le journal - EESP
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sommaire<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong><br />
éditorial .................................................... 1<br />
interview de M. Claude Pahud ............ 2-3<br />
<strong>le</strong> spectacte "la bel<strong>le</strong> époque" ............. 3<br />
<strong>le</strong>s actions d'A3EtSiPLus....................... 4<br />
projet de création d'une équipe<br />
d'improvisation théâtra<strong>le</strong>...................... 4<br />
éducation socia<strong>le</strong>... une victoire? ........ 5<br />
<strong>le</strong>s aventuriers du stage perdu ............ 5<br />
petit traité de manipulation à l'usage<br />
d'honnêtes étudiants ............................. 6-7<br />
on veut un micro-onde......................... 7<br />
<strong>le</strong>s carnets de la maison morte,<br />
Dostoïevski.............................................. 8<br />
<strong>le</strong>s dérives sécuritaires de notre<br />
société nous préoccupent ! ................. 9<br />
association Portes Ouvertes ............... 10<br />
<strong>le</strong> petit mot d'une apicultrice en herbe 11<br />
festival du lombric.................................. 11<br />
éditorial<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004<br />
Enfin la 5 ème édition de votre bien aimé <strong>journal</strong> ! Nous souhaitons toutes et tous qu’il vous<br />
procure beaucoup de plaisir. Il sera, une fois n’est pas coutume, votre fidè<strong>le</strong> compagnon des<br />
bel<strong>le</strong>s journées de vacances qui s’annoncent. Que ce soit pour s’asseoir dessus, pour se cacher<br />
du so<strong>le</strong>il ou même pour <strong>le</strong> lire, espérons que chacun y trouvera son compte.<br />
A propos de compte, il est temps pour moi, qui quitte <strong>le</strong> comité de l’association de rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s<br />
miens. Al<strong>le</strong>z juste un petit coup de gueu<strong>le</strong>.<br />
On entend ça et là que l’association ne fait rien, qu’el<strong>le</strong> ne sert à rien, si ce n’est à organiser<br />
des fêtes. Que répondre ? Que <strong>le</strong>s fêtes sont importantes pour la vie socia<strong>le</strong> de l’éco<strong>le</strong>. Que <strong>le</strong>s<br />
moyens et <strong>le</strong> temps manquent parfois malgré la volonté. Ce qui est sûr c’est que <strong>le</strong> comité de<br />
l’association a à cœur d’être uti<strong>le</strong> aux étudiants, de <strong>le</strong>s aider et de défendre <strong>le</strong>urs intérêts. En ces<br />
temps où l’individualisme est roi, c’est havre de résistance col<strong>le</strong>ctive.<br />
Avoir une association d’étudiant, ce n’est pas seu<strong>le</strong>ment payer dix bal<strong>le</strong>s pour être membre et<br />
attendre bien passivement que tout vienne du comité. Juste une question au passage : qui est<br />
venu à l’assemblée généra<strong>le</strong> censée être <strong>le</strong> moment de partage entre <strong>le</strong> comité et <strong>le</strong>s membres<br />
de l’association ?<br />
Bien sûr, on a tous et toutes une vie bien chargée à côté de l’éco<strong>le</strong>, mais ce n’est certainement<br />
pas une raison pour passer à travers <strong>le</strong>s années passées à l’éco<strong>le</strong> comme dans un mac drive.<br />
Non, notre éco<strong>le</strong> ne doit pas devenir un mac drive de l’éducation ! Où l’on passe sa commande<br />
et l’on consomme ses modu<strong>le</strong>s en espérant que cela aura du goût et que la digestion sera bonne.<br />
S’il l’on doit devenir des professionnels réf<strong>le</strong>xifs pourquoi ne pas commencer par être des<br />
étudiants réf<strong>le</strong>xifs ? Cette éco<strong>le</strong> est un lieu de vie, il doit s’y passer des choses, des idées doivent<br />
y naître. Il faut prendre <strong>le</strong> temps de s’arrêter, de réfléchir, de proposer, d’agir.<br />
Voilà, à méditer pour ceux qui en ont envie et surtout mon but n’est pas de culpabiliser qui que<br />
ce soi, mais simp<strong>le</strong>ment de partager une préoccupation du moment.<br />
Merci d’avoir eu la patience de me lire et à toutes et tous passez de merveil<strong>le</strong>uses vacances !<br />
Cédric Perriard
Interview de M. Claude Pahud<br />
EN PROFITANT DU<br />
50 E ANNIVERSAIRE<br />
DU CENTRE DE<br />
FORMATION<br />
D’ÉDUCATEURS ET<br />
D’ÉDUCATRICES, JE SUIS<br />
ALLÉE INTERVIEWER<br />
M. CLAUDE PAHUD,<br />
QUI A FAIT PREUVE<br />
DE BEAUCOUP<br />
D’AMABILITÉ EN M’ACCUEILLANT CHEZ<br />
LUI POUR RÉPONDRE À MES QUESTIONS.<br />
L’ÉCHANGE ÉTAIT INTÉRESSANT, J’AI<br />
MÊME APPRIS QUE L’ÉCOLE NE S’ÉTAIT<br />
JAMAIS APPELÉE "ÉCOLE PAHUD" MAIS<br />
QUE LES GENS LUI AVAIENT ATTRIBUÉ<br />
CE NOM PAR SIMPLIFICATION. M. PAHUD<br />
M’A AUSSI RACONTÉ QU’AVANT, LES<br />
ÉTUDIANTS FAISAIENT DES SPECTACLES<br />
À DESTINATION D’UNE POPULATION<br />
ENFANTINE, QU’ILS PRÉSENTAIENT DANS<br />
DES INSTITUTIONS DE SUISSE ROMANDE.<br />
Qu’avez-vous pensé de la fête du 50 e<br />
anniversaire du centre de formation<br />
d’éducateurs-trices ?<br />
En étiez-vous satisfait ?<br />
Oui, j’étais satisfait dans l’ensemb<strong>le</strong>. Avec<br />
<strong>le</strong> petit groupe, nous avions conçu ce<br />
programme en trois jours. Son nom,<br />
"Héritage et perspectives", permettait aussi<br />
de se projeter dans <strong>le</strong> présent et l’avenir ainsi<br />
que de traiter <strong>le</strong> sujet tel que nous l’avions<br />
formulé. Cela comportait des risques de<br />
dérapage. Mais j’ai l’impression que cela a<br />
répondu aux espoirs que nous avions mis.<br />
Le premier jour, ce sont surtout des anciens qui<br />
ont participé. Le deuxième était plus centré sur<br />
<strong>le</strong> présent. Cela m’a satisfait. Nous aurons encore<br />
une réunion avec <strong>le</strong> groupe de préparation pour<br />
faire un bilan. Plusieurs groupes ont participé à<br />
cette élaboration, à partir de deux points forts :<br />
la publication d’un livre et l’organisation de<br />
journées souvenir.<br />
J’ai fonctionnel<strong>le</strong>ment travaillé pour <strong>le</strong> livre<br />
avec un petit groupe de base formé d’une<br />
dizaine d’anciens, mobilisés par un sous-groupe<br />
composé de : Pierre Avvanzino, Pierre Brossy,<br />
Geneviève Hel<strong>le</strong>r et moi-même. Nous avons<br />
pris <strong>le</strong> parti de nous centrer sur la méthode de<br />
l’histoire ora<strong>le</strong>. J’ai écrit un chapitre historique<br />
sur la création de l’éco<strong>le</strong> et Geneviève Hel<strong>le</strong>r<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 2<br />
(qui était la coordinatrice de l’ensemb<strong>le</strong>) était<br />
garante de la méthode choisie pour<br />
une quarantaine de témoignages d’étudiants.<br />
L’idée d’un livre est née au sein du groupe<br />
GREHAS (Groupe Romand d’Etude et<br />
d’Histoire de l’Action Socia<strong>le</strong>) qui est informel<br />
et se réunit à l’éco<strong>le</strong>. Nous voulions utiliser<br />
cette occasion d’un jubilé pour marquer cet<br />
anniversaire en écrivant un ouvrage. Un autre<br />
groupe a été invité pour l’organisation des<br />
journées, composé de gens de l’éco<strong>le</strong> (dont<br />
Bernard Lévy, Pierre-André Christen et<br />
toutes personnes dont la collaboration était<br />
nécessaire pour organiser cette manifestation).<br />
Nous avons donc obtenu <strong>le</strong> financement de<br />
l’organisation de l’éco<strong>le</strong> et la publication du<br />
livre, intégré dans <strong>le</strong>s cahiers de l’<strong>EESP</strong> (N°36).<br />
Durant <strong>le</strong> cinquantième anniversaire du<br />
CFES, avez-vous assisté à des ateliers<br />
du mardi après-midi ? Si oui, qu’en avezvous<br />
pensé ?<br />
Non je n’ai pas pu y assister. Nous avons<br />
mis cela sur pied pour démontrer que <strong>le</strong>s<br />
choses avaient évolué, dont la forme de<br />
l’internat qui s’est enrichie. Il s’agit de l’idée de<br />
Pierre Avvanzino de démontrer des activités<br />
origina<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> domaine de l’éducation<br />
spécialisée. Les échos que j’ai eus sont<br />
extrêmement positifs.<br />
Comment avez-vous trouvé <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong><br />
des étudiant-e-s de deuxième année ?<br />
J’ai eu beaucoup de plaisir. J’ai remis un document<br />
à Gérard Demierre, il s’agit du règ<strong>le</strong>ment de<br />
l’éco<strong>le</strong> de la vie en internat des deux dernières<br />
années. C’est un des éléments de la trame du<br />
spectac<strong>le</strong>. J’ai eu du plaisir avec <strong>le</strong>s étudiants et<br />
Gérard Demierre. J’ai apprécié <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> et<br />
<strong>le</strong> public aussi. J’ai beaucoup d’admiration pour<br />
Monsieur Demierre, qui a l’habitude de travail<strong>le</strong>r<br />
avec des amateurs, <strong>le</strong>ur donner <strong>le</strong>s rudiments et<br />
<strong>le</strong>s bases nécessaires.<br />
L’éco<strong>le</strong> tel<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> est actuel<strong>le</strong>ment<br />
correspond-el<strong>le</strong> aux idéaux que vous<br />
