13.07.2013 Views

Les fibres.pdf - Docvadis

Les fibres.pdf - Docvadis

Les fibres.pdf - Docvadis

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

NUTRITION• <strong>fibres</strong> •<br />

<strong>Les</strong> <strong>fibres</strong> alimentaires :<br />

ni trop, ni trop peu<br />

Notre ration s’est appauvrie en <strong>fibres</strong> alimentaires du fait<br />

du raffinage des farines et d’une moindre consommation<br />

d’aliments qui en sont riches comme les céréales, le pain,<br />

les légumes secs. Or elles sont reconnues comme essentielles.<br />

Résistantes à la digestion intestinale,<br />

les <strong>fibres</strong> contribuent<br />

à régulariser l’absorption<br />

intestinale et le transit, ont une<br />

action sur le métabolisme des glucides<br />

et des lipides et donc un rôle<br />

dans la prévention et la correction<br />

des hyperlipidémies et des hyperglycémies<br />

et, au-delà des maladies<br />

cardiovasculaires, un impact possible<br />

sur la cancérogénèse colique. C’est<br />

pourquoi il est demandé d’introduire<br />

ou de réintroduire les aliments<br />

qui en sont riches dans notre alimentation<br />

occidentale. Cet avantage<br />

Légumes verts<br />

artichaut cuit 9,4<br />

salsifis cuit 9<br />

cerfeuil 5,4<br />

céleri-rave 5<br />

champignon 5<br />

chou de Bruxelles 4,5<br />

haricot vert 4<br />

pissenlit 3,5<br />

fenouil 3,5<br />

Légumes secs<br />

haricot blanc sec 18,1<br />

lentille sèche 11,2<br />

haricot rouge cuit 8,6<br />

pois chiche cuit 8,6<br />

haricot blanc cuit 7,8<br />

lentille cuite 7,8<br />

fève cuite 6,6<br />

pois cassé cuit 4,5<br />

doit être nuancé chez ceux qui ont<br />

un intestin irritable.<br />

<strong>Les</strong> <strong>fibres</strong> alimentaires sont présentes<br />

dans tous les végétaux que l’homme<br />

consomme : féculents, céréales, fruits<br />

et légumes. Il n’y a pas de <strong>fibres</strong> d’origine<br />

animale. Peu attaquées par les<br />

processus de digestion, leur apport<br />

calorique est faible. Ne sont pas<br />

inclues dans la définition des <strong>fibres</strong><br />

alimentaires les substances à effet<br />

fibre comme les tanins, les polyphénols,<br />

les polysaccharides bactériens<br />

et les oligosaccharides de synthèse.<br />

Certains incluent les amidons résis-<br />

Prochain<br />

article :<br />

Le régime<br />

d’épargne<br />

intestinale<br />

<strong>Les</strong> aliments riches en <strong>fibres</strong> (en g pour 100 g)<br />

