Un projet d'archéologie maritime transfrontalier
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Conclusion<br />
a collecte des données et les recherches entreprises<br />
tout au long du <strong>projet</strong> ont mis en évidence la richesse du<br />
patrimoine culturel <strong>maritime</strong> de nos mers communes.<br />
Plus de 1 500 sites archéologiques ont été identifiés<br />
et recensés dans cette zone et plus de 3 000 artefacts<br />
sous-marins et photographies historiques ont été catalogués. Lors<br />
des opérations de terrain, 100 sites archéologiques ont fait l’objet<br />
d’expertise dont 36 anomalies géophysiques contrôlées en plongée.<br />
L’ensemble des résultats ont été enregistrés dans les bases de<br />
données accessibles via l’interface cartographique A2S et peuvent<br />
être consultés par tous : grand public, étudiants, universitaires,<br />
gestionnaires du littoral ou responsables politiques.<br />
Les études de cas présentées dans cette publication montrent la<br />
diversité des méthodes de recherche, de prospection et de fouilles<br />
employées par les partenaires. Cette diversité est bénéfique : elle est<br />
propice à l’échange et à la formation tout en renforçant l’expertise.<br />
Les études ont été réalisées en étroite collaboration par les équipes<br />
des trois pays afin de partager leur savoir-faire, leurs méthodologies<br />
et leur expérience. Grâce à cette collaboration, les partenaires ont<br />
pu entreprendre des travaux de plus grande envergure. Dotés de<br />
nouvelles compétences, ils ressortent du <strong>projet</strong> mieux armés pour<br />
Coque de l’épave du Fetlar (FR).<br />
© T.Seguin/Adramar/A2S<br />
L’histoire de l’Europe est<br />
tempétueuse. Elle est parsemée<br />
d’invasions, de conflits et<br />
d’intrigues politiques. Dans le<br />
passé, ces événements ont divisé<br />
les nations. Grâce au <strong>projet</strong> A2S,<br />
des personnes de différents<br />
pays se sont unies autour d’une<br />
histoire commune, dépassant<br />
les barrières culturelles et<br />
approfondissant leurs relations.<br />
Le <strong>projet</strong> a démontré d’une part,<br />
que le patrimoine recèle un<br />
potentiel unificateur de grande<br />
valeur et d’autre part, que la<br />
collaboration transfrontalière est<br />
très bénéfique.<br />
Par Garry Momber, Alexandre Poudret-<br />
Barré, Ine Demerre et Inge Zeebroek<br />
répondre aux défis de l'archéologie <strong>maritime</strong> qui sont de plus en<br />
plus importants.<br />
D’autre part, la sensibilisation du public a constitué un axe majeur<br />
du <strong>projet</strong>. Plus de 600 personnes ont été directement impliquées,<br />
plusieurs milliers d'autres ont participé aux activités A2S. Les actions<br />
de communication ont consisté en des conférences, des colloques,<br />
des journées portes-ouvertes et des manifestations grand public dans<br />
chaque pays partenaire. Le voyage d'Hermine-Bretagne le long des<br />
côtes bretonnes a ainsi permis d’accueillir à bord plus de 2 000 visiteurs<br />
et le bus <strong>maritime</strong>, lui, a rencontré des milliers de gens lors de sa<br />
tournée entre l’Angleterre, la France, la Belgique et les Pays-Bas.<br />
Chaque manifestation était mise en œuvre en association étroite avec<br />
des écoles, dont trois ont participé au programme pédagogique trinations<br />
: le collège Diwan de Guissény, en Bretagne (France), le Sint<br />
Bernarduscollege à Nieuwpoort, en Flandre (Belgique) et la Toynbee<br />
School dans le Hampshire (Royaume-<strong>Un</strong>i). Ces écoles ont travaillé<br />
ensemble en partageant leurs informations afin d’étudier et d’identifier<br />
le SS Londonier, une épave qui, de par son histoire, forme un trait d’union<br />
entre les trois pays. Les résultats – disponibles sur le site internet A2S<br />
(www.atlas2mers.eu) – ont aussi été diffusés par les élèves eux-mêmes<br />
grâce aux propres supports qu'ils ont créés (journaux, films).<br />
‘‘ De 7 à 77 ans, le <strong>projet</strong> A2S a rassemblé<br />
des équipes internationales d’archéologues,<br />
de bénévoles et de scolaires.’’<br />
En plus de l'important nombre de participants au <strong>projet</strong>, une stratégie<br />
de communication a permis de diffuser l'ensemble des résultats<br />
archéologiques à un large public. Plus de 20 articles sont parus dans des<br />
journaux locaux et nationaux, 16 articles dans des lettres d’information<br />
ont été publiés et le site Internet a reçu plus de 4 500 visites la première<br />
année. Dix-sept publications scientifiques font référence au <strong>projet</strong> ainsi<br />
que 15 reportages télévisés ou émissions radiophoniques et un documentaire.<br />
Cette communication a été primordiale afin d’informer un<br />
large public et de le sensibiliser aux objectifs du <strong>projet</strong>. La publication<br />
des travaux et la réalisation du documentaire permettent de laisser<br />
un témoignage à long terme sur le <strong>projet</strong> et ses réussites. Le partage<br />
d’expériences entre les partenaires a permis de créer des liens durables<br />
pour la conduite de nouvelles initiatives culturelles.<br />
Mise à l’eau du sonar à balayage latéral et du magnétomètre depuis le<br />
navire de recherche Hermine-Bretagne (FR). © T.Seguin/Adramar/A2S<br />
<strong>Un</strong>e démarche à poursuivre<br />
Le <strong>projet</strong> A2S peut être considéré comme un <strong>projet</strong> pilote qui a lancé<br />
de nombreuses initiatives couronnées de succès. De 7 à 77 ans, ce<br />
<strong>projet</strong> a rassemblé des équipes internationales d’archéologues, de<br />
bénévoles et de scolaires. Il a permis la création d'une collaboration<br />
transfrontalière sans précédent. Il a posé les fondations qui permettront<br />
aux éléments clés du <strong>projet</strong> A2S d’être diffusés auprès d'un plus large<br />
public. Premièrement, l’interface cartographique A2S offre la possibilité<br />
à une vaste communauté, formée de plongeurs et de non-plongeurs,<br />
de contribuer à une meilleure connaissance et valorisation des sites<br />
archéologiques <strong>maritime</strong>s. Deuxièmement, l’équipe internationale<br />
d’archéologues sous-marins possède désormais le savoir-faire pour<br />
conduire des <strong>projet</strong>s qui dépassent les frontières. Troisièmement,<br />
grâce à l’implication des bénévoles de chaque pays dans cette collaboration<br />
internationale, les recherches menées ont jeté des ponts<br />
en tissant des liens culturels forts. Enfin, le <strong>projet</strong> a mis en lumière le<br />
potentiel pédagogique du patrimoine culturel <strong>maritime</strong>. De nouveaux<br />
sites archéologiques pourront servir de ressources afin de susciter<br />
l’enthousiasme des élèves pour la découverte de leur patrimoine dans<br />
une perspective éducative participative. ■<br />
• Rapport final Rapport final •<br />
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