visiez lorsque vous avez créé <strong>le</strong> centre<br />
de formation d’éducateurs-trices ?<br />
Oui, el<strong>le</strong> reste fidè<strong>le</strong> aux idéaux de départ.<br />
Ces derniers ont été amplifiés parce qu’il n’y<br />
a plus seu<strong>le</strong>ment la formation d’éducateurtrice<br />
spécialisé-e-s mais aussi toutes <strong>le</strong>s autres<br />
formations dans <strong>le</strong> domaine social. Cela a<br />
fait que c’est devenu assez bourgeonnant<br />
à la faveur des besoins sociaux diversifiés.<br />
Toutes ces formations ont à voir avec l’être<br />
humain, qui émerge dans toutes ses formes,<br />
déficiences, turpitudes. Le fait de s’engager<br />
dans un "combat" de cette nature demande<br />
des capacités en terme de connaissances, de<br />
va<strong>le</strong>urs, de références spirituel<strong>le</strong>s, mora<strong>le</strong>s,<br />
éthiques. L’éco<strong>le</strong> aujourd’hui est dans <strong>le</strong> droit<br />
fil de ce qui était prévu au départ. Il s’agit de<br />
former des gens qui s’engagent auprès de<br />
personnes en situation de besoin. L’idéal fait<br />
donc toujours référence à des va<strong>le</strong>urs comme<br />
<strong>le</strong> service à la col<strong>le</strong>ctivité, <strong>le</strong> don de soi, etc.<br />
Je constate que la qualité de la motivation<br />
des gens qui entrent dans la profession<br />
correspond à cel<strong>le</strong> des gens qui en sortent.<br />
Les témoignages relatés dans <strong>le</strong> livre ne sont<br />
pas très différents de ce qui a été exprimé par<br />
<strong>le</strong>s étudiants dans <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong>.<br />
Cela a peut-être été enrichi à la faveur<br />
de l’évolution des connaissances. En effet,<br />
la part faite à la politique socia<strong>le</strong> et à la<br />
sociologie est plus importante qu’au début,<br />
où l’enseignement était plus tourné vers<br />
la dimension personnel<strong>le</strong>, la psychologie,<br />
la pédagogie. Cela sans que l’idéal ne soit<br />
modifié.<br />
Que pensez-vous du système HES ?<br />
Pensez-vous que cela peut porter<br />
atteinte à la "passion d’éduquer" ?<br />
Je m’abstiens de faire des prophéties sur ce qui<br />
sortira. Attendons de voir ce que cela donne.<br />
En revanche, je partage des inquiétudes par<br />
rapport à certaines dérives. Cette question<br />
m’avait été posée pendant un cours que je<br />
donnais aux étudiant-e-s de la première volée<br />
HES l’année passée. J’avais répondu : regardez,<br />
vous êtes près de 200. Comment faire à travers<br />
un cours ex-cathedra pour exploiter la forme<br />
et <strong>le</strong> contenu des apprentissages ? Cela devrait<br />
aussi se faire dans un climat de proximité.<br />
Auparavant, <strong>le</strong>s volées étaient de dix, quinze, avec<br />
une limite de vingt-quatre personnes. Dans des<br />
formations tel<strong>le</strong>s que HES, comment sauvegarder<br />
<strong>le</strong>s richesses de la proximité, de la communication<br />
interindividuel<strong>le</strong>, des apprentissages concrets,<br />
affectifs, intimes, qui sont des instruments<br />
obligatoires pour l’éducateur-trice dans sa<br />
communication avec la personne à sa charge ?
La tension entre pratique et théorie a toujours<br />
existé. La critique de trop intel<strong>le</strong>ctualiser est<br />
toujours faite aux éco<strong>le</strong>s. Mais il y a des limites.<br />
La crainte que l’on peut avoir par rapport aux<br />
HES est que <strong>le</strong> poids soit davantage mis sur<br />
<strong>le</strong>s connaissances intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s que sur <strong>le</strong>s<br />
apprentissages de toutes natures.<br />
Dans la formation initia<strong>le</strong>, une part importante<br />
du programme était consacrée au secteur des<br />
activités qui sont <strong>le</strong>s <strong>le</strong>viers de l’action éducative<br />
(ateliers, etc.). Il s’agissait de faire avec <strong>le</strong>s enfants.<br />
Nous défendions l’idée que dans ce pays, l’on ne<br />
peut pas faire d’éducation sans faire de montagne,<br />
de natation, etc. Ces expériences éducatives sont<br />
riches pour <strong>le</strong>s gens avec <strong>le</strong>squels on travail<strong>le</strong>.<br />
Ce type de formation figure maintenant dans<br />
la formation continue, mais je ne crois pas que<br />
cela puisse être fait après. Il y a des choses qui<br />
changent mais on ne sait pas ce qu’il en sortira et<br />
il est prématuré de se prononcer.<br />
Dans <strong>le</strong> chapitre "sources d’inspiration" du livre,<br />
<strong>le</strong> maître mot de ce que l’on avait visé était la<br />
soup<strong>le</strong>sse : il s’agissait de ne pas figer ces formations<br />
dans des schémas immobi<strong>le</strong>s, mais d’en faire une<br />
structure soup<strong>le</strong>, permettant des modifications.<br />
On ne voulait pas d’un système trop contraignant<br />
pour ménager l’invention, la créativité, la capacité<br />
de critiquer, de modifier. Ça a été un immense<br />
privilège que d’avoir pu mettre en place un<br />
cadre de formation assez soup<strong>le</strong> et garanti par la<br />
bonne collaboration entre <strong>le</strong>s différentes éco<strong>le</strong>s.<br />
Ces dernières détenaient la responsabilité et <strong>le</strong><br />
pouvoir de modifier <strong>le</strong> contenu, puisque <strong>le</strong> cadre<br />
était soup<strong>le</strong>. Maintenant il est défini par la HES.<br />
J’espère que, progressivement, <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s pourront<br />
reprendre du terrain pour influencer <strong>le</strong>s décisions<br />
prises au niveau politique.<br />
Mais vous avez une responsabilité en tant<br />
qu’étudiants, vous avez des moyens de vous faire<br />
entendre. J’ai d’ail<strong>le</strong>urs salué l’idée de la création<br />
d’une association des étudiants. Il faut interroger<br />
la pertinence de la formation pour devenir (vous<br />
l’avez sûrement entendu de nombreuses fois)<br />
"acteurs de votre formation". Il faut avoir l’esprit<br />
critique et trouver des moyens de s’exprimer de<br />
façon convaincante, argumenter et partager avec<br />
d’autres. Il faut toujours essayer de comprendre,<br />
être curieux. C’est un apprentissage intel<strong>le</strong>ctuel<br />
dont tout <strong>le</strong> monde a besoin.<br />
J’ai beaucoup d’admiration pour Mme Richard De<br />
Paolis. Je suis complice de sa nomination à la tête<br />
de l’éco<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> a compris très vite la situation dans<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 3<br />
son ensemb<strong>le</strong>. Je ne souhaite pas lui compliquer<br />
la tâche. Dans ma carrière de direction, j’ai été<br />
reconnaissant d’avoir des critiques, mais je n’ai pas<br />
eu quelqu’un qui l’avait déjà fait et qui critique ma<br />
manière de faire. J’admire Mme Richard De Paolis<br />
et je ne sais pas comment je ferais à sa place, ni<br />
comment j’aurais réagi. El<strong>le</strong> a bien su tenir cette<br />
barque. L’éco<strong>le</strong> a pris son essor dans une période<br />
favorab<strong>le</strong>. Nous avions <strong>le</strong>s moyens de résoudre<br />
<strong>le</strong>s problèmes financiers. L’environnement<br />
sociopolitique était plus à l’ouverture qu’il ne l’est<br />
aujourd’hui. Alors que pendant des années, tout<br />
ce que faisaient <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs sociaux était bien,<br />
on assiste de nos jours à une banalisation de ces<br />
professions, car <strong>le</strong> climat est moins favorab<strong>le</strong>. Il faut<br />
des capacités et des aptitudes particulières pour<br />
évoluer dans cet environnement. Il y a un climat de<br />
régression, d’économie, drastique et de morosité.<br />
Quel est votre meil<strong>le</strong>ur souvenir des<br />
débuts de la formation d’éducateurstrices<br />
?<br />
Le partage, <strong>le</strong>s émotions vécues en commun<br />
avec <strong>le</strong>s étudiants dans des circonstances<br />
différentes. Il s’agit aussi bien des émotions<br />
partagées pendant un cours que dans des sorties<br />
ou des activités. Cela passe dans <strong>le</strong>s témoignages<br />
des étudiants du temps de l’internat : il y avait<br />
des partages, pas toujours bons, mais jubilants.<br />
Cela permet la naissance d’une amitié, d’une<br />
relation pédagogique gratifiante et riche. Ce qui<br />
est incomparab<strong>le</strong> à un cours en auditoire.<br />
L’année passée, vous aviez donné un<br />
cours dans <strong>le</strong> cadre d’un modu<strong>le</strong> sur<br />
l’histoire de l’éducation spécialisée.<br />
Comptez-vous refaire des interventions<br />
de ce genre ?<br />
J’ai à nouveau donné ce cours cette année et<br />
si j’y suis invité l’année prochaine j’accepterai<br />
volontiers.<br />
Caro<strong>le</strong> Helou<br />
Le spectac<strong>le</strong> "La Bel<strong>le</strong><br />
Epoque"<br />
Comme vous <strong>le</strong> savez, <strong>le</strong>s 3, 4 et 5 mai 2004,<br />
a eu lieu la célébration du cinquantième<br />
anniversaire du centre de formation<br />
d’éducateurs. Après <strong>le</strong>s conférences, <strong>le</strong> lundi et<br />