Produits céréaliers<br />

son 44<br />

céréales au son<br />

pour petit déjeuner<br />

29<br />

farine de soja 17,3<br />

flocon d’avoine 10<br />

pomme de terre 10<br />

blé entier 9,6<br />

blé soufflé<br />

pour petit déjeuner<br />

9<br />

muesli 7,3<br />

pain complet 7<br />

pain de seigle<br />

et froment<br />

5,4<br />

pétale de maïs 5<br />

pain grillé 4,5<br />

biscotte 4<br />

baguette 3,5<br />

Fruits frais<br />

groseille 8,3<br />

cassis 7<br />

framboise 6,6<br />

mûre 6<br />

goyave 3,5<br />

grenade 3,5<br />

Fruits secs et oléagineux<br />

noix de coco 17<br />

amande 17<br />

pruneau 16<br />

abricot sec 13,7<br />

figue 11<br />

graine de sésame 11<br />

pistache 8,3<br />

cacahuète 8,3<br />

noix du Brésil 8,3<br />

banane séchée 7,8<br />

tants qui échappent à la digestion<br />

amylasique intestinale chez l’homme<br />

sain, comme les amidons cuits ayant<br />

subi une rétrogradation structurale<br />

lors de certains procédés technologiques<br />

et culinaires.<br />

Il existe deux types de <strong>fibres</strong> alimentaires<br />

caractérisées par leurs propriétés<br />

chimiques et leurs qualités<br />

nutritionnelles :<br />

- les <strong>fibres</strong> solubles : pectines,<br />

gommes, <strong>fibres</strong> d’algues, glucanes et<br />

certaines hémicelluloses. Contenues<br />

dans les fruits et les légumes, elles<br />

ont la capacité d’absorber une grande<br />

datte 7,3<br />

noisette 7,3<br />

raisin sec 6,6<br />

châtaigne 6<br />

pâte d’amande 6<br />

graine de tournesol 6<br />

olive verte 4<br />

noix de cajou 3,5<br />

olive noire 3,5<br />

• TOUT PRÉVOIR n°330 • avril 2002• 29


NUTRITION• <strong>fibres</strong> •<br />

Une journée d’apport optimum en <strong>fibres</strong><br />

Petit déjeuner<br />

- café ou thé = 0<br />

- 30 g de flocons d’avoine<br />

ou 50 g de pain complet = 3,5 g<br />

- yaourt = 0<br />

- jus de fruit frais = 2 g<br />

Déjeuner<br />

- salade verte =1,5 g<br />

- filet de dinde = 0<br />

- lentilles = 12,5 g<br />

- fromage blanc<br />

à la ciboulette = 0<br />

- 50 g de pain blanc = 1,5 g<br />

- salade de fruits frais<br />

avec 2 pruneaux = 6 g<br />

quantité d’eau, forment un gel qui<br />

augmente le volume du repas et<br />

ralentit l’évacuation de l’estomac. Se<br />

mélangeant ainsi dans le bol alimentaire,<br />

elles ont la capacité de prendre<br />

dans leurs mailles des nutriments et<br />

empêcher leur absorption trop rapide.<br />

Ce sont surtout elles qui sont impliquées<br />

dans la prévention et le traitement<br />

des maladies métaboliques et<br />

cardiovasculaires.<br />

- les <strong>fibres</strong> insolubles : la cellulose,<br />

la lignine, certaines hémicelluloses<br />

sont contenues dans les produits<br />

céréaliers, surtout le son de blé. Elles<br />

restent en suspension avec le bol alimentaire<br />

et augmentent le volume du<br />

bol digestif<br />

Quelles <strong>fibres</strong><br />

pour quels aliments ?<br />

- la cellulose, la plus répandue, se<br />

trouve dans les fruits, les légumes et<br />

les légumes secs ;<br />

- l’hémicellulose dans l’enveloppe<br />

externe des céréales. Le pain complet<br />

et le pain au son en contiennent plus<br />

que le pain blanc. On en trouve un<br />

peu dans les fruits ;<br />

- la pectine dans les fruits ;<br />

30 • TOUT PRÉVOIR n°330 • avril 2002<br />

Dîner<br />

- poireaux vinaigrette = 3 g<br />

- saumon = 0<br />

- épinards et blé = 8 g<br />

- biscuits au son d’avoine et aux<br />

pommes = 6 g<br />

