001,
l’honorable We Love Life est marqué par l‘excellente production de
Scott Walker, mais peine à atteindre la fulgurance des trois précédents
albums. PULP se sépare l’année suivante. Alors forcément, il y
a cette appréhension : la magie opérera-t-elle à nouveau dix ans plus
tard ? Une crainte peu justifiée, tant on sait Jarvis Cocker incapable
de médiocrité…
DOUR FESTIVAL
VENDREDI 15 JUILLET The Last Arena
A Dour [B] PLAINE DE LA MACHINE A FEU
151 JUIN 2011 • 9