<strong>le</strong> mardi, <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> "La bel<strong>le</strong> époque" a été<br />
présenté, mis en scène par Gérard Demierre<br />
et interprété par quatorze étudiants ES<br />
de deuxième année avec la participation<br />
de Claude Pahud. J’ai assisté à la séance du<br />
mardi et j’ai été enchantée, c’est pourquoi j’ai<br />
eu envie d’écrire un petit artic<strong>le</strong> à ce sujet.<br />
Dans un premier temps, Claude Pahud a<br />
visionné un film 8mm qu’il a tourné lui-même.<br />
On a pu y voir <strong>le</strong>s premières volées de<br />
l’éco<strong>le</strong>. J’ai trouvé très intéressant (et drô<strong>le</strong>)<br />
de voir, dans ce film, <strong>le</strong> décalage qu’il y avait<br />
entre la formation de l’époque et cel<strong>le</strong> que<br />
nous suivons actuel<strong>le</strong>ment. On ne fait plus de<br />
footing (ouf !), ni de travaux manuels, l’éco<strong>le</strong><br />
n’est plus un internat, on est LEGEREMENT<br />
plus nombreux (hem…) mais la mode a<br />
changé (Quoique c’est <strong>le</strong> retour des années<br />
60 chez H&M !) ! Une fois <strong>le</strong> film terminé,<br />
nous avons assisté à la remise d’une palme<br />
d’or à M. Pahud pour la réalisation de son<br />
film, suivi d’une danse sur la musique d’un<br />
autre Claude, avec de bel<strong>le</strong>s Claudettes à<br />
pail<strong>le</strong>ttes…<br />
La suite du spectac<strong>le</strong> a été une parodie du film<br />
visionné. Nous avons assisté à une imitation<br />
amusante des premières volées et j'ai été<br />
épatée par <strong>le</strong>s ta<strong>le</strong>nts des comédiens. En effet,<br />
<strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> ne manquait pas d’humour et <strong>le</strong>s<br />
expressions de <strong>le</strong>urs visages ont provoqué<br />
plusieurs fois l’hilarité du public.<br />
Lors de la scène fina<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s rires ont laissé la<br />
place à l’émotion, avec une scène représentant<br />
un vieux monsieur tremblant. Jacques Brel<br />
chantait "<strong>le</strong>s vieux", j’ai trouvé cette scène<br />
bel<strong>le</strong> et touchante.<br />
En conclusion, pour ceux qui l’ont vu, je dirai :<br />
c’était peut-être "La bel<strong>le</strong> époque", mais que<br />
c’est bon aujourd’hui de pouvoir manger du<br />
chocolat sans se cacher !<br />
Caro<strong>le</strong> Helou
Les actions d'A3EtSiPLus<br />
Octobre 2003<br />
Accueil des nouveaux étudiant-e-s et présentation de l’association avec un apéro de<br />
bienvenue.<br />
Décembre 2003<br />
Collaboration avec <strong>le</strong> groupe biblique de l’éco<strong>le</strong> qui se réunit tous <strong>le</strong>s mardis<br />
de 12h à 13h30 au local de l’association des étudiant-e-s.<br />
Organisation d’une soirée de Noël <strong>le</strong> 16 décembre avec la visite de la Directrice.<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 4<br />
Janvier 2004<br />
L’association collabore avec l’Office fédéral de la statistique dans une commission chargée de réaliser une étude sur <strong>le</strong>s étudiant-e-s des HES.<br />
Des questionnaires seront distribués au hasard à des étudiants HES. Les résultats sortiront en 2006.<br />
Mars 2004<br />
Le traditionnel carnaval de l’<strong>EESP</strong> est mis sur pied.<br />
E<strong>le</strong>ction des meil<strong>le</strong>urs déguisements, remise des clés de l’éco<strong>le</strong> par la Directrice, repas "spécial carnaval" à la cafétéria, théâtre et sketches, repas canadien<br />
avec gril à disposition, soirée avec un concert du rock du groupe "Grimind" et disco.<br />
Vente de ga<strong>le</strong>ttes de maïs par Esperanza Pascuas pour l'association "Portes ouvertes" en Colombie.<br />
Une <strong>le</strong>ttre est envoyée à Mme Anne-Catherine Lyon demandant la reconnaissance du champ de la petite enfance dans <strong>le</strong> cadre d’"Education socia<strong>le</strong>",<br />
par une ouverture à la formation de niveau HES.<br />
Avril 2004<br />
Le projet d’adresses e-mail des étudiant-e-s est stoppé car à la rentrée 2004-2005 chaque étudiant aura son adresse @eesp.ch !<br />
Une <strong>le</strong>ttre est envoyée à l’attention des transports publics lausannois concernant la surcharge des bus <strong>le</strong> matin et <strong>le</strong> manque de correspondances.<br />
Mai 2004<br />
L’adresse : a3etsiplus@eesp.ch est enfin créée !!!<br />
Un questionnaire sur <strong>le</strong>s habitudes alimentaires est distribué. Un micro-onde peut-il tuer la cafétéria ou est-il préférab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s élèves mangent froid été comme hiver ?<br />
L’assemblée généra<strong>le</strong> a lieu (comptes, buts/objectifs, présentation des actions, statuts, démission/é<strong>le</strong>ction).<br />
Un groupe d’étudiant-e-s, ReespIRE, travail<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong> thème de la répression policière et se réunit tous <strong>le</strong>s jeudi à 12h (rdz-vs dans <strong>le</strong> hall principal).<br />
Une manifestation aura lieu à Berne <strong>le</strong> 11 septembre 2004.<br />
Préparation de votre <strong>journal</strong> avec vos artic<strong>le</strong>s à envoyer jusqu’au 24 mai à : palmier_coco@yahoo.com<br />
Juin 2004<br />
FÊTE DE FIN D’ANNÉE LE JEUDI 17 JUIN 2004 DANS LES JARDINS DE L’<strong>EESP</strong>. VENEZ NOMBREUX FAIRE LA FÊTE ET PROFITER DES BEAUX<br />
JOURS D’ÉTÉ ! L’ASSOCIATION A BESOIN DE VOUS !!!<br />
Projets et idées d’avenir<br />
Création d’une équipe d’improvisation théâtra<strong>le</strong> amatrice.<br />
Adaptation du site d’A3ETsiPLUS et mise en ligne d’un <strong>le</strong>xique du social de plus de 400 abréviations, d’adresses de personnes de contacts dans d’autres éco<strong>le</strong>s, etc.<br />
Défendre <strong>le</strong>s intérêts des étudiants par rapport aux feuil<strong>le</strong>s de présence. Veut-on responsabiliser ou infantiliser ?<br />
Modification des statuts de l’association définissant plus clairement ses buts.<br />
Monter un festival. Créer un yearbook, …… toutes vos idées sont <strong>le</strong>s bienvenues !!!<br />
Yann Pugin<br />
Projet de création d'une équipe<br />
d'improvisation théâtra<strong>le</strong><br />
Salut !<br />
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais à<br />
l’eesp, nous n’avons pas de punchig ball pour<br />
extérioriser nos découvertes et problématiques<br />
rencontrées lors des cours et des formations<br />
pratiques. N’étant pas fan des sports de combat,<br />
j’ai cherché une alternative non-vio<strong>le</strong>nte et - tilt<br />
- j’ai pensé à une équipe d’impro.<br />
La directrice est en train d’ausculter la chose et,<br />
peut-être, - qui sait ? - ce projet débutera l’année<br />
prochaine. Vous rendez-vous compte du bien-être<br />
apporté, de la renommée mondia<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong><br />
vous pourriez participer ? Je vous souhaite un été<br />
glacial. Bonnes vacances et rêvez déjà à l’année<br />
prochaine... une année théâtra<strong>le</strong>.<br />
Claudine ASC FPT II
Education socia<strong>le</strong>… une<br />
victoire ?<br />
Lors des conférences des “50 ans du centre<br />
de formation d’éducateurs-tices de Lausanne”<br />
<strong>le</strong> mot d’ordre était “ensemb<strong>le</strong>”. Les EPE<br />
FPT II se sont étonnées de ne voir qu’une<br />
dizaine d’étudiant-e-s des autres filières, c’est<br />
pourquoi aujourd’hui, el<strong>le</strong>s aussi veu<strong>le</strong>nt<br />
s’exprimer au sujet de l’éducation socia<strong>le</strong>.<br />
Cette question reste “épineuse” si l’on en<br />
croit <strong>le</strong>s différents points de vues énoncés<br />
lors des “50 ans du centre de formation<br />
d’éducateurs-tices de Lausanne”, que l’éésp a<br />
organisé du 3 au 5 mai dernier.<br />
Il y a d’une part, <strong>le</strong>s milieux professionnels<br />
qui manifestent <strong>le</strong>ur peur du coût salarial des<br />
professionnel-<strong>le</strong>-s éducateurs-trices sociauxsocia<strong>le</strong>s,<br />
vu <strong>le</strong>s restrictions budgétaires<br />
présentes et à venir. D’autre part, l’éésp qui<br />
se félicite de cette victoire qui permettra de<br />
dispenser une formation d’excel<strong>le</strong>nt niveau<br />
à tous <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs-euses sociaux-socia<strong>le</strong>s.<br />
Et nous, ETUDIANT-E-S dans tout cela ? La<br />
filière EPE s’est mobilisée en faveur de cette<br />
décision. L’éducation socia<strong>le</strong> a été acceptée,<br />
c’est donc une victoire !<br />
En théorie peut-être, car en pratique un long<br />
chemin reste à faire. Comment va s’organiser<br />
cette formation ? Comment <strong>le</strong>s cours seront<br />
donnés ? Qui travail<strong>le</strong>ra où ? Toutes ces<br />
questions nécessitant un peu de temps et<br />
d’organisation restent ouvertes pour l’instant.<br />
Mais avant de par<strong>le</strong>r de l’avenir, restons-en<br />
au présent. L’introduction de la HES-S2 à<br />
l’éésp a modifié <strong>le</strong>s programmes. Les modu<strong>le</strong>s,<br />
communs habituel<strong>le</strong>ment à toutes <strong>le</strong>s filières,<br />
