1899 - Diocèse de Quimper et du Léon

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A l'école libre des Frères de Carhaix. .... 300 fr.
Id. des Frères de Lannilis .... 150
Id. des Frères de Quimper.... 400
Ecole et asile des Sœurs d'Audierne 200
Id. de Comanna 100
Id. d'Elliant 200
Id. de l'île Molène 100
Id. de Saint-Yvi 100
Aux écoles libres de Plonéour-Lanvern ... 175
Id. de Pluguffan 200
Patronage de Saint-Sauveur de Brest .... 150
Patronage des Filles de Landerneau 75
Œuvre militaire de Brest - 200
Total 2,350 fr.
Soit 2,350 francs en argent.
Outre ces secours eu argent, les différentes œuvres du diocèse
ont reçu pour environ 800 francs de livres de bibliothèque,
opuscules de propagande, objets de piété, etc.
Qu'on nous permette, en terminant, d'ajouter que, cette
année, 22 d'entre les paroisses affiliées sont en progrès, et
fort peu ont dû accuser une diminution accidentelle, facile à
réparer.
Nous sommes aussi dépositaires de plusieurs promesses
bien encourageantes : puissent-elles Be réaliser prochainement
! J. B.
Nos Missionnaires, -— Nous sommes heureux de publier
la lettre suivante, signée d'un nom bien connu de nos lecteurs.
Elle nous fournit l'occasion de renouveler notre appel &
tous ceux qui reçoivent de ces correspondances de missionnaires,
souvent d'un grand intérêt et toujours édifiantes. Nous
serions reconnaissant qu'on voulût bien nous les communiquer,
soit pour la Semaine religieuse, soit pour Ies Annales
ore tonnes de la Propagation de la Foi. Traduites en breton —
écrites parfois dans notre langue par le missionnaire luimême
— elles ont un double attrait pour les associés et sont
de nature à faire du bien à l'Œuvre.
Lettre dn Père ABGRALL,
I>E LA. SOCIÉTÉ DES .MISSIONS ÉTRANGÈRES
DOUZE JOUAS UE LA VIE D UN MISSIONNAIRE AU TONKJN MERIDIONAL
Vink, le 45 Décembre 4H98.
Ma bien chère sœur,
Depuis quelque temps, mes lettres sont toujours écrites à ta hâte et
bien courtes; j'en suis honteux et je m'en trouve le premier puni. C'est
pourquoi, cette fois, je me prends à temps et me propose de remplir ces
Archives diocésain s Quimper et Léon
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quatre grandes pages. Il faut que je parte à l'instant pour l'une de mes
nouvelles chrélientés, appelée Trang-Canu el composée de quatre-vingts
familles de pêcheurs. Une barque m'attend à la porte de mon jardin,
qui donne sur un canal : six forts rameurs et marée descendante, on ne
perdra pas de temps. Je descends, il est 9 heures du matin. Cette chrétienté
est à l'entrée du grand fleuve qui forme comme le port de Vinh.
Trang-Canh* 15 Décembre, — Je suis arrivé à 3 heures, six heures
de barque. Je t'ai déjà parlé de ces barques annamites ; c'est moins
spacieux que nos lits clos bretons. Quand on y est assis, la tète touche
le toit. Pendant ce trajet, j'ai jasé avec mes braves barquiers, dit mon
bréviaire el dormi deux bonnes heures. Dans ce pays, le sommeil vient
quand on y pense le moins et n'importe où ; on dormirait sur n'importe
quoi, et la planche me paraît aussi moelleuse que Ie meilleur Ht de
plume. On m'a reçu avec tambours, drapeaux el pétards; il n'y a pas de
joie sans ces trois choses. A 4 heures, diner et souper en méme temps,
puis confessions, jusqu'à une heure assez tardive. A 10 heures, prières
du soir en commun, à l'église. Bonsoir.
16 Décembre. — A 5 heures du matin, prière, petite instruction,
messe, d ej eO n er. l'examen des catéchumènes en vue du baptême, et des
nouveaux chrétiens qui se confessent pour la première fois. Un examen
préalable a été fait par Jes catéchistes, les jours précédents. J'examine
spécialement ceux que les catéchistes trouvent un peu douteux sous le
rapport de l'instruction. Cet examen prend toute la matinée. Vers midi,
dîner. Je dis mon bréviaire ; puis quatre heures de confessions; souper;
puis trente baptêmes d'adultes, très jolie illumination ; la cérémonie est
très recueillie et ne dure pas moins de deux heures. C'est très fatigant,
mais rien de plus consolant. ïl est 10 heures, je dors en l'écrivant ; je
m'étends sur une planche et je défie les moustiques de m'empêcher de
dormir.
f7 Décembre. — Toute ia matinée s'est passée à examiner les catéchumènes
en vue du baptême ; mut l'après-midi a été consacré à entendre
les confessions. Il taut prendre un peu son temps avec ces braves
gens, qui presque tous se confessent pour la première ou la deuxième
lois. Après souper, nous avons quarante baptêmes d'adultes, la cérémonie
dure deux heures et demie ; il était plus de 10 heures quand tout a
été terminé ; j'ai encore du bréviaire à dire, à demain. Hélas ! je nai
plus la même facilité que j'avais autrefois pour veiller ; une fois passé
10 heures, je n'y suis plus.
18 Décembre; quatrieme dimanche de l'Avent. — Je dis la messe
après la récitation des prières du dimanche, qui durent plus d'une heure,
puis je fais le sermon. L'église est bondée ; il y a près de cent communions.
Avant la communion, pendant que le prêtre dit la messe, un
catéchiste récite les prières préparatoires a Ja communion, qui sont très
belles ; après, il récite les prières d'action de graces ; cela se fait pour
toutes les communions. Puis je donne des chapelets et des scapulaires à
lous les nouveaux baptisés, que j'inscris dans les confréries du Rosaire
et de N.-D. du Mont-Carmel, et je Ieur adresse quelques mots d'instruction.
Nos chrétiens portent toujours leurs scapulaires sur Ieur habit ;
souvent, surtout quand ils vont à l'église, ils portent le chapelet autour
du cou.
Après mon déjeuner, qui sert également de dîner, je vais visiler une
autre nouvelle chrétienté de barquiers, tout près d'ici. Une barque vient
au devant de moi ; encore des tambours et des drapeaux, et grande joie.
Pour commencer, je bénis quelques barques neuves. Un des barquiers,
pour remercier Dieu d'avoir fail bonne pêche, cette année, offre à l'église