1899 - Diocèse de Quimper et du Léon

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Les Quarante-Heures ; Le Mercredi des Cendres.
Voici venir ce que saint François de Sales appelait « les tristes
jours du bon Dieu. » Le monde appelle cela le « Carnaval i, mot
qui sent la bêle el annonce la licence.
C'est pourquoi l'Eglise, mère des âmes et des peuples, a voulu
combattre Ie déplorable envahissement des plaisirs corrupteurs,
des orgies, souvenirs du paganisme, par cette touchante dévotion
des Quarante-Heures, qui appelle tous les bons chrétiens à réparer
l'iniquité qui déborde et à faire surabonder la miséricorde divine
sur notre terre si coupable. Parce, Domine, parce populo t u o ! Le
Dieu de l'Eucharistie est exposé aux adorations de ses fidèles serviteurs.
Comment ceux-ci pourraient-ils étre sourds au tendre
appel de la divine Victime et aux pressantes exhortations da
l'Eglise?
Nous croyons inuLile d'insister, nous contentant de rappeler les
conditions de l'indulgence plénière, accordée à la dévotion des
Qnaranie-Heures. Outre la confession et la communion, il fant
« visiter dévotement le Saint-Sacrement, dans une des églises où
il est exposé. » La durée de la visite, fixée d'abord à une heure
entière d'adoration, a été réduite t au temps qu'on peut commodément
passer dans l'église. * (P. BERINGER.)
Que chacun, répéterons-nous, profite des moments qu'il peut
avoir de libres, en ces jours, que tant d'autres donnent aux
futilités !
***
Le Carême s'ouvre par la cérémonie des Cendres.
< Dans l'origine, dit Dom Gueranger, l'usage liturgique de la
cendre, au Mercredi de la Quinquagésime, ne parait pas avoir été
appliqué à tons les fidèles, mais seulement à ceux qui avaient commis
quelqu'un de ces crimes, pour lesquels l'Eglise infligeait la pénitence
publique. Avant la Messe de ce jour, ies coupables se présentaient
à l'église, où tout le peuple était rassemblé. Les prêtres
recevaient l'aveu de leurs péchés, puis ils les couvraient de ciliées
et répandaient la cendre sur leurs tétes. Après cette cérémonie, le
clergé et te peuple se prosternaient contre terre, el on récitait à
haute voix les sept psaumes pénitentiaires. La procession avait
lieu ensuite, à laquelle les pénitents marchaient nu-pieds. Au
retour, its étaient solennellement chassés de l'église par l'Evêque,
qui leur disait : c Voici que nous vous chassons de Tenceinte de
l'église, à cause de vos péchés et de vos crimes, comme Adam, le
premier homme, fut chassé du Paradis à cause de sa transgression.
i Le clergé chantait alors plusieurs répons tirés de la
Genèse, dans lesquels étaient rappelées les paroles du SEIGNEU a
condamnant l'homme aux sueurs et au travail, sur celle terre
désormais maudite. On fermail ensuite les portes de l'église, et
Archives diocésaines Quimper et Léon
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les pénitents n'en devaient plus franchir le seuil que pour venir
recevoir solennellement l'absolution, le Jeudi-Saint.
t Après le xi* siècle, la pénitence publique commença à tomber
en désuétude ; mais l'usage d'imposer les cendres à tous les fidèles
en ce jour, devint de plus en plus général, et il a pris place
parmi les cérémonies essentielles de la Liturgie romaine. Autrefois
on s'approchait, nu-pieds, pour recevoir cet avertissement
solennel du néant de l'homme, et, encore au xii 8 siécle le Pape
lui-même, se rendant de l'église de Sainte-Anastasie à celle de
Sainte-Sabine où est la station, faisait tout ce trajet sans chaussure,
ainsi que les Cardinaux qui l'accompagnaient. *
L'Eglise s'est relâchée de cette rigueur extérieure; mais elle
n'en compte pas moins sur les sentiments qu'un rite aussi imposant
doit produire en nous.
CHRONIQUE DU DIOCÈSE
Offices extraordinaires.
Quimper. — SAINT-CORENTIN. — Dimanche de la Quinquagêsime. —
Prières des Quarante-Heures. A la premiére messe, bénédiction et exposition
du Saint-Sacrement, qui reste exposé jusqu'aux vêpres.
Lundi et Mardi, bénédiction et exposition, à la première messe. A 9 heures,
grand'messe ; à 4 heures, vêpres suivies de la bénédiction.
Mercredi, un quart d'heure avant ta première messe, bénédiction et imposition
des Cendres.
A 10 heures, bénédiction solennelle des Cendres, et grand'messe.
t- *
— ÉGLi su SÀINT-MATUIF.U. — Dimanche, Lundi et Mardi, exposition des
XL heures. Le Saint-Sacrement restera exposé, chaque jour, depuis la premiére
messe jusqu'aux vêpres, qui seront chantées, le dimanche, à 3 heures,
el, tes autres iours, à i heures. Apres les vêpres, bénédiction.
Mercredi, bénédiction solennelle des Cendres et grand'messe, à 8 h. 1/2.
SERVICE DE QUARANTAINE
pour le repos de l'âme de Monseigneur Valleau,
Évêque de Quimper et de Léon,
Ce que nous veuons de voir et d'entendre est, à peu de
chose près, ce que nous avons vu et entendu, au jour même
des funérailles, le jeudi 29 Décembre : mêmes tentures, môme
décoration de deuil dans la Cathédrale ; mêmes chants liturgiques,
exécutés par Ies séminaristes ou les enfants alternant
avec un chœur immense ; mais cette fois, le Cardinal Archevêque
de Ia Métropole de Hennés ne présidant pas la cêré-