sont devenus “exclusivité HES”. Les filières<br />
non-HES (EPE et MSP) se sont trouvées mise<br />
à l’écart, pour fina<strong>le</strong>ment être conduites au<br />
statut d’ “EPE en voie de disparition.” Ceci<br />
appuyé par l’apparition des CFC et du niveau<br />
ES (éco<strong>le</strong> supérieure) qui va considérab<strong>le</strong>ment<br />
rabaisser <strong>le</strong>s perspectives de niveau de<br />
formation.<br />
Paradoxa<strong>le</strong>ment on parlait lors de la<br />
conférence du 5 mai d’éducation socia<strong>le</strong><br />
et d’avenir, ensemb<strong>le</strong>… Pour l’instant il me<br />
semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong> terme “ensemb<strong>le</strong>” reste encore<br />
et toujours limité aux filières HES entres-el<strong>le</strong>s.<br />
Je conçois que la politique est claire au sujet<br />
des différents niveaux de formation HES et<br />
non-HES. Mais pour l’instant ils “cohabitent”<br />
encore au sein de l’éésp.<br />
Alors pour que la victoire commence dès<br />
aujourd’hui et soit tota<strong>le</strong>, faisons de l’éducation<br />
socia<strong>le</strong> une source de rapprochement, qu’el<strong>le</strong><br />
permette aux étudiant-e-s de l’éésp actuel-<strong>le</strong>-s<br />
et futur-e-s (toutes filières confondues) de<br />
retrouver cette ligne commune où chacun<br />
dans sa différence a quelque chose à faire<br />
valoir et à partager ensemb<strong>le</strong>. Pour la classe<br />
des EPE- FPT-II<br />
Cindy Millioud<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 5<br />
Les aventuriers du stage perdu...<br />
Il faut croire que l’on ne tire pas toujours <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons<br />
de ses erreurs. En effet, au sein de cette institution<br />
socia<strong>le</strong>, ou professeurs et étudiants prônent <strong>le</strong><br />
respect de l’autre et l’égalité de traitement, <strong>le</strong><br />
profit personnel prend vite <strong>le</strong> pas sur <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs<br />
professionnel<strong>le</strong>s. L’actuel<strong>le</strong> recherche de places de<br />
stages des deuxième année E.S. en est une brillante<br />
démonstration.<br />
Petit rappel des faits… L’année passée, malgré un<br />
cadre clair posé par l’éco<strong>le</strong>, certains étudiants ont<br />
effectué des démarches de stage sauvages ou ont<br />
sauvagement pris <strong>le</strong> stage d’un autre étudiant.<br />
Suite à ce genre d’événement, qui semb<strong>le</strong> se<br />
reproduire cette année encore, nous nous<br />
posons la question de savoir si <strong>le</strong>s étudiants ont<br />
connaissance du code de déontologie auquel<br />
se réfère la profession d’éducateur spécialisé de<br />
l’ASPAS 1 . Il est fondé entre autres sur la Déclaration<br />
universel<strong>le</strong> des Droits de l’Homme (1948) ainsi<br />
que sur <strong>le</strong>s principes et standards d’éthique<br />
professionnel<strong>le</strong> de la Fédération internationa<strong>le</strong> des<br />
assistants sociaux (1994).<br />
Le premier artic<strong>le</strong> de la déclaration universel<strong>le</strong> des<br />
Droits de l’Homme (DUDH) proclame ceci :<br />
Tous <strong>le</strong>s êtres humains naissent libres et égaux en<br />
dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de<br />
conscience et doivent agir <strong>le</strong>s uns envers <strong>le</strong>s autres<br />
dans un esprit de fraternité.<br />
La fraternité est certes un terme vague et fourretout.<br />
Cependant, si el<strong>le</strong> ne peut même pas être<br />
vécue dans <strong>le</strong> contexte de l’éco<strong>le</strong>, (passab<strong>le</strong>ment<br />
protégé de l’extérieur et soumis, pour nous<br />
étudiants, à un nombre restreint d’enjeu), où la<br />
fraternité pourra-t-el<strong>le</strong> donc s’exercer ? Dans <strong>le</strong><br />
même ordre d’idée, nous citerons uniquement <strong>le</strong>s<br />
deux premiers principes d’éthique professionnel<strong>le</strong><br />
de la Fédération internationa<strong>le</strong> des assistants<br />
sociaux (1994) :<br />
2.2.1 Tout être humain a une va<strong>le</strong>ur unique qui<br />
justifie la considération mora<strong>le</strong> envers lui.<br />
2.2.2 Tout être humain a droit à sa réalisation<br />
personnel<strong>le</strong>, tant que cel<strong>le</strong>-ci n’entrave pas<br />
cel<strong>le</strong> des autres et a <strong>le</strong> devoir de contribuer<br />
au bien-être de la société.<br />
Mais ne peignons pas <strong>le</strong> diab<strong>le</strong> sur la murail<strong>le</strong>. En<br />
réalité, l’ensemb<strong>le</strong> des étudiants connaît, plus ou<br />
moins consciemment, ces principes. Peut-être<br />
simp<strong>le</strong>ment que certains d’entre nous, distraits,<br />
n’avaient pas réel<strong>le</strong>ment compris <strong>le</strong> sens de<br />
l’expression ne pas entraver cel<strong>le</strong> des autres 2 ?<br />
Reste à savoir pourquoi des personnes qui se<br />
destinent au travail social et qui mettent en avant<br />
des principes d’égalité de traitement et de respect<br />
envers <strong>le</strong>s populations qu’ils côtoieront, peuvent<br />
paradoxa<strong>le</strong>ment agir d’une manière si déloya<strong>le</strong>,<br />
égoïste et fripouil<strong>le</strong> ?<br />
Nos pairs pourtant ne sont pas <strong>le</strong>s seuls fautifs.<br />
En effet, l’éco<strong>le</strong>, garante du cadre, des va<strong>le</strong>urs<br />
professionnel<strong>le</strong>s a sa part de responsabilité. Certes<br />
la procédure n’a pas été rappelée aux étudiants,<br />
mais ces derniers ont appris à al<strong>le</strong>r chercher<br />
l’information. Malgré tout ce si<strong>le</strong>nce ne peut que<br />
cautionner <strong>le</strong>s agissements répétés des pirates.<br />
Ayez au moins l’élégance de nous laisser croire à<br />
l’existence du mot "respect". Utopiquement. Jusqu’à<br />
l’été prochain.<br />
A bon entendeur.<br />
Lisa, Alicia, Elise, Raphaël et Daniel /ES / FPT /II<br />
P.S. Fina<strong>le</strong>ment, la semaine passée, <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong><br />
de filière et la responsab<strong>le</strong> de formation pratique,<br />
face à une forte mobilisation des étudiants, ont été<br />
amenés à clarifier <strong>le</strong> cadre.<br />
1<br />
Association suisse des professionnels de l’action socia<strong>le</strong><br />
2<br />
Pour ceux qui l’ignorent encore, entraver, selon <strong>le</strong> Petit<br />
Robert signifie retenir, attacher (un animal) au moyen<br />
d’une entrave pour gêner sa marche (syn. Empêtrer)
Petit traité de manipulation à l’usage d’honnêtes étudiants<br />
Mais qu’est-ce que la manipulation me direzvous<br />
? L’origine du mot, manipu<strong>le</strong>r, vient<br />
du latin "manipulus" qui veut dire poignée.<br />
Le principe de base de la manipulation est<br />
d’amener un individu à faire ce qu’on voudrait<br />
<strong>le</strong> voir faire. El<strong>le</strong> n’est pas un art qui se perd.<br />
Au contraire, chacun la pratique avec un<br />
enthousiaste toujours re<strong>le</strong>vé. Toutefois de la<br />
manœuvre légère à l’évidente tromperie, il n’y<br />
a qu’un pas. Nous sommes tous manipulés. Les<br />
politiques, <strong>le</strong>s médias, la publicité, la religion et<br />
aussi <strong>le</strong>s gens qui nous entourent cherchent<br />
constamment à influencer nos comportements<br />
en faisant alliance avec nos doutes intérieurs.<br />
Nous sommes aussi tous des manipulateurs…<br />
La notion de pouvoir dans l’analyse de la<br />
manipulation est très présente, on se dit<br />
<strong>le</strong> plus souvent que celui qui a <strong>le</strong> pouvoir<br />
manipu<strong>le</strong>, or ce n’est bien heureusement pas<br />
toujours <strong>le</strong> cas. Il y a deux manières efficaces<br />
Quelques exemp<strong>le</strong>s de manipulation et comment <strong>le</strong>s esquiver :<br />
Le manipulateur se plaint.<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 6<br />
Le manipulateur La feinte<br />
Interprète à sa manière ce qui a été dit ou fait<br />
Faire un clin d’œil et dire : "Plaignez vous ! Désolé je<br />
ne marche pas".<br />
Dénoncer l’interprétation et demander : "pourquoi<br />
vous faites cela ?"<br />
Réduit <strong>le</strong> choix : "c’est à prendre ou à laisser" Refuser <strong>le</strong> principe et proposer une alternative<br />
Négocie point par point pour obtenir plus des<br />
concessions<br />
Dévoi<strong>le</strong>r l’ironie par : "Vous vou<strong>le</strong>z nous grignoter par<br />
petit bout ?".<br />
Séduction, compliments Rire et accepter <strong>le</strong>s compliments<br />
Donne des cadeaux Refuser ce qui vous engagerait<br />
Prétexte la fatigue de l’autre ou ses soucis pour lui<br />
demander un accord tout de suite. C’est aussi possib<strong>le</strong> Reporter <strong>le</strong> rendez-vous<br />
en invoquant un manque de temps<br />
Il tient très ferme sur ses positions de base puis lâche<br />
sur ce à quoi il tient <strong>le</strong> moins<br />
Provocation. Cherche à faire perdre votre sang-froid.<br />
Garder à l’esprit ses objectifs et non <strong>le</strong>s concessions<br />