- 30 g de pain complet = 2 g<br />

Total de la journée = 46,5 g<br />

- la lignine dans : l’ail, l’artichaut, les<br />

brocolis, les carottes d’hiver, le célerirave,<br />

les champignons, la choucroute,<br />

les choux, les choux de Bruxelles, les<br />

choux-fleurs, le concombre, le cresson,<br />

les échalotes, les épinards, les<br />

navets (vieux), les oignons (aussi riche<br />

en soufre), les petits pois, le poivron,<br />

les radis, la rhubarbe, les salsifis, les<br />

tomates.<br />

Nous consommons de moins<br />

en moins de <strong>fibres</strong><br />

alimentaires<br />

De 30 à 35 g au début du siècle, les<br />

apports quotidiens en <strong>fibres</strong> sont passés<br />

à 15 à 20 g par jour. Certaines<br />

enquêtes ont même montré des<br />

apports très pauvres de l’ordre de 4 à<br />

6 g par jour. Or les apports quotidiens<br />

recommandés pour un bon transit<br />

intestinal sont de l’ordre de 30 à 45 g<br />

par jour dont, 60 à 70 % de <strong>fibres</strong><br />

céréalières.<br />

L’alimentation des pays industrialisés<br />

apporte peu de <strong>fibres</strong> alimentaires<br />

car elles ont été exclues lors des procédés<br />

industriels de traitement du<br />

pain, du riz, de la farine. Par ailleurs,<br />

ces dernières décennies, la consom-<br />

mation des aliments riches en <strong>fibres</strong><br />

comme les céréales, les légumes et les<br />

fruits a baissé au profit de la consommation<br />

de fromages, de viandes, de<br />

pâtisseries, de viennoiseries et de produits<br />

sucrés qui apportent peu de<br />

<strong>fibres</strong>. La ration glucidique et lipidique<br />

est fortement augmentée et il<br />

y a moins d’apport en <strong>fibres</strong> qui pourraient<br />

réguler ces excès, d’où l’apparition<br />

des maladies propres aux pays<br />

industrialisés : diabète, dyslipidémies,<br />

obésité. Ceci explique aussi les<br />

constipations opiniâtres difficiles à<br />

traiter par les médicaments seuls si<br />

une correction nutritionnelle<br />

n’est pas faite. Dans les<br />

pays en voie de développement,<br />

où l’alimentation est<br />

riche en <strong>fibres</strong>, les maladies<br />

telles que la constipation sont<br />

rares. Lorsqu’on obtient que le patient<br />

introduise des aliments riches en<br />

<strong>fibres</strong> (légumes, fruits, céréales…), son<br />

alimentation se rapproche des critères<br />

d’une alimentation équilibrée proche<br />

de la diète méditerranéenne.<br />

Place des <strong>fibres</strong> dans la<br />

diétothérapie<br />

Parallèlement à la modification des<br />

habitudes alimentaires, l’incidence de<br />

l’obésité augmente. La baisse de la<br />

consommation de <strong>fibres</strong> pourrait être<br />

un des facteurs favorisant la prise de<br />

poids. En effet, les <strong>fibres</strong> augmentent<br />

le pouvoir satiétogène des aliments, la<br />

faim s’estompe plus rapidement avant<br />

la fin du repas et cet effet dure jusqu’au<br />

repas suivant, qui sera moins<br />

copieux. Par exemple, la prise de<br />

céréales riches en <strong>fibres</strong> au petit<br />

déjeuner réduit l’apport calorique à<br />

ce repas et aux repas suivants. Pour<br />

les autres repas, la richesse en <strong>fibres</strong><br />

du repas, malgré un apport plus faible<br />

en calories, donne une meilleure<br />

satiété et une absence de sensation<br />

de faim à distance des repas par rapport<br />

à des repas plus riches en calories<br />

mais pauvres en <strong>fibres</strong>.


