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PORTRAIT
ean
SANDRAZ JResponsable du Centre d’Exploitation
des Routes Départementales de Chamonix
rrivé en Haute-Savoie il y a six
ans après une carrière au sein de
l’armée – dans le domaine des
travaux publics, Jean Sandraz a appris
son métier sur le tas. Il s’est très vite
intéressé aux effets des opérations de
viabilité hivernale sur l’environnement
et à la façon d’en réduire l’impact. Avec
notamment le salage en ligne de mire.
Utilisé à haute dose, le sel a en effet des
conséquences à la fois sur les milieux
naturels et la dégradation des chaussées.
De plus, il peut provoquer des phénomènes
de glissance sur route sèche quand le surplus
se redépose sur celle-ci et forme une couche
grasse. C’est d’ailleurs à la suite d’accidents
dus à ce problème que Jean Sandraz a
proposé, il y a 4 ans, de mesurer la salinité
de la route lors des patrouilles de surveillance
du réseau. Objectif: doser plus justement
les quantités de sel en fonction des risques
de verglas.
«Nous utilisons un appareil embarqué sur
le véhicule de patrouille (photo ci-contre),
qui, grâce à des capteurs, fournit différentes
données comme la température de la chaussée,
de l’air, l’épaisseur de la couche de glace ou
encore le coefficient d’adhérence» explique
Jean Sandraz. «Grâce à ces éléments, nous
effectuons un salage différencié du réseau et
il ne reste pas de sel sur la route» poursuit-il.
«De plus, depuis l’hiver dernier, pendant les
chutes de neige, nous effectuons uniquement
un raclage de la neige. Le salage intervient
éventuellement à la fin de la chute, en
fonction des données météo, et le retour à
des conditions normales de circulation reste
quasiment identique». À l’arrivée, une
expérimentation concluante puisque la
consommation de sel a été divisée par
deux (300 tonnes économisées).
© CG74
“
Côté usagers, il n’y a pas eu de réactions
particulières. «Finalement, quand la route
est blanche, ils font plus attention et mettent
des pneus neige. Du reste, nous n’avons pas
constaté de recrudescence des accidents»
conclut Jean Sandraz.
L’expérience chamoniarde devrait s’étendre
cet hiver aux routes de la Vallée de l’Arve. ■
© CG74 / Laurent Guette
HAUTE-SAVOIE MAGAZINE I N°131 I 19