ou <strong>le</strong>s reculs de l’autre.<br />
Dénoncer la provocation : "Vous nous provoquer,<br />
qu’attendez-vous de nous ?".<br />
S’adresse à chacun séparément "Cherchez-vous à nous diviser ?"<br />
Il alterne menaces et gentil<strong>le</strong>sses<br />
Impressionne en faisant référence à des autorités<br />
supérieures<br />
de voir autrui faire ce qu’on voudrait qu’il<br />
fasse : l’exercice du pouvoir et la manipulation.<br />
La première est considérée comme norma<strong>le</strong>,<br />
tout(e) employé(e) trouve normal de faire<br />
ce qu’on lui demande de faire. On peut faire<br />
reconnaître comme légitime <strong>le</strong>s conduites<br />
auxquel<strong>le</strong>s on <strong>le</strong>s a soumis. Dans certains cas,<br />
on peut aussi renverser une situation à son<br />
avantage par des stratégies d’argumentation<br />
ou de séduction. Certes ces techniques<br />
existent bel et bien, el<strong>le</strong>s requièrent toutefois<br />
certaines compétences, voire un statut social<br />
é<strong>le</strong>vé. De plus, on ne dispose pas toujours du<br />
pouvoir ou de moyens de pression. Attention,<br />
la manipulation est aussi prêtée à l’exercice<br />
du pouvoir en étant plus sournoise et plus<br />
destructrice.<br />
Dans une relation de manipulation, <strong>le</strong> manipulé<br />
ne se rend souvent pas tout de suite compte<br />
que son interlocuteur est en train de l’utiliser<br />
S’exprimer sur <strong>le</strong> mécanisme : "Est-ce une douche<br />
écossaise ?"<br />
En référer à cette autorité.<br />
à bon escient, c’est dans tous <strong>le</strong>s cas avec son<br />
approbation.<br />
Alors, comment ne pas être manipulé ou<br />
comment mieux manipu<strong>le</strong>r ? Le seul moyen de<br />
l’éviter est de devenir soit même manipulateur<br />
ou plutôt être conscient de <strong>le</strong>urs techniques.<br />
Quelques techniques de manipulation<br />
La plus connue et l’arme la plus efficace est<br />
sans aucun doute la culpabilité. Il n’y a pas plus<br />
coopératif qu’une victime culpabilisée. Qui<br />
ne s’est jamais senti coupab<strong>le</strong> de ne pas en<br />
avoir fait assez pour l’autre ? Nous sommes<br />
tous prêts une fois ou l’autre à plier devant<br />
la demande de notre petit(e) ami(e) pour<br />
al<strong>le</strong>r au cinéma plutôt que d’al<strong>le</strong>r au match<br />
de hockey. Parce que notre interlocuteur<br />
joue la victime devant nous et se plaint de<br />
tel ou de tel<strong>le</strong> chose. Si l’on nous met dans
de tel<strong>le</strong>s situations, nous ne disons rarement<br />
non au risque de passer pour des égoïstes.<br />
Par conséquent, il est important de mettre <strong>le</strong>s<br />
choses au clair et de fonctionner sur un mode<br />
d’équilibre plutôt que dire toujours oui par<br />
habitude ou par peur d’affronter un éventuel<br />
conflit.<br />
Une autre technique pratiquée est <strong>le</strong> principe<br />
de réciprocité. Le manipulateur va vous mettre<br />
en va<strong>le</strong>ur, vous offrir beaucoup de lui pour<br />
créer un lien très fort qui va vous rendre<br />
redevab<strong>le</strong>.<br />
Tiens, c’est alors que j’écris ces quelques lignes<br />
que je me rends compte d’une expérience<br />
vécue dans notre chère éco<strong>le</strong> socia<strong>le</strong>. Le<br />
mot "intoxication" vous dit quelque chose ?<br />
Ë moi, il me dit beaucoup mais pas pour <strong>le</strong>s<br />
sauterel<strong>le</strong>s trouvées dans vos salades. Je me<br />
souviens d’un certain lundi 12 mars 2004,<br />
semaine qui suivit la journée des femmes du<br />
8 mars où nous nous sommes retrouvés avec<br />
p<strong>le</strong>in de petits commentaires insidieux et<br />
désinvoltes à propos de notre affiche créée<br />
par notre artiste en herbe. Sans vouloir<br />
attaquer personnel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s femmes, nous<br />
avons (fil<strong>le</strong>s comme garçons) été très touchés<br />
par <strong>le</strong>s commentaires écrits. D’une part,<br />
On veut un micro-onde<br />
Durant <strong>le</strong> mois de mai, nous avons distribué un questionnaire afin de connaître <strong>le</strong>s besoins<br />
des étudiants concernant un micro-onde et l’impact que cela aurait sur la fréquentation de<br />
la cafétéria.<br />
Avec <strong>le</strong>s informations récoltées, nous avons pu constater que beaucoup de personnes ne<br />
dînent déjà actuel<strong>le</strong>ment jamais à la cafétéria et sont donc contraintes à manger froid tous<br />
<strong>le</strong>s midis. On constate éga<strong>le</strong>ment que la plupart des personnes continueraient à acheter des<br />
collations et des menus à la cafétéria.<br />
Il y a aussi plusieurs étudiants qui se sont plaints de la cafétéria : manque d’hygiène, trop<br />
d’attente, trop chère.<br />
Suite à ces diverses demandes et résultats, nous avons écrit une <strong>le</strong>ttre à la direction<br />
et à la cafétéria dans laquel<strong>le</strong> nous demandons l’installation de plusieurs micro-ondes<br />
pour la rentrée 2004. Si cela ne devait pas suffire, d’autres moyens d’action sont encore<br />
envisageab<strong>le</strong>s : pétition, sitting, grève, boycott, etc.<br />
À suivre….<br />
Magali Giordano<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 7<br />
ce n’est pas reconnaître <strong>le</strong> travail accompli<br />
par notre artiste et d’autre part c’est mal<br />
interpréter ou juger une action dans <strong>le</strong> dessein<br />
de réunir un maximum d’étudiants. Là où je<br />
fais intervenir <strong>le</strong> mot "intoxication", c’est dans<br />
<strong>le</strong> sens de la désinformation. Ces personnes<br />
n’ont pas signé <strong>le</strong>urs actes et cela ôte tout<br />
sens critique à <strong>le</strong>ur action. Par conséquent, la<br />
désinformation est une forme de manipulation<br />
car el<strong>le</strong> cherche à cacher, à ne pas se montrer.<br />
Voici quelques morceaux choisis du "Petit<br />
traité de manipulation à l’usage des honnêtes<br />
gens" écrit par deux psychologues français<br />
(Jou<strong>le</strong> et Beauvois) qui peuvent nous aider<br />
dans la compréhension de la manipulation.<br />
Il recense tout d’abord la technique dite<br />
de l’amorçage : el<strong>le</strong> consiste à obtenir une<br />
décision positive en cachant certains éléments.<br />
Une fois ces éléments connus, la plupart des<br />
gens n’osent pas revenir sur <strong>le</strong>ur décision.<br />
Exemp<strong>le</strong> : votre collègue vous demande si vous<br />
pouvez <strong>le</strong> remplacer dans une séance <strong>le</strong> lundi<br />
suivant. Une fois que vous avez accepté, il vous<br />
révè<strong>le</strong> que la séance a lieu à sept heures du<br />
matin dans la succursa<strong>le</strong> qui se trouve à cent<br />
kilomètres. Autre exemp<strong>le</strong> d’amorçage : Un<br />
auto-stoppeur seul au bord de la route qui,<br />
juste après que vous vous êtes arrêtés, précise<br />
qu’il voyage avec deux copains qui sont allés<br />
acheter des cigarettes.<br />
Une autre technique manipulatoire souvent<br />
utilisée se nomme <strong>le</strong> pied dans la porte. El<strong>le</strong><br />
utilise notre tendance à persévérer dans nos<br />
décisions avec l’objectif de nous faire accepter<br />
des comportements toujours plus coûteux.<br />
Exemp<strong>le</strong> : on vous demande de signer une<br />
pétition pour la lutte d’une action diverse.<br />
Ça vous prend 30 secondes, vous signez sans<br />
problème. Deux jours plus tard, vous recevez<br />
un coup de fil vous proposant de verser de<br />
l’argent à l’organisation qui lance la pétition.<br />
L’expérience montre que ceux qui ont d’abord<br />
signé versent plus faci<strong>le</strong>ment de l’argent que<br />
ceux à qui l’on demande directement de<br />
payer. Autre exemp<strong>le</strong> classique : <strong>le</strong> copain qui<br />
vous demande de lui prêter dix francs. Vous<br />
acceptez et il vous en redemande cent francs<br />
<strong>le</strong> jour suivant, en jurant qu’il remboursera <strong>le</strong><br />
tout dans <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs délais.<br />
La dernière des principa<strong>le</strong>s techniques de<br />
manipulation : la porte au nez, ainsi nommée<br />
parce qu’el<strong>le</strong> vous amène d’abord à refuser ce<br />
qu’on vous demande et utilise votre malaise<br />
face à ce refus pour vous faire accepter ce<br />
que l’on cherchait vraiment à vous faire faire.<br />
Technique connue depuis des millénaires dans<br />
<strong>le</strong> marchandage : mieux vaut commencer<br />
par fixer un prix très é<strong>le</strong>vé, pour avoir<br />
<strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures chances de vendre au prix<br />
souhaité. Si vous vou<strong>le</strong>z que votre conjoint<br />
vous accompagne pour un week-end chez sa<br />
bel<strong>le</strong>-mère, demandez lui d’abord de passer<br />
une semaine entière chez el<strong>le</strong> à la place de<br />
vos vacances en amoureux. Après son refus<br />
indigné, lui faire accepter <strong>le</strong> week-end sera un<br />
jeu d’enfant !<br />
Jérôme Gorgerat<br />
Les propos n’engagent que <strong>le</strong>ur auteur.