Plusieurs phénomènes coexistent:<br />

- les aliments riches en <strong>fibres</strong> nécessitent<br />

une mastication lente et prolongée<br />

qui donne une sensation de<br />

rassasiement plus intense. Une alimentation<br />

pauvre en <strong>fibres</strong> est facile<br />

à avaler, demande peu de mastication<br />

et surtout a une forte densité<br />

énergétique (beaucoup plus de calories<br />

dans un faible volume). Un morceau<br />

moyen de fromage de 30 g<br />

apporte environ 100 calories, et il est<br />

vite avalé. C’est l’équivalent de 50 g<br />

de pain complet ou de baguette, 200 g<br />

d’orange ou de kiwi, 800 g d’endive<br />

ou 400 g de haricot vert. Mêlés au<br />

repas, les aliments riches en <strong>fibres</strong><br />

réduisent la densité calorique des aliments<br />

et participent ainsi à la réduction<br />

de la densité calorique des repas ;<br />

- dans l’estomac, ils ralentissent l’évacuation<br />

gastrique, provoquent une<br />

distension et un effet de distension.<br />

La satiété est augmentée ;<br />

- la digestion est plus longue ;<br />

- ils modulent l’absorption des aliments,<br />

en particulier des glucides, et<br />

donc la réponse insulinique, ce qui<br />

régule la prise alimentaire et le métabolisme<br />

du tissu adipeux.<br />

<strong>Les</strong> études sont discordantes, mais on<br />

estime que les habitudes alimentaires<br />

seraient responsables de plus de la<br />

moitié des cancers actuellement. C’est<br />

pourquoi le code européen contre le<br />

cancer spécifie dans son cinquième<br />

commandement : « consommez fréquemment<br />

des fruits et des légumes ».<br />

On suppose que l’effet protecteur des<br />

<strong>fibres</strong> dans la cancérogénèse colique<br />

s’opère à un stade tardif, lors de la<br />

croissance et de la transformation<br />

maligne des adénomes coliques. On<br />

a fixé l’effet protecteur à 30 g par<br />

jour pendant des années.<br />

Sur le plan lipidique, les <strong>fibres</strong><br />

solubles ralentissent l’absorption du<br />

cholestérol, et participent ainsi à la<br />

prévention et au traitement des hypercholestérolémies.<br />

Pour un bon apport en <strong>fibres</strong>, on conseille :<br />

- un légume vert cuit à un repas ou réparti sur<br />

les deux repas, soit 200 à 300 g cuits, en<br />

association avec des féculents ou du pain,<br />

- une crudité à un ou deux repas (de 150 à<br />

200 g),<br />

- en moyenne deux ou trois fruits par jour,<br />

- une portion de légumes secs 2 à 3 fois dans la<br />

semaine.<br />

Plusieurs études ont montré une corrélation<br />

entre la survenue d’accidents<br />

et de mortalité cardiovasculaires et<br />

leur faible niveau d’ingesta. Un enrichissement<br />

de la ration en <strong>fibres</strong> a<br />

permis de réduire la mortalité cardiovasculaire.<br />

Celle-ci a été trouvée<br />

quatre fois plus faible chez les<br />

consommateurs de 37 g et plus de<br />

<strong>fibres</strong> par jour.<br />

Le germe de blé à la dose de 20 à 30 g<br />

par jour a permis de baisser significativement<br />

les chiffres du cholestérol<br />

et des triglycérides. Le son<br />

d’avoine, les flocons d’avoine, les<br />

haricots blancs ont permis de baisser<br />

les hypercholestérolémies et surtout<br />

le LDL cholestérol. Il est à noter que<br />

l’enrichissement de la ration des sujets<br />

normaux en <strong>fibres</strong> induit un abaissement<br />

du cholestérol.<br />

Au niveau des glucides, les <strong>fibres</strong><br />

solubles diminuent chez le sujet sain<br />

et le diabétique la réponse glycémique<br />

et insulinique post-prandiale par<br />

ralentissement de l’évacuation gastrique,<br />

du transit intestinal, et réduction<br />

de l’absorption des glucides. Des<br />

apports riches en <strong>fibres</strong> permettent<br />

de plus un meilleur contrôle du diabète,<br />

comme on peut le constater au<br />

moyen des lecteurs de glycémie. <strong>Les</strong><br />

fringales, les coups de fatigue et les<br />

compulsions vers les produits sucrés<br />

sont nettement réduits. Dans certains<br />

cas, il faudra savoir adapter l’augmentation<br />

de l’apport en <strong>fibres</strong> aux<br />

intestins fragiles.<br />

Diverticulose colique et<br />

transit intestinal améliorés<br />

Une alimentation pauvre en <strong>fibres</strong><br />

ralentit le transit intestinal, favorise<br />

une hyperpression dans la<br />

lumière du tube digestif et peut<br />

L’idéal est de consommer des aliments complets<br />

riches en <strong>fibres</strong> en se méfiant du pain au son, du<br />

pain aux six céréales ou des pains dits complets<br />

qui ne semblent pas toujours bien tolérés par le<br />

tube digestif. Le colopathe devra éviter les<br />

légumes qui ont tendance à induire des gaz ou<br />

des ballonnements intestinaux, comme le chou<br />

ou les épinards.<br />

entraîner à la longue la formation<br />

de diverticules, essentiellement du<br />

sigmoïde. Dans ce cas, on recommande<br />

l’augmentation progressive<br />

de la ration en <strong>fibres</strong> non irritantes.<br />

En cas de crises aiguës seulement, il<br />

sera demandé de suivre un régime<br />

pauvre en résidus.<br />

<strong>Les</strong> <strong>fibres</strong> insolubles luttent contre<br />

la constipation en augmentant le<br />

volume et le poids des selles. Elles<br />

agissent tout au long de l’intestin<br />

par un effet mécanique de gonflement<br />

du bol alimentaire. Selon le<br />

type, 1 g de fibre peut lier 3 à 25 g<br />

d’eau. Pour un meilleur effet<br />

« fibre », il faut inciter les patients<br />

à boire un ou deux verres d’eau ou<br />

un bol de soupe au cours du repas.<br />

Mon conseil : il ne faut pas abuser<br />

des légumes crus mais les consommer<br />

plutôt cuits. L’abus de crudités<br />

peut engendrer des ballonnements<br />

abdominaux, puis des phénomènes<br />

de colopathie. On conseille de servir<br />

les crudités dans de petites<br />

assiettes. De plus, la cuisson attendrit<br />

les <strong>fibres</strong> et on consomme proportionnellement<br />

beaucoup plus<br />

d’aliments (donc de <strong>fibres</strong>) lorsqu’ils<br />

sont cuits. Par exemple, une endive<br />

crue suffit pour une salade d’une<br />

ou deux personnes ; cuites, on en<br />

mange facilement trois ou quatre.●<br />

Dr Paule Nathan<br />

Référence :<br />

Arnaud Basdevant, Martine<br />

Laville, Éric Lerebourgs<br />

Traité de nutrition clinique de<br />

l’adulte<br />

Médecine-Sciences, Flammarion,<br />

juin 2001<br />

• TOUT PRÉVOIR n°330 • avril 2002• 31

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!