Les carnets de la maison<br />
morte, Dostoïevski<br />
Quelques mots sur Dostoïevski<br />
Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski est né en 1821<br />
à Moscou, vil<strong>le</strong> dans laquel<strong>le</strong> il passe une enfance<br />
diffici<strong>le</strong> ponctuée de problèmes de santé. A la fin<br />
de sa scolarité, il entre à l’éco<strong>le</strong> des ingénieurs<br />
militaires de Saint-Pétersbourg; d’où il sort,<br />
quelques années plus tard, avec <strong>le</strong> grade de souslieutenant<br />
et son titre d’ingénieur. Une attirance<br />
toute particulière pour <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres <strong>le</strong> pousse<br />
pourtant tout naturel<strong>le</strong>ment vers la littérature.<br />
En 1844, il quitte l’armée, et publie son premier<br />
ouvrage intitulé <strong>le</strong>s Pauvres Gens, dans <strong>le</strong> Recueil<br />
de Saint-Petersbourg. Le public, surpris par la<br />
simplicité touchante de ce court roman, l’accueil<br />
avec intérêt, faisant présager au jeune écrivain la<br />
plus brillante carrière. Divers récits furent publiés<br />
par la suite dans divers journaux dont je citerais<br />
<strong>le</strong>s Nuits blanches et <strong>le</strong> Sosie. En 1849, il fut<br />
compromis dans une société secrète, impliqué<br />
dans la conspiration de Pétrachevski et reconnu<br />
coupab<strong>le</strong> d’attaques contre l’Église et l’État il est<br />
condamné à mort avant de voir sa peine commuée<br />
en travaux forcés dans <strong>le</strong>s prisons de Sibérie.<br />
Il est gracié quatre ans plus tard par <strong>le</strong> tsar<br />
A<strong>le</strong>xandre II qui venait de monter sur <strong>le</strong> trône<br />
et qui accordait l’amnistie à toute une catégorie<br />
de condamnés politiques. De retour à Saint-<br />
Pétersbourg, Dostoïevski raconte, en 1860, <strong>le</strong>s<br />
misères de la Sibérie dans un récit qu’il nomme<br />
Souvenirs de la maison des morts. Cette œuvre,<br />
dont la traduction du titre a évolué en Carnets<br />
de la maison morte, marque vraisemblab<strong>le</strong>ment<br />
un tournant dans la carrière de l’écrivain. Il publie<br />
ensuite divers récits dont l’un, Crime et Châtiment<br />
(1867), a produit en Russie et plus tard à l’étranger<br />
un effet considérab<strong>le</strong>.<br />
Pendant quatre ans, il voyage, vivant entre autre<br />
à Berlin, à Varsovie et à Paris. Son œuvre est<br />
foisonnante :Le joueur (1866), L’Idiot (1868), Les<br />
Démons (1871), Les frères Karamazov (1880), pour<br />
ne citer que <strong>le</strong>s plus illustres.<br />
Il meurt en 1881. Dostoïevski a exercé une action<br />
profonde sur <strong>le</strong> public russe, et ses funérail<strong>le</strong>s<br />
eurent <strong>le</strong> caractère d’une manifestation nationa<strong>le</strong>.<br />
Le bagne vu par Dostoïevski<br />
En décembre 1849, Dostoïevski est condamné<br />
à la peine de mort pour complot contre <strong>le</strong> Tsar.<br />
Celui-ci commue cette peine en quatre ans de<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 8<br />
bagne et quatre ans de service militaire avec <strong>le</strong><br />
rang de simp<strong>le</strong> soldat. Dostoïevski, a sa sortie du<br />
bagne, a changé. Son regard d’homme, fiévreux<br />
opposant au Tsar, sans grande convictions<br />
religieuses, se transforme. Il devient un orthodoxe<br />
convaincu et un défenseur acharné du pouvoir.<br />
Mais, plus singulièrement, quelque chose a mûri en<br />
lui. Quelque chose qui oriente plus nettement sa<br />
littérature vers l’image de la souffrance humaine,<br />
de sa propre dou<strong>le</strong>ur. Maladif, nerveux, sujet à<br />
l’épi<strong>le</strong>psie l’auteur se remet mal de son séjour<br />
coupé du monde libre, des prisons de Sibérie. Cette<br />
torture se retrouve dans ses personnages, dans ses<br />
romans qui dépeignent <strong>le</strong> plus souvent des malades,<br />
des souffrants, des victimes, des êtres hors normes<br />
mués par des sentiments diffus et mal contrôlés.<br />
Il étudie <strong>le</strong>s drames du crime, du remord et de la<br />
folie, inscrits dans un contexte réaliste, semblant<br />
questionner <strong>le</strong>s trajectoires humaines et par là<br />
interroger <strong>le</strong> sens d’une tel<strong>le</strong> efficience ; une sorte<br />
de religion de la souffrance humaine.<br />
"Mais de notre côté du portail, ce monde là, on se<br />
<strong>le</strong> représentait comme une espèce de conte de<br />
fées. Chez nous, il y avait un monde absolument à<br />
part, qui ne ressemb<strong>le</strong> plus à rien, il y avait des lois<br />
à part, des costumes, des mœurs et des coutumes,<br />
et une Maison morte en vie, une vie - comme nul<strong>le</strong><br />
part ail<strong>le</strong>urs, et des gens à part. C’est cet endroit<br />
que j’entreprends de décrire.<br />
Le 24 décembre 1849, Dostoïevski fait<br />
connaissance avec <strong>le</strong> bagne. Il y découvre la<br />
souffrance induite par <strong>le</strong> travail forcé, <strong>le</strong> froid, la<br />
faim, la brutalité, la bêtise et l’humiliation. Parfois<br />
persécuté par <strong>le</strong>s autres condamnés du fait de<br />
son statut d’intel<strong>le</strong>ctuel, il fera connaissance avec<br />
<strong>le</strong>s autres condamnés : des vo<strong>le</strong>urs, des criminels,<br />
des parricides, des assassins d’enfants, tous réunis<br />
dans ce même espace clos au sein duquel la vie<br />
se poursuit malgré tout. Il observe, retranscrit ces<br />
moments particuliers, tantôt éprouvant, tantôt<br />
cha<strong>le</strong>ureux, comme s’il tentait de fuir la promiscuité<br />
imposée. Mais Dostoïevski ne semb<strong>le</strong> pas juger.<br />
Certains condamnés sont presque heureux d’être<br />
là ; l’existence libre, est pire encore. D’autres jugent<br />
<strong>le</strong>urs crimes plus sévèrement que <strong>le</strong>s tribunaux qui<br />
<strong>le</strong>s ont condamnés. Tous tentent de coexister dans<br />
cet univers exiguë, trouver un sens pour continuer<br />
à vivre.<br />
Cet ouvrage, récit des années de bagne mérite,<br />
à mon avis, que l’on s’y attarde. Les descriptions<br />
sont d’un profond réalisme, laissant entrevoir <strong>le</strong>s<br />
images extrêmement vivantes des prisonniers.<br />
Ce témoignage sur <strong>le</strong>s camps de Sibérie respire<br />
d’une saisissante humanité, re-questionnant à<br />
chaque page la légitimité d’un tel acte punitif, d’un<br />
tel droit à l’humiliation col<strong>le</strong>ctive. Il nous invite, à<br />
sa manière, à interroger, hors du temps, <strong>le</strong>s dérives<br />
punitives, sécuritaires et <strong>le</strong> droit à la dignité pour<br />
ceux que la société à rejeté, enfermé. Pouvons-nous<br />
aujourd’hui prétendre que cela n’existe plus ou<br />
n’existera plus ?<br />
"Et que de jeunesse avait-on enterré entre ces<br />
murs, que de forces immenses étaient donc morts<br />
pour rien ! Parce qu’il faut bien que je <strong>le</strong> dise :<br />
<strong>le</strong>s gens d’ici, c’étaient des gens extraordinaires.<br />
C’étaient peut-être eux, au fond, <strong>le</strong>s gens <strong>le</strong>s plus<br />
doués, <strong>le</strong>s plus puissants de tout notre peup<strong>le</strong>. Mais<br />
ces forces gigantesques, el<strong>le</strong>s étaient mortes pour<br />
rien, mortes anorma<strong>le</strong>ment, illéga<strong>le</strong>ment, mortes à<br />
jamais. Et qui donc est coupab<strong>le</strong> ? Oui, certes, oui<br />
– qui est coupab<strong>le</strong> ?"<br />
Matthieu Rouèche<br />
Dostoïevski F, Les carnets de la maison morte, Actes Sud, 1999
Quelques citations<br />
"Ce qui est fâcheux dans <strong>le</strong>s malheurs<br />
publics, c'est que n'importe qui s'estime<br />
assez compétent pour en par<strong>le</strong>r."<br />
E. M. Cioran<br />
"Ne savez-vous donc pas que la dignité en<br />
toute chose est l'inverse de l'utilité."<br />
Balzac<br />
"L'absurde naît de cette confrontation<br />
entre l'appel humain et <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce<br />
déraisonnab<strong>le</strong> du monde."<br />
Camus<br />
"L'adulte ne croit plus au Père Noël... il<br />
vote!"<br />
Desproges<br />
Matthieu Rouèche<br />
Les dérives sécuritaires<br />
de notre société nous<br />
préoccupent !<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 9<br />
Futurs travail<strong>le</strong>urs sociaux, nous ne pouvons<br />
que constater <strong>le</strong>s conséquences socia<strong>le</strong>s<br />
catastrophiques qu’imposent <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s<br />
relations "Etat – population". Bien sûr, <strong>le</strong>s<br />
violations répétées des droits démocratiques<br />
de la part de la police, considérée par certains<br />
élus comme étant <strong>le</strong> bras armé de l’Etat, sont<br />
<strong>le</strong>s signes <strong>le</strong>s plus visib<strong>le</strong>s du durcissement des<br />
relations socia<strong>le</strong>s.<br />
Or, il est éga<strong>le</strong>ment flagrant de constater que<br />
toutes <strong>le</strong>s populations visées par nos futures<br />
(ou actuel<strong>le</strong>s) actions en tant que travail<strong>le</strong>urs<br />
sociaux, sont de plus en plus maltraitées,<br />
humiliées et rejetées par une classe dirigeante<br />
soucieuse du profit et de la "sécurité".<br />
Préoccupées et scandalisées par <strong>le</strong>s dérives de<br />
plus en plus vio<strong>le</strong>ntes de la part de la police<br />
durant <strong>le</strong>s manifestations ( nombreux b<strong>le</strong>ssés<br />
dont certains très graves, tentative d’homicide,<br />
non-respect des Droits de l’Homme, …) et par<br />
la mise en place de la part de nos dirigeants<br />
d’une politique ultra-sécuritaire, favorisant<br />
l’impunité face aux dérapages policiers et <strong>le</strong><br />
rejet de mouvements sociaux jugés "extrêmes<br />
et vio<strong>le</strong>nts" ( aucune prise de décisions<br />
politiques allant à l’encontre des dérapages<br />
commis, volonté politique de restreindre <strong>le</strong><br />
droit de manifester comme par exemp<strong>le</strong> à<br />
Genève, … ), <strong>le</strong>s personnes participantes aux<br />
réf<strong>le</strong>xions au sein du groupe "r<strong>EESP</strong>ire" sont<br />
toutefois soucieuses d’élargir <strong>le</strong> débat sur<br />
d’autres types de politiques sécuritaires.<br />
Cependant, nous considérons comme<br />
primordial <strong>le</strong> fait de préserver un droit qui<br />
devrait permettre à tout individu de s’exprimer<br />
librement, sans avoir à éprouver de craintes<br />
quant à son intégrité physique ou psychique. Si<br />
nous considérons que notre action socia<strong>le</strong> doit<br />
al<strong>le</strong>r plus loin que <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> fait de prodiguer<br />
de l’assistance, mais qu’el<strong>le</strong> doit viser à un<br />
rééquilibrage des conditions de vie, <strong>le</strong> droit de<br />
manifester en est un instrument primordial. Or,<br />
depuis quelques temps, et au nom de "l’ordre<br />
public", certains responsab<strong>le</strong>s politiques<br />
tentent d’empêcher tout rassemb<strong>le</strong>ment<br />
prônant d’autres alternatives socia<strong>le</strong>s et/ou<br />
économiques.<br />
Pour terminer, nous ne pouvons qu’énumérer<br />
d’autres exemp<strong>le</strong>s de dérives sécuritaires<br />
dans <strong>le</strong> système social dans son ensemb<strong>le</strong>,<br />
tant ils sont nombreux : criminalisation des<br />
populations étrangères à des fins é<strong>le</strong>ctoralistes<br />
et sécuritaires, mise en avant de pseudoprofiteurs<br />
des assurances socia<strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s<br />
du déclin du système d’assurances (AI en<br />
particulier), médiatisation outrancière des<br />
menaces terroristes et des actes vio<strong>le</strong>nts<br />
afin d’entretenir <strong>le</strong> sentiment paranoïaque<br />
d’insécurité, augmentation drastique des<br />
moyens et des lois permettant un contrô<strong>le</strong><br />
quasi total de nos faits et gestes, montée<br />
du nationalisme et du racisme, insécurité<br />
de l’emploi, évacuations musclées d’espaces<br />
alternatifs, …<br />
"r<strong>EESP</strong>ire" vise donc à l’auto-conscientisation (<br />
libre de toute tendance politique ou doctrinaire<br />
) de chacune des personnes participantes aux<br />
réunions, et par la suite, de toute personne<br />
intéressée à un travail social fonctionnant hors<br />
des logiques imposées par <strong>le</strong> système en place<br />
actuel<strong>le</strong>ment.<br />
Dans son but de conscientisation, "r<strong>EESP</strong>ire"<br />
propose donc à toute <strong>le</strong>s personnes<br />
intéressées à ces problématiques d’assister,<br />
<strong>le</strong> 15 juin à partir de 17h00 à l’auditoire, à<br />
la projection d’un court documentaire sur<br />
<strong>le</strong>s armes et <strong>le</strong>s tactiques policières utilisées<br />
durant différentes manifestations. Loin d’être<br />
un film de propagande, ce documentaire d’une<br />
chaîne nationa<strong>le</strong>, brosse un tab<strong>le</strong>au impartial<br />
des actes de la police en présentant différents<br />
points de vue.<br />
La projection sera suivie d’un temps de<br />
discussion avec la réalisatrice ainsi que d’un<br />
"apéro canadien".<br />
"r<strong>EESP</strong>ire"
Anecdote, Je ne vous ai pas oubliés.<br />
Avant de partir en stage en Colombie, j’ai pris presque toutes <strong>le</strong>s adresses e-mails de mes amis et mes<br />
connaissances pour <strong>le</strong>urs envoyer des nouvel<strong>le</strong>s, en me disant : "ça sera plus faci<strong>le</strong> et plus rapide qu’un<br />
courrier postal".<br />
Surprise !! L’accès à Internet n’est pas massifié comme en Europe, très peu de gens ont une connexion à<br />
la maison. Il existe des cafés-net payants à l’heure (1 à 2 fr/heure).<br />
Dès que j’avais l’inspiration pour vous écrire et <strong>le</strong> temps de passer à un café-net, j’y allais. J’ai réappris<br />
la patience, <strong>le</strong> calme, pas de stress, puisque <strong>le</strong> serveur ou <strong>le</strong>s ordinateurs prennent un temps énorme<br />
à charger, dès qu’on réussit à se connecter (5 min après avoir mis ton mot de passe), je me mettais à<br />
écrire <strong>le</strong> message. Deux fois j’ai réussi à garder mon calme, et je vous ai écrit un premier message, avec<br />
mes impressions du pays, mes premières difficultés dans mon stage…, au moment de l’envoyer…je<br />
recevais une annonce sur l’écran : votre message ne peut pas être envoyé car l’adresse…n’est pas<br />
valab<strong>le</strong>" clic Ok… longue attente. J’en<strong>le</strong>vais la mauvaise adresse, longue attente pour l’effacer…encore<br />
une fois, renvoyer… attente et encore la note sur l’écran, ainsi par la suite. J’ai effacé 4 adresses et à la<br />
5 e , j’ai laissé tomber, j’avais 60 adresses et si 10 n’étaient plus en service ça ne valait plus <strong>le</strong> coup, j’étais<br />
énervée, déçue…<br />
Un deuxième essai… je vous disais combien vous me manquiez, je vous envoyais p<strong>le</strong>in cha<strong>le</strong>ur pour vous<br />
encourager à tenir à l’hiver glacial que vous viviez, etc. etc. une patience à toute épreuve, c’est vraiment<br />
long <strong>le</strong> processus pour écrire. Dès que j’étais prête à l’envoyer zut ! Une panne é<strong>le</strong>ctrique.<br />
J’ai dû payer 1h30 pour rien, mon message n’est jamais arrivé à ses destinataires. La faute à qui ? A<br />
personne, à tout <strong>le</strong> monde ? Une panne é<strong>le</strong>ctrique peut arriver et tout gâcher et ce n’est pas la faute à<br />
personne. Alors, ce n’était pas ma faute si je ne vous ai pas écrit. Mais je pensais beaucoup à vous tous et<br />
toutes... je ne vous ai pas oubliés.<br />
Merci, Merci.<br />
Vous vous souvenez avoir dégusté ou d’avoir vu des petites annonces qui parlaient de "l’Arepa Solidaire"<br />
(ga<strong>le</strong>ttes de maïs) pendant <strong>le</strong> carnaval 2004 ? Et bien maintenant c’est l’occasion pour vous remercier,<br />
de votre consommation ou de votre intérêt pour l’association Portes Ouvertes. A part vous remercier<br />
et remercier l’association d’étudiantes et étudiants de L’<strong>EESP</strong> A3etsiplus, j’aimerais vous expliquer en<br />
quelques mots ce qu’est l’association Portes Ouvertes et quels bénéfices nous avons obtenus grâce à la<br />
vente des ga<strong>le</strong>ttes.<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 10<br />
Avant Après<br />
Association Portes Ouvertes<br />
Portes Ouvertes est une association d’aide<br />
aux enfants et aux femmes (notamment<br />
des jeunes mères célibataires) des quartiers<br />
défavorisés de la vil<strong>le</strong> de Neiva au sud de<br />
la Colombie. El<strong>le</strong> est sans but lucratif. Cette<br />
association ne reçoit aucune subvention. El<strong>le</strong><br />
fonctionne grâce à la participation volontaire<br />
des femmes et à des dons de l’étranger.<br />
Objectifs Spécifiques<br />
1 Offrir un espace de socialisation<br />
pour <strong>le</strong>s enfants et <strong>le</strong>s mères<br />
2 Donner la possibilité de reconstruire<br />
un réseau d’entraide au travers de<br />
pratiques de collaboration entre <strong>le</strong>s<br />
membres du groupe.<br />
3 Promouvoir des activités de solidarité<br />
qui visent l’amélioration du niveau de<br />
vie, économique et socia<strong>le</strong> de ses<br />
membres.<br />
4 Former <strong>le</strong>s femmes à travers des cours<br />
de formation PRATIQUE en coiffure,<br />
couture, artisanat, et sujets concernant<br />
l’enfance etc.<br />
Nous avons vendu des "Arepas" pour un total<br />
de : 153.- fr.<br />
Donation des gens qui ont payé 5.- à la place<br />
de 3.- fr : 13.- fr.<br />
Le total d’investissement nous a été donné par<br />
l’association A3etsiplus. Ce qui fait un total de<br />
bénéfices nets de 266. -fr.<br />
Cet argent a été envoyé en Colombie pour<br />
l’Association Portes ouvertes.<br />
Si vous désirez plus d’infos, je reste à<br />
votre disposition. Vous pouvez écrire à<br />
chapaza@hotmail.com. Merci !!!<br />
Esperanza Pascuas
Le petit mot d’une apicultrice<br />
en herbe<br />
Quel plaisir de contemp<strong>le</strong>r ce va et vient<br />
de ces chères butineuses, prometteuses de<br />
bel<strong>le</strong>s récoltes (comme la dernière, il y a trois<br />
semaines, qui nous a donné 33kg de miel). En<br />
effet, en ce début de saison, trois étudiants<br />
que nous sommes vivons <strong>le</strong>s moments <strong>le</strong>s<br />
plus excitants au rucher. Les tâches <strong>le</strong>s<br />
plus diverses occupent nombreuses de nos<br />
journées. Du travail, il y en a ! Les abeil<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />
plus fortes sont à surveil<strong>le</strong>r, <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s<br />
nous encouragent à mieux faire…<br />
C’est qu’el<strong>le</strong>s demandent qu’à être bichonnées,<br />
nos amies <strong>le</strong>s abeil<strong>le</strong>s. Et une ruche, c’est<br />
tout une organisation : el<strong>le</strong> comporte trois<br />
types d’individus. La reine, unique femel<strong>le</strong><br />
féconde, de grande tail<strong>le</strong>, vit entre 5 et 12<br />
ans et pond environ 2500 œufs par jour.<br />
Quelques centaines de mâ<strong>le</strong>s ne vivent que<br />
quelques jours et jouent seu<strong>le</strong>ment un rô<strong>le</strong><br />
reproducteur. Plusieurs dizaines de milliers de<br />
femel<strong>le</strong>s stéri<strong>le</strong>s (ouvrières) dont l’espérance<br />
Mmmh,<br />
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 11<br />
de vie n’excède pas 5 semaines, assurent<br />
diverses tâches, comme la récolte du pol<strong>le</strong>n,<br />
l’élaboration du miel destiné à nourrir <strong>le</strong>s<br />
larves, la construction des rayons de cire<br />
(composés d’alvéo<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s sont<br />
é<strong>le</strong>vées <strong>le</strong>s larves et est stocké <strong>le</strong> miel), la<br />
défense de la colonie.<br />
Vous l’aurez donc compris, <strong>le</strong>s abeil<strong>le</strong>s sont<br />
de pures merveil<strong>le</strong>s. Nous autres, apiculteurs<br />
en herbe, avons pour devise <strong>le</strong> respect des<br />
produits de la ruche et par là-même, ceux de<br />
la nature. Lors de chaque manipulation auprès<br />
de nos amies, nous nous posons la question :<br />
suis-je sûr de ne pas altérer <strong>le</strong>s produits de la<br />
ruche que l’abeil<strong>le</strong> a produits et que d’autres<br />
vont consommer ? Les agriculteurs qui ne<br />
respectent pas <strong>le</strong>s normes des insecticides, par<br />
exemp<strong>le</strong>, ou <strong>le</strong>s diverses maladies qui touchent<br />
<strong>le</strong>s colonies, ne nous facilitent pas la tâche…<br />
Mmmh, du pain à l’ail, des pizzas au feu de bois, des repas végétariens, des grillades, des boissons<br />
artisana<strong>le</strong>s, des bières spécia<strong>le</strong>s... C’est au festival du Lombric à Giez <strong>le</strong>s 13,14 et 15 août 2004<br />
que l’on pourra goûter cela. Mais ce n’est pas tout, des concerts, des animations pour petits et<br />
grands, une expo sur l’énergie grise, un camping et son petit déjeuner au lit, une bel<strong>le</strong> vue, une<br />
navette depuis Yverdon...<br />
Pour <strong>le</strong> moment, ce qui nous manque, ce sont des gens motivés à nous aider soit :<br />
Avant <strong>le</strong> festival : on crée, on brico<strong>le</strong>, on peint, on construit, on invente <strong>le</strong>s 6, 20 et 27 juin, <strong>le</strong>s 4<br />
18 et 25 juil<strong>le</strong>t et tous <strong>le</strong>s jours à partir du 1 er août !<br />
Pendant <strong>le</strong>s festival : pizzaïolo, barman, animateur (pour enfants) ou sécu, choisis ce qui te tente !<br />
Après <strong>le</strong> festival : entre joie et fatigue, <strong>le</strong>s rangements sont inévitab<strong>le</strong>s mais tel<strong>le</strong>ment<br />
sympathiques !!!<br />
Pour ceux qui veu<strong>le</strong>nt et afin de peaufiner <strong>le</strong>s derniers détails d’organisation, venez à 17h à la<br />
gare d’Yverdon <strong>le</strong> 31 juil<strong>le</strong>t pour fêter l’avant 1 er août avec grillades et dodo sur <strong>le</strong> site !<br />
www.lombric.ch<br />
Infos : Lise Glauser, ES, 2 ème ou lise@lombric.ch ou 024 425 31 78<br />
Mais nous essayons au mieux, et ceci depuis<br />
plus de quatre ans, de respecter ce beau<br />
monde. Aussi, nous aimons faire découvrir<br />
notre passion et son produit, notamment par<br />
la vente de notre trésor gorgé de so<strong>le</strong>il. Alors<br />
surtout, n’hésitez pas à m’écrire un mail sur<br />
mon adresse, qui est : mimi@jurassiksect.com,<br />
je vous renseignerai volontiers sur notre<br />
activité ou sur la vente de nos pots de miel, de<br />
250g, de 500g ou d’un kilo.<br />
Merci à vous, amis de la nature…<br />
Karin Fellay
<strong>le</strong> <strong>journal</strong> de l’association des étudiants de l'éésp : juin 2004 : page 12<br />
GRILLADE PARTY ESTIVALE<br />
Ouverte à toutes et à tous<br />
Le 17 juin à 17 h dans <strong>le</strong> jardin de l’<strong>EESP</strong><br />
Les boissons ainsi qu’une assiette “saucisse salade”<br />
seront proposées pour 5 frs<br />
Pour fêter l’été amène-toi avec ton djembe !!!<br />
n'hésitez pas à nous contacter et à réagir !<br />
www.eesp.ch/etudiants<br />
merci à<br />
tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce <strong>journal</strong>